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  • il y a 3 mois
L'agence de notation Fitch a abaissé vendredi soir la note souveraine de la France, à A+, sanctionnant le pays pour son instabilité politique persistante et les incertitudes budgétaires qui contrarient l'assainissement de ses comptes publics très dégradés. Fitch dresse un constat sévère de la situation des finances publiques dans la deuxième économie de la zone euro, quatre jours après la chute du gouvernement Bayrou et la désignation dans la foulée d'un nouveau Premier ministre, le troisième en un an.

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Transcription
00:00Et ravi de vous retrouver dans votre émission de décryptage, de débats autour de l'actualité économique et sociale de la semaine.
00:14Avec vous Emmanuel Cuny, bonjour Emmanuel.
00:16Bonjour à tous.
00:17Et avec nos deux invités, deux habitués, des informés de l'éco.
00:20Bonjour Nathalie Susseau.
00:22Bonjour.
00:22Vous êtes économiste, professeur à l'université de Lille.
00:24Et bonjour Jean-Hervé Lorenzi, président des rencontres économiques d'Aix-en-Provence.
00:30Au programme du jour, évidemment, notre notation par l'agence Fitch.
00:36La note est tombée dans la nuit, Emmanuel.
00:38Oui, nous passons précisément de double A moins à A+.
00:42Alors on pourrait dire, ah, chouette, on passe de moins à plus.
00:46Ben non, en fait, c'est la notation qui est ainsi faite.
00:49Quand on est à A+, on est en dessous de A.
00:51Enfin bon, c'est un petit peu compliqué.
00:53Plus il y a de A, mieux c'est en fait.
00:53Voilà, exactement, on ne va pas rentrer dans le détail.
00:55Bref, en rendant son verdict, c'était hier soir à 23h.
00:58Fitch, ben oui, a sanctionné la France pour son instabilité politique persistante.
01:03Ce sont les termes du communiqué, ainsi que les incertitudes budgétaires
01:07qui remettent en fait la question de l'assainissement de nos comptes publics déjà très dégradés.
01:12Autant dire que l'agence de notation dresse un constat vraiment très sévère
01:17de la situation des finances publiques, de la deuxième économie de la zone euro.
01:21C'est le cas de la France et ce, quatre jours après la chute du gouvernement de François Béroud
01:27et son remplacement donc par Sébastien Lecornu, l'ancien ministre des armées à Matignon.
01:32Alors à l'instabilité politique s'ajoute désormais l'incertitude financière et économique
01:37car, encore une fois, même si ce ne sont pas les agences de notation qui font la politique de ce pays,
01:43il faut en tenir compte.
01:44Cette dégradation de la note souveraine de la France va avoir des conséquences évidentes sur la conduite du pays.
01:50Alors, messieurs, enfin monsieur, madame plutôt, on a beaucoup dit ce matin sur l'antenne de France Info,
01:56voilà, tout ça n'aura pas forcément beaucoup de conséquences immédiates, etc.
02:00Est-ce que vous êtes tous les deux d'accord avec ça ?
02:02Jean-Hervé, Lorraine.
02:03Ce qu'on a dit sur les radios, ce que les économistes d'hiver et variés ont dit,
02:08c'est que c'était déjà pris en compte.
02:09Voilà, ça avait déjà été anticipé.
02:11Deuxième aspect, ça m'amuse toujours, j'ai un immense respect pour les agences de notation,
02:16je rappelle juste qu'ils n'avaient pas prévu la crise 2007-2008.
02:20Donc, en faire...
02:20Ils ont même été mis en cause à l'époque.
02:23Voilà, alors, on va voir que ça a une importance politique dans notre pays,
02:26de la même manière que c'est un impact politique,
02:28mais de là en faire les gardiens de la vertu mondiale,
02:32je dois dire que je n'en suis pas encore là.
02:34Ce qui est intéressant, ceci dit, Nathalie Chusseau,
02:37c'est que dans le communiqué de Fitch,
02:38il y a quand même l'instabilité politique qui est pointée du doigt.
