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  • il y a 4 mois
Avec Joachim Le Floch-Imad, enseignant et auteur de "Main basse sur l’Éducation nationale" (Éditions du Cerf) et François Piquemal, député LFI de Haute-Garonne, ex-enseignant au lycée

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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-09-01##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, la vérité en face, Jean-François Aquili.
00:05Y a-t-il une faillite de notre système éducatif ?
00:09Pour en débattre, bonjour à vous Joachim Lefloquimad.
00:13Bonjour et merci pour votre invitation.
00:14Directeur de la fondation Respublica, ça c'est celle qu'avait fondée Jean-Pierre Chevènement.
00:19Enseignant, auteur de Mains basses sur l'éducation nationale en quête sur un suicide assisté aux éditions du Cerf que j'ai lu
00:25et qui est un ouvrage très documenté où vous proposez quand même quelques pistes de sortie.
00:30Avec nous également, soyez le bienvenu, François Picmal, député de la France Insoumise de Haute-Garonne,
00:37candidat aux élections municipales de Toulouse.
00:40Vous avez été professeur d'histoire ?
00:43Pendant dix ans, enseignant en histoire-géographie, en lettres, en lycée professionnel.
00:49Et notamment lycée polyvalent du Mirail, j'en ai fait d'autres des établissements
00:53puisque vous savez qu'en tant que jeune professeur, vous tournez beaucoup au début.
00:57Oui, absolument. Et vous, je précise que vous avez été également porte-parole pendant une décennie de l'association Le DAL, le droit au logement.
01:04Tout à fait.
01:04À Toulouse, voilà le portrait complet, 0826 300 300.
01:08Vous nous appelez, vous témoignez, vous réagissez dans la vérité en face.
01:12J'ai envie d'ouvrir cet ouvrage avec vous, cet essai, Joachim Le Floc, Imad.
01:18J'ai presque envie de vous dire, c'est un livre assez vitriol, le titre est fort d'ailleurs.
01:24Qui fait main basse sur l'éducation nationale ?
01:26Qui fait main basse sur l'éducation nationale ?
01:28Déjà, je pense qu'on ne dira jamais assez que la noirceur dans laquelle l'école française s'enfonce aujourd'hui
01:33est due d'abord et avant tout à une démission du politique.
01:36Un mélange d'inadvertence, d'idéologie, d'inconséquence, d'amateurisme
01:42que l'on voit depuis des décennies dans ce ministère
01:44avec des ministres qui défilent à un rythme toujours plus rapide que les autres.
01:48Six ministres en moins de deux ans récemment.
01:51Six ministres sur des lignes en tout point antagonistes.
01:53C'est un vrai défi car l'école est par excellence le ministère de la Raison et du Temps Long.
01:56Vous ne pouvez pas avoir des ministres qui défilent sur des lignes que tout oppose.
02:00Par exemple, j'aimerais bien savoir quelle est la cohérence entre un Jean-Michel Blanquer et un Papendiaï.
02:03Il n'y en a absolument aucune.
02:05Et sur fond d'amateurisme, sur fond d'inconséquence du politique,
02:08vous avez en effet une sorte d'État dans l'État qui fait main-base sur l'éducation nationale.
02:14C'est en effet l'expression que j'ai employée dans ce livre
02:17qui corsette le ministre, qui défie son autorité, voire qui édulcore les réformes.
02:21Même Anne Jontel a reconnu, elle a dit s'être heurtée à une administration
02:25qui tendait à avancer seule et qui prenait des décisions de nature politique à sa place.
02:29Anne Jontel qui a été une ministre éphémère de l'éducation nationale.
02:32Exactement, qui n'a peut-être pas été une grande ministre.
02:35Je suis assez dur avec elle dans cet ouvrage.
02:37Mais sur ce point, elle a raison.
02:39Et je pense que cette prise de pouvoir de l'État dans l'État
02:41par rapport aux politiques est un vrai problème.
02:43C'est un problème de nature démocratique.
02:46C'est un problème éducatif.
02:48Et c'est aussi un problème pour la France
02:50puisque je ne pense pas que la vision de l'école
02:52que défend l'État dans l'État soit très saine
02:54et très en phase avec les besoins réels de la nation.
02:56Je vais donner la parole à François Picmal.
02:58Ça m'intéresse.
02:59Vous êtes à la fois un élu de la France insoumise
03:02mais aussi un enseignant.
03:03Juste quelques mots quand même pour qu'on comprenne bien Joachim Lefloquimat.
03:06Qu'est-ce qui a changé dans l'école aujourd'hui ?
03:08Je sais bien qu'on ne peut pas résumer tout l'ouvrage en quelques mots
03:11mais quand même planter le décor avec nous.
03:13Beaucoup de choses ont changé.
03:14Je crois qu'on ne dira jamais assez
03:15que l'école de la République a subi non pas un déclin
03:18mais un effondrement.
03:20J'en veux pour preuve la chute absolument drastique
03:22et documentée tant par les évaluations nationales
03:24que par les évaluations internationales, les enquêtes
03:26du niveau scolaire.
03:28C'est ça.
03:28Alors en maths, chez les écoliers, en CM1,
03:31on est à peu près entre le Kazakhstan et le Monténégro.
03:33En lecture, on est 16ème sur 19 dans l'Union européenne aujourd'hui.
03:37On a 50% des élèves en 6ème
03:40qui sont incapables de dire combien de quarts d'heure
03:43il y a dans trois quarts d'heure.
03:44Je ne pense pas qu'on en était à ce stade
03:46il y a une dizaine, il y a une vingtaine d'années
03:47même s'il y avait déjà des livres à ses sombres
03:49qui passaient sur l'école.
03:50Dans votre intro spectaculaire.
03:52Exactement.
03:52Mais par ailleurs, les problèmes auxquels l'école
03:56est confrontée aujourd'hui
03:57ne sont pas réductibles à cette question
04:00de l'effondrement du niveau.
04:01C'est aussi la crise de dignité qui frappe nos professeurs,
04:04le mal-être de nos personnels éducatifs.
04:06Plus 567% de démission en 10 ans.
04:09Et c'est enfin le délitement de l'autorité,
04:13la montée des violences.
04:14On a le troisième climat scolaire
04:16le plus dégradé de l'OCDE.
04:18Alors que l'école devrait être un sanctuaire.
04:21Il ne peut pas y avoir de transmission des connaissances
04:24dans un climat disciplinaire qui est toujours plus dégradé.
