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  • il y a 2 mois
La ministre déléguée au Numérique, Clara Chappaz, a annoncé son intention d'attaquer en justice pour "manquement" la plateforme australienne Kick, sur laquelle était diffusée des scènes de maltraitance du streamer français Jean Pormanove jusqu'à sa mort en direct il y a une semaine. Lundi, c'est le parquet de Paris qui a ouvert, en concertation avec le parquet de Nice, une enquête préliminaire du chef de fourniture en bande organisée de plateforme en ligne illicite...

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Transcription
00:0018h, 20h, RTL Soir avec Anne-Sophie Lapix.
00:05Nous recevons la ministre déléguée au numérique Clara Chappaz.
00:08Bonsoir.
00:09Bonsoir Anne-Sophie Lapix.
00:10Vous annoncez porter plainte contre la plateforme australienne Kik
00:13après la diffusion en direct de la mort de Jean Portmanov,
00:16ce streamer suivi par plus de 200 000 personnes,
00:19décédé dans son sommeil après plus de 12 jours de direct
00:23durant lesquels il était régulièrement violenté et humilié.
00:26Vous portez donc plainte pour manquement
00:28face à la loi sur la confiance de l'économie numérique.
00:31Une plainte, enfin !
00:33Oui, j'assigne Kik, cette plateforme en justice,
00:36devant le tribunal judiciaire,
00:38parce que Kik, c'est mon combat.
00:40Vous savez, depuis le tout premier jour,
00:42en tant que ministre du numérique,
00:44je me bats pour rendre notre espace numérique plus sûr,
00:47pour sortir de ce sentiment de Far West numérique qu'on a aujourd'hui.
00:50Et Kik, c'est un exemple.
00:52C'est pour ça d'ailleurs que j'ai réuni tous les services
00:54en charge de la régulation d'Internet,
00:56aujourd'hui, dans mon ministère.
00:58L'Arcom, le régulateur,
01:00Faros, la plateforme où on signale
01:02les contenus illicites sur Internet,
01:04les services de la justice,
01:05pour comprendre ensemble
01:06qu'est-ce qu'on peut faire de plus,
01:08pour agir plus vite, plus fort,
01:10et avant toute chose,
01:11pour Kik,
01:11leur dire qu'on ne laissera rien passer
01:13et qu'on les a signés en justice aujourd'hui.
01:15Vous dites que vous êtes mobilier depuis le premier jour.
01:17C'était quand le premier jour ?
01:18C'est le jour de la mort du streamer
01:19ou c'est le jour où on vous a prévenu ?
01:21Il y a eu des signalements de Mediapart,
01:24de la ligne des droits de l'homme,
01:25auxquels vous n'avez pas répondu.
01:28Vous savez, sur Kik,
01:30il y a un article de Mediapart
01:32qui est sorti le 13 décembre
01:33et je salue le travail de Mediapart
01:35sur cette question-là
01:36parce que, dès le 16 décembre,
01:38les services de l'État
01:39ont engagé une enquête
01:41pour comprendre, déjà,
01:43les auteurs,
01:43les créateurs de contenus
01:44sur cette plateforme,
01:45quelles étaient leurs responsabilités.
01:47Et au mois de novembre,
01:48donc un mois avant,
01:49ils vous ont sollicité
01:50et vous ne leur avez pas répondu.
01:51Est-ce que c'était de la négligence ?
01:53Oui, ils nous ont contactés
01:54début décembre
01:55pour répondre à Mediapart.
01:57Il se trouve que
01:57j'appartenais au gouvernement Barnier
01:59qui venait d'être censuré.
02:00J'avais ce qu'on appelle
02:01un devoir de réserve.
02:02Mais honnêtement,
02:02je suis là pour en parler aujourd'hui.
02:03J'ai échangé avec Mediapart lundi.
02:05Je n'ai aucun problème à en parler.
02:06Et on vous saisit souvent
02:07de ce genre de choses,
02:08de genre de signalements ?
02:10Mais ce qui est important
02:12dans cette histoire
02:13et ma première priorité
02:14en tant que ministre du numérique,
02:15ce n'est pas de répondre
02:17ou de communiquer,
02:18mais bien d'être dans l'action.
02:19Et moi, depuis le tout premier jour,
02:20j'enchaîne tous les combats
02:23pour faire du numérique
02:24un espace plus sûr.
