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  • il y a 2 mois

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00:00Édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:06Alors Sébastien Lecornu, on l'a appris hier, Vincent a appelé Marie-Lise Léon, la patronne de la CFDT,
00:12pour lui proposer de rouvrir le conclave sur les retraites.
00:15Alors elle a refusé, Sébastien Lecornu nous a promis des ruptures.
00:19Est-ce que vous imaginez qu'elles iraient dans ce sens ?
00:22Si le Premier ministre veut une rupture, mais avec la droite, c'est le bon chemin.
00:26Une nouvelle proposition de ce genre, et je peux vous dire que LR quittera le gouvernement en rang serré.
00:31Si rompre avec François Bayrou consiste à reproduire ses idées les plus chronophages et les plus coûteuses,
00:37la déception sera rapide.
00:39Entre nous Dimitri, cette course au socialisme, ça prend des proportions inouïnantes.
00:43On a l'impression d'assister à un délire collectif.
00:47Les députés macronistes et même certains LR répètent en boucle, comme des Hare Krishna,
00:51« Taxe Zuckman ».
00:53Allez entendre la taxe Zuckman, c'est le mantra qui nous rendra la France apaisée.
00:57On se demande parfois si le vrai Premier ministre, plutôt que Sébastien Lecornu, ce n'est pas Gabriel Zuckman.
01:04On voit nos élus prier les divinités socialistes de nous donner la stabilité.
01:09Et le bloc central s'agenouille devant un parti qui a fait moins de 2% à la présidentielle.
01:15Un parti qui a soutenu le mouvement Bloquons-Tout,
01:18qui n'a pas été gêné après le 7 octobre pour faire alliance avec la France insoumise,
01:21et qui depuis navigue dans les eaux troubles d'une gauche archaïque communautariste, voire islamo-gauchiste.
01:27Alors je sais bien que le PS forme un groupe pivot à l'Assemblée,
01:30mais ce n'est pas une raison pour mettre en péril notre économie
01:32et le fragile équilibre sur lequel repose la minorité de gouvernement.
01:37Enfin, une question reste obsédante.
01:39Comment un parti qui a mis la France à terre peut-il être celui qui l'empêchera de s'effondrer ?
01:44Vous pensez que si les négociations avec le PS vont trop loin,
01:47Vincent, la droite peut vraiment partir ?
01:50Oui, elle partira parce qu'elle n'a pas le choix.
01:52Ses électeurs ne lui pardonneraient pas de donner une victoire programmatique au PS,
01:58un parti qui ne participe pas au gouvernement et qui s'y opposera à chaque seconde.
02:03Les deux piliers sur lesquels repose la popularité de Bruno Rotaillot,
02:06c'est la clarté des convictions et la cohérence des décisions.
02:09Fricoter avec le PS revient à troubler définitivement cette ligne claire.
02:13Et puis je vous rappelle aussi que la droite LR refuse tout entente avec le RN
02:17parce que, dit-elle, son programme a des relents socialistes.
02:22Alors comment voulez-vous que dans le même temps,
02:24LR fasse la courte échelle à Olivier Faure ?
02:26L'opposition franche et visible avec la gauche,
02:29c'est l'assurance-vie de la droite française.
02:32Abandonner cette cohérence pour permettre à Emmanuel Macron de terminer son mandat
02:35n'aurait aucun sens.
02:36et s'il reste à la droite ce que je veux croire un peu de bon sens,
02:40elle ne le fera pas.
02:41Mais dans ce cas-là, il ne peut pas y avoir de compromis.
02:43Attendez Dimitri, il y a un gouffre entre accepter un compromis et se faire rouler dans la farine.
02:47S'il faut pour que la France ait un budget et quelques concessions,
02:49à la gauche, LR, en retour, doit obtenir des assurances solides
02:53sur l'économie, sur la sécurité et l'immigration.
02:56Le soutien ne peut pas être gratuit.
02:58Emmanuel Macron fait reposer son équation sur deux éléments qui lui semblent indiscutables.
03:03Le premier est que le PS veut éviter la dissolution,
03:05donc la censure du gouvernement.
03:06Le second est que LR continuera à soutenir le gouvernement quoi qu'il arrive,
03:10mais si ces deux présupposés se révèlent faux,
03:13le résultat, une fois encore, risque d'être catastrophique.
03:17Vous savez, LR, dans le pays, ça n'est plus grand chose,
03:20mais ça pèse lourd dans la minorité de gouvernement.
03:23LR, c'est le ministre le plus populaire actuellement, Bruno Rotaillot.
03:26C'est une soixantaine de députés, mais c'est aussi, avec le centre, la majorité au Sénat.
03:33Alors, pour vous décrire l'état d'esprit de la droite hier devant la course à l'échalote,
03:37du pouvoir vers les socialistes, je vais vous faire une comparaison toute bête.
03:41Si l'on vous demande, au nom de la stabilité dans votre couple,
03:45d'être cocu et de régler en plus la facture du restaurant et de l'hôtel,
03:49à mon avis, vous choisirez plutôt la rupture.
03:52Vu comme ça, la politique est bien plus claire.
03:57L'édito politique sur Europe 1.
03:58Merci beaucoup, Vincent Trémolet-Deville.
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