04:27Je pense qu'il faut rétablir l'autorité
04:28de la parole professorale
04:29et la verticalité qui est quand même la base de tout
04:32selon moi dans l'école.
04:33C'est ce que vous dites Loïc,
04:35Joachim Lefloc, pardonnez-moi Imad,
04:38remettre le professeur au centre du jeu.
04:43François Picmal, est-ce que vous êtes d'accord
04:44avec le constat qui est fait à l'instant ?
04:45Il y a beaucoup d'éléments qui ont été dits.
04:47Moi, je peux être d'accord avec certains constats
04:49et puis on va avoir des divergences de vues,
04:51notamment sur les solutions proposées.
04:52C'est normal, vous êtes là pour débattre.
04:54Et c'est normal.
04:54Et en tout cas, ça a le mérite de poser
04:56un débat intellectuel de fond
04:58parce qu'aujourd'hui,
04:59moi, en tant qu'élu, vous l'avez dit,
05:01et j'étais enseignant,
05:03je suis atterré de voir la dégradation
05:06dont a fait l'objet l'éducation nationale
05:08depuis plusieurs années.
05:09Et il n'y a pas une semaine
05:11dans ma circonscription à Toulouse
05:12où je n'ai pas eu une mobilisation
05:14dans une école, un collège, un lycée
05:15parce qu'il manquait de personnel,
05:17parce qu'il y avait un incident,
05:18parce qu'il y avait des élèves
05:20qui n'avaient pas de remplaçants, etc.
05:22Vous savez, à Toulouse, par exemple,
05:23on compte que chaque jour,
05:24c'est 300 postes non remplacés,
05:27donc des élèves qui n'ont pas
05:29du contenu pédagogique
05:30qui leur est essentiel
05:31pour progresser tout simplement.
05:33On a un bilan politique
05:35et je pense qu'il faut venir dessus,
05:38c'est-à-dire que M. Macron
05:39a un projet idéologique pour l'école,
05:42c'est celui de favoriser,
05:43on n'en a pas parlé,
05:44c'est un petit peu l'éléphant dans la pièce,
05:46l'enseignement privé.
05:47Et pour ça, il a procédé
05:49et il a été en cela douxé par l'autre...
05:51Vous êtes sûr que le président
05:52veut favoriser le privé ?
05:54Oui, je vais vous dire pourquoi,
05:55parce que ça se voit concrètement.
05:57Quand vous êtes parent d'élève,
05:59vous souhaitez, c'est bien normal,
06:00le meilleur pour votre enfant.
06:02Vous êtes d'accord avec ça, je pense.
06:04Quand, dans certaines écoles ou collèges,
06:07vous pouvez avoir, par exemple,
06:09des élèves qui ne vont pas avoir
06:10de cours de maths pendant deux semaines,
06:14eh bien, forcément,
06:15vous allez commencer à réfléchir,
06:16à vous dire,
06:17mais est-ce que si je souhaite
06:18que mon enfant ait un niveau de maths acceptable,
06:21il ne va pas falloir que je fasse
06:22le sacrifice économique
06:24de l'envoyer ailleurs ?
06:25François Picmael,
06:25ce sont les failles du public
06:27qui font que le privé se développe,
06:30peut-être, dans ce sens-là.
06:30Oui, mais je pense que les failles du public
06:32sont organisées.
06:33Quand vous avez la suppression
06:34de 9000 postes sous la Macronie,
06:37c'est une organisation des failles du public.
06:39Quand vous avez un métier,
06:40vous l'avez dit,
06:41qui est totalement dévalorisé
06:42en termes de salaire,
06:44de reconnaissance sociale,
06:45où nous avons aujourd'hui
06:46une crise de recrutement,
06:48c'est une organisation politique.
06:49Ça ne tombe pas du ciel comme ça.
06:51Donc, il y a un choix délibéré,
06:52et je pense que celui
06:53qui l'incarnait le plus,
06:54c'était M. Blanquer.
06:55Depuis, on a eu le droit
06:56à des passages de moulins à vent.
06:59Mais M. Blanquer
07:00incarnait ça,
07:01c'est-à-dire
07:01une déconstruction
07:03de l'école publique,
07:04une destruction
07:05de ses moyens matériels et humains.
07:07Vous allez fort, François Picmael.
07:08Oui, je vais aller fort,
07:08mais parce que c'est une réalité
07:09qu'on retrouve sur le terrain,
07:11M. Hacquim.
07:110-826-300-300,
07:13vous nous donnez votre avis
07:14sur ce que dit à l'instant
07:14qui est intéressant François Picmael,
07:16Joachim Leflocquimat,
07:18je vous ai vu hocher la tête.
07:20Est-ce que vous avez
07:20cette lecture-là, vous aussi ?
07:22On ne sera pas exactement
07:23d'accord sur ce point,
07:24mais ce ne sera pas surprenant,
07:27je crois.
07:28Déjà, j'aimerais dire
07:29qu'il y a un effondrement,
07:31il y a une crise
07:31qui concerne également
07:32l'enseignement privé.
07:33Tous les problèmes
07:33que j'ai décrits
07:34dans mon exposé liminaire,
07:36ils frappent également
07:37l'enseignement privé.
07:38Par ailleurs,
07:38moi, je n'irai pas
07:39sur votre terrain
07:40qui consiste à opposer
07:42les écoles entre elles.
07:43Les guerres scolaires
07:44ont déjà fait énormément de mal
07:45dans ce pays
07:46au fil des décennies.
07:48Ça a mis des centaines
07:49de milliers de personnes
07:50dans la rue.
07:51Moi, je ne veux pas abattre
07:52le peu dans le système éducatif
07:54qui tient encore debout.
07:55Je veux reconstruire
07:56une école de l'excellence
07:57au service
07:58de tous les jeunes Français.
07:59Moi, je ne suis pas du tout
08:00de cette droite
08:01qui défend le libéralisme scolaire.
08:04Vous le verrez
08:05dans mon ouvrage.
08:06Mais je pense
08:07qu'on n'aidera pas le public
08:09en détricotant
08:10ce qui marche dans le privé,
08:12mais en remettant
08:12de l'exigence intellectuelle
08:14au centre du système éducatif.
08:16Le discours sur la mixité sociale,
08:17il n'a selon moi de sens
08:18que s'il va de pair
08:19avec un discours
08:20sur l'ambition intellectuelle.
08:22Et c'est de cette absence
08:23d'ambition intellectuelle,
08:24c'est de cette absence
08:25d'accent mis sur le savoir
08:27que l'école publique
08:28crève aujourd'hui, selon moi.
