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Mouvement du 10 septembre : Bruno Retailleau appelle les préfets à empêcher tout blocage
Europe 1
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il y a 3 mois
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00:00
Europe 1 Soir Weekend, 19h21, Stéphanie Demureux.
00:04
Toujours en compagnie de Jules Torres et Gilles Boutin.
00:08
Et cette question, faut-il prendre le 10 septembre ?
00:10
Ce mouvement bloquant tout au sérieux, à quoi doit-on s'attendre ?
00:15
Bruno Retailleau n'a pas l'air inquiet.
00:18
Je vous propose d'écouter le ministre de l'Intérieur.
00:20
On voit bien que le mouvement s'est gauchisé.
00:22
Monsieur Mélenchon tente de le récupérer,
00:24
que c'est la mouvance d'extrême-gauche, d'ultra-gauche,
00:26
aidée par la CGT, qui va être à l'œuvre.
00:29
Je ne crois pas à des mouvements d'ampleur.
00:31
En revanche, compte tenu de ces mouvances-là, de leur radicalité,
00:36
il peut y avoir des actions spectaculaires, etc.
00:38
Mais j'ai envoyé un télégramme au préfet pour leur demander
00:41
de faire preuve de la plus grande fermeté.
00:44
Il n'est pas question que des sites stratégiques,
00:47
des infrastructures essentielles à la vie du pays puissent être bloqués.
00:52
Cette consigne de bloquer tout, c'est stupide.
00:55
Parce qu'aujourd'hui, c'est pire que tout.
00:57
Bloquer tout, c'est pire que tout.
00:58
Le pays n'a pas besoin d'être bloqué.
01:00
Il a, au contraire, besoin d'avancer.
01:02
Je souriais, Jules Torres, j'entendais le mot « télégramme ».
01:06
C'est mignon, c'est désuet.
01:08
C'est un petit peu désuet.
01:10
Zéro tolérance, il n'empêche...
01:13
Bon, c'est vrai que des actions spectaculaires,
01:16
on se méfie un petit peu, clairement.
01:18
Est-ce que vous avez des informations en plus ?
01:20
Moi, mon sentiment depuis le début,
01:22
et depuis que Jean-Luc Mélenchon a complètement essayé de véroler ce mouvement,
01:26
c'est qu'il n'y aura rien.
01:26
Il n'y aura rien, c'est-à-dire qu'il n'y aura pas de manifestations immenses dans la rue.
01:29
D'ailleurs, ce qu'on entend ici ou là,
01:32
dans les préfectures ou parmi les conseillers ministériels,
01:35
c'est que les chiffres qui étaient avancés il y a trois semaines,
01:38
au moment où on pensait que ce mouvement pouvait être important,
01:41
se sont réduits comme peu de chagrin ces derniers temps.
01:45
Parfois, il vaut mieux des manifestants calmes dans la rue
01:47
que des blocages sur les rails des TGV.
01:51
C'est là où je voulais en venir,
01:52
c'est que malheureusement, quand il n'y a pas de grande foule dans la rue,
01:54
ça fait souvent le jeu des plus violents,
01:56
donc des éléments radicaux, de l'ultra-gauche, de l'ultra-droite,
02:00
même si c'est moins fréquent sur ce genre de manifestations,
02:03
et évidemment, des black blocs.
02:04
Souvenez-vous des gilets jaunes, ça dure un mois et demi,
02:06
on a des grandes manifestations, le pays est bloqué,
02:09
il y a des revendications qui sont extrêmement claires,
02:11
là, les revendications, elles sont absolument pas claires,
02:13
je vous rappelle quand même qu'initialement,
02:15
ce mouvement est né de la sphère des Nicolas qui payent,
02:17
donc c'est des actifs, des travailleurs,
02:19
qui en ont marre d'être imposés comme le plus grand pays d'Europe,
02:23
qui sont contre les ZFE,
02:24
là, je vous rappelle quand même que c'est Jean-Luc Mélenchon
02:26
qui est à l'initiative, entre guillemets, de ce mouvement,
02:30
et donc lui, il veut imposer encore plus les gens,
02:31
il est pour les ZFE, et il veut plus d'immigration,
02:34
donc on ne connaît pas les revendications,
02:36
donc c'est pour ça que je pense que ça va faire un gros flop.
