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Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, était l'invitée du Face à Face sur RMC et BFMTV ce mercredi 27 août. Elle est notamment revenue sur la situation budgétaire de la France et le vote de confiance sollicité par François Bayrou.
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00:008h32 et vous êtes bien sûr RMC et BFM TV. Bonjour Catherine Votrin.
00:06Bonjour Apolline de Valère.
00:07Vous êtes l'un des poids lourds de ce gouvernement. Vous êtes ministre du travail, de la santé, des solidarités, des familles.
00:12Vous ne serez sans doute plus ministre au-delà du 8 septembre.
00:15On va y revenir avec ce vote de confiance convoqué par François Bayrou.
00:20On va y revenir aussi sur les conséquences et sur la manière dont vous pouvez peut-être tenter de sauver ce gouvernement.
00:27Mais je voudrais commencer par un chiffre qu'on révèle sur RMC ce matin.
00:31Parce que pendant qu'il y a ce chaos politique, cette incertitude, il y a 30 000 chefs d'entreprise en France qui ont perdu leur job depuis le début de l'année.
00:42En 6 mois, c'est 5% de plus que l'an dernier et de très nombreux d'entre eux qui nous disent leur inquiétude.
00:48Je voudrais que vous écoutiez Yann. Yann, il est bouché, artisan bouché dans le Gard.
00:52Il m'a appelé ce matin sur RMC. Écoutez sa détresse.
00:55C'est 30 000 entreprises qui ferment.
00:59Et c'est à ajouter aux 68 000 qui ont fermé l'année dernière.
01:03Mais ça n'inquiète absolument personne.
01:05Au niveau de nos hommes politiques et tout ça, maintenant c'est qui veut la place et qui aura la place.
01:11C'est des chiens.
01:12Depuis que notre cher président a fait sa crise de colère l'année dernière et qu'il a dissous et tout ça,
01:17il nous met dans notre clientèle et dans un état d'anxiété de folie.
01:22Je suis vraiment en colère. Ça fait 40 ans bientôt que je bosse.
01:26Je suis bouché, fils de bouché. J'en ai marre.
01:31Bouché, fils de bouché. Et il dit en fait la situation politique, vous n'en avez pas la mesure.
01:38Elle a des conséquences hyper concrètes dans leur vie quotidienne.
01:41Alors d'abord, je voudrais dire combien je mesure totalement ce qui se passe.
01:44Parce que vous savez, avant d'être ministre, moi je suis une élue locale.
01:46Et je suis élue d'un territoire qui est la ville de Reims et 140 communes autour de Reims.
01:51Et je vois bien la situation du quotidien.
01:53Et cette situation du quotidien, c'est précisément celle qui nous oblige.
01:58Parce que la question qui se pose, et vous avez vu, j'imagine, le papier de Patrick Martin ce matin.
02:02Le patron des patrons qui s'exprime dans le journal Les Echos.
02:04Que dit-il ? Il dit précisément, la France n'a pas les moyens d'avoir une crise supplémentaire.
02:09Et pourquoi est-ce que nous n'avons pas les moyens d'avoir une crise supplémentaire ?
02:12Parce que nous sommes dans un environnement international qui, probablement pour la première fois depuis très longtemps,
02:19a des vraies conséquences sur notre quotidien.
02:22C'est les vendanges en champagne.
02:24Vous croyez qu'ils ont le moral à les couper du raisin quand on va se prendre les taxes qu'on va se prendre avec les Etats-Unis ?
02:29Voilà des choses concrètes de la réalité.
02:31J'ai envie de vous dire, Catherine Vautrin, à qui la faute ?
02:34C'est-à-dire, est-ce qu'on a les moyens d'une crise ou pas ?
02:37Mais pourquoi avoir mis une telle crise dans le pays ?
02:40Mais la question, Apolline de Malherbe, c'est qu'il y a aussi un élément qu'il faut que chacun partage.
02:47C'est la situation financière de la France.
02:49La France est à la limite du surendettement.
02:52Ça fait 50 ans, au sens propre du terme.
02:54Dernier budget en équilibre, 1974.
02:57On a tous entendu ça.
02:59On est, j'oserais dire, presque tous nés.
03:01Dans une France qui était en déficit.
