- il y a 4 mois
Autisme, école, nouveaux nés, la psychologie accompagne les enfants dès le plus jeune âge et dans tout type de conditions. Comment accueille-t-on au mieux les enfants à l'école ? Comment prendre en charge les enfants autistes ? Comment soulager les souffrances des tout petits ?
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00:00C'est un moment privilégié de la journée, pour bien commencer la matinée,
00:02puis avoir le temps de se dire bonjour, de voir ce qui s'est passé la veille dans les cahiers.
00:07C'est aussi quelque chose d'important.
00:08Parce que chez nous, c'est très important la collaboration avec les parents.
00:11Savoir ce qui s'est passé à la maison, voir s'il y a eu des suites par rapport à la journée d'hier.
00:21Alors Chloé, aujourd'hui, a 4 ans et demi.
00:24Et on a su, en fait, qu'on a eu le diagnostic d'autisme quand elle avait 3 ans et demi.
00:33Donc il y a un an, à peu près.
00:34Ce qu'il y a de plus dur dans la vie avec un autiste, c'est effectivement cette bizarrerie de la communication
00:42qu'on finit par accepter, mais qui par moment est assez lourd à porter.
00:48C'est-à-dire que Dominique a un langage verbal, mais qui est réduit.
00:53Et qui n'est pas conversationnel.
00:59Les enfants autistes inquiètent et fascinent.
01:02Leur regard, noyé dans un horizon invisible, leur impossibilité à communiquer reste énigmatique.
01:08Ce qui caractérise ces enfants se résume avant tout par le manque profond de quêtes affectives,
01:13le besoin de maintenir l'environnement inchangé,
01:15la fascination pour certaines propriétés des objets, comme leurs reflets et leurs mouvements,
01:19et l'absence complète ou le retard dans l'apparition d'un langage très particulier et hermétique.
01:26Mais ces enfants ont souvent un aspect vif,
01:28et certains possèdent des talents exceptionnels dans des domaines particuliers comme le calcul ou le dessin.
01:34Les travaux les plus récents montrent que le sujet autiste ne sait pas filtrer de façon pertinente
01:38les informations qui lui parviennent.
01:40Il est submergé, noyé dans un véritable raz-de-marée de sensations qu'il ne peut organiser et différencier.
01:51Quand Dominique a été diagnostiquée, dans un premier temps,
01:56puisque la théorie prépondérante sur l'autisme était psychanalytique,
02:01cette école soutenait qu'en fait un enfant devenait autiste
02:07parce que le parent avait été froid et rejetant
02:12et en fait avait produit ce comportement d'aliénation chez le jeune.
02:17Aujourd'hui, personne ne songe plus à accuser les parents d'être à l'origine du problème
02:21par une incapacité à aimer leur enfant,
02:23pas plus qu'on ne mette en doute l'impact de facteurs neurobiologiques.
02:26Car il faut savoir que jusqu'à récemment, l'autisme excitait les patients
02:30et l'on voyait se développer de douloureuses polémiques
02:32entre ceux qui affirmaient que le mal est dans le corps
02:34et ceux qui le situaient dans l'esprit,
02:36entre les tenants de traitements psychologiques ou de traitements comportementaux.
02:40Mais le diagnostic d'autisme s'accompagne de deux vérités hélas implacables.
02:45Premièrement, nous ne connaissons pas la cause de l'autisme.
02:47Deuxièmement, nous ne savons pas le guérir.
02:50En revanche, on sait que l'on peut, en communiquant très tôt
02:53et de façon pertinente avec l'enfant,
02:55éviter de le surhandicaper, sauver l'intelligence
02:58pour tenter de combler l'abîme social.
03:05Sur la base de tests d'évaluation, on essaie de voir
03:08quelles sont ses capacités acquises,
03:11quelles sont ses capacités potentielles et où sont ses difficultés.
03:15Et on essaie, à partir de ces capacités possibles,
03:22de ce qu'il peut apprendre, à lui proposer des exercices
03:27qui vont lui faire apprendre des choses.
03:30On a intuitivement compris qu'il fallait faire des séquences,
03:37ne serait-ce que pour l'amener aux toilettes,
03:40qu'il fallait lui faire comprendre comment il fallait aller aux toilettes,
03:45lui apprendre et décomposer tout.
03:47L'autisme est un défaut dans le développement de tout ce qui touche à la perception
03:51et à la communication, donc à la résonance sociale.
03:55Ce manque va conduire à un handicap sérieux car il touche à la sociabilité
03:58et à la capacité à mener à bien une vie harmonieuse avec l'entourage.
04:02Si l'on ne peut parler de psychothérapie de l'autiste,
04:05il existe maintenant des modes de prise en charge
04:07dans lesquels les besoins psychiques et éducatifs de l'enfant sont pris en compte.
04:11Un point capital est de créer une alliance avec les parents
04:14afin que tous participent ensemble au mieux-être de l'enfant.
04:18Nous allons donner quelques éléments caractéristiques d'un projet d'accompagnement
04:23qui tienne compte des possibilités de la personne autiste
04:26et des intérêts et motivations qu'il manifeste déjà.
04:30Aider à filtrer ce qui est pertinent.
04:32L'autiste est submergé par le flot de sensations venant du monde extérieur.
04:36Il faut réduire les stimuli en amont pour aider à focaliser l'attention sur une activité présente.
04:43Simplifier le langage et dire autrement.
