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  • il y a 3 mois
Les valeurs IA flambent en Bourse. Mais d’autres thématiques et secteurs font aussi bien voire mieux. François Monnier, directeur de la rédaction d’Investir, répond aux questions de Guillaume Sommerer sur BFM Business.

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Transcription
00:00Déconstruire toutes ces idées reçues qui fleurissent chaque jour dans le marché.
00:03François Meunier nous rejoint. Bonjour François.
00:05Bonjour.
00:06Directeur de la rédaction d'Investir.
00:08François, on va parler de l'intelligence artificielle parce que beaucoup d'experts estiment qu'on ne peut pas se passer d'IA quand on investit en bourse.
00:16Mais vous, vous n'êtes pas d'accord et vous dites bullshit.
00:20Pourquoi François ? Pourquoi foudroyer cette idée qu'on peut vivre sans l'IA en bourse ?
00:25Il n'y a pas que l'IA dans la vie, même si on se rend compte que dans notre vie, on peut de moins en moins se placer à des services de ChatGPT, Gmini, Cloud et j'en passe.
00:34Parce que d'abord, on voit qu'il y a des bonnes performances un peu partout.
00:37Mais médiatiquement, on surestime parce qu'il y a une très belle histoire à raconter avec l'IA qui va changer les modèles économiques de toutes les entreprises.
00:48Et on se focalise sur les belles performances.
00:50Bien sûr, de Nvidia qui est devenue la plus grande capitalisation mondiale et qui a gagné 32% depuis le début de l'année.
00:55On a vu Broadcom, Oracle s'envoler la semaine dernière.
00:58Mais quand on regarde d'autres secteurs qui font un peu moins de bruit, on a des performances tout aussi sympathiques, voire même largement supérieures.
01:06Si on prend par exemple la Défense, Rheinmetall en Allemagne a vu sa valeur bondir de 220% depuis le début de l'année.
01:13RENK, en Allemands également, 290%.
01:16On a Thalès en France qui gagne 90%.
01:19On a BAE, système au Royaume-Uni qui progresse de près de 80%.
01:24Donc la Défense est tout aussi recherchée que l'intelligence artificielle.
01:28Les banques, enfin, ça rebondit fortement.
01:31Société Générale a vu sa valeur doubler.
01:34On a eu Banco Sound Under qui a pris également 90%.
01:36On a une Tessa San Paolo qui s'est envolée.
01:39Donc on a beaucoup de secteurs qui sont extrêmement recherchés.
01:43Mais c'est vrai que médiatiquement, on a tendance à surpondérer l'intelligence artificielle.
01:48Parce que d'abord, ça fait plaisir aux journalistes d'expliquer qu'il y a une révolution qui est en train de se dessiner.
01:53Et qui est vraie, ce n'est pas une mode, c'est une vraie révolution.
01:55Donc c'est très agréable de commenter ce secteur-là.
01:58On en fait beaucoup.
02:00Ça participe à la belle amélioration des portefeuilles.
02:03Mais il n'y a pas que l'IA.
02:04Il y a d'autres secteurs tout aussi prometteurs.
02:05Mais on le voit, François, dans la tech.
02:07C'est l'IA qui fait la loi.
02:08Quand on voit Oracle qui annonce des prévisions stratosphériques extraordinaires avec l'IA.
02:14On a Alphabet qui a atteint les 3 000 milliards de dollars de capi avec ses dernières annonces.
02:20On le voit quand même dans la tech, c'est l'IA qui fait la loi.
02:22C'est l'IA qui fait la loi.
02:23Et c'est surtout, c'est l'IA qui décide s'il y a un avenir boursier pour les autres valeurs tech.
02:29C'est-à-dire qu'aujourd'hui, si vous êtes une valeur technologique et que vous n'avez pas de projet dans le domaine de l'IA,
02:33vous êtes massacré en bourse.
02:35Il faut mieux avoir un petit industriel ou un vendeur de boulons qu'un acteur des logiciels ou une SS2I qui n'a pas de projet dans l'IA.
