- il y a 6 semaines
- #sudradio
Avec Sylvie Debellemanière, boulangère à Paris / Mathieu, responsable du syndicat Alliance Police, Paris Centre / David Le Quintrec, président de l'Union française des pêcheurs artisans / Michel Calegari, patron-pêcheur à Gruissan / Guillaume Lenoir Granville, patron-pêcheur à Granville / Jérôme Guedj, député PS de la 6ème circonscription de l'Essonne
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##LA_PAROLE_AUX_FRANCAIS-2025-09-12##
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NewsTranscription
00:00:00Sud Radio, midi 14h, la parole au français, Alexandre Jardin.
00:00:06Bonjour, bienvenue dans l'émission d'Alexandre Jardin, la parole au français, votre émission 0 826 300 300, appelez-nous, on vous attend. Bonjour Alexandre.
00:00:15Bonjour, et la semaine dernière nous avions reçu Sylvie, boulangère à Paris, rue de Turbigo.
00:00:22Son témoignage avait complètement bouleversé tout le monde, elle risque de mettre la clé sous la porte.
00:00:26On la reçoit aujourd'hui, on va également écouter les réponses de la mairie de Paris et vos réactions.
00:00:35Pourquoi on fait ça ? Si la radio ne sert à rien, ça ne marche pas.
00:00:40On sait que Sud Radio s'était engagé dans le combat, dans les corbières pour faire revenir les chèvres, pour protéger les territoires qui ne brûlent pas.
00:00:48Ça a eu un effet, si on peut avoir un effet, avançons.
00:00:53On avait promis une réponse à Sylvie de la part d'Ariel Veil, le maire du 4e arrondissement, qu'on entendra dans un petit instant.
00:00:59Et puis on parlera insécurité avec Mathieu, responsable et porte-parole d'Alliance Police de Paris-Centre.
00:01:05Et puis la pêche française est-elle menacée de disparition ? C'est ce que craignent vos invités, Alexandre.
00:01:12Normes européennes, quotas, contraintes administratives, concurrence déloyale.
00:01:15La liste est longue et ça nous concerne tous, Alexandre.
00:01:17On va les écouter parce que c'est très compliqué pour eux de se battre.
00:01:22D'abord, ils ne sont pas à terre.
00:01:23Donc se battre quand on est en mer, c'est compliqué.
00:01:26On aura en ligne 3 pêcheurs ou 4.
00:01:31Je ne sais pas si les 4 pourront se rapprocher des côtes.
00:01:34Mais c'est très important.
00:01:36C'est très important qu'on écoute comment un secteur est en train de se faire massacrer par un système administratif.
00:01:43Il faut écouter cette France-là.
00:01:46Elle nous nourrit.
00:01:48Et puis la gauche est-elle en train de se faire dévorer par l'extrême gauche ?
00:01:51C'est la question que vous poserez au député socialiste de l'Essonne, Jérôme Gage, à partir de 13h.
00:01:55C'est un homme pour qui j'ai une grande admiration.
00:01:58Parce qu'il est dans un camp qui est en train de se radicaliser.
00:02:01Et il se tient droit.
00:02:02Il est extrêmement digne.
00:02:03Et on va parler de comment on peut conserver en France une gauche respectueuse profondément, pas de haine.
00:02:12C'est vraiment un très grand humaniste.
00:02:14C'est une fierté de recevoir des gens qui se battent dans leur camp.
00:02:18À 13h30, c'est vous, chers auditeurs, qui poserez vos questions à Alexandre Jardin au 0826 300 300.
00:02:24Restez bien avec nous.
00:02:25La parole au français, c'est votre émission.
00:02:27On est ensemble jusqu'à 14h.
00:02:28À tout de suite.
00:02:28Pardon, l'actualité de cette semaine, Alexandre, a été marquée notamment par les manifestations du 10 septembre.
00:02:43Le 10 septembre, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:02:46Le pays s'est retrouvé coincé entre la violence et la défense d'un ordre que plus personne au plus grand monde ne soutient.
00:02:54Puisqu'on a vu le soir même, le sondage de LCI qui disait, qui sortait un chiffre ahurissant,
00:03:0066% des Français ne font pas confiance au nouveau Premier ministre.
00:03:04Donc on voit bien que ça dépasse la personne qui a clairement un problème de système,
00:03:12auquel on est tous confrontés, et on ne peut pas être coincé uniquement entre la violence et la défense d'un ordre qu'on ne soutient pas.
00:03:18Donc, est-ce qu'il existe une troisième voie ?
00:03:21Ce qui m'intéresse, c'est que dans tous les partis politiques, vous avez des gens qui sont conscients,
00:03:25qui essayent de faire ce qu'ils peuvent.
00:03:26On va recevoir Jérôme Gage.
00:03:29Dans tous les partis, vous avez vraiment des gens qui sont dans cette recherche-là.
00:03:34On ne peut pas jouer le pire.
00:03:36Il y a aussi une société civile qui se constitue, avec mon mouvement des gueux,
00:03:41c'est une troisième voie.
00:03:42Et puis il y a aussi quelque chose de fondamental,
00:03:44et Sud Radio est au cœur de ce combat-là,
00:03:47c'est l'expression directe.
00:03:49L'expression directe, sans aucun filtre,
00:03:51d'un pays qui doit pouvoir parler en dehors de ses manipulations médiatiques,
00:03:56en disant tout simplement sa vérité.
00:03:59Sud Radio, midi 14h, la parole au français, Alexandre Jardin.
00:04:06Sud Radio, parlons vrai.
00:04:08Bonjour Sylvie.
00:04:09Bonjour.
00:04:10Merci d'avoir accepté de venir cette semaine sur Sud Radio.
00:04:13La semaine dernière, vous nous avez fait part des murs de difficultés
00:04:15auxquels vous faites face dans votre quartier depuis plusieurs mois,
00:04:18à cause principalement du trafic et de la consommation de krach.
00:04:21On en parlera dans un instant avec Mathieu,
00:04:23policier et porte-parole du syndicat Alliance Police,
00:04:25qui connaît très bien ce quartier.
00:04:26Donc, on vous avait proposé de revenir aujourd'hui,
00:04:30après nous être chargé de joindre la mairie de Paris
00:04:32pour comprendre aussi cette inaction dont vous nous parliez.
00:04:35Je vous propose d'écouter la réponse du maire de secteur,
00:04:38Ariel Veil, qui nous a accordé un court entretien juste avant l'émission,
00:04:41d'abord au sujet de vos sollicitations.
00:04:43Moi, vous savez, je n'ai pas l'habitude de dévoiler trop de détails intimes
00:04:46et personnels sur les discussions qu'on peut avoir.
00:04:49Sylvie, je la connais bien.
00:04:50On a eu une discussion il n'y a même pas dix jours d'une bonne demi-heure dans sa boutique,
00:04:55tous les deux en tête à tête.
00:04:57Elle a eu mes équipes, je crois, si ce n'est pas tous les jours,
00:04:59c'est plusieurs fois par semaine,
00:05:01puisqu'on l'accompagne sur l'ensemble des difficultés auxquelles elle s'efface.
00:05:04Et il ne me revient pas de les dévoiler,
00:05:06puisqu'elle sera votre antenne, elle pourra elle-même le dire.
00:05:10Mais en fait, elle s'efface à des difficultés
00:05:12et ça nous touche beaucoup,
00:05:17puisqu'elle s'efface à des difficultés multiples.
00:05:19Parmi les problèmes auxquels vous faites face,
00:05:22il y a aussi l'augmentation des loyers,
00:05:24liés, selon lui, à l'attractivité du quartier.
00:05:27Il y a effectivement la situation des Halles
00:05:29et puis il y a la situation plus générale du commerce,
00:05:31de comment on fait pour qu'on puisse conserver des commerces de proximité.
00:05:35Il y a des boulangeries qui s'installent tous les jours,
00:05:36ça se passe plutôt bien.
00:05:38Une partie d'entre elles le fait d'ailleurs dans ce que j'appelle le parc de la ville,
00:05:41c'est-à-dire qu'on est propriétaire ou à travers nos bailleurs sociaux
00:05:45d'un certain nombre de commerces en pied de rue.
00:05:50Et on en profite, c'est sûr que si on est propriétaire,
00:05:52on essaie de ne pas faire ce que le marché privé peut faire très bien.
00:05:55Et c'est vrai que les loyers se sont envolés.
00:05:58Votre réaction, Sylvie ?
00:06:00Pour commencer, effectivement, j'ai eu la visite de M. Veil
00:06:05il y a une dizaine de jours.
00:06:07Très surprise d'ailleurs, parce que je ne l'attendais pas du tout.
00:06:10Quel dommage, parce que j'aurais pu aussi me préparer.
00:06:14J'étais en plein boum, parce que comme tout le monde le sait, je travaille énormément.
00:06:21J'ai eu une visite.
00:06:23Ce n'est pas non plus...
00:06:24Voilà.
00:06:25Quand on dit qu'on m'accompagne, moi j'aimerais bien des preuves,
00:06:28parce qu'on me parle beaucoup, on me promet beaucoup de choses.
00:06:32Mais voilà, j'ai demandé à M. Ariel Veil qui me donne une attestation par laquelle il recherchait un local.
00:06:39L'histoire du local, c'est bien gentil, mais moi je ne suis pas en train de déménager un magasin de vêtements
00:06:44avec des cintres et des portants.
00:06:47Il s'agit quand même de fours de boulanger, de vitrines faites sur mesure de 2,50 m de longueur.
00:06:52Donc, si on me trouve un loyer plus approprié, pourquoi pas ?
00:06:58Ça veut quand même dire que je vais devoir recréer une affaire et repartir de zéro.
00:07:03Ce que j'ai fait il y a dix ans.
00:07:05Dix ans où j'ai séduit ma clientèle, où je me suis fait une clientèle.
00:07:10Je ne pense pas que les gens feront 500 mètres ou 1 kilomètre pour venir me retrouver chaque jour.
00:07:16Moi, j'aime ma clientèle, j'aime ce quartier.
00:07:19Je voudrais juste que ça change.
00:07:22En clair, il ne s'est rien passé ?
00:07:25J'ai eu la visite hier après-midi.
00:07:28Alors, je vous raconte, parce que j'étais quand même très...
00:07:31Entre une action et une visite, c'est...
00:07:33Ah oui, non, il n'y a rien d'écrit.
00:07:35Et pourtant, je lui ai demandé.
00:07:37J'ai eu la visite de son secrétaire ou je ne sais qui, de quelqu'un de la mairie.
00:07:41J'étais en train de faire une vente sous ma verrière, j'avais six clients.
00:07:45Ce monsieur est arrivé en disant, je suis de la mairie de Paris, j'ai rendez-vous.
00:07:48J'ai dit, bonjour monsieur, excusez-moi, mais je finis ma vente quand même.
00:07:52Il est arrivé en mode intrusif, mais j'étais choquée.
00:07:56Donc après, j'ai fini ma vente, j'y suis allée.
00:08:00Alors, on vous propose une terrasse.
00:08:02Très bien.
00:08:02Enfin, la terrasse, vu ce qu'il y a en face de chez moi,
00:08:05vu les événements et ce qui se passe depuis 15 jours,
00:08:08ce n'est pas le moment d'installer une terrasse.
00:08:10Je lui ai dit, écoutez, il faudrait d'ailleurs assainir le quartier avant de proposer une terrasse.
00:08:15Et puis, on est quand même au 15 septembre.
00:08:16Pourquoi, compte tenu de l'ambiance du quartier, pourquoi ça n'a pas de sens pour vous ?
00:08:21Mais c'est impossible, là, en ce moment.
00:08:24Moi, je n'ai que des représailles depuis trois jours.
00:08:27Voilà, à chaque fois que les toxicos...
00:08:28Les vendeurs de craques ?
00:08:28Voilà, je ne sais pas, beaucoup de toxicomanes.
00:08:32Les vendeurs de craques, voilà, ils se cachent plus quand même.
00:08:36Les toxicomanes, à chaque fois, encore tout à l'heure,
00:08:39il était 10 heures du matin, ils sont passés devant ma boutique en disant,
00:08:42c'est la boulangère de l'enfer.
00:08:43Voilà le surnom que j'ai, rue Turbigo, maintenant.
00:08:45Alors, justement, on a parlé de ce cas et de ce qui se passe dans le quartier Ariel Veil,
00:08:50et apparemment, on ne peut pas parler de zone de non-droit,
00:08:52ni de drogués qui errent comme des zombies de jour comme de nuit,
00:08:55et écoutez ce qu'il répond.
00:08:57On est confronté à une situation qui fluctue.
00:08:59Après, il y a des commerces, je vous l'ai dit, qui l'ont bien.
00:09:01On se promène dans les halles sans grande difficulté.
00:09:05Vous pouvez le faire.
00:09:05J'imagine que ça vous arrive, Nelson Mandela, on a des familles qui sont là.
00:09:09Mais c'est vrai que rue Turbigo, en particulier, avec cette présence d'une infrastructure
00:09:14qui, au fond, ne sert plus vraiment, puisqu'il n'y a quasiment plus de trafic dans les tunnels
00:09:18de la voie souterraine des Halles, une infrastructure qui est largement surdimensionnée
00:09:22et qu'il va falloir transformer.
00:09:23Ça fait partie de la transformation des transformations qu'on a encore à faire.
00:09:26sur la présence policière.
00:09:28Tout ce qui concerne le trafic de stupéfiants,
00:09:30tout ce qui concerne, vous le savez, comme grand-fils,
00:09:33mais est toujours du ressort de la police nationale.
00:09:36Et donc, c'est d'abord à la police nationale de régler les affaires de stupéfiants.
00:09:42Alors voilà, vous avez écouté cette réponse du maire de Paris-Saint, Ariel Veil.
00:09:46Nous sommes avec Mathieu également. Bonjour Mathieu.
00:09:49Oui, bonjour à tous.
00:09:50Mathieu, je vous présente à nos auditeurs.
00:09:52Vous êtes porte-parole du syndicat Alliance Police.
00:09:54Vous connaissez très bien ce quartier.
00:09:56Vous connaissez très bien ce tunnel investi aujourd'hui par les drogués, les toxicaux.
00:10:01Est-ce que vous êtes d'accord d'abord avec le constat du maire Ariel Veil ?
00:10:04Est-ce que, selon vous, tous les moyens ont été déployés pour lutter justement contre ces trafics ?
00:10:11Bon, déjà, je compatis avec Sylvie parce que les incivilités, les dégradations, les agressions,
00:10:19c'est le quotidien de nos collègues actuellement.
00:10:20Après les JO, on a assisté au retour des trafics et de la délinquance,
00:10:27notamment au niveau du fonds de la ville et de la rue de Turbigo.
00:10:32Il faut savoir que depuis le début de l'année, on a un arrêté du préfet de Pologne
00:10:35qui interdit les recroupements de consommateurs de cocaïne-base, à savoir le crack,
00:10:40dans certains secteurs Paris, dont font partie la rue de Turbigo et les voies souterraines des Halles.
00:10:47Le but, c'est quoi ? C'est éviter les affrontements, les incidents entre consommateurs et ripens,
00:10:52et puis avec les commerçants aussi, sachant que ça génère évidemment une reconnaissance d'actes délitueux
00:10:58et d'atteinte aux personnes.
00:10:59On a eu un premier bilan en juin 2025,
00:11:063 400 contrôles, 250 interpellations depuis le début de l'année.
00:11:12Il faut bien comprendre, pour Sylvie,
00:11:15que la police nationale, en tout cas nous à la préfecture de police
00:11:19et pour les collègues du centre, que ce soit la brigade territoriale de contact ou les polices secours,
00:11:24le temps judiciaire ne correspond pas à l'immédiateté de la réponse
00:11:27que pourraient attendre les citoyens.
00:11:30On aimerait bien pouvoir leur apporter une réponse immédiate,
00:11:33mais foncer dans le tas, ça ne nous aidera pas à interpeller les trafiquants.
00:11:38Il faut comprendre que sous couvert de la simplification,
00:11:41la procédure plénale s'est complexifiée au fur et à mesure des réformes,
00:11:46et ça alourdit le travail de nos collègues enquêteurs.
00:11:49Monter des dispositifs, faire des surveillances, ça prend du temps.
00:11:53Pour un petit trafic, c'est plusieurs mois de travail.
00:11:56Et de l'autre côté, même quand la procédure n'est pas cassée par les avocats
00:12:01qui s'engouvent souvent dans la moindre faille pour dénoncer la procédure,
00:12:04on a une réponse pénale qui n'est pas forcément à la hauteur.
00:12:08Qu'est-ce que vous conseillez à Sylvie ? Fuir ?
00:12:12Non, nous je veux dire, les collègues de Paris Saint sont déterminés
00:12:19à mettre fin au trafic et à mettre hors d'état de nuire ces dealers.
00:12:22La problématique principale, et qu'il faut comprendre,
00:12:25c'est que tant qu'il y aura de la demande, il y aura de l'offre.
00:12:29Et donc on a une vraie problématique au niveau que faire des consommateurs.
00:12:33Parce que vous vous doutez bien qu'un consommateur de crack
00:12:35qui est dépendant quasiment dès les premières prises,
00:12:40une amende forfaitaire délictuelle ou alors une peine de prison,
00:12:44ça ne le dissuade pas du tout.
00:12:45En clair, Sylvie va devoir bouger.
00:12:52Elle va devoir refaire sa vie, refaire une clientèle.
00:12:58Parce que là, ce que dit Mathieu, c'est que visiblement,
00:13:01on ne peut pas traiter le problème à sa source.
00:13:03Donc la seule solution pour vous serait,
00:13:06selon la façon dont sont présentées les choses aujourd'hui par Mathieu
00:13:10et même par Ariel Veil d'une certaine manière.
00:13:12Parce que finalement, quand on l'entend, on a le sentiment que oui,
00:13:14des moyens ont été mis à disposition des riverains, du quartier,
00:13:18mais on n'a pas tous les moyens.
00:13:20Ça dépend de la préfecture de police, ça dépend de l'État,
00:13:23ça ne dépend plus tellement de la mairie de secteur,
00:13:25ni de la ville de Paris, si on comprend bien.
00:13:28Moi, ce que je comprends, c'est qu'en gros,
00:13:29tout le monde se refie de la patate chaude.
00:13:31C'est ça.
00:13:31C'est-à-dire qu'à un moment, le citoyen paye des impôts,
00:13:35a à peu près le droit de ne pas fuir.
00:13:38Et ce qu'explique notre dernier intervenant,
00:13:44c'est des lourdeurs,
00:13:45des choses qui rendent à peu près impossible l'exercice normal de leur job.
00:13:51On est donc dans...