02:42Ce n'est pas, semble-t-il, qu'une question de budget qui dérape ou de dette abyssale ?
02:47Mais disons que c'est lié, puisque la dette abyssale, le budget qui dérape,
02:52on ne peut pas y remédier avec une instabilité politique.
02:56Et le message est clair, il faut une feuille de route claire
02:59sur la réduction de la dette et la réduction des déficits
03:03à moyen et long terme avec un fléchage,
03:07avec de réelles politiques économiques.
03:10Et effectivement, les marchés financiers avaient déjà anticipé cette situation
03:15avec une prime de risque des taux qui ont déjà augmenté.
03:19On a flirté avec les taux italiens, me semble-t-il.
03:21En mardi dernier, on a flirté avec les taux italiens.
03:24Et le sujet, et la prime de risque d'ailleurs,
03:27elle incorpore aussi le fait qu'il y a des crispations sur le fait de dire
03:32on n'augmente pas les impôts, etc.
03:34Donc rien n'est clair sur les portes de sortie et la feuille de route
03:38et ce qu'on doit mettre en place dans notre pays.
03:40Donc c'est évidemment lié aussi à l'instabilité politique.
03:43Emmanuel Cuny, il y a eu des réactions évidemment
03:45et notamment celle de celui qui est encore ministre de l'économie
03:49même s'il est démissionnaire.
03:50Éric Lombard, effectivement.
03:51Alors pas de micro ni d'image hier à Bercy.
03:54Je rappelle, quand on dit Bercy, c'est le ministère de l'économie et des finances.
03:57Simplement à communiquer la conique
03:58dans lequel le ministre donc démissionnaire, Éric Lombard,
04:01dit, je cite,
04:02« Prendre acte de la décision de Fitch,
04:05le nouveau premier ministre a d'ores et déjà engagé
04:07la consultation des forces politiques représentées au Parlement
04:10en vue d'adopter un budget pour la nation
04:12afin de poursuivre les efforts de rétablissement de nos finances publiques. »
04:15On ne peut pas faire plus la conique, c'est court.
04:18L'ancien premier ministre François Béroux, lui un petit peu plus dur,
04:21il avait dénoncé vivement, on se souvient,
04:23la dette colossale française lorsqu'il était à Matignon.
04:26Alors lui, il se fend d'un commentaire sur son compte X.
04:30« Un pays que ses élites conduisent à refuser la vérité
04:33est condamné à en payer le prix. »
04:35Fin de citation.
04:36Et puis le président de la commission des finances de l'Assemblée nationale,
04:40le député France Insoumise Éric Coquerel,
04:43voit dans cette décision de Fitch, je cite toujours,
04:45« le résultat de deux mois d'un discours catastrophique
04:47de la situation financière du pays. »
04:50Ce qu'on peut retenir, Jean-Yves Lorenzi,
04:52et si je fais le lien avec ce que vous nous avez dit au début,
04:54c'est qu'en fait, ce qui va faire que potentiellement
04:56notre note sera redégradée ou que les taux auxquels nous empruntons
05:00vont augmenter, c'est davantage ce qui va se passer
05:03dans les prochains jours, les prochaines semaines,
05:06sur le plan politique.
05:07– Je vais défendre une position, mais dans la deuxième partie,
05:11je respecte l'ordre, mais une position plutôt optimiste.
05:15C'est vrai que ça va mettre tout le monde un peu en sous-tention,
05:18donc vraisemblablement, la partie, disons, non extrême des députés
05:24va se sentir quand même en responsabilité.
05:26Personne n'a envie au Parti socialiste de se sentir porteur
05:29d'une nouvelle dégradation de ses notes.
05:33Donc je trouve que politiquement, ça va arranger le corps nu, je pense.
05:37C'est plutôt positif de ce point de vue-là.
05:40Et deuxième aspect, je vais dire, une fois de plus,
05:43on a vécu une espèce de dramatisation à la française.
