- il y a 5 mois
Sophie Primas était l'invité de BFMTV, ce mercredi 16 juillet. La porte-parole du gouvernement s'est exprimée sur les propositions et annonces de François Bayrou, sur le budget 2026, les retraites et la suppresion possible de deux jours fériés.
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00:00Les Français sont d'accord avec le diagnostic, mais c'est le remède du docteur Bayrou qui ne passe pas.
00:07Il est jugé trop sévère. L'ordonnance est trop sévère.
00:10L'ordonnance, comme vous dites, elle se base d'abord sur une situation
00:13qui est une situation que le Premier ministre a parfaitement décrite hier.
00:17Et que les Français partagent.
00:18Et que les Français partagent.
00:20Donc ils partagent la nécessité pour notre pays d'entamer un redressement,
00:24un redressement de nos finances publiques pour ne pas tomber dans une notion de dépendance au marché financier.
00:31Ce qui clairement peut être un sujet.
00:33Et d'ailleurs, je note que les marchés financiers accueillent plutôt favorablement l'architecture du budget
00:38telle que le Premier ministre les a présentées.
00:41Donc c'est un plan qui est fait pour rassurer avant tout les marchés financiers.
00:44Mais c'est très important de rassurer les marchés financiers.
00:46Parce que les marchés financiers sont nos prêteurs.
00:48Donc c'est ceux qui décident si on est fiable ou pas fiable.
00:50Si notre trajectoire est réaliste ou si elle ne l'est pas.
00:53Et c'est eux qui décident des taux.
00:55Et donc ça c'est extrêmement important de rassurer nos prêteurs.
00:56C'est plus important que d'obtenir l'adhésion des Français ?
00:59Alors c'est important aussi d'obtenir l'adhésion des Franceurs.
01:02C'est la raison pour laquelle dans l'architecture globale de ce que propose le Premier ministre aujourd'hui
01:05et le gouvernement, c'est de demander un effort qui soit un effort collectif.
01:10Qui sera marqué, plus ou moins marqué en fonction évidemment de sa situation.
01:14Mais qui doit être un effort partagé.
01:16Et cet effort partagé, il commence par dire...
01:18Mais qui est jugé injuste par les Français.
01:20Je comprends parfaitement ce qui ressort.
01:22Mais la stratégie qui est prise aujourd'hui par le Premier ministre, c'est de dire clairement
01:28nous allons tous ensemble nous en sortir.
01:30Et nous allons tous ensemble faire un effort.
01:32L'État, dans son sens de fonctionnement, va faire un effort.
01:35Et pour la deuxième année consécutive, c'est lui qui va apporter la réduction des dépenses les plus importants.
01:40Nous allons revisiter l'efficience de notre modèle social.
01:43Et nous allons mettre du carburant dans le moteur de la croissance en travaillant un peu davantage.
01:49C'est bien sûr la question des deux jours fériés qui soulèvent des réprobations.
01:53Alors justement, 75% des Français sont contre la suppression des deux jours fériés.
01:58Travailler 14 heures de plus, c'est ça.
02:00Deux jours fériés supprimés, c'est que les Français vont devoir travailler 14 heures de plus sans être payés plus.
02:05Vous qui avez travaillé avec Nicolas Sarkozy, vous êtes à l'aise avec ça ?
02:09Eh bien écoutez, je suis plutôt à l'aise avec ça.
02:12En fait, l'effort que nous demandais...
02:13Travailler plus, s'en gagner plus.
02:14Alors, on demande des efforts à ceux qui sont salariés.
02:17On en demande à toutes les autres catégories également.
02:20La question, c'est la question du temps de travail et du quantum de travail dans notre pays.
02:24Nous travaillons moins que tous les autres pays européens.
02:28Mais c'est parce que des gens ne travaillent pas ?
02:29Et c'est nous...
02:30Alors, il y a deux raisons.
02:31Là, vous faites travailler plus ces gens qui travaillent déjà, mais vous ne faites pas travailler forcément ceux qui ne travaillent pas avec cette mesure.
02:37Alors, vous avez raison. Il y a deux sujets.
02:37Il y a deux sujets.
02:38Il y a le sujet de ceux qui travaillent.
02:41Et nous travaillons en moyenne 100 heures de moins que les Allemands, par exemple.
02:45Donc, ceux qui travaillent...