02:25Vous savez, par exemple,
02:26sur TikTok,
02:27peut-être les gens qui nous écoutent
02:29ont entendu parler du fait
02:30qu'il y a eu un phénomène
02:32au printemps dernier
02:33où il y avait des millions de vidéos
02:35qui demandaient aux filles
02:36de s'affamer d'être vides
02:38plutôt que vilaines.
02:39Je suis allée jusqu'à Dublin
02:40pour rencontrer les régulateurs
02:41et j'ai fait cesser ce phénomène.
02:43Et ça veut dire quoi ?
02:44Ça veut dire que les jeunes filles
02:45que j'ai rencontrées,
02:46par exemple,
02:47à l'hôpital Debré,
02:48qui aujourd'hui sont dans
02:48des situations de vulnérabilité,
02:50d'anorexie,
02:50qui regardent ce contenu
02:51n'y ont plus accès.
02:52Mais là, on revient
02:53à cette affaire
02:54qui nous intéresse.
02:55Je vous disais tout à l'heure
02:56une plainte, enfin.
02:57J'avais envie de vous dire
02:58est-ce que vous avez trouvé
02:59l'adresse de Kik, finalement ?
03:01Parce qu'il y a eu
03:01ces propos étonnants
03:03de l'ARCOM
03:04expliquant qu'il n'y avait pas
03:06d'interlocuteur européen.
03:07Donc en fait,
03:08on est condamné
03:09à attendre
03:10la bonne volonté de Kik,
03:12la collaboration de Kik
03:14pour pouvoir les attaquer,
03:15pour pouvoir essayer d'agir.
03:16On n'est pas condamné,
03:17on est dans l'action
03:19avec une enquête,
03:21avec un régulateur
03:23qui aujourd'hui mobilise
03:23tous les moyens
03:24pour pouvoir assigner
03:25cette plateforme,
03:25avec deux actions en justice,
03:27la mienne et celle
03:27du parquet de Paris,
03:28qui s'est saisie aussi aujourd'hui
03:30de tous les moyens
03:31pour pouvoir assigner
03:32cette plateforme.
03:32Et j'ai échangé
03:33avec les responsables de Kik,
03:35qui se situent en Australie,
03:36des personnes
03:37qu'honnêtement,
03:37je pourrais qualifier
03:38de voyous du numérique,
03:39qui sont à l'autre bout du monde,
03:40qui se sont faits des milliards
03:41sur le fait
03:43d'explorer
03:44les vulnérabilités,
03:46de les exploiter
03:46même ces vulnérabilités,
03:48notamment par exemple
03:48sur la question
03:49des jeux en ligne.
03:50En 2021,
03:51nous avons fermé
03:52leur plateforme de jeux en ligne
03:53qui s'appelait Sleik
03:54et nous irons jusqu'au bout.
03:55Et si nous avons les moyens
03:56de faire fermer Kik,
03:59bien sûr que nous le ferons.
04:01Mais vous les avez,
04:01ces moyens, justement ?
04:02On n'a pas l'impression.
04:03Alors,
04:04et j'entends que c'est
04:06parfois difficile à comprendre,
04:08mais en tant que responsable politique,
04:11j'ai été scandalisée
04:12par le décès
04:13de Raphaël Graven,
04:14aussi connu
04:14sur le nom
04:15de Jean Portmanoff.
04:17Mais nous ne prenons pas
04:18des décisions politiques
04:19sous le coup de l'émotion.
04:20Aujourd'hui,
04:21il faut se rappeler
04:21que le cadre
04:22de protection,
04:23parce que c'est ça,
04:24il s'agit de nos citoyens en ligne,
04:26il part d'un espace Internet
04:27qui était un espace
04:28de liberté totale.
04:29Sur Internet,
04:30à la base,
04:31il n'y avait pas de règles.
04:32C'était d'ailleurs
04:32la beauté d'Internet.
04:33C'est ce qui a permis
04:34les printemps arabes,
04:36c'est ce qui a permis
04:36la transparence de nos institutions.
04:38Et puis,
04:38c'est ce qui a permis
04:39un certain nombre de dérives,
04:40le fait qu'aujourd'hui,
04:41il y a des millions
04:42de vidéos tutoriels,
04:43de scarifications
04:44qui font que nos enfants
04:46ont accès à ces vidéos
04:47et que l'augmentation
04:48du taux de suicide
04:49chez les jeunes
04:50et de tentatives de suicide,
04:52c'est une réalité.
04:53Et donc,
04:53on a pris les devants
04:54et on a mis en place
04:56un cadre des règles.