05:48Il y a trois mois, personne ne connaissait même le mot « dette ».
05:51On a parlé de ça depuis deux mois, on va un peu calmer le jeu,
05:54essayer de trouver des positions rationnelles.
05:56Enfin, on n'est pas non plus, ce n'est pas la fin du monde.
05:58Je suis plus inquiet sur le fait qu'en dépit d'une amélioration
06:02de la prévision de la croissance française à 0,8,
06:06l'ensemble de la zone euro, c'est 1,4 prévision.
06:09Donc on a une croissance qui ne marche pas.
06:11Et ça, c'est beaucoup plus important que le reste.
06:13C'est votre inquiétude aussi, Nathalie Chusseau ?
06:15Problème de croissance, problème de productivité,
06:18problème de compétence, on y reviendra peut-être.
06:20Mais surtout, effectivement, parler de cette dette
06:24et surtout en pointant du doigt, en accusant les Français
06:27qui seraient responsables de cette dette.
06:28Je veux dire, quand on a comme solution pour réduire le déficit public,
06:32de faire simplement, de supprimer deux jours fériés,
06:36de désindexer les minimas sociaux,
06:38de réformer pour la cinquième fois l'assurance chômage,
06:41ça, ça n'est pas sérieux.
06:42Et je crois que l'assurance Fitch a bien vu
06:44que ce n'est pas comme ça qu'on va résoudre le problème.
06:48Et la croissance et la productivité, c'est un sujet évidemment majeur.
06:51Parce que aussi, ça peut permettre, on refait le mécanisme, évidemment.
06:55Ça permet d'avoir des recettes.
06:56Voilà, ça permet des recettes.
06:57On va évoquer, parce que vous avez commencé à esquisser
06:59la manière dont tout ça peut se passer ensuite.
07:03Quelle solution ?
07:03Est-ce qu'il peut y avoir un accord avec le Parti Socialiste ?
07:06Combien ça pourrait coûter ?
07:07Jean-Hervé Lorenzi, je crois que vous avez une bonne idée là-dessus.
07:09On en parle juste après le fil info, le rappel de l'actualité.
07:139h47, Jeanne Mezia.
07:14Une résolution qualifiée de honteuse par Israël,
07:18mais largement adoptée à l'Assemblée Générale de l'ONU hier
07:21pour relancer une solution à deux États sans le Hamas
07:24dans le conflit israélo-palestinien.
07:26Ce n'est pas un renoncement à notre trajectoire.
07:29Le commissaire européen à l'industrie, Stéphane Séjourné,
07:32réagit à l'annonce de la Commission européenne
07:34de réexaminer le plus tôt possible
07:36l'interdiction des véhicules à moteur thermique en 2035 dans l'UE.
07:40Les industriels espèrent un assouplissement de cette mesure.
07:44L'homme soupçonné d'avoir tué Agathe Illéret
07:46disparu en avril en Haute-Vienne,
07:48placé en détention provisoire
07:50et mis en examen pour meurtre.
07:52Il a reconnu lui avoir porté deux coups,
07:54mais ni l'intention de tuer, précise la procureure de Poitiers.
07:57Le suspect a déjà été condamné à deux reprises pour viol.
08:01La suite de la quatrième journée de Ligue 1 de football
08:04avec à 17h la réception par Nice de Nantes.
08:07Et puis ce soir à 21h, Auxerre affronte Monaco hier.
08:10L'OM s'est imposée à domicile face au promu Lorient 4-0.
08:18Et toujours avec Nathalie Chussot,
08:21économiste professeure à l'université de Lille,
08:23Jean-Hervé Lorenzi, président des rencontres économiques d'Aix-en-Provence.
08:27Vous êtes bien dans les informés de l'écho
08:30et je me tourne vers vous, Emmanuel Cuny,
08:32puisque nous continuons de parler de la question de dette,
08:35question qui nous occupe beaucoup avec cette dégradation
08:39de la note souveraine de la France cette nuit
08:41par l'agence américaine, American Fitch.