03:04La différence, c'est qu'aujourd'hui s'ajoute une crise internationale et s'ajoute un sujet dont on ne parle pas, qui est le sujet de la démographie.
03:12Avec aujourd'hui des entreprises qui ferment, mais des entreprises qui n'arrivent pas à recruter.
03:17Des problèmes, aujourd'hui, de nombre d'actifs par rapport au nombre d'inactifs.
03:22Et c'est l'ensemble de ces éléments qu'il faut qu'on arrive à recruter.
03:25Mais alors attendez, vous venez de le dire, crise économique, crise internationale, franchement, est-ce que c'était le moment de rajouter une crise politique ?
03:31La volonté du Premier ministre, ça a été de dire, chacun doit, un, mesurer, et deux, surtout, chacun doit se dire qu'on est tous acteurs.
03:40Ça veut dire que, quelque part, il faut qu'on freine la dépense de la Maison France.
03:44Pour freiner la dépense de la Maison France, c'est pas de se dire, c'est mon voisin, c'est-à-dire c'est le riche qui va payer des impôts, ou c'est l'étranger qu'on va mettre dehors.
03:52La question, elle n'est pas là.
03:54La question, elle est comment, vous, moi, votre voisin, votre frère, votre sœur, comment chacun se dit, moi, voilà ce que je fais, voilà quelle est la dépense publique que je diminue.
04:02Et c'est ça que François Béroux a voulu faire partager, c'est cette notion qui est que cette crise, chacun a une partie de la réponse.
04:11Catherine Vautrin, je le disais, vous êtes ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités, des Familles.
04:15Vous êtes une élue depuis de longues dates, vous avez présidé non seulement la ville de Reims, mais aussi la métropole.
04:22Vous vous y attendiez, là ?
04:24Vous savez, moi, ce que je vois arriver clairement, c'est un sujet qui monte petit à petit,
04:30qui est celui de, est-ce que la France veut toujours son modèle social ?
04:35Est-ce que la France a encore les moyens de se payer ce modèle-là ?
04:38Et si on veut le garder et si on veut se le payer, comment on fait pour le payer ?
04:41Mais vous n'avez pas répondu à ma question, Catherine Vautrin, est-ce que vous vous y attendiez ?
04:44Quand vous étiez là, au premier rang, que vous avez François Béroux, le Premier ministre,
04:47qui annonce en direct qu'il joue la peau de votre gouvernement avec ce vote de confiance,
04:53est-ce que vous étiez au courant ? Est-ce que vous vous y attendiez ?
04:56Est-ce que c'est un scénario que vous aviez imaginé ?
04:57Je n'étais pas au courant et aucun membre du gouvernement, à ma connaissance, n'était au courant.
05:02Derrière cela, nous avons vu comment, au mois de juillet, nous avons travaillé sur le sujet.
05:07Et ce que l'on a vu, c'est que dès juillet, les premières réactions sur les éléments du budget.
05:12Moi, ma stratégie aujourd'hui, c'est évidemment de dire, il y a un projet de budget sur la table,
05:18il y a une volonté d'économie.
05:19Moi, je suis prête à discuter de chaque économie.
05:22Mais vous y croyez encore ?
05:23Tout est toujours possible, dès lors que nous nous mettons d'accord sur deux éléments.
05:28Enfin, moi, je me souviens de Michel Barnier, qui, à ce micro, disait la même chose.
05:31Il disait, tout est possible.
05:32Je vais vous dire deux choses.
05:35La première, c'est, un, que chacun dise, oui, effectivement, il y a un sujet de modèle,
05:39et il faut qu'on en soit conscient.
05:41L'addiction à la dépense publique n'est plus possible.
05:43La deuxième chose, c'est celle-là qu'on doit mettre en avant, c'est rassembler.
05:47Alors, ce n'est pas forcément de la confiance.
05:49Moi, c'est tout le problème, d'ailleurs, du 49-1, c'est que les gens ne veulent pas voter la confiance.
05:54Ce qu'on leur demande, ce n'est pas de voter une confiance, c'est de voter la prise de conscience de la situation.
05:59C'est de dire, on est d'accord sur le constat.
