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  • il y a 4 mois
Avec Françoise Laborde, journaliste, ancienne membre du CSA (ex-ARCOM)

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##C_EST_A_LA_UNE-2025-08-22##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10h, Jean-François Akili.
00:05A 8h15, j'ai le plaisir de vous accueillir. Bonjour Françoise Laborde.
00:10Bonjour.
00:11Heureux de vous retrouver ce matin, Françoise, journaliste, ancienne membre du CSA qui a...
00:18Françoise Laborde qui est en lien avec nous et qui va nous revenir, on va la rappeler.
00:23Je tiens à préciser quand même la chose suivante concernant la mort du streamer français Raphaël Graven.
00:29Vous savez, Jean-Port Manov, elle n'est pas d'origine traumatique.
00:34Il n'y a pas de lien avec l'intervention d'un tiers, a annoncé hier le procureur de la République de Nice.
00:40C'était dans un communiqué qui a rendu compte, vous savez, des résultats de l'autopsie.
00:44Jean-Port Manov est donc décédé en direct sur la plateforme Kik après 12 jours de live ininterrompue.
00:51Et le procureur ajoute, les causes probables du décès apparaissent donc d'origine médicale et ou toxicologique.
00:58Nous sommes avec vous, Françoise Laborde, avant d'évoquer le rôle de l'ARCOM.
01:02J'aimerais avoir votre sentiment, Françoise, sur ce spectacle, ce programme live sur Kik.
01:10Qu'est-ce qu'il vous inspire, vous ? De l'horreur, j'imagine ?
01:15Oui, c'est-à-dire que ça dépasse l'entendement, ça dépasse l'imagination.
01:19Moi, comme beaucoup de Français, j'ignorais complètement l'existence de ce type de plateforme.
01:24Et je découvre non seulement qu'elles existent, mais qu'elles soient consacrées à enregistrer en direct,
01:32diffuser en direct les tortures et les humiliations infligées à ce pauvre homme.
01:37Et quand je vois qu'il y avait près de 500 000, c'est ça, téléspectateurs,
01:43voilà, spectateurs, et que parfois même des gens regardaient en famille.
01:48J'ai fait des témoignages où quelqu'un disait, ah oui, quand c'était trop violent,
01:52on disait à nos enfants, non, non, il ne faut pas regarder.
01:55Mais dans quel monde on regarde ce genre de choses ?
01:57Et dans quel monde on regarde ce genre de choses en famille ?
02:00Enfin, moi, ça me glace des froids.
02:02Je ne sais pas comment vous dire, quand j'ai appris ça,
02:05j'ai eu le sentiment de vivre dans un espèce, vous savez, ces films de fiction épouvantables,
02:10vous avez la série Black Mirror sur Netflix.
02:15C'est exactement ça.
02:16Il y a un épisode qui raconte ça, d'ailleurs.
02:18Exactement ça.
02:19Et on se dit, oui, bon, c'est de la fiction, ça n'arriverait pas avec des gens normaux.
02:23Eh bien, si, ça arrive.
02:24Et c'est ça qui est l'horreur absolue.
02:27Et c'est ça qui est en effet glace des froids.
02:30Et j'ai évidemment une pensée pour ce pauvre homme et sa famille et sa maman et ses proches
02:36qui doivent être absolument désespérés de ne pas pouvoir avoir pu l'enlever des griffes de ces êtres malfaisants.
02:42Et j'espère que...
02:43Oui, allez-y Françoise, allez-y.
02:45Non, non, je dis, j'espère qu'ils seront poursuivis et condamnés
02:48parce qu'on ne peut pas faire ça impugnément.
02:50J'entendais les avocats qui disaient, oui, mais l'autopsie montre que...
02:54Parce que ce n'est pas le sujet, Françoise Labordin, ça a été dit par le procureur,
03:01le fait que Damien Martinelli, que la mort ne soit pas due au fait d'un tiers,
03:08ce n'est pas le sujet.
03:09Et le sujet, c'est ce spectacle de sadisation, de harcèlement en live,
03:13vu, et vous avez bien fait le rappeler, par des centaines de milliers de personnes.
03:18L'ARCOM est montré du doigt depuis la mort de ce streamer.
03:24Est-ce que, selon vous, l'autorité que vous connaissez,
03:27vous aviez connu la version précédente, celle du CSA,
03:29est-ce que vous pensez que l'autorité, l'autorité de régulation,
03:33était en mesure de mettre un terme à cet épouvantable spectacle ?
03:39Écoutez, évidemment, quand il y a quelque chose comme ça,
03:43et quand on est dans, notamment, moi pour avoir travaillé au CSA,
03:46qui ne s'occupait pas à l'époque, comme vous le soulignez,
03:49et des questions internet et du numérique,
03:52ça dépendait notre domaine, ça dépassait notre domaine de compétences,
03:55ce qui n'est plus le cas de l'ARCOM aujourd'hui.
03:57Mais j'ai envie de vous dire deux choses.
03:59D'abord, pour citer Vladimir Lénine,
04:02quand il y a une volonté, il y a un chemin.
04:04C'est-à-dire que si l'ARCOM avait vraiment voulu,
04:07et s'était vraiment préoccupé de ça,
04:08en se disant, évidemment, ce n'est pas sur les réseaux de chaînes,
04:12télévision, grand public, mais tout de même,
04:15il y a des gens qui regardent,
04:17et de près ou de loin, ça dépend de notre compétence,
04:19ils auraient pu faire le minimum.
04:21Le minimum, c'est quoi ?
04:22C'est convoquer les gens qui sont responsables de ça.