02:38
Gilles Boutin, toujours le même sondage qu'on cite depuis tout à l'heure,
02:41
à Odoxa Le Figaro, qui était très complet,
02:43
vous sondez aussi les Français sur ce mouvement,
02:47
qu'est-ce que ça dit ?
02:49
Je pense qu'on va assister à une partition du mouvement,
02:53
c'est-à-dire que le mouvement va être très faible,
02:55
comme vous l'avez dit, Jules,
02:57
après c'est un peu une pochette surprise,
02:58
c'est-à-dire que, comme pour les Gilets jaunes,
03:01
on ne savait pas trop à quoi s'attendre au début,
03:02
ça va émerger, et on va avoir deux choses,
03:05
on va avoir deux populations qui vont se côtoyer,
03:07
qui vont même être en parallèle,
03:08
il va y avoir la SNCF,
03:10
et puis aussi les contrôleurs aériens.
03:11
Mais ça c'est le 18 septembre,
03:13
Mais si, il y a aussi de la mobilisation,
03:14
je vois, et il y a des CGTistes...
03:15
Ils sont partout à chaque fois, la SNCF...
03:17
Mais il y a des populations qui savent se structurer
03:19
dans ces moments-là,
03:20
et qui sont dans leur zone de confort,
03:21
et vous avez les autres qui ont moins l'habitude
03:22
de se mobiliser, quoi qu'à gauche,
03:25
mais du coup, ça va être totalement imprévisible,
03:27
et je pense qu'il peut effectivement
03:29
y avoir des actions d'éclats,
03:30
et la grande question,
03:31
c'est qu'est-ce qui va se passer
03:32
s'il y a des choses du type
03:34
l'arc de triomphe qui se fait saccager,
03:36
et je pense effectivement à Jean-Luc Mélenchon
03:38
qui a mis la main sur le mouvement,
03:41
qu'y dira-t-il si de telles actions
03:43
sont menées de vandalisme ?
03:44
Manifestement, c'est vous et moi
03:45
qui allons peut-être payer,
03:47
puisque l'État envisage
03:50
la création d'un fonds émeute,
03:52
moins que vous, certainement,
03:54
l'État envisage la création
03:55
d'un fonds émeute doté de,
03:57
vous avez vu,
03:58
de presque 800 millions d'euros
04:00
qui prendraient la forme
04:00
d'une surprime d'assurance de 5%,
04:03
enfin, l'objectif est plutôt louable,
04:05
c'est pour protéger les commerces,
04:07
les collectivités face au risque des dégâts,
04:09
alors c'est pas rien,
04:10
parce que les dernières émeutes,
04:11
en 2005, c'était 1 milliard,
04:13
oui, tout simplement,
04:14
ça fait quand même cher,
04:15
et ça vous choque pas,
04:17
enfin, moi, c'est quand j'ai lu ça,
04:18
j'ai dû le lire deux fois,
04:20
c'était nos conférences des échos.
04:20
Non, mais évidemment que ça me choque,
04:23
que ça me sidère,
04:24
que je trouve ça absolument hallucinant,
04:26
que ce soit d'ailleurs
04:26
les services de Bercy
04:28
qui est commandité ce rapport,
04:31
mais finalement, c'est pas étonnant,
04:32
on est dans une société d'irresponsables,
04:34
où le responsable ne paye plus,
04:36
dans une société normale,
04:37
c'est le coupable qui paye.
04:39
Le principe casseur-payeur,
04:40
il n'y a plus personne en même temps,
04:41
est-ce qu'ils ont les moyens de rembourser ?
04:43
Ah non, mais c'est pas le sujet,
04:43
ça, j'en ai rien à faire.
04:44
Ben oui, mais qui paye à la fin ?
04:46
Souvenez-vous de la phrase de Gabriel Attal,
04:49
tu casses, tu répares, tu nettoies,
04:50
tu défies l'autorité,
04:51
on t'apprend à la respecter,
04:52
ben, excusez-moi,
04:53
elle a été complètement balayée,
04:54
c'est cette phrase,
04:55
c'est-à-dire que là,
04:56
on va avoir des gens,
04:57
le problème, finalement,
04:59
c'est que, donc d'abord,
05:00
il faut identifier les personnes
05:01
quand elles cassent,
05:02
on n'identifie pas toujours,
05:04
il faut les condamner,
05:05
on sait que ça dure extrêmement longtemps,
05:06
et ensuite,
05:07
il faut les retrouver
05:07
pour les faire travailler,
05:09
parce qu'il y a beaucoup de sujets,
05:10
peut-être que oui,
05:10
ces gens ne sont pas forcément solvables,
05:12
peut-être qu'ils n'ont pas d'argent,
05:14
mais en fait,
05:14
c'est pas le sujet.
