Incendies: quelles différences entre un feu "fixé", "maîtrisé", "circonscrit" ou "noyé"?

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Le plus gros incendie de l'été en France, qui avance moins vite, mais n'est toujours pas fixé, a parcouru plus 17.000 hectares de végétation dans l'Aude, où il a fait un mort et deux blessés graves.

Transcript

00:00Le feu n'est pas encore fixé, clairement, c'est l'objectif des pompiers d'arriver à un feu fixé avant les étapes suivantes.

00:07C'est la première étape. En fait, un feu va avoir un point de départ, son point d'ignition,

00:12et va se propager avec un sens qui est donné principalement par le vent.

00:15Sa forme va dépendre du relief, va dépendre du vent également.

00:19On la considère d'avoir une forme de plume, c'est-à-dire vraiment un point de départ,

00:23et puis un front de flammes et des flancs.

00:26Ce front de flammes, c'est l'objectif premier, faire en sorte qu'il n'évolue plus.

00:30Et dès lors que, en se servant de la situation météo, en se servant du relief également,

00:36on a réussi à fixer ce front de flammes, c'est la première étape,

00:40vraiment faire en sorte qu'il n'évolue plus dans le sens de propagation.

00:44Pour autant, il va être encore actif sur les flancs.

00:47Et donc, c'est cette seconde étape, qui est longue après la fixation,

00:52qui est de maîtriser les flancs du feu.

00:54Une fois qu'il est maîtrisé, on va vraiment faire en sorte de contenir tout le périmètre de ce feu.

01:01Et donc, c'est le fait de l'avoir circonscrit.

01:04Et puis après, ce travail qui dure des jours et des jours,

01:07qui est d'aller chercher l'ensemble des points chauds,

01:10et de faire en sorte qu'il ne reste plus rien, d'aller gratter, gratter le bois,

01:13enlever le noir, pour vraiment enlever tout risque de redépart de feu,

01:17c'est la phase de noyage, d'extinction des lisières,

01:21pour considérer plusieurs jours après que ce feu est éteint.

01:25Ça peut être des jours, ça peut être des semaines.

01:26Sachant que pour l'instant, on est encore loin de tout ça,

01:29on est au-dessus du feu fixé, puisque ce feu n'est pas encore fixé.

01:32D'autant plus avec un vent qui change,

01:34et qui fait que ce front de flammes évolue,

01:36et n'est pas toujours le même,

01:37et complique la tâche de devoir fixer ce feu.

01:39Un point maintenant sur les moyens aériens

01:41qui viennent en renfort des sapeurs-pompiers au sol.

01:44Vous voyez ces images depuis ce matin en direct sur BFM TV,

01:47puisque les rotations ont repris.

01:49On parle de Canadair, de dash, d'hélicoptères.

01:51C'est quoi les différences ?

01:53Alors, on a une flotte en France qui est très variée.

01:56On a des avions bombardiers d'eau.

01:58Ce sont nos Canadair, ce sont nos dash.

02:00On a également des airtractors.

02:01Donc, les Canadair, qui sont des avions symboliques, iconiques,

02:05qui transportent 6 000 litres d'eau et qui peuvent écoper.

02:08Donc, avec une capacité d'aller chercher de l'eau

02:10dans des points d'eau, étang, mer.

02:12Et donc, ils peuvent faire des rotations relativement rapides,

02:15très pratiques pour la phase d'attaque.

02:17Il faut combien de temps pour remplir 6 000 litres d'eau

02:19dans un Canadair quand il se vient poser sur l'eau ?

02:2112 secondes.

02:2212 secondes pour la phase d'écopage.

02:24Avec des écopes qui vont donc capter ces 6 000 litres

02:27qui font à peu près cette taille-là,

02:28pour les remplir en 12 secondes.

02:32Le dash, lui, a besoin de se poser pour être chargé

02:35sur ce que l'on appelle un pélicandrome.

02:36Il va être chargé en eau ou en retardant.

02:40Il va pouvoir larguer jusqu'à 10 000 litres.

02:42Avec potentiellement un largage séquencé.

02:44Donc, larguer en plusieurs fois son contenu.

02:48Nos airtractors peuvent, eux, transporter 3 000 litres,

02:51donc n'apparaissent pas ici.

02:52Ça, ce sont les avions.

02:54Et puis, on a des hélicoptères bombardiers d'eau.

02:56On a des hélicoptères légers, des hélicoptères lourds.

02:59Les hélicoptères légers, typé Cureuil,

03:01peuvent faire 1 000, 1 500 litres.

