- il y a 2 jours
Santé mentale et liberté de parole : entretien avec Maxime Perez-Zitvogel, cofondateur de la Maison Perchée dans le Grand Portrait de France Inter.
L’association accompagne les jeunes adultes vivant avec un trouble psychique grâce à la pair-aidance : une entraide entre personnes qui partagent un vécu similaire.
Dans cette vidéo, Maxime Perez-Zitvogel explique pourquoi il est essentiel de libérer la parole sur les maladies mentales, de valoriser chaque expérience individuelle et de briser les tabous encore trop présents dans notre société.
Retrouvez « Le grand portrait » de Sonia Devillers sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-9h10
L’association accompagne les jeunes adultes vivant avec un trouble psychique grâce à la pair-aidance : une entraide entre personnes qui partagent un vécu similaire.
Dans cette vidéo, Maxime Perez-Zitvogel explique pourquoi il est essentiel de libérer la parole sur les maladies mentales, de valoriser chaque expérience individuelle et de briser les tabous encore trop présents dans notre société.
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00:00France Inter, la grande matinale, journée spéciale santé mentale, des solutions existent.
00:07Il fallait du courage pour être l'un des premiers de sa génération à raconter le grand effondrement.
00:13Enregistrer une vidéo au Combinis, la laisser devenir virale sur les réseaux sociaux,
00:18se revoir quelques années plus tard, le visage abîmé par les médicaments.
00:22Il fallait du courage pour se dire haut et fort bipolaire à 25 ans
00:26et décider que ce serait dorénavant une fierté.
00:30Sorti de l'hôpital psychiatrique, Maxime Perez-Zidvogel a connu une solitude assassine.
00:36Alors non seulement il a parlé, il s'est montré, mais avec d'autres, il a créé un lieu où l'on peut rire, pleurer, respirer
00:45et surtout, surtout, être écouté par des pères des jeunes schizophrènes, des jeunes bipolaires et autres maladies psy.
00:53Comme ils le disent eux-mêmes, la folie n'est ni un crime, ni une insulte, ni un silence.
01:00Viens, je t'emmène à la Maison Persuée, portrait numéro 18.
01:05Bonjour Maxime.
01:10Bonjour Sonia.
01:12Maxime Perez-Zidvogel.
01:14Vous avez raison de l'applaudir parce que venir témoigner, venir partager et soulever les foules comme il le fait depuis plusieurs années,
01:22ça lui a coûté beaucoup, Maxime.
01:25Ça vous a coûté beaucoup.
01:28Effectivement, ce n'est pas inné que de prendre la parole qui faisait pour quelqu'un comme moi qui était très, très timide dans mon enfance et collège-lycée
01:37et déjà de se dévoiler publiquement et au-delà de ça, de parler et de se remémorer souvent aussi de périodes assez compliquées,
01:46notamment en hospitalisation.
01:48Donc oui, ce n'est pas donné à tout le monde et c'est une chance aussi de pouvoir le faire.
01:53Donc je vous remercie pour ça.
01:54Je crois que dans la salle, il y a d'autres gens qui veulent témoigner de la honte qu'ils ont pu ressentir d'avoir été malade, d'avoir été hospitalisé.
02:03Maxime, est-ce qu'on peut revenir ? Je sais que vous n'avez plus envie de remuer tout ça.
02:08Est-ce qu'on peut raconter brièvement ce qu'a été le grand effondrement ?
02:12Juste pour qu'on comprenne, qu'on mesure en fait la force qu'il a fallu pour parcourir ce trajet.
02:19C'est une très longue histoire.
02:23Mais pour moi, c'est certes un effondrement au moment du diagnostic, mais au-delà de ça, c'est aussi un renouveau.
02:30C'est mettre un mot sur mes mots.
02:33Mais globalement, ce qui m'est arrivé, c'est que j'étais en Asie à ce moment-là.
02:40J'étais étudiant et j'avais créé des startups sur place.
02:42Et j'ai eu tous les symptômes de la bipolarité sans m'en rendre compte.
02:45C'est-à-dire ?
02:46Parce que malheureusement, c'est-à-dire, il y en a tout un panel, mais ça peut aller de l'allogorer, au manque de sommeil, à l'énervement, à tout un tas de choses.
02:58Je vous invite, en fait, au-delà de vous faire toute la nomination totale de tous les symptômes, à vous lire les brochures de la Maison Bercher, vraiment.
03:05Que vous distribuez maintenant dans pratiquement toute la France.