08:43On va dans quelques secondes se demander
08:45comment on peut sortir de cette situation.
08:48Mais d'abord, faisons peut-être un petit comparatif
08:50de la situation de nos voisins.
08:51On va regarder tout simplement ce qui se passe ailleurs.
08:54Très proche, d'abord, l'Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg.
08:57Ce sont les trois meilleurs élèves de la zone euro
09:00avec un triple A, c'est-à-dire qu'ils respectent correctement
09:04les fameux critères de Maastricht,
09:06donc un déficit, dont un déficit inférieur à 3% de leur PIB,
09:10de leur richesse nationale.
09:11Ensuite arrive la Finlande, l'Autriche et l'Irlande
09:14avec un double A et la France.
09:16Ensuite, on doit être au 6e ou 7e rang précisément
09:19avec son A+.
09:20On était à A à moins avec 17 sur 20.
09:23On arrive là à plus, à 15, 15, 16 sur 20.
09:26Donc, ce n'est pas dramatique pour l'instant.
09:28Nous sommes devant la Belgique et Malte.
09:31Quant à l'Italie et la Grèce, là, c'est triple B.
09:34Je rappelle pour l'Italie que, pas plus tard que jeudi,
09:38on remboursait notre dette au même niveau,
09:40au même taux d'intérêt que l'Italie,
09:42qui est à triple B.
09:44Donc, on est loin de l'Italie,
09:45mais on rembourse aussi cher à 3,4% sur 10 ans.
09:48A noter que l'Espagne fait partie des décrocheurs,
09:51mais Standard & Poor's a remonté hier soir également
09:53la note de la dette espagnole à A+.
09:56Donc, finalement, on se retrouve au même niveau que l'Espagne.
10:00Oui, c'est ça, la France se retrouve au même niveau que l'Espagne.
10:03Ce n'est pas forcément très glorieux pour la France.
10:05– Vous oubliez juste une chose, c'est la Grande-Bretagne.
10:06– Jean-Hervé Lorenzi.
10:07– Vous oubliez juste une chose,
10:08parce qu'on ne le cite jamais,
10:09la Grande-Bretagne, qui est un très grand pays,
10:11est à 4,4% en taux d'intérêt sur les 10 ans.
10:15Donc, très largement, c'est la France.
10:16– Voilà, sur les obligations à 10 ans.
10:19– Jean-Hervé Lorenzi, le cas de l'Espagne,
10:21je ne sais pas si vous pouvez nous en dire deux mots,
10:23on a l'impression que ça va mieux là-bas,
10:27qu'il y a une gestion,
10:28alors on rappelle que c'est un gouvernement de gauche,
10:30socialiste, social-démocrate,
10:31mais que les déficits ont été gérés.
10:37– C'est surtout remetté, pardon de le dire comme ça,
10:40mais dans l'ordre des priorités.
10:42C'est une croissance formidable,
10:43c'est la plus forte croissance en Europe.
10:45– On en revient à la croissance.
10:46– Vous savez, la croissance,
10:47ça permet de résoudre beaucoup de problèmes.
10:49Notre problème à nous,
10:50c'est que nous avons une croissance très faible,
10:52on parle avec componction de l'Allemagne,
10:54mais il faut quand même rappeler
10:55que l'Allemagne est en récession depuis deux ans,
10:57donc ce n'est pas très très bon quand même.
10:59Donc l'Espagne, sa première caractéristique,
11:02c'est d'avoir une croissance qui est une très forte,
11:05très forte,
11:06et c'est ça qui permet en réalité
11:08de réaméliorer le dispositif et d'arriver à plus.
11:11Donc moi, ça ne me choque pas du tout,
11:13vive Madrid.
11:15– Nathalie Chusseau,
11:16est-ce qu'on peut,
11:17l'inquiétude française,
11:19est-ce qu'elle peut s'étendre à l'Europe ?
