- il y a 1 semaine
Mathieu Meffre, Directeur Général de LEADERS LEAGUE donne les clés pour comprendre comment repenser son modèle pour rester performant ? Comment composer avec son marché, ses partenaires ou encore ses créanciers ? Quels sont les choix stratégiques et le sens du timing indispensables pour réussir ? Face à Eric De Bettignies, Senior Partner – Fondateur, ADVANCY & Arnaud Demeocq, Managing Director, Head Value Creation, INTERPATH lors du Sommet Restructuration & Transformation qui s’est tenu le 17 septembre au Pavillon d’Armenonville à Paris.
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00:00Bonjour à tous, vous regardez Bsmart4Change, nous sommes en direct du sommet de restructuration et transformation pour cette 7e édition déjà.
00:15Il est 9h30 du matin, près de 400 personnes sont présentes pour parler tout au long de la journée de restructuration de procédures collectives, de réorganisation, de pivots.
00:23Et j'ai le plaisir d'entamer cette journée avec un thème ô combien important puisqu'on en entend beaucoup parler en cette rentrée, les enjeux de compétitivité de nos entreprises françaises dans un monde incertain.
00:33Pour parler de ce sujet, j'ai le plaisir d'avoir à ma gauche Eric de Bettigny. Bonjour Eric.
00:38Bonjour.
00:38Vous êtes fondateur et senior partner d'Advancy, cabinet de conscience Strat leader, en tout cas extrêmement présent, indépendant et on aura à cœur de vous écouter sur ces sujets de direction générale, de projection, de compétitivité de nos entreprises.
00:53A vos côtés Arnaud Deméocq, bonjour Arnaud.
00:56Bonjour.
00:56Vous êtes managing director en charge de la value creation au sein d'Interpass.
01:00Exact.
01:01Voilà, Interpass acteur qui cumule le chiffre, le value creation et un peu de transpo.
01:08Oui c'est ça, effectivement comment en fait faire parler les chiffres et comment les mettre en action, ce que les chiffres nous montrent et on y reviendra, mais beaucoup d'aspects opérationnels.
01:18Merci beaucoup. La strat, les opérations, le chiffre, on aura, vous le voyez, un excellent panel d'experts pour nous répondre.
01:26Alors, depuis la REF, depuis la rentrée politique et économique, on n'entend qu'une seule chose sur les réseaux, dans les médias, c'est l'appel des patrons pour un petit peu plus de sérénité.
01:36Les projections, les décisions sont complexes. On a évidemment un enjeu national politique, un enjeu économique national, on a un enjeu international.
01:46Les nuages sont nombreux, il faut continuer à avancer, il faut décider.
01:49Éric, peut-être qu'on peut commencer avec vous. Comment est-ce que vous, aujourd'hui, vous sentez les patrons que vous accompagnez par rapport à la prise de décision ?
01:57Comment décider dans un monde incertain ?
02:00Merci pour ça, la question est très ouverte, en effet, et au cœur de l'événement.
02:05Qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui ? Prenons un peu de recul.
02:08Ça fait cinq ans minimum que nous sommes en restructuring permanent.
02:13Nous sommes en crise permanente.
02:14Il y a eu le Covid, il y a eu les PGE, il y a eu le quoi qu'il en coûte, il y a eu le remboursement des PGE.
02:20Il y a eu des secteurs qui ont eu, finalement, une sorte d'euphorie durant le Covid.
02:26Il y a certains acteurs du monde de la santé, il y a eu des secteurs qui, au contraire, ont été en déshérence totale.
02:36Ça a été cyclique, contracyclique.
02:37Aujourd'hui, encore, nos patrons sont, finalement, dans cette incertitude, dans ce monde très, très incertain.
02:45Pour autant, pour nous, ce monde, il est incertain, mais il n'est pas illisible, il n'est pas imprévisible.
02:50Ce n'est pas vrai.
02:50Ce n'est pas vrai.
02:51Et nos clients, nos patrons, souvent, le voient, le reconnaissent et nous demandent de les aider à voir clair et à prendre un petit peu d'avance.
02:58Je vais donner plusieurs exemples.
02:59On a des patrons qui disent « Je vais bien, mon secteur va mal. Il va même très mal. Mes acteurs, mes concurrents commencent à se porter assez mal.