03:07Voilà, qu'on distribue, qui sont gratuites sur le site.
03:09Pourquoi je dis ça ? Parce qu'au départ, je prenais vraiment le temps d'expliquer toutes les définitions des troubles psy.
03:13Mais en fait, je me suis rendu compte que le plus important, c'était de montrer aux personnes que c'était important de prendre le temps de se renseigner.
03:19Parce que ça peut vous arriver, arriver à vos amis, à vos collègues, à votre famille.
03:24Et que, voilà, c'est du bien commun que de connaître quels sont les symptômes.
03:27Donc, je ne vais pas trop en parler.
03:29Mais voilà, il se trouve qu'à ce moment-là, mes amis ne les connaissaient pas non plus.
03:33Parce que, voilà, je pense qu'on aurait dû les apprendre à l'école.
03:35Mais bon, ça, c'est quelque chose.
03:35Et en fait, il se trouve qu'ils ont contacté ma mère à l'époque, qui est venue telle une Wonder Woman, dans le sens où elle a réussi à dégoter un médicament qui a interdit à se dégoter quand on veut l'emmener à l'étranger.
03:53Et ce qu'elle a fait.
03:54Et en fait, elle m'a littéralement drogué pour me permettre de prendre l'avion.
03:59Et ça allait de pair avec, étant donné que j'ai eu un rapatriement d'urgence sanitaire, en fait, pour la petite histoire, il faut avoir l'aval de deux médecins.
04:07Donc, il fallait trouver deux médecins français sur place, que j'habitais à Pékin, ce qui n'était pas forcément évident.
04:12Et je ne remercierai jamais assez le docteur Zagoury, qui m'écoute peut-être, mais qui a accepté de faire l'aller-retour en avion.
04:21Pour venir vous chercher.
04:23Désolé.
04:24Ouais, pour venir me chercher.
04:26Il m'a sauvé la vie, quoi.
04:27Et suite à cela, il se trouve que ma tante est médecin, elle m'attendait à l'arrivée, et en fait, on m'a transféré aux urgences psychiatriques.
04:39Et en fait, à ce moment-là, on m'a demandé de prendre des médicaments, et je ne voulais pas en prendre, et on m'a fait une piqûre.
04:44Et là, je me suis retrouvé attaché en contention dans une salle blanche.
04:48La contention, c'est ce qu'on appelait la camisole, c'est ça ?
04:50Ouais, c'est la camisole, et en fait, je pense que 95% des Français pensent que ça n'existe plus, alors que ça n'existe pas encore.
04:55Ouais, je suis convaincu de ça, parce qu'à chaque fois que j'en parle, les gens pensent que c'est que dans les films.
05:01Mais en fait, non, c'est la réalité, ça ne devrait plus exister.
05:03Qui plus est, dans ce cas précis où je me suis retrouvé attaché tout seul, sans savoir pourquoi.
05:09Et ça a été d'une violence.
05:11Et heureusement, et ça, je leur fais un big up, les infirmiers, les aides-soignants, donc les petites mains,
05:16que heureusement qu'il y avait mon aide-soignant qui était là à ce moment-là, m'a dit, et qui m'a expliqué le contexte.
05:19Donc, in fine, voilà, j'avais été rapatrié, que j'étais dans le cadre des 12 jours.
05:25J'imagine que vous ne connaissez pas tous les 12 jours, donc je vous invite à regarder le documentaire de Raymond Depardon sur le sujet.
05:31Avec une petite différence, c'est que moi, l'avocate, elle était en tenue d'avocate, donc c'était un peu flippant.
05:35Je me suis demandé... En fait, le principe, c'est que vous passez dans le juge des libertés, avec un avocat, sans trop savoir pourquoi.
05:42Je rappelle que vous aviez 20 ans, 21 ans.
05:45Oui, j'avais 21 ans.
05:46C'est ça.
05:47Et en fait, là, in fine, mais c'est pas plus mal, c'est depuis 2013, en fait, on vérifie le fondement de votre placement sous contrainte.
05:54Moi, c'était ma mère et je pense que c'est... Bon, on en parle encore, que c'est la pire chose qu'elle a eu à faire, placer son enfant sous contrainte.
06:03Mais bon, ça m'a sauvé la vie aussi, d'une certaine manière.
06:07Et de là, en fait, il s'est...
06:10Est-ce que le diagnostic, il est venu tout de suite, Maxime ?
