Hélène Roué :«Avec la menace d’un couteau, il faut un courage immense pour foncer vers un agresseur»

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La journaliste Hélène Roué parle des nombreuses agressions contre les femmes en France : «Avec la menace d’un couteau, il faut un courage immense pour foncer vers un agresseur».

Transcript

00:00Alors non, Dieu merci, je ne me suis jamais fait agresser de manière sérieuse.

00:04Maintenant, les réflexions, les sifflements parfois,

00:08bien sûr, ça arrive à n'importe quelle femme,

00:10à n'importe quel moment de la journée,

00:12pas seulement très tôt le matin ou très tard le soir.

00:15Il y a plusieurs choses que je tiens à souligner dans cette histoire.

00:19La première, c'est que je voudrais saluer le courage de cette femme

00:21qui déjà devant parle.

00:23Je voudrais saluer le courage de la femme grâce à qui,

00:25Dieu merci, ce n'est pas aller plus loin,

00:27parce qu'elle a fait preuve d'un courage inné aujourd'hui.

00:30On le sait, avec la menace d'un couteau,

00:31il faut un courage absolument immense pour foncer vers un agresseur

00:34et l'empêcher d'aller plus loin.

00:37Je trouve que cette femme fait preuve d'un courage absolument énorme,

00:39et je tiens à le souligner.

00:41Et enfin, mon dernier point, et comme vous le disiez, c'est marrant,

00:46je parle avec beaucoup de mes amis masculins

00:48qui ne se rendent pas compte de toutes les petites habitudes

00:52qu'ont les femmes au quotidien.

00:53En fait, nous, on y pense tout le temps.

00:57Ça va être plein de choses.

00:58C'est-à-dire que quand on va rentrer, par exemple,

00:59sur un quai de métro,

01:00on va se mettre déjà le plus loin possible du quai.

01:02Des fois, il y a quelqu'un qui passe ou qui nous pousse, etc.

01:06Les fortunes qui sont dépensées par les jeunes femmes

01:09dans les taxis, dans les Uber,

01:10qui même parfois, je tiens à le souligner,

01:12même là, on n'est pas forcément complètement en sécurité.

01:14Il y a déjà eu des grosses histoires sur des taxis ou sur des Uber.

01:17Mais les fortunes qui sont dépensées par des jeunes femmes,

01:20qui parfois, des étudiantes,

01:21qui parfois en plus n'ont pas les moyens

01:22de se payer ce moyen de transport,

01:25et ça va aller dans plein de choses.

01:26Ils ont choisi des places stratégiques.

01:28Moi, j'ai deux grosses habitudes

01:30que j'ai prises assez récemment

01:31après deux drames qui sont survenus.

01:33Après le viol de Claire Géronimie,

01:35elle-même, avec son association,

01:36effectivement, elle le dit.

01:38Il faut absolument regarder,

01:40quand on entre dans son immeuble,

01:42il faut absolument attendre

01:43que la porte soit bien fermée derrière nous.

01:45parce que dans le viol de la personne

01:48qui s'est faite violer avant Claire Géronimie

01:50et en Claire Géronimie,

01:51dans les deux cas,

01:52en fait, ils poussent la porte

01:53au moment où les filles rentrent.

01:55Donc ça, c'est une des premières habitudes

01:56que j'ai prises.

01:57Et la deuxième habitude,

01:58alors ça, pour le coup,

01:59c'est vraiment très récent,

02:00depuis le meurtre de la jeune ukrainienne

02:02aux États-Unis, Irina,

02:04je ne m'assois plus jamais sur les...

02:06En fait, je m'assois contre les parois du métro.

02:08Comme ça, il n'y a jamais personne derrière moi.

02:10Et en fait, moi, ça me permet

02:11d'avoir une vision complètement

02:12et de voir ce qui se passe au moins devant moi.

02:13Je sais qu'il n'y aura personne derrière moi.

02:15Comme ça, je m'assois derrière les parois du métro.

02:17En fait, et honnêtement,

02:18je ne pourrais pas en parler pendant mes 15 minutes, quoi.

02:20C'est les habitudes des vêtements,

02:22les heures à laquelle on prend le métro,

02:24quel métro on prend aussi.

02:25Il y a des femmes qui changent complètement leur trajet

02:26pour éviter certains endroits.

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