02:47Les salariés, les indépendants, en moyenne, ne travaillent plus que les Allemands.
02:50Allez dire ça aux artisans.
02:51Et ceux qui ne sont...
02:52Mais les artisans, vous savez, ils travaillent les jours fériés.
02:54Vous avez tous affaire à des artisans qui travaillent les jours fériés.
02:57Ceux, en fait, qui travaillent, ne travaillent pas assez.
03:00En moyenne, bien sûr, je parle en moyenne de tout cela.
03:03Ce sont les fonctionnaires, les salariés du privé ?
03:04Les salariés du privé, les salariés du public.
03:06Il y a un différencier en moyenne.
03:07Ces gens-là ne travaillent pas assez.
03:08C'est une moyenne de 100 heures par rapport à l'Allemagne.
03:10Et nous demandons un effort de 0,5% du temps de travail.
03:14C'est un effort, je le reconnais.
03:16Et qui ne sera pas valorisé.
03:18C'est-à-dire qu'on va travailler plus rapidement.
03:19Exactement.
03:19Qui ne sera pas valorisé.
03:21Mais qui permettra de participer à l'effort collectif.
03:24Puisqu'en créant de la valeur, on espère créer entre 0,25 et 0,5 de valeur sur la croissance.
03:29Ça veut dire en chiffres, ça donne quoi ? En 4 milliards ?
03:33À peu près.
03:34Et ça permettra de nourrir la croissance française et donc d'avoir des recettes fiscales.
03:39C'est un peu comme le lundi de Pentecôte.
03:41C'est-à-dire que ce sont les entreprises qui vont apporter une contribution à l'État ?
03:44C'est ça.
03:45Le diable est dans les détails.
03:47Parce qu'en fait, la journée de solidarité, elle n'a finalement pas été obligatoire.
03:51Ce n'est pas forcément le lundi de Pentecôte.
03:52On n'y comprend plus rien.
03:53Et donc, on n'y comprend pas grand-chose.
03:55Et en réalité, le résultat n'est pas celui escompté.
03:59Et surtout, les services publics ne travaillent pas le lundi de Pentecôte.
04:03Tandis que là, on demandera à tout le monde.
04:04Les écoles seront ouvertes le 8 mai et le lundi de Pâques.
04:08Il y aura école, les administrations seront ouvertes, etc.
04:11Et je voudrais juste finir sur la quantité de travail.
04:13Parce que vous avez raison.
04:15Le déficit aussi, c'est qu'il n'y a pas assez d'activité chez nos jeunes
04:19dont le taux d'activité n'est pas suffisamment important et chez les seniors.
04:23Et donc là, on va mettre en place, avec les partenaires sociaux,
04:26des nouvelles réformes qui nous permettront d'améliorer sur l'assurance chômage
04:30et les discussions vont souffrir.
04:31Mais là, Laurent, je voudrais simplement vous faire découvrir une archive
04:35qu'on a retrouvée.
04:37C'est Emmanuel Macron en 2019 qui était interrogé justement déjà
04:41sur l'hypothèse de la suppression d'un jour férié.
04:44Écoutez ce que disait à l'époque le chef de l'État.
04:46– Ensuite, est-ce qu'il faut revenir sur des jours fériés ?
04:49Moi, je ne suis pas favorable à cette méthode.
04:52Je ne suis pas favorable parce qu'on a déjà essayé,
04:54parce que ça n'a pas très bien marché, parce que ce n'est pas clair,
04:57parce que c'est une complexité absolument abyssale pour tout le monde
04:59et parce qu'à la fin, ça renvoie à des complexités.
05:04Les entreprises ne le font pas de la même manière.
05:05Il faut que ce soit optionnel.
05:07Nous adorons les débats, moi aussi.
05:09Mais si on pouvait s'économiser en plus le débat,
05:11de savoir quels jours fériés on choisit, ce serait formidable.
05:14Je ne crois pas que ce soit le plus efficace.
05:15– Voilà, et on reconnaît le gendarmanin.
05:18Bon, en 2019, ce n'était pas une bonne idée.
05:20– Alors, d'abord, on n'est plus en 2019.
05:23La question du surendettement de la France est plus aiguë aujourd'hui qu'en 2019.
05:27Personne ne peut contredire cela.
