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  • il y a 7 semaines

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00:00Il est 16h48, c'est un sujet qui m'intéresse beaucoup parce que le conseiller régional dans les Hauts-de-France, Cédric Brun, a tiré la sonnette d'alarme et il a décidé de se mettre en retrait de la France Insoumise.
00:11Il dit avoir alerté les députés du Nord et il est avec nous. Bonjour M. Brun.
00:16Bonjour.
00:17Et merci parce que c'est assez courageux de votre part et je voulais savoir pourquoi vous quittez la France Insoumise.
00:23Eh bien écoutez, c'est très simple. Nous faisons face depuis maintenant quelques mois à l'arrivée de profils dits inquiétants au sein des groupes d'action de la France Insoumise.
00:36J'avais plusieurs choix, soit faire l'autruche comme beaucoup ou décider de dénoncer.
00:41Comme vous le disiez, j'ai d'abord alerté au niveau député puis après au plus haut niveau.
00:46et je me suis aperçu qu'en fait, il ne s'ajugait pas de tant de risques de personnes qui n'étaient pas invitées et qui s'infiltraient,
00:54mais on était surtout sur une invitation de profil à participer, à devenir des cadres locaux de la France Insoumise.
01:00Pour moi, c'en est trop. C'est en dehors de ce que je défends tous les jours et depuis des années, donc j'ai décidé de prendre la parole.
01:08Quand vous dites que vous avez alerté à savoir le député d'abord et puis, ce que je comprends, l'état-major de la France Insoumise, qu'est-ce qu'on vous a répondu ?
01:16À chaque fois, on vous explique que c'est le problème des groupes locaux et que les cadres n'ont pas à intervenir sur les sujets.
01:26Donc c'est une façon un peu de se dévier du problème et que si jamais ça tourne mal, ils ne sont jamais responsables de rien.
01:32Et ça, c'est une vraie difficulté.
01:34Vous avez un tas de personnes aujourd'hui dans tout pas mal de régions, enfin pas mal de coins de France,
01:39qui sont aujourd'hui confrontés à ce genre de problème et qui sont seuls face à cette difficulté.
01:44Moi, ce que je leur dis et ce que j'essaie de faire aujourd'hui, c'est de tirer la sonnette d'alarme et je leur dis, prenez la parole, allez-y.
01:51Il faut empêcher ces gens de rentrer par la grande porte parce qu'une fois qu'ils seront installés, ils seront trop tard.
01:57Quand vous parlez de profil inquiétant, quand vous dites ces gens, je devine à qui vous faites allusion,
02:03mais est-ce que vous pouvez préciser là aussi le profil de personnes que vous trouvez inquiétant ?
02:12C'est très simple, c'est un peu ce qui est dénoncé aujourd'hui dans les livres qui sont sortis sur l'entrisme des frères musulmans.
02:20Ce que je voudrais dire à vos auditeurs, c'est un sujet très sensible et très peintu.
02:24Quand on dit qu'il s'agit d'entrisme des frères musulmans, il ne s'agit pas de musulmans qui vivent en paix en France depuis des années sans aucun problème
02:32et qui sont d'une grande culture et qui sont un atout pour la France.
02:36Je parle de ces mouvements politiques qui font comme thème principal le fait d'imposer la chérienne.
02:44Donc quand ils arrivent, ils ne vous font pas de cette façon-là, mais ils y vont de façon permissueuse.
02:48Et des revendications qui passent à l'augmentation des salaires, on vous parle du journal à la cantine.
02:54Quand vous essayez de défendre l'emploi, on vous dit que d'abord, il y a d'autres sujets prioritaires,
02:59c'est le voile dans l'espace public et dans le sport, etc.
03:02Donc on voit toutes ces idées arriver tout doucement et puis maintenant avec force,
03:07au point d'en oublier tout ce qui est profondément à la gauche.
03:11C'est comment la France insoumise peut oublier les travailleurs au profit d'idées pareilles.
03:16Et c'est ça qui est insupportable, en fait.
03:19Et quel est l'objectif, selon vous, des dirigeants de la France insoumise
03:23qui font entrer ce type de personnalité dans le mouvement ?