02:42On le voit concrètement, Dassault Systèmes, qui était la star française, perd plus de 20% cette année,
02:48a connu une très mauvaise année l'année dernière.
02:51Et parce qu'il n'y a pas de courant acheteur, parce que tout le monde se dit,
02:54pourquoi moi, gérant, je vais aller dans la tech dans une société qui n'a pas d'IA ?
02:59Même chose dans les SS2I.
03:00On se dit finalement qu'elle va être l'avenir des ESN s'ils n'ont pas de projet dans l'IA.
03:03On voit Capgemini qui n'arrête pas de chuter en bourse, mais c'est le cas aussi de d'autres acteurs dans le domaine des SS2I.
03:10Donc on voit tout doucement que l'IA, il n'y a pas que l'IA, mais l'IA fait de l'ombre aux secteurs qui sont trop proches d'elle.
03:18En fait, comme un chêne, il n'y a rien de pouce à l'abri d'un chêne.
03:23C'est la même chose avec l'IA. L'IA capte toute l'attention dans les secteurs.
03:27Et quand on a vu, il y a eu des enquêtes faites auprès des 500 dirigeants des 500 plus grandes valeurs américaines,
03:34en leur disant, l'IA, comment vous allez l'utiliser ?
03:38Comment vous allez travailler pour gagner en productivité ou ajouter des revenus supplémentaires ?
03:43Les trois domaines qui ressortent, c'est les centres d'appel, 24% en disant, c'est avec ça que je vais gagner en productivité, que je vais améliorer ma marge.
03:52Et là, concrètement, on le voit, depuis la sortie de ChatGPT, qu'est-ce qu'on a vu ?
03:56On a vu que Téléperformance a perdu 80% de sa valeur depuis la sortie de ChatGPT, qui sort du CAC 40 lundi prochain.
04:02Donc voilà, c'est le numéro 1 mondial des centres d'appel.
04:05On a 24% des dirigeants qui vous disent, nous, dans le domaine de la tech, le codage, pour coder,
04:12on n'a plus forcément besoin des ingénieurs qu'on avait pris pour coder.
04:18Et qu'est-ce qu'on voit ? Microsoft, qui est en train de réduire ses effectifs en France, en Europe, mais aussi dans le monde,
04:24parce que la partie code, c'est peut-être un peu moins utile aujourd'hui.
04:28Et puis, on a aussi le marketing.
04:29Donc le sujet, c'est de se dire, il ne faut surtout pas, alors il faut essayer en bourse d'avoir de l'IA, bien sûr,
04:36des secteurs qui ne sont pas du tout menacés, pas disruptés par l'IA,
04:39mais il ne faut surtout pas se mettre en face de l'IA, parce que là, pour le coup, il n'y a pas d'avenir.
04:44François, il va y avoir, il y a aussi ces baisses de taux qui vont reprendre aux Etats-Unis
04:50et ça peut être un nouveau moteur là pour l'IA, parce qu'évidemment,
04:53un des secteurs qui a le mieux performé en bourse depuis le début de l'année, c'est les banques,
04:56mais elles, bien avec les baisses de taux, les remarches peuvent être impactées,
05:00alors que les baisses de taux, au contraire, ça peut booster la valorisation des géants de la tech.
05:05Les baisses de taux peuvent être favorables aux deux secteurs, elles peuvent être favorables aux valeurs d'IA,
05:11parce que ce sont des valeurs de croissance et on utilise les taux pour les valoriser,
05:16elle est favorable aussi aux banques, parce que les banques, on a besoin de ce qu'on appelle
05:19d'une pontification de la courbe des taux, on a besoin que les taux à court terme soient les plus bas possibles
05:23et c'est là qu'une banque centrale a les moyens d'action, ils agissent sur les taux à très court terme,
05:29mais si vous agissez sur les taux à très court terme avec la perspective que ça va redonner de la croissance,
05:33vous allez avoir les taux à long terme qui vont intégrer de l'inflation et vous allez avoir des taux à long terme un peu plus élevés.
