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  • il y a 3 mois
Boris Vallaud, président du groupe PS à l'Assemblée nationale, était l'invité du Face à face sur RMC et BFMTV ce mardi 26 août. Il est notamment revenu sur le vote de confiance sollicité par le Premier ministre, François Bayrou. 

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00:00Bonjour Boris Vallaud, vous êtes le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale et député des Landes, c'est vous, c'est votre groupe, le groupe que vous présidez qui a entre ses mains, le destin de François Bayrou qui a donc sollicité hier un vote de confiance, c'est mort.
00:13– Mais c'est François Bayrou qui a son destin entre ses mains, il a choisi la fuite, l'esquive, la dérobade, il n'est pas dans l'action, il est dans la démission, et je dois dire que je suis malheureusement accablé par la situation dans laquelle nous sommes, nous nous en désolons, mais la responsabilité, l'entière responsabilité…
00:33– Vous n'êtes pas juste là à observer, vous n'êtes pas juste là à regarder, c'est vous qui avez élevé.
00:36– Je ne l'observe pas, d'ailleurs je rappelle que c'est nous qui, il y a quelques mois, avons essayé d'épargner aux Français un certain nombre de souffrances, de chercher des compromis d'un budget qui était déjà extrêmement mauvais,
00:50aujourd'hui François Bayrou, je le dis, ne choisit pas le dialogue, il choisit la liquidation, la responsabilité est la sienne, elle n'est que la sienne, il est le soutien inconditionnel d'Emmanuel Macron depuis 8 ans,
01:02la situation dans laquelle nous sommes, c'est son bilan, c'est le bilan d'Emmanuel Macron, c'est le bilan de la Macronie depuis 8 ans, et plutôt que de changer de politique,
01:12en réalité il administre des remèdes qui sont d'une grande injustice pour les Françaises et les Français…
01:17– On va revenir sur le fond de ce budget, sur la situation française, mais vous l'avez dit dès hier, vous avez fait un choix, vous dites non, vous ne voterez pas cette confiance, vous allez donc le faire tomber.
01:27– Vous savez, nous avons fini par connaître M. Bayrou depuis 8 mois, il n'a d'abord pas tenu les engagements qu'il avait pris à notre endroit,
01:35c'est-à-dire à l'endroit des Françaises et des Français, nous avons vu par exemple la façon dont il a s'abordé les discussions du conclave autour de la réforme des retraites,
01:44notamment en excluant un certain nombre de dimensions de la réforme que nous souhaitons abroger,
01:52il a, dans les différentes lois dont nous avons débattu à l'Assemblée nationale, toujours refusé le dialogue, la recherche du compromis.
02:00De quoi cet été a été fait ? D'un grand silence de la part du Premier ministre.
02:05– Et il dit que certains ministres vous ont appelé, ont parlé avec le Parti Socialiste.
02:08– Oui, je peux vous dire qu'il y a, pour ce qui me concerne, il y a une dizaine de jours M. Lombard qui m'a dit
02:14« ce serait bien que l'on se parle après vos journées parlementaires, c'est-à-dire après le 11 septembre ».
02:19Je comprends que les ministres eux-mêmes ont été informés. – Le ministre de l'Économie vous a appelé simplement pour dire « on prend date ».
02:23– Oui, et il m'a ajouté « il faut d'abord que je convainque le bloc central ».
02:27M. Bayrou ne m'a pas appelé, en réalité il ne préparait pas la rentrée et le budget, il préparait sa sortie.
02:32Voilà la réalité, sa responsabilité est éminente. – Donc pour vous, ça n'était qu'une forme presque de pierre d'attente.
02:40Jamais, quand vous lui avez parlé cet été, Éric Lombard n'a commencé à parler du fond.
02:44Jamais il a mis les mains dans le cambouis avec vous.
02:45– M. Lombard nous a reçus comme l'ensemble des groupes parlementaires avant l'été.
02:51C'était avant le 15 juillet, il n'avait pas grand-chose en réalité à nous dire.
02:57Et c'était à un côté à la voyure.
02:58– Ça aurait changé les choses ? Est-ce que vous pensez que si Éric Lombard, au lieu de juste vous appeler en vous disant
03:02« on se parle en septembre », vous avez dit « moi je fais un détour cet été, je viens vous voir dans les Landes,
03:08on se met autour de la table, on écrit ensemble un budget, on travaille sur ce qui est possible ou pas »,
03:13ça aurait changé les choses ?
