00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10h, Patrick Roger.
00:06Et il est 7h40, Sud Radio vous explique le procès jubilard.
00:10Les enfants du couple vont-ils faire la différence ?
00:13Alors la petite Elia et l'aîné Louis sont absents à l'audience,
00:16mais très présents dans les débats.
00:17Ils ont été confiés, on le rappelle, à leur tante maternelle.
00:20Nous sommes avec maître Laurent Boguet, qui est avocat des enfants jubilards.
00:24Bonjour.
00:26Bonjour monsieur Roger.
00:27Bon, merci d'être avec nous.
00:30Alors, ils ne témoignent pas directement,
00:33mais c'est une administratrice qui est venue l'autre jour,
00:36et il y a eu des paroles de Louis qui ont été retransmises,
00:40entre guillemets donc, retransmises,
00:42en disant « je voudrais comprendre ».
00:46Et lui-même comme sa sœur,
00:48veulent comprendre et savoir et demandent et implorent leur père de dire la vérité,
00:52maître Laurent Boguet.
00:54Bien sûr, imaginez la situation,
00:56leur vie a basculé dans une forme de tragédie racinienne dans la nuit du 15 au 16 décembre.
01:03La petite Elia, à l'époque âgée de 18 mois, aura dû apprendre à vivre effectivement sans la présence d'une mère qui était extrêmement attachée à ses enfants.
01:14Et quant à Louis, il a la double qualité redoutable d'être à la fois l'un des derniers à avoir vu sa maman vivante,
01:21et également la victime expiatoire de ce genre de drame.
01:26Alors oui, aujourd'hui, notre parole consiste effectivement à relayer la leur,
01:33et à poser des questions très directes par rapport à la connaissance que nous avons d'un dossier,
01:39et confronter Cédric Jubilard à un certain nombre de contradictions, voire de mensonges.
01:44Oui, c'est ça.
01:45Alors, en dehors des enfants, tout de même, il y a un récit de l'ancien procureur de Toulouse qui est remis en question hier par les avocats de l'accusé.
01:57Que se passe-t-il précisément ?
01:59C'est qu'il y a eu des trous dans la raquette, comme l'on dit au niveau de l'enquête ?
02:03Écoutez, ça fait partie, c'est en tout cas dans le débat du procès,
02:08nous connaissons la stratégie très offensive de la défense de Cédric Jubilard,
02:14qui consiste à essayer d'instiller le doute dans chacun des éléments mis dans le débat,
02:20et à commencer par le travail d'enquête, par le communiqué de presse au niveau du procureur.
02:29J'ai une image qui me tient assez à cœur, que j'ai entendue pour évoquer ce dossier.
02:33Là, pour l'instant, c'était les étapes de plaine, nous allons bientôt attaquer la montagne,
02:38et il va falloir que Cédric Jubilard enfourge son vélo.
02:40C'est-à-dire que, très concrètement, pour l'instant, on est dans la périphérie,
02:45on est finalement dans l'analyse des postures des uns et des autres,
02:50et il est grand temps que nous rentrions effectivement dans la compréhension,
02:54dans la critique de celle de Cédric Jubilard.
02:57Mais lui ne change pas, lui ne change pas et ne varie pas dans ses déclarations.
03:03Il a redit l'autre jour, justement, à l'administratrice des enfants,
03:10qu'il n'avait pas tué Delphine Jubilard.
03:13Est-ce qu'il vous convainc dans son attitude ?
03:16Non, non, parce que si vous voulez, il y a une chose qui consiste à dénier toute forme de responsabilité.
03:25Donc, prenons les choses simplement.
03:26Cédric Jubilard vous explique que de 22h30 à 3h53 du matin,
03:31vous n'avez pas à lui poser de questions, parce qu'il ne pourra pas vous renseigner.
03:34Il dormait.
03:35Sauf que ce n'est pas comme ça que se constitue un dossier criminel,
03:39vous vous en doutez, M. Roger.
03:40Il y a l'avant, il y a le pendant, il y a l'après.
03:44Il va falloir très concrètement que Cédric Jubilard nous explique
03:47pourquoi il annonce à quatre personnes différentes
03:49qu'il a l'intention effectivement de tuer son épouse,
03:52de l'enterrer et de la faire disparaître à un endroit où on ne la retrouverait jamais.
