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  • il y a 3 mois

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00:007h-9h, Europe 1 matin.
00:03L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro.
00:05Bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:07Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:09Vincent, donc hier Olivier Faure et les ténors du PS
00:11étaient reçus par François Bayrou à Matignon.
00:14Ils étaient comme en repérage sur les lieux
00:15puisqu'ils pensent de plus en plus qu'ils succéderont au Premier ministre.
00:19Ils ont raison d'y croire.
00:20Malheureusement, oui, les macronistes s'y résignent.
00:23Le président de la République teste l'idée
00:25et laisse volontairement planer le nom d'Olivier Faure
00:28dans l'atmosphère médiatique.
00:29Les socialistes, vous le disiez, eux-mêmes en rêve.
00:31Alors je voudrais simplement vous citer une phrase du Premier secrétaire du PS
00:34parce qu'on dirait une phrase de politicien
00:36qui aurait pu être prononcée sous Joseph Lagnel,
00:38Henri Cueil, Maurice Bourges-Manoui,
00:40Félix Gaillard,
00:42ces présidents du Conseil de la Quatrième République,
00:44spécialistes des ministres jetables
00:46et des gouvernements de fortune.
00:47Écoutons Olivier Faure.
00:49Nous sommes à la disposition évidemment du chef de l'État, dit-il,
00:52à tout moment, pour discuter des conditions
00:54dans lesquelles nous pourrions effectivement
00:56occuper les places gouvernementales,
00:58occuper effectivement les places gouvernementales.
01:01C'est ça, le projet des socialistes.
01:03Ils veulent leur tour en gyrophare,
01:05mais ce que l'on n'imaginait pas, en revanche,
01:07c'est que Laurent Wauquiez leur donnerait le feu vert
01:09comme il l'a fait hier sur BFM TV.
01:11Ce entre-à-matignon Olivier Faure par le patron des députés LR,
01:15j'avoue Dimitri, que je n'étais pas prêt.
01:16Depuis, il s'en est expliqué,
01:18il ne veut toujours pas de censure a priori,
01:21Laurent Wauquiez.
01:22Comment vous expliquez cette prévenance
01:24qu'il a vis-à-vis des socialistes ?
01:25Alors depuis hier,
01:26les conseillers dont le métier est de changer
01:28des mots de plomb en or,
01:30tentent de jouer les alchimistes
01:31pour expliquer la déclaration de Laurent Wauquiez.
01:33En général, plus c'est bête,
01:35plus on nous dira que c'est intelligent
01:36parce qu'il y a derrière un coup de billard à mille bandes.
01:39Mais la vérité, c'est que c'est intelligemment bête.
01:43Cette déclaration de Wauquiez,
01:44ce n'est rien d'autre qu'un magnifique but contre son camp,
01:47frappant roulé, trajectoire parfaite,
01:48pleine lucarne, champion du monde.
01:50Au moment où Nicolas Sarkozy recommande justement
01:53à la droite de ne pas se noyer avec François Bayrou,
01:56Laurent Wauquiez entre-ouvre donc la porte de Matignon aux socialistes.
01:59Imaginez les députés LR sur les marchés en cas de dissolution.
02:02Quand on leur dira
02:03« Vous avez donné votre confiance à Bayrou
02:05et vous n'avez pas censuré Olivier Faure »,
02:08vous croyez qu'ils vont répondre
02:10« Ah ben c'est au nom de la stabilité ».
02:12À la stabilité, c'est la nouvelle vertu théologale
02:14de la politique contemporaine.
02:17On chercherait donc la stabilité
02:18avec les promoteurs de l'attaque Zuckmann,
02:21les pourfendeurs de la réforme des retraites,
02:23les défenseurs des régularisations massives de clandestins.
02:27Mais que pouvons-nous stabiliser, Dimitri,
02:29avec les forces du chaos ?
02:31Et qu'on ne me dise pas que l'EPS n'a rien à voir avec LFI,
02:34Olivier Faure et François Hollande ne seraient pas députés sans Jean-Luc Mélenchon.
02:38Quant à Marine Tondelier et Sandrine Rousseau,
02:40elles n'ont pas besoin d'être à la France insoumise
02:42pour mériter une censure, a priori, a posteriori, a fortiori.
02:47Alors fort heureusement, Bruno Retailleau a vite remis les choses à l'endroit.
02:50Mais croyez-moi, quand la confusion est à son comble,
02:52quand le pays est au bord du gouffre,
02:54ces déclarations exaspèrent l'électeur de droite,
02:57et même le décourage.
02:58Alors, à la décharge de Laurent Wauquiez, on peut dire, Vincent,
03:00que la situation est mouvante et, pour le moins, embrouillée.
03:03Oui, pour la droite, elle est même terrifiante de complexité.
03:05Mais justement, quand la période est trouble,
03:07la ligne doit être d'autant plus claire.
03:10La ligne, c'est celle-ci.
03:11LR doit participer au gouvernement pour empêcher la gauche d'en prendre le contrôle,
03:15mais sans s'y diluer, sans s'y affadir, sans s'y compromettre.
03:18Deux certitudes dans le brouillard, Dimitri.
03:20La France est majoritairement de droite,
03:23et les Français veulent très majoritairement rompre,
03:25et le plus vite possible,
03:26avec un macronisme devenu radioactif.
03:29Si la droite classique se fait le soutien de la gauche,
03:31ou la béquille du chef de l'État,
03:33elle s'y mollera inutilement,
03:35et pour le seul intérêt de Jordan Bardella.
03:37L'édito politique sur Europe 1.
03:38Merci Vincent Trémolet de Villers.
03:40À la lune du Figaro ce jour, le PS à Matignon.
03:43Macron tenté, Wauquiez ne dit pas non.
03:46Merci beaucoup Vincent, bon week-end.
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