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  • il y a 2 mois
Depuis l'annonce de François Bayrou de solliciter un vote de confiance le 8 septembre 2025 et le risque qu'il soit désavoué par les parlementaires, le mouvement "Bloquons tout" a pris un nouveau tour. Lancé il y a quelques mois seulement, en ligne, il entend "bloquer la France" à la manière d'une "grève générale" le 10 septembre prochain. 

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Transcription
00:00Jean Garrigue, c'est vers vous que j'ai envie de me tourner en premier.
00:03François Bayrou a déclaré aujourd'hui qu'il y avait une ambiance de guerre civile
00:06ouverte dans les partis pour abattre son gouvernement.
00:09Ce sont des mots forts, on va dire ça comme ça.
00:12Est-ce que c'est inédit, non pas les mots d'un Premier ministre contre ses oppositions,
00:16mais cette ambiance politique et cette impression de porte fermée éternellement à l'horizon ?
00:25Alors, c'est vrai que l'horizon d'attente, aujourd'hui, on le cherche un tout petit peu.
00:28Je ne pense pas que ce soit un problème d'institution.
00:31Je pense que nos institutions sauront à même de franchir cet obstacle.
00:35On pourra en reparler en fonctionnant d'une autre manière,
00:39en faisant fonctionner la Ve République d'une autre manière.
00:42Mais ce qui est sûr, c'est que si on compare en historien ce qui se passe aujourd'hui
00:46avec une autre période de blocage politique majeur, de fatigue démocratique,
00:51qui était l'entre-deux-guerres, les années 30.
00:53On s'aperçoit que dans les années 30, vous aviez des horizons d'attente.
00:56Vous aviez, par exemple, l'État-providence, qui était en train de maturer
00:59et qui est venu après la Seconde Guerre mondiale.
01:01Vous aviez aussi beaucoup d'hommes politiques qui réfléchissaient à un nouveau système politique
01:06où l'exécutif aurait plus de pouvoir, parce qu'à l'époque, c'était le régime parlementaire.
01:10Donc, il y avait quelque chose qu'on pouvait attendre.
01:12D'ailleurs, les électeurs ne se tenaient pas lors des élections.
01:15Ils étaient très présents.
01:16C'était 85% de participation.
01:17Aujourd'hui, je répète, je prends un peu de recul par rapport à tout ça,
01:22j'ai l'impression qu'on est dans quelque chose au-delà même du blocage conjoncturel
01:26de ce qui va se passer avec le vote de confiance
01:28et de l'incapacité des partis à trouver une alliance et une entente là-dessus.
01:33Il y a cette absence, justement, d'horizon d'attente dans la vie publique,
01:38ce qui veut dire qu'il faut que les partis politiques se remettent au travail,
01:41remettent le métier sur leur ouvrage,
01:44parce que, véritablement, ce qu'on sent, me semble-t-il, je ne suis pas seul à le dire dans le pays,
01:48c'est une déconnexion totale entre les citoyens et le jeu, précisément, des partis
01:53ou le jeu des groupes parlementaires.
01:55Donc ça, c'est quelque chose de très grave.
01:57Au-delà du désaveu de François Verroux, des erreurs de méthode qui ont été commises,
02:02du désaveu du président de la République,
02:04il y a quelque chose de beaucoup plus grave,
02:06c'est cette déconnexion, je répète, entre les Français et ce qu'ils voient des partis politiques.
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