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  • il y a 4 mois
Entre risque de censure, blocage de la France le 10 septembre et budget critiqué de toute part dont dans son propre camp, le Premier ministre François Bayrou a tenu ce lundi 25 août une conférence de presse qui s'est annoncée décisive pour son avenir à Matignon.

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Transcription
00:00C'est sérieux ? Effectivement, le déficit est un niveau incroyable en période de non-crise économique.
00:05Bon, maintenant, dire qu'on est en danger de mort, non, ce n'est pas vrai.
00:08Et globalement, vous voyez, l'agence France Trésor, qui est l'agence qui doit placer cette dette publique,
00:12nous dit régulièrement qu'à chaque adjudication, il y a trois fois plus de demandes que de propositions de dette.
00:17Donc, la dette française est toujours là. Certes, on la paye un peu plus cher.
00:21On la paye, on va dire, au prix normal. On a été habitué à la payer zéro.
00:25Donc, on était habitué à ce que ça ne coûte rien.
00:27Maintenant, on paye le prix normal et on trouve que c'est trop élevé.
00:30Alors, non. Alors, globalement, il n'y a pas de faillite possible, d'accord ?
00:33Alors, c'est sûr que plus on fait des dissolutions ou des exercices comme ça,
00:37plus ça va inquiéter les marchés financiers.
00:40Mais vous voyez, aujourd'hui, on rembourse sans problème cela.
00:43Et donc, je pense qu'il en fait un tout petit peu trop.
00:45Ce n'est pas bon. J'espère que les investisseurs n'ont pas trop écouté.
00:49Visiblement, si. La Bourse de Paris a la clôture, moins 1,6%.
00:52Oui, parce que oui. Et vous voyez, quand vous dites régulièrement, on est en danger de mort,
00:56et que vous dites aux Français, c'est la catastrophe,
00:58vous voyez, ce n'est pas bon pour l'économie, tout cela.
01:00Parce que, globalement, vous faites de l'épargne.
01:02Et aujourd'hui, si la croissance économique n'est pas là,
01:04c'est qu'il y a un taux d'épargne qui est très élevé,
01:07plus de 18% de taux d'épargne,
01:10alors qu'habituellement, on était plutôt sur les 14,5%.
01:12Donc, vous voyez, si on arrivait à faire baisser ce taux d'épargne,
01:15vous voyez, en tenant un discours un peu plus...
01:17Alors, en disant qu'il faut faire des efforts, c'est certain.
01:19Et même, vous voyez, nous, à l'OFCO, on a calculé, il faut faire 120 milliards.
01:22Donc, ce n'est pas 44 milliards, il faut faire 120 milliards.
01:24Mais, on a le temps.
01:25On a demandé à la Commission européenne du temps,
01:28on a 7 ans pour faire 120 milliards.
01:30Et la Commission européenne nous dit, il faut faire, à tout prix, d'accord,
01:3315 milliards cette année.
01:3515 milliards, pas 44 milliards.
01:37Donc, vous voyez, il pouvait très bien dire...
01:37Vous voulez dire que François Bayrou veut aller trop vite ?
01:39Alors...
01:40Je vais me faire son avocat.
01:41Oui, mais en plus, d'un point de vue économique...
01:4412 millions à chaque heure qui passe depuis 20 ans en France,
01:4612 millions de dettes en plus, je vois que ça vous...
01:48Oui, c'est un peu intéressant comme les autres.
01:50Ce qui peut inquiéter davantage, c'est l'intérêt de la dette,
01:53c'est-à-dire ce qu'on paye, non pas pour rembourser la dette,
01:55ni pour l'école de nos enfants,
01:57mais pour rembourser les intérêts de la dette en 2026.
02:02Simplement, les intérêts qu'on paye seront supérieurs
02:04au budget de l'éducation nationale.
02:06Ça veut dire que chaque année, les marges des gouvernements,
02:09quelles qu'elles soient, d'ailleurs, quelles que soient leurs couleurs,
02:10se font grignoter, et donc les nôtres, non ?
02:13Oui et non, certes, c'est un peu plus compliqué.