06:01À partir du moment où on est d'accord sur le constat, la question qui vient immédiatement après,
06:06c'est comment on se met autour d'une table pour trouver des solutions.
06:08Vous les avez d'ailleurs convoqués, les uns et les autres.
06:10Invités.
06:11Alors, invités, c'était d'ailleurs avant cette annonce de François Bayrou.
06:15Est-ce que ces rendez-vous sont pris ? Est-ce qu'ils sont toujours d'actualité ?
06:17Est-ce que les différents groupes parlementaires que vous aviez invités à vous rencontrer viennent ?
06:21Alors moi, pour l'instant, j'ai rencontré depuis lundi plutôt les gens du Bloc central qui sont évidemment...
06:26Ce n'est pas ceux-là qui avaient besoin de convaincre.
06:28C'est pour ça que je vous réponds qu'ils sont évidemment tous venus.
06:29Normalement, je vois les oppositions et notamment le Parti Socialiste la semaine prochaine, la semaine d'après,
06:36parce qu'ils avaient la proposition...
06:38La semaine prochaine, la semaine d'après ?
06:38Vous savez pourquoi ? Parce qu'ils avaient le 11 septembre leur rentrée.
06:42C'était un calendrier partagé.
06:44Moi, je suis évidemment à disposition.
06:46Tant que je serai là, je suis à disposition.
06:47Mais vous avez tenté d'avancer le calendrier ?
06:49De leur dire on se voit aujourd'hui, on se voit demain, on se voit ce soir ?
06:52Mais on se voit en sortant de chez vous.
06:54Le sujet, il est là aujourd'hui.
06:56C'est-à-dire que la capacité, elle est de travailler dès qu'ils le souhaitent.
07:00Catherine Votrin, hier matin, à ce même micro, c'était le patron des socialistes à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud.
07:06Je lui ai dit, mais est-ce que cet été, le ministre de l'Économie,
07:09qui est celui en plus avec lequel ils ont le plus d'affinité spontanément, il vient de la gauche, Eric Lombard,
07:14est-ce que vous vous êtes parlé ?
07:15Il me dit oui, il m'a appelé pour me dire on se parlera après le 11 septembre.
07:18Mais est-ce que vous aviez mesuré que ce budget, si vous ne l'écriviez pas ensemble, ça ne passerait pas ?
07:24Moi, cet été, j'ai rencontré plutôt les socialistes qui s'occupent de la partie sociale
07:29au égard aux responsabilités qui sont les miennes.
07:31On a commencé à ébaucher des scénarii et l'idée était effectivement de travailler ensemble maintenant.
07:37Pourquoi ? Parce que vous savez que la copie, on la rend le 30 septembre.
07:39Il n'y avait pas d'autre solution là ?
07:41Quand je vous écoute, je me dis, mais en fait, quelle folie d'avoir tout d'un coup joué...
07:45Je crois que la volonté du Premier ministre, très concrètement, c'était deux étapes.
07:51La première, c'est on est d'accord sur le constat.
07:54La deuxième, on bâtit ensemble une solution.
07:56Entre temps, ils rajoutent, paf, le 8 septembre.
07:59Nous sommes le 27 août, 28 août ?
08:00Je ne sais même plus.
08:0128, je crois.
08:02On était lundi 25, mardi 27.
08:04On est le 27.
08:04Mercredi 27.
08:05Mercredi 27.
08:07La copie doit être donnée tel que les textes le prévoient.
08:11Le premier mardi d'octobre, c'est le 7 octobre.
08:13Nous, on avait prévu de le donner le 30 septembre.
08:15Là, tout va dépendre évidemment de ce qui va se passer le 8 septembre.
08:19Mais en tout cas, la volonté à travailler, et vous avez entendu le Premier ministre disant
08:22je me battrai jusqu'à la dernière heure comme un chien et qui essaie d'avancer des propositions.
08:25Alors, parmi les propositions, il y a l'idée de demander un effort spécifique au plus haut revenu.
08:31Est-ce que vous partagez cette idée ?
08:32Moi, je pense que l'effort doit être fait par tout le monde.
08:35Et c'est un élément très important.
08:36Parce que quand vous écoutez l'inquiétude des Français, je reprends le boucher que vous citiez tout à l'heure, Yann.