08:29Ne bougez pas, messieurs.
08:29Vous allez pouvoir reprendre la main.
08:31Juste après,
08:32nous allons joindre
08:33dans un instant Hervé
08:35qui nous appelle d'Anthony
08:36pour témoigner.
08:36Et messieurs Joachim Lefloquimade
08:39et François Picmal,
08:40il faudrait qu'on soulève
08:41le capot un petit peu
08:41de la machine,
08:42voir qu'est-ce qui aura
08:43dysfonctionné
08:44au fil des années,
08:44des décennies,
08:45qu'est-ce qui se sera dégradé
08:46réellement
08:47dans notre système scolaire
08:480826 300 300.
08:50Vous nous appelez.
08:51A tout de suite
08:52pour la suite
08:53de La Vérité en Face.
08:54Le Grand Matin Sud Radio,
08:56La Vérité en Face,
08:58Jean-François Aquili.
09:00Y a-t-il une faillite
09:00de notre système éducatif
09:02en ce jour de rentrée ?
09:03La question est posée
09:04avec nos deux invités.
09:05La Vérité en Face 0826 300 300.
09:07Et nous sommes en ligne
09:08avec vous.
09:09Bonjour Hervé.
09:10Oui, bonjour.
09:11Et vous nous appelez
09:12d'Anthony Hervé.
09:12Soyez le bienvenu
09:13ce matin sur Sud Radio.
09:15Hervé, vous êtes prof
09:16d'histoire à la retraite.
09:19C'est bien ça ?
09:19À la retraite, exactement.
09:20Je suis, oui,
09:21professeur d'histoire.
09:22Je suis même historien.
09:23Historiens ?
09:24Quel est votre regard
09:25sur ce que devient
09:26le système éducatif ?
09:28Ce que devient
09:29le système éducatif ?
09:29Écoutez, alors,
09:30je vous dis,
09:31vous parlez quand même
09:32dans le domaine de l'histoire,
09:33même dans le domaine
09:34du français.
09:35Il faut recentrer
09:36sur ce qu'on appelle
09:39les fondamentaux,
09:40c'est-à-dire les sujets fondamentaux
09:41pour construire une nation,
09:43une nation française.
09:44Donc, il faut refaire
09:46de la chronologie.
09:47Il faut réapprendre
09:48les grands auteurs français.
09:51C'est en partie fait.
09:53Il y en a qui le font,
09:54bien évidemment.
09:55C'est vrai qu'en sixième,
09:57on fait la mythologie.
09:58Tout ça, c'est important
09:59parce que c'est parti
10:00de notre bagage culturel.
10:04Et donc, il faut refaire
10:06de l'histoire de France.
10:07Franchement, là,
10:07c'est urgent.
10:09Quand vous pensez
10:10qu'il y a beaucoup
10:11de drapeaux
10:12dits palestiniens
10:13dans les rues de Paris
10:15plutôt que le drapeau français,
10:16c'est quand même
10:17une catastrophe culturelle.
10:19Nous, on est confrontés,
10:22si vous voulez,
10:23à une dépossession culturelle
10:25et d'autres civilisations
10:26essayent de prendre la place.
10:29Oui, je vous écoute.
10:30Qu'est-ce qui a changé
10:31dans l'exercice
10:32de votre profession
10:33d'enseignant d'histoire ?
10:35Qu'est-ce qui a changé
10:36au fil des années,
10:37j'ai presque envie de dire
10:38des décennies
10:38sans être désobligeant ?
10:40Non, mais ce qui a changé,
10:43notamment, si vous voulez,
10:44c'est que, par exemple,
10:45on ne fait plus
10:46le territoire français,
10:48on fait des flux
10:48en géographie
10:50et dans le domaine,
10:52on a considérablement réduit,
10:54si vous voulez,
10:55que ce soit pour le collège
10:58ou le lycée,
11:00on a considérablement réduit
11:02les sujets abordés
11:04et donc on les simplifie
11:05à l'extrême
11:06si on devient des caricatures.
11:08Donc, il faut refaire
11:09de l'histoire
11:09et de l'histoire
11:11comme on en faisait autrefois
11:12sous la France-République.
11:13Donc, je ne crois pas
11:14que la France-République
11:15ait été un régime fasciste.
11:17Donc, si vous voulez,
11:18il faut remettre
11:18les points sur les îles
11:19et puis, d'autre part,
11:20il faut rétablir,
11:21on le dit,
11:22mais c'est vraiment
11:24un serpent de mer,
11:25rétablir l'autorité.
11:26C'est-à-dire que,
11:26par exemple,
11:27j'ai entendu Elisabeth Borne,
11:28le ministre de l'Éducation nationale,
11:30nous parler de contrôler
11:33et de dire
11:33qu'il y aura un conseil
11:34de discipline pour ceux qui...
11:36Bon, je veux dire,
11:36c'est tellement évident
11:37que ce n'est même pas la peine
11:38d'en parler.
11:38En revanche,
11:39moi, ce que j'aimerais,
11:43c'est définitivement
11:44exclu de l'éducation nationale.
11:46Allez, en tous les cas,
11:47merci Hervé pour ce regard
11:48que vous portez,
11:49un homme d'expérience.
11:50Vous dites quoi ?
11:51Revenir à des fondamentaux.
11:52Merci Hervé.
11:53Vous nous appeliez d'Anthony.
11:55Messieurs, je me tourne vers vous.
11:56Joachim Lefloquimat d'abord,
11:57puis François Picmal.
11:59Vous avez entendu, Hervé,
12:00à l'instant.
12:01Il y a beaucoup de choses
12:01qui ont été dites.
12:02Beaucoup de choses dites.
12:04Quel est, au fond,
12:05qu'est-ce qu'il y aura
12:05de dysfonctionné ?
12:06C'est important d'en finir
12:08avec ce constat,
12:09cet état des lieux
12:09avant de parler
12:13professeur, cet historien
12:14a dit des choses importantes
12:15sur le déclin de l'autorité
12:17de la parole professorale.
12:19Et j'ajouterais une chose,
12:21c'est que l'autorité professorale,
12:23elle est indissociable
12:24d'une capacité à l'admiration,
12:26à susciter l'admiration.