04:46Il faut présenter les informations une à une
04:48et concrétiser les consignes par un objet, un pictogramme, une photo ou une étiquette.
04:55Structurer l'environnement.
04:57Séparer l'espace, à la maison comme à l'école, en lieux significatifs.
05:01Des lieux de concentration, le plus simplement aménagés pour éviter la dispersion,
05:06à l'abri d'une fenêtre ou d'une source sonore.
05:09Des lieux de travail à deux, deux chaises autour d'une table
05:12avec par exemple la même couleur de nappe pour reprendre la même activité.
05:17Des lieux de détente, un canapé, des coussins, un lieu de musique,
05:21une salle de bain selon les possibilités de l'espace.
05:24Et ne pas hésiter à fêter par des mimiques de satisfaction,
05:28des câlins, des félicitations, toute activité terminée.
05:36On s'est débrouillé avec ça au départ, on est allé chercher nous-mêmes les informations,
05:40mais le mot autisme pour nous ne voulait rien dire en fait.
05:42À partir de 16 ans, les structures adaptées pour les autistes,
05:48et même les structures tout court, deviennent très très rares.
05:51Je connais un nombre de parents incroyables qui ont des gamins,
05:56qui sont à la maison, qui n'ont rien.
05:58Et moi j'ai failli me retrouver dans cette situation.
06:00Face à ce drame familial, la seule chance pour les parents de tenir et de se mobiliser,
06:05de participer activement à la prise en charge de leur enfant,
06:08de se faire aider par des professionnels
06:10qui n'agiteront pas le spectre de l'accusation et de la culpabilisation.
06:14Les enfants autistes sont dirigés vers deux types de structures.
06:17D'une part, celles créées pour l'éducation spéciale des handicapés mentaux.
06:20Ce sont les externats ou internats médico-pédagogiques ou professionnels
06:23et les centres d'aide par le travail.
06:26Le plus souvent, la spécificité de l'autisme y est reconnue
06:29et l'éducation est réalisée par des spécialistes.
06:32D'autre part, les structures psychiatriques,
06:34mises en place pour les enfants malades mentaux,
06:36centres médico-psychologiques, hôpitaux de jour.
06:38Certaines équipes de psychologues, psychiatres et psychanalystes
06:41ont développé des outils spécifiques pour prendre en charge ces enfants.
06:45Il faut bien se renseigner sur le type de traitement qui est proposé.
06:48Des projets pilotes spécifiques à l'autisme
06:51commencent à exister un peu partout en France.
06:53Classe intégrée dans les établissements scolaires,
06:56Pro-Aide Autisme, Projet Helios.
06:58Par ailleurs, de nombreuses associations de parents,
07:01comme l'UNAPI, l'APAGE ou l'APEDIA,
07:04apportent de précieux renseignements.
07:09Les méthodes que nous avons évoquées
07:11sont appliquées dans les maisons d'accueil comme l'Envol,
07:14spécialisées dans la prise en charge des enfants autistes.
07:16Nous y avons passé une journée.
07:21Ils arrivent chaque matin entre 9h et 9h30.
07:25Certains en ambulance, d'autres accompagnés par leurs parents.
07:29Ils ont entre 18 et 25 ans
07:30et pour ces jeunes autistes, l'Envol est une chance.
07:34C'est l'une des rares maisons d'accueil spécialisées
07:36pour les jeunes adultes.
07:38En France, sur 60 000 autistes, enfants et adultes,
07:42moins de 1 000 bénéficient d'une prise en charge spécialisée.
07:45Ici, ils sont 15, la plupart ont un retard mental important.
07:49Alors, Johanna, comment s'est passée ta soirée hier ?
07:56T'as été à la maison ?
07:57Oui, on va regarder le cahier tout de suite.
07:59Je vais passer un petit mot, un petit message de maman.
08:04Tout va bien à la maison.
08:05La soirée s'est très bien passée.
08:07J'en suis ravie, Juju.
08:08Ah, ton verre de lait, ma belle.
08:12Voilà pour toi.
08:14Un moment privilégié de la journée, pour bien commencer la matinée
08:17et puis avoir le temps de se dire bonjour,
08:19de voir ce qui s'est passé la veille dans les cahiers.
08:21Ça aussi, c'est quelque chose d'important.
08:23Parce que chez nous, c'est très important la collaboration avec les parents.
08:26Savoir ce qui s'est passé à la maison,
08:27voir s'il y a eu des suites par rapport à la journée d'hier.
08:30Hier, on était le 3 janvier.
08:37Aujourd'hui, on est le 4 janvier.
08:43On cherche le bon numéro.
08:46Je t'aide, c'est difficile, ça, je sais.
08:48Dans une autre classe, Michelle, éducatrice spécialisée,
08:52prépare avec Laurent le programme des activités de la journée.
08:55Voilà.
08:57Et alors, aujourd'hui, qu'est-ce qu'on va faire ?
08:59Tu vas faire ton travail.
09:01Après ça, on va faire un petit apprentissage.
09:06Après l'apprentissage, on va passer au loisir.
09:11On met une carte en rapport avec une activité.
09:13Au fur et à mesure, ils finissent par la reconnaître.
09:16C'est vraiment, c'est la mémoire qui fonctionne.
09:18Le but final, c'est qu'ils finissent par, eux, les utiliser pour communiquer avec nous.
09:24Mais ça, c'est une étape très, très difficile à passer.
09:27On a beaucoup de mal, je dirais.
09:30On arrive relativement facilement à leur faire comprendre ce qu'on veut.
