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  • il y a 3 mois
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Télématin reçoit le comédien François Berléand, au théâtre dans "L'expérience théâtrale" de Laurent Ruquier.

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Transcription
00:00Pour notre invité, il sera sur scène dans une nouvelle aventure théâtrale.
00:03On est très heureux, comme à chaque fois, de l'accueillir.
00:05C'est François Berléon.
00:06Bonjour, M. Berléon.
00:07Bonjour.
00:08Bonjour à tous.
00:09Ça va bien ?
00:10Plus que neuf dodos, oui.
00:11Voilà.
00:12Enfin, neuf dodos d'insomnie.
00:14On est d'accord.
00:15On va y revenir.
00:16À partir du 24 septembre, l'expérience théâtrale.
00:19Nouvelle pièce de Laurent Ruquier avec votre partenaire Max Boublil.
00:22Ça va se passer au Théâtre de la Michaudière.
00:24On va en parler, bien évidemment, François.
00:26Mais on commence par la traditionnelle séquence du Tac au Tac.
00:29Une minute.
00:31Je vous bombarde de questions, cher François.
00:33Il faut savoir que François nous a dit pas trop de questions.
00:37Pendant qu'il s'est installé, je lui ai répondu que c'est raté.
00:40Vous me répondez rapidement, s'il vous plaît, François.
00:42C'est Néwélinon, c'est quoi ?
00:43Non, c'est un jeu normal.
00:45Vous répondez ce que vous voulez.
00:47Le chrono va partir.
00:48François, c'est parti.
00:49Vous êtes dans quel état à quelques jours de cette nouvelle pièce ?
00:52Un peu stressé, comme d'habitude, oui.
00:54Est-ce que vous avez un cauchemar récurrent ?
00:56Oui, le cauchemar de ne pas savoir mon texte.
00:59Si je dois vous faire plaisir, je vous fais quoi manger ?
01:04Votre plat préféré ?
01:06Mon plat préféré ?
01:07J'ai plein de plats préférés.
01:08Des pattes.
01:09Des pattes.
01:09C'est facile.
01:11Très bien.
01:11Le sport pour vous, c'est un peu beaucoup ou pas du tout ?
01:14C'est beaucoup à la télé.
01:15C'est ça.
01:16Donc pas du tout dans la vie.
01:17Le film dont vous êtes le plus fier ?
01:19Mon idole, je crois.
01:21Le matin, en vous rasant, vous pensez à quoi ?
01:24Vous ne vous rasez pas ?
01:27Une tourneuse quand même.
01:28Oui, mais c'est le soir.
01:29Ah d'accord, vous tournez le soir.
01:31Avec le temps, qu'est-ce qui marche moins bien ?
01:33Tout.
01:34Rien ne marche.
01:35Ça se déglingue ?
01:36Votre plus grand défaut, François ?
01:38Mentir.
01:41Ah, le mensonge.
01:42Ce n'est pas bien de mentir.
01:43Complétez, s'il vous plaît, Max Boublil, c'est un sacré…
01:46Con.
01:48C'est bien, c'est bien.
01:49Par rapport à ce qui m'a arrivé derrière, c'est très bien, à mon avis,
01:50que vous ayez répondu ça.
01:52C'est dans la pièce.
01:53Mais évidemment.
01:53Merci d'avoir joué le jeu, François.
01:55Donc, on le rappelle, votre actu, à partir du 24 septembre,
01:57l'expérience théâtrale nouvelle pièce de Laurent Ruquier,
02:00avec Max Boublil, donc, au Théâtre de la Michaudière.
02:03Alors, ça n'a pas commencé, comme par définition,
02:05mais on a lu la pièce.
02:07Je trouve que c'est hyper original,
02:08et je trouve que ça ne ressemble pas aux précédentes pièces de Laurent Ruquier.
02:10Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
02:11Vous nous faites le pitch ?
02:13Oui, oui.
02:14Pitch, il n'y en a pas beaucoup.
02:15On est tournés deux sur scène,
02:16et en fin de compte, le spectacle est dans la salle.