12:27Et aujourd'hui, le problème
12:28est que vous avez de plus en plus
12:29de professeurs,
12:30notamment des plus jeunes,
12:31qui ont le sentiment
12:32d'être livrés face à des classes
12:33qui sont les plus chargées
12:34de l'OCDE,
12:34qui ont le sentiment
12:35d'avoir été mal formés,
12:36de ne pas être au niveau,
12:37de ne pas comprendre
12:38le sens de leur métier.
12:40Et tant que le politique
12:41sera incapable
12:42de répondre à ça,
12:43on aura toujours plus
12:44de délit de mort de l'autorité
12:45au prix d'une explosion
12:46des violences,
12:47parce que je rappelle
12:48des chiffres dans mon ouvrage
12:49qui sont juste édifiants.
12:50Plus 114% d'incidents graves
12:52signalés à l'école publique
12:53en trois ans.
12:54C'est un vrai problème.
12:56Donc ça implique
12:57une reprise en main
12:58en matière pénale,
12:59en matière sécuritaire,
13:00en amont,
13:00mais ça implique surtout
13:01une réponse éducative
13:03cohérente.
13:04Puisque c'est vraiment ça
13:05le message que j'ai voulu
13:06faire passer dans cet ouvrage,
13:08conformément à la pensée
13:09d'Anna Arendt,
13:10c'est de dire que
13:11la barbarie des actes
13:13s'inscrit d'abord et avant tout
13:14dans un vide de la pensée.
13:16Et si vous avez une école
13:16qui dysfonctionne toujours plus,
13:17qui produit toujours plus
13:18de l'ignorance en masse,
13:20vous aurez demain
13:21toujours plus de décivilisation
13:22dans la société française.
13:23François Bicmal,
13:24là-dessus,
13:25ce regard qui est assez réaliste
13:26de la part de Joachim Lefloquimat,
13:29vous l'avez vécu,
13:30vous,
13:30en tant qu'enseignant.
13:31c'est un changement de climat en fait.
13:33En fait,
13:33je pense que le débat
13:35il est intéressant
13:35parce que ce qu'a dit Hervé,
13:37ce que vous venez de dire,
13:38c'est une vision politique
13:39de l'éducation.
13:40Et l'éducation,
13:41il ne faut pas se mentir,
13:42c'est une vision politique.
13:44Elle est très politisée,
13:44l'éducation nationale.
13:45Ce qu'on enseigne,
13:46c'est des choix qu'on fait
13:46pour qu'on enseigne
13:47telle période
13:48ou telle thématique
13:49plutôt qu'une autre.
13:50Ce sont des choix
13:51qui sont faits
13:51sur des bases pédagogiques,
13:53mais aussi sur des visions
13:54de société.
13:55Et je pense qu'aujourd'hui,
13:55moi, il y a un chiffre
14:01missionnaire de l'éducation nationale.
14:03Alors, il y a le manque de moyens,
14:04on en a parlé.
14:06Il y a le manque
14:06de valorisation du métier
14:07et nous sommes un des pays
14:09où les enseignants
14:09sont ceux qui ont eu
14:11le moins de progression salariale,
14:13notamment dans les pays
14:14de l'OCDE.
14:15Il y a la surcharge des classes,
14:17vous en avez parlé.
14:18Moi, en lycée,
14:19vous avez 70% des classes
14:21qui sont à plus de 30 élèves,
14:2320% à plus de 35 élèves.
14:25Vous ne faites pas le même métier
14:26si vous avez la moitié
14:28de ce groupe-là
14:29que si vous avez des classes entières
14:31comme celle-ci,
14:31il y a la question
14:32des rythmes scolaires, etc.
14:33Mais la question du sens
14:35est pour moi
14:35celle qui est peut-être primordiale
14:37et c'est là-dessus
14:38qu'on aura des différences
14:39d'opinion.
14:40Moi, je pense qu'il y a
14:41une sorte de crise sociale,
14:45d'ailleurs la crise politique
14:46en est un symptôme,
14:47sur quelle société
14:48nous voulons construire ensemble,
14:50quel horizon nous avons.
14:52Nous, nous avons un horizon,
14:53par exemple,
14:53c'est la planification écologique,
14:56l'émancipation individuelle
14:58et collective.
14:59Et là-dessus,
14:59ça mérite un débat politique,
15:01mais c'est ce qui a permis,
15:02j'entendais l'auditeur
15:03parler de la Troisième République,
15:04qu'il y avait un horizon social
15:06dans lequel chacun s'inscrivait.
15:08Et à partir de cet horizon-là,
15:10eh bien,
15:10on doit choisir
15:11quels moyens matériels
15:12et humains
15:13on met en place
15:13pour servir cet horizon
15:15et cette projection
15:16de la société
15:16et l'enseignement
15:17qui est fait.
15:18Et en ce moment,
15:20je pense que c'est
15:21la déliquescence
15:21la plus totale.
15:22Et tout à l'heure,
15:23vous avez balayé
15:24un petit peu d'un revers de main
15:25la question
15:25de l'enseignement privé
15:26en disant
15:27que c'est une nouvelle guerre scolaire.
15:29Ce n'est pas le sujet.
15:30C'est qu'aujourd'hui,
15:31quand vous regardez
15:31l'enseignement privé,
15:32il est financé
15:33à 77%
15:35par des fonds publics.
15:36Il fait économiser
15:37de l'argent à l'État.
15:38Je finis 9 milliards,
15:39je ne pense pas,
15:409 milliards d'euros par an
15:42sur le projet de loi
15:44finance 2025.
15:45Mais je vous donne ça.
15:46Aujourd'hui,
15:46l'éducation nationale
15:47est devenue une fabrique
15:49à inégalité scolaire.
15:50Et pourquoi je parle
15:50de l'enseignement privé ?
15:52Parce que 60% des élèves
15:53qui y sont
15:53sont issus
15:54des classes favorisées
15:56et très favorisées.
15:57A l'inverse,
15:58dans l'éducation prioritaire,
15:5960% des élèves
16:00qui y sont
16:01sont issus
16:02des classes populaires.
16:03Et donc,
16:03on a une éducation
16:04à plusieurs vitesses.
16:05Ce n'est pas moi qui le dis,
16:05c'est l'OCDE
16:06qui le documente.
16:07Ce qui fait qu'aujourd'hui,
16:086% des élèves
16:09qui viennent des classes
16:10les plus défavorisées
16:12seulement ont peut-être
16:13une chance d'être parmi
16:14les meilleurs élèves.
16:15Et donc,
16:16on a une fabrique
16:16d'inégalités
16:17qui se joue notamment
16:18sur la surcharge
16:20des classes,
16:21sur la carte scolaire.