06:13Justement, oui. Dans cette malchance et dans cet enfer, j'ai eu de la chance, dans le sens où j'ai eu un diagnostic assez immédiat,
06:19parce que, en fait, c'est là que j'ai découvert, en fait, qu'on m'avait aussi, peut-être pas menti,
06:24mais caché plein de choses au sein de ma propre famille, dans le sens où, en fait, voilà,
06:28beaucoup de personnes sont concernées par les troubles de psy dans la famille.
06:32Et de ce fait, et notamment des personnes atteintes de bipolarité, et de ce fait, en fait, le diagnostic a été immédiat.
06:38Et voilà, donc, ensuite...
06:43Ça veut dire que c'est d'une famille, comme beaucoup d'entre nous, la mienne, par exemple,
06:48ça veut dire que c'est une famille où il y a eu d'autres grands effondrements,
06:52il y a eu des grandes dépressions, il y a eu des...
06:55Et puis que tout ça n'a jamais eu de mots, et que tout ça n'a jamais eu de nom.
06:58Exactement. Enfin, ouais, je pense qu'après, ça dépend des familles aussi.
07:01Je pense qu'il y a quand même des familles où, peu importe les époques, on pouvait en parler, j'imagine.
07:06Mais voilà, je pense que c'est clairement lié au tabou français que de ne pas s'en parler.
07:12C'est peut-être une génération aussi.
07:14Oui, oui, complètement. Et c'est aussi le manque d'informations.
07:17C'est l'accès à l'information aussi, c'est plein de choses qui...
07:21Peut-être que c'est votre génération qui va enfin briser le...
07:24J'espère. Mais l'idée, c'est, voilà, quand je me suis rendu compte de tout ça, c'était d'une violence.
07:31Ça s'en est suivi, du coup, 17 mois dans ma chambre.
07:39Prenez votre temps. De toute façon, là, au premier rang, on a des auditeurs qui pleurent.
07:45Mais après, c'est un vrai moment qu'on partage ensemble.
07:47Par exemple, parce que de cette crise qui a été effroyable, et les 17 mois, c'est à l'hôpital.
07:53En fait, c'est la sortie de l'hôpital qui a été déroulée.
07:55Oui, c'est la sortie où, en fait, c'est surtout ma première psychiatre.
08:00J'espère qu'elle m'écoute.
08:02Mais oui.
08:02Parce qu'elle m'a dit que je ne pourrais plus entreprendre et ne plus avoir de vie de famille.
08:07Elle vous a dit ça ?
08:08Oui.
08:09Je précise que là, vous n'avez pas beaucoup dormi parce que vous avez une petite fille de 18 mois.
08:13Oui, donc je suis un peu fatiguée, désolé.
08:15Qui vous a bien réveillée cette nuit.
08:17Mais oui, elle m'a dit ça.
08:18Donc c'était évidemment violent.
08:20Donc j'ai dû fermer mes start-up parce que j'avais créé des start-up en Asie.
08:23Et voilà, c'est tout mon monde qui s'est effondré.
08:26Qui plus est, donc on m'explique que j'aurai un traitement à vie, que ça ne se soigne pas, qu'on ne guérit pas.
08:32Par contre, qu'on peut se réétablir et qu'on peut vivre quand même.
08:35Mais disons qu'au début, c'était compliqué à l'imaginer.
08:38Et au-delà de ça, que du coup, on aura des effets secondaires, qu'il faut prendre le temps de prendre le temps.
08:45Mais in fine, je trouve ça plutôt intéressant, je le dis maintenant, de moi, cette introspection que j'ai eue à ce moment-là d'apprendre à me connaître et savoir comment je réagissais par rapport à, d'une part à mon humeur, mais à ce que je vivais au quotidien, au travers de la prise de médicaments.
08:58Ça m'a permis de beaucoup mieux me connaître.
09:01Parce que quand on commence à prendre un traitement, quand on commence les médicaments, quand vous dites c'est un moment d'introspection, c'est-à-dire qu'en fait, il faut s'écouter minute par minute, sentir.
09:12Est-ce que ça monte ? Est-ce que ça descend ? Est-ce qu'on a le cœur qui bat ? Est-ce qu'on transpire ? Est-ce qu'on a la nausée ? Est-ce qu'on a envie de pleurer ? Est-ce qu'on a envie de rire tout le temps ? Est-ce qu'on dort ? Est-ce qu'on ne dort pas ? C'est ça ?
09:23Oui. Et aussi, est-ce qu'on tremble beaucoup ? Est-ce qu'on prend du poids ? Est-ce que... Enfin voilà, tout un panel de choses qui sont... Ben voilà, quand on découvre tout ça, c'est d'une violence.
09:34Mais on nous explique que c'est comme ça dans tous les cas. Mais bon, ceci explique cela. 17 mois dans ma chambre, il y a une tentative de suicide, comme 20% des personnes entendent bipolarité.
09:48Donc quand vous savez qu'il y a 2 à 3% de bipolaires, ça fait beaucoup trop de monde qui nous quittent pour...
09:55Ça fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de tentatives de suicide et beaucoup de suicide.
09:58Voilà. C'est quand même en grande partie dû à notre société. Et jusqu'au jour où ma petite sœur, voilà, ma petite sœur est arrivée,
10:10qui a 12 ans à l'époque et qui est venue me voir un jour en m'expliquant « Mais je ne comprends pas où est mon grand frère. »
10:16Et pareil, c'est super dur.
10:20Et désolé, c'est ma dernière interview, donc je suis un peu...
10:23Alors, c'est la dernière interview de Maxime. Ouais, encouragez-le.
10:28C'est la dernière fois que je...
10:29Encouragez-le, parce que c'est la dernière fois qu'il va parler de tout ça.
10:34Et il a choisi de le faire aujourd'hui pour France Inter et pour cette journée dédiée à la santé mentale.
10:39Et du coup, voilà, c'est ma petite sœur qui me dit qu'elle ne me reconnaît plus.
10:42Et là, je me dis, tout en partant du postulat, il ne faut pas oublier, parce que là, j'ai une grosse pensée, notamment pour Aminata,
10:49qu'à la différence de mes collègues de l'hôpital, moi, j'avais la chance d'avoir une famille présente qui me soutenait, d'avoir un toit.
10:59Enfin, voilà, j'avais quand même toute cette base qui était là.
11:02Et ce n'était pas notamment le cas de plusieurs de mes amis de l'hôpital qui se sont malheureusement suicidés.
11:07J'ai une grosse pensée pour eux. Et voilà.
11:12Et voilà.
11:13Et du coup, à partir de là, je me suis dit, il faut que j'essaie d'avancer.
11:18Et petit à petit, j'ai retrouvé un petit travail.
11:23Mais là, pour ma deuxième, j'ai senti que ça remontait.
11:26Et cette fois-ci, je suis allé de moi-même à l'hôpital.
11:29Et cette fois-ci, dans un centre expert bipolaire, où in fine, je pense que c'est à ce moment-là que j'ai eu le déclic de me dire, voilà, j'accepte cette maladie.
11:40Mais j'ai décidé de vivre avec et d'avancer.
11:44Et au travers notamment de cette découverte de la paire et danse, qui est pour moi un peu le cinquième élément.
11:48Alors, la paire et danse. Voilà, le cinquième élément.
11:50La paire et danse. Je voudrais que vous racontiez ce que c'est que la paire et danse.
11:55Et puis ensuite, on va prendre vos questions.
11:57Parce que la paire et danse, la plateforme de la Maison Perchée, ce lieu, il est ouvert à vous tous.
12:03Il est accessible à vous tous, parisiens ou non parisiens, puisqu'il y a une version en ligne et ça essaime en province.
12:09Racontez-nous, Maxime, ce que c'est que la paire et danse.
12:11Alors, la paire et danse, c'est avec mes mots pour celles et ceux qui ne connaissent pas du tout.
12:15Moi, j'aime bien dire, je ne suis ni ton psy, ni ton pote, ni ta famille, mais je te comprends en fait.
12:21Je ne pourrais ajouter ni ton conjoint ou ta conjointe, mais...
12:25Je te comprends parce que j'ai vécu la même chose.
12:26Parce qu'on a vécu plus ou moins la même chose, mais au-delà de ça, on est les seuls à pouvoir parler de ça entre nous
12:31parce que les autres ne peuvent pas tout à fait comprendre parce qu'ils n'ont pas vécu ça.
12:35Et moi, ça a été...
12:37Depuis ma découverte avec cette paire et danse, j'ai eu beaucoup de chance.
12:43Mais voilà, je n'ai pas été hospitalisé, mais dans le sens où pour moi, c'est ça la paire et danse.
12:47C'est ce petit truc en plus que les personnes non concernées ne peuvent pas comprendre.
12:53Est-ce qu'on pourrait entendre cette jeune femme dans le public qui a fait un tour de France avec une pancarte ?
13:00Je suis bipolaire.
13:02Hello !
13:03Voilà ma pancarte.
13:05La pancarte. Je suis bipolaire, tu m'invites. Elle a une grande pancarte en carton.
13:10Salut Max.
13:11On se connaît bien.
13:12Vous vous connaissez ?
13:13Trop émue de voir ta dernière intervention et sache que tu as tellement apporté à la cause, c'est un truc de fou.
13:20Donc un énorme merci pour tout ce que tu as fait pour les bipolaires.
13:23Et moi, je voulais te parler d'une chose, la honte.
13:28La honte d'être bipolaire, c'est vraiment moi quelque chose qui m'a empêchée d'accepter ma maladie.
13:33Et c'est la raison pour laquelle maintenant je fais un tour de France où je m'invite chez les gens en disant « Hey, je suis bipolaire ».
13:39Quels seraient tes conseils ou alors des choses à dire aux personnes qui justement ont du mal à accepter leur maladie ?
13:47Parce que c'est la honte.
13:49Maxime.
13:50Excellente question.
13:51Moi, avant de créer Maison Percher, j'ai créé une première association qui s'appelait « Bipolaire et fière et fière ».
14:00Et pourquoi « et fière et fière » ? C'était surtout le fait juste d'être ok et d'assumer en fait.
14:06Et après, chacun son histoire, chacun son vécu par rapport à la maladie.
14:11Et après, libre à chacun d'en parler ou non.
14:13Mais encore une fois, on a le droit de vivre avec et de le cacher si on le souhaite et à qui de droit.
14:19Donc, je pense vraiment que... Je n'ai pas vraiment de conseils, si ce n'est d'être ok avec vous-même et de...
14:29La Maison Percher, justement...
14:31Désolé, ce n'est pas une réponse incroyable, mais...
14:32Pas grave. La Maison Percher, c'est justement un lieu où plus personne n'a honte.
14:37Où plus personne n'a honte, on aimerait bien.
14:39En tout cas, c'est ce qu'on cherche. En tout cas, c'est ce qu'on vise.
14:42Voilà. Et ce qui est très intéressant à la Maison Percher, c'est qu'il y a des bipolaires, il y a des schizophrènes, il y a tout un panel.
14:49De troubles psy et de maladies mentales.
14:53Mais il y a aussi des espaces pour les familles, pour les proches.
14:56Et vous, quand vous parlez de votre maman, vous craquez.
14:58Quand vous parlez de votre petite soeur, vous craquez.
15:01Mais parce que la famille, elle souffre énormément dans cette histoire.
15:05Et elle aussi, elle est complètement perdue.
15:07Elle a besoin de poignets pour s'accrocher.
15:10Effectivement.
15:14Que dire si ce n'est que...
15:16Enfin, moi, dès le départ, étant donné ce que je vous ai raconté et mon vécu,
15:20c'était primordial pour moi qu'au sein de la Maison Percher, il y ait un volet, d'une part, pour les proches,
15:27mais surtout pour le grand public, in fine.
15:28Mais afin d'éviter l'entre-soi, au-delà de ça, de ne pas être en marge.
15:33Donc, c'est pour ça qu'on est au cœur de Paris.
15:35Parce que tout ça, ce sont des choses importantes dans l'équilibre global de l'association et de la société,
15:40pour moi, et de la place des personnes handicapées.
15:42Et par rapport à ça, nous, on a décidé de mettre en place des regards croisés.
15:49Parce que...
15:50Enfin, on a vu l'efficacité de...
15:54Au fait, aussi, de pouvoir parler, d'une part, à des proches qui ne sont pas nos proches.
15:58Et l'impact que ça avait.
16:00Donc, typiquement, on a des personnes...
16:03Bon, c'est un peu...
16:03Un peu, parfois, à la folie, mais qui viennent...
16:06Moi, j'ai une maman qui est venue de Centrafrique pour venir voir la Maison Percher.
16:11Parce que, justement, elle voulait connaître des clés pour aider son enfant à aussi pouvoir passer le cap
16:17et pourquoi pas venir à la Maison Percher.
16:20Mais voilà.
16:20Et c'est aussi un combat, la Maison Percher.
16:23C'est aussi de l'entrisme dans les congrès de médecine.
16:26C'est aussi de l'entrisme dans les entreprises pour faire accepter toutes les différences et toutes les maladies mentales.
