Après l'appel d'Olivier Faure à pavoiser les mairies françaises d'un drapeau palestinien le 22 septembre prochain, le ministre de l'Intérieur démissionnaire a réclamé aux préfets de s'y opposer.
00:00Je suis heureux qu'il y ait une majorité de Français qui approuve la reconnaissance par la France de l'État de Palestine.
00:06Nous sommes en présence d'un génocide. L'ONU parle aujourd'hui explicitement de génocide.
00:12L'ONU parle explicitement d'une famine organisée par le gouvernement d'extrême droite israélien.
00:16Quand on est confronté à un génocide, quand on est confronté à une famine, on ne peut pas rester neutre.
00:22On a le devoir d'être solidaires des victimes du génocide en question.
00:26Et donc, oui, je pense qu'il est important que cette solidarité avec la Palestine, que cette solidarité avec le peuple palestinien puisse s'afficher sur les mairies.
00:35Après, les maires sont évidemment libres de le faire ou pas, mais je pense que ceux qui le font ont le droit de le faire.
00:41Et ce qui est honteux, c'est que le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, veuille les en empêcher.
00:47Ça, ça n'est évidemment pas acceptable.
00:49Ce que l'on voit dans ce sondage, c'est la différence.
00:51Et vous l'avez dit, entre les Français qui, tout de même en majorité, même si cette majorité est petite, 53%, sont pour la reconnaissance de l'État,
00:58mais qui, quelque part, ne veulent pas l'importation du conflit en France avec ces drapeaux sur les mairies.
01:04Est-ce que cette nuance-là, vous la comprenez ?
01:07D'abord, je pense qu'il y a eu depuis maintenant des mois une propagande scandaleuse
01:12qui a visé à mettre en cause les soutiens de la Palestine en France, en les traitant de tous les noms.
01:18Je pense en particulier à ce qu'a fait le ministre de l'Intérieur.
01:21Vous avez eu des mots très durs sur Bruno Retailleau.
01:23Je lisais votre 8 du 19 septembre.
01:25Honte aux supporters de Netanyahou qui sévissent à Beauvau.
01:27Bien sûr, ce sont des complices du génocide.
01:30Le ministre de l'Intérieur est un supporter de Benjamin Netanyahou.
01:33Ils appartiennent à la même famille politique.
01:35Vous en engagez que vous, Yann Brossard.
01:37Exactement, ils appartiennent à une famille politique qui est la droite extrême,
01:42qui sont des gens qui, aujourd'hui, approuvent le sort qui est réservé à la population palestinienne,
01:48qui est un sort monstrueux, une fois de plus.
01:50C'est l'ONU qui le dit, ça n'est pas moi.
01:53Et donc, je pense qu'en réalité, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
01:57n'est pas d'accord avec la diplomatie française.
01:59Il n'est pas favorable à la reconnaissance de l'État de Palestine,
02:03contrairement au président de la République.
02:05Qu'est-ce qui vous permet de dire ça ?
02:06Mais parce qu'il l'a dit, et parce qu'à chaque fois qu'il s'est exprimé publiquement sur le sujet,
02:10il a pris ses distances avec la décision du président de la République.
02:13Et il est en train de prendre en otage la France, la diplomatie française,
02:17en faisant valoir ses convictions personnelles,
02:19plutôt que la position de la République française,
02:22qui est la reconnaissance de l'État de Palestine.
02:25Et je le dis, ceux qui doivent rendre des comptes, aujourd'hui,
02:27ce sont ceux qui soutiennent Netanyahou,
02:29pas ceux qui défendent le droit international.
02:31Et en l'occurrence, le droit international est très clair.
02:33Le droit à l'autodétermination d'un peuple,
02:35c'est un droit fondamental, un droit inaliénable,
02:38qui n'est soumis à aucune espèce de condition.
02:40Il y a la reconnaissance de l'État de Palestine,
02:43ce qui sera fait donc lundi par le chef de l'État.
02:46Ça se passe à New York, ça se passe à l'ONU.
02:48Pour autant, les Français, ils sont favorables,
02:50mais ils sont en revanche très défavorables au fait
02:52d'afficher le drapeau de Palestine sur les frontons des mairies lundi.
02:57Ça peut être vu par certains comme une provocation,
02:59ou le fait d'importer en France ce conflit extérieur.
03:01Vous savez, quand il y a eu des maires qui ont fait le choix,
03:06c'est le cas à Paris par exemple,
03:08d'afficher le drapeau ukrainien.
03:09Personne n'a rien dit.
03:10Quand il y a eu des maires,
03:12je pense en particulier au 16e arrondissement à Paris,
03:14qui ont affiché leur solidarité avec les chrétiens d'Orient,
03:17personne ne s'est indigné.
03:18Simplement, là, dès lors qu'il s'agit de la Palestine,
03:20on a le sentiment qu'on a une application du droit international,
03:23la géométrie variable.
03:24Et puis surtout, en l'occurrence,
03:26mettre des drapeaux de la Palestine lundi,
03:28c'est être à l'unisson de ce que fait la France,
03:31de ce que dit la France,
03:32c'est-à-dire la reconnaissance de cet État.
03:34Donc, il n'y a pas de contradiction entre ce que font ces maires
03:37et ce que fait la France par la voix du président de la République
03:41en reconnaissant l'État de Palestine.
03:43Donc moi, je pense que c'est une bonne chose
03:45et qu'on a le devoir d'être solidaires avec la Palestine.
03:48Et par ailleurs, pour connaître quelques maires
03:49qui ont fait le choix d'afficher le drapeau de la Palestine
03:52sur leur hôtel de ville,
03:54pas le sentiment qu'ils aient eu à faire face
03:56à une hostilité de la population, au contraire.
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