00:04Bienvenue si vous nous rejoignez dans Europe 1 Info qui dure jusqu'à 15h maintenant.
00:08Donc deuxième partie qui commence avec votre santé.
00:10Le docteur Brigitte Millot nous rejoindra comme tous les jours à 2h30.
00:14Mais avant cela, la suite de notre débat avec J. William Golnadel et Raphaël Stainville.
00:18Alors, Laurent Wauquiez a-t-il marqué un but contre son camp pour reprendre l'expression de l'édito du Figaro ?
00:23On en débattra avant cela.
00:25J'aimerais qu'on s'arrête sur le mouvement du 10 septembre.
00:27William Molinier d'Europe 1, bonjour.
00:29Bonjour Clélie, bonjour à tous.
00:31Vous avez des informations sur les consignes données par Bruno Retailleau au préfet.
00:36Oui, deux mots d'ordre, fermeté et rapidité.
00:40En clair, toute tentative de blocage doit être entravée en amont.
00:44Cela concerne les points d'importance vitale.
00:46Il y en a environ 1400 sur l'ensemble du territoire.
00:50Ce sont les gares, les ports, les aéroports, les autoroutes, dépôts pétroliers, les centrales électriques.
00:56En cas de blocage de l'un de ces sites, l'ordre est de faire évacuer dans les plus brefs délais.
01:01Autrement dit, la stratégie de Bruno Retailleau, c'est de ne surtout pas laisser s'installer un rassemblement illégal
01:07autour duquel pourrait s'agréger l'ensemble du mouvement.
01:11Le renseignement s'inquiète aussi de la période de latence.
01:14Entre le 10 septembre, date de l'appel à tout bloquer, et le 18 septembre, jour où les organisations syndicales et politiques seront dans les cortèges.
01:23Aucune dégradation de bâtiments publics ne saurait être tolérée, écrit le ministre de l'Intérieur.
01:28En revanche, évidemment, les manifestations déclarées devront être protégées et encadrées par les forces de l'ordre
01:33afin de garantir la liberté de manifester.
01:36Côté justice, on s'organise aussi.
01:39Le parquet de Paris, par exemple, renforce ses effectifs la semaine prochaine.
01:44Il prévoit même, le parquet de Paris, des audiences supplémentaires de comparution immédiate
01:48pour être en mesure de juger rapidement les éventuels fauteurs de troubles.
01:53Rappelez-nous, William, à quoi va ressembler exactement ce mouvement ?
01:57Quelles actions sont prévues ?
01:58Les services ne croient pas vraiment à un mouvement populaire d'ampleur
02:04parce que l'ultra-gauche, sous l'impulsion de LFI, de Jean-Luc Mélenchon, récupère politiquement la mobilisation.
02:10En revanche, le risque de voir des opérations sporadiques, mais avec un impact médiatique important, lui, est bien réel.
02:18Et cela va de pair avec ce qu'on observe aussi sur les réseaux sociaux et les messageries cryptées
02:22où on s'échange des modes d'emploi du parfait saboteur.
02:26Leur stratégie est claire, c'est l'effet de surprise et l'éparpillement sur l'ensemble du territoire.
02:31Une logistique locale, autonome, avec un soutien juridique, médical et financier
02:35qui doit être prêt avant la première action.
02:39On parle beaucoup du 10 septembre parce que c'est le jour d'appels de blocage,
02:42mais en réalité, cela pourrait commencer dès lundi, jour du vote de confiance,
02:47avec des appels dans les grandes villes à fêter le départ de François Bayrou.
02:51En fait, la physionomie du mouvement dépend aussi beaucoup de l'évolution de la situation politique du pays.
02:57Alors, on retient le 8, on retient le 10, on retient le 18.
03:01Donc, merci William Molinier pour toutes vos informations.
03:04J'ai William Golnadel, Raphaël Steinville, on va en parler.
03:06Vous êtes inquiet pour ce qui va s'ouvrir, la page en fait qui va s'ouvrir à partir de lundi
03:11et notamment après avec mercredi.
03:13Raphaël Steinville ?
03:14Oui, mais je crois qu'on a raison d'être inquiet, même si ce mouvement pourrait finalement être asséché par la démission de François Bayrou
03:27et cette victoire de tous ceux qui voulaient que ce gouvernement tombe.
03:33Peut-être qu'il y aura peut-être moins de mobilisation.
03:36Le fait est que c'est tellement un mouvement hybride et on l'a vu avec le mouvement des Gilets jaunes qu'on ne sait pas dans quelle direction ça va aller.
03:44On ne sait pas si une première journée de blocage du pays ne va pas accoucher sur une deuxième, une troisième.
03:52En tout cas, ce qui est certain, c'est que le pays dans son état actuel n'a pas besoin de ces blocages.
03:57Ça ne va ne faire que fragiliser encore davantage un pays qui est déjà au bord du gouffre.
04:03J. William Golnadel, vous partagez l'analyse de Raphaël ?
04:06Totalement, entièrement.
04:08Vous savez, les catastrophes sociales, en principe, elles ne s'annoncent pas à l'avance.
04:15Bon, donc ce n'est pas parce qu'ils décrètent quoi que ce soit que ça peut arriver malgré tout.
04:21Il y a des éléments qui sont intrinsèquement inquiétants.
04:25C'est l'état de faiblesse politique, l'état de faiblesse économique, l'état de faiblesse morale aussi, qui est très important.
04:34Donc, quand vous êtes un casseur ou quand vous êtes un révolutionnaire qui veut en terminer avec l'état-nation, l'état-nation français,
04:47c'est plutôt ça, plutôt que la République, l'état-nation français, qu'il déteste,
04:51eh bien, vous sentez quand même le ventre mou.