16:23Et tout ça doit être
16:23remis à plat
16:24et on doit faire en sorte
16:25d'apporter l'éducation
16:26accessible,
16:27gratuite et de qualité
16:28à tout le monde
16:29dans ce pays.
16:29Vous êtes en désaccord
16:30sur public privé
16:31mais je voudrais aller plus loin
16:32avec vous Joachim Leflocquimat
16:33sur le fait que...
16:36Comment est-ce qu'on est arrivé là
16:37en réalité ?
16:38Parce que ce constat,
16:39il est relativement partagé
16:40sur la déliquescence,
16:42l'affaiblissement du système
16:43et ce côté,
16:44l'école réceptacle
16:45de tous les problèmes sociaux.
16:48Répondez, répondez, répondez.
16:50Juste une statistique
16:51pour répondre
16:52sur l'enseignement privé.
16:54Un élève dans le privé
16:55en primaire aujourd'hui
16:56coûte à l'État
16:5755% du coût
16:59d'un élève
17:00dans le public.
17:01Donc, le privé
17:01fait économiser de l'argent.
17:03Maintenant,
17:03ça n'en a rien en fait
17:04qu'il y a évidemment
17:04des inégalités extrêmement injustes
17:06dans la société.
17:07On pourrait essayer
17:07d'autres chiffres.
17:07Le fait qu'un enfant pauvre
17:08aujourd'hui
17:09a 10 fois moins de chances
17:10de s'en sortir
17:11qu'un enfant riche.
17:12Mais ça,
17:12ça ne tient pas à un projet
17:13inégalitaire au sommet de l'État.
17:15Ça tient au fait
17:16que l'école est malade
17:17et parce que l'école est malade,
17:18parce qu'elle a renoncé
17:18à transmettre les savoirs,
17:20vous avez toujours plus
17:20d'inégalités dans la société
17:21parce que qui a besoin de l'école
17:23et je pense qu'on sera d'accord
17:24là-dessus,
17:24c'est d'abord et avant tout
17:25les gens d'un milieu populaire,
17:26ceux qui n'ont que l'école
17:27pour s'en sortir,
17:28pour s'élever,
17:29pour accéder à des mondes nouveaux,
17:30pour, selon le mot de Camus,
17:32être jugé digne
17:32de découvrir,
17:33de recevoir le monde.
17:35Moi, je viens d'un milieu modeste
17:36et j'ai bénéficié d'une école
17:37qui était fidèle à sa vocation
17:38et demain,
17:39je n'ai pas envie
17:39qu'on s'attaque
17:40à l'école privée
17:41sous le prétexte
17:41de réduire les inégalités,
17:42j'ai plutôt envie
17:43qu'on reconstruise
17:44une école de l'excellence
17:45au service de tous,
17:46pas qu'on oppose toujours plus
17:47les écoles entre elles.
17:48C'est jouable,
17:48alors 0826-3300,
17:50vous nous appelez toujours,
17:51c'est jouable ça,
17:53je reste avec vous.
17:54C'est Hervé qui a évoqué
17:55Elisabeth Borne,
17:57la rentrée de l'actuel ministre
17:58en poste,
17:59le sera-t-elle
18:00après le 8
18:01de l'éducation
18:02du 8 septembre national,
18:05cette ministre,
18:05Joachim Lefloc-Imad,
18:06qui a voulu,
18:08qui a insisté
18:08notamment sur l'IA,
18:09sur l'intelligence artificielle,
18:11ça vous fait réagir ça ?
18:12Elisabeth Borne
18:13n'est pas une ministre
18:14de l'éducation,
18:15c'est une ministre
18:16de la communication,
18:17elle ne définit pas
18:18une politique éducative,
18:19elle définit un cahier
18:20des charges sectoriel,
18:21elle colmate les brèches,
18:23elle fait semblant
18:24de s'attaquer aux conséquences
18:24pour ne pas agir
18:25sur les causes de fond,
18:27mais ce qui m'intéresse,
18:28si vous voulez,
18:29ce n'est pas Elisabeth Borne,
18:30elle n'est qu'un énième avatar
18:32d'une ministre
18:32sans vision,
18:33sans courage,
18:34sans volonté réelle
18:35pour l'école,
18:36une ministre
18:37qui laisse l'école
18:38toujours plus naviguer
18:39à vue au gré
18:40d'annonces de façade,
18:42de débats périphériques
18:43qui ne sont pas inintéressants,
18:45on peut parler
18:46de l'intelligence artificielle
18:47à l'école si vous voulez,
18:47mais je ne pense pas
18:48que ce soit le sujet central
18:49pour les professeurs aujourd'hui.
18:52Vous posiez la question centrale
18:53tout à l'heure,
18:54vous demandiez
18:54est-ce qu'on peut encore
18:55redresser l'école ?
18:56Et c'est fondamentalement
18:57le message
18:58que j'ai envie de faire passer
18:59dans la partie qui arrive.
19:02Je profite de l'antenne
19:04que vous m'ouvrez ce matin
19:06pour dire aux professeurs
19:07en première ligne
19:08ne vous résignez pas,
19:09l'école n'est pas foutue,
19:10les mauvais choix d'hier
19:11peuvent être défaits demain
19:12pour autant qu'il y ait
19:13une volonté politique
19:13pour l'école.
19:15Quand je regarde
19:15un peu autour de moi
19:16en Europe,
19:16je vois des pays
19:17dont les systèmes éducatifs
19:18étaient en déliquescence totale.
19:20Je pense à l'Estonie,
19:22je pense à la Pologne,
19:23je pense au Royaume-Uni,
19:24je pense au Portugal
19:24dans les années 2010.
19:26Qu'est-ce qu'on a observé
19:26dans ces pays-là ?
19:27On a vu qu'avec des politiques
19:29avec du courage,
19:30on pouvait redresser
19:31une école qui allait très mal
19:32en quelques années seulement.
19:33Et ça, c'est une vieille leçon
19:34de l'histoire de France.
19:35On a toujours su rebâtir
19:35sur les ruines
19:36et je ne vois pas
19:37pourquoi on ne pourrait pas
19:38faire de même demain.
19:38François Piquemal,
19:39sur cette rentrée
19:40de la ministre,
19:42Elisabeth Borne,
19:44ses mots, ses messages,
19:45ce sont l'IA et autres,
19:47vous dites que le diagnostic
19:49n'est pas le bon ?
