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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Avec à table Alexis Delafontaine qui est resté du service politique d'Europe 1.
00:08Dès qu'on a des informations et des réactions, bien sûr, politiques à la nomination de Sébastien Lecornu,
00:14nouveau Premier ministre de France, Gilles Botin est là.
00:16Bonsoir, journaliste au Figaro. Bonsoir, Alexandre Malafaille du think tank Sinopia.
00:21Bonsoir, Geoffroy Roux de Bézieux. Pardonnez-moi, président d'honneur du MEDEF.
00:25Alors, réaction à cette nomination de Sébastien Lecornu, qui jusqu'à présent était ministre des armées.
00:31Il est d'ailleurs réserviste opérationnel à la gendarmerie.
00:34Oui, tout à fait. Bon, moi je le connais, puisque quand j'étais au MEDEF, on a pas mal travaillé sur les dispositifs, justement, de réserve.
00:40C'est quelqu'un de sérieux, de sérieux. La question, c'est pas tellement le qui, c'est le quoi.
00:44Est-ce qu'il y a un chemin de coalition ? Parce que, bon...
00:47Vous avez vu les premières réactions de l'opposition.
00:49Nous, on est des orphelins du fait majoritaire depuis 58. On sait pas gérer cette situation.
00:56Mais nos voisins européens, on a un gouvernement espagnol minoritaire depuis des mois et des mois.
01:01Enfin, ça existe partout.
01:03Donc, est-ce que Sébastien Lecornu, mais ça aurait pu être un autre, sait trouver un chemin de compromis à gauche et à droite pour trouver un budget ?
01:11Je lui souhaite, la phrase du communiqué a l'air de dire, avant de nommer les ministres, on va essayer de trouver un programme.
01:17Je pense que c'est la seule façon de faire. Je sais pas si c'est la meilleure, mais c'est la seule façon de faire.
01:21En tout cas, il y a visiblement des câbles de connexion entre Sébastien Lecornu et l'ERN, malgré les communiqués de Marine Le Pen,
01:29qui sont, si ce n'est assassins en tout cas, à la sauce très très épicée.
01:34Oui, mais ça fait partie du jeu politique.
01:38Et je crois pas que ça a beaucoup d'importance. Non.
01:41La question est, vu du monde économique, il y a quand même cette instabilité politique qui se rajoute à une instabilité géopolitique forte,
01:50qui est un très déstabilisant. Moi, je vois que des patrons qui ont mis le pied sur le frein, sur les investissements, sur les embauches.
01:57C'est évidemment pas bon. C'est pas bon pour les recettes fiscales, au passage.
02:01Alors qu'on a des bonnes recettes fiscales sur le dernier semestre. Pourquoi ? Parce que l'activité était un peu repartie.
02:07Donc il faut un compromis.
02:09Et ce budget, enfin ce projet de budget de Beyrouth, dont on a dit beaucoup de mal et qu'il y avait des défauts les jours fériés, c'était une bêtise évidente.
02:19Mais je rappelle quand même qu'on parlait de 44 milliards d'économies.
02:23C'est pas 44 milliards d'économies.
02:24C'est un ralentissement de l'augmentation des dépenses.
02:27Qui sont de 1700 milliards chaque année.
02:31Voilà. L'augmentation dans le budget Beyrouth, de mémoire, c'était 29 milliards.
02:34Donc on dit aux Français que c'est l'austérité.
02:36Mais c'est faux. C'est faux. Je dis pas que c'est pas facile, qu'il y a des efforts à faire.
02:41Mais la réalité, c'est qu'on est très très loin de ce qu'ont subi les Grecs, par exemple,
02:45avec des pensions réduites de 30%. Nous, on parle d'une année blanche.
02:50Donc il faut que ce discours arrive.
02:52Bon, Beyrouth a été... Il a essayé d'être pédagogique, mais on ne peut pas dire que c'est vraiment réussi.
02:57Il faut que le cornu soit habile et qu'il réussisse à faire un budget minimum pour qu'on ait un budget.
03:02On va vous parler du budget. Je note sur les recettes fiscales.
03:06Et ce sera la prochaine question. Dans les recettes fiscales, c'est ce sur quoi comptent également les agences de notation.
03:12Et la première arrive, vous le savez mieux que tout le monde, vendredi.
03:15Alexandre Malafaille, vous avez peut-être une question pour Geoffroy Roux de Bézieux.
03:19Oui, on peut se poser quand même la question du pourquoi cette fameuse méthode proposée par Emmanuel Macron à Sébastien Lecornu
03:27n'a pas été mise en œuvre auparavant par François Bayrou, qui était réputé comme étant quelqu'un qui savait faire de la discussion, de la conciliation.
03:34Enfin, c'était en tout cas la réputation qui le traînait avec lui.
03:37Pourquoi vous les connaissez bien, ces grands animaux ? Et qu'est-ce qui vous fait qu'aujourd'hui, vous pensez que tout d'un coup, ça peut fonctionner ?
03:43C'est un peu facile, mais vous pouvez poser la question à François Bayrou, il a du temps pour vous répondre.
03:47Vous le connaissez ?
03:49Je ne sais pas, non, ce n'est pas celui que je connais le mieux.