00:13:54Ce que vous êtes en train de vivre, c'est une sorte de résumé,
00:13:57mais sauf que vous, vous le prenez bille en tête,
00:14:00au quotidien, dans la rue,
00:14:02résumé d'une crise institutionnelle,
00:14:05où tout à coup, les mécanismes n'arrivent pas à fonctionner normalement,
00:14:10et au fond, tout le monde a trouvé normal
00:14:12qu'on s'installe dans quelque chose de complètement anormal.
00:14:16Parce que vos efforts pour créer votre boulangerie,
00:14:20une clientèle, c'est énorme.
00:14:22Mais oui, c'est énorme.
00:14:23C'est énorme.
00:14:24Toute une vie de travail,
00:14:26pour en arriver là.
00:14:27Sylvie, on a lu dans un papier du Figaro de ce week-end
00:14:31que l'un des commerçants de cette rue, justement,
00:14:33qui est sans doute votre voisin de palier, j'allais dire,
00:14:36avait, lui, mis en place un système de caméras
00:14:38pour se protéger.
00:14:40Est-ce que vous, vous avez pensé à ça ?
00:14:41Est-ce que vous pensez que ce serait utile ?
00:14:43J'en ai des caméras,
00:14:44mais ça n'empêche pas les toxicos de rentrer.
00:14:48Ça n'empêche rien, les caméras.
00:14:49Est-ce qu'il vous arrive d'appeler la police, en fait ?
00:14:52Ah oui, encore hier matin.
00:14:54Et qu'est-ce qui se passe dans ces cas-là ?
00:14:55Alors, moi, j'ai beaucoup de chance.
00:14:57Je m'estime heureuse,
00:14:58parce que c'est vrai qu'il y a une super équipe sur les Halles.
00:15:00J'ai leur numéro de portable.
00:15:03J'ai été beaucoup sollicitée aussi
00:15:04par d'autres policiers français
00:15:06qui viennent en mission à Paris,
00:15:09qui ont vu les reportages
00:15:10et qui m'ont donné leur portable en disant
00:15:12« Appelez-moi, on n'est pas loin, on arrive ».
00:15:15Donc, vraiment, je suis privilégiée.
00:15:17La police, le 17, au secours ?
00:15:20C'est quand vous parliez de la police qui...
00:15:22Quand je fais le 17, parce qu'ils ne sont pas là le matin,
00:15:25hier, j'ai fait le 17, ça a été très compliqué.
00:15:27On m'a dit « Oui, mais c'est quoi ? Mais pourquoi ?
00:15:29Mais madame, attendez ! »
00:15:31J'ai dit « Non, je ne peux pas, là, c'est urgent. »
00:15:33Ils étaient là, devant ma porte.
00:15:35« Venez, s'il vous plaît. »
00:15:36Ils sont arrivés trois quarts d'heure après.
00:15:38Donc, voilà.
00:15:39Mathieu, qu'est-ce que ça vous inspire
00:15:41quand vous entendez ça ?
00:15:43Non, mais après,
00:15:45je veux dire à Sylvie
00:15:48qu'il faut bien comprendre
00:15:50qu'on a aussi d'autres missions
00:15:53sur l'arrondissement,
00:15:53que le 1, 2, 3, 4,
00:15:55c'est très grand en secteur.
00:15:57Donc, quand elle appelle,
00:15:58par exemple, le matin,
00:16:00c'est la police secours
00:16:00qui va intervenir.
00:16:02Et donc, effectivement,
00:16:03on peut avoir des délais d'attente plus longs.
00:16:04Mais que, croyez-moi,
00:16:06que c'est vraiment une priorité,
00:16:10nous, au niveau de la police du centre,
00:16:13que ce soit la bédéraphe territoriale de contact
00:16:14ou même la police secours,
00:16:16le but, c'est vraiment d'être visible,
00:16:19de pouvoir dissuader les dealers
00:16:22ou les consommateurs de s'implanter
00:16:23et que c'est vraiment une priorité pour nous.
00:16:26Monsieur, pour vous,
00:16:28quel serait le changement
00:16:29qui libérerait du temps
00:16:31pour que vos hommes puissent travailler ?
00:16:34Tout simplement plus d'effectifs.
00:16:37Il faut juste tout simplement plus d'effectifs,
00:16:39plus de matériel
00:16:39pour pouvoir avoir des véhicules
00:16:40pour pouvoir effectuer des patrouilles
00:16:42et permettre de sécuriser au mieux.
00:16:46Vous savez, on a vu pendant les...
00:16:47Pourquoi ça s'est redéveloppé après les JO ?
00:16:51Parce qu'il y avait moins de policiers.
00:16:54Donc, on a montré pendant les JO
00:16:55que plus il y avait de policiers,
00:16:57plus il y avait de sécurité.
00:16:59Voilà.
00:16:59Donc, il faut mettre les moyens.
00:17:01Si on veut mettre fin,
00:17:03déjà, il faut une vraie réponse pénale.
00:17:05Je veux dire,
00:17:06il faut arrêter de tergiverser.
00:17:08Quand un trafic de stupéfiants
00:17:09peut encourir jusqu'à 10 ans,
00:17:11il faut mettre 10 ans.
00:17:13Ce qui, aujourd'hui, de fait,
00:17:14semble quasiment impossible.
00:17:16Exactement.
00:17:18Avec les circonstances atténuantes,
00:17:19excusez-moi,
00:17:20mais la réponse pénale,
00:17:21elle n'est pas là.
00:17:23En tout cas, nous,
00:17:24au niveau d'alliance police nationale,
00:17:25on doit prendre une réponse pénale interne
00:17:27qui dissuade de recommencer.
00:17:28Dans la réalité,
00:17:29ils prennent combien ?
00:17:31C'est selon les affaires.
00:17:34Mais on est très loin des 10 ans.
00:17:36On est très loin des 10 ans.
00:17:39Sylvie,
00:17:39il y a plusieurs histoires
00:17:41concernant des boulangers
00:17:42qui ont été menacés,
00:17:44agressés,
00:17:44notamment à Toulouse,
00:17:45un boulanger qui a été contraint
00:17:46de fermer sa boulangerie
00:17:47à cause du trafic de drogue,
00:17:48toujours.
00:17:49Ça faisait 3 ans
00:17:50que des trafiquants
00:17:51occupaient le parking
00:17:52de sa boulangerie.
00:17:53Occupent, d'ailleurs,
00:17:54encore le parking
00:17:55de sa boulangerie.
00:17:56Et pour tenter
00:17:56de les faire partir,
00:17:57il avait tout tenté.
00:17:58Il avait investi
00:17:59dans une sécurité.
00:18:00Il avait mis des caméras.
00:18:03Bref,
00:18:04tout ce dont on a déjà parlé.
00:18:05Finalement,
00:18:06c'est lui qui a perdu.
00:18:08Est-ce qu'en étendant
00:18:09ce sujet-là,
00:18:10il y a votre cas
00:18:10qui est grave,
00:18:11qui est à Paris,
00:18:12dans le centre de Paris,
00:18:13dans un arrondissement
00:18:14en plus, avec beaucoup
00:18:15de passages initialement.
00:18:17Ce trafic de drogue,
00:18:18il est partout.
00:18:18Rue de Turbigo.
00:18:19Rue de Turbigo.
00:18:20Est-ce que vous vous sentez
00:18:21en danger ?
00:18:23Je suis en danger
00:18:25et je ne suis pas la seule.
00:18:27On est tous en danger.
00:18:28Enfin là,
00:18:29la semaine dernière,
00:18:30mes collègues commerçants
00:18:33se sont vus cambrioler la nuit,
00:18:36des plaques d'égout
00:18:36dans les vitrines.
00:18:38Moi, je n'ai pas vécu ça.
00:18:38Je m'estime heureuse.
00:18:40Mais là, on a quand même
00:18:40eu recrudescence
00:18:41de cambriolage.
00:18:44tous les jours,
00:18:45il y a une vitrine cassée.
00:18:47On est tous en danger.
00:18:48Le magasin Picard
00:18:49a été obligé
00:18:50de prendre un vigile
00:18:51parce qu'ils sont en danger aussi.
00:18:53On est tous en danger.
00:18:54Moi, je suis en danger.
00:18:56Écoutez, le danger,
00:18:57moi, je n'en ai pas peur.
00:18:59Je ne vois pas le danger.
00:19:00Je n'ai pas envie de le voir.
00:19:03Je peux me défendre.
00:19:05En fait, vous craignez davantage
00:19:06pour votre commerce
00:19:07que pour vous-même.
00:19:08Non, mais moi,
00:19:08c'est toute ma vie de travail.
00:19:10C'est toute ma vie de travail
00:19:11qui me fait peur.
00:19:12C'est de perdre ça
00:19:13parce que je n'ai rien d'autre.
00:19:15Moi, j'ai beaucoup investi
00:19:17dans le recrutement,
00:19:19dans les charges.
00:19:20Aujourd'hui,
00:19:219 200 euros de loyer
00:19:22pour être en face
00:19:24du souterrain des Halles.
00:19:25Pendant que les experts
00:19:27expertisent mon fonds de commerce
00:19:29à 4009,
00:19:30il y a un problème.
00:19:32Mon propriétaire
00:19:32est complètement au courant
00:19:34de ce qui se passe.
00:19:35Alors, quand on me dit
00:19:36oui, mais vous n'êtes pas sympa,
00:19:38peut-être que la qualité
00:19:38de vos pains,
00:19:40c'est pour ça
00:19:40que vous n'avez pas de clients,
00:19:41c'est un peu facile aussi.
00:19:43Enfin, je sais ce que je fais.
00:19:44Je suis une passionnée,
00:19:45une professionnelle.
00:19:47Voilà, c'est un peu facile
00:19:48de toujours remettre ça
00:19:49sur la faute des autres,
00:19:50sur la mienne en tout cas.
00:19:52Moi, je veux de la justice.
00:19:53C'est ça que je demande aujourd'hui.
00:19:56Je veux que justice soit faite.
00:19:58Si on ne veut plus de moi
00:19:59dans Paris,
00:20:00ce n'est pas grave.
00:20:01Je peux aller faire mon métier
00:20:02n'importe où.
00:20:04Je veux qu'on trouve
00:20:04une solution,
00:20:06mais je ne veux pas repartir
00:20:07avec zéro
00:20:08pendant que j'ai investi
00:20:09toute ma vie de travail
00:20:10dans ce fonds de commerce.
00:20:13On le disait tout à l'heure,
00:20:15les commerçants de cette rue
00:20:16sont tous victimes
00:20:17de ce trafic de drogue.
00:20:18Est-ce que vous avez songé
00:20:19par exemple à former
00:20:20un collectif,
00:20:20à interpeller peut-être
00:20:22plus haut que la mairie de Paris ?
00:20:23Nous avons créé
00:20:25une association des commerçants.
00:20:27Je suis allée voir
00:20:28tous les commerçants de la rue.
00:20:30J'ai réussi à en mobiliser cinq.
00:20:32Les gens ont peur.
00:20:33Les gens ne veulent pas
00:20:34s'exprimer.
00:20:35Ils ont peur des représailles.
00:20:37Ils ont peur...
00:20:38De quel représailles ?
00:20:39Dans la rue.
00:20:41Dans la rue.
00:20:42Et puis,
00:20:43ils savent que de toute façon
00:20:44la mairie ne fera rien.
00:20:47Enfin voilà,
00:20:47ça ne sert à rien.
00:20:48Mais représailles politiques
00:20:49ou de fait dans la rue
00:20:50comme vient de le dire Alexandre ?
00:20:52Je pense qu'ils ont peur.
00:20:53C'est global.
00:20:54Ils ont peur.
00:20:55Tout simplement.
00:20:56Ils ne se déplacent pas.
00:20:57On fait une pétition.
00:20:58Ils ne la signent pas.
00:20:59Moi, ça me fâche un peu aussi
00:21:01parce que je leur ai expliqué
00:21:03que si on était plusieurs,
00:21:05ça aurait plus d'impact.
00:21:06On a rencontré la mairie
00:21:07il y a quelques mois.
00:21:09Il faut que...
00:21:10Les travaux ont été faits
00:21:11dans ce quartier.
00:21:12Le quartier est magnifique.
00:21:14Le jardin des Halles
00:21:15est magnifique.
00:21:16Bon, même s'il est investi.
00:21:17ce coin de rue Turbigo
00:21:18du 1 au 11,
00:21:20mais c'est tout sauf Paris.
00:21:23Moi, ça fait 10 ans
00:21:24que je demande
00:21:26en face de ma boutique
00:21:27un street art.
00:21:29Franchement,
00:21:30ça a fait son effet partout.
00:21:32On l'envoie partout dans le monde.
00:21:33À Vitry-sur-Seine,
00:21:34il y a des quartiers
00:21:35qui ont été revalorisés
00:21:36grâce à ça.
00:21:37En plus,
00:21:38on a un lieu atypique
00:21:39qui est sombre,
00:21:40qui est tagué
00:21:40tous les quatre matins.
00:21:42La mairie vient repeindre
00:21:43mais le lendemain,
00:21:44c'est retagué.
00:21:44On sait qu'il ne tape pas
00:21:46sur des street art.
00:21:47Il y a moyen
00:21:48de faire quelque chose
00:21:49de magnifique
00:21:49et on me dit
00:21:50oui, mais il faut
00:21:51une commission.
00:21:53Ça va demander 10 ans.
00:21:55Alors,
00:21:56ce qu'on vous propose,
00:21:58vous nous tenez au courant
00:21:59et si ça bouge
00:22:01ou si ça ne bouge pas,
00:22:02vous reprenez contact
00:22:03avec Maude.
00:22:04D'accord.
00:22:05On va suivre
00:22:06votre histoire.
00:22:08Il faut que ça bouge.
00:22:09Mais oui.
00:22:10Or,
00:22:11à un moment,
00:22:12si...
00:22:12Si la porte de la chapelle,
00:22:15ils ont réussi
00:22:15à la saignir.
00:22:16Oui.
00:22:17Alors,
00:22:17pourquoi pas ?
00:22:17Donc,
00:22:18mètre carré par mètre carré,
00:22:20c'est votre
00:22:21l'Open France.
00:22:24C'est ça.
00:22:25Vous allez tenir au courant Maude
00:22:26et puis,
00:22:27on ne lâche pas
00:22:28l'affaire avec vous.
00:22:29Voilà.
00:22:29D'accord.
00:22:30Merci.
00:22:31Pour conclure rapidement,
00:22:31parce qu'on a toujours
00:22:32Mathieu qui est en ligne,
00:22:33Mathieu,
00:22:33le constat est apparemment alarmant.
00:22:36Est-ce que vous,
00:22:36vous pensez qu'on peut
00:22:37s'extraire de cette situation
00:22:38concernant vraiment
00:22:39le tunnel du Crac ?
00:22:40Puisqu'on vous parlait
00:22:41de la colline du Crac,
00:22:41qui faisait référence à la chapelle.
00:22:44Est-ce qu'on peut s'extraire
00:22:44de cette situation,
00:22:46rue Thierbigot,
00:22:46dans le centre de Paris ?
00:22:48En tout cas,
00:22:49nous,
00:22:49on a la détermination
00:22:50pour le faire.
00:22:51On a un gros travail quotidien
00:22:53de la brigade territoriale
00:22:54de contact.
00:22:55Elle est tous les jours
00:22:55sur le forum des Halles.
00:22:58Elle est bien évidemment
00:22:59sensibilisée,
00:23:00bon,
00:23:00elle est là pour sécuriser,
00:23:01mais bien évidemment sensibilisée
00:23:02au trafic de stupéfiants.
00:23:04Il faut juste
00:23:04nous donner les moyens
00:23:06procéduraux
00:23:08et puis avoir
00:23:09une réponse pénale ferme.
00:23:11Donc ça,
00:23:12c'est compliqué,
00:23:13bien sûr,
00:23:13d'une justice.
00:23:13C'est un ordre d'état
00:23:14de nuire les dealers,
00:23:15en fait,
00:23:15tout simplement.
00:23:17Et après,
00:23:18on a un côté
00:23:19pour les consommateurs
00:23:20parce que,
00:23:20j'ai écouté Sylvie
00:23:21et c'est vrai,
00:23:23ces gens-là,
00:23:24les consommateurs
00:23:25sont invisibles.
00:23:26Quelqu'un qui est en manque
00:23:27est prêt à tout
00:23:28pour avoir sa dose.
00:23:30Donc ça veut dire
00:23:30commettre un délit
00:23:33quitte à agresser quelqu'un
00:23:35pour lui voler quelque chose.
00:23:36ou en tout cas,
00:23:38on continue.
00:23:39Je comprends totalement
00:23:40sa situation
00:23:40et je lui dis
00:23:42nous on est là,
00:23:43on ne lâche pas le terrain
00:23:44et on continuera
00:23:47et vraiment,
00:23:48on est déterminés.
00:23:49Et les collègues
00:23:49sont déterminés
00:23:50et ils ne vous lâcheront pas.
00:23:52Vous ne lâchez pas le terrain.
00:23:53Merci à tous les deux.
00:23:55On continuera de suivre
00:23:55cette histoire.
00:23:56Sylvie,
00:23:56on reste en contact,
00:23:57évidemment.
00:23:57Merci Mathieu
00:23:58d'être intervenu
00:23:59sur Sud Radio
00:23:59et vous,
00:24:00chers auditeurs,
00:24:00si vous vous sentez
00:24:01touchés par cette histoire,
00:24:02si vous êtes même concernés,
00:24:04pourquoi pas,
00:24:05si vous nous écoutez
00:24:05du centre de Paris,
00:24:06si vous habitez
00:24:07rue Turbigo,
00:24:08allez appeler le 0826 300 300
00:24:10et apportez-nous
00:24:11votre témoignage.
00:24:12A tout de suite.
00:24:13Sandro Jardin,
00:24:14Sud Radio,
00:24:15parlons vrai.
00:24:16La parole au français
00:24:17et la parole aux pêcheurs
00:24:19aujourd'hui.
00:24:19Alexandre,
00:24:20en 30 ans,
00:24:20la profession a perdu 30%
00:24:22de ses effectifs.
00:24:23Les marins pêcheurs français
00:24:23sont aujourd'hui
00:24:24moins de 13 000.
00:24:26La profession est en danger.
00:24:28Les causes sont nombreuses.
00:24:29On en parle aujourd'hui
00:24:30avec vos invités,
00:24:31Alexandre.
00:24:32On va vous écouter.
00:24:33Vous êtes en ligne.
00:24:35Je vais vous demander
00:24:36d'être absolument cash.
00:24:38Il y a un moment
00:24:39où ça suffit.
00:24:40Votre profession
00:24:41est en train
00:24:42d'être attaquée
00:24:42par tous les bouts.
00:24:44La loi qui se profile,
00:24:46la PPE 3,
00:24:47on va lutter comme des fous
00:24:48pour qu'elle ne passe pas
00:24:49parce que cette multiplication
00:24:51des éoliennes
00:24:52est en train
00:24:52de grignoter,
00:24:54de dévorer
00:24:55vos territoires de pêche.