09:36Mais on a beaucoup de mal à les faire s'exprimer.
09:39Patrice qui plante des clous, Frédéric qui apprend à écrire son nom, Laurent qui enfile des perles.
09:55Tous apprennent et répètent jour après jour les petits gestes qui structurent leur univers et développent leur autonomie.
10:02C'est bien, Laurent.
10:03On va passer en autonome, ça, bientôt.
10:07La difficulté de l'apprentissage, c'est de généraliser.
10:11C'est-à-dire que, bon, là, Laurent le fait peut-être avec les perles rouges.
10:15Si on change de perles, peut-être qu'il aura du mal et qu'il faudra recommencer l'apprentissage.
10:21Parce que la difficulté, c'est effectivement de passer d'une activité à l'autre.
10:26Allez, on ouvre les mâches toujours.
10:29On touche tout, on découvre tout, tout, tout, tout.
10:32C'est bien le faire, ça, hein ?
10:33Là, tu fais sourire, ça.
10:35Très bien, et tu touches tout, tu découvres toutes les matières différentes qui sont là, présentées devant toi, là.
10:40Encore.
10:41Tu es agréable.
10:42Celui-là, ça passe encore.
10:44Tu es moins agréable parce qu'il est froid, celui-là.
10:46Oh, on va toucher quelque chose de froid.
10:47Non, tu gardes la main bien ouverte.
10:49Voilà.
10:50Regarde ce que tu touches.
10:51Regarde ce que tu touches.
10:53C'est pas moi qu'il faut que tu regardes.
10:54C'est ce que tu touches qu'il faut que tu regardes, Jojo.
10:57Après, je peux raconter des belles histoires.
10:59Tu vas faire ta vraie détente.
11:00Je vais te mettre de la musique.
11:02Oui.
11:03Tu vas voir ta petite musique.
11:05Et là, tu vas pouvoir te détendre.
11:07C'est la fin de la matinée.
11:08Oh, t'es ravie.
11:19Petit à petit, effectivement, il a réussi à rester assis,
11:23à développer des activités éducatives,
11:30à fréquenter une cour de récréation,
11:32chose qui était très difficile pour lui à cause du volume sonore,
11:35à cause de la confusion,
11:38à fréquenter une cantine scolaire,
11:40ce qui était difficile pour lui parce qu'il était anorexique,
11:42il avait un rejet de la nourriture
11:44qui est toujours un peu présente,
11:47mais beaucoup moins aiguë.
11:49L'avenir de Chloé, l'imaginer, non.
11:55Le rêver, oui.
11:57J'ai envie de dire que Chloé aura une vie heureuse
12:01et autonome, et qu'elle sera le plus autonome possible.
12:07J'ai envie de me dire ça, mais c'est qu'une envie personnelle.
12:10Je ne sais pas du tout ce que ça va donner.
12:12On tend vers ça, c'est tout.
12:14Depuis une vingtaine d'années,
12:16les travaux réalisés dans le monde entier
12:18confirment que la personnalité des parents
12:19ou le mode d'éducation ne sont pas à l'origine
12:22de l'autisme de leur enfant.
12:24Le voile se lève lentement,
12:26en particulier depuis l'apparition des neurosciences
12:28et des techniques d'investigation plus sophistiquées.
12:31Reste à faire en sorte d'affiner des modes de soins globales,
12:34prenant en compte à la fois l'adaptation concrète
12:36des personnes autistes à leur environnement
12:38et leurs besoins psychiques.
12:40Et surtout, qu'une parole puisse circuler
12:42pour aider les équipes qui prennent en charge ces enfants
12:44et pour déculpabiliser les parents,
12:47leur donner les moyens de surmonter cette épreuve.
12:49Car il n'y a pas de manière normale
12:51de vivre une situation aussi profondément anormale.
13:01Valentin a commencé à avoir des problèmes l'an dernier.
13:04Il s'est mis à ne plus vouloir aller à l'école,
13:08il s'est mis à pleurer.
13:10Valentin, c'est un enfant solitaire
13:12et il s'est mis à tenir des propos comme
13:16« Je suis nulle, je serai toujours nulle,
13:19ça ne sert à rien l'école,
13:22je m'ennuie, je n'ai pas d'amis, je ne veux pas y aller. »
13:24Agathe a commencé à être triste,
13:26ce qui n'était pas du tout son caractère.
13:29Et elle nous a expliqué
13:31qu'elle n'était pas bien
13:33et que dans sa tête,
13:36elle entendait comme une voix
13:38qui lui disait « Agathe, ça ne va pas. »
13:46Au sein d'une équipe pluridisciplinaire,
13:48le psychologue scolaire se consacre essentiellement
13:50à l'observation et à l'orientation des élèves,
13:53au dépistage et au suivi des enfants
13:54en situation d'échec scolaire.
13:57Sa vocation est d'offrir un soutien psychologique
13:59aux élèves en voie de désadaptation.
14:00En clave neutre au milieu du flux de tensions
14:03et d'émotions que véhicule l'école,
14:06la psychologie doit assurer aux élèves
14:07un lieu privilégié d'écoute,
14:09d'expression de leurs craintes,
14:11de leurs angoisses,
14:12de leurs révoltes et de leurs espoirs.
14:14Mais c'est la collaboration avec les enseignants
14:16qui est la véritable pierre angulaire
14:18de la psychologie scolaire.