03:02Et puis, les hélicoptères lourds, qui sont des super Puma ou des Black Hawk,

03:06peuvent, eux, transporter jusqu'à 4 000 litres d'eau.

03:08Et eux, ils transportent ça dans une sorte de nacelle, de panier.

03:11On appelle ça un Bambi Bucket,

03:12qui va les pouvoir, même avec une petite pompe,

03:14qui peut aller aspirer sur des points d'eau

03:16qui ont été répertoriés précédemment.

03:18Alors, ils peuvent transporter de l'eau,

03:20suivant les moyens.

03:22Mais il n'y a pas que de l'eau.

03:23On parle parfois de retardants.

03:26Il y a différents types de...

03:28Je ne sais pas comment il faut appeler ça.

03:29C'est liquide, en tout cas, qui sont employés.

03:32Il y a des retardants.

03:32Il y a du mouillant aussi.

03:34C'est quoi la différence ?

03:34Alors, le retardant, c'est ce que l'on voit sur la photo qui est derrière maintenant.

03:38C'est ce que va larguer potentiellement le dash.

03:40Donc, ce retardant, il va se poser sur les végétaux.

03:44Et il va protéger ces végétaux pendant plusieurs heures,

03:47voire même plusieurs jours.

03:48Ça, c'est ce qui est rouge.

03:49C'est ce qui est rouge.

03:50Pourquoi il est rouge ?

03:51Pour qu'il soit visible.

03:52De faire en sorte que, quand l'avion a fait son premier largage

03:56sur plus d'une centaine de mètres,

03:57il puisse voir son premier largage lorsqu'il va en faire un second

04:00et faire une ligne qui va être plutôt continue.

04:02On est capable de mettre ce retardant au sol

04:05avec des détachements retardants

04:07des brigades militaires de sécurité civile

04:09qui, lui, va être rose fluo.

04:11Là aussi, pour savoir où est-ce qu'on l'a posé et continué.

04:14Le mouillant, lui, il est utilisé dans nos camions courants.

04:18On l'utilise aussi en feu urbain.

04:19C'est quelque chose qui va permettre à l'eau

04:21de mieux englober la surface.

04:24Une goutte d'eau, lorsqu'elle se pose,

04:26elle a vraiment une forme arrondie.

04:27Avec ce mouillant, on va faire en sorte

04:29que cette eau, elle va s'étaler sur la surface

04:31et donc priver le carbone de la matière

04:34de contact avec l'oxygène de l'air

04:36et donc, là aussi, permettre une extinction plus rapide,

04:39beaucoup plus efficace.

04:40Un dernier point qui est très important

04:42pour tous ceux qui nous regardent.

04:4317 000 hectares ont donc été parcourus

04:45par cet incendie depuis mardi après-midi.

04:48Il y a des différences entre les 17 000 hectares parcourus

04:52et les 13 000 hectares qui ont brûlé.

04:55Pourquoi cette différence ?

04:57Alors, cette différence, parce qu'en fait,

04:59on a, dans cette surface de 17 000 hectares,

05:02on a défendu des points sensibles,

05:03des habitations, des zones bien précises

05:06et donc, on va avoir des tâches vertes

05:09au milieu de cette zone qui est brûlée.

05:11Pour nous, pompiers, ce qui importe,

05:13c'est les 17 000 hectares,

05:14parce que c'est ce qui mobilise nos forces,

05:15c'est ce qui mobilise nos 2 000 pompiers

05:17et tous nos moyens.

05:19Pour d'autres entités,

05:20je pense au ministère de l'Environnement

05:21qui va devoir gérer la reconstruction,

05:23la replantation derrière.

05:25Eux, ce qui leur importe,

05:25c'est la partie brûlée,

05:26parce que ce sera 13 000 hectares

05:28à replanter, in fine.

05:29Mais aujourd'hui,

05:30on parle vraiment de ces 17 000 hectares-là,

05:32d'autant que, suivant l'évolution du vent,

05:35ce qui n'a pas brûlé pour l'instant

05:36va être menacé si le vent est amené à tourner.

05:40Et donc, on travaille sur l'ensemble

05:42de ces 17 000 hectares-là

05:43pour maintenir et terminer l'extinction.

05:45Ça n'a pas brûlé,

05:46mais ça reste fragilisé,

05:47plus sensible à de nouveaux départs de feu.

05:49Exactement, tant qu'on n'a pas atteint

05:49cette phase d'extinction totale

05:51qui est pour plusieurs jours,

05:52plusieurs semaines.

05:53Et donc, on ne va pas atteindre cette phase d'extinction.

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