11:21On a vu des papiers dans la presse européenne cette semaine,
11:24s'inquiétant de l'État de la France,
11:26s'inquiétant de l'État des finances françaises.
11:27Est-ce que ça peut avoir un effet,
11:29ou est-ce que finalement,
11:30là encore tout le monde se dit,
11:31parce qu'il y a aussi des papiers qui disent
11:32de toute façon la France est un suffisamment grand pays,
11:35pour que de toute façon,
11:36on soit à peu près tranquille.
11:37– Too big to fail.
11:39Trop grosse pour faire faillite.
11:42– Pour s'effondrer.
11:43– Non, non, là, je pense que là aussi,
11:44il faut raison garder.
11:46Je crois également que nos investisseurs,
11:49nos créanciers,
11:51ils seraient,
11:52ils seraient,
11:54et je pense qu'ils sont néanmoins quand même rassurés,
11:57justement par le fait
11:57qu'on a encore des bonnes infrastructures
11:59de services publics,
12:01et si on programme des investissements rentables
12:05sur le long terme,
12:06comme les investissements dans l'éducation
12:08et les compétences,
12:09les investissements dans la transition écologique notamment,
12:12mais ça, ça les rassurera
12:13avec une véritable programmation.
12:15– Il faut des sous pour faire des investissements.
12:16– Il faut des sous,
12:17mais enfin ça sera rentable.
12:18Comment voulez-vous faire de la croissance
12:19avec des compétences qui sont catastrophiques
12:21et quand on dégringole
12:22dans tous les classements internationaux ?
12:23– Mais il faut passer par la case économie quand même,
12:25peut-être,
12:26avant de,
12:27ou en tout cas,
12:27réduction de déficit.
12:29– Je ne sais pas ce que veut dire la case économie.
12:32Si vous voulez,
12:33d'abord,
12:33il faudrait faire de l'investissement,
12:35donc nos entreprises recommencent
12:36un tout petit peu à investir.
12:37Il faudrait peut-être aussi
12:38jeter un œil du côté des aides
12:40données aux entreprises
12:43sans contrepartie.
12:45Donc là,
12:45on pourrait être un petit peu plus sérieux
12:47pour leur demander d'investir davantage,
12:50notamment dans les nouvelles technologies,
12:51et dans les compétences.
12:52– Alors attendez,
12:53pour bien comprendre,
12:53parce qu'on parle très souvent,
12:55parce qu'on est passé à notre dernière partie,
12:57comment maintenant,
12:57comment on en sort,
12:58les aides,
12:59Nathalie Chusseau,
13:00simplement,
13:00on parle souvent,
13:01oui,
13:01les aides,
13:02les conditionnés,
13:03tout le monde en parle,
13:04on parle de quoi,
13:04et comment on pourrait faire ?
13:06– Alors,
13:06112 milliards d'euros
13:07sans les baisses de cotisations sociales,
13:11où on est à peu près à 74 milliards.
13:13Même la directrice adjointe du Trésor
13:16n'est pas capable de nous dire précisément
13:17combien il y a d'aides.
13:18Il y a eu une commission d'enquête au Sénat,
13:20et il n'y a pas d'évaluation,
13:22ou très peu,
13:23de politique publique,
13:24donc de ces aides.
13:25– Donc on sait qu'il y a des aides,
13:27on sait combien ça coûte,
13:28mais on ne sait pas exactement combien il y en a,
13:31ni c'est à quoi elles servent.
13:32– Et elles ne sont pas évaluées.
13:33Donc quand on a fait cela,
13:35on pensait à la politique du ruissellement,
13:38et le problème,
13:38c'est qu'on attend que ça ruisselle,
13:40et qu'on donne des aides
13:42sans conditionnement,
13:43et à tout le monde,
13:44un peu comme ça,
13:45sans contrôler.
13:46– Et voilà qui pourrait plaire,
13:47par exemple,
13:48peut-être à une partie de la gauche.
13:49– Alors, juste un mot.