00:24:58Est-ce que vous...
00:24:59Je ne sais pas
00:24:59qui on a en ligne.
00:25:00Alors,
00:25:00je vais vous présenter
00:25:01nos invités
00:25:02qui sont en ligne
00:25:03parce qu'effectivement,
00:25:04David Le Quintrec,
00:25:04pour l'instant,
00:25:05ne capte pas.
00:25:05Qui est le président
00:25:06du syndicat professionnel
00:25:09de l'UFPA.
00:25:10Absolument.
00:25:11Je sais qu'il est en mer.
00:25:13Il est en train
00:25:13de se rapprocher des côtes.
00:25:15On a trois personnes.
00:25:15Michel Caligari,
00:25:17patron pêcheur
00:25:18à Gruissant.
00:25:19Guillaume Lenoir,
00:25:20patron pêcheur
00:25:21à Grandville.
00:25:21Pardon.
00:25:22Guillaume Lenoir,
00:25:23patron pêcheur
00:25:23à Grandville.
00:25:24Et Pascal Papillon,
00:25:25patron pêcheur
00:25:26dans la Manche.
00:25:27Ce qui veut dire
00:25:28qu'en ce moment,
00:25:29toutes les façades
00:25:30maritimes
00:25:31sont en train
00:25:31de s'unir
00:25:32pour ne pas mourir.
00:25:37Michel,
00:25:37vous êtes là ?
00:25:39Oui,
00:25:39je vous écoute.
00:25:40Bonjour à tous les auditeurs.
00:25:41Bonjour à tous.
00:25:42Est-ce que vous êtes
00:25:43à terre
00:25:43ou vous êtes en mer ?
00:25:46Non,
00:25:46je suis rentré là.
00:25:48Vous êtes rentré
00:25:49de mer ce matin.
00:25:50Qu'est-ce que vous avez besoin
00:25:52de faire comprendre
00:25:52aux Français ?
00:25:53Je dis ça parce que
00:25:54pourquoi je vous ai posé
00:25:55la question
00:25:55est-ce que vous êtes
00:25:56à terre ou en mer ?
00:25:57C'est que c'est très compliqué
00:25:58pour une profession
00:25:58de gagner sa vie
00:26:00en étant par définition
00:26:02en mer
00:26:03et de se battre
00:26:04et ça se passe à terre.
00:26:06Qu'est-ce que vous voulez
00:26:07que les Français
00:26:07entendent ?
00:26:09Dans quel monde
00:26:10de fou
00:26:10la société française,
00:26:12l'État français
00:26:13est en train
00:26:13de vous entraîner ?
00:26:15Alors,
00:26:16on va commencer
00:26:17par deux petits
00:26:18exemples concrets.
00:26:19Oui.
00:26:20On a quand même
00:26:21des éoliennes
00:26:22qui sont implantées
00:26:23contre la vie
00:26:24des pêcheurs.
00:26:26Aujourd'hui,
00:26:28par un biais simple
00:26:30que les gens
00:26:31vont comprendre,
00:26:32soit on est
00:26:34pour les éoliennes
00:26:35et on prend l'argent
00:26:36des éoliennes
00:26:36et on travaille
00:26:37pour eux,
00:26:38soit sinon
00:26:39on manifeste
00:26:39contre ça
00:26:40et on finit
00:26:41avec des amendes
00:26:41des hauts tribunals
00:26:42avec des interdictions
00:26:43de manifester.
00:26:45Voilà.
00:26:45C'est aussi violent ?
00:26:47C'est du chantage,
00:26:49ni plus ni moins.
00:26:50C'est du chantage
00:26:50de soit vous prenez
00:26:51l'argent
00:26:51et vous vous taisez,
00:26:53soit sinon
00:26:53vous avez la pression
00:26:54de l'État
00:26:57sur vous,
00:26:57tout simplement.
00:26:59Et ça veut dire
00:26:59que le poisson
00:27:01de qualité,
00:27:02je pense à tous
00:27:03nos auditeurs,
00:27:04va se raréfier,
00:27:05plus vous allez
00:27:06disparaître,
00:27:07au profit
00:27:07d'une pêche industrielle.
00:27:09C'est ça ?
00:27:10Tout à fait.
00:27:11Et en même temps,
00:27:12il faut savoir
00:27:13que les éoliennes
00:27:14sont implantées
00:27:15sur des lieux
00:27:15de ponte.
00:27:17Donc j'en prends
00:27:17pour exemple
00:27:18les lieux de ponte
00:27:18des sols
00:27:20qui sont aussi
00:27:21en danger
00:27:21à cause de ces
00:27:23implantations
00:27:23d'éoliennes.
00:27:24La sole est un poisson
00:27:25que tout le monde connaît,
00:27:26que tout le monde
00:27:27souhaite réconsommer
00:27:28au quotidien
00:27:29ou au moins
00:27:30dans sa semaine.
00:27:32Et elle est
00:27:32en très grand danger
00:27:33puisqu'on lui coupe
00:27:35la route
00:27:35de sa migration,
00:27:36si vous voulez,
00:27:37en Méditerranée française,
00:27:38un projet éolien
00:27:39de 100 kilomètres
00:27:40de côte
00:27:41à terme
00:27:43va couper
00:27:44la reproduction
00:27:45de la sole,
00:27:46si vous voulez,
00:27:46puisqu'elle est dans des fonds
00:27:48intermédiaires
00:27:49ces éoliennes.
00:27:50Vous êtes en train
00:27:51de dire qu'au nom
00:27:52de l'écologie,
00:27:53on est en train
00:27:53de foutre
00:27:53en l'air la nature.
00:27:56Complètement.
00:27:57Complètement.
00:27:57C'est ça.
00:27:58C'est exactement ça.
00:27:59Alors,
00:28:00Michel,
00:28:01on va vous reprendre.
00:28:02Je veux bien
00:28:03sur ce point précis
00:28:04la question
00:28:04des éoliennes,
00:28:06les réactions
00:28:07d'autres pêcheurs
00:28:09qui sont en ligne.
00:28:11Bien sûr.
00:28:11Par exemple,
00:28:12Guillaume Lenoir,
00:28:12bonjour.
00:28:13Oui.
00:28:14Oui, bonjour.
00:28:16Vous êtes pas de pêcheur ?
00:28:16Moi, je suis en manche,
00:28:17oui.
00:28:18Oui.
00:28:19On vous écoute.
00:28:20Qu'est-ce que vous vivez ?
00:28:21À Grandville, oui.
00:28:22À Grandville, c'est ça.
00:28:23Est-ce que vous aussi,
00:28:24vous êtes impacté
00:28:24par ce même problème
00:28:25des éoliennes
00:28:26ou est-ce que c'est
00:28:26tout à fait autre chose ?
00:28:29Alors, nous,
00:28:29on est moins impacté
00:28:30pour l'instant,
00:28:31je dirais,
00:28:32par les éoliennes,
00:28:33mais ça peut venir.
00:28:35Nous,
00:28:35on a été très impacté
00:28:36par les négociations.
00:28:39On est juste en face
00:28:40des îles anglo-normandes.
00:28:43On s'est rendu compte
00:28:44de la nullité
00:28:46de notre État
00:28:47à nous défendre.
00:28:47Donc, c'est la concurrence
00:28:49des loyales, là ?
00:28:50Non, c'est qu'on se rend compte
00:28:53qu'en fait,
00:28:54tout est fait
00:28:54pour nous faire disparaître.
00:28:56Je vais vous dire
00:28:56franchement,
00:28:57je pense qu'on forme
00:28:58des gens dans l'administration
00:29:00en fait pour nous détruire
00:29:02au lieu de nous soutenir.
00:29:04Et pour moi,
00:29:04l'administration,
00:29:05elle est là
00:29:05pour faire développer
00:29:06les entreprises,
00:29:08pas les enfoncer.
00:29:09Mais c'est-à-dire concrètement,
00:29:11vous nous dites
00:29:11que le problème,
00:29:12c'est le fait
00:29:13que vous soyez
00:29:13à proximité
00:29:14des côtes anglaises.
00:29:17Qu'est-ce qui se passe,
00:29:18en fait ?
00:29:18Il y a un problème
00:29:19de commerce,
00:29:20de négociation,
00:29:21de droit ?
00:29:23Qu'est-ce qui se passe,
00:29:24concrètement ?
00:29:24Avant,
00:29:25on avait eu un traité
00:29:27qui s'appelait
00:29:27les accords
00:29:28de la baie de Grandville,
00:29:30qui ont été abolis
00:29:31avec le Brexit.
00:29:34Les îles anglo-normandes
00:29:35ont profité de ça
00:29:36pour faire abolir
00:29:38le traité
00:29:38de la baie de Grandville.
00:29:40Et quand vous voyez
00:29:40qu'une île
00:29:41qui fait
00:29:42je ne sais plus
00:29:43combien d'habitants exactement,
00:29:44l'État français
00:29:45n'a même pas été capable
00:29:47de nous défendre
00:29:47sur nos droits de pêche
00:29:49historiques.
00:29:51Est-ce que ça veut dire
00:29:52que si dans
00:29:53ces circonstances,
00:29:56la loi
00:29:57qu'on appelle
00:29:57la PPE 3
00:29:59sur l'énergie,
00:30:00tout à coup,
00:30:01si la semaine prochaine
00:30:02le décret passe,
00:30:03ça veut dire
00:30:04que vous aurez
00:30:05en plus
00:30:05la question
00:30:06des éoliennes
00:30:07à affronter ?
00:30:10Tout à fait,
00:30:11oui.
00:30:12Tout à fait.
00:30:12Donc,
00:30:13pour moi,
00:30:14ça veut dire
00:30:15qu'on veut faire
00:30:15maurice
00:30:16dans notre profession.
00:30:17Et moi,
00:30:18je suis vachement touché
00:30:19par ça
00:30:19parce que j'estime
00:30:20que j'ai toujours travaillé,
00:30:23j'ai toujours payé
00:30:23des impôts.
00:30:25Je n'ai pas bien vu
00:30:25que quelqu'un
00:30:26n'a jamais rien foutu.
00:30:28Moi,
00:30:28je suis très touché
00:30:29et en fait,
00:30:30c'est notre propre gouvernement,
00:30:32propre représentant,
00:30:33qui nous enfonce.
00:30:35On va vous reprendre en ligne.
00:30:39Je voudrais qu'on donne la parole
00:30:40à Pascal Papillon
00:30:41qui est avec nous.
00:30:41Pascal Papillon
00:30:42pour réagir
00:30:43à ce que vient de dire
00:30:44Guillaume Lenoir.
00:30:44Est-ce que vous avez le sentiment
00:30:46vous aussi
00:30:46que votre métier
00:30:47est en voie de disparition
00:30:49et qu'on veut faire
00:30:49mourir votre profession
00:30:51comme vient de le dire
00:30:52Guillaume Lenoir ?
00:30:53C'est marrant
00:30:54parce que j'écoutais
00:30:55justement
00:30:56mes deux collègues
00:30:57et on a le même problème
00:30:58et d'ailleurs,
00:30:59nous,
00:31:00on venait pêcher
00:31:00beaucoup sur Grandville
00:31:02puisque c'est bon,
00:31:04c'est le peur d'origine
00:31:05qu'on avait
00:31:06et on ne peut plus y aller
00:31:08avec toutes ces histoires
00:31:09de Brexit.
00:31:10On a perdu tous
00:31:10nos droits de pêche
00:31:11et ça s'amplifie
00:31:12parce qu'en fait,
00:31:13du coup,
00:31:13eux qui sont restés
00:31:14ne vont plus avoir
00:31:15le droit de pêcher.
00:31:16mais on a le même problème
00:31:17chez nous
00:31:19par rapport aux éoliennes,
00:31:20aux champs éoliens
00:31:21en baie de Seine.
00:31:23Donc nous,
00:31:23on se trouve
00:31:24à la pointe
00:31:26est du Cotentin.
00:31:28Donc on travaille
00:31:29dans l'est,
00:31:29toute la baie de Seine
00:31:30allait jusqu'au Havre
00:31:31et on a protégé
00:31:33depuis 15-20 ans
00:31:34environ
00:31:35la coquille Saint-Jacques
00:31:36en faisant,
00:31:38en agrandissant
00:31:40la taille
00:31:41qui est de 10-2
00:31:42en européenne.
00:31:44On est passé à 11
00:31:45pour être sûr
00:31:45qu'elle est reproduite
00:31:46au moins une fois.
00:31:47On a fait des quotas,
00:31:48des jours de pêche,
00:31:49des heures.
00:31:50En gros,
00:31:50vous avez fait
00:31:50ce qu'il fallait.
00:31:51Ouais, ouais, ouais,
00:31:52on est des bons écolos
00:31:54et tout ça,
00:31:57aujourd'hui,
00:31:58ça porte ses fruits.
00:31:59C'est vrai,
00:31:59on a de la marchandise.
00:32:01Par contre,
00:32:01maintenant,
00:32:01on va nous implanter
00:32:02un champ éolien
00:32:04en plein centre
00:32:05de tout ça,
00:32:07tout ce que nous,
00:32:08on a préservé.
00:32:09Je ne pense pas
00:32:10que ce soit écologique.
00:32:11C'est complètement dingue.
00:32:13D'autant plus
00:32:13que les gens
00:32:14qui nous écoutent,
00:32:15il faut savoir
00:32:15que ces éoliennes
00:32:16sont subventionnées.
00:32:18Donc,
00:32:18en réalité,
00:32:19ce sont des prix garantis
00:32:20que les auditeurs
00:32:21vont payer
00:32:22sur leur facture
00:32:24d'électricité
00:32:24qui va monter.
00:32:25Et d'ailleurs,
00:32:26si vous voulez réagir,
00:32:270826 300 300,
00:32:29on se retrouve
00:32:30dans un petit instant.
00:32:31Messieurs,
00:32:31restez bien avec nous.
00:32:32à tout de suite.
00:32:33Sud Radio,
00:32:34midi 14h,
00:32:35la parole au français,
00:32:37Alexandre Jardin.
00:32:38La parole au français
00:32:39avec Alexandre Jardin.
00:32:40On est ensemble
00:32:40jusqu'à 14h,
00:32:410826 300 300.
00:32:43Si vous souhaitez réagir,
00:32:45nous sommes en direct
00:32:45avec Michel Caligari,
00:32:46Guillaume Lenoir
00:32:47et Pascal Papillon,
00:32:48tous les trois
00:32:49patrons pêcheurs.
00:32:50On parle de l'impact
00:32:51concret des éoliennes,
00:32:52du partage des eaux
00:32:52internationales,
00:32:54de l'autorisation
00:32:54de quotas,
00:32:56enfin,
00:32:56tous ces sujets
00:32:56qui aujourd'hui
00:32:57les mettent en danger.
00:32:58Michel Caligari,
00:33:00qu'est-ce que vous attendez
00:33:00concrètement
00:33:01de cette émission ?
00:33:03Moi,
00:33:03ce que j'attends,
00:33:04si vous voulez,
00:33:05c'est que chaque français
00:33:06a ses problèmes,
00:33:07mais aujourd'hui,
00:33:08les pêcheurs
00:33:08en ont encore plus,
00:33:10je dirais,
00:33:11comme tout artisan
00:33:12qui se respecte.
00:33:14Moi,
00:33:14en fait,
00:33:15ce que je voudrais,
00:33:15c'est que les gens
00:33:16sortent de chez eux
00:33:18et disent leur mécontentement
00:33:20ou tout du moins
00:33:21le montrent
00:33:22et adhèrent au gueux,
00:33:24si vous voulez,
00:33:24qu'ils adhèrent au gueux
00:33:25parce que,
00:33:26justement,
00:33:27avec Alexandre Jardin,
00:33:28on va avancer,
00:33:30les choses avancent
00:33:30avec lui.
00:33:32Alors,
00:33:32pour l'instant,
00:33:33c'est en train de prendre.
00:33:35On ne souhaite qu'une chose,
00:33:36c'est que pouvoir être unis
00:33:38avec l'UFPA
00:33:39et M. Le Quintrec,
00:33:41notre président,
00:33:42et Jean-Vincent Chantreau,
00:33:43qui est aussi
00:33:43notre secrétaire général,
00:33:45que les choses avancent
00:33:46pour tous les français,
00:33:47pour tous les pêcheurs.
00:33:49J'ai démarré dans ce métier
00:33:50il y a 26 ans,
00:33:51on était 25 000,
00:33:52aujourd'hui,
00:33:53on est 13 000,
00:33:54jusqu'à quand l'État
00:33:55va nous détruire
00:33:56les institutions de l'État
00:33:58nous détruisent,
00:33:59comme on dit nos collègues.
00:34:00On voudrait avoir
00:34:02un soutien,
00:34:03l'opinion
00:34:03est en faveur
00:34:04des pêcheurs.
00:34:05Oui,
00:34:06les gens,
00:34:06quand je les vois sur le quai,
00:34:08nous disent
00:34:08courage,
00:34:09et on n'a qu'une chose
00:34:12en tête,
00:34:12c'est la fierté,
00:34:13la fierté de faire
00:34:14un autre métier,
00:34:15mais qu'on nous laisse
00:34:15faire tranquille,
00:34:16comme les agriculteurs,
00:34:17comme tous ces gens
00:34:18de la coordination gruelle,
00:34:20si vous voulez.
00:34:20Voilà ce qu'on veut.
00:34:21Alors,
00:34:22il y aura deux temps
00:34:23de mobilisation,
00:34:24puisque l'ensemble
00:34:26des façades maritimes,
00:34:27aujourd'hui,
00:34:28est en train
00:34:28de se mobiliser.
00:34:29En fait,
00:34:30votre profession
00:34:30ne veut pas mourir.
00:34:32Et le 18,
00:34:33à Boulogne,
00:34:35moi,
00:34:35je serai parmi vous,
00:34:36je ferai des sons
00:34:37pour Sud Radio,
00:34:38le 29,
00:34:39également,
00:34:40à Cherbourg,
00:34:41je serai aussi
00:34:41avec vous.
00:34:43C'est un des fondamentaux
00:34:45de notre identité,
00:34:46notre pêche.
00:34:47Donc,
00:34:48on va essayer
00:34:49de vous donner la parole,
00:34:51mais je voudrais
00:34:51que vous expliquiez
00:34:52très bien
00:34:53dans quelle précarité
00:34:55est-ce que c'est vous
00:34:55ou peut-être
00:34:56le pêcheur suivant ?
00:34:58Michel Caligari,
00:34:59par exemple.
00:35:00La précarité incroyable
00:35:02de votre métier
00:35:03avec le système
00:35:04des quotas de pêche.