14:20Car les psychologues se doivent avant tout
14:21d'être au service de l'école
14:22pour aider l'ensemble des élèves
14:24et pour faire avancer la réflexion psychopédagogique.
14:30Elle avait un petit peu de difficulté
14:34d'intégration, mais bon, pas énormément.
14:37Et fin octobre,
14:39elle a eu un traumatisme très important.
14:44Elle s'est fait renverser par une voiture.
14:46Elle travaillait toujours bien,
14:48mais c'était au niveau de son caractère.
14:49C'est une petite fille qui est très gaie
14:50et qui était devenue très triste.
14:53Donc elle avait des difficultés
14:55à nous laisser le matin
14:57parce qu'on se séparait.
14:58C'était vraiment une histoire de séparation.
15:00En effet, un fléchissement
15:01ou un retard scolaire
15:02peut être occasionné
15:03par une multitude de causes.
15:05Traumatisme, état de santé de l'enfant,
15:07malaise familiale.
15:08La difficulté est souvent
15:09d'établir un diagnostic précis,
15:11c'est-à-dire de faire la part
15:12entre un état réactionnel
15:13et des troubles psychologiques plus installés.
15:16Donc je lui ai dit
15:16« Coude-Valentin, dans ton école,
15:19il y a une psychologue,
15:21libre à toi d'aller la voir,
15:23tu la connais, c'est Annie,
15:25c'est pas moi qui vais faire la démarche,
15:27mais tu veux pas me raconter
15:28ce qui se passe,
15:30tu veux pas qu'on sache,
15:31elle, elle pourra peut-être t'aider. »
15:33D'autres difficultés d'adaptation
15:34peuvent prendre la forme
15:35d'un retard
15:36ou de troubles du langage.
15:38Il peut s'agir de difficultés
15:39d'articulation de certains phonèmes
15:41et de certaines syllabes
15:42ou d'une déformation de la parole.
15:44Certains élèves, plus nombreux,
15:46présentent une dyslexie,
15:47une difficulté dans l'apprentissage
15:49de la lecture,
15:50ou une dysorthographie,
15:51difficulté d'apprentissage
15:52de l'écriture.
15:53D'autres encore ont des troubles moteurs,
15:56maladresse,
15:57difficultés à écrire,
15:58instabilité.
15:59Il s'agira alors d'orienter l'enfant
16:01vers une psychothérapie
16:02ou un réapprentissage spécifique
16:04mené par des orthophonistes,
16:06psychomotriciens
16:07et rééducateurs spécialisés.
16:13Agathe allait voir la psychologue
16:15pendant les heures scolaires.
16:18Elle avait un rendez-vous par mois,
16:20à peu près toutes les trois semaines peut-être,
16:22je ne me rappelle plus très bien,
16:24qu'elle attendait avec énormément de joie
16:27et elle dessinait beaucoup
16:30et elle discutait beaucoup.
16:32Jamais il ne m'a raconté.
16:34Jamais.
16:35Tiens, aujourd'hui j'ai fait un dessin
16:36avec Agni, c'est tout.
16:40Et il n'y a qu'au bilan
16:42où j'ai su un petit peu
16:44ce qu'il avait dit,
16:46comment ça s'était passé.
16:47Il n'en a jamais parlé.
16:48Pour lutter contre l'échec scolaire,
16:50les tâches des psychologues sont multiples.
16:52Au niveau de la classe,
16:53il peut leur être demandé une évaluation
16:55du niveau global d'instruction des élèves
16:57ou l'analyse psychologique d'une classe à problème.
17:00Ils peuvent utiliser un sociogramme
17:02qui permet d'évaluer l'existence de leaders
17:04ou de conflits entre sous-groupes,
17:06ce qui canalise l'énergie des élèves
17:08au détriment de l'apprentissage scolaire.
17:10Mais il peut être aussi demandé aux psychologues
17:12de soutenir les enseignants en difficulté,
17:14de participer à une réflexion
17:16sur la pédagogie de l'école,
17:17d'introduire une dynamique de prévention
17:20ou de conseils éducatifs auprès des élèves.
17:23Pour mener à bien le suivi d'un élève,
17:25les psychologues scolaires doivent se munir
17:27d'un certain nombre d'outils et de méthodes.
17:29Ils peuvent mener des examens psychologiques individuels approfondis
17:33grâce à des tests spécifiques,
17:35épreuve intellectuelle pour appréhender
17:37les différentes formes d'intelligence,
17:39épreuve verbale, test de connaissance scolaire,
17:42test de personnalité.
17:44Des examens plus spécialisés d'analyse instrumentale
17:48sont proposés dans certaines situations.
17:50Examen des troubles moteurs,
17:52examen de l'orientation et de l'organisation spatio-temporelle,
17:56examen du retard et des troubles du langage oral
17:59et de l'acquisition du langage écrit.
18:01Les psychologues peuvent conduire des entretiens individuels
18:05avec l'élève pour mieux cerner ses motivations, ses projets,
18:08son degré de maturité, son équilibre émotionnel.
18:12Ils sont amenés à rencontrer les parents
18:14pour saisir les caractéristiques du milieu familial
18:16et leurs éventuelles répercussions sur l'adaptation scolaire.
18:19Ces rencontres révèlent parfois
18:21une problématique conjugale ou sociale importante.
18:25Les données recueillies sont consignées
18:27dans les dossiers psychologiques des élèves.
18:29Ces dossiers ne peuvent être transmis qu'à un autre psychologue,
18:33mais dans certains cas,
18:34quelques informations pourront être données aux parents ou aux enseignants.