05:29Et dans ce que dit le président de la République,
05:31dans ce que j'entends du président de la République,
05:32c'est de la complexité.
05:34Toutes les entreprises ne le font pas de la même façon.
05:35Personne ne comprend plus rien.
05:36et finalement, ça ne donne pas l'effet escompté.
05:39C'est exactement ce que je viens de vous dire.
05:40En réalité, le fait de partager les deux mêmes jours,
05:43travailler, alors on verra si c'est le 8 mai, le lundi de Pâques, etc.
05:46– Ah oui, ce n'est pas sûr, ce n'est pas figé.
05:47Ça peut être d'autres jours fériés.
05:49– Mais non, parce que…
05:49– Donc, on va discuter pendant des mois sur les jours fériés.
05:52– Typiquement, sur le 15 août, par exemple, ça aura une valeur d'autre.
05:55Le 15 août, en général, les Français sont en vacances, il n'y a pas d'école.
05:57– Je partage cet avis.
05:59– L'avantage du lundi de Pâques, c'est toujours le lundi.
06:01Le 8 mai, si ça tombe un dimanche, ça ne vous rapportera rien.
06:03– Je pense qu'on peut partager autour de cette table
06:06le fait qu'au mois de mai, le mois de mai ressemble d'un point de vue productif
06:10à quelque chose qui n'est justement pas très productif en termes de travail.
06:13– Néla Latrousse.
06:14– On entend les partenaires sociaux depuis hier, et notamment la CFTC,
06:17expliquer que vous en demandez beaucoup aux actifs et pas beaucoup aux entreprises.
06:20Le Premier ministre a semblé ouvrir une porte en évoquant les 211 milliards
06:23chiffrés par le Sénat sur les aides aux entreprises.
06:27Il dit, bon, on pourrait imaginer un pacte, moins de subventions, plus de liberté.
06:30Est-ce que ça veut dire que vous dites, par exemple, aux oppositions,
06:32si vous voulez toucher à des aides aux entreprises,
06:35là, effectivement, il y a peut-être des choses à aller chercher,
06:38il y a peut-être quelques milliards supplémentaires à aller récupérer.
06:40– Écoutez, il y a un rapport très intéressant du Sénat qui a été fait.
06:43Il a été fait par un rapporteur qui s'appelle Fabien Guet,
06:46qui est communiste de Seine-Saint-Denis.
06:48– J'étais étonné d'ailleurs que François Bayrou cite un rapport.
06:50– Par un président et par un président de la délégation des entreprises
06:53qui est LR, qui s'appelle Olivier Rittmann.
06:56Donc, ces deux sénateurs ont fait ce rapport
06:57et des propositions qui sont communes en disant,
06:59un, il y a une multitude de dispositifs de soutien aux entreprises.
07:04Je crois qu'il y en a 2400 et quelques.
07:06Enfin, bon, c'est incroyable de difficulté.
07:09– Ils disent, il faut en supprimer, récupérer de l'argent.
07:09– Il y en a qui ne sont pas probablement efficaces.
07:12Vous savez, c'est comme les niches fiscales sur lesquelles on regarde également.
07:15Il y a des niches fiscales dont l'existence a été créée
07:19il y a quelques fois 10 ans, quelques fois 15 ans,
07:22avec un objectif, il faut qu'on regarde celles qui sont efficaces.
07:24– Le premier, c'est très flou sur les niches fiscales.
07:26On ne sait pas lesquelles sont concernées.
07:27– Oui, on ne sait pas lesquelles.
07:28– Pourquoi ?
07:29– On sait celles qui ne sont pas concernées.
07:31On sait que, par exemple, l'aide aux personnes pour les gardes d'enfants,
07:36l'aide aux personnes âgées, l'aide aux personnes handicapées,
07:39celles-ci ne seront pas touchées parce qu'elles sont d'utilité publique.
07:42– Alors, quelle niche fiscale pourrait être touchée, par exemple, à l'imprime ?
07:44– Eh bien, on fait le parallélisme des formes.
07:48Je n'ai pas encore l'état des lieux.
07:49Ça viendra dans la discussion parlementaire.
07:51Car c'est ça, maintenant, le travail qui nous attend,
07:54dans les semaines et dans les mois qui viennent,
07:55c'est de travailler avec les parlementaires et avec chacun
07:58pour trouver l'efficience des dispositifs.