05:37Et une banque, c'est un modèle économique assez simple, tout le monde pourrait devenir banquier,
05:42vous empruntez à court terme, vous prêtez à long terme, plus vous avez un écart de taux important entre les taux longs et les taux courts,
05:50plus vous avez une marge fort sympathique.
05:52Vous disiez malheur à ceux qui voudraient investir contre l'IA et vous compariez tout à l'heure l'IA à un grand chêne au pied duquel rien d'autre ne pousse.
06:03Téléperformance n'arrive pas à pousser au pied de l'IA.
06:05Alors qu'ils n'arrêtent pas de dire on aura toujours de la croissance, on aura toujours des marges.
06:08Il y a un doute sur une autre valeur, Capgemini par exemple, est-ce que Capgemini fait partie des pousses possibles au pied du chêne
06:13ou au contraire ils vont se faire avaler par le chêne de l'IA ?
06:15On a le sentiment que les SS2I qui n'ont pas de discours crédible sur l'IA se font massacrer.
06:22Même les stars de ce qu'on regarde par exemple à la Bourse de Paris, un Alten qui était un spécialiste du conseil en stratégie,
06:29on se dit finalement l'IA va peut-être pouvoir faire une brique d'intelligence artificielle dans le domaine du conseil stratégique.
06:35Donc on le voit, ils ont besoin de vraiment démontrer.
06:39Et quand on voit que Téléperformance n'a pas réussi,
06:42aujourd'hui c'est très compliqué d'aller à la rencontre d'un tel phénomène.
06:46Et donc il faut mieux aller faire un pas de côté, aller dans la défense, aller dans la banque,
06:50aller éventuellement dans la santé ou dans l'industrie pure et dure ou dans les mines ou dans l'or.
06:55Mais il ne faut surtout pas aller dans des secteurs où on le sait les frontières sont extrêmement poreuses
07:01parce que l'IA va capter toute la valeur et en tout cas capte déjà toute l'attention.
07:04Oui, il se trouve que Goldman Sachs gère un portefeuille de valeurs de sociétés essentiellement américaines
07:10qui participent à l'architecture de l'IA et la capitalisation cumulée de ces valeurs dépasse les 23 000 milliards de dollars pour la première fois.
07:17C'est trois fois et demi le budget américain, c'est cette fois le PIB de la France.
07:20C'est quoi le bon poids de l'IA dans un portefeuille ?
07:22L'IA d'abord, il faut voir qu'il y a trois silos.
07:26Le premier silo pour jouer l'IA, c'est les sociétés qui sont capables de créer les capacités de puissance de calcul.
07:35Et ça, c'est la grande surprise cette année, c'est qu'on était persuadés que cette première phase de construction des data centers,
07:42des puissances de calcul, allait rapidement se calmer alors qu'on assiste finalement à une accélération de la croissance.
07:49Il y avait une croissance phénoménale dans les capacités de calcul l'an dernier avec plus de 44% d'investissement dans le monde.
07:56Au début de l'année, on pensait que ça allait passer à 20%.
07:59On découvre que finalement, c'est encore 50%.
08:01Et avec les annonces qui ont été dévoilées il y a quelques jours, avec notamment Oracle,
08:06on se rend compte qu'il y aura encore peut-être 50% cette année et ça va peut-être continuer en 2026.
08:11Donc le premier silo, il est toujours joué, les acteurs qui fournissent du calcul.
08:15On a les gestionnaires de data centers, donc là qui en profitent et c'est pour ça que ça commence à ruisseller sur Oracle.
08:22Et puis après, ça pour l'instant, ce n'est pas du tout joué en bourse.
08:25Ce sont les acteurs qui vont profiter et qui vont avoir des revenus additionnels.
08:29Est-ce qu'il y aura des revenus additionnels dans la santé, dans l'industrie ?
08:31Pour l'instant, on ne le voit pas, donc personne ne le joue en bourse.
08:34Et enfin, les sociétés qui vont être capables de générer la productivité.
08:38Donc les revenus additionnels, la productivité, ce sont encore des phénomènes qui ne sont pas joués en bourse
08:41parce qu'on a du mal à voir comment ça va ruisseler sur l'ensemble de l'économie.
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