18:42Il était trop lent, il était hors norme.
18:46Donc la seule solution, c'était que ce soit quelqu'un de l'extérieur
18:50dont c'est le métier qui intervient.
18:52C'était ni moi, ni son père, ni l'institutrice qui pouvait régler les...
18:59On n'était pas du tout sur la même longueur.
19:01Les psychologues de l'Éducation nationale doivent aussi posséder une formation d'enseignants.
19:06Un décret de 1989 signe ainsi la création du Diplôme d'État de psychologie scolaire.
19:12Pour organiser les services de psychologie scolaire,
19:14les réseaux d'aides spécialisés aux enfants en difficulté
19:17sont constitués par une équipe formée d'un psychologue scolaire
19:20et de maîtres et maîtresses spécialisés.
19:23Dans le cadre de l'enseignement primaire,
19:25le psychologue scolaire affecté à une circonscription
19:28est responsable d'un secteur allant de 800 élèves, comme en Lauser,
19:32à 4000 comme dans le Bas-Rhin.
19:34Leur nombre est cependant plus élevé dans les zones d'éducation prioritaires.
19:42Les situations d'échecs scolaires peuvent provoquer une souffrance psychologique
19:46pour les enfants et leurs familles.
19:47C'est pour remédier à cela que les réseaux d'aides spécialisés
19:50comme celui de Briard ont été mis en place.
19:52Alors donc aujourd'hui, on va refaire un autre jeu de la même sorte.
19:58Donc pour bien travailler, essayer de se représenter,
20:01bien comprendre ce que l'on lit.
20:02Vous avez vu la dernière fois, on essayait de se souvenir,
20:05on disait une phrase, on essayait de bien se représenter dans sa tête ce que ça signifiait.
20:08Donc aujourd'hui, c'est une autre façon de faire, mais...
20:11Après avoir enseigné dix ans en CP,
20:13Elisabeth Boulan est devenue une institutrice d'un genre particulier.
20:16Dénommée Maître E, elle intervient dans plusieurs écoles primaires de la région de Briard,
20:21avec pour mission d'apporter une aide spécialisée aux enfants en difficulté.
20:26On utilise ce qu'on appelle une pédagogie de détour,
20:30c'est-à-dire que ça n'est pas ce qu'on appelait avant du soutien.
20:32C'est-à-dire que le soutien consistait à refaire,
20:35redonner aux enfants une louche de la soupe qu'ils n'avaient pas aimé déjà.
20:38Donc on essaie d'éviter et on utilise d'autres supports et entre autres des supports plus ludiques,
20:44qui souvent passent beaucoup mieux auprès des enfants.
20:47On analyse beaucoup les stratégies qui vont nous permettre de résoudre une tâche.
20:52On voit comment on va s'y prendre pour arriver à trouver ce que l'on doit faire en premier, en second, etc.
20:56pour résoudre la tâche.
20:58On s'aide beaucoup dans le groupe, c'est-à-dire que chacun donne son idée,
21:02dis-moi je m'y suis pris comme ça pour trouver la solution, moi j'ai fait comme ça.
21:07Et en fait les enfants s'approprient petit à petit certaines stratégies
21:11auxquelles ils n'auraient peut-être pas pensé au début tout seuls.
21:14Au sein des écoles où elle intervient, Elisabeth n'est pas seule à prendre en charge les enfants en échec scolaire.
21:24Elle fait partie d'un des réseaux d'aides spécialisés mis en place dans le Loiret.
21:28Réseau composé d'une psychologue scolaire et d'une autre institutrice chargée, elle, d'apporter une aide aux enfants dès la maternelle.
21:37Donc on a toutes les trois un regard différent sur l'enfant compte tenu de nos spécificités.
21:42On a à voir en permanence avec l'échec scolaire.
21:45Et ce qui se traite dans le cadre du réseau d'aide, c'est toujours, presque toujours, une difficulté d'adaptation de l'enfant à l'école.
21:54Donc c'est Sylvie qui l'a signalé en CE2.
21:58Toutes les trois se retrouvent régulièrement en réunion de synthèse pour évoquer le cas d'un enfant
22:03et mettre au point le suivi le mieux adapté à ses difficultés.
22:07Donc c'est très difficile.
22:08On ne cesse de faire des liens, je dirais de toutes sortes.
22:11On fait des liens entre les parents et l'école, entre l'école et l'enfant, entre l'enfant et les services extérieurs s'il est suivi à l'extérieur.
22:19On est au centre, je veux dire, d'une toile où on fait les liens avec tout le monde.
22:24Qu'est-ce que ça vous fait d'avoir des difficultés ?
22:26C'est pas facile quand même.
22:34De temps en temps, en classe, quand on a une mauvaise note et il y en a qui ont des bonnes notes, ils se moquent de nous.
22:42Parfois, ça nous fait pleurer parce que tout le monde se manque de nous.
22:48Ça vous faisait mal ?
22:50Ça vous rendait triste en général ?
22:52Ce sont des enfants qui souffrent.
22:56Bon, ils ont eu du mal d'ailleurs, certains en parlaient.
22:58Anthony, il avait les larmes aux yeux.
23:00Quand on parle d'échec, c'est vrai que c'est douloureux, c'est difficile à vivre.
23:06Ça rend très malheureux et donc on se renferme sur soi-même pour certains.
23:12Ou alors on devient violent pour d'autres.