03:11Nous sommes menacés par une tendance de fond, qu'elle soit chinoise, qu'elle soit AI, qu'elle soit réglementaire, qu'elle soit contre-coup Covid, contre-coup du contre-coup Covid.
03:21Je vois des nuages s'amonceler. C'est le moment de me restructurer. »
03:25Alors vous allez dire « Mais pourquoi restructurer ? »
03:28Pour eux et pour ces patrons-là, « Restructurer », c'est en deux mots.
03:32Ça veut dire « Se structurer pour l'avenir. Restructurer. »
03:35Ça ne veut pas dire « Casser. »
03:36Ça veut dire au contraire « Anticiper, prendre de l'avance. »
03:39Et ça, beaucoup de nos clients sont dans ce cas-là.
03:43À se dire déjà « Je dois, même si je ne sais pas de quoi sera fait demain, surtout si je ne sais pas de quoi sera fait demain, je dois prendre de l'avance. »
03:52Et ça, on a une partie très importante de nos clients qui sont dans cet état d'esprit-là.
03:56Une autre partie, au contraire, sont en train de prendre la vague, la contre-vague ou la contre-contre-vague.
04:03Une fois, c'est le tourisme qui a eu cette euphorie post-Covid.
04:06Une fois, c'est la santé qui a eu cette euphorie et qui n'a plus.
04:09Une fois, c'est l'aménagement de la maison qui a eu cette euphorie Covid et qui maintenant trinque.
04:14Une fois, c'est « Il faut rembourser les PGE. »
04:16Chaque secteur est confronté à des tensions tout à fait différentes.
04:20Mais beaucoup d'acteurs, aujourd'hui, ont des vraies difficultés.
04:24Moi, j'ai tendance à voir avec eux, finalement, et on va peut-être y revenir tout à l'heure,
04:32mais à voir avec eux ces opportunités extraordinaires de restructurer.
04:38Pendant des années, le monde ne bougeait pas.
04:40Et le changement était extrêmement compliqué.
04:42Aujourd'hui, oui, par la force des choses, oui, parce qu'ils ont l'épée dans les reins,
04:47mais à eux d'inventer leur nouveau business model.
04:50Le financement s'y prête.
04:52On n'a jamais vu autant de liquidités prêtes à s'investir pour...
04:57Les financements sont là.
04:58Les financements sont là.
04:59Les hedge funds sont là.
05:00On n'a jamais vu autant d'anglo-saxons intéressés par le marché français,
05:06utilisant les nouvelles réglementations européennes,
05:08la lutte des classes, mais plutôt les classes de parties affectées.
05:14La nouvelle lutte des classes 2.0.
05:16Voilà, exactement.
05:17L'ulte des classes 2.0, très très bonne expression.
05:19Je la reprendrai, disant, si mes actionnaires ont été défaillants,
05:23si la société ne peut plus faire face,
05:25eh bien moi, je vais remettre de la new monnaie et je vais prendre les commandes,
05:28que ce soit sur des dossiers à 4 milliards ou des dossiers à 100 millions.
05:31Et on voit des acteurs prêts à mettre 500 millions d'euros
05:35et prendre le contrôle d'une société qui ne s'est pas adaptée,
05:39mais pour la retourner.
05:41Et ça, c'est vraiment extrêmement enthousiasmant pour notre pays,
05:44pour nos entreprises.
05:46Alors, on a parlé des sujets des patrons qui veulent travailler l'interne,
05:50alors que l'externe, les éléments exogènes ne sont pas forcément bons.
05:54Ils travaillent sur leur réorganisation pour s'aligner avec leurs intérêts.
05:5860 secondes sur les trois axes de réorganisation prioritaires pour vous,
06:03pour les patrons en 2025.
06:06La question n'est pas facile, s'il n'en fallait que trois.
06:09Il y a toujours un axe de performance intrinsèque.
06:11Ça veut dire les coûts, l'efficacité, l'intelligence artificielle,
06:15la réinvention de ces processus et de ces business models.
06:18Toujours.
06:19On ne peut pas gagner un marathon si on n'est pas fit.
06:23Ce n'est pas possible.
06:24Ce n'est pas possible.
06:25Mais pour un 100 m, c'est juste pareil.
06:26Ça, c'est donc toujours.
06:29On a maintenant et heureusement et de plus en plus cette vision de dire
06:32je dois également aller chercher, m'occuper de mes clients,
06:36m'en occuper très bien, m'en occuper très fort.