08:01– Si les parlementaires trouvent quelques milliards supplémentaires
08:03sur des niches fiscales et sur des aides aux entreprises,
08:06il y a des mesures qui ont été annoncées par le Premier ministre
08:07qui peuvent être retirées pour rester dans cette enveloppe de 43 milliards ?
08:11– Quelquefois, il faut faire confiance au Parlement.
08:14Et moi, je fais confiance au Parlement.
08:15On va regarder les propositions qui seront faites par le Parlement.
08:19– C'est très intéressant parce qu'il y a les sondages
08:22et puis il y a ce que vous recueillez quand vous parlez un peu avec les gens.
08:26Et il se trouve que tous les matins, je commence ma journée au bar, au café,
08:30avec des gens.
08:31Et ce matin, ils m'ont fait deux remarques et je vous les soumets.
08:33La première, c'est de dire, c'est drôle,
08:35ils ont été extrêmement précis sur les mesures qui concernent les retraités,
08:39les actifs, les jours fériés.
08:40Mais par contre, pour les entreprises ou pour les plus riches,
08:43là, c'est le flou absolu.
08:45Comment voulez-vous qu'on ait le sentiment que l'effort est partagé ?
08:47Deuxième remarque, mais elle est liée à la première,
08:50c'est qu'ils disent, tous ceux qui nous gouvernent,
08:52ils nous annoncent des décisions, des mesures et donc des efforts à faire.
08:57Mais eux, les efforts, ils n'en font pas.
08:59Il n'y a pas la moindre mesure symbolique qui pourrait montrer que les ministres,
09:04leur train de vie, les députés font le même effort que celui qui nous est demandé.
09:08Vous leur répondez quoi sur ces deux points ?
09:10Je vous réponds deux choses.
09:12Effectivement, dans le plan qui est annoncé par François Béroux,
09:15il y a aussi, puisque l'effort doit être partagé,
09:17il y a aussi une demande qui est faite à ceux qui le peuvent le plus.
09:21Donc, on va faire perdurer la contribution sur les revenus les plus élevés
09:26qui avaient été créés l'année dernière.
09:28Qui devaient être temporaires.
09:29Alors, qui devaient être temporaires.
09:30Mais on n'en connaît pas les contours.
09:31Je vais finir.
09:32Tant que le déficit est au-dessus de 4%.
09:35C'était le deal qui avait été passé.
09:37Donc, comme on est au-dessus de 4%, on le fait perdurer
09:39pour qu'effectivement ceux qui peuvent le plus contribuer...
09:41Mais ça n'a rapporté moins que prévu.
09:43Ce qui montre d'ailleurs que le « taxer les riches »,
09:46dont on entend quelques fois le slogan sur les trottoirs,
09:51n'est pas toujours aussi efficace qu'on le veut.
09:54Mais symboliquement...
09:54Si vous vouliez un meilleur rendement, il suffisait de monter le taux.
09:58Premièrement.
09:58Et deuxièmement, le Premier ministre veut absolument regarder
10:03ceux qui font tout à fait légalement,
10:06mais de l'optimisation au travers, par exemple, de SCI,
10:11ou avec des holdings, etc.,
10:13et qui évitent l'impôt qu'il devrait payer.
10:14Donc, on est en train de travailler.
10:16Donc, je n'ai pas de mesure extrêmement précise.
10:17Parce que Bercy n'est pas encore totalement calée...
10:19Mais la taxe sur les hauts patrimoines, par exemple, c'est non.
10:22La taxe Zuckman.
10:24Non, la taxe Zuckman, c'est non.
10:26Pour une raison très importante.
10:29C'est que dans la taxe Zuckman,
10:31vous intégrez le patrimoine productif.
10:34C'est-à-dire qu'un chef d'entreprise
10:35qui a une entreprise dans son patrimoine,
10:38qui est sa propriété,
10:39et qui l'a créée, ou qui l'a achetée,
10:41ou qui fait développer,
10:42la valeur de son entreprise
10:43rentre dans son patrimoine.
10:45Et ça, ce qui veut dire qu'on peut être amené
10:47à devoir vendre une partie de son entreprise
10:49pour payer ses impôts.
10:50Totalement, totalement improductif.
10:53Pourquoi dans votre plan ?