19:50Si vous voulez,
19:51là-dessus,
19:51qu'on parle de l'intelligence
19:52artificielle,
19:53que ça devienne un sujet,
19:54y compris dans l'éducation nationale,
19:56il n'y a pas de souci
19:58pour l'aborder,
19:58mais je pense qu'on est
20:00dans une perte de sens
20:01et là-dessus,
20:01on est d'accord.
20:02Après, on a des désaccords,
20:03notamment.
20:04Il ne s'agit pas,
20:05pour reprendre vos propos,
20:06de dire que l'enseignement privé,
20:08c'est mal,
20:08ce n'est pas mon sujet.
20:10C'est qu'aujourd'hui,
20:11et c'est là où vous avez
20:11une petite contradiction,
20:12c'est-à-dire que vous faites
20:13des constats
20:14que je peux partager en partie,
20:16mais par exemple,
20:16vous refusez de parler
20:17du fait qu'il y a
20:19une politique volontaire
20:20d'inégalité scolaire.
20:21Qu'est-ce que c'était d'autre
20:23que les groupes de niveau
20:24de Gabriel Attal
20:25si c'était faire une école
20:27à deux vitesses ?
20:28Et d'ailleurs,
20:28et pour prendre cet exemple,
20:29vous imaginez des politiques
20:31d'essayer de détruire
20:33l'école publique
20:34pour favoriser le privé,
20:35ça paraît...
20:35Oui, moi je pense
20:36que c'est la volonté.
20:37C'est complotiste comme vision,
20:38non ?
20:38Non, ce n'est pas complotiste.
20:39C'est l'inverse en plus.
20:40C'est un projet politique
20:41de M. Blanquer
20:42qui a été...
20:43Une réforme depuis 40 ans
20:44qui n'a pas été défendue
20:45à l'enquête de l'inégalité.
20:46Admettons que ce ne soit pas
20:47leur projet politique.
20:48Avouez quand même
20:49que le résultat,
20:50c'est celui-là aujourd'hui.
20:51Oui, mais pas pour la raison
20:52de vous invoquer.
20:53Je vais vous donner un exemple.
20:54Je vais vous donner
20:54un exemple juste
20:55pour les groupes de niveau.
20:58M. Attal a lancé
20:59les groupes de niveau.
21:00Il aurait fallu,
21:00pour les assurer,
21:0119 000 postes
21:02comptabilisés par les syndicats.
21:04Il y en a eu seulement 800.
21:05Donc on voit qu'on est
21:06dans des injonctions
21:07totalement contradictoires
21:08sans moyens
21:09pour les enseignants
21:09de les appliquer.
21:10Messieurs,
21:10ce que je vous propose,
21:11nous allons marquer une pause.
21:13Vous nous appelez toujours
21:14au même numéro,
21:150826-300-300.
21:16Dans un instant,
21:16nous serons avec Nathalie
21:18qui témoignera,
21:19qui est professeur d'anglais
21:20au lycée
21:21à Juvisy-sur-Orge.
21:23Et puis,
21:24si vous en êtes d'accord,
21:25messieurs,
21:25dans la dernière partie,
21:26nous serons de voir
21:26quelles sont les pistes
21:27de possible résolution
21:29de ce problème
21:30parce que c'est bien
21:30de faire un constat.
21:32Encore faut-il pouvoir
21:33essayer d'en sortir
21:349h46 la suite
21:36de La Vérité en Face
21:38sur Sud Radio.
21:39Le Grand Matin Sud Radio,
21:41La Vérité en Face,
21:43Jean-François Acklini.
21:449h49 la Vérité en Face
21:47et nous sommes en ligne
21:49avec vous.
21:50Bonjour Nathalie.
21:52Bonjour.
21:52Vous êtes à Juvisy-sur-Orge,
21:55Nathalie,
21:56et vous enseignez
21:57l'anglais au lycée.
22:00C'est ça.
22:01J'aurais besoin
22:01de quelques cours
22:02avec vous d'ailleurs,
22:02au passage.
22:03Le système éducatif,
22:05quel regard avez-vous
22:06sur lui aujourd'hui ?
22:09Je crois qu'on peut affirmer,
22:11il n'y a plus débat,
22:12je pense que le système éducatif
22:14est en train de s'effondrer.
22:15s'il n'est pas déjà
22:16effondré,
22:18par plusieurs causes,
22:20la perte d'autorité
22:22des professeurs,
22:23les chefs d'établissement
22:24qui sortent les parapluies
22:25au lieu d'affronter
22:26les difficultés,
22:28pas soutenus
22:29par une hiérarchie
22:29non plus.
22:30Le rectorat,
22:31maintenant,
22:32va même à l'encontre
22:33des enseignants.
22:35Notamment avec l'arrivée,
22:36elle est repartie d'ailleurs,
22:38elle a trouvé un bon job
22:38de Charlie Nernel,
22:40qui était la camarade
22:40de M. Macron.
22:41Donc tout ça
22:43est un cocktail explosif.
22:44Qu'est-ce que vous vivez
22:45au quotidien,
22:46Nathalie ?
22:48Au quotidien,
22:49j'ai vu
22:49des bras de fer continu
22:51avec des enfants,
22:53des élèves,
22:54des bras de fer continu
22:55avec des parents d'élèves
22:56qui sont toujours
22:59dans la négociation.
23:02On a toujours tort,
23:03on ne fait pas assez bien,
23:05on n'est pas assez bienveillant.
23:07donc on est en train de...
23:09En fait,
23:10on est à la fois
23:10dans un supermarché
23:11et dans une garderie.
23:13Oui,
23:14et vous diriez,
23:16je fais un pas de côté,
23:17Nathalie,
23:17que l'avènement
23:19des écrans
23:20dans nos vies quotidiennes,
23:22il y a aussi,
23:23peut-être,
23:23pour quelque chose,
23:24il y a quelque chose
23:25qui a changé aussi
23:26dans l'éducation
23:27de nos enfants.
23:27Oui,
23:27c'est rajouté.
23:28On va dire,
23:29oui,
23:29les réseaux sociaux
23:30se sont rajoutés
23:31à la panade,
23:33mais on ne peut pas
23:34lier tout à cela.
23:35Ça a commencé
23:36il y a bien longtemps,
23:38on a aussi
23:39une éducation parentale
23:40à la dérive totale,
23:42dans la bienveillance,
23:44trop de bienveillance,
23:45tu as bienveillance,
23:46donc en fin de compte,
23:47on a des enfants
23:47qui n'acceptent plus
23:49la frustration du non,
23:51de la mauvaise note,
23:52de l'effort,
23:53donc ça ne marche pas.