02:18Oui.
02:18C'est un moyen…
02:19Alors, je pense que ce sera un tout petit peu interactif,
02:22mais pour l'instant, on n'en sait rien,
02:23puisqu'on n'a pas eu le public.
02:24Bien sûr.
02:24Mais je pense que le public aura des réactions
02:26et qu'on va peut-être jouer avec les réactions.
02:28Mais on a le canevas principal, bien sûr.
02:32On ne va pas trop en bouger.
02:34Mais c'est une façon de montrer
02:36tous les à-côtés du théâtre.
02:39Donc, c'est plutôt…
02:40C'est un peu une leçon du théâtre pour les nuls.
02:43Oui, c'est ça.
02:44Enfin, pour ceux qui ne connaissent pas les aboutissants.
02:47Avec une découverte des coulisses,
02:49des petites obsessions parfois des comédiens,
02:52les trous dans les rangées qui peuvent perturber
02:55ceux qui arrivent en retard.
02:56Vous, qu'est-ce qui vous dérange pendant une pièce, par exemple ?
02:58Les portables.
02:59C'est un fléau, ça.
03:00Les portables, c'est un fléau, maintenant.
03:02Et les touts, mais justement, les touts,
03:04les gens qui toussent.
03:05C'est terrible.
03:05Oui, mais ça, on n'y peut rien, François.
03:07Autant le portable, le gars qui oublie son portable,
03:08pardon, mais ce n'est pas bien.
03:10Mais quand vous toussez, vous toussez, quoi.
03:12Mais ça perturbe.
03:13Oui, mais enfin, on peut tousser comme ça.
03:15On a appris ça avec le Covid, de tousser comme ça.
03:18La Covid, d'ailleurs.
03:18Oui, vous avez dit la Covid.
03:20En tout cas, voilà.
03:21Puis ça, comme ça, etc.
03:22Avant, c'est très étrange,
03:23mais moi, je me souviens d'avoir eu
03:26des disques de musique classique
03:29d'enregistrement en live.
03:30Il y avait une toux sur une heure et demie.
03:33Et c'était en live.
03:35Maintenant, c'est…
03:36C'est vrai.
03:36Et puis, la toux d'une personne entraîne les autres, non ?
03:40Voilà, c'est ça.
03:41J'en parle justement dans la pièce.
03:42Enfin, on en parle et c'est formidable.
03:44Il y en a un qui commence,
03:45puis après, tout le monde s'y met.
03:46Alors, dans une pièce drôle, ça va,
03:48parce que les gens rient, en général,
03:50et le fait de rire, les font tousser.
03:52Donc, on attend que la fin du coup…
03:54Il y avait un comédien qui engueulait les spectateurs,
03:56c'était Robert Lamoureux.
03:57Quand les gens toussaient,
03:59ils se retournaient vers la salle,
04:00ils faisaient comme ça.
04:01Il était connu.
04:02Ah oui, il était connu.
04:03Il engueulait les gens qui toussaient.
04:04Donc, les gens ne toussaient plus.
04:05Je les voyais,
04:05parce que je suis allé beaucoup au théâtre,
04:06ils s'empêchaient de tousser,
04:07ils se touchaient le nez.
04:08Et les gens riaient pas, du coup.
04:09Et les gens riaient pas.
04:10Ça cassait un petit peu, évidemment.
04:11Vous avez connu Robert Lamoureux, vous ?
04:13Je l'ai connu depuis 25 ans.
04:15Robert Lamoureux, ça fait un bal.
04:17Robert Lamoureux, je l'ai connu
04:18quand il était au Théâtre Saint-Jean, etc.
04:20Bien sûr.
04:27Ah non, il réparait la télé de Micheline Dax aussi.
04:30Il avait installé son métoscope.
04:31Oui, il avait installé son métoscope.
04:33J'allais réparer le métoscope de Micheline.
04:34Voilà, un très très bon dermatologue.
04:36Bon, bref, tout le monde s'en moque perdument.
04:39François, votre personnage évoque aussi sur scène
04:41les fourrires, et notamment les faux fourrires.