10:53Et surtout, ça ne marche pas,
10:54parce que partout où il a été promu,
10:56ça ne marche pas.
10:56Pourquoi dans votre plan,
10:57les retraités sont les premiers ciblés ?
11:00Non, ils ne sont pas les premiers ciblés.
11:01Ils sont parmi les personnes
11:03qui nous aident à faire...
11:05Pardon ? Pourquoi eux ?
11:06Parce qu'ils sont mieux lotis que les autres ?
11:09Chacun doit contribuer.
11:11Et je dis aux retraités
11:13qu'il n'y a pas de cible sur les retraités.
11:15Ce n'est pas comme ça qu'ils le vivent.
11:17Oui, mais bien sûr.
11:17Mais comme tous les Français,
11:19ils doivent participer au redressement
11:21de nos comptes publics,
11:21parce qu'aujourd'hui,
11:22nous vivons sur les revenus
11:25de nos enfants et de nos petits-enfants.
11:27Et nous, ce que nous voulons,
11:27c'est dégager des marges de manœuvre
11:30pour investir dans ce qui fera
11:32la nation de demain,
11:33la nation de leurs enfants et de leurs petits-enfants.
11:34Alors juste, je reviens sur les retraités.
11:39En fait, nous changeons le système.
11:41On a un abattement aujourd'hui de 10%
11:42qui s'applique sur les revenus des retraités,
11:45qui est une des niches fiscales
11:47les plus onéreuses de notre budget.
11:49Il avait été décidée dans les années 70.
11:50Voilà, 70.
11:51Et nous la transformons,
11:52ou disons qu'en fait,
11:53nous enlevons cet abattement de 10%
11:55et nous le remplaçons
11:56par un abattement forfaitaire de 2 000 euros.
11:59Ce qui permet quoi ?
12:00Ça permet de préserver les retraités
12:03les plus modestes,
12:05qui d'ailleurs, pour certains,
12:06verront leurs impôts baisser, paradoxalement.
12:09Et ça permet de contribuer,
12:10de demander une contribution
12:11aux retraités qui sont un petit peu plus.
12:14Vous confirmez que c'est 2 000 euros ?
12:15Oui, c'est 2 000 euros pour l'instant,
12:17dans le cadre du plan qui est mis sur la table.
12:20C'est qui un retraité aisé ?
12:22Alors, je n'ai pas les chiffres là,
12:24donc je ne peux pas vous donner exactement...
12:25À quel moment on est un retraité aisé ?
12:27Eh bien, on est un retraité aisé
12:28quand le seuil des 2 000 euros
12:30vous permet de payer plus d'impôts.
12:34Une question, parce que je l'oubliais,
12:36c'est le taux de livret A.
12:38Parce qu'on l'a appris aujourd'hui,
12:40il va de nouveau baisser.
12:42Mais ce n'est pas une petite baisse.
12:43C'est une baisse,
12:44l'une des plus spectaculaires
12:45depuis ces 20 dernières années,
12:47puisque le taux de livret A est à 2,4.
12:49Ça a passé 1,7, l'inflation baisse,
12:51donc on fait baisser le taux de livret A.
12:52Parfois, c'est une mauvaise nouvelle,
12:53une fois de plus, pour les Français.
12:55Ce n'est pas une mauvaise nouvelle pour les Français,
12:57c'est une nouvelle qui est, j'allais dire,
12:58fluctuante d'année en année.
13:00On sait très bien que quand l'inflation augmente,
13:02on augmente le taux du livret A.
13:03Et là, peut-être que c'est une bonne nouvelle.
13:06Pas pour le logement social.
13:07– Moins 0,7 d'un coup.
13:09– Oui, mais parce que l'inflation nous permet de faire cela.
13:12– Il n'avait pas été revalorisé précisément le taux
13:14au niveau de l'inflation ?
13:15– Exactement, au niveau de l'inflation.
13:17– La Banque de France, donc.
13:18Quand ça augmente, ça n'augmente pas de la même façon,
13:20en revanche, quand ça...
13:20– Et vous savez pourquoi, Néhéla Etatrousse ?
13:21Mais vous savez très bien pourquoi.
13:22C'est parce que derrière, en fait,
13:23il y a le financement du logement social.
13:25Et que nous sommes dans une crise assez grave
13:27du logement social.