00:35:05Comment ça marche,
00:35:06les quotas ?
00:35:06Est-ce que vous êtes sûr
00:35:07de pouvoir,
00:35:08l'année prochaine,
00:35:09dans deux ans,
00:35:10encore exercer votre métier ?
00:35:13D'abord Michel,
00:35:13et puis ensuite,
00:35:14Guillaume Lenoir
00:35:14et Pascal Papillon,
00:35:15vous répondrez
00:35:16tout à l'heure
00:35:16si vous êtes d'accord.
00:35:17Je préfère laisser
00:35:19la parole à mes collègues.
00:35:20La Méditerranée
00:35:21étant très peu concernée
00:35:22par ce type
00:35:23de problème-là,
00:35:25moi je ne suis pas
00:35:26du tout compétent
00:35:26là-dessus.
00:35:27D'accord.
00:35:28Alors Guillaume Lenoir,
00:35:29peut-être ?
00:35:31Moi je suis
00:35:32administrateur
00:35:33aussi à l'OP
00:35:34de Normandie.
00:35:37La complexité
00:35:39de plus en plus,
00:35:40on va parler,
00:35:41admettons,
00:35:41du macro
00:35:42comme cette année,
00:35:44en fait,
00:35:44tous les quotas
00:35:45ont été divisés,
00:35:46c'est parti plutôt,
00:35:49les quotas sont partis
00:35:50aux Norvégiens
00:35:50la plupart.
00:35:52On se rend compte
00:35:53que la flottille industrielle
00:35:57reprend tous les quotas.
00:35:58En fait,
00:35:58c'est ce qui ne pas
00:35:58que les Hollandais
00:35:59s'emparent de la mer
00:36:01de la Manche,
00:36:02il faut dire la vérité.
00:36:04Alors nous,
00:36:04on a la chance
00:36:05pour l'instant
00:36:06d'avoir la copie Saint-Jacques
00:36:08qui nous...
00:36:09Qui vous sauve ?
00:36:11On vit là-dessus,
00:36:11en fait,
00:36:12on vit,
00:36:12mais c'est fragile.
00:36:14Pascal Papillon,
00:36:16tout à l'heure,
00:36:16Michel Caligari
00:36:17parlait du soutien
00:36:18des Français.
00:36:19Comment on fait
00:36:20pour sensibiliser
00:36:21les Français
00:36:21à consommer mieux,
00:36:22à consommer Français ?
00:36:24Pascal Papillon ?
00:36:28Oui, oui, oui, oui.
00:36:29Oui, oui,
00:36:30parce qu'on a du beau poisson,
00:36:31c'est du poisson frais.
00:36:32Mais le souci,
00:36:35comme c'était dit tout de suite,
00:36:37c'est que les quotas,
00:36:39les gens ne savent pas
00:36:42la situation,
00:36:43ne connaissent pas la situation,
00:36:44c'est qu'on dit
00:36:44le quota de seul est atteint,
00:36:47la seule est fermée.
00:36:48Pour tout le monde,
00:36:50c'est super pour la ressource.
00:36:52Mais en fait,
00:36:52le problème,
00:36:53c'est que c'est fermé
00:36:54pour le Français,
00:36:55mais vous voyez
00:36:55les bateaux étrangers
00:36:56qui pêchent
00:36:57en face de chez nous.
00:36:58Donc en fait,
00:36:58ce n'est pas pour la ressource.
00:37:00Il est là le problème.
00:37:01Le problème,
00:37:02c'est qu'admettons
00:37:04qu'on mette en jachère
00:37:05certains secteurs
00:37:06pour préserver.
00:37:09Ce serait très bien.
00:37:10Mais ce n'est pas le cas.
00:37:11C'est les autres
00:37:12qui pêchent devant nous
00:37:12parce que les quotas français
00:37:14sont partis à l'étranger.
00:37:16Il est là le souci.
00:37:17Ça veut donc dire
00:37:18que votre profession
00:37:21n'est absolument pas régulée
00:37:22par les professionnels.
00:37:24Mais entièrement
00:37:24par les administrations.
00:37:27Tout à fait.
00:37:28Tout à fait.
00:37:29Tout à fait.
00:37:30Et quand nous,
00:37:31on parle de nos problèmes,
00:37:32en fait,
00:37:32on nous rit au nez.
00:37:33Et on nous inflige
00:37:35de plus en plus
00:37:36de sécurité
00:37:38sur les bateaux.
00:37:38Enfin,
00:37:39tout ce qu'on veut,
00:37:39on nous prend
00:37:40pour des imbéciles
00:37:41parce qu'en fait,
00:37:42on a toujours entretenu
00:37:43nos bateaux
00:37:43et c'est de pire en pire.
00:37:45Et l'administratif,
00:37:47un papier pour ci,
00:37:48un papier pour ça.
00:37:49Mais nous,
00:37:50on n'a pas été fait
00:37:52pour la paperasse,
00:37:54pour l'informatique.
00:37:56Nous,
00:37:56on a été fait pour travailler.
00:37:57Qu'on nous laisse travailler
00:37:58en paix
00:37:58et qu'on simplifie les choses
00:38:00et que les gens
00:38:00qui,
00:38:02aujourd'hui,
00:38:02nous infligent
00:38:03un tas de choses
00:38:04lors des contrôles,
00:38:06de visites,
00:38:06de sécurité,
00:38:07tout ça,
00:38:08reprennent leur place
00:38:09parce que leur place,
00:38:11c'est de nous aider
00:38:11et non pas
00:38:12de nous mettre
00:38:13des bâtons dans les roues.
00:38:14Il est là le problème.
00:38:15En fait,
00:38:16ce que vous nous expliquez
00:38:17depuis le début
00:38:18de cette émission,
00:38:19c'est que le problème,
00:38:20c'est de fait
00:38:20l'État français
00:38:21qui ne réagit pas,
00:38:22qui ne vous protège pas,
00:38:23qui vous met en danger.
00:38:24Et qui sur-administre.
00:38:26Qui sur-administre.
00:38:27Aujourd'hui,
00:38:28vous souhaiteriez
00:38:28leur adresser ce message.
00:38:29Est-ce qu'il y a une façon
00:38:30pour vous aussi
00:38:31plus concrète
00:38:31de peut-être rencontrer
00:38:32certains responsables d'État ?
00:38:35Par exemple,
00:38:36le 10 septembre
00:38:36aurait pu être
00:38:37une espèce d'outil
00:38:38pour dire les choses,
00:38:40pour crier les choses.
00:38:41Est-ce que vous avez fait partie
00:38:42de tous ceux
00:38:44qui se sont mobilisés ou non ?
00:38:45Est-ce qu'il y a des syndicats
00:38:46qui portent votre parole ?
00:38:47Quel est votre moyen
00:38:48aujourd'hui
00:38:48de vous adresser
00:38:49aux gouvernants
00:38:50et aux personnes responsables
00:38:51de tout ça ?
00:38:53Eh bien, justement,
00:38:54il n'y a pas de moyens.
00:38:55En fait,
00:38:56le truc,
00:38:56il est là.
00:38:57C'est qu'il n'y a pas de moyens.
00:38:58Et c'est pour ça
00:38:59que l'UFAP...
00:39:01L'UFPA, pardon.
00:39:06Commence à prendre
00:39:07et j'espère que ça va prendre
00:39:08de plus en plus.
00:39:09Peut-être qu'on aura
00:39:10au moins une voix.
00:39:11Parce qu'actuellement,
00:39:12on n'est pas entendu
00:39:13par personne.
00:39:14Tout le monde s'en fiche.
00:39:16Allez,
00:39:17le 18 à Boulogne,
00:39:19il y aura une grosse
00:39:19mobilisation des pêcheurs.
00:39:22Il faut à tout prix
00:39:23que la société soit avec vous.
00:39:25C'est notre qualité de vie.
00:39:27C'est notre manière
00:39:28de nous nourrir.
00:39:29Je rappelle que
00:39:30ce n'est pas un acte
00:39:31anodin de se nourrir.
00:39:33Nous sommes ce que nous mangeons.
00:39:35Si on mange des saloperies,
00:39:37notre civilisation
00:39:38se pète la gueule.
00:39:39Il nous arrive
00:39:40des saloperies.
00:39:41Oui, il nous arrive
00:39:41des saloperies.
00:39:45Devant moi,
00:39:46notre boulangère
00:39:48de la rue de Turbigo
00:39:49écoute.
00:39:50Et ce qui est très touchant
00:39:51dans tous vos métiers,
00:39:52c'est que vous êtes
00:39:53les métiers fondamentaux.
00:39:55Puisque vous...
00:39:57On mange grâce à vous.
00:39:59On oublie la base.
00:40:00Oui, on oublie la base.
00:40:01Donc vous protéger,
00:40:02c'est nous protéger.
00:40:04Et lors d'une réunion
00:40:08de pêcheurs,
00:40:09j'avais été extrêmement frappé
00:40:10de découvrir
00:40:11l'instabilité professionnelle
00:40:15qui est la vôtre
00:40:15avec le système des quotas.
00:40:16C'est-à-dire que
00:40:17pour discuter avec un banquier,
00:40:18comment on fait
00:40:19si on ne sait pas
00:40:20si on pourra pêcher
00:40:21l'année prochaine
00:40:22ou dans deux ans ?
00:40:23Mais si avec les quotas,
00:40:25il y a les autorisations de pêche,
00:40:26il y a les licences,
00:40:27il y a un tas de choses.
00:40:29Mais les gens
00:40:30ne se rendent pas compte
00:40:31de tous les problèmes
00:40:32qu'on a
00:40:32pour pouvoir travailler.
00:40:34En fait,
00:40:34on se bat pour travailler
00:40:36aujourd'hui.
00:40:37On va vous soutenir.
00:40:40Moi,
00:40:40j'aurais voulu rebondir
00:40:41là-dessus
00:40:42parce que c'est vrai
00:40:43que le quota
00:40:44pour la Méditerranée
00:40:45et pour les chalutiers,
00:40:47il y a un plan
00:40:47Westmed
00:40:48qui s'appelle,
00:40:49donc un plan restrictif.
00:40:51Et en fait,
00:40:52il n'y a pas de quota
00:40:53sur le volume
00:40:54de poissons pêchés,
00:40:55il y a un quota
00:40:55sur le nombre de jours.
00:40:57Donc si les bateaux
00:40:58font moins de 24 mètres,
00:41:00ils ont le droit
00:41:02de sortir 160 jours
00:41:04par an.
00:41:05Et s'ils font plus
00:41:06de 24 mètres,
00:41:07ils ont le droit
00:41:07de sortir 190 jours
00:41:08par an.
00:41:09C'est-à-dire que
00:41:10ce sont des gens
00:41:11qui sont à peine rentables,
00:41:12si vous voulez.
00:41:13On va être obligés.
00:41:15Je suis désolé,
00:41:16on va être obligés
00:41:17de vous couper.
00:41:20J'en ai un peu honte.
00:41:20En tout cas,
00:41:22on continue de vous suivre,
00:41:23on vous rappellera
00:41:24et on suivra bien sûr
00:41:25tout ce qui se passe en mer.
00:41:26Merci beaucoup
00:41:27Michel Calégari,
00:41:28Guillaume Lenoir
00:41:29et Pascal Papillon.
00:41:30Merci Sylvie
00:41:31qui est restée avec nous
00:41:32dans ce studio,
00:41:33qui avait écouté
00:41:33nos patrons pêcheurs.
00:41:35Et puis,
00:41:35chers auditeurs,
00:41:36si vous aussi
00:41:36vous vous sentez concernés
00:41:37par tout ça,
00:41:37si vous avez envie
00:41:38de soutenir nos pêcheurs,
00:41:39appelez le 0826 300 300,
00:41:42on vous donne la parole.
00:41:43Et dans un instant,
00:41:44on retrouve notre invité,
00:41:45votre invité,
00:41:45Alexandre Jardin,
00:41:46le député socialiste
00:41:48de l'Essonne.
00:41:48Jérôme Guedj,
00:41:49à tout de suite.
00:41:50Sud Radio,
00:41:51midi 14h,
00:41:53la parole au français,
00:41:54Alexandre Jardin.
00:41:56C'est l'heure
00:41:56de votre grand entretien
00:41:57avec le député socialiste
00:41:59Jérôme Guedj
00:42:00et cette question
00:42:00presque métaphysique,
00:42:02la gauche a-t-elle
00:42:03un avenir face
00:42:03à la radicalisation
00:42:04de ses propres idées
00:42:05face à l'extrême gauche ?
00:42:07Alexandre,
00:42:07vous avez peut-être
00:42:07vous-même un avis
00:42:08sur la question ?
00:42:10L'avis,
00:42:12il est simple.
00:42:13Sociologiquement,
00:42:14nous avons une partie
00:42:14du pays qui est à droite
00:42:15et une partie qui est à gauche,
00:42:17émotionnellement.
00:42:18Historiquement,
00:42:19familialement,
00:42:20j'allais dire.
00:42:21Est-ce que,
00:42:22s'il n'y a plus de traduction
00:42:23dans les urnes
00:42:24de ces sincérités,
00:42:27parce que ce sont
00:42:27des sincérités,
00:42:29si elles ne parviennent pas
00:42:30et qu'elles sont confisquées
00:42:31par des manipulations
00:42:33et des radicalisations,
00:42:34je ne vois pas bien
00:42:35qui va gouverner la France.
00:42:37Or,
00:42:37il faut qu'à un moment,
00:42:38un peuple soit connecté
00:42:39à ses élites politiques
00:42:41et c'est vrai
00:42:42que le parcours
00:42:43de Jérôme Guedj,
00:42:43moi,
00:42:44me va toujours toucher
00:42:44parce que,
00:42:46d'abord,
00:42:48il est enraciné
00:42:49dans de l'action
00:42:50en banlieue,
00:42:51donc connecté
00:42:51réellement au terrain
00:42:52et il y a toujours eu,
00:42:54chez cet homme,
00:42:56une volonté
00:42:57d'être absolument
00:42:58réglo-éthiquement.
00:42:59et au moment
00:43:00où on a vu
00:43:01tous les dérapages
00:43:02d'antisémitisme
00:43:02invraisemblables
00:43:04avec l'EFI,
00:43:05j'ai vu une droiture
00:43:07chez lui
00:43:07et je suis particulièrement
00:43:10touché par ça
00:43:11parce que,
00:43:12moi, familialement,
00:43:13j'ai un grand-père
00:43:13qui était directeur
00:43:14de cabinet de Pierre Laval,
00:43:16donc qui était aux affaires
00:43:17au moment des grandes rafles
00:43:18en 1942-1943.
00:43:20Donc,
00:43:20quand on parle
00:43:21d'antisémitisme meurtrier
00:43:22en France,
00:43:23familialement,
00:43:24je sais ce que c'est.
00:43:25Et donc,
00:43:27moi,
00:43:28je pensais
00:43:28qu'on en avait terminé
00:43:29avec ce truc sordide,
00:43:31absolument glauque,
00:43:32qui n'a rien à voir
00:43:33avec la France
00:43:34et qu'on allait être
00:43:36un peuple
00:43:36qui allait se tenir bien.
00:43:38Et quand j'ai vu
00:43:40que Jérôme Gage
00:43:41était absolument
00:43:42clair à gauche,
00:43:44recadré,
00:43:46ça m'a plu.
00:43:48Ça m'a plu,
00:43:49cette forme de courage
00:43:50parce qu'à un moment,
00:43:51on ne peut pas vivre
00:43:52dans une époque de merde,
00:43:53pardon,
00:43:54mais à un moment,
00:43:56on doit rester
00:43:56des grands citoyens,
00:43:57on doit être capable
00:43:58de s'affronter
00:43:59lorsqu'on n'est pas d'accord,
00:44:01mais dans une forme
00:44:01de dignité.
00:44:03Qu'est-ce que ça coûte,
00:44:04ce genre de mise au clair ?
00:44:07Qu'est-ce que ça coûte ?
00:44:09Alexandre parlait
00:44:11à l'instant
00:44:11du courage,
00:44:12je ne sais pas si c'est
00:44:12du courage,
00:44:13moi,
00:44:13celui que je revendique,
00:44:14c'est le courage
00:44:14de la nuance.
00:44:16Ça me fait penser
00:44:17à un livre
00:44:17de Jean Birnbaum
00:44:18qui porte ce titre
00:44:19et dans lequel
00:44:20il y a cette phrase
00:44:20où il dit
00:44:21dans les périodes
00:44:21de brutalisation
00:44:22où la mauvaise foi
00:44:24dispute à la haine,
00:44:25le discours qu'il faut tenir
00:44:27est celui qui vous met
00:44:28tout le monde à dos.
00:44:30Je ne dis pas
00:44:31que je cherche
00:44:31à faire ça,
00:44:32mais en tous les cas,
00:44:32je m'astreins
00:44:33à ne pas céder
00:44:34à la facilité
00:44:36qui consiste
00:44:37à camper
00:44:39des positions
00:44:40les plus radicales
00:44:42en se disant
00:44:42que ce sont elles
00:44:43qui vont être entendues,
00:44:44qui parfois flattent
00:44:45les bas instincts,
00:44:47s'éloignent
00:44:48d'une forme
00:44:49de,
00:44:50je ne veux pas dire
00:44:50de rationalité,
00:44:51mais en tous les cas
00:44:52de sincérité
00:44:54dans les choses
00:44:55qui sont dites,
00:44:56parfois même
00:44:56tout simplement
00:44:57dans le rapport
00:44:57à la vérité,
00:44:58bref,
00:44:58la période
00:44:59est aux excès
00:45:00et aux outrances.
00:45:01Alors quand je dis ça,
00:45:01on me dit
00:45:01ça y est,
00:45:02il devient modéré,
00:45:03moi je ne revendique
00:45:04pas une modération,
00:45:05je revendique juste
00:45:05la politique
00:45:06comme l'espace
00:45:07de la dispute apaisée,
00:45:08c'est-à-dire
00:45:08d'un endroit
00:45:08dans lequel
00:45:09on peut avoir
00:45:10des idées
00:45:11bien trempées,
00:45:13mais on les confronte
00:45:14dans le cadre
00:45:15qui est celui
00:45:15démocratique,
00:45:16de l'élection,
00:45:18de la mobilisation,
00:45:19de la manifestation,
00:45:20etc.,
00:45:20mais où
00:45:20on n'est pas là
00:45:21à discréditer,
00:45:23délégitimer
00:45:23la parole
00:45:24de l'adversaire
00:45:24ou du contradicteur,
00:45:26à se conforter,
00:45:28vous savez,
00:45:29dans des zones
00:45:29où on ne parle
00:45:30qu'avec des gens
00:45:30qui pensent comme vous.