23:14Ou alors bon, Anthony, il se renferme dans sa coquille quand c'est comme ça.
23:19Il a un peu honte, je crois, parce qu'on en a pas mal parlé ensemble.
23:23Et puis, il a mal.
23:25On se dit qu'on a réussi notre travail quand on arrive à faire changer le regard qui est porté sur l'enfant.
23:31Le regard de l'enseignant ou le regard des parents.
23:34Le regard de l'enfant lui-même.
23:35Le regard de l'enfant lui-même.
23:36Et dès que le mouvement se relance, dès que la dynamique se relance,
23:42la dynamique d'apprentissage, il y a un effet positif sur la personnalité de l'enfant
23:47qui tout d'un coup se voit autrement et ressenti par les autres autrement.
23:52Et à ce moment-là, on a un effet vraiment de légèreté chez l'enfant.
24:03Face à la souffrance d'un enfant, un parent essaye de trouver des solutions.
24:08La solution qui nous semblait pour nous la meilleure était la solution de la psychologue.
24:14Avec laquelle elle pouvait discuter, décharger, expliquer les angoisses qu'elle avait.
24:20Et ça a été la bonne solution.
24:23Agathe est actuellement... Elle a abordé une autre année scolaire très très bien.
24:29Il fait ses devoirs tout seul, donc il est devenu autonome.
24:33On ne rentre plus en conflit pour les devoirs.
24:36Il a nettement une meilleure moyenne puisqu'il est passé quand même de 12 de moyenne en CE2 à 17 en CE1.
24:44Ce qui est quand même pas négligeable.
24:46Dans un premier temps, la responsabilité de l'échec scolaire a été exclusivement attribuée à l'élève.
24:51Ces handicaps étant assimilés à des défauts comme la paresse ou les tourderies.
24:55Puis la faute s'est déplacée de l'élève sur l'école.
24:58Enfin, avec la reconnaissance de l'importance des facteurs socio-économiques et socio-culturels,
25:03est apparue la notion de handicap culturel.
25:06Parallèlement, grâce à l'éclairage psychologique, un changement s'opère.
25:10L'élève s'efface devant l'enfant.
25:12Il s'agit à présent de saisir sa dynamique personnelle, mais aussi sa dynamique relationnelle et familiale.
25:19Mais le meilleur outil contre l'échec scolaire reste la prévention.
25:22Lorsque chaque élève peut être systématiquement évalué,
25:25la rapidité de la mise en place de solutions appropriées réduit considérablement le taux des échecs.
25:31Les nourrissons ne naissent pas vierges, ni innocents.
25:42Ils traînent déjà une histoire sur plusieurs générations.
25:45L'histoire de la grossesse et puis l'histoire de ce qui a procédé leur conception.
25:48Des deux familles, des deux désirs dont ils sont l'incarnation.
25:52Ils ont déjà un lourd passé et parfois trop lourd.
25:54Ils n'arrivent pas à le traîner.
25:56Et d'intervenir comme ça, très vite après la naissance, en maternité,
26:00ça leur permet de sortir de la maternité avec des bagages un peu moins lourds.
26:03Et c'est peut-être mieux pour démarrer.
26:04J'ai été voir une psychologue pour enfants avec mon fils
26:07parce que cela correspondait en fait à la rentrée des classes.
26:12Il n'avait pas tout à fait trois ans, il rentrait à la maternelle.
26:15Et bon, les trois premiers jours se sont bien passés.
26:18Et suite aux trois premiers jours, ça a commencé à ne pas aller du tout.
26:23Ils ne dormaient plus, ils ne mangeaient plus et ils ne voulaient pas aller à l'école.
26:27L'enfant est une personne en croissance physique, mais aussi psychique.
26:35Dès sa naissance, il doit en permanence s'adapter à un entourage dont il est dépendant
26:39et qui doit répondre à tous ses besoins, à commencer par ses besoins affectifs.
26:43Cette dépendance rend l'enfant particulièrement vulnérable.
26:46La moindre perturbation dans son environnement va être susceptible de provoquer
26:50des manifestations de souffrance psychique parfois spectaculaires,
26:54manifestations qui peuvent disparaître aussi vite si l'on supprime la cause de la perturbation.
26:59Mais l'enfant possède aussi d'emblée une personnalité, des capacités intellectuelles,
27:03des forces de résistance qui font de lui un individu singulier, différent des autres enfants.
27:09Ce sont ces deux aspects que les psys qui s'occupent des tout-petits vont devoir prendre en compte.
27:14Je travaille en tant que psychanalyste auprès des bébés et de leurs parents
27:22dans ce moment extrêmement bref, les quelques jours d'hospitalisation qui suivent la naissance.
27:28C'est une collaboration entre l'approche pédiatrique et l'approche psychanalytique.
27:32C'est une autre façon d'entendre les symptômes, de les entendre comme un souhait communiqué.
27:37C'est à nous d'essayer de comprendre ce qu'ils essayent de communiquer.
27:40En effet, dès les premiers jours de sa vie, le nouveau-né peut manifester des signes de souffrance psychique.
27:45Ne pas dormir, ne pas manger, refuser tout contact affectif,
27:49s'exprimer par des manifestations somatiques comme des vomissements ou des régurgitations.
27:54Plus l'enfant va grandir, plus les symptômes peuvent se différencier et s'organiser.
27:58Phobie, anorexie, bégayement, énurésie, manifestations obsessionnelles
28:03jusqu'à des comportements tout à fait étranges et anormaux.