13:28Et le financement du logement social
13:30se trouve sur le livret A.
13:31– Quand ça augmente, ça renchérit le coût
13:32du logement social.
13:34– Voilà, et donc quand on augmente en suivant
13:34l'inflation exactement,
13:36et bien ça renchérit le coût du logement social.
13:38Et comme on est dans une crise du logement,
13:39c'est difficile.
13:45– Oui, mais le fait que l'inflation soit basse,
13:47pardon, le fait que l'inflation soit basse,
13:49– C'est une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat.
13:51– Ça permet aussi, c'est une bonne nouvelle
13:52pour le pouvoir d'achat,
13:54et ça permet d'amortir l'annonce de l'année blanche
13:57que nous avons faite.
13:58– Alors regardez quand même la réaction de Marine Le Pen,
14:01ça n'a pas échappé à celle qui dirige
14:03les députés RN à l'Assemblée nationale.
14:04Encore un mauvais coup porté aux 57 millions de Français
14:07et au principe même de l'épargne populaire défiscalisée
14:09qui constitue un placement refuge bien utile
14:11dans un contexte d'austérité.
14:13Cette nouvelle baisse du rendement du livret A
14:15est une mesure sociale désastreuse et confiscatoire
14:18pour les classes moyennes et populaires.
14:19Que répondez-vous à Marine Le Pen ?
14:20– Ce n'est pas confiscatoire,
14:22ça permet au contraire pour les classes moyennes
14:24et les classes modestes qui ont besoin de se loger,
14:26Dieu sait si on a du retard sur la construction
14:28et le logement social dans notre pays,
14:31ça permet d'améliorer l'accès au logement
14:34et bien sûr là aussi c'est une mesure
14:36qui est une mesure face à l'inflation
14:38et que nous devons assumer.
14:39– Alors rapidement, dernière question,
14:40Nélia Latrousse-Lorandemannes.
14:41– J'avais une question précédemment.
14:42– Ça l'enlève de l'épargne à personne,
14:44on ne va pas venir puiser dans l'épargne des gens.
14:46– Oui mais c'est…
14:47– L'épargne sera moins productive.
14:48– Voilà, c'est moins rentable.
14:49– Je vous pose cette question
14:50parce que vous êtes porte-parole du gouvernement
14:52mais vous êtes aussi membre des Républicains.
14:55L'an dernier, lorsque Michel Barnier
14:56avait souhaité sous-revaloriser les retraites,
15:00votre famille politique avait dit
15:01c'est une ligne rouge, il en est hors de question.
15:04Qu'est-ce qui s'est passé en quelques mois
15:05pour qu'aujourd'hui votre famille politique dise
15:07oui bon ok, pas de problème,
15:09les retraités ce n'est plus une ligne rouge ?
15:10– Moi ce que je crois d'abord,
15:13nous ne touchons pas aux retraites.
15:14Je veux dire aux Français qui nous écoutent,
15:17les retraites…
15:18– Elle n'augmentera pas, il y aura un gel.
15:20– Elle n'augmentera pas alors que l'inflation…
15:22– La mesure va plus loin que ce que proposait Michel Barnier,
15:23c'était déjà trop pour votre famille.
15:24– Non, elle ne va pas plus loin
15:25parce que les niveaux d'inflation étaient supérieurs.
15:27– On n'en sait rien pour l'instant,
15:28à la fin de l'année on sera peut-être à 2%.
15:29– Et donc si vous voulez, le fait de geler,
15:31je veux dire aux Français et aux retraités en particulier,
15:34il n'y aura pas un euro de moins dans votre retraite.
15:36On ne touche pas aux retraites,
15:38donc il n'y aura pas d'euros de moins.
15:39– Alors si l'inflation est plus importante,
15:41et dans le contexte actuel notamment avec les droits douanes,
15:45rien n'est moins sûr.
15:45– Écoutez, pour l'instant on est sur une perspective
15:47entre 1 et 1,5.
15:48– Elle remonte aux Etats-Unis en ce moment.
15:50– Voilà, et donc pour le moment,
15:52on garde effectivement, on gèle les retraites.
15:55C'est un effort qui est un effort collectif
15:57et c'est un effort, encore une fois, qui s'accompagne.
15:59– Donc les retraités ne sont plus une ligne rouge.