03:55Pourquoi il la dénigre et ne participe que très très mollement,
03:59le mot est faible, à ses recherches,
04:02convaincu qu'il semble être qu'elle a disparu définitivement.
04:05Et pourquoi il fait l'aveu effectivement d'un passage à l'acte à trois personnes différentes.
04:09Tout ça, c'est des questions que les enfants se posent
04:12et que la justice également a envie de lui adresser.
04:16Est-ce que justement, vous qui êtes avocat des enfants,
04:19les enfants espèrent et croient qu'il va être capable de dire la vérité ?
04:24Alors la vérité, qui est peut-être ce qu'il dit aussi à la barre, bien sûr,
04:29mais que disent-ils ?
04:32Notamment Louis qui avait entendu des bruits ce jour-là et des cris.
04:37Louis, il est en colère contre son père.
04:39Disons les choses le plus simplement possible.
04:41C'est un petit garçon de 11 ans qui a vu et entendu ce qu'il a vu et ce qu'il a entendu.
04:47Je ne crois pas qu'il ait spécialement manipulé sa mémoire
04:51et que quiconque ait essayé de le faire à sa place.
04:55Et donc, il est un peu en colère parce qu'effectivement, pour résumer l'essentiel,
05:01il ne comprend pas que son papa ait décidé de parler à un co-détenu,
05:05à deux dames qui ont remplacé sa maman
05:07et qu'il ait fait l'aveu effectivement de ce qu'il avait fait
05:10alors que lui a reçu quelques maigres lettres
05:13dont le contenu, je vais le qualifier de famélique,
05:17ne porte jamais effectivement sur quoi que ce soit.
05:19Alors la Défense, qui a réponse à tout, va vous dire
05:22oui, mais avait-il le droit d'aborder le fond de la question ?
05:25Moi, ce que je réponds, c'est que les adresses de lettres
05:29étaient un préalable indispensable pour envisager éventuellement autre chose,
05:34c'est-à-dire des rencontres par visioconférence,
05:37par l'intermédiaire d'un médiateur, etc.
05:40Et ça, le peu d'empressement et le peu d'investissement du père
05:44a fait qu'effectivement, le gamin, il se retrouve dans une situation
05:47où il a le sentiment d'être un peu laissé pour compte, disons les choses.
05:51Oui, oui, c'est ça. Il n'y a plus eu de relation,
05:54à tel point d'ailleurs que Louis a décidé de changer de nom.
05:58Il ne porte plus le nom aussi de Jubilard.
06:01Disons qu'effectivement, l'emballement médiatique de cette affaire,
06:06c'est très compliqué.
06:07Vous le savez mieux que quiconque, des points saillants au niveau de la communication.
06:13C'est-à-dire qu'à l'ouverture du procès, les choses ont à nouveau explosé
06:18et que c'est très compliqué pour ce petit garçon
06:20qui le ressent dans sa chair et dans sa psyché,
06:25de se dire, voilà, je suis associé à quelqu'un
06:31contre lequel je suis un peu en colère en ce moment.
06:33Il restera mon père, quoi qu'il advienne.
06:36Mais par contre, il n'a pas une posture, je dirais, très collaborative.
06:41Moi, j'ai déjà indiqué, je le répète,
06:45je tendrai la main vers Cédric Jubilard
06:47pour obtenir mieux que circuler, il n'y a rien à voir.
06:50Si après cinq ans de réflexion, date pour date,
06:56c'était en décembre effectivement que disparaissait son épouse Delphine,
07:00s'il n'a pas su progresser de manière particulière,
07:05si on est encore bloqué sur, je dirais, les premières déclarations de garde à vue,
07:09bon, écoutez, on en tirera les conséquences qu'il faut en tirer.
07:12Oui, c'est vrai.
07:14En décembre, vous avez raison d'insister là-dessus.
07:16Et je sais qu'il y a beaucoup de gens qui vont assister, par exemple, à ce procès
07:19et qui se disent, non mais vous vous rendez compte, en même temps,
07:22ça s'est produit huit jours avant Noël.
07:24terrible pour ces deux enfants, Elia et Louis,
07:28qui attendent, qui voudraient que leur père leur dise la vraie vérité.
07:33Merci, Maître Laurent Bouguet.
07:35Nous allons continuer de suivre ce procès, bien sûr,
07:37qui dure quatre semaines, avec notre correspondante Christine Bouillaud
07:41qui nous fait des récits chaque jour de ce procès jubilard.
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