04:44C'est intéressant de découvrir ça dans la pièce de Laurent.
04:46On va vous montrer un fourrire.
04:47Un fourrire d'anthologie, François,
04:49c'était au Théâtre ce soir.
04:50On est en 1970.
04:51La pièce s'intitule « A Dieuberte »
04:53avec Francis Blanche.
04:54Regardez ce qu'un fourrire peut enclencher,
04:56notamment « Un trou de mémoire ».
04:58Vous nous direz si ça vous est arrivé dans votre carrière.
05:00Regardez, c'est l'anthologie.
05:02Bon, alors, parlons peu, parlons bien.
05:06Ah oui, c'est une très bonne idée.
05:19Très fouillant.
05:26C'est rigolo !
05:33Prenez votre temps, mon cher, je vous en prie.
05:42Qu'est-ce que je dis ?
05:43Allons, la régie, qu'est-ce que je dois dire, là-bas ?
05:49C'est un vrai fourrire, non, j'imagine ?
05:56Mais un faux fourrire, ça existe ?
05:59Oui, bien sûr.
06:00Évidemment que ça existe.
06:02Paix à son âme et Jean Lefebvre faisaient des faux fourrires.
06:06Il y a des gens, dans des troupes, il y a des faux fourrires, ça existe.
06:11Mais il y a aussi des fourrires qui…
06:13Alors moi, ça m'est arrivé, vous avez un fourrire sur un incident.
06:20Et puis, ça m'est arrivé en matinée, j'ai un fourrire à cause d'un incident.
06:26Et le soir, au moment où il va y avoir le truc qui a déclenché le fourrire,
06:31j'ai eu un fourrire.
06:32Mais après, c'était fini le lendemain.
06:35Donc, ça peut arriver.
06:36Mais ça, c'était un vrai fourrire.
06:38Mais moi, je préfère ne pas avoir de fourrire,
06:39parce que dès que j'ai un fourrire, je pars dans les aigus.
06:42Donc, si on lit, ça part comme ça.
06:44C'est obligatoire.
06:46Je ne peux pas faire autrement.
06:47Des fois, je sors de scène.
06:49Un jour, avec Moëlle Robin, elle m'a dit,
06:50tu sors, tu seras à la médiatrice.
06:52Et quand je suis rentré, j'avais de nouveau un fourrire.
06:55C'était quoi, dans la pièce de Sébastien Thierry ?
06:57Momo, oui.
06:59Un trou de mémoire, est-ce que vous en avez déjà eu, François ?
07:01Parce que maintenant, il n'y a plus le trou du souffleur.
07:03Il y avait quelqu'un avant qui avait le texte en bas,
07:05mais ça s'est terminé.
07:06On sort comment d'un trou de mémoire, François ?
07:08En général, on fait confiance à son partenaire.
07:11Ah oui, on se repose sur lui.
07:12Et ce qu'il y a de formidable, c'est que quand on a un trou,
07:14on pense toujours que c'est le partenaire qui a un trou.
07:16Ah oui, c'est facile.
07:18Ah oui, c'est facile.
07:20C'est un cas à toi.
07:23Et donc, c'est lui qui a le trou.
07:25Alors maintenant, il y a l'oreillette, bien sûr, qui fonctionne.
07:28La pièce en parle.
07:29On en parle.
07:29Et puis, moi, je pense quand même qu'il y a...
07:33Enfin, moi, tout le monde, c'est son texte, quand on arrive sur...
07:36Mais quelquefois, il y a les prompteurs aussi.
07:38Ah oui ?
07:39Oui, bien sûr.
07:40Ah oui ?
07:40Oui, oui.
07:41Mais l'oreillette, vous êtes d'accord que ça ne va pas
07:43avec le métier de comédien, l'oreillette, si ?
07:45À un moment donné, je dis, je ne fais pas le JT de 20 heures,
07:47donc je n'aurai pas d'oreillette.
07:48Mais si, si, malheureusement.
07:50Ça peut être une bonne béquille.
07:52Oui, ça peut être une bonne béquille.