03:52Je ne sais pas, et je pense tout simplement qu'on a un ADN politique en français, donc encore plus développé chez les politiques,
03:59qui est ce cerveau majoritaire où il faut absolument passer en force et essayer de...
04:05Parce que la réalité, je vais peut-être choquer certaines personnes en disant ça, mais on n'a pas besoin de 44 milliards d'efforts.
04:13Ce qui compte pour les agences de notation, c'est la conviction qu'on va dans la bonne direction.
04:17C'est la trajectoire, et qu'on va pouvoir rembourser.
04:19Voilà, et donc c'est le sens de la pente.
04:21Donc il pouvait effectivement être un peu plus, comment dire, un peu moins allant sur le ralentissement des dépenses, en quelque sorte, pour trouver un chemin.
04:30Enfin, il n'a pas fait ce choix, et moi je ne veux pas pronostiquer ce qui se passera,
04:35mais on peut imaginer que Sébastien Lecornu garde un budget avec des efforts, mais soit un peu plus, voilà, un peu plus modéré.
04:43Et puis il a eu quand même des maladresses de nature psychologique.
04:46Si vous voulez, moi, les deux jours fériés, ça m'a choqué, parce que ce n'est pas tellement de faire travailler les gens,
04:50c'est de faire travailler les gens sans les payer.
04:52Et le conclave ?
04:53Alors le conclave, bon, la méthode n'était pas la bonne, mais la réalité, c'est que ce n'est pas passé loin.
05:00Si vous regardez un peu, il y a eu quand même des efforts, alors bon, je vais dire,
05:05pas faire que des copains, mais il y a eu des efforts de la CFDT, pour connaître ce qui est.
05:09Ça a buté sur, finalement, la manière de reconnaître la pénibilité, qui est un vieux sujet, enfin vieux sujet.
05:16Et d'un côté, si vous voulez, on ne peut pas nier qu'il y a des métiers pénibles,
05:21et qu'il faut que ces gens-là partent plus tôt, et de l'autre, on n'a pas trouvé la bonne méthode pour classifier.
05:25Parce que sinon, si on met toutes les professions, on fait une espèce de régime spéciaux,
05:29et si on fait une mesure individuelle, c'est une usine à gaz.
05:32Mais on aurait donné quelques mois, et un peu moins de médiatisation,
05:36parce qu'il y avait ça aussi, si vous voulez, le truc sous les feux des projecteurs,
05:40donner une pression politique, je pense que les partenaires sociaux auraient trouvé,
05:45et politiquement, pour répondre d'une autre manière,
05:47si on avait eu un accord sur les retraites, je pense qu'on serait dans une autre situation politique aujourd'hui.
05:51Juste une dernière question, Geoffroy Roux-de-Besieux,
05:52parce que le temps passe, et effectivement, on est pris par l'actualité de Sébastien Lecornu,
05:56qui est donc le nouveau Premier ministre.
05:58Pierre Gattaz, dans un livre qui vient de paraître, propose plusieurs mesures,
06:03et notamment le retour au travail, et notamment il propose le retour aux 40 heures.
06:09François Bayrou l'a dit dans son interview télévisée aux quatre chaînes d'information,
06:13il a dit, j'ai fait les jours fériés, c'était peut-être une idiotie,
06:16je pensais d'abord faire 36 heures au lieu des 35.
06:19Est-ce que ce carcan des 35 heures, dont un de vos prédécesseurs,
06:22Ernest-Antoine Selyère, est connu pour dire les 35 heures de l'aberration,
06:26est-ce que finalement 40 ou 38, est-ce que c'est ça le nœud gordien ?
06:30En fait, il faut rentrer dans le détail.
06:33Le nœud gordien, c'est la quantité de travail.
06:37Mais je pense que la France souffre plus d'un nombre de gens travaillent,
06:40ce qu'on appelle le taux d'emploi, que du travail annuel.
06:42Aujourd'hui, on peut travailler 40 heures, il y a plein de gens qui travaillent 40 heures ou plus,
06:46soit par les forces des jours, soit par les heures supplémentaires.
06:49Donc je ne suis pas sûr, d'ailleurs les gens qui travaillent aujourd'hui,
06:52plus de 35 heures râleraient parce qu'ils ne seraient plus en heures supplémentaires.
06:57Le vrai sujet entre eux, si on prend la France et l'Allemagne,
06:59c'est le taux d'emploi, c'est le nombre de gens qui travaillent.
07:02La richesse d'un pays, si vous voulez, là c'est ni socialiste, ni de droite, ni rien dire ça,
07:06c'est la quantité d'heures travaillées, le nombre de gens qui travaillent.
07:09C'est ça qui crée de la richesse.
07:10Et on a 10 points d'écart, et on a des points d'écart, vous avez tout à fait raison,
07:15par le haut et par le bas, c'est-à-dire chez les seniors,
07:17et c'est pour ça que là je leur traite, c'est important,
07:19et chez les juniors, parce que travailler en faisant ces études, ça paraît une aberration.
07:23Geoffroy Roux de Bézieux, je suis désolé, vous reviendrez pour parler plus longuement.
07:26C'est gentil, c'est gentil de l'invité.
07:28Mais voilà.
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