03:28Je ne connais pas leurs ambitions, j'ai un petit doute.
03:33Moi, je pense qu'ils s'imaginent que faire entrer ce genre de profil, ça va apporter des voix.
03:39Un monde du travail abandonné qu'ils considèrent ne plus jamais récupérer
03:42et qu'ils essayent d'aller chercher les profils, ce qu'ils appellent des quartiers.
03:46Mais en réalité, le monde du travail, il est à l'entreprise, mais aussi dans les quartiers populaires.
03:51Donc en fait, ils se trompent totalement.
03:53Et puis les musulmans les plus informés, les plus aguerris, savent dans leur pays d'origine
03:59quels sont les foires musulmans.
04:03Et qu'ils sont tous emprisonnés et que ça pose d'énormes problèmes de société.
04:06Donc ils ne sont pas naïfs de ça.
04:08Et vous savez, les musulmans, ils savent très bien ce qu'ils ont voté.
04:10On n'a pas besoin de leur dire ce qu'ils ont à faire.
04:12Ils savent parfaitement ce qu'ils ont à faire.
04:13Donc c'est pour ça que c'est une erreur.
04:15C'est imaginer qu'on va tirer des voix avec ce genre de personnes,
04:20alors que ça va être tout le contraire.
04:21Ça va plutôt agir en repoussoir.
04:23Cédric Brun est avec nous.
04:24Il est conseiller régional dans les Hauts-de-France.
04:26Il a tiré la sonnette d'alarme.
04:27Il a décidé de se mettre en retrait de la France Insoumise.
04:30Je mesure la force, le courage qu'il faut pour dire les mots que vous dites.
04:34Parce que vous allez être accusé de traîtrise.
04:37Vous allez être accusé également de faire le jeu de ceux qui sont les adversaires de la France Insoumise.
04:43Et c'est ça le grand paradoxe.
04:46Est-ce que vous sentez déjà une forme de menace aujourd'hui ?
04:51Menace pourquoi pas par la parole ?
04:54Est-ce que vous êtes menacé par certains dirigeants de la France Insoumise ?
04:58Ou est-ce que vous pensez que vous allez pouvoir vous exprimer librement ?
05:01Vous vous doutez bien qu'avant de m'exprimer publiquement,
05:06j'ai longuement réfléchi aux conséquences.
05:08J'ai longuement réfléchi à mon entourage.
05:10Et évidemment, je prends aujourd'hui des précautions que je prenais déjà.
05:14Parce que je ne vous cache pas qu'aujourd'hui,
05:15ceux qui m'accusent d'être un fasciste ou un suppôt de l'extrême droite
05:19devraient savoir que je suis aussi un peu menacé par certains groupes d'extrême droite.
05:24Donc ça ne tient pas debout.
05:25Donc je suis habitué déjà à parler.
05:27Et je suis habitué à faire attention à ce que je fais.
05:29Je pense que je vais devoir renforcer un petit peu ma sécurité.
05:34Je vais devoir faire attention à un peu ce que je fais.
05:36Mais ça, c'est déjà parfaitement mesuré.
05:39Je sais ce que je fais.
05:41Et si tout le monde a peur, si personne ne parle,
05:44je ne crains que c'est la fin de la gauche.
05:47Parce que ce qu'il faut dire aujourd'hui,
05:48c'est ce qui arrive à la France Insoumise.
05:50Et déjà, arrivé jadis à d'autres partis politiques de gauche et aussi à droite,
05:54qui eux ont compris la ficelle et ont immédiatement réagi.
05:58Parfois un peu tard.
06:00Moi, je n'ai pas peur de dire que certains élus d'autres étiquettes politiques
06:02qu'ils ont tellement laissé faire ce genre de profil
06:06qu'ils sont aujourd'hui coincés.
06:08Coincés.
06:09Et aujourd'hui, ils devraient expliquer aussi au public ce qui se passe.
06:12Et que surtout, les élus locaux doivent être extrêmement méfants.
06:15Parce que derrière les sourires et le profil de genre d'idéal,
06:18il y a des gens qui ont un projet pour la société
06:20qui est en dehors de ce qu'on vit aujourd'hui en France.
06:24C'est un témoignage très fort, très puissant, Cédric Brun.
