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  • il y a 4 mois
Dans la Matinale, sur CNEWS, l'économiste Philippe Crevel assure que «la situation est compliquée, mais pas encore dramatique», en revenant sur l'état de la dette française.

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Transcription
00:00La situation est compliquée, elle n'est pas encore dramatique.
00:04On a encore les capacités de financer notre déficit public,
00:08mais les taux d'intérêt augmentent.
00:10On a vu que la simple annonce de cette mise en œuvre du 49.1 hier par François Bayreau
00:16a fait augmenter de 100 points de base les taux d'intérêt.
00:19On se rapproche de plus en plus de l'Italie.
00:22Ce n'est pas encore la situation grecque de 2011,
00:25mais au fur et à mesure, évidemment, on s'en rapproche.
00:28Est-ce que l'État pourrait prendre des décidés de mesures exceptionnelles ?
00:33On entend parfois des gens qui disent
00:35« L'État va se servir sur les assurances-vie,
00:39l'État va se servir sur les livrets A. »
00:42Vous qui êtes patron, directeur du cercle de l'épargne.
00:46Évidemment que non.
00:48Il n'y aura pas de prélèvement massif sur l'assurance-vie ou sur le livret A,
00:53parce que ça signifierait qu'il y aurait une banqueroute,
00:55que l'État ne serait plus en capacité de faire face à ces échéances.
01:00Et puis, quelle serait la conséquence si demain, on dit
01:03« Le gouvernement se sert dans l'assurance-vie ou dans le livret A ? »
01:06C'est que plus personne ne voudrait prêter à la France.
01:09Or, demain, on aura toujours besoin des financements des Français,
01:15mais également des financements étrangers pour faire face à notre dette
01:18ou à notre déficit public.
01:20Donc, en aucun cas, le gouvernement prendrait l'épargne des Français
01:24pour faire face à ces échéances.
01:26En revanche, il peut augmenter les impôts.
01:29Il peut augmenter les impôts sur le patrimoine.
01:31Il peut augmenter les impôts sur l'épargne.
01:34Et ça, c'est autre chose.
01:35Ce n'est pas du style « Il y a 2 000 milliards d'euros sur l'assurance-vie,
01:40je rafle tout et comme ça, il n'y a plus d'aide publique. »
01:42Ça, non, ce n'est pas possible.
01:43Pourquoi on en est arrivé là ?
01:47On est nuls, nous, les Français, en économie.
01:51On fait mine d'être nuls en économie et de ne pas comprendre.
01:54Ce que je disais tout à l'heure, quand on dilue la responsabilité,
01:56il n'y a plus de responsabilité.
01:58Du coup, bon, moi, je touche ma petite tête, j'ai mon petit avantage.
02:02Et puis, ça coûte au pays, mais je m'en fiche.
02:06Comment on en est arrivé là ?
02:07Le résultat de ces 3 000 milliards de dettes publiques,
02:14c'est 50 ans de déficit public.
02:16Au début, c'était faible.
02:17On était aux alentours de 0,1 %, puis après 2, 3 %.
02:21Et maintenant, on est aux alentours de 6 % de PIB.
02:24Quand les autres pays, c'est vrai qu'on est des déficits publics élevés
02:27quand il y a des crises, mais arrivent à revenir à l'équilibre
02:30ou au quasi-équilibre, quand la situation est bonne.
02:32En France, situation bonne ou situation mauvaise,
02:35on a toujours des déficits publics.
02:36On n'arrive jamais à revenir à l'état initial.
02:40C'est que quand on donne une aide, elle se pérennise.
02:43Elle est pérennisée par les pouvoirs publics.
02:46Les Français ne supportent pas qu'on revienne sur un avantage,
02:49sur un droit d'y acquis.
02:51Et donc, évidemment, au fur et à mesure,
02:53s'il n'y a pas de croissance économique,
02:54si on ne travaille pas derrière,
02:56évidemment, il n'y a pas les moyens de rembourser.
02:58En France, on a un volume de travail faible.
03:00On a des dépenses publiques les plus élevées d'Europe.
03:04Et donc, évidemment, derrière, il y a du déficit.
03:06Et comme vous l'avez dit,
03:07chacun renvoie un peu la responsabilité sur l'autre,
03:10ce qui complique évidemment la mise en œuvre
03:12d'une politique publique d'assainissement.
03:15Alors, on travaille de moins en moins.
03:16Il y a de plus en plus d'aides publiques,
03:19d'aides sociales.
03:20Et l'État dépense de plus en plus.
03:22Forcément, il n'y a pas besoin de faire polytechnique,
03:23ni HEC, ni l'ENA,
03:25pour comprendre que ça ne peut pas durer longtemps.
03:29Dernière question, Philippe Crevel.
03:30Quand on a une assurance vie,
03:31quand on a un livret A,
03:33qu'est-ce qu'on fait en ce moment ?
03:34Quand on a de l'épargne, qu'est-ce qu'on fait ?
03:37Pas de panique.
03:39La situation, c'est vrai, politique est compliquée.
03:41En revanche, on voit que les établissements financiers
03:43français sont solides.
03:45Ça, c'est au moins une bonne nouvelle.
03:47Il n'y a aucun établissement en difficulté.
03:49Donc, on peut évidemment avoir confiance
03:51sur son épargne, sur son assurance vie.
03:53Le taux de livret A a baissé le 1er août.
03:56Après, il y a d'autres placements
03:57qui sont intéressants.
03:58L'assurance vie fonctionne bien
03:59depuis plusieurs mois.
04:01Il y a également le plan d'épargne-retraite.
04:03Il y a le plan d'épargne en action.
04:04Les marchés financiers, en dehors de la France,
04:07sont plutôt porteurs,
04:09avec des records battus,
04:10que ce soit aux États-Unis ou en Allemagne.
04:12Donc, il y a pour les épargnants
04:13beaucoup d'opportunités, c'est vrai,
04:16d'avoir des rendements intéressants
04:17avec leurs placements.
04:23Sous-titrage Société Radio-Canada
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