28:06J'ai été avec Nathan, qui n'avait pas tout à fait trois ans, voir une psychologue.
28:11Je lui ai dit qu'on allait voir une dame qui parlait,
28:14que manifestement il avait un problème,
28:17et que cette dame allait nous aider à résoudre et à trouver ce problème.
28:22Effectivement, le diagnostic de ces troubles est fondamental.
28:25Les mêmes symptômes peuvent être simplement liés à une inquiétude,
28:29provoquée par exemple par un conflit ou un deuil chez les parents,
28:32ou être dû à une véritable maladie de l'enfant, comme l'autisme ou la psychose infantile.
28:37Un exemple qui se produit avec une relative fréquence, c'est quand il y a eu un deuil pendant la grossesse.
28:48Par exemple, la mère a perdu, disons, son père au cours de la grossesse.
28:52Elle va m'en parler, parce que c'est récent, etc.
28:56Bien sûr, au moment où elle va m'en parler, elle va avoir une montée émotionnelle chez elle,
29:01que l'enfant, même s'il est à l'autre bout de la chambre dans son berceau, va percevoir.
29:05Donc je lui parle, je lui dis, oui, quand tu étais dans le ventre de ta maman à six mois, ton grand-père est mort.
29:11Et c'est pour ça que tu as senti à ce moment-là des choses,
29:14parce que ta mère a eu une grosse peine, un gros chagrin d'avoir perdu son père.
29:20Et c'est vrai qu'elle s'est moins occupée de toi.
29:22Mais sache que ce n'était pas à cause de toi.
29:24Les nourrissons sont le plus souvent pris en charge dans le cadre d'une thérapie mère-enfant ou père-mère-enfant.
29:30Dès l'âge de deux ans, les tout-petits peuvent bénéficier de méthodes pédagogiques adaptées,
29:35comme la méthode Freinet, de thérapie corporelle et rééducative,
29:39de thérapie comportementale ou de psychothérapie psychanalytique.
29:43La psychologue parlait et Nathan l'a coupée et lui a dit très clairement et avec ces mots-là,
29:50de toute façon, le problème, ce n'est pas l'école, le problème, c'est le ventre de maman.
29:54Et la psychologue, en fait, a tout fait pour le rassurer,
29:59à savoir qu'à partir du moment où il avait dit que le problème, c'était le ventre de maman,
30:03elle lui a expliqué que les cœurs des mamans étaient aussi élastiques que les ventres,
30:08à savoir qu'ils grossissaient au fur et à mesure qu'elles avaient des enfants
30:12et qu'en aucun cas l'arrivée de sa petite sœur ne le menaçait,
30:17à savoir que ce n'est pas parce qu'il allait avoir une petite sœur que j'allais ne plus l'aimer.
30:24Au cours des psychothérapies de l'enfant, des supports d'expression comme le dessin ou la pâte à modeler
30:28sont fréquemment utilisés.
30:30L'enfant va alors pouvoir jouer avec le thérapeute les conflits qu'il a intériorisés.
30:34Il s'agit d'un transfert, comme dans les psychothérapies d'adulte.
30:38Quelle que soit l'origine de la pathologie de l'enfant,
30:40il est souvent indispensable de faire participer les parents à sa prise en charge.
30:45Prenons l'exemple de Damien, âgé de 3 ans.
30:48Ses parents sont en conflit.
30:50Son père s'éloigne de plus en plus du domicile familial.
30:53Damien développe certains symptômes.
30:55Il fait des cauchemars et des insomnies qui font que sa mère doit dormir avec lui pour le calmer.
31:00Ainsi qu'une phobie scolaire qui oblige son père à l'accompagner tous les jours
31:05et à rester un peu avec lui à l'école pour le rassurer.
31:08Mais il perd patience et commence à frapper son enfant.
31:11L'inquiétude pour Damien détourne ses parents de leur conflit conjugal.
31:16Mais chacun ressent que l'autre est responsable des symptômes de l'enfant.
31:20Si rien ne bouge, la phobie de Damien peut s'installer et devenir une véritable maladie.
31:26Si les parents demandent une prise en charge pour leur enfant,
31:29il pourra leur être proposé trois choses.
31:31Une guidance parentale avec un psychologue
31:34qui va leur permettre de clarifier leur situation et de trouver des conseils et un soutien.
31:39ou bien une psychothérapie de couple parallèlement à la prise en charge de leur enfant.
31:44Ou encore une thérapie familiale à laquelle tout le monde va participer en même temps.
31:49Je me suis rendue compte lors de cette séance que je ne savais pas tout de mon fils
31:59et qu'effectivement à la fois c'était bien et à la fois c'était mal.
32:05C'est-à-dire que bon effectivement Nathan a un jardin secret et ça a été une révélation pour moi.
32:13Le suivi d'un jeune enfant peut se dérouler dans un cadre public ou privé.
32:17Dans le privé exercent de nombreux psychiatres d'enfants et des psychologues cliniciens spécialisés.
32:22Adressez-vous toujours à quelqu'un qui vous est recommandé par un professionnel ou une personne de confiance.
32:27Dans le service public, des consultations spécialisées existent au sein des hôpitaux généraux,
32:32des centres médico-psychologiques et des centres médico-psycho-pédagogiques.
32:37Pour les troubles psychiques plus importants, il sera parfois nécessaire de placer l'enfant dans un hôpital de jour
32:43au sein duquel toute une palette de soins et de rééducation va lui être proposée.