00:45:31Alors les réseaux sociaux,
00:45:32tout ça,
00:45:32ils contribuent,
00:45:33on évolue
00:45:33dans des espèces
00:45:35de safe zone
00:45:35où il n'y a que des gens
00:45:36qui pensent comme vous
00:45:37et du coup,
00:45:38celui qui dit
00:45:39un petit peu autre chose,
00:45:40il est perçu
00:45:41comme un intrus,
00:45:42comme un danger.
00:45:45Et en disant cela,
00:45:47parce qu'Alexandre
00:45:48parlait à l'instant
00:45:49de la droite,
00:45:52de la gauche,
00:45:53c'est des concepts
00:45:54qui sont un peu tombés
00:45:55en désuétude
00:45:55et moi je revendique
00:45:57que ce n'est pas
00:45:57de la nostalgie
00:45:58mais je pense que ce pays
00:45:59a besoin d'une droite républicaine
00:46:01et puis il a besoin
00:46:02d'une gauche républicaine
00:46:03et que chacun est clair
00:46:04sur ses idées.
00:46:05On a vu depuis 80
00:46:06que l'alternance
00:46:07était possible dans ce pays
00:46:08et je préfère des alternances
00:46:09plutôt que des grandes confusions
00:46:10fameuses en même temps
00:46:12dans lesquelles
00:46:12il ne sort plus rien
00:46:14de clair.
00:46:15Ou des révoltes.
00:46:16et évidemment
00:46:18ça sort des révoltes
00:46:19parce qu'il se passe
00:46:20un truc
00:46:21qui est propre
00:46:22à la nature humaine
00:46:23quand on a le sentiment
00:46:24pardonnez-moi l'expression
00:46:25d'être cocu
00:46:26et bien on n'est pas content.
00:46:28Quand on nous promet
00:46:29qu'on va pouvoir
00:46:30embrasser
00:46:31tous les sujets
00:46:32sans arrêt
00:46:33en essayant
00:46:35de satisfaire
00:46:35tout le monde
00:46:36alors bien sûr
00:46:37il faut essayer
00:46:37de produire du consensus
00:46:38il faut essayer
00:46:38de produire du compromis
00:46:39ce n'est pas un gros mot
00:46:40pour moi
00:46:40dans la politique
00:46:41mais en partant
00:46:42de positions
00:46:44qui sont claires
00:46:46et pas en pipotant
00:46:47les gens
00:46:48et c'est malheureusement
00:46:49ce qui libère
00:46:50les paroles
00:46:51les plus extrêmes
00:46:52et puis sur le sujet
00:46:53que
00:46:54je ne sais pas
00:46:57si on se tutoie
00:46:57ou si on se vouvoie
00:46:58on peut se tutoyer
00:46:59parce qu'on se connait
00:47:00depuis longtemps
00:47:00on prend le droit
00:47:01c'est pas de la connivence
00:47:03parce que maintenant
00:47:03il paraît que
00:47:04on se connait
00:47:05depuis longtemps
00:47:05moi ça m'a désespéré
00:47:09de voir que le sujet
00:47:10revenait par la gauche
00:47:11je pensais en effet
00:47:12je pensais qu'en effet
00:47:15on pouvait être clair
00:47:16et que dans ce pays
00:47:17on pouvait
00:47:17sur quelque chose essentiel
00:47:19qui soit dans notre pacte républicain
00:47:21quand on parle d'antisémitisme
00:47:22quand on parle de racisme
00:47:23bon ben là
00:47:24on ne cherche pas
00:47:25à instrumentaliser
00:47:26ces questions
00:47:27et puis surtout
00:47:27on ne cherche pas
00:47:28à essentialiser
00:47:30à renvoyer chacun
00:47:32à ses origines
00:47:33avec l'idée folle
00:47:34qui est que
00:47:35le racisme anti-musulman
00:47:37ça ne concerne
00:47:37que les arabes et les musulmans
00:47:39que l'antisémitisme
00:47:40ça ne concerne que les juifs
00:47:41et qu'on tourne le dos
00:47:42à ce qui fait quand même
00:47:42la force de ce pays
00:47:43cette idée d'universalisme
00:47:44où on peut avoir
00:47:46des socles communs
00:47:48on peut se pouiller
00:47:49sur plein de sujets
00:47:50mais il y en a quelques-uns
00:47:51sur lesquels
00:47:51on ne les jette pas en pâture
00:47:53pour cliver
00:47:54en se disant
00:47:55il y a des gens
00:47:56qui vont être plus sensibles
00:47:58à ce que je dis
00:47:58parce que je vais aller titiller
00:48:00ces bas instincts
00:48:01est-ce que vous faites
00:48:03beaucoup engueuler
00:48:04dans votre camp ?
00:48:05mais se faire engueuler
00:48:06c'est le propre du débat
00:48:07du débat politique
00:48:08là où je me fais engueuler
00:48:09qui est un peu insupportable
00:48:10c'est parfois
00:48:11en étant
00:48:12en parlant vrai
00:48:15c'est le titre de cette émission
00:48:16c'est-à-dire
00:48:17pas en regardant ailleurs
00:48:18parce qu'il y a des contingences
00:48:19premières
00:48:20voilà
00:48:20la gauche a fait
00:48:21des accords électoraux
00:48:22à un moment donné
00:48:23parce que sa survie
00:48:24passait par là
00:48:25bon pourquoi pas
00:48:26moi j'étais un fervent défenseur
00:48:28en 2022
00:48:28de ce qu'on appelait
00:48:30la NUPES
00:48:30du rassemblement de la gauche
00:48:31et des écologistes
00:48:31sauf qu'à un moment donné
00:48:32quand le compte n'y est pas
00:48:36et quand certains
00:48:37veulent prendre
00:48:38une sorte d'hégémonie
00:48:39imposer leur thème
00:48:40leur méthode
00:48:41leur style
00:48:41on ne peut pas
00:48:43regarder ailleurs
00:48:44juste parce qu'on pense
00:48:45à une élection
00:48:46qui pourrait venir
00:48:47et avec le risque
00:48:48de la perdre
00:48:49en se disant
00:48:49je pense que
00:48:51ce n'est pas ringard
00:48:53de parler de valeur
00:48:54dans l'engagement politique
00:48:55moi je suis allé au bout
00:48:55de cette logique
00:48:56en 2024
00:48:57comme je m'étais fâché
00:48:58avec
00:48:59et c'est un doux euphémisme
00:49:00avec la France insoumise
00:49:01avec Jean-Luc Mélenchon
00:49:02quand le Nouveau Front Populaire
00:49:04s'est reconstitué
00:49:05après la folle dissolution
00:49:06d'Emmanuel Macron
00:49:08moi j'ai pris mon risque
00:49:10et j'ai refusé
00:49:11l'investiture
00:49:11de la France insoumise
00:49:12j'ai refusé
00:49:13d'être dans le cadre
00:49:14du Nouveau Front Populaire
00:49:15j'étais le seul député
00:49:15socialiste à l'époque
00:49:16et j'ai pris un risque
00:49:18puisqu'en face de moi
00:49:19du coup il y a eu
00:49:19une candidature
00:49:20présentée par la France insoumise
00:49:21et puis à la fin
00:49:22c'est les électeurs
00:49:23qui ont tranché
00:49:23et qui m'ont permis
00:49:24d'être élu
00:49:26je pense que
00:49:26le courage à un moment
00:49:28c'est aussi
00:49:28d'aller au bout
00:49:30de ses convictions
00:49:31en restant
00:49:31dans ce cadre
00:49:32de la dispute apaisée
00:49:33parce que sinon
00:49:34là c'est la libération
00:49:35de la violence
00:49:35et moi ce qui m'effraie
00:49:36ce qui m'effraie
00:49:37dans la vie politique
00:49:38ici où
00:49:39on le voit évidemment
00:49:40dans d'autres pays
00:49:41ce qui s'est passé
00:49:41aux Etats-Unis récemment
00:49:42c'est que
00:49:43à force de banaliser
00:49:46cette conflictualisation
00:49:47cette brutalisation
00:49:48on revient sur ce que
00:49:51la politique avait permis
00:49:52de réguler
00:49:52c'est-à-dire à la violence
00:49:53comme mode
00:49:54pour trancher
00:49:57les débats
00:49:58et moi je suis un peu inquiet
00:49:59y compris de voir à gauche
00:50:00parfois une sorte de
00:50:02pas de fascination
00:50:03mais de complaisance
00:50:04avec la violence
00:50:05la politique
00:50:06c'est la dispute apaisée
00:50:07on la règle
00:50:07dans le débat
00:50:08la confrontation
00:50:09le vote
00:50:09la discussion
00:50:11et pas
00:50:13à coup d'insultes
00:50:15voire de
00:50:16coup de poing
00:50:18ou pire
00:50:18surtout que
00:50:19votre élection
00:50:21veut dire
00:50:22qu'on peut
00:50:22courir
00:50:23ce genre de risque
00:50:24on peut faire confiance
00:50:26à l'autre
00:50:27l'autre n'est pas
00:50:28un imbécile
00:50:28surtout
00:50:30celui auquel je m'adresse
00:50:31quand je me présente
00:50:32à une élection
00:50:33c'est les électeurs
00:50:34c'est le peuple
00:50:35c'est les citoyens
00:50:36mais ça montre
00:50:37que le courage
00:50:38peut fonctionner
00:50:39il aurait pu ne pas
00:50:40mais dans tous les cas
00:50:42de figure
00:50:42c'est après
00:50:42une sorte d'éthique
00:50:43personnelle
00:50:44qui est de dire
00:50:45je ne suis pas prêt
00:50:47à tout sacrifier
00:50:47juste pourquoi
00:50:48d'ailleurs
00:50:48parce qu'après
00:50:49on est pied et point lié
00:50:51dans ce qu'on raconte
00:50:51dans la politique
00:50:53il faut avoir
00:50:53une forme de liberté
00:50:54alors c'est contradictoire
00:50:56parce qu'on est lié
00:50:57à un parti politique
00:50:58il y a des règles
00:50:59il y a de la solidarité
00:51:00mais il faut en permanence
00:51:03avoir cette possibilité
00:51:05de dire non
00:51:05soyons gaulliens
00:51:08par moments
00:51:09dans des moments
00:51:10un peu charnières
00:51:11alors merci
00:51:12d'être venu dire ça
00:51:14pourquoi
00:51:14parce qu'évidemment
00:51:15on est dans une telle crise
00:51:17de la déconnexion
00:51:17que le ressentiment
00:51:19envers les élites politiques
00:51:21fait qu'un premier ministre
00:51:22qui arrive
00:51:23le type n'est même pas là
00:51:25que 66% du peuple
00:51:27ne lui fait pas confiance
00:51:28donc on a atteint
00:51:30un tel degré
00:51:31d'inconfiance
00:51:33de déconnexion
00:51:35qu'il me semble
00:51:37qu'il faut avoir
00:51:39la possibilité
00:51:40à nouveau
00:51:41sur les ondes
00:51:42dans le débat public
00:51:43de dire
00:51:43je vais être cash
00:51:45je vais être courageux
00:51:46je prendrai peut-être
00:51:47une branlée
00:51:48peut-être que le peuple
00:51:50va me virer
00:51:51mais on peut revenir
00:51:54au fond à la confiance
00:51:57des autres
00:51:57les autres ne sont pas
00:51:59uniquement des gens
00:52:00qui se font manipuler
00:52:01par la violence
00:52:02manipuler par les
00:52:03par ceux qu'on a vu
00:52:05dans la rue
00:52:06il y a deux jours
00:52:07et qui n'avaient au fond
00:52:09aucun profit
00:52:10pour personne
00:52:11or moi
00:52:13il me semble que
00:52:14je n'ai pas de couleur politique
00:52:16parce que je me reconnais pas
00:52:20dans l'offre politique
00:52:20mais je vois bien
00:52:22qu'il faut que le peuple
00:52:25puisse exister
00:52:26à travers ses sincérités
00:52:27Jérôme Guedt je vous propose
00:52:29de répondre dans un instant
00:52:29Alexandre Jardin
00:52:30juste après une petite pause
00:52:32chers auditeurs
00:52:32n'hésitez pas à appeler
00:52:33que vous soyez de droite
00:52:34de gauche
00:52:34ou ni l'un ni l'autre
00:52:36d'ailleurs
00:52:36appelez le 0826 300 300
00:52:39à tout de suite
00:52:39c'est Alexandre Jardin
00:52:42nous sommes en direct
00:52:43avec Jérôme Guedt
00:52:44député socialiste
00:52:45de l'Essonne
00:52:46monsieur le député
00:52:47vous faisiez l'éloge
00:52:48de la nuance
00:52:48et du débat
00:52:49et vous avez souligné
00:52:51à quel point
00:52:51c'est devenu compliqué
00:52:52en fait de débattre
00:52:53de converser
00:52:54assez simplement
00:52:55ça s'est manifesté
00:52:56tragiquement aux Etats-Unis
00:52:57avec l'assassinat
00:52:58de Charlie Cook
00:52:59d'ailleurs
00:52:59une petite parenthèse
00:53:01est-ce que justement
00:53:02on parlait de nuance
00:53:02les réactions
00:53:03de certains politiques
00:53:05ou de certains influenceurs
00:53:06ou journalistes
00:53:06qu'il s'agisse d'américains
00:53:07ou de français
00:53:08vous ont choqué
00:53:09il y a eu des réactions
00:53:10très enthousiastes
00:53:11en fait à l'annonce
00:53:12de la mort de Charlie Cook
00:53:12vous voyez
00:53:14je ne comprends même pas
00:53:15comment
00:53:15quelle que soit
00:53:17l'opinion de la personne
00:53:19on puisse se réjouir
00:53:20de son élimination physique
00:53:22de son assassinat
00:53:23c'est à dire
00:53:23on est sur le même type
00:53:24de registre
00:53:25que ce pays
00:53:26a été capable
00:53:26de dire
00:53:26je suis Charlie
00:53:27quand des dessinateurs
00:53:29se sont fait trucider
00:53:30pour leur dessin
00:53:32leur opinion
00:53:32on peut aimer
00:53:33pas aimer
00:53:33les caricatures
00:53:34de Charlie Hebdo
00:53:35mais il y a un principe
00:53:36qui est la liberté
00:53:37d'expression
00:53:37et donc
00:53:38le combat politique
00:53:39je suis
00:53:39très loin
00:53:41d'être d'accord
00:53:41avec ce que
00:53:42racontait
00:53:43cet influenceur
00:53:45mais
00:53:46concevoir
00:53:47qu'on puisse se dire
00:53:48d'une certaine manière
00:53:48il l'a bien cherché
00:53:49parce qu'il disait
00:53:50des horreurs
00:53:50la régulation
00:53:52elle est simple
00:53:52s'il dit des horreurs
00:53:53qui sont attentatoires
00:53:54au droit
00:53:55c'est la justice
00:53:55qui tranche
00:53:56on poursuit la personne
00:53:57et c'est le mode
00:53:58là aussi
00:53:58de régulation
00:53:59des conflits
00:53:59c'est la justice
00:54:00mais l'élimination physique
00:54:02c'est assumer
00:54:03et le fait de s'en réjouir
00:54:05c'est assumer d'abord
00:54:07le parallèle
00:54:07ça veut dire que demain
00:54:08moi je peux me faire
00:54:08péter la gueule
00:54:09dans la rue
00:54:10parce que les gens
00:54:10ne sont pas d'accord
00:54:11avec ce que je dis
00:54:11il y a des gens
00:54:11qui disent
00:54:12mais Guedj il a bien cherché
00:54:13ce que j'ai vécu
00:54:14dans certaines manifestations
00:54:15où on voulait me mettre dehors
00:54:17voire aller à la castagne
00:54:18juste pour ce que je dis
00:54:20mais c'est le fermant
00:54:22pardon
00:54:23c'est des termes
00:54:23peut-être grandiloquents
00:54:25mais l'étape d'après
00:54:26c'est la guerre civile
00:54:27parce que si
00:54:27on voit des gens
00:54:28se réjouir d'un meurtre
00:54:29alors on se dit
00:54:30je peux faire de même
00:54:32et c'est la fuite en avant
00:54:33donc moi je suis effaré
00:54:35je combats les idées
00:54:36des uns et des autres
00:54:37mais jamais je ne me réjouis
00:54:38du recours à la violence
00:54:39et de l'assassinat politique
00:54:41parce que la réalité
00:54:42c'est que
00:54:42ça veut dire que la violence
00:54:44devient la norme
00:54:45dans la société
00:54:46et ça c'est
00:54:47alors on parlait du cadre
00:54:48du débat politique
00:54:49il n'y a plus de débat politique
00:54:50le jour où il y a la violence
00:54:51parce que c'est lui
00:54:51qui sera le plus fort
00:54:52c'est lui qui aura
00:54:53la troupe avec lui
00:54:55qui aura les gros bras
00:54:56c'est le contraire
00:54:57encore une fois
00:54:57de ce que fait
00:54:59la régulation citoyenne
00:55:00du débat démocratique
00:55:01Qu'est-ce qui nourrit
00:55:02selon vous
00:55:03cette violence
00:55:03qui se manifeste
00:55:04dans certains cas
00:55:05on peut parler
00:55:06des manifestations
00:55:06justement d'une militante
00:55:08de Némésis
00:55:09qui s'est fait agresser
00:55:09aux manifestations
00:55:10du 17 ans
00:55:11mais plus globalement
00:55:12de ces appels
00:55:13à légitimer parfois
00:55:14la violence
00:55:14venant de responsables politiques
00:55:16on a de multiples exemples
00:55:18on n'est pas obligé
00:55:18de les nommer
00:55:19ça vient d'où ?
00:55:20Qu'est-ce qui nourrit
00:55:20cette chose-là ?
