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  • il y a 2 mois
Chaque matin à 6h10, retrouvez BFM Conso présenté par Emmanuel Lechypre.

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Transcription
00:00Alors je lis le caractère de votre prénom Emmanuel, adaptation, générosité, enthousiasme, pratique, communication.
00:05Mais franchement, c'est pas moi ça.
00:07Vous allez être très généreux.
00:08Je vous ai dit que les prénoms et les descriptions étaient assez bluffantes.
00:12Dans cette chronique, et vous allez nous dire quoi ? Vous allez nous dire que ça.
00:14Vous savez ça, quand on passe la soirée avant de dormir, qu'on n'arrive pas à trouver le sommeil parce qu'on scrolle.
00:20Non seulement c'est pas bon pour le sommeil, mais c'est pas bon pour l'économie non plus.
00:23Effectivement, nous passons de plus en plus de temps à scroller.
00:2611% de notre temps éveillé exactement en France aujourd'hui.
00:30Et c'est une attitude qui va lourdement pénaliser la croissance économique à l'avenir.
00:36L'estimation que vient de réaliser la direction du Trésor à partir des travaux de recherche les plus récents
00:41montre, tenez-vous bien, que ce temps passé à scroller va coûter à terme 2 à 3 points de PIB à l'économie française.
00:49Pour le dire autrement, en 2060, le niveau d'activité de notre pays sera inférieur d'une centaine de milliards d'euros
00:56à ce qu'il aurait été si nous n'avions pas passé ce temps à faire défiler images, films, etc.
01:02Alors expliquez-nous, parce que scroller c'est une chose, c'est pas bon pour la santé peut-être, mais pour l'économie ?
01:07Ça s'explique essentiellement par la dégradation de nos capacités intellectuelles.
01:12Un effet qui sera de plus en plus fort au fur et à mesure que les enfants scrolleurs entreront sur le marché du travail.
01:20Ce qui a été prouvé, tenez-vous bien, la pratique des réseaux sociaux, plus de 3 heures par jour, dégrade.
01:25L'attention, la capacité de mémorisation, la capacité à développer le langage, la capacité d'initiative et les performances scolaires,
01:32ça, ça se voit déjà, vous savez, dans les fameux classements PISA sur le niveau des élèves.
01:37Tout ça, à terme, nuira à la productivité de ces enfants quand ils seront sur le marché du travail.
01:43Aujourd'hui, tout ça est déjà visible sur 30% d'une classe d'âge.
01:47Deux autres raisons pour expliquer le coût économique de cet excès de scrolling.
01:51La dégradation de la santé mentale, si vous scrollez trop, vous serez plus sujet au mauvais sommeil et à la dépression.
01:59À la dépression aussi ?
02:00Aussi, il y a plus de dépressifs chez les gens qui pratiquent de façon excessive les réseaux sociaux.
02:05Et puis, une perte de temps productif, l'utilisation de certaines plateformes durant les heures de travail
02:10pour des raisons extra-professionnelles, messieurs-dames.
02:13Ça vous dit quelque chose ? Entre 20 minutes et 2 heures et demie dans une journée de travail.
02:182 heures et demie.
02:18D'accord, c'est le constat, mais qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce que les pouvoirs publics ont des moyens d'action ?
02:23Il y a trois recommandations.
02:24D'abord, durcir les réglementations en vigueur, comme le règlement européen sur les services numériques.
02:30Deux, développer la concurrence.
02:31Parce que là encore, il y a des travaux d'économistes qui montrent que moins il y a de concurrence
02:36et plus les plateformes sont favorables aux annonceurs au détriment des consommateurs.
02:42Et puis, troisième point, renforcer la protection des enfants.
02:45Je ne reviens pas sur toutes les recommandations de la commission écran.
02:50C'est franchement ce chantier-là qui est le plus difficile à entreprendre.
02:53Parce que ça demande beaucoup d'efforts et de pédagogie, notamment de la part des parents.
02:56On peut rajouter aussi des temps d'écran.
02:58On dit quand même que c'est un petit crayon.
02:59On peut mettre en place un temps d'écran maximum par jour.
03:01Ça, c'était dans les recommandations de la commission d'enfants.
03:02La question, c'est est-ce qu'il faut durcir, finalement, ce qui est aujourd'hui des recommandations
03:07pour inciter un peu plus vigoureusement les parents à être vigilants.
03:10Merci beaucoup, Emmanuel.
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