Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 mois
Patrick Martin, le leader du Medef, annonce que les organisations patronales s'apprêtent à organiser un meeting alors que les oppositions suggèrent des hausses d'impôts pour le prochain budget.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00On met d'abord votre choix, Yves Tréard, ce soir, c'est de nous parler des patrons.
00:03Ah oui.
00:03Les patrons plus en colère que jamais et qui montent au front.
00:06Ah oui, ils montent au front. Alors Patrick Martin, qui est le président du MEDEF, a dit on va faire un grand rassemblement.
00:13Un grand rassemblement parce que les décibels de ceux qui veulent piquer notre pognon, c'est presque ça son vocabulaire,
00:20eh bien, ils sont trop élevés. Il a dit exactement les décibels élevés qui font circuler des théories dangereuses.
00:27Et alors, d'ailleurs, il parle évidemment de Gabriel Zucman qui veut prélever 2% sur les revenus,
00:35enfin, pas sur les revenus, sur les patrimoines au-delà de 100 millions.
00:38Et il a eu, d'ailleurs, un de ses copains qui est arrivé au secours, qui s'appelle Thomas Piketty,
00:43qui est aussi un économiste connu et qui a dit, tous ceux qui seraient tentés de partir, on va leur piquer,
00:49on va les empêcher, on va les arrêter à aller au bord, vous vous rendez compte ?
00:53Alors, des manifs, parce que ça ressemble à ça, un grand rassemblement de patrons, ça veut dire quoi ?
00:59D'abord, ils vont se réunir où ? À la Courneuve ou à l'hippodrome de Longchamp ?
01:03Mais on n'a pas l'habitude.
01:06Alors là, ce sont vraiment la crème, parce qu'on avait eu déjà, il y a 10 ans, en 2012, les pigeons, vous vous souvenez ?
01:12C'était les patrons de start-up qui, eux, avaient décidé qu'on voulait trop les taxer,
01:19on voulait trop intervenir, surtout sur leur cession d'entreprise,
01:23parce que dans le monde des start-up, on vend facilement ces entreprises.
01:27Et puis, très longtemps en arrière, dans les années 50, vous vous souvenez,
01:30il y a eu le mouvement Poujade, qui partait en guerre contre les contrôles fiscaux.
01:35Et là, ceux qui manifestent, c'est vraiment le CAC 40, ceux qui veulent manifester la crème de la crème.
01:42Et d'ailleurs, il y en a certains qui ne veulent pas s'associer à ça,
01:45ce sont les indépendants d'un syndicat qui s'appelle l'UDEP, une organisation patronale,
01:51et qui disent non, non, parce que si jamais on se retrouve à une trentaine de bonshommes
01:55et à 200 pingouins précisément dans la salle, c'est le vocabulaire utilisé, on n'a pas envie d'être ridicule.
02:01Mais est-ce que la colère de ces patrons-là, est-ce qu'elle est légitime ?
02:04Alors, elle vient de loin, en fait.
02:05Elle est légitime parce qu'ils ont vraiment très peur que le gouvernement, cette fois,
02:11intervienne sur les très hauts patrimoines.
02:15Et elle vient de loin.
02:16Il y a avant Patrick Martin, il y a eu hier, vous vous souvenez, on en a parlé ici, Bernard Arnault.
02:23Il y a eu Nicolas Dufourc, la semaine dernière.
02:25– Qui est moins connu, qui est le patron de la Banque d'Investissement.
02:27– Qui est le patron de la Banque d'Investissement Publique, qu'on va écouter,
02:30qui a eu des mots très durs contre Gabriel Zuckman.
02:34– C'est délirant, c'est communiste en réalité.
02:38Et donc, d'où ça sort ? Comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France ?
02:43Et beaucoup de choses jouent dans cette affaire.
02:44Il y a évidemment la haine du risque, qui est soi-disant le nouveau noble,
02:47alors qu'il faut quand même rappeler que François Pinault, il était fils de petit entrepreneur du bois.