08:41Yann, c'est quelqu'un qui bossait.
08:43Et Yann, aujourd'hui...
08:44Il avait trois salariés, il n'en a plus aucun.
08:46Et je pense que Yann, son sujet aujourd'hui, c'est de dire, moi concrètement, j'ai toujours travaillé, j'ai toujours bossé.
08:52Je ne vois pas pourquoi il n'y aurait que moi qui participerait.
08:54Donc, notre travail, il est que chacun participe.
08:57Et quand je dis chacun participe...
08:59Mais ça veut dire quoi ?
08:59Est-ce qu'il faut un effort spécifique ?
09:02Spécifique, ça ne veut pas dire le même effort que les autres.
09:04Ça veut dire spécifique, singulier, davantage, pour les très hauts revenus.
09:08Apolline de Malherme, vous ne réglerez pas le problème uniquement avec les très hauts revenus.
09:12Mais ce n'est pas moi.
09:12Pour une raison.
09:13C'est François Bayrouillère qui dit, je suis prêt à demander un effort spécifique au plus haut revenu.
09:17C'est un des éléments de la copie, mais ce n'est pas le seul.
09:20Et c'est d'autant moins le seul qu'on sait tous que les hauts revenus, au bout d'un moment,
09:22ils ont une flexibilité, une capacité à bouger.
09:25Et donc, pourquoi pas quitter le pays, qui est important.
09:27Donc, oui, il est logique que les plus hauts revenus participent
09:30et qu'ils soient appelés à participer spécifiquement.
09:33Pour autant, il ne peut pas y avoir que les hauts revenus.
09:35Parce que vous avez tous ces Français qui se lèvent tous les matins et qui travaillent.
09:38Et qui, eux, attendent quoi ?
09:39Eux, ce qu'ils attendent, c'est qu'y compris celles et ceux qui n'ont pas ou pas beaucoup de revenus,
09:45qui sont des gens qui, aujourd'hui, ne travaillent pas forcément,
09:48qui sont des gens qui, comme tous les Français, consomment.
09:50Et, eux, qu'est-ce qu'on peut faire dans ces cas-là ?
09:52Je vous donne un exemple très simple.
09:53Et je reviens sur le champ dont j'ai la responsabilité, qui est celui de la santé.
09:57Quand je demande aux Français, enfin, moi, quand on demande aux Français, par exemple,
10:01de faire de la prévention, quand on envoie aux Français des demandes pour qu'ils fassent des dépistages...
10:07On en reçoit tout le temps, il est compris pour nos enfants.
10:08Je vous donne un exemple.
10:10Les trois dépistages contre le cancer, il n'y a pas 60% des Français qui le font.
10:14Vous n'allez pas me dire que ça, c'est une question de revenus.
10:16C'est juste une question d'être citoyen.
10:18Je peux être soigné gratuit.
10:19En fait, vous dites, ce n'est pas seulement pour leur santé, c'est aussi pour eux.
10:23Pour la dépense publique, mais bien sûr, c'est un engagement.
10:27Et ça, ça ne coûte rien.
10:28Et c'est un pays responsable.
10:30Je suis citoyen responsable.
10:31Il y a une irresponsabilité des Français.
10:32Bien sûr, moi, je considère qu'à partir du moment où on vous demande gratuitement,
10:37j'insiste là-dessus, gratuitement d'aller faire un dépistage et que vous ne le faites pas,
10:42je suis désolée, mais là, vous avez un sujet.
10:44Donc non seulement on met sa vie en danger, mais on génère du coup en danger.
10:49La question des arrêts maladie, j'entends sur les antennes d'RMC ou de BFMTV votre campagne de pub lancée par le gouvernement
10:56où on entend ces Français qui disent « je vais me mettre en arrêt ».
10:59Et d'autres qui disent « mais attends, c'est quoi cette histoire ? Ce n'est pas toi qui te mets en arrêt ».
11:02Là, vous avez décidé de taper fort là-dessus.
11:04Mais clairement, parce qu'aujourd'hui, je ne peux pas accepter l'idée de « j'ai eu un différent ce matin avec mon patron, je me mets en arrêt ».
11:13Et le schéma qui est « je vais voir mon médecin, j'ai un arrêt de travail et puis l'arrêt est renouvelé ».