00:55:22C'est ce qu'on évoquait
00:55:23tout à l'heure
00:55:23de l'incapacité
00:55:24de la défiance
00:55:27qui se nourrit
00:55:28de gouvernants
00:55:30d'abord qui assument
00:55:32une part de leur impuissance
00:55:33qui disent
00:55:34bon ben j'arrive pas
00:55:34à traiter des sujets
00:55:35voilà
00:55:36et donc je fais des mots
00:55:37j'occupe l'espace
00:55:38je suis préoccupé
00:55:39uniquement par la seule
00:55:40pérennité et survie
00:55:42de mon exercice
00:55:43du pouvoir
00:55:44et puis aussi
00:55:48à ce
00:55:48comment dire
00:55:51à cette facilité
00:55:52enfin en tous les cas
00:55:54à cette facilité
00:55:55que certains responsables
00:55:56publics
00:55:57politiques
00:55:57de ne plus introduire
00:56:00cette complexité
00:56:01il faut être
00:56:02voilà
00:56:02il faut être
00:56:03le plus maximaliste
00:56:04il faut être
00:56:04le plus campé
00:56:05il faut être
00:56:05le plus outrancier
00:56:07et donc quand on
00:56:08on est capable
00:56:10de dire n'importe quoi
00:56:11dans le débat politique
00:56:13alors après
00:56:14on est capable
00:56:14de faire n'importe quoi
00:56:15dans la vie
00:56:16dans la vie
00:56:16de tous les jours
00:56:17c'est-à-dire que le rapport
00:56:18le rapport à la vérité
00:56:19on a beaucoup parlé
00:56:20des fake news
00:56:21de pouvoir marteler
00:56:23des choses
00:56:23qui n'ont plus rien à voir
00:56:26encore une fois
00:56:27débattons
00:56:28vous voyez
00:56:28la défiance sur la science
00:56:30par exemple
00:56:30aujourd'hui
00:56:31c'est le premier signal
00:56:33du renoncement
00:56:34à l'esprit des lumières
00:56:35c'est-à-dire
00:56:35on débat
00:56:37on discute
00:56:38sur la base de faits
00:56:40puis après
00:56:40on a l'interprétation
00:56:41de ceci
00:56:41on a la lecture
00:56:43qu'on en donne
00:56:44on a les conséquences
00:56:44qu'on en tire
00:56:45mais on ne peut pas
00:56:48se dire
00:56:49en fait
00:56:49c'est le pari
00:56:50de la bêtise
00:56:51qui est faite
00:56:51voilà
00:56:52c'est-à-dire
00:56:52l'échange
00:56:54l'interaction humaine
00:56:55c'est le pari
00:56:55de l'intelligence
00:56:56permanent
00:56:56on essaye d'aller
00:56:57chercher le meilleur
00:56:57là on se dit
00:56:58c'est plus simple
00:56:59allons chercher
00:56:59la bêtise
00:57:00entretenons-la
00:57:01et ça va passer crème
00:57:03donc
00:57:04tout ça
00:57:05est assez flippant
00:57:07ce que vous disiez
00:57:08encore une fois
00:57:09mais c'est arrivé
00:57:10à plein de moments
00:57:11de se réjouir
00:57:13de cette violence
00:57:14il y a aussi
00:57:15une fascination
00:57:15pour la violence
00:57:16qui normalement
00:57:18a été contenue
00:57:19par l'éducation
00:57:20par les lumières
00:57:21par
00:57:21et aujourd'hui
00:57:23mon discours
00:57:26est un peu
00:57:26un discours d'impuissance
00:57:27mais repartons
00:57:29il y a du bon sens
00:57:30et il y a
00:57:30de l'intelligence
00:57:31dans les tréfonds
00:57:34de la société
00:57:35simplement
00:57:35c'est une majorité
00:57:37parfois silencieuse
00:57:38j'aime pas toujours
00:57:38ce concept
00:57:39mais il faut qu'elle l'ouvre
00:57:40il faut qu'elle dise
00:57:41c'est plus en notre nom
00:57:42très important
00:57:44ce que vous dites
00:57:45c'est-à-dire
00:57:46que la majorité silencieuse
00:57:47dise
00:57:48on ne veut pas
00:57:49on ne veut pas
00:57:50d'une inconduite
00:57:51en France
00:57:52on veut rester
00:57:54un grand peuple
00:57:54mais c'est vrai
00:57:55quand je reviens
00:57:56sur des choses
00:57:57peut-être terre à terre
00:57:57il faut quand même
00:57:58qu'il y ait aussi
00:57:59je n'exonère pas
00:58:01il faut qu'il y ait aussi
00:58:01de l'exemplarité
00:58:02de ceux qui prétendent
00:58:04conduire les affaires
00:58:05les affaires du pays
00:58:06et là
00:58:07la défiance
00:58:08le coeur de la défiance
00:58:09qu'on vit
00:58:09et qui s'accentue
00:58:10dans notre pays
00:58:12en ce moment
00:58:12c'est cette situation
00:58:14à laquelle on n'a pas été habitué
00:58:15c'est-à-dire
00:58:15bon bah ok
00:58:16d'habitude
00:58:17c'est la démocratie
00:58:18et donc le fait majoritaire
00:58:19qui permet de trancher les débats
00:58:20on aime ou on n'aime pas
00:58:21mais c'est limpide
00:58:21voilà
00:58:21et ce que je disais tout à l'heure
00:58:22l'alternance permet de dire
00:58:23à un moment c'est la gauche
00:58:25qui est en responsabilité
00:58:26elle a la majorité
00:58:26elle fait ses trucs
00:58:27si les gens sont contents
00:58:28ils les reconduisent au pouvoir
00:58:29s'ils ne sont pas contents
00:58:30ils les sanctionnent
00:58:32c'est ce qui se passe
00:58:32dans une mairie
00:58:33si les gens sont contents
00:58:34ou pas contents de leur maire
00:58:39l'institution n'était pas préparée
00:58:40à savoir
00:58:41il n'y a pas de majorité nette
00:58:42il y a trois grands blocs
00:58:43qui se regardent
00:58:43en chien de faïence
00:58:44donc
00:58:45soit on se dit
00:58:47c'est comme ça
00:58:49et on est dans l'impasse
00:58:50soit
00:58:50on tient compte
00:58:52un petit peu
00:58:52de cette situation
00:58:53et le drame depuis 2022
00:58:54et notamment depuis 2024
00:58:56c'est que
00:58:57et c'est peut-être même
00:58:58même avant
00:58:59parce que le vote
00:59:00il traduit
00:59:01le fait que des
00:59:02des sujets
00:59:03ne sont pas pris à bras le corps
00:59:04voilà
00:59:05on me pose
00:59:06la question tout à l'heure
00:59:08il faut que la gauche
00:59:08soit elle-même
00:59:09bon bah la gauche
00:59:10à un moment
00:59:10elle parle
00:59:11elle parle de
00:59:12de ce qui fait
00:59:13les préoccupations
00:59:14voilà
00:59:15les vulnérabilités
00:59:16les fragilités
00:59:17les aides soignantes
00:59:18les aides à domicile
00:59:19les personnes âgées
00:59:19les personnes handicapées
00:59:20le travail
00:59:21qui doit payer
00:59:22bon
00:59:23et quand on parle plus de tout ça
00:59:25qu'on a un discours
00:59:26économiciste
00:59:26où on parle plus en milliards
00:59:28qu'en dizaines d'euros
00:59:29qui sont le quotidien des gens
00:59:30bah les gens
00:59:31voilà
00:59:31ils se disent
00:59:32donc déjà
00:59:32déjà il y a cette déconnexion
00:59:34et puis après
00:59:35quand il y a un vote
00:59:36avec cette tripartition
00:59:37et que
00:59:38et il y a une espèce
00:59:39de bras d'honneur
00:59:40qui est fait en disant
00:59:40bah on n'en tient pas compte
00:59:41voilà
00:59:42on tient pas compte
00:59:42de ce que ça dit
00:59:43c'est pour ça que je disais tout à l'heure
00:59:44que le compromis
00:59:45n'est pas un gros mot
00:59:45dans la période
00:59:46moi je suis un de ceux
00:59:47qui dit
00:59:47essayons le compromis
00:59:49voilà
00:59:49c'est inédit
00:59:50on n'a pas l'habitude
00:59:50c'est vrai que
00:59:52c'est parfois même
00:59:54un peu contradictoire
00:59:55avec des positions tranchées
00:59:57que j'ai pu avoir
00:59:58mais il y a un principe de réalité
00:59:59parce que s'il n'y a pas
00:59:59le compromis
01:00:00alors
01:00:00bah alors
01:00:02ça se règle dans la rue
01:00:03ça se règle dans la rue
01:00:04et on sait pas
01:00:05et on sait pas comment
01:00:06or là
01:00:06bah d'échec en échec
01:00:08c'est pas ce qui se passe
01:00:09et la nomination
01:00:10du nouveau premier ministre
01:00:11est une
01:00:13peut être vécue
01:00:14comme une sorte
01:00:15de perpétuation
01:00:16de ce refus
01:00:17de tenir compte
01:00:18de ce qu'il s'est
01:00:19exprimé
01:00:20il y avait d'autres choses à faire
01:00:21quoi
01:00:21le chiffre est très impressionnant
01:00:23des 66% des gens
01:00:24c'est très impressionnant
01:00:26mais c'est évident
01:00:27c'est à peu près
01:00:28les deux tiers des gens
01:00:29qui n'ont pas
01:00:29parce que vous voyez
01:00:31dans d'autres périodes
01:00:32des gens pouvaient comprendre
01:00:34la cohérence
01:00:34de la nomination de quelqu'un
01:00:35mais là
01:00:36le signal qui est envoyé
01:00:37c'est
01:00:38il n'est pas cohérent
01:00:39tout ce qui s'est dit
01:00:40tout ce qui s'est fait
01:00:41ça n'est
01:00:42on s'en fout
01:00:42on n'en tient pas compte
01:00:43voilà
01:00:43et ça
01:00:44ça ça fonctionne nulle part
01:00:46dans une boîte
01:00:47si le patron
01:00:48il tient pas compte
01:00:49de ce que
01:00:50ses salariés lui disent
01:00:51au bout d'un moment
01:00:52ben ça n'a pas fonctionné
01:00:53parce qu'on fait un collectif
01:00:55c'est le vrai
01:00:55dans une association
01:00:56de quartier
01:00:58dans une famille
01:00:58et encore plus
01:00:59dans un pays
01:01:00où est-ce que vous êtes
01:01:01à la fin de la semaine ?
01:01:03là
01:01:04qu'est-ce que vous faites
01:01:05ce week-end ?
01:01:06vous partez
01:01:09faire une expérience ?
01:01:10ah non
01:01:10ça c'est la semaine prochaine
01:01:12c'est ce week-end
01:01:13parce que le week-end dernier
01:01:14c'était les fêtes
01:01:14des associations
01:01:15tous les gens qui viennent
01:01:16tous les gens
01:01:16qui viennent s'inscrire
01:01:17on en parlait là
01:01:18non
01:01:19la semaine prochaine
01:01:20c'est prévu
01:01:20de longue date
01:01:22je deviens auditeur
01:01:24à l'Institut des Hautes Études
01:01:25de la Défense Nationale
01:01:26vous faites un stage de commando
01:01:27et c'est un endroit
01:01:28où des gens
01:01:29qui ne sont pas des militaires
01:01:30mais avec des militaires
01:01:31avec des élus
01:01:32locaux
01:01:33nationaux
01:01:34avec des chefs d'entreprise
01:01:36on s'approprie
01:01:37les questions
01:01:38de défense nationale
01:01:39qui sont essentielles
01:01:40dans l'histoire d'un pays
01:01:41et donc
01:01:41on va avoir des cours
01:01:43etc
01:01:43mais chaque mois
01:01:44on va faire aussi
01:01:44une immersion
01:01:45sur le terrain
01:01:46avec des militaires
01:01:47et moi je ne connais pas bien
01:01:48ce monde-là
01:01:49et donc la semaine prochaine
01:01:50je suis en stage commando
01:01:51à côté de Perpignan
01:01:53pour voir le quotidien
01:01:55et les enjeux
01:01:56de nos militaires
01:01:57moi j'ai plus l'habitude
01:01:58de connaître
01:01:58moi je travaille beaucoup
01:02:00sur les questions de santé
01:02:01d'hôpital
01:02:01de maisons de retraite
01:02:02donc c'est un univers
01:02:03que professionnellement
01:02:04je connais mieux
01:02:05et donc voilà
01:02:07je pense qu'il y a besoin
01:02:08on parlait de déconnexion
01:02:10quand on parle de sujet
01:02:11il faut quand même aller se frotter
01:02:12à la réalité de ceci
01:02:13les questions de défense
01:02:14vont être cruciales
01:02:15dans les
01:02:15malheureusement
01:02:15dans les années
01:02:17et les décennies qui viennent
01:02:18et je pense que c'est bien
01:02:19si on retisse ce lien
01:02:20entre l'armée et la nation
01:02:21et je voulais rendre hommage
01:02:22à l'armée
01:02:23qui a ce système
01:02:25l'IHEDN
01:02:25qui est d'une profonde
01:02:27intelligence
01:02:27d'écoute de la société
01:02:29mais parce que
01:02:30l'armée
01:02:31je viens de parler
01:02:32du lien armée-nation
01:02:33je pense qu'il est
01:02:34essentiel
01:02:36on n'y pense pas trop
01:02:37quand on est en temps
01:02:38de paix
01:02:38et de sérénité
01:02:39mais là
01:02:40les cieux mauvais
01:02:42qui s'accumulent
01:02:42nous obligent quand même
01:02:43un peu
01:02:44à tenir compte
01:02:45de concrètement
01:02:46c'est quoi ce concept
01:02:48de défense nationale
01:02:49et comment il se décline
01:02:51et en effet
01:02:51les militaires
01:02:52c'est un des piliers
01:02:53c'est vraiment
01:02:55un truc exemplaire
01:02:56de la France
01:02:57je trouve
01:02:58parce que
01:02:59ça a introduit
01:03:00là j'en parle
01:03:01avant de le découvrir
01:03:01mais les précédentes promotions
01:03:03m'ont un peu expliqué ça
01:03:04qu'il y a besoin
01:03:07de faire ce lien
01:03:07en permanence
01:03:08avec un pilier
01:03:09aussi essentiel
01:03:10de notre nation
01:03:11qu'est l'armée
01:03:12vous faisiez référence
01:03:13aux 66% de français
01:03:15qui ne font pas confiance
01:03:16en ce nouveau premier ministre
01:03:17l'un des slogans
01:03:19prononcés
01:03:20pendant ces manifestations
01:03:21du 10 septembre
01:03:22et d'ailleurs
01:03:22on pourra peut-être
01:03:23en parler dans un instant
01:03:24de cette récupération
01:03:26notamment du 10 septembre
01:03:27c'était Macron démission
01:03:28c'était le problème
01:03:29c'est pas le nouveau premier ministre
01:03:30c'est pas le gouvernement
01:03:31c'est Emmanuel Macron
01:03:32vous Jérôme Gage
01:03:33comment vous voyez
01:03:34vous n'êtes pas devin
01:03:35bien sûr
01:03:35mais comment vous voyez
01:03:37là c'est un an et demi
01:03:38qui reste
01:03:39pour le président de la république
01:03:40est-ce que selon vous
01:03:41Emmanuel Macron
01:03:42arrive un petit peu
01:03:43en fin de règne
01:03:44mais on le dit
01:03:44depuis plusieurs années déjà
01:03:46ceci dit
01:03:46et donc devrait
01:03:48aboutir à une démission
01:03:49alors je vais partir
01:03:51de l'option de la démission
01:03:53et vous expliquez
01:03:54pourquoi
01:03:54c'est pas ma tasse de thé
01:03:55parce que
01:03:56s'il y a bien
01:03:57ce pays
01:03:58c'est ainsi
01:03:59fait de l'élection présidentielle
01:04:01un peu
01:04:02l'alpha et l'oméga
01:04:03de la vie politique
01:04:04c'est peut-être exagéré
01:04:06mais c'est ainsi
01:04:07voilà
01:04:07il y a ce lien
01:04:08particulier
01:04:09et donc moi
01:04:10la pire des choses
01:04:11qui pourrait se passer là
01:04:13c'est
01:04:13rentreront dans la logique
01:04:15d'une démission
01:04:15du président de la république
01:04:16que certains appellent
01:04:17de leur vœu
01:04:18il y aura même
01:04:18une motion de destitution
01:04:19qui va être examinée
01:04:20à l'Assemblée nationale
01:04:21je ne la voterai pas
01:04:22parce que alors
01:04:22s'il y a bien une chose
01:04:23dont on n'a pas besoin
01:04:24c'est un débat présidentiel
01:04:26en 35 jours dans le pays
01:04:27parce que si le jour
01:04:27il y a une démission
01:04:28du président de la république
01:04:29c'est prévu par un des articles
01:04:30de la constitution
01:04:31si le président meurt
01:04:33ou s'il démissionne
01:04:34l'élection
01:04:34c'est normal
01:04:35il faut assurer
01:04:36le président du sénat
01:04:36fait l'intérim
01:04:37pendant 35 ou 40 jours
01:04:39maximum
01:04:39donc ça veut dire
01:04:40qu'en 35 jours
01:04:41il faut faire
01:04:42ce grand débat démocratique
01:04:43et là je pense
01:04:44que c'est la pire
01:04:44alors là pour le coup
01:04:45si on veut être certain
01:04:46de renouer
01:04:47avec ce que j'évoquais
01:04:47tout à l'heure
01:04:48à savoir des positions
01:04:49caricaturales
01:04:50antagonistes
01:04:51pas capables
01:04:52d'introduire cette nuance
01:04:54de faire vivre
01:04:55des débats
01:04:55qui sont complexes
01:04:56et dont on ne parle pas
01:04:57suffisamment
01:04:58il y a plein de débats
01:05:00pour lesquels
01:05:01le coup de projecteur
01:05:02de l'élection présidentielle
01:05:03à mon avis
01:05:03et moi c'est un des reproches
01:05:04que je fais
01:05:04aux précédentes élections
01:05:05présidentielles
01:05:06c'est qu'en réalité
01:05:07elles n'ont pas mis
01:05:08des visions de la société
01:05:09des projets
01:05:10un peu concrets
01:05:11ou alors quand ça a été fait
01:05:12ils ont été passés
01:05:13par-dessus bord
01:05:13assez rapidement
01:05:14et donc moi je préfère
01:05:16qu'on ait une année
01:05:172026-2027
01:05:18avec un vrai débat démocratique
01:05:19s'il y a concrètement
01:05:21une élection présidentielle
01:05:22provoquée
01:05:23rapidement
01:05:24alors ça va être
01:05:26à celui qui aboie le plus fort
01:05:28et je pense que
01:05:28ce n'est pas ce dont
01:05:29le pays a besoin
01:05:30On continue d'en parler
01:05:31dans un petit instant
01:05:32Jérôme Gage
01:05:32merci d'être avec nous
01:05:34chers auditeurs
01:05:34si vous voulez
01:05:35nous appeler
01:05:35réagir
01:05:360826-300-300
01:05:38à tout de suite
01:05:39Sud Radio
01:05:40midi 14h
01:05:42la parole au français
01:05:43Alexandre Jardin
01:05:45nous sommes toujours
01:05:45avec Jérôme Gage
01:05:46député du parti socialiste
01:05:48de la 6ème circonscription
01:05:49de l'Essonne
01:05:49et nous sommes en ligne
01:05:50avec un auditeur
01:05:51Karim
01:05:52qui nous appelle
01:05:52des Mureaux
01:05:53bonjour Karim
01:05:54bonjour
01:05:54bonjour
01:05:54bonjour Karim
01:05:55on vous écoute
01:05:56alors j'ai écouté
01:05:58le débat depuis tout à l'heure
01:06:00et puis je suis un auditeur
01:06:02fidèle de votre radio
01:06:03qui change un peu
01:06:04de ce qu'on entend
01:06:06habituellement
01:06:06et en fait
01:06:07je me faisais une réflexion
01:06:08depuis très longtemps
01:06:09c'est qu'en fait
01:06:10quels que soient
01:06:10les hommes politiques
01:06:11qui passent
01:06:12quel que soit leur parti
01:06:13depuis une vingtaine
01:06:14trentaine d'années
01:06:15en fait je constate
01:06:16qu'ils sont toujours
01:06:17en train de
01:06:18réparer les fissures
01:06:20du mur
01:06:20avec du plâtre
01:06:21et à aucun moment
01:06:22il y en a
01:06:23qui se posent
01:06:24quel que soit le parti
01:06:25en se disant
01:06:26mais qu'est-ce qui fait
01:06:27les fissures du mur
01:06:27moi je suis du bâtiment
01:06:29et quand il y a une fuite
01:06:31je ne suis pas en train
01:06:32de mettre du joint
01:06:33tous les 6 mois
01:06:33ou tous les 3 ans
01:06:34mais qu'est-ce qui crée
01:06:35la fuite
01:06:36et en fait
01:06:36de mon point de vue
01:06:38personne ne fait ça
01:06:39quel que soit le domaine
01:06:40que ce soit
01:06:41l'immigration
01:06:42le travail
01:06:43l'Europe
01:06:43la natalité
01:06:44l'éducation
01:06:45et la santé
01:06:45en fait tout
01:06:47monsieur le député
01:06:48je ne sais pas vous
01:06:49que j'incrimine
01:06:50mais à partir du moment
01:06:51où vous êtes
01:06:52partisan
01:06:53d'un des
01:06:54d'un des partis
01:06:55qui a déjà été
01:06:56au gouvernement
01:06:56ces 30 dernières années
01:06:57en fait
01:06:58on sait pertinemment
01:06:59enfin moi j'ai compris
01:07:00que vous ne pourrez rien faire
01:07:01parce que
01:07:02en fait c'est le serpent
01:07:03qui se mord la queue
01:07:04quand on veut
01:07:05changer le travail
01:07:06on ne peut pas
01:07:06parce que c'est l'Europe
01:07:07quand on veut changer l'Europe
01:07:08on ne peut pas
01:07:09parce que les entreprises
01:07:10vont partir
01:07:11quand on parle de travail
01:07:13on ne peut rien faire
01:07:13sinon les entreprises
01:07:14vont partir à l'étranger
01:07:15et donc du coup
01:07:16on fait venir de l'immigration
01:07:17qui coûte moins cher
01:07:18en fait
01:07:19il faut que les gens comprennent
01:07:20que le système représentatif
01:07:23de démocratie représentative
01:07:24que l'on a
01:07:25en fait
01:07:26il est mort
01:07:28il est voué à l'échec
01:07:28en fait
01:07:29il faut vraiment
01:07:29je pense
01:07:30changer
01:07:30de système
01:07:32Jérôme Gage
01:07:33est-ce qu'il faut
01:07:34reconstruire la baraque ?