13:51Moi, je crois que l'idée d'avoir un budget,
13:54puisque c'est ça,
13:55on a beaucoup parlé de la dette et du budget,
13:56de revenir sur la politique,
13:58n'est pas si compliqué que ça.
13:59Donc je suis aujourd'hui très convaincu
14:02qu'on peut y arriver.
14:03Je prends un, deux exemples.
14:04Il faut quoi ?
14:05Il faut se plaire d'accord sur les retraites.
14:07Je rappelle que la CFDT et le MEDEF
14:09étaient à deux doigts,
14:11à deux doigts,
14:13alors un jour,
14:13ce sera raconté,
14:14par la bêtise politique qui a pu avoir lieu,
14:16mais étaient à deux doigts
14:17de trouver un accord.
14:19Donc ça signifie qu'on doit pouvoir
14:20trouver un accord,
14:22peut-être pas avec 100%,
14:23mais avec ça.
14:24Sur l'autre sujet,
14:25qui est la fiscalité,
14:26évidemment qu'il va y avoir,
14:28non pas la taxe Zuckman,
14:31mais sûrement,
14:32on va demander un effort complémentaire
14:34à ceux qui ont le plus revenu,
14:36et peut-être,
14:37pour les retraités
14:38qui ont des bonnes retraites,
14:40aussi un coup de main.
14:42Tout ça n'est quand même pas impossible.
14:45Et si on dédramatise un peu
14:47de cette situation,
14:48on regarde bien
14:49ce qui s'est passé
14:50pour les retraites.
14:52Les retraites,
14:52on était vraiment
14:53sur le point
14:54de trouver un accord,
14:55ça veut dire qu'on peut le trouver.
14:57C'est peut-être plus facile
14:58entre forces syndicales
15:00et d'entreprises
15:00qu'entre forces politiques.
15:01CFDT,
15:01CFDT,
15:02premier syndicat de France.
15:04La CGT est contre,
15:05FO était contre,
15:06mais la CFDT était pour.
15:08Donc la CGT et le Modem.
15:10Je préfère passer
15:11sur des raisons
15:12qui ont fait
15:12que ça n'a pas eu lieu.
15:13Tout ça pour dire
15:14que si M. Lecornu
15:16est habile,
15:17si les socialistes
15:18redeviennent,
15:20j'ai dit raisonnables
15:20sur leur sujet,
15:21parti de gouvernement,
15:22parti de gouvernement,
15:23s'ils obtiennent
15:24sur deux ou trois sujets,
15:26notamment sur le fait
15:26qu'il y a un peu
15:27de fiscalité supplémentaire
15:28sur les très grosses fortunes,
15:30évidemment qu'on doit
15:32pouvoir trouver un accord.
15:33C'est Emmanuel Cuny.
15:33C'est un gros challenge,
15:34effectivement,
15:35pour l'ensemble
15:36du gouvernement à venir,
15:37parce qu'on ne connaît pas
15:38encore les futurs ministres
15:40qui vont remplacer
15:40ceux qui sont en place.
15:42En tout cas,
15:42Sébastien Lecornu,
15:43le nouveau Premier ministre,
15:44a vraiment un dossier
15:45énorme entre les mains.
15:47Et encore une fois,
15:48ce ne sont pas
15:48les agences de notation
15:49économique fut-elles américaines.
15:53N'oublions pas
15:53que Fitch,
15:54c'est américain quand même.
15:55Il y en a d'autres,
15:56européennes.
15:57Mais ce n'est pas elles
15:58qui font la pluie et le beau temps
15:59qui doivent faire la pluie et le beau temps.
16:00En tout cas,
16:00il faut tenir compte
16:01de toutes les composantes politiques.
16:03Et ça, c'est très important.
16:04On arrive à un moment
16:04qui vient d'être appelé.
16:06Il faut que tout le monde parle
16:07gauche, droite,
16:08parce que la vérité
16:09n'est pas dans un camp
16:10contrairement à ce que l'on dit souvent.
