La France sanctionnée. L'agence de notation Fitch a abaissé vendredi soir la note souveraine de l'Hexagone, de AA- à A+, en raison de l'instabilité politique persistante et des incertitudes budgétaires qui contrarient l'assainissement de ses comptes publics très dégradés.
00:00Ce sont deux phénomènes qui se juxtaposent, en quelque sorte, qui ne sont pas absolument identiques,
00:05même s'il y a évidemment des liens et probablement l'absence de conscience sur le plan politique du fait qu'on est dans une situation gravissime
00:15est effectivement un élément aggravant.
00:19Donc, effectivement, nous sommes dans une situation où nous avons un accord, enfin il faut éviter,
00:25mais il faut remonter très loin en arrière pour avoir une position dans laquelle la France est, du point de vue financier, budgétaire et financier,
00:34le pays le moins bon d'Europe.
00:39Alors, il faut regarder quels sont les différents critères.
00:42Nous ne sommes pas le moins bon d'Europe par rapport à l'Italie.
00:45La Grèce est un cas complètement à part en ce qui concerne l'encours de dette en proportion du PIB,
00:50mais le nôtre continue d'augmenter, celui de l'Italie descend.
00:53Nous avons maintenant exactement les mêmes taux d'intérêt à 10 ans que les Italiens,
01:00ce qui veut dire que nous avons les mêmes primes de risque.
01:03Et comme les dérivés ne sont pas bonnes pour nous et sont bien meilleurs pour les Italiens,
01:08aux yeux de l'ensemble des investisseurs et des épargnants, nous sommes dans une très mauvaise situation.
01:13Donc, vous êtes d'accord avec le diagnostic qu'avait fait François Bayrou ?
01:18Ampleur de l'effort à hauteur de 44 milliards d'euros, ça on ne peut pas y couper.
01:22Et concernant la trajectoire, tout faire pour revenir à 3% d'ici 2029, ça on ne peut pas faire autrement ?
01:28Mais vous vous rendez compte de ce que ça veut dire ?
01:31Tous les autres seront à moins de 3% avant 2029.
01:36Et nos amis Italiens, qui ont le même taux d'intérêt à long terme que nous au moment où nous parlons,
01:42et j'espère ardemment que nous n'allons pas continuer notre descente aux enfers,
01:47mais eux, ils sont à moins de 3% en 2026, 3 ans avant nous.
01:52Donc, c'est le minimum absolu qu'il faut faire pour arriver en effet à cet objectif.
01:57Pas plus tard qu'hier, il y avait Manuel Bompard de la France Insoumise sur ce plateau qui disait,
02:01déjà à la base, je ne suis pas d'accord avec le diagnostic économique qui est fait par le gouvernement.
02:05Qu'est-ce que vous lui répondez ?
02:06Écoutez, l'avenir nous permettra de savoir si, effectivement, grâce à des efforts de l'ordre de grandeur
02:15de ce que le Premier ministre Bérou exigeait, et qu'il n'a pas réussi à convaincre le pays,
02:24bien entendu, mais il faut que ce soit de cet ordre de grandeur,
02:28pour éviter que nous nous retrouvions avec, en effet, une perte supplémentaire de crédibilité.
02:34Je sais ce que c'est, j'ai connu la situation de l'Irlande, du Portugal et de la Grèce en 2010,
02:42j'ai connu la situation de l'Italie et de l'Espagne en 2011, ça vient tout d'un coup.
02:48Vous êtes dans une situation où, effectivement, vous vous êtes affaibli considérablement,
02:52c'est notre cas, et puis, à un certain moment, il y a un détonateur, quelque part,
02:56qui fait que vous vous trouvez avec des épargnants qui ne veulent plus vous financer
03:02parce qu'ils pensent que vous n'allez pas les rembourser, ou très mal les rembourser,
03:06et des spéculateurs, parce qu'on est toujours dans un monde qui, de ce point de vue-là, est très dangereux,
03:12qui rend avantage, bien entendu, du fait que les épargnants se dérobent,
03:17eux décideront de vendre à terme vos propres obligations.
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