16:01– D'efforts d'autres catégories de personnes,
16:04tout le monde, les entreprises,
16:06tout le monde va mettre la main à la pâte.
16:07– Donc je découvre ce soir que vous êtes en désaccord absolu
16:09avec Bruno Retailleau ?
16:10– Non, je ne suis pas…
16:11– Ah si, si, parce que je viens de lire le communiqué
16:13que les LR ont diffusé,
16:15il en est le patron des Républicains,
16:17et lui il veut carrément qu'on revoie la question
16:19justement de cette niche fiscale de 10% sur les retraités
16:22que vous venez très bien de défendre il y a quelques instants.
16:25Et puis il y a d'autres mesures, dit-il,
16:27donc il faut améliorer ce budget,
16:28il veut qu'on revoie les conditions de l'AME,
16:31l'allocation sociale unique, il dit d'accord,
16:33mais 70% du SMIC, je pourrais faire la liste,
16:36mais sur les retraités, lui il dit non.
16:37– Mais ce n'est pas du tout, on désaccord avec ce que je viens de vous dire.
16:40– Vous venez de dire que c'était bien.
16:41– Nous sommes sur l'architecture globale de ce budget.
16:44Et maintenant, le débat va aller à l'Assemblée.
16:47– Tout est négociable ?
16:48– Et donc, tout est négociable,
16:50sauf le 43,8 milliards d'économies.
16:52– Donc si on trouve d'autres économies, on peut les proposer.
16:54– Voilà ce qui n'est pas négociable.
16:55– Pardon, ça fait un peu désordre.
16:56La porte-parole du gouvernement dit
16:58cette règle sur les retraités, elle est très bien,
17:01je la défends, mais elle a sa raison d'être.
17:03Et le patron de votre parti, qui par ailleurs
17:04est quand même ministre de l'Intérieur,
17:05dit non, non, non, non, cette mesure,
17:07il faut qu'on la revoie absolument.
17:09Ça fait un peu désordre dans le même gouvernement.
17:10– Vous le dites aussi Laurent Wauquiez.
17:11– Moi, je suis pour que tous les Français
17:14soient dans cette aventure.
17:16Parce que de quoi parlons-nous ?
17:18Nous parlons de l'avenir de notre nation.
17:19Et donc, je pense que chacun doit,
17:22dans la mesure de ses possibilités,
17:24aider à ce redressement collectif.
17:26C'est très important.
17:27On a trois ou quatre années pour redresser notre pays.
17:30Pour nous permettre quoi ?
17:30De faire les investissements d'avenir ?
17:32On a besoin de ces investissements.
17:33Donc, tout le monde doit contribuer,
17:35y compris, me semble-t-il,
17:36ceux qui le peuvent et qui seraient retraités.
17:38Donc, ça, c'est ma position,
17:39c'est la position du gouvernement.
17:41Et moi, j'entends dans les propos
17:42que vous me rapportez de Bruno Retailleau
17:45qu'il y a maintenant des dispositions
17:47à l'intérieur des ministères
17:48qui peuvent être discutées.
17:49Il a parlé de l'AME,
17:51il a parlé d'un certain nombre de sujets.
17:52Regardons.
17:53Et puis, le projet, il peut être amélioré.
17:55On est dans la discussion aujourd'hui
17:56avec le Parlement.
17:57– Les Français ne pensent pas
17:58que ce budget passera.
17:59Ils l'ont dit très clairement dans notre sondage.
18:01et les oppositions sont déjà prêtes à vous censurer.
18:06Donc là, on discute de quelque chose
18:07qui peut-être ne passera jamais.
18:09Vous risquez de tomber sur ce budget ?
18:11– Eh bien, nous, nous faisons le pari inverse.
18:13Nous faisons le pari de présenter
18:14cette architecture de projet au mois de juillet,
18:17ce qui n'est jamais fait.
18:18Ce qui n'est jamais fait, je le redis.
18:20On présente cette architecture,
18:22on se donne tout le mois de juillet,
18:23de août, de septembre, d'octobre, novembre, décembre
18:27pour discuter avec le Parlement, trouver les voies.
18:30C'est une question existentielle pour notre nation
18:32et nous devons absolument obtenir la confiance
18:35des marchés financiers et des entrepreneurs
18:37pour que la croissance reprenne.
18:39– Merci Sophie Primat.
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