04:56C'est étonnant
04:57de vous entendre dire
04:57on a pris les devants
04:58alors qu'on a l'impression
04:59que vous avez plutôt,
05:01pas vraiment un coup d'avance,
05:02mais plutôt un coup de retard.
05:03Mais je peux vous garantir
05:04que depuis le premier jour,
05:05moi je me bats pour mettre fin
05:06à ce phare ouest numérique
05:06et je continuerai à le faire.
05:08Et nous ferons
05:09toute la lumière
05:10sur ce qui s'est passé
05:11notamment auprès
05:13de cette plateforme Kik.
05:14C'est pour ça que j'ai demandé
05:16au premier ministre
05:16de faire une mission d'inspection
05:17sur ce sujet-là.
05:18C'est pour ça que je l'ai assigné
05:19en justice.
05:19C'est pour ça que nous utilisons
05:20tous les leviers.
05:21Mais surtout,
05:22ce qui m'intéresse
05:22encore plus,
05:25c'est de voir comment
05:25on peut créer
05:27un cadre général
05:28pour aller encore plus loin.
05:29Je vous donne
05:29une de mes convictions.
05:30D'ailleurs,
05:31je travaille avec les députés
05:32Stéphane Vogeta
05:35et Arthur Delaporte
05:36à qui j'ai confié
05:36une mission
05:37depuis le mois de juillet dernier
05:38sur cette question
05:39de l'économie
05:40des créateurs de contenu
05:41parce que c'est une économie.
05:43Il y avait une cagnotte
05:44de 36 000 euros
05:45en ligne
05:46au moment du décès
05:47malheureux
05:47de Raphaël Graven
05:48en ligne.
05:49Moi,
05:49j'ai une conviction
05:50très forte.
05:51C'est qu'il faut mettre fin
05:52à la monétisation
05:53de la vulnérabilité
05:53sur Internet
05:54et nous nous donnerons
05:55le temps de le faire
05:56parce que ce sont
05:57des sujets compliqués.
05:58Il y a aussi des questions
05:59de liberté d'expression.
06:00Il faut trouver
06:01le bon équilibre
06:01mais nous ferons
06:02tout ce que nous pouvons
06:03pour renforcer
06:03nos moyens d'action.
06:04Ça existe encore
06:05aujourd'hui
06:06des chaînes
06:06comme celle
06:07de Jean Pormanov ?
06:09Est-ce qu'aujourd'hui
06:10il y a encore
06:10des streamers ?
06:11On appelle ça des streamers
06:12des gens qui regardent
06:13d'autres personnes
06:14se faire frapper ?
06:15Sur Kik,
06:16j'ai obtenu
06:17de la plateforme
06:18de ses responsables
06:19qu'ils vérifient
06:19les 100 premières chaînes
06:20ce qu'ils ont fait
06:21et ils nous ont garanti
06:22qu'il n'y avait pas
06:23ce type de comportement.
06:24J'ai échangé...
06:25J'étais...
06:26Mais je vous parle de Kik
06:28mais il y a des millions,
06:29des milliers de plateformes.
06:30J'étais tout à l'heure
06:31auprès de Pharos
06:32donc ce service de signalement
06:33et d'ailleurs je tiens
06:34à rappeler
06:34à toutes les personnes
06:35qui nous écoutent
06:35parce que je crois
06:36que ce n'est pas encore
06:37assez compris
06:37et notamment
06:38je me le permets
06:40mais aux 200 000 personnes
06:41qui étaient abonnées
06:42à cette chaîne
06:43qui payaient 5 euros
06:44par mois
06:45pour voir ce type
06:46de comportement
06:46et plus pour faire monter
06:49les enchères
06:50que leur première responsabilité
06:51c'est de signaler
06:53et pour ça c'est très simple
06:54on va sur Pharos
06:54et donc j'étais avec les services
06:56avec les policiers
06:56les gendarmes
06:57tout à l'heure
06:58là cet après-midi
06:59pour voir comment est-ce
07:00qu'ils traitent les signalements
07:01il y a 220 000 signalements
07:04qui ont été réalisés
07:04l'année dernière
07:05c'est beaucoup
07:06et ce n'est pas assez
07:07à la fois
07:07on peut toujours en faire plus
07:08mais je peux vous garantir
07:09on a la certitude
07:10que les policiers
07:11et les gendarmes
07:12que j'ai vus
07:13les policiers
07:14et les gendarmes
07:14que j'ai vus
07:15qui font un travail formidable
07:16pour s'assurer
07:18que les contenus illicites
07:19sont retirés des plateformes
07:20ils sont au travail
07:21et nous ferons tout
07:22pour renforcer
07:23leurs moyens d'action
07:23serez-vous encore là
07:24dans deux semaines
07:25pour mener cette bataille ?