04:53Il ne faut pas être un grand spécialiste pour savoir que le ventre est mou.
04:58Donc, tout peut parfaitement arriver.
05:00Je veux dire aussi que je sais gré au parquet de se préparer pour le grand soir,
05:07mais on a vu que, par exemple, pendant les incidents du Paris Saint-Germain,
05:12même lorsque les parquetiers réclamaient la sévérité,
05:16il arrivait souvent que les juges n'étaient pas au rendez-vous
05:20et vous avez une équipe de juristes,
05:25vous avez beaucoup de mes confrères qui ne partagent pas mes opinions, loin s'en faut,
05:30et donc qui sont là même pour assister les casseurs.
05:35Donc, oui, quelqu'un qui serait optimiste dans cette situation serait enfermé.
05:42Raphaël Stinville, est-ce que ce n'est pas dommage aussi,
05:44cette récupération politique, elle va sans doute décourager un certain nombre de Français
05:48qui voulaient exprimer une colère,
05:51et parfois il est sain qu'elles s'expriment dans un mouvement,
05:53dans une journée de manifestation, de blocage,
05:55avec des mots d'ordre qui auraient pu être passés.
05:57Est-ce que ces Français-là ne vont pas être découragés ?
06:00C'est une possibilité.
06:01On a vu d'ailleurs que Jean-Luc Mélenchon avait changé de stratégie.
06:05Il s'était tenu d'abord à distance du mouvement des Gilets jaunes,
06:08avant de tenter de le récupérer,
06:11et on a vu à quel point ce mouvement s'est radicalisé,
06:15s'est enferré dans des revendications révolutionnaires,
06:20sans qu'il n'y ait plus de dépluché politique.
06:22Là, Jean-Luc Mélenchon et ses amis procèdent autrement.
06:26Ils n'ont pas été à l'origine, mais très tôt,
06:29ils ont soutenu, accompagné ce mouvement,
06:32et il est possible qu'un certain nombre de Français
06:35ne se reconnaissent pas dans les revendications politiques
06:39de Jean-Luc Mélenchon,
06:41et du coup ne participent pas à ce mouvement.
06:43Et dans certaines actions très violentes.
06:44Vous avez entendu ce qu'a dit William Molinier.
06:46Mais ça ne changera rien à la nature et à la volonté
06:49de Jean-Luc Mélenchon et ses amis
06:51de conflictualiser tout,
06:54de vouloir embraser le pays,
06:56plus qu'il ne l'est déjà.
06:57J. William Golnadel.
06:58Je voudrais dire quelque chose qui me tient à cœur.
07:02Vous parlez, vous, et vous avez raison,
07:04de ces Français qui voudraient manifester leur mécontentement
07:08et qu'ils seraient peut-être empêchés par des casseurs.
07:11Mais je sais des Français qui sont dans le mécontentement
07:15de ce que la France est devenue.
07:17Moi, je n'accepte pas
07:19que la rue soit le monopole géographique de l'extrême gauche.
07:25Il n'y a aucune raison, aucune raison.
07:27Si jamais à Dieu ne plaît, ça tournait mal,
07:30je souhaiterais que sans violence, bien entendu,
07:34les gens qui ne sont pas de l'avis de l'extrême gauche
07:36puissent effectivement exprimer sans violence leur point de vue.
07:41À l'exemple anglais, vous avez vu qu'en Angleterre,
07:45les drapeaux, ils ont sorti les drapeaux.
07:47Il y en a qui n'étaient pas contents de voir des drapeaux britanniques,
07:50mais ils ont sorti les drapeaux
07:51et à force de manifester avec leurs drapeaux,
07:54à protester contre les viols de masse qui avaient eu lieu
07:56notamment par des gangs pakistanais,
07:58eh bien le gouvernement travailliste a été obligé d'en rabattre
08:01et de suspendre notamment les regroupements familiaux.
08:07Alors je ne crois pas que ce soit une complète malédiction
08:12que les Anglais soient dans la libération
08:14et les Français dans la collaboration.
08:17J'appelle donc d'une certaine manière
08:19les Français qui ne sont pas pour la violence dans les rues
08:23à pouvoir se manifester sans violence si jamais ça tournait mal.
08:27Alors effectivement, autre chose qui a pu déminer un petit peu
08:31quand même cette colère des Français,
08:34c'était qu'à l'origine, ce mouvement,
08:37et William Olinier l'a rappelé,
08:38c'était aussi pour protester contre le gouvernement en place
08:41et les mesures du budget qui étaient proposées par François Béroux.
08:44Là, François Béroux a anticipé
08:46et le 8 septembre, il a dit
08:47« Voilà, je mets ma position et mon poste en jeu lundi ».
08:53Et pourtant, est-ce que ça va avoir les faits escomptés
08:55sur le mercredi, deux jours après ?
08:58Raphaël Stainville.
08:58Encore une fois, c'est très compliqué à savoir.
09:01Beaucoup espèrent que ce mouvement finalement s'étiole
09:05parce que le gouvernement de François Béroux
09:08aura probablement chuté.
09:10Pour autant, il y a de vraies incertitudes
09:13parce que ça peut donner cette victoire,
09:15cette victoire politique
09:16qu'attendent nombre de Français
09:18et qui est instrumentalisée par Jean-Luc Mélenchon,
09:22peut-être une sorte d'accélérateur du mouvement
09:25pour finalement obtenir encore plus de choses
09:28du futur gouvernement de gauche, espère-t-il.
09:32On reste ensemble évidemment,
09:34on va parler santé dans un instant dans Europe 1 Info.
09:36Avant, que cherche Laurent Wauquiez ?
09:38Il a semé la zizanie dans son propre camp.
09:41On en parle, on en débat.
09:4214h12, Clélie Mathias vous informe sur Europe 1.
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