03:14– Vous savez que depuis le mois de février, nous n'avons pas reçu un appel ni du Premier ministre,
03:22ni de M. Lombard pour nous dire où nous en sommes de l'exécution budgétaire.
03:26Nous avons appris par la presse, comme vous, comme les Français, les gels,
03:30puis les annulations de crédits qui n'étaient pas dans les discussions que nous avions eues avec le gouvernement.
03:35Et donc de ce point de vue-là, on peut dire que la confiance, qui était déjà ténue, est désormais quasi inexistante.
03:42– Je vous repose la question, pardon mais c'est important, c'est mort, c'est-à-dire votre décision est prise, c'est définitif.
03:48– Est-ce que l'on peut, parce que c'est lié quand même à ce que le Premier ministre a annoncé le 15 juillet
03:54et qu'il a continuellement défendu dans l'été et encore dans son intervention hier.
03:59– Mais si vous jouez le suspense avec moi, est-ce que ça veut dire qu'il y a encore une forme ?
04:03– Je ne joue pas le suspense, vous avez entendu le premier secrétaire du Parti Socialiste,
04:06j'ai réuni les députés hier soir, nous voterons contre la confiance de ce gouvernement,
04:12parce que la question qu'ils nous posaient c'est celle précisément de la confiance
04:15et d'un éventuel chèque en blanc que vous donneriez…
04:17– Vous voterez contre ou vous vous abstiendrez ?
04:19– Je vous ai répondu qu'au moment où nous parlons, nous votons contre la confiance au Premier ministre.
04:27Mais je crois qu'il est important quand même de rappeler pourquoi nous en sommes là.
04:32Moi je peux faire crédit au Premier ministre, en effet, d'un constat d'une situation budgétaire et financière accablante.
04:39– Vous êtes d'accord sur le constat, quand il dit la France est en danger, vous êtes d'accord ?
04:43– Oui, et j'ajoute, M. Bayrou, c'est votre bilan, c'est le bilan d'Emmanuel Macron.
04:49Vous avez consenti 65 milliards de baisse d'impôts depuis 2017,
04:54ce sont les milliards qui manquent à nos services publics.
04:56Ce sont les milliards qui manquent aux investissements productifs aujourd'hui.
05:00Regardez la situation dans laquelle on est.
05:02Ils en sont comptables, nous n'en sommes pas responsables.
05:06– Vous ne considérez pas que ça fait plus longtemps que ça, que ça ne va pas ?
05:10Vous avez été secrétaire général à l'Élysée sous François Hollande,
05:13aux côtés d'Emmanuel Macron qui lui-même était dans un bureau juste à côté du vôtre à l'Élysée.
05:18– Vous n'estimez pas qu'il y a une forme de responsabilité commune ?
05:23– Mais je vais vous répondre, que la responsabilité soit ancienne, sans doute.
05:29Et moi je fais le constat qu'en mai 2017, les déficits avaient été réduits.
05:34Que la protection sociale, c'est-à-dire le périmètre large, était excédentaire.
05:37que le trou de la sécu, le fameux trou de la sécu, était en passe d'être comblé.
05:42Aujourd'hui, où nous en sommes, nous en sommes à 3 445 milliards de dettes,
05:47près de 113 ou 114% de déficit.
05:50Ça, c'est le résultat de 8 ans de macronisme,
05:55d'une politique qui n'a pas produit ses effets.
05:56Aujourd'hui, la croissance est à tonne.
05:58Nous avons des plans sociaux dans beaucoup d'entreprises.
06:00L'industrie est menacée, l'agriculture est à la peine.
06:03Les Français épargnent et consomment moins.
06:05Mais précisément, Boris Vallaud, lorsque vous entendez ce matin
06:08le ministre de l'économie, celui-là même qui avait commencé
06:12à tenter de vous appeler cet été, Éric Lombard,
06:15qui dit qu'au fond, la France est proche peut-être d'une tutelle du FMI.
06:20Il le dit ce matin.
06:21Lorsque vous entendez effectivement François Bayrou hier
06:25qui parle de cette dette abyssale,
06:27est-ce que vous ne vous dites pas qu'il faut quand même qu'on trouve une solution ?
06:30Ah mais les solutions et les propositions, nous allons en formuler
06:32dans les jours qui viennent avec Patrick Cannaire, avec Olivier Faure,
06:35avec les responsables du Parti Socialiste.
06:38Vous allez énoncer un compte au budget ?
06:39Nous allons faire des propositions pour montrer qu'il y a un autre chemin.