32:47L'hospitalisation à temps plein est plus rare à cet âge.
32:54Conseiller les parents qui s'interrogent sur certaines manifestations de leur enfant
32:58intervenir ponctuellement avant qu'une pathologie ne s'installe relève d'une démarche de prévention
33:03qui évitera souvent les problèmes ultérieurs.
33:06C'est dans cette optique que la Maison Verte, créée par la psychanalyste Françoise Dolto,
33:10reçoit tous les jours les enfants et leur famille.
33:14Ni crèche, ni garderie, ni centre de consultation,
33:17la Maison Verte accueille les tout-petits avec leurs parents.
33:20Ce lieu offre une écoute sur la difficulté d'être parent.
33:24C'est à la maison que tu n'arrives plus à faire dodo.
33:29Tu n'arrives pas à te séparer de ta maman ?
33:31Alors autant le soir j'arrive à l'apaiser par des phrases, autant la sieste pas du tout.
33:36Il s'embrouille nos portes, il ne sait pas jouer seul et il vient tout le temps nous empêcher.
33:44En fait, il s'est joué seul mais pas quand vous êtes là.
33:46Il aborde cette phase de séparation, d'autonomie, d'indépendance et peut-être qu'il a un petit peu mieux.
33:56Qu'a envie de dire non à sa maman Pierre ?
33:59Parce que quand on devient grand, on dit non à sa maman.
34:01Pour moi c'est un soulagement quoi.
34:04Enfin le fait de pouvoir parler soit à d'autres parents, à l'équipe et puis d'expliquer les difficultés du moment.
34:13Il y a des évolutions avec l'enfant tous les jours et que c'est vrai que je suis quelqu'un qui me pose beaucoup de questions.
34:20Et donc j'ai envie de ne pas trop me planter avec lui.
34:27La Maison Verte est aussi un lieu de prévention destiné à éviter l'apparition de troubles psy chez l'enfant.
34:33On a quitté auprès de l'enfant, avec les autres enfants de l'après-midi.
34:36T'es rentré dans la maison.
34:38Tu es rentré dans la maison.
34:40Le tout petit est un interlocuteur à part entière pour nous.
34:44C'est les adultes qui l'accompagnent, c'est la maman de Pierre ou c'est le papa de Pierre.
34:48Mais nous on accueille Pierre, ici on s'adresse à l'enfant.
34:51Tu sais les jouets de la Maison Verte, il faut les partager Marius, ici c'est comme ça.
34:57Placer l'enfant au centre de l'accueil, c'est l'aider à se situer par rapport à sa mère, par rapport au groupe et c'est préparer la séparation brutale que constitue l'entrée à la crèche ou à l'école.
35:08La maman ou la personne qui nous connaît est là et que donc on peut vivre des petites expériences de la vie au quotidien.
35:14Deux enfants qui se tapent, tomber, s'arracher, jouer.
35:18On peut vivre les difficultés de la vie tout en étant en sécurité parce qu'il y a quelqu'un qui sait qui on est et qui est dans la pièce.
35:26Et donc on fait une expérience des vies sociales.
35:29Demi tour, Marion. Demi tour. Tu peux pas passer la ligne. Tu peux pas passer la ligne.
35:36Pourquoi j'arrive avec ton vélo ?
35:37Le lieu d'accueil est un cadre, c'est-à-dire un endroit structuré avec ses codes et ses limites.
35:42Le but, donner sa place à chacun dans les relations sociales.
35:46Comme nous on est un lieu aussi de désocialisation, c'est-à-dire de vivre avec d'autres en société, ces règles-là, c'est des règles de la société.
35:54Et puis c'est des limites comme des limites, des limites vivantes, dit certains, c'est-à-dire des limites qu'on peut parler autour et qui permet d'eux effectivement de grandir.
36:07S'affronter à ces limites permet de grandir ou d'avoir la promesse de grandir.
36:11La Maison Verte accueille les enfants tous les après-midi.
36:14On y vient quand on veut et la participation financière est à la discrétion des parents.
36:19Ça a marché du feu de Dieu.
36:26Enfin bon, moi, j'étais très étonnée de ce résultat.
36:30Bon, une séance et les problèmes semblaient, enfin, au-delà de semblait, les problèmes étaient résolus.
36:40Nathan avait été entendu, Nathan avait été écouté et, bon, je veux dire, toutes les manifestations somatiques,
36:48telles que le manque d'appétit, enfin, les insomnies, avaient absolument disparu.
36:54Ce qui est formidable avec ce type de travail, c'est que c'est assez efficace, très souvent, d'une manière quasi spectaculaire parfois et qu'un bébé qui ne mangeait plus peut se remettre à manger dans les heures qui suivent la séance.
37:08Si la guérison des tout-petits peut être rapide, parfois même spectaculaire, leur prise en charge psychologique se heurte à de nombreuses difficultés.
37:15Le plus souvent, ce n'est pas l'enfant qui est demandeur, mais c'est son entourage adulte qui manifeste le désir de soin.
37:21Ensuite, ce champ d'intervention réclame du thérapeute des qualités spécifiques difficiles à acquérir, comme une capacité innée à rester en complicité avec l'univers singulier de l'enfance.
37:32Le psy représente avant tout un adulte, ni pédagogue, ni arbitre, qui apporte à l'enfant des paroles vraies et une confiance en son devenir.
37:40Il lui permet de quitter la place d'objet du désir de ses parents pour devenir sujet, sujet de sa propre parole.
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