Reconnaissance de l'état palestinien : «C'est une défaite pour le Hamas», considère Manon Aubry

Europe 1

il y a 2 mois

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00:00La grande interview Europe 1 CNews, Romain Desart.

00:058h12, la grande interview CNews Europe 1 avec vous Manon Aubry. Bonjour Manon Aubry.

00:09Bonjour.

00:09Merci d'être là ce matin, eurodéputé La France Insoumise. On va balayer tous les sujets d'actualité.

00:15Et je voulais commencer évidemment par ce qui s'est passé hier soir à l'Assemblée Générale des Nations Unies à New York.

00:20Emmanuel Macron a déclaré que la France reconnaissait désormais un État de Palestine.

00:24Que cette reconnaissance était, je cite, une défaite pour le Hamas, pour ceux qui attisent la haine antisémite,

00:32ceux qui nourrissent des obsessions antisionistes et ceux qui veulent détruire l'État d'Israël.

00:38Est-ce qu'en tant qu'élu France Insoumise, vous êtes senti visé ?

00:41D'abord, je voudrais saluer cette reconnaissance de l'État de Palestine.

00:45J'ai envie de dire, il était temps.

00:46Il aura fallu 700 jours de génocide, 700 jours de destruction quotidienne de la bande de Gaza,

00:55700 jours de personnes civiles visées directement par le gouvernement de Benjamin Netanyahou,

01:03avant que la France rejoigne enfin les 150 États dans le monde qui reconnaissent déjà l'État de Palestine.

01:09Et donc, c'est un fait majeur qui a été obtenu grâce aux mobilisations partout en France

01:15qui ont maintenu la pression sur le gouvernement français pour aller vers cette solution à deux États

01:20avec un État palestinien aux côtés d'un État israélien qui permettra de tracer un chemin de la paix

01:25parce que c'est ça l'enjeu aujourd'hui.

01:27Mais on ne va pas se raconter l'histoire.

01:28Cette reconnaissance de l'État de Palestine, elle ne veut rien dire

01:32si derrière, il n'y a pas de sanctions qui sont prises contre le gouvernement de Benjamin Netanyahou.

01:36Alors, je reviens sur ma question. Emmanuel Macron a dit que c'était une défaite pour le Hamas,

01:40ceux qui attisent la haine antisémite, ceux qui veulent détruire l'État d'Israël.

01:44Je vous rappelle, est-ce qu'en tant qu'élu France Insoumise, vous êtes senti visé ?

01:47Non, d'ailleurs je suis assez d'accord que c'est une défaite pour le Hamas

01:51puisque le Hamas n'a jamais souhaité l'existence véritable d'un État palestinien, indépendant

01:59et les civils qui se font massacrer dans la bande de Gaza

02:04ne sont pas des civils du Hamas. Les 20 000 enfants qui se font, qui se sont faits massacrés

02:08ne sont pas du Hamas. Les gens qui viennent à des distributions humanitaires

02:13et qui sont affamés par le gouvernement de Benjamin Netanyahou ne sont pas du Hamas.

02:18Les seuls qui ont facilité l'existence du Hamas jusqu'à présent,

02:23c'est même le gouvernement de Benjamin Netanyahou qui a financé le Hamas.

02:27Donc je vous le redis de manière très claire parce que je pense que c'est important.

02:29reconnaître un État de Palestine sans derrière...

02:32Vous ne pouvez pas dire que l'Israël finance le cas ?

02:33Si, Israël, le gouvernement de Benjamin Netanyahou a facilité le financement du Hamas

02:39parce qu'ils ont vu dans le Hamas une manière de maintenir la guerre entre la Palestine et l'État d'Israël.

02:46Et je vous le redis très clairement, si on veut qu'un État de Palestine existe,

02:49il faut que derrière le gouvernement français en prenne toutes les conclusions

02:54et prenne des sanctions à l'égard du gouvernement de Benjamin Netanyahou.

02:57Je termine là-dessus parce que c'est très important.

02:58Le gouvernement de Benjamin Netanyahou qui détruit un État qui est l'État de Palestine.

03:03Si derrière, la France ne prend pas des sanctions qui s'imposent,

03:05à savoir un embargo sur les armes,

03:07à savoir la suspension totale de l'accord d'association entre l'Union Européenne et Israël,

03:12à savoir des sanctions et le respect du mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale,

03:16ça revient à reconnaître un cimetière, ça revient à reconnaître un État mort-né.

