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  • il y a 5 mois


Le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil devait accueillir ses premiers détenus à partir du 31 juillet. Finalement, les "17 premiers narcotrafiquants" y ont déjà été incarcérés, annonce Gérald Darmanin ce mardi 22 juillet. L'avocat de Mohamed Amra était en direct sur BFMTV.

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Transcription
00:00Vous comprenez bien par rapport à ce qu'a fait votre client, c'est-à-dire cette évasion sanglante.
00:04Aujourd'hui, il était quand même nécessaire du côté des autorités judiciaires de se prémunir d'une nouvelle évasion.
00:12En quelque sorte, il est devenu aujourd'hui un détenu pas comme les autres.
00:18Alors, je vous rappelle qu'effectivement, hier, nous avons obtenu, et je suis aussi l'avocat de Redouane Fayt,
00:23donc c'est la fameuse décision de la Cour d'appel de Douai que j'ai obtenue hier,
00:27qui vient dire qu'en balance, entre des intérêts de sécurité, ce qui sont parfaitement légitimes dans une société,
00:34mais en balance avec l'atteinte à la dignité humaine, l'atteinte à la dignité humaine ne peut pas être mise en balance là-dedans.
00:40J'entends bien que la soi-disant opinion publique aurait un avis. Je ne sais pas qui est l'opinion publique, très franchement.
00:48– En tout cas, dans tous les sondages, les mesures annoncées par Darmanin sont approuvées.
00:52– Oui, souvent des sondages faits par certains médias auprès d'une certaine population.
00:59Quoi qu'il en soit, ce n'est pas ça, en fait, le problème.
01:02Le problème, ce n'est pas de répondre de manière électoraliste à nos concitoyens.
01:06Le problème, c'est de savoir quoi ?
01:08C'est de savoir si des personnes que l'on place en détention pour l'exécution d'une peine,
01:13ou dans le cadre d'un mandat de dépôt avant d'être jugées,
01:16doivent être soumises à des traitements inhumains et dégradants.
01:19Ça va à l'encontre de l'État de droit, du principe de l'État de droit.
01:22Ça va à l'encontre de nos principes qui nous gouvernent tous.
01:26Et si aujourd'hui, on considère que c'est le seul moyen pour lutter efficacement
01:31contre une certaine forme de délinquance, c'est un leurre.
01:35C'est un leurre. Parce que finalement, on va être cynique, nous aussi.
01:38Qu'est-ce qu'on a créé avant d'un leviel ?
01:40Un espace de co-working entre personnes qui sont suspectées ou qui ont été condamnées pour des faits similaires.
01:45– A priori, ils ne pourront pas se parler quand même.
01:47– C'est totalement absurde. C'est totalement absurde.
01:49Alors, ça, vous savez, en détention, on peut se parler.
01:55On peut se parler à travers les murs, on peut se parler.
01:55– Bon, alors finalement, c'est inhumain.
01:57Alors, on ne peut pas développer des arguments.
01:59On ne peut pas dire que c'est inhumain et finalement, on peut se parler.
02:02– Alors, monsieur, je vais vous expliquer ce que c'est qu'est inhumain.
02:06Ce qui est inhumain, c'est effectivement mettre des gens dans un quartier d'isolement
02:09où vous ne croisez personne.
02:11Alors, peut-être effectivement à travers le mur, comme dans tous les bons films,
02:14type papillon, on peut se parler.
02:16Alors, par contre, on ne peut pas prendre des gens dans ses bras.
02:19On ne peut pas avoir d'activité.
02:21On est réveillé toutes les deux heures.
02:22On fait l'objet de contrôle de téléphone.
02:24Oui, vous dites, mais imaginez ce que c'est d'être réveillé toutes les deux heures
02:27et d'avoir les conséquences psychologiques et psychiatriques que vous pouvez avoir.
02:30Vous êtes soumis à des fouilles corporelles intégrales systématiques.
02:33Ça veut dire quoi ?
02:34Ça veut dire, monsieur, vous serez mis à nu dans une cellule, dans une pièce.
02:38On vous fera vous mettre dans une position extrêmement dévalorisante
02:40pour regarder si, effectivement, vous avez des choses sur vous.
02:43Alors qu'au même moment, on aura placé certains portiques de détection
02:46qui empêchent, soi-disant, l'entrée de certains objets.