04:26Alors, on m'explique qui, que la plateforme n'était pas officiellement installée ensemble.
04:31Mais le tournoi, vous avez lu près de Nice, France, Côte d'Azur.
04:34Absolument.
04:34Et puis, ils étaient identifiés depuis longtemps.
04:37Et puis, Mediapart avait fait un papier sur eux.
04:39Et puis, je crois même qu'ils avaient été reçus par...
04:43qu'il y avait le début d'une enquête préliminaire.
04:46Donc, il y avait tous les éléments pour savoir qui ils étaient,
04:48les faire venir et leur dire, voilà, ça ne va pas être possible,
04:51et attendez-vous à avoir des sanctions terribles,
04:53parce que ça, ça ne peut pas continuer comme ça.
04:55Ça existe.
04:56Moi, quand j'étais au CSA, on a eu des convocations,
05:00on a demandé à des gens de venir
05:01qui n'étaient pas dans notre domaine de compétences directes.
05:04Mais comme c'était quand même de près ou de loin de notre secteur, ça existe.
05:08Et puis, quand on a deux doigts de courage politique,
05:10zut, pour ne pas dire plus,
05:12on se bouge, quoi, on fait quelque chose.
05:14On fait quelque chose.
05:14Qu'est-ce que ça veut dire ?
05:15D'être une autorité administrative indépendante
05:18et d'être là à dire,
05:19ah non, mais alors, je ne suis pas sûre,
05:20mais je vais appeler la ministre.
05:23Alors, on appelle la ministre,
05:24soi-disant, paraît-il,
05:25d'après les rumeurs et les contacts que j'ai pu avoir,
05:28responsable du numérique,
05:30qui dit, oui, vous êtes mignon,
05:31mais j'ai autre chose à faire.
05:32Ce n'est pas une priorité,
05:33on a un changement de gouvernement.
05:37Mais dans quel monde vit-on ?
05:39Alors, moi, je dis souvent qu'on a une classe politique
05:41et une médiocrité à pleurer,
05:43mais là, ça dépasse l'entendement.
05:45Je veux dire, quand on est ministre
05:46et qu'on a le toupé de dire
05:48à propos d'une affaire pareille,
05:49ça n'est pas dans ma priorité,
05:51mais je ne comprends même pas
05:52qu'on ne démissionne pas immédiatement.
05:53C'est-à-dire, on a au moins la décence
05:55de se remettre en cause intellectuellement
05:58et de remettre en cause son mandat.
05:59Clara Chapaz, enfin, je veux dire,
06:01si elle a été interrogée là-dessus,
06:03elle doit au moins faire le minimum.
06:05Alors, c'est très beau après de dire,
06:07oh là là, mon Dieu, on est désolés,
06:08on est concernés si on avait su.
06:10Ben oui, si on avait su,
06:11mais être politique, être responsable politique,
06:13c'est précisément ça.
06:15C'est-à-dire, avoir le courage politique
06:16de prendre des décisions
06:17et puis, à un moment donné, d'anticiper.
06:19Parce que si on est juste là,
06:20après, pour faire des communiqués de désolation,
06:22il vaut mieux qu'on reste chez soi.
06:24Il est trop tard.
06:26Et c'est honteux, et c'est honteux.
06:27Et le fait de dire, oui, mais je ne sais pas
06:29si j'étais complètement compétent.
06:31Enfin, Jean-François, vous êtes journaliste comme moi
06:34depuis quelques temps, partant,
06:35pardon moi plus longtemps que vous,
06:37mais on sait l'un et l'autre
06:39que quand la classe politique a envie
06:41de faire la peau de quelqu'un,
06:42il y a toujours le bon prétexte juridique
06:45qui suit.
06:46Vous êtes d'accord ?
06:47Vous en avez fait l'expérience.
06:49Même si le droit n'est pas au rendez-vous,
06:50il y a le name and shame,
06:52le fait de mettre la chose sur la place publique.
06:55Absolument.
06:56Et le droit, si je puis dire,
06:57est suffisamment tordu
06:58pour qu'on trouve toujours
07:00des bons artifices de droit
07:02pour expliquer qu'on est compétent
07:04et que ça ne peut pas aller.
07:05Et en plus, quand l'ARCOM montre du doigt
07:07et pointe une activité,
07:09un groupe quelconque,
07:11eh bien, ça donne déjà une indication.
07:13C'est-à-dire que ça indique déjà
07:15que ça n'est pas possible.
07:17On ne peut pas faire des choses pareilles.
07:18Donc, c'est ça qui est absolument épouvantable.
07:21Et puis, si l'ARCOM n'était pas compétente,
07:22l'ARCOM n'avait qu'à saisir
07:23le juge administratif
07:25ou le juge judiciaire
07:26ou le juge...
07:27Je veux dire, c'est son rôle.
07:29À quoi ça sert d'avoir
07:30une autorité administrative indépendante
07:32si c'est uniquement pour compter
07:33les temps de parole des politiques
07:34qu'on est le dernier pays au monde à faire ?
07:37Ça a le mérite de la clarté.
07:38Non, non, pas pardon.
07:39Au contraire.
07:39Merci à vous, Françoise Laborde.
07:41Merci pour ce regard très important.
07:44Il pouvait arrêter ça.
07:47Il pouvait le faire.
07:48Merci, Françoise Laborde.
07:50Je rappelle, vous êtes journaliste,
07:51ma chère consoeur,
07:52et ancienne membre du CSA,
07:55la V1 de l'ARCOM,
07:57sans le numérique à l'époque.
07:58Merci pour ce regard ce matin.
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