07:53Personnellement, moi, je n'ai rien.
07:54Il y a les prompteurs aussi.
07:56D'accord.
07:56De chaque côté de la scène, j'ai travaillé avec un comédien
08:01qui avait un prompteur, oui.
08:02Qui ?
08:03Non, il est mort, donc.
08:05Bon.
08:06Et avant que le rideau se lève, vous avez des petits rituels ?
08:09Oui, mais enfin...
08:10Vous avez quoi comme rituel ?
08:12Difficile à dire.
08:12Je vomis.
08:13Ah oui ?
08:14C'est vrai ?
08:14Je me vide complètement.
08:15Non.
08:16François, attendez.
08:17Systématiquement, oui.
08:18Encore maintenant, après autant de carrière ?
08:20Encore plus maintenant.
08:21Ah oui ?
08:22Oui, oui.
08:22C'est horrible, mais pas tous les soirs.
08:23Mais avant la première ?
08:24Oui, c'est pour les soirs, oui.
08:25Tous les soirs.
08:25Vous devez perdre énormément de poids, du coup, à la fin de la...
08:27Non, la preuve.
08:29Non, parce qu'après, je...
08:30Après, j'allais souper.
08:31Et j'allais souper.
08:32Oui, vous rattrapez.
08:33Oui, oui, oui.
08:34Non, mais ce qu'il y a maintenant, c'est un peu moins...
08:37C'est plus de la bile, parce que je ne déjeune pas.
08:39Vous ne mangez plus ?
08:40Je ne déjeune pas, oui.
08:41Mais brel, brel vomissait avant d'entrer en scène.
08:43Il a été malade, mais malade.
08:45Oui, oui, oui.
08:45Puis en deux...
08:45Donc, vous faites mal, en fait, en allant sur scène.
08:48Oui, mais c'est un besoin.
08:50Si je n'ai pas ça, je...
08:52C'est un peu malo, hein ?
08:53C'est dramatique.
08:53Si je n'ai pas le trac, je...
08:54Si vous n'avez pas vomi, je ne vais pas être bon que je n'ai pas vomi.
08:57Alors, il y a une fois où je n'ai pas eu le trac, c'est quand j'avais fait Poiré et Serreau,
09:00où je m'amusais tellement, c'était tellement drôle.
09:03Et peut-être que sur ce spectacle, comme on s'amuse vraiment comme des fous,
09:06peut-être que je n'aurais pas le trac.
09:08Mais je pense quand même que le jour, la première, en tout cas, ça va être dramatique.
09:10Mais quand vous nous disiez au début, là, neuf dodo, ou plutôt neuf insomnies,
09:13là, vous ne dormez réellement pas de la nuit ?
09:16C'est vraiment particulier.
09:18C'est très pénible pour moi.
09:19De toute façon, la nuit est un moment très pénible,
09:21parce que je suis insomniaque depuis que je suis tout petit.
09:24Bon.
09:24Oui, oui, depuis que je suis tout petit.
09:26C'est comme ça.
09:27Oui, j'avais bu une bouteille de Fenergon.
09:29Ça n'existe plus, mais c'était comme le...
09:32C'était des sirops pour la toux.
09:34Bien sûr.
09:35Pour dormir, là, et j'avais bu une entière.
09:38Ah oui ?
09:39Voilà.
09:40Parce que j'aimais ça.
09:41Ah oui ?
09:41Parce que vous ne faites pas des choses à l'entier.
09:44Vous êtes un homme.
09:44Comme je ne savais pas lire, il n'y avait pas...
09:45Mais à part ça, tout va bien.
09:46Vous êtes un homme.
09:48Non, j'ai dormi 36 heures, et après, mon sommeil a été perturbé.
09:50Ça a tout déglingué.
09:51Ah ben oui.
09:52Enfin, je me dis que c'est ça, sinon...
09:53Bon, au moins, ça fait une raison.
09:55Oui, voilà, il faut une raison.
09:56Oui.
09:56On a tout déglingué.
09:57Oui.
09:57Sous-titrage Société Radio-Canada
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