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Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...

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00:00Jean-Luc Schnobelen, bonjour.
00:02Bonjour.
00:03Vous êtes un entrepreneur atypique avec plein d'idées.
00:07Vous avez un projet, on va en parler tout à l'heure, qui moi me semble formidable.
00:10Mais avant, vous avez fait finalement beaucoup de choses.
00:14Début de votre carrière, c'est quoi ?
00:15Début de carrière, je suis ingénieur, je pars en Arabie Saoudite pour Bouygues, en sortant de l'école.
00:21C'est comment en Arabie Saoudite pour Bouygues ?
00:24C'est l'aventure, c'était dans les années 90, enfin fin des années 80, c'était l'Eldorado.
00:32Je pense que ça devait être un peu le Far West d'un autre temps, avec plein d'implications,
00:39l'acceptation de vivre comme on nous l'impose là-bas.
00:44Mais protégé par Bouygues, on avait l'impression que la boîte vous protégeait de votre maison ?
00:48Oui, bien sûr.
00:49De toute façon, dès qu'on est à l'étranger, où il y a un risque, on se protège entre soi.
00:55Il y a une vraie entraide et une vraie protection, bien entendu.
01:00Et c'est un peu là que vous avez compris que vous aimeriez entreprendre ?
01:05Ça implique plein de choses.
01:06Ça implique pas que de s'occuper de son travail, ça implique aussi de veiller à ce que les gens mangent correctement,
01:11à ce qu'on respecte leur cadre de vie, la communication, parce qu'il n'y avait pas de téléphone, il n'y avait rien en ce temps-là.
01:20Donc on l'oublie.
01:22Donc on est obligé de s'occuper du courrier, on est obligé de s'occuper des bobos,
01:27on est obligé de s'occuper des bobos de l'âme, des bobos physiques.
01:30Et vous voyez, c'est quelque chose qui me fait tellement plaisir,
01:33parce qu'aujourd'hui, où on nous explique qu'il faut boire de l'eau et se mettre au frais pour ne pas boire trop chaud,
01:41je veux dire qu'on ne se rend pas compte à quel point les entreprises et les entrepreneurs sont responsables,
01:46à quel point ils sont responsables de leurs salariés, à quel point ils font face à toutes les situations.
01:51Et je pense que c'est quelque chose qu'il faut retrouver par rapport à un état nounou.
01:55Enfin, c'est personnel, mais je crois que c'est fondamental.
01:59– Je pense, on m'avait posé la question, ça consiste en quoi être entrepreneur ?
02:04C'est d'aimer les gens.
02:05Vous ne pouvez pas être entrepreneur si vous n'avez pas les gens.
02:07– Je suis d'accord.
02:08– Voilà.
02:09Donc aimer les gens, c'est aussi faire attention à eux et veiller sur eux.
02:14– Alors, on va changer de sujet.
02:17Oui, c'est vrai.
02:18Il y a aussi des salauds de patrons qui n'aiment pas les salariés.
02:20– Oui, bien sûr, ça n'existe pas.
02:22– Mais aimer les gens, c'est…
02:22Et d'ailleurs, au 19e, on a tellement décrié le paternalisme.
02:26Mais on aimait ses salariés et on était responsable d'eux.
02:30Je trouve que les syndicats ont voulu remplacer ce paternalisme
02:33et qu'il faut retrouver dans la bienveillance des patrons envers leurs salariés.
02:38– On voit d'ailleurs que les sociétés qui performent le plus
02:40sont souvent encore des sociétés paternalistes.
02:43– Bien sûr, bien sûr.
02:44Et heureux de s'occuper de ses salariés.
02:46Alors, vous avez monté un groupe.
02:49Vous êtes occupé aussi d'aéroports de proximité.
02:52– Oui, tout à fait.
02:53– Alors, les aéroports, ça fait rêver.
02:56C'est comme les ports, c'est un lieu de spectacle.
02:59– Oui.
02:59– On a tendance à l'oublier.
03:01– Oui.
03:02– Mais c'est quelque chose qui se passe.
03:04C'est plein d'émotions.
03:05– Oui.
03:05– Donc, en fait, c'est un magnifique spectacle, un théâtre vivant
03:09où on voit des gens qui se disent roirs, des gens qui se retrouvent.
03:13C'est des histoires d'amour.
03:15Ça fait rêver.
03:16Et donc, on a vécu les aéroports.
03:21On a essayé de vivre comme un lieu de vie, comme quelque chose qu'il fallait développer.
03:27Presque l'avion, c'est presque secondaire, mais c'est un lieu de vie.
03:30On a envie de vivre, on a envie de voir.
03:32On a envie de voir des techniques qu'on ne voit pas tous les jours,
03:36mais surtout de l'émotion.
03:38– Et puis, c'est hors du monde, en fait.
03:39– C'est hors du monde.
03:40– C'est absolument…
03:42Oui, oui, c'est tout à fait juste.
03:43Et puis, c'était très drôle, autrefois, quand on prenait l'avion,
03:47on allait…
03:48Je me souviens, maman me disait qu'il fallait s'habiller.
03:51– Tout à fait.
03:52C'est quelque chose d'exceptionnel.
03:54– D'exceptionnel, absolument.
03:56Et là, c'est devenu un moyen de transport presque comme celui que vous allez inventer.
04:00– Voilà.
04:01– Donc, ça, c'était formidable.
04:04Ingénierie, etc.
04:05Alors, moi, ce qui m'intéresse beaucoup, acteurs de la culture.
04:09– Alors, pour moi, la culture, c'est…
04:11Je continue vraiment à…
04:13Pour moi, c'est le moyen d'intégration.