06:42Mais nous critiquons d'abord celui qui nous est proposé
06:44et qui n'est en aucune manière la remise en cause d'une politique
06:47qui est en échec et qui montre tous les symptômes de son échec.
06:52Un chômage qui augmente, un déficit public abyssal,
06:55un déficit du commerce extérieur comme jamais
06:57et qui montre la faiblesse de notre politique industrielle.
07:00Des Français qui épargnent, qui ne consomment pas.
07:02Moi je voudrais, parce que tout ça n'est pas de l'incantation,
07:06vous donner la mesure de l'injustice
07:08de ce que le gouvernement prépare avec son année blanche.
07:11Mesurez bien ce que cela signifie l'année blanche
07:13avec le gel du barème de l'impôt sur le revenu.
07:16C'est 381 ménages supplémentaires qui vont devenir imposables
07:19et qui vont pour eux payer entre 50 et 100 euros d'impôt.
07:22C'est 19 millions de ménages qui étaient déjà imposables,
07:24qui vont voir leurs impôts augmenter.
07:26C'est 17 millions de retraités qui vont voir leur pension de retraite gelée.
07:29C'est-à-dire, pour quelqu'un qui a une pension de 8...
07:31Est-ce que vous avez vu ce qui s'est passé en Grèce, en Espagne, au Portugal ?
07:34Tout cela a été gelé et aujourd'hui ça va mieux.
07:36Madame, je peux continuer parce que je ne veux pas exonérer ce gouvernement
07:40de la responsabilité qui est la sienne.
07:42Quand vous supprimez 3000 postes dans la fonction publique,
07:45vous fermez l'équivalent de toutes les maisons départementales
07:47des personnes handicapées
07:48ou l'équivalent d'un tribunal de proximité.
07:51Quand vous remettez en cause l'assurance chômage,
07:53vous faites payer pour la troisième fois les demandeurs d'emploi.
07:57Lorsque vous supprimez 5,3 milliards, comme c'est prévu,
08:00de recettes ou de dotations pour les collectivités locales,
08:04ça veut dire des investissements publics en moins.
08:06Ça veut dire, en réalité, que vous allez approfondir la crise.
08:08Vous n'allez pas résoudre les déficits.
08:10Je voudrais que vous écoutiez précisément le représentant
08:12des petites et moyennes entreprises, des commerçants, des artisans.
08:14Michel Picon, il était mon invité ce matin sur RMC
08:16et il dit que ça va être bien pire si le chaos s'installe,
08:21si l'instabilité qui est au fond l'ennemi des entreprises,
08:24de l'emploi, des salariés s'installe.
08:26– Oui, je suis très inquiet.
08:28La situation des entreprises est préoccupante,
08:31que derrière, il y a des salariés.
08:32Ça concerne tout le monde.
08:33Il y a une situation économique qui est difficile.
08:36Il y a peu de croissance.
08:38L'emploi se dégrade.
08:40Et face à tout cela, on a une classe politique
08:43qui, à peine le dernier mot du Premier ministre prononcé,
08:48au fond, on se fout un peu de ce qu'il peut raconter.
08:52– Qu'est-ce que vous lui répondez ?
08:54– Ce n'est pas un procès qu'on peut faire aux socialistes.
08:56Moi, depuis 2022, avec mes collègues à l'Assemblée nationale,
08:59nous posons la question de savoir quelle opposition nous devons être.
09:03Nous voulons exercer l'opposition comme on exerce le pouvoir,
09:07en responsabilité.
09:08Et la responsabilité, c'est de dire stop
09:10quand on approfondit une crise à force d'obstination déraisonnable
09:15à conduire une politique qui nous a mis dans le gouffre.
09:18Quand je dis que nous proposerons,
09:19que nous formulerons des propositions,
09:21nous formulerons aussi des propositions pour soutenir les entreprises,
09:24nous pensons que nous avons besoin de soutenir la consommation des ménages,
09:27que nous avons besoin de soutenir l'investissement,
09:29notamment dans la transition écologique.
09:31– Mais à quoi bon, Boris Vallaud,
09:32à quoi bon dans la mesure où le gouvernement,
09:35on l'a bien compris puisqu'on fait les calculs en vous entendant ce matin,
09:38vous dites que votre est contre,
09:39ça s'ajoute au LFI, ça s'ajoute au RN,
09:43le compte n'y est pas, François Bayrou, ce matin, est mort.