05:15
Quand vous sortez dans la rue,
05:16
que vous défoncez un gymnase,
05:18
un complexe sportif,
05:20
une pharmacie,
05:21
une mairie,
05:22
ou que sais-je,
05:23
quelque chose qui a d'abord été payé
05:25
par les Français,
05:26
c'est pas ensuite aux Français
05:26
de repayer pour les reconstruire.
05:28
Oui, mais vous l'avez dit,
05:29
s'ils ne sont pas identifiés,
05:31
on n'a pas laissé à la destruction.
05:33
On fait porter,
05:34
il y a eu un certain nombre
05:35
de condamnations,
05:36
il y a eu 94% de condamnations
05:37
après les émeutes de 2023,
05:41
et bien c'est à ces personnes-là
05:42
aussi de payer,
05:42
peut-être pas toute la totalité,
05:44
puisque le Sénat avait dit
05:45
que c'était autour de 1 milliard,
05:46
mais en tout cas,
05:47
de réparer et de contribuer à tout cela.
05:47
Moi, je connais certaines communes,
05:48
vous saccagez,
05:50
vous allez vous-même repeindre,
05:51
réparer,
05:52
et ça, ça serait une solution,
05:53
non, Gilles Boutin ?
05:54
Oui, mais je pense
05:55
qu'on n'est pas dans le village
05:56
de Tom Sawyer
05:57
où il se fait tirer l'oreille
05:59
pour aller réparer
06:00
les choses qu'il a cassées.
06:01
Ça, c'est fini,
06:02
le temps de la localité
06:04
où tout le monde était identifié,
06:05
c'est-à-dire,
06:05
quand un méfait était commun,
06:07
on savait très bien.
06:08
Je peux vous garantir
06:08
qu'il y a certaines communes
06:09
qui le font,
06:10
ça, vraiment,
06:10
réellement.
06:11
Non, mais qui le font,
06:11
je veux bien,
06:11
pour le côté éducatif.
06:14
Cependant,
06:14
la mesure qui est proposée
06:16
de faire contribuer
06:16
tous les Français
06:17
pour couvrir
06:18
les frais liés
06:19
aux émeutes,
06:21
ça ne me surprend pas.
06:22
Il n'y a rien de nouveau.
06:23
Vous vous rendez compte
06:24
alors qu'on cherche de...
06:24
Non, mais on se fiche
06:26
de la tête du monde,
06:26
honnêtement.
06:27
Mais qui paye déjà
06:29
pour lutter contre la délinquance ?
06:30
Qui paye pour que les prisons
06:31
fonctionnent ?
06:32
Pour le coup,
06:33
c'est toujours les mêmes.
06:33
C'est les honnêtes gens
06:34
qui...
06:35
C'est leur propre système
06:36
assurantiel,
06:37
si vous voulez.
06:37
C'est-à-dire que c'est
06:38
un système contributif.
06:39
Nous versons tous
06:40
une cagnotte
06:40
pour pouvoir vivre
06:41
dans un climat
06:42
à peu près apaisé.
06:43
Et là où il y a un problème,
06:44
c'est effectivement
06:45
l'incapacité de l'État
06:46
à faire respecter cela.
06:47
Mais alors,
06:47
à qui la faute ?
06:48
La faute à l'État
06:49
qui n'a plus les moyens
06:49
ou alors la faute
06:50
à tous ces individus,
06:51
tous ces délinquants
06:53
ou alors ces extrémistes,
06:54
ces black blocs
06:55
qui considèrent
06:56
que c'est un moyen d'expression
06:57
de casser des vitrines ?
06:58
Qui eux-mêmes, d'ailleurs,
06:59
ironie,
07:00
se reposent sur le système
07:01
assurantiel.
07:01
C'est-à-dire que quand ils cassent,
07:02
ils disent de toute façon
07:03
que les assurances couvriront.
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