04:15Et on l'a oublié.
04:16L'intégration, elle se fait par la culture.
04:19Et la culture, en plus, elle n'est pas parisienne, elle est régionale.
04:22Elle est du territoire.
04:24– Vous n'avez pas…
04:25– Vous allez beaucoup plus loin que le président de la République,
04:26il dit qu'il n'y avait même pas de culture française.
04:28– Il se trompe.
04:29– Là, vous dites même la culture régionale, ce qui est vrai.
04:31– C'est la culture, elle est régionale.
04:33Vous allez dans le sud-ouest, vous allez…
04:35– En Bretagne.
04:37– Vous allez en Bretagne, vous avez autre chose.
04:39Vous allez en Alsace, vous avez encore…
04:41Et en fait, on ne peut pas parler de culture
04:43sans tenir compte de l'aspect régional et de l'aspect populaire.
04:48Populaire, c'est dire, je donne accès à tout le monde,
04:51à quelque chose qui bénéficie aux petits, aux grands.
04:56Et pour moi, la plus grande réussite, c'est quand les enfants réclinent
05:00et disent à leurs parents, je veux aller voir ce spectacle.
05:03C'est gagné, quand ils disent à leurs grands-parents, venez voir.
05:07Pour moi, une des plus belles réussites, c'est le plus du fou.
05:10– Le plus du fou, c'est-à-dire ?
05:11– Ah, vous voyez ?
05:12– C'est une des plus belles réussites ?
05:13– Absolument.
05:15Ça a tout dépassé culturellement, c'est absolument extraordinaire.
05:18– Les enfants sont ravis, ils emmènent leurs grands-parents, leurs parents,
05:21ils veulent y aller, ils disent, tiens, on va y retourner.
05:23– Alors, il faut faire un petit effort pour qu'ils disent, on va au musée.
05:27Ce n'est pas encore gagné.
05:28– Le musée, ce n'est pas ludique.
05:30– Mais c'est pour ça qu'il y a des musées qui sont de plus en plus
05:34en train d'essayer de développer le côté ludique pour enfants,
05:38mais c'est important.
05:39Alors, ça, c'était formidable, je pense aux petits trains de la Mure,
05:43je pense à la cité de la mer à Cherbourg, etc.
05:46Mais, alors, aujourd'hui, vous avez un projet que je trouve formidable
05:49qui s'appelle Ferromobile.
05:50– Alors, là, pareil, c'est, je dirais, on n'a pas conscience
05:55qu'il y a eu un effet migratoire qui a changé.
05:58D'abord, on était, les dernières années, jusqu'au moment du Covid,
06:01c'était, les gens se rapprochaient des grandes métropoles.
06:04Et depuis le Covid, elles s'éloignent.
06:06– Elles repartent à la campagne.
06:07– Elles repartent à la campagne.
06:08Sauf qu'il va falloir qu'on puisse les emmener jusqu'à la campagne
06:12pour que ça ne soit pas désert, qu'il y ait des moyens d'accès,
06:15qu'il y ait des moyens de communication.
06:18Et on voit bien qu'il y a un abandon de pas mal de petites lignes de la SNCF.
06:23Et il y a plein de villes qui ne sont plus, je dirais, disservées.
06:27– Et c'est incroyable, parce que vous avez pris en main ce qui devrait être,
06:31alors là, plutôt du rôle de l'État,
06:34mais tellement contente que ce soit un entrepreneur qu'il prenne en main.
06:38Et donc, vous avez décidé de pallier à ce problème de territoire.
06:41– Alors, oui, c'est un projet qui revient du début du siècle dernier.
06:46Et c'était Michelin qui l'avait inventé.
06:48Et Michelin voulait mettre des camions avec des roues sur les rails.
06:53Et des bus en disant, je peux desservir.
06:56Donc, c'est une idée qui a été reprise et qu'on est en train de développer.
07:00L'idée étant…
07:01– Mais c'est des petits trains sans conducteur ?
07:03– Alors, c'est des véhicules utilitaires.
07:06– Oui.
07:06– Que vous allez voir chez Célantis.
07:08– Combien de personnes dedans ?
07:08– 8.
07:09– Oui.
07:10– Et qui seront complètement autonomes.
07:12Sans chauffeur, sans…
07:14– Et alors, comment la sécurité ?
07:15Parce que moi, je veux bien, vous mettez un petit véhicule pour 15 personnes,
07:18sur des rails, parfait.
07:21Terminé.
07:21Il n'y a pas le chef de gare, le conducteur, les horaires ?
07:26– C'est l'intelligence artificielle.
07:28– Fou ça !
07:28– Il va le faire.
07:29Et je dirais, l'avantage, c'est que c'est sur des rails.
07:33Donc, votre chemin est limité.
07:36Il faut veiller aux collisions, il faut veiller aux arrêts.
07:39Mais c'est beaucoup plus simple que d'essayer de faire une voiture autonome
07:42qui va devoir veiller à, je dirais, tous les obstacles.
07:45Là, on a un rail.
07:46– Et là, pas d'obstacle.
07:48On n'a plus qu'à vous souhaiter bonne chance
07:50et on va avoir le pays qui va de nouveau être relié.
07:53– Je pense que ça va permettre de faire revivre des petites vies.
07:57– Et pas d'obstacle.
07:58– Pas d'obstacle.
07:59À nouveau, les obstacles, ils sont faits pour les surmonter.
08:02– C'est vrai.
08:03Écoutez, bravo et à très vite pour la suite.
08:05– Merci beaucoup.
08:06– Sous-titrage ST' 501

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