11:18L'arrêt de travail, par définition, s'appelle un arrêt maladie.
11:23Donc le fait générateur, c'est que j'ai une pathologie qui nécessite que je ne travaille pas parce que je suis malade et je dois être soignée.
11:29La force de la France, c'est effectivement, je peux être soignée.
11:31En revanche, si vous dévoyez le système, vous tuez le système.
11:35Catherine Vautrin, la suppression des deux jours fériés, ça pénalise précisément ceux qui travaillent.
11:40Ça pénalise les entreprises. Les Français n'en veulent pas, les patrons n'en veulent pas.
11:44Est-ce que ça aussi, vous vous dites « c'était une connerie, c'était une erreur, on n'a pas mesuré et on est prêt à les retirer ».
11:50Le Premier ministre a dit clairement lundi que nous étions prêts à travailler sur l'ensemble de notre copie
11:57dès lors que nous trouvions un rendement qui soit un rendement qui permette de baisser la dépense.
12:03Rappelez-vous, ce budget présente 40 milliards d'économies sur plus de 1700 milliards de dépenses,
12:09c'est-à-dire qu'on demande un effort à 2,5%.
12:12L'idée, c'est de dire, si vous avez d'autres éléments, faites-les.
12:16Maintenant, l'idée de dire, il faut effectivement travailler plus si on veut garder le modèle français tel qu'il existe,
12:23conduit à plusieurs choses.
12:25Effectivement, la notion du nombre d'heures travaillées, mais conduit aussi à avoir plus de monde qui travaille.
12:31Et ça, c'est le travail.
12:32Je vais être honnête, Catherine Vautrin.
12:33On est là, on fait cette interview, vous parlez de ce qu'il faut faire, pas faire,
12:38des mains tendues aux uns et aux autres, du dialogue, des rendez-vous que vous avez pris.
12:42Mais en fait, on sait, vous comme moi, que tout ça est un peu illusoire.
12:46Mais Apolline de Malherbe...
12:47Qu'en fait, vous n'y êtes déjà plus vraiment.
12:49Mais vous n'avez pas le choix.
12:50Eu égard à la situation de la France.
12:53Vous faites semblant.
12:53Je ne dis pas que vous faites semblant là, mais vous voyez ce que je vais dire.
12:56Mais je comprends, mais quand on est...
12:58Vous êtes une femme engagée, dans la responsabilité professionnelle qui est la vôtre,
13:02comme moi, je suis une élue engagée.
13:04Aujourd'hui, moi, ma responsabilité, c'est celle de l'avenir du pays.
13:07Et qu'est-ce que vous dites, je me battrais jusqu'au bout ?
13:09Moi, je me battrais jusqu'au bout.
13:10Parce que je suis convaincue que les pays qui s'en sont sortis aujourd'hui,
13:15s'en sont sortis parce qu'ils ont eu capacité à mobiliser tout le monde.
13:18Mais vous vous faites penser à ces personnages dans les dessins animés, dans les bandes dessinées,
13:21qui courent, qui courent, qui courent, qui sont au-dessus de la falaise
13:23et qui continuent à courir, pensant qu'ils n'ont pas le sol.
13:26Mais Apolline de Malherbe, comment on fait les Espagnols ?
13:29Comment on fait les Portugais ?
13:30Oui, mais ils l'ont fait du temps où ils étaient encore sur la montagne ?
13:32Oui, mais...
13:33Pas quand ils étaient dans le vide ?
13:34La Grèce était dans le vide.
13:35La Grèce, oui, mais l'Espagnol et les Portugais, non, l'Italie.
13:38La Grèce était dans le vide.
13:39L'Italie est encore derrière nous, en termes de taux.
13:41Pas pour longtemps, mais elle l'est encore au moment où on se parle.
13:42Donc, il y a deux options.
13:44Soit vous vous dites, moi, après tout, je rentre chez moi et tout va bien.
13:47Soit vous vous dites, je ne me suis pas engagée pour mon pays, pour laisser faire.
13:52Et vous y croyez encore.
13:53Et vous vous dites que la capacité...
13:54Parce que d'un côté, il y a cette menace de chaos.