16:12Et on peut penser
16:13notamment à un autre.
16:14Alors, on parlait de la retraite,
16:15on parlait de la fiscalité.
16:16Il y a tout l'aspect
16:17de la protection sociale également.
16:19On est un pays
16:20qui demande beaucoup d'impôts
16:21mais qui redistribue beaucoup.
16:23Si on casse ce système,
16:25là, ça va exploser.
16:26On est déjà dans un problème social.
16:28Est-ce que,
16:28parce qu'il nous reste peu de temps,
16:29est-ce que Nathalie Chusseau,
16:3044 milliards,
16:31c'était le chiffre
16:32de François Bayrou,
16:3222 milliards,
16:33c'est le chiffre des socialistes,
16:34est-ce que,
16:35qu'importe, finalement,
16:38ça peut être un peu entre les deux.
16:40Le principal,
16:40c'est que ça baisse.
16:42Oui.
16:42Enfin, ça serait bien
16:43si ça pouvait baisser
16:44quand même
16:45de manière un peu significative.
16:47Je n'ai pas dit 5 milliards,
16:48mais si c'est 30...
16:49Et l'attaque Zuckman,
16:51qu'elle s'appelle Zuckman ou autre,
16:52qui concerne les 1 600 milliardaires,
16:54les personnes les plus riches,
16:56elle va forcément être mise en œuvre
16:59sous une forme ou sous une autre,
17:00puisque, comme Jean-Hervé vient de le dire,
17:02il faut qu'il y ait un accord.
17:04Et selon les différents calculs,
17:05alors là, il y a des bas,
17:06ça rapporterait entre 15 et 20 milliards.
17:08Donc, déjà,
17:09si on arrive à s'accorder sur les retraites,
17:11si on arrive à former les gens
17:12un peu plus correctement,
17:13à maintenir en emploi les seniors
17:15et à mieux intégrer les jeunes,
17:19il n'y a pas mort d'homme.
17:19On devrait...
17:205 000 milliards.
17:21Sur l'attaque Zuckman,
17:22le vrai sujet,
17:23sur l'attaque Zuckman,
17:24on ne parle pas d'innovation.
17:25Or, la France,
17:26c'est pas vraiment d'innovation.
17:27Non, non, non, non, non, non.
17:27On ne parle pas d'innovation.
17:27Enfin, il faut déjà calmer le jeu,
17:29redevenir raisonnable,
17:30trouver un compromis.
17:32Et avoir de la stabilité.
17:33Le taux de Zuckman,
17:34qui est à 2%,
17:34est beaucoup trop élevé.
17:36C'est donc, il faut...
17:37C'est quoi le bon taux ?
17:38C'est vraiment 0,5.
17:400,005.
17:41Et ça, ça rapporterait déjà 15 milliards.
17:42Non, non, non, ça ne rapporterait pas.
17:43Les 2%,
17:44c'est entre 15 et 20 milliards.
17:46En tous les cas,
17:47on doit pouvoir...
17:48Et peut-être,
17:48c'est une autre formule.
17:50Je veux dire,
17:50tout ça n'est pas impossible.
17:53L'exemple même,
17:54et je termine là-dessus,
17:55sur les retraités,
17:56les retraités comme moi
17:57peuvent faire un petit effort.
17:58Et évidemment,
17:59les retraités,
18:00ça ne veut rien dire.
18:01La personne qui est à 800 euros,
18:03ce n'est pas la même chose
18:03qui est à 5 000.
18:05Donc, du bon sens
18:06et un peu de calme
18:07de la part de tout le monde.
18:09Et Fitch part en vacances.
18:12Merci.
18:12Jean-Hervé Lorenzi,
18:13président du Cercle des économistes.
18:16Merci Nathalie Chusseau,
18:17économiste et professeure
18:18à l'Université de Lille.
18:19Merci, bien sûr,
18:20Emmanuel Cuny.
18:21Et merci à vous
18:22de votre fidélité aux informés.
18:24Restez sur France Info.
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