Bruno Retailleau, Gérald Darmanin... Plusieurs ministres ont entonné ces derniers jours le vieux tube du chantage à la démission. Menacer de « claquer sa dem’ », c’est un classique de la politique et la liste des claqueurs de porte est longue comme le bras.
Il y a d’abord les « serial-démissionnaires » comme Jean-Pierre Chevènement, parti trois fois sur des désaccords politiques en 1983, 91 et 2000 et auteur de la célèbre maxime : « Un ministre ça démissionne ou ça ferme sa gueule ».
Il y a les rois du chantage qui ont toujours leur lettre de démission dans leur poche mais ne passent jamais à l’acte, comme Jacques Delors qui brandissait son départ matin, midi et soir, ou Bruno Le Maire qui faisait miroiter une sortie avec panache de Bercy, sans suite. Il y a les démissionnaires angoissés comme Nicolas Hulot, dévasté de quitter le ministère de l'Écologie mais lassé des « petits pas » ; ou les lyriques comme Christiane Taubira, partie du ministère de la Justice sur cette envolée : « Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir ». Enfin, il y a les masterclass de la dem’. Et le king, c’est Jacques Chirac, qui avait quitté Matignon avec fracas en 1976 pour mieux préparer la présidentielle de 1981 face au président sortant, Valéry Giscard d’Estaing.
Mais gare au retour de bâton : le chantage à la démission peut parfois se retourner contre vous.