01:07:36Oui
01:07:37merci Karim
01:07:38parce que ça fait écho
01:07:39à ce que je disais tout à l'heure
01:07:40quand je parlais
01:07:41de la présidentielle
01:07:42en disant
01:07:42c'est intéressant
01:07:45parce que les sujets
01:07:45qu'il met sur la table
01:07:46notre rapport
01:07:47à la construction européenne
01:07:48notre rapport
01:07:49au travail
01:07:50et notre rapport
01:07:53à une idée
01:07:54de souveraineté
01:07:55qu'est-ce que c'est
01:07:55faire nation
01:07:56c'est des sujets
01:07:58en effet
01:07:58qui sont pas
01:07:59qui sont regardés
01:08:00soit par une approche
01:08:01technique
01:08:02soit on est impuissanté
01:08:03immédiatement
01:08:04en se disant
01:08:04c'est trop compliqué
01:08:05d'aborder les sujets
01:08:06donc
01:08:07donc oui
01:08:08je pense
01:08:10alors moi je suis pas
01:08:10un partisan de dire
01:08:11il faut renverser la table
01:08:13et se dire
01:08:13il y en a certains
01:08:15qui disent ça
01:08:15faisons tout péter
01:08:16bloquons tout
01:08:17et on verra bien
01:08:18ce qui se passe
01:08:18mais regardez
01:08:19sur ces sujets
01:08:21en sortant des ornières
01:08:23que les uns et les autres
01:08:23nous pouvons avoir
01:08:24et par exemple
01:08:24et merci d'avoir parlé
01:08:25de la question européenne
01:08:27parce que moi je fais partie
01:08:28de ceux qui pensent
01:08:29que c'est un projet
01:08:31politique formidable
01:08:32formidable
01:08:33à fortiori au moment
01:08:33où les empires
01:08:34se construisent
01:08:35mais à condition
01:08:35qu'on sache
01:08:37ce que ça veut dire
01:08:38être européen
01:08:38et quel est le sens
01:08:41d'avoir construit
01:08:42cette entité politique
01:08:43moi c'était mon premier vote
01:08:45quand j'avais 20 ans
01:08:46j'ai voté oui à Maastricht
01:08:47par contre en 2005
01:08:4913 ans après
01:08:50j'ai voté non
01:08:50parce que
01:08:51j'ai eu le sentiment
01:08:52que ce qu'on m'avait proposé
01:08:54à savoir
01:08:54une intégration monétaire
01:08:56et économique
01:08:56qui mécaniquement
01:08:57allait produire
01:08:58de l'intégration
01:09:00citoyenne
01:09:01sociale
01:09:01etc
01:09:02c'est pas ça qui se passait
01:09:03on a fait un grand marché
01:09:04mais on a organisé
01:09:05de la compétition
01:09:05de tous contre chacun
01:09:07à l'intérieur même
01:09:08des frontières
01:09:08de l'union européenne
01:09:10et quand on a commencé
01:09:12à avoir des délocalisations
01:09:13d'industries automobiles
01:09:14françaises
01:09:14qui allaient s'installer
01:09:15en Roumanie
01:09:16ou en Slovaquie
01:09:18ou en Pologne
01:09:18on s'est dit
01:09:19mais est-ce que c'est ça
01:09:19l'idée
01:09:20qu'on se fait
01:09:20qu'on va être ensemble
01:09:22dans la grande
01:09:23compétition internationale
01:09:25et tant que
01:09:27et comme ça ruisselle
01:09:29et ça conditionne
01:09:30beaucoup des sujets
01:09:32notamment celui
01:09:33du rapport au travail
01:09:33de la réindustrialisation
01:09:35du pays
01:09:36de la convergence
01:09:37économique et sociale
01:09:39enfin
01:09:39moi je serais
01:09:40un Européen
01:09:42heureux
01:09:42le jour
01:09:43où on aura
01:09:44des niveaux économiques
01:09:45comparables
01:09:45on a fait des critères
01:09:47pour faire une monnaie unique
01:09:48mais on n'a pas fait
01:09:50des critères
01:09:50pour faire
01:09:51un système
01:09:52de protection sociale
01:09:53qui soit à peu près
01:09:54homogène
01:09:54qui fait que des entreprises
01:09:55ne vont pas ailleurs
01:09:56parce que c'est moins cher
01:09:57on n'a pas
01:09:58un SMIC européen
01:09:59qui est comparable
01:10:00et donc on se retrouve
01:10:00avec des travailleurs détachés
01:10:02qui viennent travailler
01:10:03en France
01:10:04dans les conditions
01:10:05catastrophiques
01:10:06dans les conditions
01:10:06de travail
01:10:07et donc ça
01:10:07on tue même l'idée
01:10:09du bénéfice européen
01:10:12et là
01:10:12on a manqué de courage
01:10:14parce que
01:10:15quand je dis
01:10:16on c'est collectivement
01:10:17mais y compris
01:10:18de dire
01:10:18qu'il ne suffit pas
01:10:19de dire
01:10:20on est Européen
01:10:20Européen Européen
01:10:21en sautant sur la chaise
01:10:22comme un cabri
01:10:23comme disait
01:10:24le général de Gaulle
01:10:24si on ne met pas
01:10:27un contenu
01:10:27et le contenu
01:10:28c'est la singularité
01:10:29je le dis
01:10:30dans la période
01:10:31de
01:10:32alors c'est peut-être
01:10:33un grand mot
01:10:33d'un modèle social
01:10:34dans lequel
01:10:35on est capable
01:10:36de faire ce compromis
01:10:37entre le capital
01:10:38et le travail
01:10:38d'organiser
01:10:39le partage
01:10:39des richesses
01:10:40et de
01:10:41ne pas considérer
01:10:42qu'on sacrifie tout
01:10:43à un modèle
01:10:45économique dominant
01:10:46qui est celui
01:10:47d'accaparement
01:10:48de cupidité
01:10:48d'accaparement
01:10:49des richesses
01:10:51et c'est vrai
01:10:51sur les autres sujets
01:10:52qu'a mentionné
01:10:54Karim
01:10:55où
01:10:56dès qu'on veut
01:10:58toucher à quelque chose
01:10:59on dit
01:11:00ça va faire tomber
01:11:02l'édifice
01:11:03en l'occurrence
01:11:03la maison
01:11:04donc moi je ne suis pas
01:11:04partisan de tout casser
01:11:06pour pouvoir reconstruire
01:11:07mais je sais qu'on peut
01:11:08faire des rénovations
01:11:09en faisant autre chose
01:11:10que quand le matériel
01:11:11est fissure
01:11:11je suis très sensible
01:11:13à ce que vous avez dit
01:11:14Karim
01:11:14parce que c'est une
01:11:17de mes très très grandes
01:11:18différences avec
01:11:18notre invité
01:11:19c'est que je considère
01:11:21que
01:11:21tous les sujets
01:11:23que vous évoquez
01:11:23doivent être traités
01:11:25et ne sont finalement
01:11:26on se rend bien compte
01:11:27on n'arrive pas
01:11:28par la démocratie
01:11:29représentative
01:11:30à les traiter
01:11:31je ne dis pas
01:11:31que ce ne serait pas
01:11:32mieux qu'on y arrive
01:11:33mais c'est quoi
01:11:33l'alternative
01:11:34de la démocratie
01:11:35représentative
01:11:36alors
01:11:36nous on a monté
01:11:38l'alternative
01:11:39ou le complément
01:11:39oui le complément
01:11:40puisque évidemment
01:11:43le complément
01:11:44nous on a lancé
01:11:46le mouvement des gueux
01:11:46pour que
01:11:47à terme
01:11:48on puisse vivre
01:11:49en France
01:11:49dans une démocratie
01:11:51aussi directe
01:11:52en complément
01:11:53de la démocratie
01:11:55représentative
01:11:56et on a un voisin
01:11:57où le citoyen
01:11:58la Suisse
01:11:59où le citoyen
01:12:00n'est pas viré
01:12:01le soir
01:12:02de la présidentielle
01:12:03ou de législative
01:12:05chez eux
01:12:05il n'est pas viré
01:12:07le citoyen existe
01:12:08pendant les 5 ans
01:12:09pas tous les 5 ans
01:12:11c'est à dire
01:12:12que ce sont des gens
01:12:12qui parient sur
01:12:13l'intelligence
01:12:14de tous
01:12:16qui parient sur
01:12:17l'intelligence collective
01:12:18et qui par
01:12:19les processus
01:12:20référendaires
01:12:21influencent énormément
01:12:22le parlement
01:12:23puisque 93%
01:12:25des lois
01:12:25en Suisse
01:12:26fédérale
01:12:26sortent du parlement
01:12:28fédéral
01:12:28sauf que
01:12:29le parlementaire
01:12:30fédéral
01:12:31écoute
01:12:31parce qu'il peut
01:12:32prendre dans les dents
01:12:32un référendum
01:12:34on est qui fait ça
01:12:35il aura gagné
01:12:36et bien
01:12:37je vais vous dire
01:12:38il y a 500 militants
01:12:40par jour
01:12:40supplémentaires
01:12:41dans le mouvement
01:12:41des gueux
01:12:42c'est à peu près
01:12:42le rythme
01:12:43de montée
01:12:43de notre mouvement
01:12:44parce qu'on ne veut pas
01:12:46qu'en 2027
01:12:47qui que ce soit
01:12:48ait un chèque en blanc
01:12:49parce que
01:12:50c'est pas un procès
01:12:52fait au parti
01:12:53si ça avait pu marcher
01:12:54on serait au courant
01:12:56mais pour l'instant
01:12:57on est dans des situations
01:12:58de blocage
01:12:58moi je suis séduit
01:13:00par l'idée
01:13:00de mettre la pression
01:13:01sur
01:13:02ceux qui jouent
01:13:03le rôle
01:13:04qui incarnent
01:13:06la démocratie
01:13:06représentative
01:13:07c'est un des effets
01:13:08voilà
01:13:08je comprends parfaitement
01:13:11après
01:13:12la modalité
01:13:13parce que la Suisse
01:13:13c'est pas tout à fait
01:13:14la taille de la France
01:13:16est-ce qu'on est capable
01:13:17sur ceux des grands sujets
01:13:19qu'on a
01:13:20à trancher
01:13:21de se dire
01:13:22c'est le référendum
01:13:25parce que le référendum
01:13:26à un moment donné
01:13:26il y a quelqu'un
01:13:28qui vient proposer
01:13:29un texte
01:13:29je vous prends un exemple
01:13:30sur un des sujets
01:13:31on a débattu
01:13:33de manière intermittente
01:13:34sur la question
01:13:34de la fin de vie
01:13:35et de l'aide
01:13:36à mourir
01:13:37là moi j'y ai vu
01:13:40une qualité
01:13:41du débat parlementaire
01:13:42qui a permis
01:13:43de faire bouger
01:13:44des curseurs
01:13:45etc
01:13:45à la fin
01:13:46si on avait soumis
01:13:47au vote
01:13:48le texte initial
01:13:49du gouvernement
01:13:50celui qui avait été
01:13:51présenté par Emmanuel Macron
01:13:53et les ministres
01:13:54à l'époque
01:13:54et donc la question c'est
01:13:57est-ce que vous acceptez
01:13:58ce texte
01:13:58oui ou non
01:13:59ou alors ça veut dire
01:14:00qu'on fait vraiment
01:14:00du multiple
01:14:01ou sur chacun des points
01:14:02est-ce que vous êtes
01:14:03pour les directives anticipées
01:14:04est-ce que vous êtes
01:14:05pour
01:14:0593% des lois fédérales suisses
01:14:08sortent de la complexité
01:14:10du travail parlementaire
01:14:11et de l'écoute
01:14:12et de l'écoute du peuple
01:14:14donc ça veut dire
01:14:14qu'on fait trancher
01:14:15par un référendum
01:14:16qui est une question
01:14:17oui ou non
01:14:17le parlement fédéral suisse vote
01:14:20mais simplement
01:14:21le peuple
01:14:21si aussi il est mis
01:14:22devant le fait accompli
01:14:23d'une absurdité
01:14:24il peut se défendre
01:14:26et donc là c'est plutôt
01:14:27l'idée
01:14:28du référendum
01:14:29du référendum
01:14:30un peu
01:14:31révocatoire
01:14:33en disant
01:14:33le parlement a travaillé
01:14:34à adopter ce texte
01:14:36est-ce que vous le confirmez
01:14:37c'est exactement la proposition
01:14:38qu'on faisait nous
01:14:39après la réforme des retraites
01:14:40parce qu'on voyait bien
01:14:40qu'il y avait des débats
01:14:41dans le pays
01:14:41une fois que la réforme
01:14:43a été adoptée
01:14:43de dire aux gens
01:14:44mais est-ce que vous voulez
01:14:45vraiment de cette réforme-là
01:14:46est-ce que vous êtes pour ou contre
01:14:47en fait
01:14:47ça revient à se dire
01:14:48que quand on a une crise politique
01:14:50c'est peut-être
01:14:50complètement fou
01:14:51de vouloir le faire
01:14:52sans le peuple ?
01:14:53je suis d'accord
01:14:53je reprends cet exemple
01:14:55de la réforme des retraites
01:14:56il y a eu des débats
01:14:56elle passe en force
01:14:57etc
01:14:58à la fin on demandait
01:14:59on avait même déposé
01:15:00pour faire ce qu'on appelle
01:15:01un référendum
01:15:02d'initiative partagée
01:15:03alors comme c'est super compliqué
01:15:05de faire le référendum
01:15:06d'initiative partagée
01:15:07on n'en a pas fait un seul
01:15:09c'est quand même assez cocasse
01:15:10de se dire que c'est un truc
01:15:11qui a été introduit
01:15:12c'était Nicolas Sarkozy
01:15:13qui crée ce dispositif
01:15:14en 2008
01:15:15et que donc
01:15:1617 ans après
01:15:17on n'a pas usé
01:15:18d'un article
01:15:18qui a été introduit
01:15:19dans la constitution
01:15:20parce qu'il est impraticable
01:15:21mais pourquoi il est impraticable ?