13:57Quand vous regardez, et je reviens à Yann Le Boucher,
14:01vous croyez qu'Yann a envie qu'on laisse le pays avec un chaos ?
14:03Vous voyez le coût des manifestations les unes derrière les autres,
14:06le coût pour le pays, le retard que la France va encore prendre ?
14:09Moi, je me refuse à ça.
14:10Et c'est pour ça que je pense qu'il faut qu'on continue,
14:13qu'on mobilise et qu'on essaie de rassembler
14:14tous ceux qui croient dans la capacité de transformation du modèle.
14:18Si ça saute, dissolution ?
14:20Président de la République, moi, je lis ce que dit le Président,
14:23dit à ce stade, pas de dissolution.
14:26Qu'est-ce qu'apporte une dissolution ?
14:27Vous pourriez y aller, vous ?
14:28Est-ce qu'on sait, on se souvient, que vous aviez été évoquée pour aller à Matignon ?
14:32C'est un job difficile, on le revient.
14:34Le sujet, ce n'est pas le sort de telle ou telle personne.
14:36Et c'est un CDD ?
14:37Le sujet, c'est le sort de la France, aujourd'hui.
14:39Et la question, c'est qui est capable de fédérer ?
14:41Mais si on vous le demande, vous le ferez ?
14:42La question, aujourd'hui, Apolline de Malherbe, c'est qui est capable de fédérer ?
14:45Parce que le vrai sujet, c'est comment on est capable de rassembler,
14:48et on voit bien qui on tend la main,
14:50c'est du PS à LR avec lesquels il faut qu'on arrive à rassembler.
14:54Et pour autant, j'écoute tout le monde, y compris, je le dis franchement,
14:57j'écoute tout le monde, y compris le Rassemblement national.
14:59Vous savez, moi, j'ai porté un débat à l'Assemblée nationale au printemps.
15:03Le débat sur un sujet très polémique qui était celui de la fin de vie.
15:06On a été en capacité de travailler tout le monde dans l'hémicycle.
15:10Vous seriez prêts, là, à parler avec eux ?
15:12Le débat s'est passé...
15:13Aller voir, aller rencontrer, vous les avez invités ?
15:15Le débat s'est passé de très grande qualité.
15:18J'ai, pour le budget 2025, j'ai invité tout le monde,
15:22j'ai rencontré tout le monde.
15:23Les seuls qui n'ont pas voulu venir, c'est les filles.
15:25Moi, j'avais invité tout le monde.
15:27Parce que je pense que dès lors que vous êtes parlementaire,
15:30vous êtes détenteur du vote de vos concitoyens dans votre circonscription,
15:34et donc vous êtes 177e, vous devez être entendue si vous le souhaitez.
15:38Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.
15:41Encore quelques questions assez précises.
15:43L'une sur la GPA, la gestation pour autrui.
15:46Gabriel Attal veut légaliser la GPA.
15:48Vous êtes pour, vous êtes contre ?
15:49Je suis contre.
15:49Contre ?
15:50Sans aucune...
15:52Sans discussion.
15:52Sans discussion, je suis contre.
15:54Autant, je travaille sur la PMA, qui me paraît un élément extrêmement important.
15:59La procréation médicalement assistée.
15:59La procréation médicalement assistée, qui est un enjeu majeur dans le sujet qui est le nôtre aujourd'hui.
16:05En revanche, la GPA ne me...
16:06La GPA, c'est non.
16:07Hausse de la mortalité infantile.
16:09Vous parliez tout à l'heure de la question de la pyramide des âges.
16:12Quelle honte pour la France.
16:13Qu'est-ce qu'on peut faire ?
16:14Alors, là-dessus, nous avons besoin de savoir de quoi nous parlons.
16:16C'est la raison pour laquelle j'ai mis en place ce qu'on appelle le registre, qui va nous permettre de mesurer les raisons de cette mortalité infantile.
16:25Elle se passe très concrètement entre le deuxième et le 27e jour.
16:28On a des causes qui ne sont pas claires aujourd'hui.
16:31Ça peut venir de la santé des mères.
16:33Ça peut venir du sujet d'équipements néonatals dans le pays.
16:37Des naissances qui se font à des grossesses extrêmement...
16:42Tardives ?
16:43Non, alors, deux choses.