06:38Et ça, vous allez dire c'est vieux comme le monde.
06:41Non, ce n'est pas vieux comme le monde.
06:43Nos clients s'occupent de leurs clients.
06:45Et ça, c'est nouveau.
06:47C'est finalement assez nouveau.
06:48Et puis troisièmement, ils se disent si je suis bon en interne,
06:51est-ce que je ne pourrais pas aller m'étendre hors France,
06:54en France en rachetant mes concurrents, éventuellement pour zéro ?
06:58Donc, il y a cette volonté de croissance dans cette adversité.
07:03Voilà.
07:03La France a du talent et on est très, très, très heureux de l'accompagner.
07:06Et on est heureux d'en parler.
07:07Arnaud Deméoc, vous êtes en charge, je le disais, du value creation.
07:10On est dans un événement dédié aux entreprises qui ne vont pas très bien.
07:14Et vous, vous arrivez avec une offre value creation.
07:16Donc, on se doute du fait que vous devez beaucoup parler avec les dirigeants présents aujourd'hui.
07:21Même question d'abord sur votre vision de cette année en termes de value creation, de transfo.
07:26Comment les dirigeants arrivent à se réaligner vis-à-vis de cet ensemble d'éléments complexes à gérer ?
07:32Et puis peut-être même chose, en value creation, les trois axes.
07:35J'imagine que quand Eric nous parle de croissance à l'international, tout de suite, ça ring a bell,
07:40que ce soit sur l'internationalisation ou les acquisitions et ainsi de suite, sur lesquelles vous agissez également.
07:46Oui. Plusieurs aspects, en fait, pour ne pas répéter et pour rejoindre ce que dit Eric.
07:52Ce que je vois, c'est que la to-do list, en fait, on va dire ça comme ça, de nos interlocuteurs, en fait,
07:58elle n'a jamais été aussi grosse.
07:59C'est-à-dire, en fait, finalement, bon, quel est mon sujet immédiat ?
08:04Quel est le sujet moyen terme ? Quel est le sujet long terme ?
08:07Et en fait, à un moment, c'est de dire, finalement, est-ce qu'en priorisant ou en traitant les problèmes que j'ai là,
08:13si on parle de problèmes ou du moins de sujet du jour,
08:16est-ce que je suis sûr de ne pas oublier le sujet du lendemain et le sujet du surlendemain ?
08:22Par exemple, alors, ça rejoint un peu, je vais préempter tout de suite les trois sujets, effectivement, de value creation,
08:30mais il y a des fondamentaux qui ne changent pas.
08:35C'est, il me faut des clients, il faut que ma top line soit là, parce que si de toute façon, je n'ai pas de top line,
08:39si je n'ai pas de clients, bon, il faut qu'on voit si c'est un problème structurel, un problème conjoncturel d'un marché qui ne va pas
08:46ou si c'est moi qui ne va pas vis-à-vis de mes concurrents.
08:48Donc, déjà, une fois que j'ai réglé et que je sais à peu près où est-ce que je vais en top line,
08:52je vais m'attaquer à ce que je trouve parfois un peu plus facile, c'est-à-dire les coûts.
08:57Comment je size bien ma société pour, en fait, le court terme, être sûr quand même que, finalement, la machine...
09:04Vous donnez des marges de manœuvre et une bottom line après la top line.
09:07Exactement, et que, par contre, comment je size cette base de coûts pour être sûr de préparer le coût d'après
09:14et être sûr que, voilà, je ne suis pas déjà en train de louper un certain nombre d'initiatives.
09:20Donc, ça, c'est tout ce qui est innovation, avec l'espèce de...
09:24De toute façon, c'est déjà là, mais il y a des degrés de maturité, en fait, de nos interlocuteurs,
09:31par exemple, sur certains sujets type l'international, l'IA, la supply chain, qui sont assez déroutants.
09:38Il y a des entreprises très performantes qui le sont là, mais qui sont, par contre, tellement en retard sur ces sujets-là
09:43qu'on sait que ça va poser problème dans... Même si c'est plus maintenant, dans 10 ans.
09:47On revient au moyen terme ou au long terme.
09:49Mais à court terme.