02:50Donc, vous voyez, on arrive dans une absurdité telle
02:52qu'aujourd'hui, finalement, on vient accumuler des mesures
02:55qui sont des mesures qui viennent s'accumuler et qui dépassent l'entendement.
03:01C'est ça le problème.
03:02Bien sûr, mais aujourd'hui, je comprends.
03:03Le problème, monsieur, c'est de prendre un cas particulier
03:09et d'en faire une généralité.
03:11Ce qu'impose la loi, ce qu'impose le législateur,
03:14ce qu'impose le Conseil constitutionnel,
03:16c'est la proportionnalité des mesures
03:18et c'est l'adaptation à chaque personnalité.
03:21Or, vous voyez, dans le cas aujourd'hui,
03:22ce qu'on a aujourd'hui, c'est qu'on a chopé 17 mecs
03:27parce que c'est ça, en fait, 17 prisonniers
03:29qui ont des profils tous différents
03:30avec sur lesquels on en discute avec nos confrères
03:33absolument pas le cadre de la loi
03:35et le Conseil constitutionnel.
03:36On ne peut pas dire que le Conseil constitutionnel
03:38soit contre le gouvernement.
03:39Mais pour autant, dans l'article 61,
03:40dans la réserve d'interprétation, vient dire quoi ?
03:43Vient dire, il faut, dans ce cadre-là,
03:46il faut que la personne entretienne toujours
03:48depuis sa cellule des liens avec la criminalité organisée.
03:51qui entretienne toujours.
03:53Eh bien, vous voyez, dans les 17 personnes
03:55qui ont été envoyées ce matin,
03:57je doute, je doute très fortement
03:58qu'on ait autant de personnes
04:01qui entretiennent des liens avec la criminalité organisée.
04:03En tout cas, on nous décrit quand même des prisons.
04:05Le fait d'avoir été condamné ou d'être mis en cause,
04:07le fait d'avoir été condamné ou d'être mis en cause,
04:09– Oui, mais votre client Mohamed Amra, justement,
04:11entretenait ces liens.
04:13Votre client Mohamed Amra entretenait ces liens avec la criminalité.
04:16Il avait eu l'homme portable, il a pu organiser son évasion.
04:19Donc finalement, c'est le cas, c'est quand même un cas
04:22qui justifie peut-être des conditions d'étention un peu plus rigides.
04:25– Vous avez utilisé l'imparfait.
04:27Vous avez utilisé l'imparfait en disant entretenait.
04:30Vous voyez, vous-même, vous avez parfaitement compris
04:32que c'était entretenait et ce n'est pas entretien.
04:36Aujourd'hui, on n'a pas d'éléments qui permettent de dire,
04:39et je ne parle pas de Mohamed Amra ou pas en particulier,
04:44c'est un cas particulier,
04:46mais aujourd'hui, on parle, vous dites entretenait.
04:50Entretenait, j'entends bien, entretenait.
04:51– On prévient en fait une récidive en quelque sorte.
04:58– Alors, quelle est la meilleure prévention d'une récidive finalement
05:02si c'est de soumettre des gens à un tel traitement,
05:05des hommes à un tel traitement ?
05:06L'élimination physique en fait, je crois qu'il faut à un moment poser le débat.
05:10C'est-à-dire que si aujourd'hui, on élimine psychiquement ces personnes-là,
05:14parce que c'est ça en fait qui va se passer,
05:16autant les éliminer physiquement en fait.
05:18Je veux dire, soyons pas hypocrites comme l'est manifestement le législateur.
05:21Donc, c'est pas ça.
05:23La loi, elle impose que vous ayez une triple fonction dans la peine
05:26et dans l'exécution de la peine et dans la prison,
05:30à savoir l'exécution effectivement d'une répression,
05:33l'exécution d'une peine dans l'intérêt des partis civils
05:37et dans l'intérêt ensuite du condamné pour assurer sa réinsertion.
05:41Si vous enlevez le principe de réinsertion,
05:43effectivement, vous allez faire dans ces prisons-là,
05:45je veux dire, se gargariser sur ce qu'est Vendin-le-Vieille,
05:48c'est finalement ce qui a carisé ce que c'était les QHS dans les années 70
05:51qui ont complètement échoué.
05:52Merci.
05:53Merci.
05:54Merci.
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