02:15Vous voyez, ce qu'il faut ramener, c'est les intérêts,
02:16c'est 66 milliards par rapport à la dette,
02:19qui dépasse 3 300 milliards.
02:21Donc, en gros, on est à 2%.
02:22On paye 2% d'intérêt.
02:24Quand vous avez une inflation qui est à ce niveau-là,
02:27ça veut dire qu'en gros, les taux réels sont nuls.
02:29Donc, il faut, je pense, un tout petit peu dire,
02:31c'est très sérieux, il va falloir faire des économies,
02:33mais on n'est pas en surendettement.
02:36Une comparaison avec un ménage ou une entreprise,
02:39on apprend ça en première année d'économie,
02:40il ne faut jamais la faire.
02:41Donc, du coup, on n'est pas dans cette situation-là,
02:43on est dans une situation sérieuse,
02:45on a pris des engagements auprès de la Commission européenne,
02:47la Commission européenne nous a mis, quand même,
02:49sous des procédures de déficit excessif,
02:51donc ils nous surveillent,
02:52et ils ont répété, encore la semaine dernière,
02:54il faut faire 0,5 points de PIB, c'est-à-dire 15 milliards.
02:57J'essaie de comprendre.
02:58On se dit depuis 20 minutes
02:59que les chances de survie politique de François Bayrou
03:02sont estimées à 5%.
03:03Je cite Guillaume Tabard.
03:04Vous nous dites, dans le même temps,
03:06ce n'est pas si grave que ça, la dette.
03:08Pourquoi est-ce qu'il en fait son chef de bataille ?
03:11Non, ce n'est pas exactement ça.
03:11En tout cas, on aurait le temps,
03:12on aurait 7 ans si on...
03:13Non, mais on ne va pas faire...
03:15D'ailleurs, je suis mal placé pour faire...
03:17Je ne suis pas un politologue,
03:19mais il me semble que François Bayrou,
03:21quand la dette était à 61 points de PIB,
03:22disait qu'on était en faillite.
03:23Bon, on est à 113 points de PIB,
03:25on devrait être mort, enterré,
03:27il continue à nous dire qu'on est en faillite.
03:29Donc, globalement, il n'a, je pense,
03:30pas très bien compris exactement
03:32quand est-ce qu'un État pouvait être en faillite.
03:34Il nous compare avec la Grèce de Tsitsipras,
03:37on n'est absolument pas la Grèce de Tsitsipras,
03:39on n'est même pas le Royaume-Uni de l'Istrus,
03:43vous voyez, où les taux d'intérêt sont à 4...
03:44La Grèce est à 35% d'intérêt,
03:47l'Istrus, ils sont à 4,6%.
03:48Vous voyez, on n'est pas là.
03:50On est à 3,3, 3,5 points de charge d'intérêt,
03:54de taux d'intérêt aujourd'hui, vous voyez.
03:56C'est sûr que plus on va dire
03:57que des dissolutions ou ça,
04:00plus ces taux d'intérêt vont augmenter,
04:01ça ne va pas être bon pour notre...
04:03Et moins on va le dire,
04:03et plus on va creuser les déficits aussi.
04:05Et bien entendu, on va creuser les déficits.
04:07Donc, il faut, me semble-t-il,
04:09être beaucoup plus calme,
04:10dire, voilà, il faut faire des efforts,
04:12ces efforts seront étalés.
04:13Je pense que quand il a dit
04:14il faut que ça soit de la justice,
04:15oui, il aurait dû commencer par dire à ça,
04:17il y a 120 milliards,
04:18on s'est engagé sur 120 milliards,
04:19donc, oublions les 44.
04:20Sur les 120 milliards,
04:21qui va les porter ?
04:22Combien pour les retraités ?
04:23Combien pour les plus riches ?
04:26Combien pour les collectivités locales ?
04:27Une fois qu'on a décidé de ça,
04:28on parle des mesures, effectivement.
04:30Est-ce que c'est par la dépense publique ?
04:32Est-ce que c'est par l'impôt ?
04:33Et c'est peut-être comme ça
04:34qu'on trouve un consensus,
04:35et pas dire c'est 44 milliards ou le chaos,
04:37parce que ce n'est pas le cas.
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