09:50Donc, en fait, c'est comment, en fait, ils ont besoin de gens comme Eric, comme nous,
09:56comme beaucoup d'autres intervenants, pour être sûr, en fait, d'avoir une visibilité sur cette matrice,
10:03sur cette to-do list, pour ne pas louper un certain nombre d'opportunités
10:08et ou même d'être sûr d'être bien dans le prochain coup.
10:13Sur les trois points, en fait, je vais le prendre d'un point de vue un peu financier
10:16et puis qui va rejoindre de l'opérationnel.
10:18C'est quand même, en fait, toujours cet aspect P&L, cash flow, bilan.
10:25Voilà.
10:25Donc, on en a parlé du P&L, en value creation, c'est comment s'assurer que la top line est là
10:30et que la base de coût est là.
10:32Ça tourne tout de suite vers le cash flow.
10:35Comment je suis sûr que si j'ai un bon compte de résultat, j'arrive à le transformer en trésorerie.
10:42Et là, il y a quand même des leviers de création de valeur qui sont très importants.
10:45Je pense au BFR, je pense au financement et comment avoir les bons CAPEX.
10:49Et ça, c'est le dernier point, c'est le bilan.
10:53Comment j'ai un bilan sain qui me permet, en fait, des bons capitaux propres,
10:58une structure capitalistique intéressante qui me permet d'assurer le court terme et de me projeter.
11:04Merci beaucoup, Arnaud.
11:05Évidemment, le thème de cette première émission,
11:06« Enjeux de compétitivité dans un monde incertain »
11:09me pousse à vous poser cette dernière question à tous les deux, une ouest deux minutes.
11:12Quel frein doit être levé pour vous ?
11:14Pour vous, si on devait en retenir un, vous pouvez développer, si vous voulez, une ouest deux minutes.
11:17Quel frein doit être levé pour améliorer la compétitivité de nos entreprises,
11:21alors même qu'elles ont tant d'enjeux à adresser ?
11:23En termes de frein, moi, je ferai une comparaison avec des pays limitrophes,
11:30avec l'Angleterre, avec l'Italie.
11:32L'Italie, ça fait cinq ans, était tout à fait immobile, était figée.
11:36Je suis frappé de voir à quel point nos amis italiens, aujourd'hui,
11:40retournement, restructuration, changement, ce n'est plus des mots tabous.
11:43Ils ont cette agilité qu'on ne leur connaissait pas.
11:46Est-ce que c'est parce qu'ils ont tombé plus bas que nous ?
11:49Est-ce que c'est parce que leur cadre réglementaire, finalement,
11:53a dû s'assouplir par la force des choses ?
11:55Parce que quand on ne fait plus face, il faut lâcher.
11:58En tout cas, je recommande vivement à nos concitoyens, à tous les niveaux de l'État,
12:02assouplissez, laissez faire, laissez faire les patrons.
12:05Ils ont beaucoup de travail devant eux,
12:07que ce soit générationnel, que ce soit réglementaire.
12:10Laissez faire, et ça va très, très bien se passer.
12:13Merci, Eric. Arnaud ?
12:15Le point, c'est, le frein, c'est, il faut tout faciliter, l'investissement, l'innovation.
12:23Voilà, alors ça fait un peu tarte à la crème, mais c'est sûr et certain.
12:25En fait, il y a énormément d'opportunités à saisir, il y a énormément de choses, de marchés à conquérir.
12:36Les gagnants de maintenant ont aussi en sein des difficultés.
12:40Je pense à nos amis chinois, à nos amis de tous les pays émergents,
12:44qui pour l'instant, effectivement, surfent sur une vague,
12:46effectivement, de manœuvres abondantes, de plus en plus qualifiées.
12:51Mais ils auront d'autres problèmes par la suite, qui pourraient arriver, type dette, retraite,
12:55toutes ces choses-là.
12:56En fait, une espèce de problématique liée à une certaine maturité.
12:59Nous, c'est ce qu'on a là.
13:00Il faut surtout lever tous les freins.
13:03Ce sera le mot de la fin, parce qu'on s'arrête, mais sur lever les freins, allez-y.
13:06Voilà, les financements sont là.
13:09Innovez, faites confiance aux investisseurs.
13:11Merci beaucoup, Eric de Bettini, Ardo de Meaoc.
13:14Merci pour ce lancement de cette belle journée,
13:16la 7e édition du sommet Restructuration et Transformation.
13:19La suite de nos émissions dans un instant.
13:20Vous regardez Be Smart for Change.
13:21Merci.
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