01:15:23parce qu'il faut des conditions
01:15:24il faut que le référendum
01:15:25porte sur un texte
01:15:26sur lequel une loi
01:15:27n'a pas été adoptée
01:15:28dans l'année qui précède
01:15:28donc on ne peut même pas
01:15:29le faire immédiatement
01:15:30pour supprimer une loi
01:15:31qui a été adoptée
01:15:32c'est le contraire
01:15:33de ce que tu décrives à l'instant
01:15:34et il faut réunir
01:15:36le million de signatures
01:15:38pour le faire
01:15:40et qu'après
01:15:40ça soit inscrit
01:15:42à l'ordre du jour
01:15:43de l'Assemblée nationale
01:15:43donc c'est vraiment
01:15:44d'accord ces enfants
01:15:45par exemple sur la fin de vie
01:15:46dans le mouvement des gueux
01:15:47il y a une réflexion
01:15:48avec beaucoup de médecins
01:15:49qui viennent vers nous
01:15:50et qui disent
01:15:51une chose très simple
01:15:52la France fait très attention
01:15:54à ses bébés
01:15:55700 000 naissances
01:15:57on fait attention
01:15:59à l'arrivée des mamans
01:16:00aux soins des mamans
01:16:01et des bébés
01:16:02quand on meurt en France
01:16:03on a nos structures
01:16:04d'accompagnement
01:16:05de décès
01:16:06qui couvrent
01:16:0840% du besoin
01:16:10ça veut dire
01:16:10qu'on laisse au secteur privé
01:16:1260%
01:16:13la mort
01:16:13et encore
01:16:14si tu parles
01:16:15des structures d'accompagnement
01:16:16c'est en l'occurrence
01:16:18les soins palliatifs
01:16:18pour accompagner
01:16:20la fin de vie
01:16:22est-ce qu'on est d'accord
01:16:23pour
01:16:23on meurt de manière dégueulasse
01:16:26dans ce pays
01:16:26est-ce qu'on est d'accord
01:16:27et d'ailleurs
01:16:27on vieillit de manière dégueulasse
01:16:29tu sais que c'est un des sujets
01:16:29auxquels je suis attaché
01:16:31et toi
01:16:33mettre
01:16:33c'est une question
01:16:34des vulnérabilités
01:16:35moi
01:16:35c'est un des moteurs
01:16:37de mon engagement
01:16:38en politique
01:16:38c'est-à-dire
01:16:39ce qui fait
01:16:40notre humanité commune
01:16:42c'est-à-dire
01:16:42de regarder
01:16:43les vulnérabilités
01:16:44on a tous des vulnérabilités
01:16:45temporaires
01:16:46ou permanentes
01:16:47la situation de handicap
01:16:48la maladie mentale
01:16:50l'avancée en âge
01:16:52la maladie
01:16:54tout court
01:16:55à un moment de sa vie
01:16:56et
01:16:56mettre ça au milieu du village
01:16:58en se disant
01:16:59qu'en fait
01:16:59on organise
01:17:00alors ça les gens disent
01:17:01oui mais c'est compassionnel
01:17:02c'est de l'assistanat
01:17:03mais on est tous frappés
01:17:05par ces vulnérabilités
01:17:06et on a une société
01:17:08qui pense plutôt
01:17:09la performance
01:17:11mais de manière
01:17:13de manière déconneillée
01:17:14alors là pour le coup
01:17:15c'est un truc de déconnexion
01:17:16on est
01:17:17je parle beaucoup du vieillissement
01:17:18dans nos sociétés
01:17:19les valeurs dominantes
01:17:20c'est la rapidité
01:17:21la performance
01:17:22le profit
01:17:23l'immédiateté
01:17:24alors que quand on vieillit
01:17:25et on vieillit de plus en plus
01:17:26et tant mieux
01:17:26c'est la lenteur
01:17:28la tempérance
01:17:29la sagesse
01:17:29la transmission
01:17:30et ça c'est pas du tout valorisé
01:17:32c'est presque
01:17:32c'est presque ringard
01:17:34essayons compris
01:17:36de changer notre système de valeurs
01:17:37on continue de reparler
01:17:38dans un petit instant
01:17:39Jérôme Guedges
01:17:400826 300 300
01:17:41pour réagir à cette émission
01:17:43à tout de suite
01:17:43Sud Radio
01:17:45midi 14h
01:17:46la parole au français
01:17:47Alexandre Jardin
01:17:49nous sommes toujours
01:17:50avec Jérôme Guedges
01:17:51député socialiste
01:17:53de la 6ème circonscription
01:17:54de l'Essonne
01:17:54et nous accueillons
01:17:55un second auditeur
01:17:56Michel
01:17:56qui nous appelle de Pontiby
01:17:57bonjour Michel
01:17:58bonjour monsieur
01:18:00bonjour Alexandre
01:18:01et à monsieur Guedges
01:18:02et à toute l'équipe
01:18:03de Sud Radio
01:18:04alors c'est une intervention
01:18:05j'espère qu'il sera
01:18:07un peu drôle
01:18:08mais je constate
01:18:10depuis plusieurs années
01:18:11que lorsque
01:18:14par exemple
01:18:14les agriculteurs
01:18:15les médecins
01:18:16les pompiers
01:18:17lors des grands débats
01:18:18lorsqu'ils quittent
01:18:20tout ce matin
01:18:20ils déclarent
01:18:22devant les journalistes
01:18:23on ne nous écoute pas
01:18:25ils disent la messe
01:18:27et puis terminer
01:18:27et ils s'en vont tous
01:18:29avec les dossiers
01:18:29sous le bras
01:18:30et la queue
01:18:31entre les jambes
01:18:31si j'ose dire
01:18:32alors comme aurait pu
01:18:33le dire Connuch
01:18:34si c'est comme ça
01:18:36moi je n'y reprends plus
01:18:37alors malheureusement
01:18:39le 18 septembre prochain
01:18:40apparemment
01:18:42ils seront reçus
01:18:43à part quelques-uns
01:18:44qui ne veulent pas y aller
01:18:44mais j'ai encore
01:18:46l'impression
01:18:46que quand ils vont être
01:18:47devant les journalistes
01:18:48en sortant
01:18:49ils vont encore déclarer
01:18:50on ne nous a pas écoutés
01:18:51voilà
01:18:52Jean-Biège
01:18:53ce qui est dit là
01:18:57c'est la contradiction
01:18:59française
01:19:00mais qui est
01:19:01je ne veux pas dire charmante
01:19:03mais qui est stimulante
01:19:05c'est que les gens
01:19:06ont une défiance
01:19:08envers les politiques
01:19:09et en même temps
01:19:10adorent la politique
01:19:11c'est une défiance
01:19:11à la mesure de l'attente
01:19:12qu'on a
01:19:13de l'action collective
01:19:17et qui est parfois
01:19:19un peu
01:19:20comment dire
01:19:21oubliée
01:19:23par ceux
01:19:23qui
01:19:23qui ont été choisis
01:19:27alors
01:19:28il y a ce discours
01:19:30on n'est pas content
01:19:31voilà
01:19:31c'est le côté
01:19:32gaulois réfractaire
01:19:33rouspeteur
01:19:35etc
01:19:36que moi je trouve
01:19:37extrêmement positif
01:19:38parce que ça dit
01:19:39on attend des choses
01:19:40de la décision collective
01:19:41on attend des choses
01:19:42de la délibération collective
01:19:43le problème
01:19:44ça renvoie à la discussion
01:19:45qu'on avait
01:19:46juste auparavant
01:19:47c'est
01:19:48comment on est assuré
01:19:50qu'on pèse
01:19:51dans cette délibération collective
01:19:52à toutes les étapes
01:19:53et pas uniquement
01:19:54un moment
01:19:55à l'instant T
01:19:56d'un vote
01:19:57et en se disant
01:19:58le rendez-vous
01:19:58est 5 ans après
01:20:00pour sanctionner
01:20:01donner quitus
01:20:02ou pas quitus
01:20:02on n'est pas
01:20:03dans une assemblée générale
01:20:04de copropriétaires
01:20:05et à la limite
01:20:06dans une assemblée générale
01:20:07de copropriétaires
01:20:08on peut peser
01:20:09tous les ans
01:20:10pour savoir
01:20:10si on change les choses
01:20:12donc
01:20:13moi je suis
01:20:14de plus en plus sensible
01:20:15en effet
01:20:16j'aime pas les débats
01:20:18pour savoir
01:20:18s'il faut une 6ème république
01:20:19mais sortir de la verticalité
01:20:22qui est celle
01:20:22de la 5ème république
01:20:24qui était adaptée
01:20:25à un moment
01:20:26garder quand même
01:20:28de l'ordre
01:20:28parce que je pense
01:20:28qu'il faut
01:20:29que les choses fonctionnent
01:20:31et introduire
01:20:34ce qui manque
01:20:34c'est-à-dire
01:20:35des contre-pouvoirs
01:20:36des contre-pouvoirs
01:20:37à l'échelle locale
01:20:38comme des contre-pouvoirs
01:20:39à l'échelle nationale
01:20:40d'ailleurs c'est souvent intéressant
01:20:41à l'échelle locale
01:20:42il y a un truc
01:20:43qui fonctionne
01:20:44dans toutes les villes
01:20:44et les maires
01:20:45quand ils disent
01:20:46qu'ils sont à portée de baffe
01:20:47ces dernières années
01:20:48ils ont tous introduit
01:20:50parce que c'était une demande
01:20:51des assemblées de quartier
01:20:52des conseils de quartier
01:20:53où ils sont obligés
01:20:54de venir rendre compte
01:20:55régulièrement
01:20:56ce n'était pas le cas
01:20:57il y a 20 ou 30 ans
01:20:59dans les municipalités
01:21:00et puis ils ont fait
01:21:01des budgets participatifs
01:21:02en disant aux gens
01:21:03cette fois-ci
01:21:03voilà on vous donne
01:21:04une partie de l'enveloppe
01:21:05et c'est vous
01:21:06qui allez décider
01:21:07de l'affectation
01:21:08et du choix
01:21:09parce que ce n'était pas
01:21:11forcément
01:21:11on fait un nouveau quartier
01:21:13qu'est-ce qu'on fait
01:21:13à tel ou tel endroit
01:21:15ce n'était pas prévu
01:21:16dans les engagements municipaux
01:21:17ou pas avec ce niveau de détail
01:21:18et bien ça pourrait être
01:21:19source d'inspiration
01:21:20alors les assemblées de quartier
01:21:21les conseils de quartier
01:21:22à l'échelle nationale
01:21:22ça n'existe pas
01:21:23c'est pour ça que l'idée
01:21:24de faire valider
01:21:26le travail du national
01:21:28des parlementaires
01:21:29du gouvernement
01:21:29par une sanction
01:21:30ce que tu évoquais
01:21:31sur les référendums
01:21:32je trouve que c'est intéressant
01:21:34je voudrais vous répondre
01:21:36exactement
01:21:37pour contraindre un système
01:21:42à la vertu
01:21:43de l'écoute
01:21:44il faut que le citoyen pèse
01:21:46et réellement
01:21:47une capacité
01:21:48une capacité référendaire
01:21:50ça ne veut pas dire
01:21:51empêcher les exécutifs
01:21:52de bosser
01:21:53ça veut dire que
01:21:54s'il n'y a vraiment
01:21:55pas d'écoute
01:21:56s'il n'y a pas de
01:21:57si on ne sort pas
01:21:59de la culture du mépris
01:22:00en fait
01:22:01c'est ça le problème
01:22:03c'est la culture du mépris
01:22:05après soyons honnêtes
01:22:06les capacités référendaires
01:22:10il y aura toujours
01:22:11des gens qui diront
01:22:12il y a du mépris
01:22:14parce qu'on n'a pas
01:22:15souscrit aux propositions
01:22:16que je fais
01:22:17c'est le propre
01:22:17de l'action publique
01:22:19à un moment
01:22:19on dit oui
01:22:20mais on dit non
01:22:20à des gens
01:22:21le référendum
01:22:23qu'est-ce qu'il dit
01:22:23il dit que
01:22:24si les gens
01:22:26ne convainquent pas
01:22:26les autres
01:22:27ils perdent
01:22:28je veux dire
01:22:30ils perdent
01:22:31or durablement
01:22:32on s'aperçoit de quoi
01:22:33c'est que les pays
01:22:34qui ont ça
01:22:35j'en reviens à la Suisse
01:22:36les gens ne passent pas
01:22:37leur temps
01:22:38de se tirer une balle
01:22:38dans le pied
01:22:39c'est-à-dire que
01:22:40l'être humain
01:22:41n'est pas complètement idiot
01:22:42donc de temps en temps
01:22:43il peut se tromper
01:22:44il corrige
01:22:44mais globalement
01:22:46la population
01:22:47réfléchit
01:22:48réfléchit
01:22:48parce qu'elle vit
01:22:49avec sa décision
01:22:50donc elle fait
01:22:51extrêmement attention
01:22:52et on a des exécutifs
01:22:55qui sont dans une
01:22:57dans une écoute
01:22:59plus humble
01:23:00plus accompagnante
01:23:02et en même temps
01:23:03tout ce qui peut
01:23:05ressembler à de la démagogie
01:23:06ça ne marche pas
01:23:07le jour du référendum
01:23:08ça ne marche pas
01:23:09l'être humain
01:23:10n'a pas envie
01:23:10de se tirer une balle
01:23:12dans le pied
01:23:12donc voilà
01:23:14pour vous répondre
01:23:14monsieur
01:23:15moi je vais militer
01:23:18pour que ce pays
01:23:20évolue vers
01:23:21une démocratie d'adulte
01:23:22qu'on ne prenne pas
01:23:23pour des cons
01:23:23Jérôme Guedj
01:23:25ah pardon
01:23:25Michel
01:23:26vous vouliez réagir
01:23:26oui
01:23:27non non d'accord
01:23:28simplement
01:23:28je rajouterai
01:23:29donc dit comme ça
01:23:30c'est qu'on écoutera plus
01:23:32la volonté
01:23:34et l'action publique
01:23:35du peuple
01:23:36encore une fois
01:23:37des mots
01:23:38plutôt que
01:23:39celui des syndicats
01:23:40et peut-être
01:23:42des représentants
01:23:42mais
01:23:43c'est forcément
01:23:44un mélange
01:23:45mais
01:23:46on va laisser réagir
01:23:47peut-être Jérôme Guedj
01:23:48non mais parce que
01:23:49ce que j'entends
01:23:49en creux dans la remarque
01:23:51c'est
01:23:51il y a parfois
01:23:53des intérêts catégoriels
01:23:54qui s'expriment
01:23:55et qui peuvent
01:23:57rouspéter
01:23:58parce qu'il y a
01:23:59un principe
01:24:00mais c'est ça
01:24:01qui est compliqué
01:24:01l'intérêt général
01:24:02n'est pas la somme
01:24:03des intérêts particuliers
01:24:04mais pour autant
01:24:05l'expression
01:24:06de ces attentes particulières
01:24:07ne peut pas être balayée
01:24:08d'un revers de la main
01:24:09et il y a à construire
01:24:10et surtout à expliquer
01:24:12en quoi
01:24:12telle ou telle mesure
01:24:14est au service
01:24:16de l'intérêt général
01:24:17je vais vous prendre
01:24:17un exemple
01:24:18qui est un irritant
01:24:18vous allez comprendre
01:24:19vous vous rappelez
01:24:20avant l'été
01:24:21au printemps
01:24:22il y a eu des mouvements
01:24:22importants
01:24:24de chauffeurs de taxi
01:24:25sur les transports sanitaires
01:24:26pourquoi ?
01:24:28parce qu'on a confié
01:24:29aux chauffeurs de taxi
01:24:30parce qu'il y a eu
01:24:31une réforme
01:24:31il y a quelques années
01:24:32qui a tué
01:24:32tout ce qu'on appelait
01:24:34les transports sanitaires
01:24:35organisés par des
01:24:36sociétés d'ambulance
01:24:37etc
01:24:37et on s'est dit
01:24:38c'est plus simple
01:24:39de le confier
01:24:39aux chauffeurs de taxi
01:24:40l'intérêt général
01:24:42c'est d'assurer
01:24:42le transport sanitaire
01:24:43l'intérêt général
01:24:45c'est de faire
01:24:45dans des conditions financières
01:24:46qui soient soutenables
01:24:47et il y a des intérêts
01:24:51qui se sont exprimés
01:24:52des chauffeurs de taxi
01:24:52qui ont dit
01:24:53vous allez trop loin
01:24:54dans les modes de régulation
01:24:55que vous avez mis en place
01:24:56c'était pour faire
01:24:57150 ou 200 millions
01:24:59d'euros d'économie
01:24:59sur presque 3 milliards
01:25:01de coûts
01:25:02de ces transports-là
01:25:02je le dis sincèrement
01:25:04il y a
01:25:05à améliorer le système
01:25:08mais pas le faire
01:25:09de manière
01:25:10vous voyez
01:25:11donc on pouvait concilier
01:25:12le fait qu'à certains endroits
01:25:13notamment en milieu rural
01:25:14la réforme
01:25:15elle avait des conséquences
01:25:16désastreuses
01:25:17pour plein de chauffeurs de taxi
01:25:18dont 80 ou 90%
01:25:19du chiffre d'affaires
01:25:20était le transport sanitaire
01:25:21et sans eux
01:25:22il y avait des gens
01:25:23qui ne pouvaient pas aller
01:25:23dans des hôpitaux
01:25:24qui étaient de plus en plus éloignés
01:25:25mais l'intérêt général
01:25:26c'est aussi de faire expliquer
01:25:27à tout le monde
01:25:28que oui
01:25:28on a peut-être des moyens
01:25:29modernes
01:25:30transparents
01:25:32de rendre le système
01:25:33plus efficace
01:25:34et plus soutenable
01:25:34financièrement
01:25:35donc voilà
01:25:36c'est aussi
01:25:38une culture du compromis
01:25:39dans la décision publique
01:25:41Jérôme Gage
01:25:41pour conclure
01:25:42je sais qu'il n'est jamais agréable
01:25:43de répondre à une rumeur
01:25:44mais une information
01:25:45venant de Clément Garin
01:25:46vous l'attendiez peut-être
01:25:47cette question
01:25:48indique que vous seriez
01:25:49en discussion
01:25:50pour le ministère
01:25:51de la santé
01:25:52est-ce vrai ?
01:25:53non c'est faux
01:25:53je suis en discussion
01:25:54avec personne
01:25:55et j'ai pas de raison
01:25:56d'être en discussion
01:25:56mais vous voyez
01:25:57c'est marrant
01:25:58parce que depuis ce matin
01:25:59on me met des messages
01:25:59je sais pas qui est ce Clément Guérin
01:26:01ou Garin
01:26:01et je sais pas
01:26:02hier il annonçait
01:26:03que c'était Yannick Jadot
01:26:04vous voyez
01:26:05ça n'a pas de sens
01:26:07qu'on soit commenté
01:26:09quelqu'un
01:26:10qui invente des choses
01:26:12sur Twitter
01:26:13sur le fond
01:26:14moi j'ai une position
01:26:15très claire
01:26:16il faut que ce gouvernement
01:26:17discute
01:26:20avec l'ensemble
01:26:22des forces d'opposition
01:26:23et singulièrement
01:26:23les socialistes
01:26:25qui ont mis des propositions
01:26:26sur la table
01:26:26mais elles sont connues
01:26:27nos propositions
01:26:27après
01:26:28ils prendront leurs responsabilités
01:26:29vous savez
01:26:30nous on avait proposé
01:26:30d'exercer le pouvoir
01:26:31sans associer
01:26:34pour pas faire cette confusion
01:26:35moi j'aurais adoré
01:26:37être ministre
01:26:38dans un gouvernement de gauche
01:26:39mais qui aurait eu
01:26:41en permanence
01:26:41à construire ses compromis
01:26:43pour pouvoir durer
01:26:44donc voilà
01:26:45ça tombe bien
01:26:46vous me permettez
01:26:46de démentir
01:26:48cette fumeur
01:26:48ben voilà c'est fait
01:26:49merci beaucoup
01:26:50Jérôme Gage
01:26:50merci d'avoir accepté
01:26:51notre invitation
01:26:52merci Alexandre Jardin
01:26:53merci
01:26:53et on va pas lâcher
01:26:55l'affaire des pêcheurs
01:26:55on ne lâche pas
01:26:56l'affaire des pêcheurs
01:26:57ni des boulangers
01:26:57merci beaucoup
01:26:59à la semaine prochaine
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