La communicante politique, Magalie Vicente, sur l'agression au couteau subie par un homme qui défendait sa compagne à Paris : «Aujourd'hui, quand on sort, on est obligé de réfléchir à ce qu'on peut vivre comme situation pour les anticiper, c'est dramatique»
00:00Et puis dans ce cas précis, c'est impossible de ne pas s'identifier à la situation, d'autant plus en tant que femme et en tant que femme utilisant les transports.
00:11Et on y réfléchit bien évidemment à ce scénario, c'est ça qui est dramatique, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, quels que soient les endroits où on va, quand on sort,
00:18on est obligé de réfléchir à ce que potentiellement on peut vivre comme situation pour les anticiper.
00:23Et ça c'est dramatique parce que forcément ça nous oblige à changer nos habitudes de vie.
00:27En tout cas, on est en perte de liberté individuelle au travers de ce que l'on vit quotidiennement.
00:32Et moi ayant vécu des deux côtés aussi au service de police, j'anticipe les faits et on voit bien ce qui se passe.
00:40C'est-à-dire que si vous les anticipez trop et que vous portez un coup pour anticiper sur potentiellement ce que vous pourriez prendre avec un couteau,
00:48eh bien c'est vous qui allez être responsable.
00:50Donc il est là aussi le sujet, c'est-à-dire qu'à un moment donné, quelque part, on a deux options.
00:55Soit on baisse la tête, on laisse faire, on s'en va dans le silence et on fuit.
01:00Et c'était déjà le cas il y a 15 ans ou 20 ans avec ne serait-ce qu'on vous demandait une clope,
01:05on vous demandait et on vous frappait.
01:07On n'avait pas le couteau à l'époque, mais maintenant c'est devenu systématique, c'est le couteau.
01:11Et puis soit on anticipe et effectivement on se positionne devant en face à face en voulant lui faire permis sa bouche.
01:18Là il n'avait pas le choix, c'est-à-dire qu'il s'interpose. Il se dit, j'ai ma compagne qui est visée, très courageusement, il y va, il s'interpose.
01:28Le problème c'est que c'est l'intention derrière qui n'est jamais condamnée.
01:31Vous savez, on en parle souvent parce qu'on condamne le côté matériel, c'est-à-dire l'acte avec le couteau.
01:36On condamne cet acte, mais on ne condamne jamais l'intention qu'il y a derrière, c'est-à-dire l'intention qu'il y a de tuer.
01:41Puisque finalement la condamnation, elle va aller au travers des blessures réelles constatées et pas forcément de l'intention qu'il y avait derrière.
01:47Et c'est toute la difficulté aujourd'hui puisqu'on voit cet ensauvagement, dans ce qui est pris en considération, c'est l'intention, l'intention de tuer.
01:55C'est cette loi du plus fort, c'est cette loi de droit de vie ou de mort sur l'individu et c'est cette disparition de l'humanité qui crée cet ensauvagement.
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