03:21Et ça, je ne suis pas d'accord.

03:22Quand des élus et les filles défilent avec des slogans comme

03:25« From the river to the sea », de la rivière jusqu'à la mer, du Jourdain jusqu'à la mer,

03:31ça veut dire qu'ils effacent Israël.

03:33Ça veut dire que c'est la volonté de détruire Israël.

03:36Non.

03:36Quand Rima Hassan écrit le tweet, comme ce tweet qu'on voit,

03:42où il est écrit « On veut libérer tous les Palestiniens, ceux des camps, ceux de Gaza,

03:45ceux de Jérusalem, ceux de la Seja, et ceux d'Israël et de la diaspora,

03:48« From the river to the sea », ils veulent la destruction d'Israël.

03:52Est-ce que vous savez où se trouvent aujourd'hui les Palestiniens ?

03:55Ils se trouvent dans la bande de Gaza, ils se trouvent en Cisjordanie,

03:59dont on parle très peu parce que, d'ailleurs, ce n'est pas le Hamas

04:02qui aujourd'hui contrôle la Cisjordanie.

04:04ils se trouvent aussi en Israël.

04:07Vous avez 20% de Palestiniens dans l'État d'Israël.

04:09Ils se trouvent dans des camps de réfugiés en Jordanie.

04:11Et quand on dit qu'il faut la libération de tous les Palestiniens,

04:15où qu'ils soient, c'est qu'ils puissent enfin avoir accès à un État.

04:18Un État qui cohabite avec l'État israélien.

04:20Ne faites pas semblant de ne pas comprendre ce que veut dire Rima Hassan

04:24quand on parle de la libération du peuple palestinien.

04:26Je pense que tout le monde a bien compris ce qu'elle veut.

04:28C'est les libérer.

04:28Je pense que tout le monde justement a bien compris.

04:30Vous faites semblant de ne pas comprendre, donc je vous l'explique.

04:31C'est les libérer de l'oppression partout où ils sont.

04:34Ce que nous demandons, c'est la libération du peuple palestinien

04:37qui vit depuis plus de 50 ans la colonisation de l'État israélien.

04:42Et plus que la colonisation, aujourd'hui, c'est la destruction de tout un peuple.

04:44Ce sont 2 millions de personnes qui sont affamées chaque jour,

04:48chaque jour qui passe, chaque heure qui passe.

04:49Je vous le dis avec un peu d'émotion parce que,

04:51je veux dire, on en est encore là à demander la survie d'un peuple

04:54qui est affamé, qui est massacré chaque jour.

04:57Et on en est à pinailler sur des mots.

04:59Mais moi, je ne suis pas là pour pinailler sur des mots.

05:01Je suis là pour faire en sorte qu'enfin,

05:03les Palestiniens puissent vivre en liberté aux côtés des Israéliens.

05:06Un État de Palestine reconnu,

05:08alors que des otages sont encore dans les tunnels à Gaza.

05:11Vous savez...

05:12C'est acceptable pour vous ?

05:13Vous savez, la dernière fois...

05:14Vous savez qu'il y avait un moyen d'arrêter la guerre ?

05:16Vous savez...

05:16Un moyen de ne pas attaquer Israël, petit 1,

05:18et de libérer les otages, petit 2.

05:20Quand est-ce qu'il y a eu...

05:21La dernière fois qu'il y a eu une libération des otages en main des arbres ?

05:24Quand il y a eu un cessez-le-feu ?

05:26Et donc, vous le voyez très bien,

05:27qu'aujourd'hui, arrêter les combats,

05:32c'est le meilleur moyen de ramener les otages à la maison.

05:35Et d'ailleurs, c'est ce que disent très précisément

05:37les familles des otages

05:38qui se mobilisent contre Benjamin Netanyahou en Israël

05:41et qui demandent expressément

05:42à ce que Benjamin Netanyahou

05:44arrête de bombarder tous les jours la bande de Gaza.

05:48Et la ville de Gaza City,

05:50comme c'est le cas ces derniers jours,

05:51où 10 000 personnes sont prises en otage,

05:53là aussi 10 000 personnes

05:54qui sont prisonnières des bombardements,

05:56qui n'ont nulle part où aller.

05:57Donc, libérer les otages,

05:59ça passe par un cessez-le-feu.

06:00Un cessez-le-feu,

06:01ça passe par des canaux diplomatiques

06:03qu'il faut rétablir.

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