16:33C'est aussi beaucoup de colère vis-à-vis des institutions.
16:37On n'était pas encore rentrés sur cette scène du Studio 104, Maxime, que vous me disiez.
16:42Cette cause nationale, c'est la honte.
16:46Je n'ai pas tout à fait dit la honte.
16:46Il faut retourner la honte.
16:49Non, je dis, cette grande cause, elle n'est pas ouf.
16:51Elle n'est pas ouf.
16:52Dans le sens où...
16:53Je préfère, en fait, à chaque fois parler...
16:55Je me protège aussi de mon histoire et de mon vécu pour pas non plus...
16:59Mais moi, dans mon cas, je trouve ça quand même assez fou qu'en année de grande cause,
17:05pour la première fois, il y a une pénurie de mon médicament.
17:09C'est quoi votre médicament ?
17:10Je déteste...
17:12Enfin, ce n'est pas que je déteste, c'est que je me suis mis à un cadre en général...
17:15On n'a pas parlé de mon traitement.
17:16Mais c'est un médicament qui est courant, normalement.
17:19Ce qui est assez courant, mais qui est en rupture.
17:23Et pourquoi je dis ça aussi ?
17:24Parce que très souvent, les gens me demandent mon traitement.
17:25Parce qu'ils se disent que je vais mieux.
17:27Ils veulent aussi aller mieux.
17:29Mais le traitement, c'est qu'une part de l'ensemble des facteurs, en fait.
17:35Dans le sens où il y a...
17:37Pour moi, c'est tout un équilibre.
17:38Il faut à chacun sa recette, en fait.
17:39Donc ça va de sa vie amoureuse, sa vie amicale, son rythme.
17:46Son traitement, son psy.
17:47Enfin, voilà.
17:48Chacun doit trouver ses petits éléments pour trouver sa recette.
17:51Mais pour revenir à cette question de grande cause.
17:56Voilà.
17:56Donc à la fois, il y a une pénurie.
17:58Mais à la fois, maintenant, ça me rend pour le coup vraiment malade.
18:02Je reçois quotidiennement des messages de gens qui ne trouvent pas de psychiatre.
18:05Ou qui ne trouvent même pas de place en clinique.
18:09Je trouve ça complètement dingue.
18:11Il y a beaucoup de communication autour de la grande cause.
18:14Mais c'est bien beau de communiquer.
18:15Mais si derrière, il n'y a pas de solution, in fine, c'est principalement les associations qui se font en première ligne.
18:20Et voilà.
18:21Donc on finit tous épuisés.
18:23Je suis une dédicace à ma co-fondatrice victoriaire.
18:26Mais je pense vraiment que c'est un ensemble...
18:28Voilà.
18:29Cette grande cause...
18:31Donc beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup d'énergie mise dans la maison cachée.
18:36Beaucoup d'épuisement.
18:37Beaucoup d'épuisement.
18:38La dernière interview de Maxime sur ce sujet qui va tourner une page, qui va laisser la maison perché vivre derrière lui avec ses co-fondateurs et ceux qui prennent le relais.
18:51Pour vous tous, c'est une adresse dans Paris.
18:53Mais c'est aussi un site avec des réseaux.
18:56Et c'est vraiment un lieu de ressources absolument magnifique.
18:59Bravo Maxime.
19:00Je n'ai pas une...
19:02Je vais en parler ?
19:03C'est la fin.
19:04Alors un dernier, dernier mot.
19:05Je voudrais juste remercier toutes les personnes qui m'ont permis de me sauver de moi-même.
19:13Que ce soit les gens de la maison perché, que ce soit ma famille, que ce soit tout l'écosystème.
19:17Et je voulais juste avoir un dernier mot pour toutes les personnes concernées.
19:23Accrochez-vous, on a le droit de vivre.
19:25Et je vous souhaite tout le meilleur et à très vite.
19:28Et notamment, pourquoi pas, au sein des prochaines maisons perché, parce qu'on a besoin de vous, on a besoin de soutien.
19:33On compte en ouvrir d'autres, mais on manque de fonds.
19:37Donc si vous voulez faire un don d'une part pour qu'il y ait une maison perché, ce qui serait normal dans chaque département.
19:42Et au-delà de ça, pour des projets comme Courir pour toi ou Mad Pride portés par des personnes concernées.
19:48Voilà, parce qu'il ne faut rien lâcher.
19:50Et bravo à tous et à tous.
19:52Accrochez-vous, c'est le message.
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