23:54Vous voulez dire
23:54que la démission parentale
23:56se traduit désormais
23:59en salle de cours ?
24:00Alors,
24:01ce n'est pas forcément
24:01la démission,
24:02alors la démission,
24:03c'est vraiment l'extrême,
24:05il y a une forme
24:06de c'est plus facile
24:08si je dis oui.
24:09De laisser aller.
24:11De laisser aller,
24:12de laxisme.
24:13Effectivement,
24:13c'est plus facile
24:14de dire oui,
24:15le non est plus difficile,
24:17seulement le non
24:18est formateur.
24:19Ultime question
24:19avec vous,
24:20Nathalie,
24:21vous aimez toujours
24:21votre métier.
24:22Je l'aime toujours.
24:25Je n'aime pas
24:25mes conditions de travail.
24:27Voilà,
24:27c'est dit,
24:28c'est clair.
24:29Oui,
24:30et je pense qu'il y a
24:31fondamentalement
24:32un projet
24:33qui consiste
24:35à démolir
24:36le public,
24:36bon,
24:37ça se voit bien,
24:38pour à la limite,
24:40comment dirais-je,
24:41soutenir les privés,
24:42mais j'en suis pas si sûre
24:43puisque eux
24:44s'affrontent
24:44à un clientélisme
24:45terrible,
24:46donc ça ne donne
24:46pas grand-chose non plus.
24:48Je pense qu'il y a même
24:49le projet
24:50de tout privatiser,
24:51que ça coûte moins cher,
24:52point final.
24:53Merci pour ce témoignage,
24:55Nathalie.
24:55Bon courage.
24:56Dans votre lycée,
24:58vous enseignez l'anglais
24:58à Juvisy-sur-Orge.
25:00Merci pour ce témoignage.
25:01François Picmal,
25:02ça vous va,
25:04ce qui vient d'être dit ?
25:05C'est ce que je vous disais
25:07avant qu'on écoute Nathalie.
25:09C'est-à-dire que
25:10je pense qu'aujourd'hui,
25:11on a tous ce sentiment-là.
25:13Sentiment, quand même.
25:14Oui,
25:14mais sentiment,
25:15mais même,
25:15si vous voulez,
25:16moi je veux bien
25:16que vous me disiez
25:17que ce n'est pas
25:17un projet politique,
25:18mais regardez aujourd'hui
25:20le paysage.
25:21On a des enseignants
25:23qui enseignent
25:24dans des conditions délétères,
25:26qui ne sont pas valorisés
25:27du point de vue salarial,
25:28du point de vue
25:28de la reconnaissance symbolique
25:30qu'ils devraient avoir.
25:31Et on a une crise de sens
25:33dans l'éducation nationale.
25:34Alors une fois qu'on a dit ça,
25:35vous avez raison.
25:36Il faut faire des propositions.
25:37Alors voilà,
25:38j'allais venir.
25:38Merci de faire la transition
25:42parce que l'heure tourne
25:43et vous avez raison.
25:43Allez-y.
25:44La première,
25:45c'est qu'il faut,
25:46étant donné le manque
25:47d'enseignants formés
25:49et qui vont être stables
25:51dans les établissements,
25:52recruter,
25:52former massivement
25:53160 000 enseignants.
25:55Il faut aussi
25:55des personnels éducatifs.
25:57C'est pour ça
25:57qu'on veut recruter
25:588 000 CPE
25:59et assistants d'éducation
26:01et 6 000 personnels
26:02médico-sociaux
26:03parce que combien de fois
26:04j'ai fait des établissements
26:05où il n'y avait pas
26:06d'infirmiers ou d'infirmières
26:07disponibles pour les élèves
26:08et les enseignants
26:09et les personnels
26:10d'ailleurs pendant des mois.
26:12Ensuite,
26:13au niveau,
26:13j'aimerais dire sur quelque chose
26:15qui peut paraître anecdotique
26:16mais qui est important.
26:17L'école doit être gratuite.
26:19Or,
26:19aujourd'hui,
26:20payer les fournitures scolaires
26:21pour beaucoup de parents d'élèves,
26:22c'est une difficulté financière.
26:24Eh bien,
26:24je pense que nous devons
26:25à l'échelle nationale
26:26comme locale
26:27assurer le fait
26:28qu'il y ait des kits
26:29de fournitures scolaires,
26:30qu'il y ait la cantine gratuite
26:32et il y a un chiffre
26:33sur lequel j'aimerais venir
26:35du traitement de l'éducation
26:36et de l'enfance.
26:382159 enfants
26:39ont dormi à la rue cet été.
26:41Comment peut-on apprendre
26:44correctement
26:45quand on vit à la rue
26:46avec ses parents ?
26:47Et il y a une dernière chose
26:49sur laquelle j'aimerais venir,
26:50c'est qu'il faut faire
26:51des groupes scolaires
26:52de petite taille.
26:53Moi, je vois à Toulouse,
26:54la municipalité
26:55engage des groupes scolaires
26:56où il y a 15, 20, 25 classes.
26:59Ce n'est pas possible
26:59si on veut faire
27:00de l'enseignement
27:01dans la dentelle
27:02pour être au plus prof
27:03des élèves.
27:04Il faut moins de 12 classes
27:05par groupe scolaire.
27:06Joachim Lefloquimad,
27:07un certain nombre
27:08de propositions
27:09dans votre essai.
27:11Allez-y.
27:11Je vais juste répondre
27:12sur ces questions
27:12de la gratuité intégrale
27:13puisqu'elle est en effet
27:14au cœur du programme éducatif
27:15que j'ai lu avant de venir
27:16du nouveau Front Populaire
27:17pour l'école.
27:18de vous proposer la gratuité intégrale
27:19de la cantine scolaire,
27:21des fournitures,
27:21des transports
27:22et des activités
27:22périscolaires.
27:24Dans un monde idéal,
27:25j'aimerais vous répondre
27:26que c'est possible
27:26mais je suis malheureusement
27:27contraint de vous dire
27:28que la gratuité,
27:29ça n'existe pas
27:29qu'à la fin,
27:30il y a toujours quelqu'un
27:30qui paye.
27:31Et d'ailleurs,
27:31l'Institut Montaigne
27:32estime le coût
27:33de votre proposition
27:33à 13 milliards
27:34de dépenses par an.
27:35Je ne sais pas
27:36si vous vous rendez compte
27:37mais en termes d'ordre
27:37de grandeur,
27:38c'est 20% du budget
27:39de l'éducation nationale
27:40aujourd'hui.