09:46À moins, à moins que vous ne puissiez changer d'avis,
09:50est-ce que vous pourriez changer d'avis ?
09:52– Madame, vous n'avez pas la naïveté de penser
09:53qu'il ait soigné autre chose que sa sortie.
09:58Il a plus soigné sa sortie que le pays.
10:02Pardon.
10:03– Il savait déjà que ça ne passerait pas ?
10:05– Écoutez, je crois que quand on présente un budget
10:08qui mécontente les Français,
10:10qui mécontente les organisations syndicales,
10:14qui mécontente celles et ceux
10:16avec lesquels ils pourraient éventuellement dialoguer,
10:20qui est d'une telle violence, d'une telle injustice,
10:23qui abîme nos services publics avec, à nouveau,
10:26des formes de déremboursement,
10:28des consultations chez les généralistes
10:30qui vont augmenter, notamment pour ceux qui n'ont pas de complémenter.
10:32– Boris Vallaud, pourriez-vous changer d'avis ?
10:34– Mais il faut changer de politique.
10:37Et ce que je constate aujourd'hui, c'est que pour changer de politique,
10:39il faut manifestement changer de Premier ministre
10:41puisqu'il n'entend pas changer de politique.
10:43– Il faut donc changer de Premier ministre.
10:43– Qu'il en est comptable, qu'il en est le co-auteur depuis maintenant 8 ans.
10:46– Est-ce qu'il faut, Boris Vallaud, changer d'Assemblée ?
10:49Est-ce que vous appelez à la dissolution ?
10:51– Moi, je n'appelle à rien parce que je n'en ai pas le pouvoir.
10:55La nomination du Premier ministre, comme la dissolution,
10:58madame, dépend du Président de la République.
11:00Ce que je dis aujourd'hui, c'est qu'il existe un autre chemin,
11:04qui est un chemin qui n'ignore pas la profondeur des déficits
11:08et la gravité de la situation.
11:09qui se préoccupe de ce que les Françaises et les Français qui travaillent
11:12puissent vivre de leur travail, qui soutient donc leur pouvoir d'achat.
11:15Qui se pose la question de nos services publics,
11:17qui doivent fonctionner, je pense en particulier, à l'hôpital et à l'école.
11:19– Est-ce que madame Castet est toujours votre candidat ?
11:23Est-ce qu'il y a une candidature de gauche ?
11:25– Écoutez, nous n'en sommes pas là.
11:26Moi, je veux d'abord expliquer aux Françaises et aux Français
11:29les raisons de notre désaccord
11:30dans ce que proposent le Premier ministre et le Président de la République.
11:34Je veux justifier le choix qui est le nôtre de voter contre la confiance.
11:40Et je veux dire, et c'est ce que nous dirons dans les jours qui viennent
11:43avec mes collègues socialistes,
11:47nous dirons qu'un autre chemin est possible,
11:49un chemin de justice, un chemin d'assainissement dans la durée.
11:53Mais on ne peut pas, on ne peut pas exonérer
11:56ceux qui ont bénéficié des largesses du gouvernement,
12:00qui ont été à certains égards les passagers clandestins
12:02depuis des années de la solidarité nationale.
12:04– C'est qui ça ?
12:04– C'est les très grandes entreprises et c'est les très hauts patrimoines
12:06qui se sont enrichis même dans la crise quand les Français s'aporisaient.
12:10Cet effort de solidarité, cet effort de justice,
12:13je vous assure, avec un peu plus de justice, on vit tous mieux.
12:16Et c'est ce à quoi nous aspirons, c'est ce à quoi nous proposons.
12:19C'est tout l'inverse de ce que propose M. Bayrou de façon forcenée.
12:24– Et les socialistes, vous voterez donc contre la confiance,
12:29vous n'allez pas jusqu'à appeler à la dissolution,
12:31vous n'allez pas non plus jusqu'à appeler à la démission.
12:34Jean-Luc Mélenchon par exemple demande à Emmanuel Macron de partir
12:36si la confiance n'est pas votée.
12:38– Nous ne l'avons pas demandé, nous ne la demandons pas.
12:41Quant à la dissolution, si elle doit advenir, nous nous y préparons.
12:45Vous savez que le Parti socialiste prépare un plan dissolution
12:47pour que nous soyons prêts à cette échéance qui peut advenir.
12:53Le Président de la République a dit il y a 10 jours à peine.
12:55– Si c'est là, si c'est en octobre, vous refaites le nouveau Front Populaire
12:58ou on n'est plus du tout dans le même schéma ?