07:27écoutez cette bataille
07:28je vous l'ai dit
07:28je le mène depuis le premier jour
07:30c'est une conviction
07:31personnelle très forte
07:32pourquoi ?
07:33mais serez-vous là dans deux semaines
07:34c'était ça surtout la question
07:35parce que le numérique
07:35c'est une chance
07:36mais si on veut que ça reste une chance
07:37il faut encadrer ses dérives
07:38et je suis au travail
07:40chaque jour qui passe
07:41pour le faire
07:41la question qui m'occupe aujourd'hui
07:43vis-à-vis des deux semaines
07:45que vous mentionnez
07:46pourquoi deux semaines ?
07:47c'est deux semaines
07:48avant le vote de confiance
07:49réclamé par François Bayrou
07:50à l'Assemblée
07:51donc le 8 septembre
07:52pourquoi ces deux semaines
07:53et qu'est-ce qui va m'occuper
07:54dans ces deux semaines
07:55et qu'est-ce qui m'occupera
07:56de façon plus générale
07:57c'est
07:58vous savez moi
07:59j'ai quitté le monde privé
08:00pour m'engager en politique
08:01parce que
08:02je suis convaincue
08:04que la France
08:05a tous les atouts
08:06pour être une très grande nation
08:08mais pour ça
08:09il faut dire la vérité aux Français
08:11et dire la vérité
08:12ça veut dire
08:12et c'est ce qu'on va tâcher
08:13de faire dans les deux prochaines semaines
08:14ça veut dire
08:15que le problème de la dette
08:16il est réel
08:17et d'ailleurs je crois
08:18je crois qu'il y a un sondage
08:19qui est sorti là sur une des chaînes d'info
08:21BFM si je ne me trompe pas
08:22qui dit que
08:22trois Français sur quatre
08:24ont compris
08:25et confirment
08:27qu'il y a un problème grave
08:29de dette dans notre pays
08:30il y a aussi un sondage
08:31qui est sorti chez nous
08:32sur RTL
08:32qui dit que deux tiers des Français
08:34souhaitent
08:35que le gouvernement tombe en fait
08:36que le vote de confiance
08:37ne soit pas accordé
08:38mais quand on prend
08:39des décisions courageuses
08:41de dire la vérité
08:42et que cette vérité
08:43est difficile à entendre
08:44parce que ça veut dire
08:45faire des économies
08:46je comprends bien
08:47qu'on ne soit pas très populaire
08:48mais la seule question
08:49il n'y avait pas vraiment de débat
08:50est-ce que vous n'auriez pas préféré
08:51que François Bayrou
08:52ouvre la discussion
08:53avec les socialistes
08:53pour chercher des compromis
08:54sur la manière
08:55mais c'est exactement ce qu'il fait
08:57aujourd'hui
08:57il demande une seule clarification
08:59le Premier ministre
09:00et bien c'est bien
09:01ce que je vais m'attacher
09:02de faire dans les 15 prochains jours
09:04c'est de bien faire comprendre
09:05autant que possible
09:07et de répondre
09:07à toutes les questions
09:08parce que la seule question
09:09que nous demandons
09:10aux parlementaires
09:12dans 15 jours
09:12c'est
09:12est-ce que oui ou non
09:14il y a un problème de dette
09:15dans notre pays
09:16et comme le Premier ministre
09:17l'a rappelé hier
09:18toutes les pistes sont ouvertes
09:20je sais que le débat
09:21s'est cristallisé
09:21sur les jours fériés
09:22les avantages des politiques
09:23oui et puis sur la nécessité
09:25de justice fiscale
09:26de taxer davantage
09:27des revenus
09:27tout à fait
09:28la main tendue
09:30qu'attendait
09:30et tout est sur la table
09:31et j'espère
09:32qu'en tant que responsable politique
09:33nous saurons nous rassembler
09:34parce que cette dette là
09:36qu'on soit là ou pas
09:36dans 15 jours
09:37elle ne disparaîtra pas
09:38merci beaucoup
09:39Claire Achapaz
09:39ministre déléguée
09:40à l'économie numérique
09:41tout à l'économie numérique
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