27:40Je sais que vous n'êtes pas
27:41à ça près
27:42où nous vous ferons populaire
27:43puisque votre programme
27:44je ne pourrais pas
27:45vous dire par une citation
27:47qui vous mettra d'accord.
27:48Votre programme,
27:48c'est 233 milliards
27:49de dépenses en plus
27:50mais les Français,
27:51ils ont déjà le sentiment
27:52d'être asphyxiés fiscalement
27:53mais il faut laisser
27:54leur portefeuille tranquille.
27:56Vous avouerez que notre programme
27:57est chacré
27:57et qu'il suffit tout simplement
27:59que les ultra-riches
28:00partagent les richesses.
28:02Joachim,
28:02le floc qui est imade,
28:04la parole est à vous.
28:04Le retourne.
28:06J'ai écrit ce livre
28:07non pour en rester
28:08au stade du constat
28:09mais pour faire des propositions
28:10il y a 60 pages
28:11de propositions de politique publique
28:12très précises à la fin
28:14tant sur le retour
28:15des fondamentaux,
28:16le détricotage
28:17de la vision par compétence
28:18très néolibérale d'ailleurs,
28:19le détricotage
28:20des sciences de l'éducation,
28:21réécrire les programmes,
28:23reconstruire la valeur
28:24certificative des examens,
28:25remettre de la sélection,
28:26du redoublement
28:27des notes à tout niveau
28:28puisque je pense
28:29que notre école
28:29crève aussi
28:30d'un manque de sélection
28:31et je pense que
28:32contrairement à vous
28:33que la non-sélection
28:34à l'université
28:35c'est un drame absolu
28:36au prix d'un coût
28:37pour la nation
28:38de 532 millions par an
28:39ce qui est juste abyssal
28:40mais tous ces changements
28:41de politique publique
28:42que j'appelle de mes voeux
28:43ils ne seront possibles
28:44que si le politique
28:44reprend le pouvoir
28:45s'il cesse d'être
28:47un contre-pouvoir
28:48et s'il se libère
28:49de l'emprise
28:49de la technostructure
28:50c'est pour ça
28:51que j'ai proposé
28:51des rotations stratégiques
28:52au poste clé
28:53c'est pour ça
28:54que j'ai proposé
28:54de démoncler une partie
28:55du millefeuille administratif
28:56et c'est pour ça
28:57enfin que j'ai proposé
28:57de sanctionner
28:58tous les fonctionnaires
28:59tous les syndicalistes
29:00qui violent le devoir
29:01de loyauté
29:02et le devoir de neutralité
29:02qui est reconnu
29:03dans les textes officiels
29:04Voilà qui est dit
29:04merci à vous
29:05Joachim Lefloc-Imad
29:07directeur de la fondation
29:09Respublicain
29:10on rappelle le titre
29:11de votre essai
29:12qui est assez musclé
29:14main basse
29:15sur l'éducation nationale
29:16enquête sur un suicide assisté
29:20je vous cite
29:20le titre
29:21aux éditions du Cerf
29:22merci à vous
29:23François Picman
29:24Juste à vous remercier
29:25de ce débat
29:26et inviter
29:26nos auditeurs
29:28à aller consulter
29:29le rapport de Paul Vannier
29:30et de M. Weisberg
29:31qui est un député macroniste
29:32sur l'enseignement privé
29:34c'est en ligne
29:34c'est un rapport parlementaire
29:35il est très éclairant
29:37de ce point de vue là
29:38Et je rappelle
29:38François Picman
29:39député
29:40la France Insoumise
29:41de Haute-Garonne
29:42et candidat
29:42aux élections municipales
29:44à Toulouse
29:45merci à tous les deux
29:45Exactement
29:46bonjour à Toulouse
29:47Allez
29:47c'est la fin
29:49de La vérité en face
29:50il est 9h57
29:51et j'ai le plaisir
29:52d'accueillir en studio
29:53ça y est c'est la rentrée
29:55je suis cerné
29:56là ils sont de part
29:56et d'autre
29:57Valérie Expert
29:58et Gilles Gansman
29:59bonjour à tous les deux
30:00Bonjour
30:00c'est reparti pour une saison
30:02c'est reparti pour une saison
30:03avec très très heureuse
30:05de retrouver les auditeurs
30:06de Sud Radio
30:06mettez-vous d'accord
30:07mettez-vous d'accord
30:08alors petit changement
30:09petite nouveauté
30:10cette année
30:10les médias vont passer
30:12à 11h30
30:13et nous allons continuer
30:14dans la longue lancée
30:17nous inversons
30:18voilà
30:18nous inversons
30:19les médias
30:20avec les débats
30:21nous commençons à 10h
30:22avec les débatteurs
30:24et suivrons ensuite
30:25les médias
30:26à 11h30
30:27donc les sujets
30:28d'actualité
30:29et puis aussi
30:30les points de vue
30:30de tous les débatteurs
30:32qui seront là
30:33aujourd'hui
30:33on va revenir
30:34sur les arrêts maladie
30:35avec Sophie de Menton
30:36en particulier
30:37on va parler évidemment
30:38de François Bayrou
30:39de la déconnexion
30:40des politiques
30:41et puis de notre sondage
30:42IFOP fiducial
30:43Sud Radio
30:44avec Frédéric Dhabi
30:45avec les Français
30:46qui sont très pessimistes
30:48pour ne pas dire déprimé
30:49Gilles Gansman
30:49ça vous va d'être à la fin
30:51bah oui
30:51petit resmo du monde
30:52je suis avec Valérie
30:53petite respiration
30:54à 11h30
30:55comme ça
30:56l'info continue
30:57et puis on respire
30:58à 11h30
30:58on aura
30:59on aura comme invité
31:01Lionel Stahn
31:02qui est le patron
31:03d'âge de zoo
31:03pour l'arrivée
31:04de Cyril Hanouna
31:05qui arrive à 18h30
31:06sur W9
31:07c'est la grosse
31:09c'est vraiment
31:09la grosse actualité
31:10média de ce jour
31:11et puis on aura
31:12Christine Bravo
31:12qui demain soir
31:13sera sur M6
31:14dans les traîtres
31:15vous savez
31:16ce format des loups-garous
31:18sur M6
31:19merci à tous les deux
31:20à tout de suite
31:20pour Mettez-vous d'accord
31:22sur Sud Radio
31:23merci à tous les deux
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