13:01– Les choses se passeront de façon assez différente,
13:03avec une obsession.
13:04– C'est fini, le nouveau Front Populaire vous refait.
13:05– Avec une obsession, faire obstacle à l'extrême droite
13:09qui est l'une des manifestations de cette colère.
13:11Je rappelle qu'Emmanuel Macron a été élu deux fois contre l'extrême droite.
13:15Il en est devenu par sa politique et par son indifférence à l'idée française.
13:20– Vous allierez-vous à nouveau à la France insoumise ?
13:23– Écoutez, nous souhaitons que le Parti socialiste soit prêt.
13:26Il a un certain nombre de partenaires avec lesquels il travaille déjà
13:29et pour le reste, notamment celle-ci sur la France insoumise.
13:31– La France insoumise, c'est la question du Front républicain de premier tour
13:34qui se posera éventuellement dans un certain nombre de circonstances.
13:37– Est-ce que la France insoumise est toujours votre partenaire ?
13:39– Écoutez, vous avez bien compris que les circonstances avaient changé,
13:43que eux-mêmes, si j'en crois, les manifestations d'hostilité à notre endroit
13:48dans leur université populaire n'ont pas le sentiment de nous tenir eux-mêmes
13:50– Oui, vous avez entendu ces slogans « Tout le monde déteste le PS »
13:55qui ont été harangués par les jeunes insoumis.
13:58– Vous savez, je comprends bien votre question, mais je ne veux pas sauter les étapes.
14:03Je pense que le moment, pour les Françaises et les Français,
14:05de compréhension, bien sûr, et c'est la raison pour laquelle
14:07on formule aussi un certain nombre de propositions,
14:10qui sont des propositions, je le dis, qui préservent les classes populaires
14:14et les classes moyennes qui n'ont que leur travail pour vivre.
14:16– Ces propositions, est-ce que vous les ferez avec, justement, François Bayrou
14:20ou est-ce que vous ne parlerez même plus avec lui ?
14:22Je voudrais vous citer Yael Brun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale,
14:25qui dit ce matin « Nous pouvons reprendre des mesures du Parti Socialiste
14:29et d'autres partis à partir du moment où nous sommes d'accord
14:31sur l'objectif à atteindre la baisse des 44 milliards d'euros. »
14:34– Oui, mais nous ne sommes pas d'accord sur le rythme
14:36avec lequel le gouvernement entend faire ses économies.
14:39Non, mais je vous explique pourquoi.
14:41Parce que ce n'est pas une lubie.
14:42Nous, on pense que l'histoire de la dette et des déficits,
14:44c'est une chose sérieuse et nous l'avons dans notre histoire montrée.
14:48Mais nous disons que le rythme auquel le gouvernement prétend le faire,
14:52que la façon dont il fait, en réalité, va abîmer les Français,
14:55va abîmer les services publics, va abîmer les entreprises,
14:57va approfondir la crise, va augmenter le chômage
14:59et ne permettra pas de réduire les vies.
15:00– Vous avez écouté François Hollande hier matin ?
15:02– François Hollande hier matin chez nos confrères de France Inter,
15:05qui était assez solidaire au fond du chiffre de 44 milliards
15:09et qui appelait à une forme de responsabilité.
15:12Alors certes, c'était avant la demande du vote de confiance,
15:14mais il disait par exemple qu'il n'était pas du tout sûr
15:17qu'il faille aller vers la censure.
15:18– Mais la question était celle de savoir
15:23si la situation budgétaire et financière du pays était préoccupante,
15:27que François Hollande la considère comme grave et préoccupante,
15:31je le partage, je peux vous dire qu'il fait comme moi le constat
15:35que c'est le résultat d'une politique.
15:36– Il estimait qu'une forme de censure ne serait pas bonne pour le pays.
15:40– Mais la politique conduite par le gouvernement n'est pas bonne
15:43et les conséquences que les uns et les autres sommes obligés
15:48de tirer en responsabilité dans l'intérêt du pays
15:50parce qu'il nous faut changer de politique,
15:52eh bien je crois que François Hollande est aussi parfaitement conscient
15:55de la nécessité de changer de cap, de changer de politique.
15:57– Il laissait entendre qu'il fallait travailler ensemble.
16:00François Bayrou a dit hier, tout est discutable, amendable, améliorable.
16:03– Oui ? – Non ?
16:04– La réalité c'est qu'il n'a pas tenu un certain nombre des engagements
16:09qu'il a pris à notre endroit et à l'endroit des Français.
