00:00Emmanuel, la France tremble, c'est aujourd'hui que l'agence de notation Fitch doit rendre son verdict et on redoute une dégradation de la note.
00:07Et pourtant, ce matin, l'INSEE nous dit que ça ne va pas si mal que ça.
00:12Exactement, la croissance française devrait finalement atteindre 0,8% en 2025, nous dit l'INSEE.
00:18Avant les grandes vacances, on nous disait plutôt 0,6%, mais c'est vrai qu'on a un deuxième trimestre, le printemps, qui a été plutôt assez dynamique.
00:27Et au vu du bilan de santé que dresse l'INSEE, on se dit quand même qu'elle est résistante, cette économie française, pour affronter les vents contraires qui viennent de l'étranger,
00:37les droits de douane de Donald Trump, et les vents contraires qui soufflent aussi à l'intérieur, avec la crise politique permanente, depuis la dissolution de 2024.
00:47On a quelques secteurs notamment qui portent l'économie, c'est le tourisme, c'est le marché immobilier, c'est l'aéronautique, c'est l'agriculture, il y a d'autres qui vont mieux.
00:55Et c'est peut-être la meilleure nouvelle d'ailleurs de cette nouvelle prévision de l'INSEE, c'est le redressement du secteur de la construction.
01:02Vous savez qu'il était en grande difficulté, et puis quand le bâtiment va, quand la construction va mieux, on se dit que l'économie française va aller mieux, ça reste dur pour l'automobile en revanche.
01:11Alors justement, on parlait de la crise politique, comment se manifestent les effets de cette crise sur l'économie ?
01:17Eh bien, par des comportements anormalement pessimistes et prudents au regard de la réalité économique.
01:23Prenez les consommateurs par exemple. Les gains de pouvoir d'achat sont plus importants en France que partout ailleurs en Europe.
01:30L'inflation est plus basse en France que partout ailleurs en Europe.
01:33Et pourtant, les Français sont ceux qui épargnent le plus et sont ceux aussi qui consomment le moins.
01:39Prenez par exemple les inquiétudes par rapport au chômage. Elles sont au plus haut depuis 10 ans, alors que l'INSEE nous dit que le marché du travail est plutôt porteur
01:49et que le chômage n'augmentera quasiment pas pendant le reste de l'année. Et ça, c'est lié à l'inquiétude politique.
01:55Et on voit la même chose du côté des entreprises. L'investissement redémarre un peu, mais il redémarre moins vite que chez nos voisins européens,
02:02alors que la situation financière des entreprises n'est pas particulièrement malsaine.
02:06Et donc ça, Céline, c'est qu'il dit, si l'incertitude politique disparaissait, la croissance pourrait repartir assez vite.
02:13Et c'est dans ce contexte, donc je disais que l'agence de notation Fitch va rendre son verdict. Ce soir, il se passe quoi si elle dégrade la note de la France ?
02:20Franchement, il ne se passe pas grand-chose. La dégradation, elle est déjà anticipée.
02:24La meilleure preuve, c'est que nos taux d'intérêt sont quasiment au même niveau, voire un peu plus élevés que ceux de pays qui ont déjà des notes beaucoup plus basses que nous.
02:32Donc le message de Fitch, puisqu'il faut rappeler que la seule mission d'une agence de notation, c'est d'évaluer si un pays est capable ou pas de rembourser sa dette.
02:39Et donc le message de Fitch, c'est, grosso modo, on n'a pas de doute sur la capacité de l'économie française à créer de la richesse.
02:48Par contre, on a des doutes sur la capacité de la classe politique à réduire les déficits publics.
02:53Et il faut rappeler qu'il y a la dette actuelle et que les déficits publics, c'est quand même la dette future.
02:58– Tout ne va pas si mal. – Non, tout ne va pas si mal, absolument.
03:01– On aime quand vous venez nous voir avec de bonnes nouvelles le matin. Merci.
03:03– Et j'aime tellement vous en donner. – Merci Emmanuel.
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