16:44Il y a d'un côté l'âge de la mère, mais il y a de l'autre côté des naissances à un nombre de semaines extrêmement limité.
16:50Donc, tout ça a besoin d'être mesuré.
16:52C'est ce que nous faisons pour, derrière, apporter les réponses.
16:54Christine Lagarde qui dit hier, on a besoin de travailleurs étrangers.
16:57Vous partagez ou pas ?
16:58Mais c'est tout le sujet des métiers en tension.
17:00Bien sûr que oui.
17:01C'est là où on a besoin d'ailleurs d'une régulation sur les métiers en tension.
17:05Parce qu'aujourd'hui, vous avez des professionnels qui vous expliquent qu'ils n'ont pas capacité à trouver les personnels dont ils ont besoin.
17:13Donc, oui, dans ce contexte des métiers en tension.
17:17Vous avez entendu le témoignage de la maman d'Esteban.
17:18Esteban qui a appelé les urgences et qui est mort faute de soins, faute d'avoir été vraiment suffisamment diagnostiquée, pris au sérieux.
17:28Alors, il y a dans notre pays les SAMU et le service médical d'urgence avec une régulation qui est faite.
17:34Je ne me prononcerai pas ce matin sur un cas précis dont je n'ai pas les éléments.
17:38Ce que je tiens à dire aux Français qui est extrêmement important, on appelle le 15, il y a une régulation.
17:44Et l'objectif, c'est précisément que cette régulation réponde aux situations.
17:48Et évidemment, je ne peux que dire que cette situation est dramatique et qu'elle doit être analysée de façon à en tirer.
17:55Et évidemment, toutes les leçons.
17:56Catherine Votrin, c'est vrai que vous avez demandé aux hôpitaux de se préparer en cas de guerre à accueillir des milliers de soldats blessés ?
18:02Et vous savez, Apolline de Malherbe, si les hôpitaux sont tout le temps en train de préparer des épidémies, des accueils, que dirait...
18:11Donc, ce n'est pas nouveau, ce n'est pas spécifique ?
18:12Je précise que ce sont mes contrats du canard enchaîné qui disent avoir consulté des documents internes
18:17qui demandent aux agences régionales de santé de se préparer, je cite, préparer les soignants à un possible engagement majeur.
18:24Mais ça fait partie de l'anticipation comme les stocks stratégiques, comme les épidémies.
18:29Souvenez-vous, je n'étais pas en responsabilité au moment du Covid.
18:33Souvenez-vous, il n'y avait pas de mots assez durs sur l'impréparation du pays.
18:36Donc, il est tout à fait normal que le pays anticipe les crises, les conséquences de ce qui se passe.
18:43Ça fait partie de la responsabilité des administrations centrales, et heureusement.
18:48Catherine Votrin, si vous pouviez revenir un peu en arrière,
18:52lundi, vous vous dites quand même, peut-être, ça aurait été bien d'éviter ça ?
18:56Vous savez, moi je crois que ce qui est important, c'est pas de regarder derrière, c'est de se projeter.
19:02Moi, mon sujet aujourd'hui, il est de se dire comment on arrive à partager deux choses avec les Français.
19:07Le premier, c'est le surendettement, c'est mortifère pour la souveraineté du pays.
19:11Le deuxième, c'est comment on arrive à se mettre d'accord, peut-être sur 5-6 objectifs, pas 50,
19:16et comment on fait de 26 une année utile.
19:18Dans quelques heures, ce sera le Conseil des ministres, le premier après cette annonce.
19:23Vous l'imaginez comment, ce Conseil des ministres ?
19:24Comme tous les Conseils des ministres, trois parties, ABC,
19:27des textes, des mesures d'ordre individuel, et un point sur la situation internationale.
19:34D'accord, vous me donnez le menu, mais sur les visages des uns et des autres ?
19:37Je ne vous laisse pas choisir, parce qu'on ne choisit pas.
19:39On ne choisit pas. Merci Catherine Votrin, en tout cas, d'être venue répondre à mes questions ce matin.
19:44Vous êtes encore, au moment où l'on se parle, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.
19:48Merci d'avoir répondu à mes questions.
19:50Il est 8h52 sur RMC et BFM TV.
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