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  • il y a 3 jours
La journaliste Charlotte d'Ornellas sur la fusillade à Nice : «Le mot est intéressant, quartier prioritaire mais qu'est ce qui n'est pas prioritaire en France depuis 10 ans ?»

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Transcription
00:00Le problème, c'est que le mot est intéressant, quartier prioritaire.
00:04Qu'est-ce qui n'est pas prioritaire en France depuis dix ans ?
00:07Quand tout est prioritaire, rien ne l'est en réalité.
00:10Donc si vous ne réfléchissez pas et que vous faites des mesures sporadiques ici et là,
00:15parce que la question de la réponse pénale, elle est extrêmement importante.
00:20Mais moi je la renverrai très directement, non pas aux magistrats qui eux aussi dégueulent le dossier,
00:26pour reprendre votre expression, mais aux législateurs, aux politiques, pourquoi je dis ça ?
00:31Outre la question de tel ou tel magistrat ou même de tel syndicat de magistrats,
00:36vous avez aujourd'hui une politique générale, une politique pénale,
00:39qui est pensée depuis des années et qui est remise en cause par personne, en tout cas pas au pouvoir,
00:43c'est qu'il faut attendre de commettre un délit gravissime et d'être en multirécidive pour que la peine soit lourde.
00:50Parce qu'il en existe des peines lourdes, notamment dans le narcotrafic, il y en a des très lourdes.
00:53Simplement, c'est une philosophie, c'est pas tel ou tel qui décide,
00:59c'est que tant que ce sont des petits délits qui se répètent,
01:02on se dit on va offrir une deuxième, troisième, quatrième chance.
01:05Mais ça c'est une philosophie générale que personne ne remet en cause.
01:07Et par ailleurs, même sur le terrain de la police, je renvoie également aux politiques,
01:11parce qu'il y a des choses très bien qui sont faites, il y en a d'autres très mal qui sont faites aussi,
01:15et la question des enquêteurs absolument indispensables dans la lutte contre le trafic de drogue,
01:20et bien la filière d'enquête qui a été dissoute d'une certaine manière par la réforme de la police judiciaire est dramatique.
01:28Un, sur le terrain parce que ça empêche concrètement l'enquête de se faire au profit en effet du bleu dans la rue
01:33qui n'est pas suffisant dans le narcotrafic.
01:36Et deuxièmement, on manque d'officiers de police judiciaire, on en voudrait plus.
01:40Mais le problème, c'est même pas un manque de moyens, c'est un manque de vocation.
01:44Pourquoi ? Parce que le métier lui-même d'enquêteur a totalement changé au fil du temps.
01:50Je vous donne un chiffre qui est issu d'une enquête qui a été faite sur le métier lui-même d'enquêteur.
01:54En garde à vue, les actes de procédure, c'est-à-dire la paperasse.
01:58Il y a 20 ans, c'était 30% du temps de la garde à vue.
02:03Le reste était des actes d'enquête réels.
02:06Aujourd'hui, c'est l'inverse.
02:07C'est 65% du temps qui est consacré à la paperasse.
02:10Quand vous avez une vocation de flic, ce n'est pas pour remplir des papiers.
02:13Donc, il n'y a plus de vocation.
02:14Donc, on a un grave problème, mais qui se réfléchit, à mon avis, très largement.
02:19C'est une échelle globale, mais vous avez entièrement raison.
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