16:11Il n'a jamais été question des annulations de crédit
16:15que nous avons découvertes dans la presse.
16:17Je reprends parce que c'était symptomatique.
16:20La façon de s'aborder d'une certaine manière le dialogue social,
16:24là aussi a été préoccupant.
16:26Est-ce qu'il est prêt à revenir sur les 44 milliards ?
16:28Je ne le crois pas.
16:29Est-ce qu'il est prêt à revenir sur l'année blanche ?
16:32Je ne le crois pas.
16:33Est-ce qu'il est prêt à revenir sur un certain nombre ?
16:35– Enfin, honnêtement, il est dans la continuation forcenée,
16:40désespérée d'une politique en échec.
16:42Je crois que pour le bien du pays,
16:44dans le souci que nous devons avoir des Françaises et des Français
16:46qui travaillent, des entreprises.
16:47Et je pense en effet à ces chefs d'entreprise
16:49qui à la fin du mois parfois ne se payent pas pour payer leurs salariés.
16:52C'est à elles et à eux que nous devons penser
16:54et donc mettre à contribution celles et ceux des grandes,
16:57des très grandes entreprises qui le peuvent à contribution.
17:00– Boris Vallaud, vous êtes le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.
17:03– Je vous le confirme.
17:04– Le 8 septembre, on l'entend bien,
17:06vos députés participeront à la chute du gouvernement.
17:09Il y avait le 10 septembre une grande marche,
17:12bloquons tout, qui était organisée dans le pays.
17:17Vous la souteniez, la soutenez-vous encore ?
17:19Et est-ce qu'elle a encore du sens ?
17:20– Mais écoutez, ce n'est pas évidemment le rôle des partis politiques
17:23que d'organiser le blocage du pays.
17:25Que les responsables politiques soient attentifs
17:28à la colère des Françaises et des Français.
17:29qu'ils, pour une part, alors qu'ils en partagent le sens,
17:36soutiennent des propositions qui relèveraient de la justice fiscale,
17:39de la justice sociale, de la juste rémunération,
17:43des justes partages de la valeur.
17:45Évidemment, évidemment, comme nous avons été attentifs
17:48au mouvement délégué des jeunes.
17:50– Mais est-ce qu'il y a encore du sens ?
17:50Pardon, est-ce que vous serez dans la rue le 10 septembre ?
17:53– Mais est-ce que ça a du sens ?
17:54Moi, je ne crois pas qu'aujourd'hui, les Français aient l'intention
17:58de taire leur colère, de taire leurs attentes,
18:01de taire leurs espérances.
18:03– Je vous repose la question.
18:04Le 10 septembre, c'est donc deux jours après le 8.
18:07– Je ne sais pas quelles seront les formes de cette année.
18:08Est-ce que c'est encore une perspective ?
18:10– Pour ce qui me concerne, je serai à l'écoute,
18:13et peut-être à la rencontre de celles et de ceux
18:14qui manifesteraient.
18:16– Mais je ne suis pas organisateur de ce mouvement.
18:19– Et vous n'êtes pas d'accord ?
18:20– On le sent bien, c'est ce mot d'ordre,
18:24« bloquons tout » qui vous met mal à l'aise.
18:27– Oui, ce n'est pas le mot d'ordre que j'utiliserais,
18:29mais celui d'une interpellation du président de la République
18:33en disant « il faut changer de politique, changer de cap,
18:37c'est un échec et vous n'avez plus de légitimité
18:39pour poursuivre dans le même sens »,
18:41me paraît un message dissible.
18:44– Une dernière question, parce que vous êtes le chef du groupe socialiste.
18:47Normalement, les groupes politiques devaient être reçus
18:50à partir d'aujourd'hui par Catherine Vautrin.
18:51Ça a encore du sens ?
18:52Ça aussi, vous irez, vous n'irez pas ?
18:53– Alors, devait être reçus ?
18:54Je n'ai pas reçu pour ce qui me concerne d'invitations.
18:58– Tout est gelé ?
18:59– C'est un peu gelé.
19:01– Si elle vous demande de venir, vous irez ?
19:03– Je lui demanderai pour parler de quoi ?
19:05– Merci Boris Vallaud d'être venu répondre à mes questions.
19:08Président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale
19:10et député des Landes, vous le redites,
19:11vous voterez contre la confiance.
19:13Il est 8h51 sur RMC et BFM TV.
19:17Et dans un instant sur BFM TV…
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