06:27Je ne vous connaissais pas et le grand public ne vous connaissait pas sans doute.
06:30On peut peut-être rappeler ce qu'a été votre parcours politique.
06:33Vous êtes à la France Insoumise depuis combien de temps, Cédric Brun ?
06:36Écoutez, j'ai rejoint la France Insoumise en 2017
06:38pour la campagne législative de Julien Poix
06:41qui aujourd'hui aussi a quitté la France Insoumise.
06:44Je suis un syndicaliste.
06:45Moi, je ne suis pas un politique de profession.
06:47Mais vous êtes un homme de gauche ?
06:50Vous êtes un homme de gauche ?
06:51Un homme qui s'est battu pour la lutte sociale ?
06:54Toujours dans votre vie ?
06:55Je ne sais même pas l'âge que vous avez d'ailleurs, M. Brun.
06:58Écoutez, j'ai 46 ans.
06:59Je suis syndicaliste depuis 25 ans.
07:02Je suis connu pour les combats sociaux,
07:04chez Stellantis,
07:05actuellement, derrière moi, sur ArcelorMittal,
07:07sur d'autres...
07:08Donc, c'est plutôt ma tasse de thé, les travailleurs.
07:10Quand on me dit que je suis de gauche,
07:12je ne sais pas trop ce que ça veut dire être de gauche.
07:14Moi, je réponds surtout que je suis de classe.
07:15C'est-à-dire que je connais mon corps social.
07:17Et je le défends.
07:18Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, je prends la parole.
07:20Parce que je ne parle pas uniquement comme conseil régional.
07:22Je suis aussi syndicaliste.
07:24Et j'engage dans ma parole
07:25et mon appartenance à un parti
07:28des idées et des gens que je ne peux pas trahir.
07:31Et c'est ça aussi qui fait qu'aujourd'hui,
07:32beaucoup de politiques sont complètement déconnectées.
07:35Ils sont en dehors de la vraie vie.
07:37Et des gens qu'ils appellent de base
07:39les gens qui, aujourd'hui,
07:41se trouvent perdus dans la politique.
07:42Il y a tellement un manque de franchise
07:44et tellement un manque d'engagement.
07:46Beaucoup font l'autruche aujourd'hui
07:47et refusent de traiter les vrais problèmes
07:49parce qu'ils pensent d'abord à leur carrière politique
07:51plutôt qu'à l'intérêt général.
07:52Merci vraiment beaucoup, M. Brun.
07:56Parce qu'au-delà des différences qu'on peut avoir
07:59sur le plan social, politique,
08:01on sent la sincérité et l'authenticité dans votre voix.
08:04On sent aussi quelque chose qui peut tous nous rassembler,
08:06c'est-à-dire des hommes de bonne volonté
08:08et de pouvoir négocier sur des valeurs communes.
08:12Et ces valeurs communes, même, je le répète,
08:14si vous êtes un homme de gauche
08:17et un homme sans doute très engagé dans la lutte
08:21pour obtenir des meilleures conditions,
08:24sans doute pour les travailleurs
08:26et des meilleures conditions sociales,
08:28eh bien, ces hommes de bonne volonté,
08:30ils peuvent quand même un jour se retrouver
08:31autour d'une table et c'est souvent l'essentiel.
08:33Je veux remercier Maximilien Carlier,
08:36qui est le correspondant dans le Nord
08:37de la France pour Europe 1
08:39et qui nous a mis en relation avec Cédric Brun.
08:42Et si vous m'autorisez, M. Brun,
08:45ce serait formidable que vous veniez à Paris
08:47sur le plateau de CNews
08:49et dans le studio d'Europe 1 de Visu
08:51pour redire ce que vous dites là
08:54qui me paraît un message extrêmement fort
08:56et courageux
08:57et que les Français doivent entendre.
09:01Merci beaucoup, M. Brun.
09:02Merci beaucoup, au revoir.
09:03Merci et bon week-end à vous.
09:04Il est 16h57,
09:05on pourra débriefer de ce qu'on vient d'entendre
09:08parce qu'il faut beaucoup de courage
09:09pour dire ce qu'a dit M. Brun.
09:11A tout de suite.
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