02:50Vous lui piquez la totalité, à Bernard Arnault.
02:53Ça finance combien de mois d'assurance maladie ?
02:56Ça finance dix mois.
02:57Une fois qu'on a financé dix mois d'assurance maladie, il n'y a plus d'Arnault, c'est fini.
03:01On fait comment ?
03:02– Alors, il y en a eu un autre qui est moins connu aussi, mais qui a une maison
03:08qui est extrêmement bien estimée et évaluée.
03:11C'est Arthur Mench, qui est le patron de Mistral EY, qui est une boîte de l'intelligence artificielle,
03:20et qui, lui, est allé à la télévision la semaine dernière pour dire, c'est simple,
03:24j'ai beau avoir une boîte qui est estimée à 13 milliards d'euros,
03:27si, parce que c'est l'estimation, en fait, elle ne gagne pas beaucoup d'argent, cette maison,
03:34eh bien, je ne peux pas payer la taxe Zuckman.
03:36Et puis, il y a eu aussi, parce qu'il n'y a pas que la taxe Zuckman,
03:40il y a eu un rapport qui a été extrêmement violent contre les patrons,
03:44c'est les aides publiques données aux entreprises, 211 milliards d'euros,
03:49estimés par un sénateur, un sénateur communiste,
03:51mais il n'était pas tout seul à travailler sur le sujet,
03:54et qui a dit qu'il y avait plein d'irrégularités,
03:56et qu'en fait, les grandes entreprises se goinfraient sur cette manne.
04:03Il y a, si vous voulez, une ambiance qui a été résumée, d'ailleurs,
04:06il n'y a pas très longtemps, à la une d'un magazine qui s'appelle Challenge,
04:10qui, c'était l'appel des patrons, pour calmer un peu les esprits,
04:15voilà, l'appel des patrons.
04:16– Laissez-nous créer des emplois et de la prospérité.
04:18Mais ce meeting dont on parlait, Ycréard,
04:20il est destiné, en réalité, à mettre la pression à Sébastien Lecornu, au Premier ministre.
04:23– À fond, à fond, parce qu'ils ont vraiment peur que Sébastien Lecornu cède,
04:28et que Sébastien Lecornu accepte, en contrepartie, du non-censure des socialistes,
04:35eh bien, effectivement, soit un bout de taxe de Zuckmann,
04:39soit une augmentation fiscale, quelle qu'elle soit,
04:42ou soit, eh bien, le fait que les entreprises soient moins soutenues dans ce pays.
04:47Et ça, c'est vraiment, si vous voulez, aujourd'hui,
04:51c'est l'équivalent de ce qu'étaient les chars soviétiques en 1981,
04:54quand Bitterrand est arrivé au pouvoir.
04:56– Et cela, en soi, c'est une démonstration,
04:59parce qu'il n'y a pas eu de chars soviétiques.
05:01En revanche, il y a eu des patrons qui sont sortis direction la Belgique
05:05en mettant l'argent dans leur embourrage.
05:07– En Belgique et en Suisse.
05:09– Et en Suisse, évidemment.
05:10– Moi, tout ce que je souhaiterais, c'est simplement que ce débat
05:13sur la taxation des plus hauts patrimoines, par exemple,
05:17et comment on le gère, il puisse avoir lieu,
05:19ou même sur les aides aux entreprises,
05:20il puisse simplement avoir lieu dans le cadre de l'hémicycle
05:23et de nos parlementaires.
05:24– Et bien voilà.
05:24– Oui, mais le problème, c'est que le niveau
05:26d'économie n'est pas aussi fort que le vôtre.
05:29– Et oui, mais ce débat, il doit être mené par nos représentants.
05:32– Mais il vous fait un compliment !
05:33– Il vous fait un compliment, il fait un.
05:35– Ben oui, prenez, prenez, prenez.
05:36– Je prends, j'achète ces compliments.
05:37– Sous-titrage Société Radio-Canada
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations