Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 5 mois
Selon un sondage Elabe pour BFMTV, les Français disent non à la suppression de deux jours fériés, non aussi à l’année blanche. En revanche, Emmanuel Macron soutient le plan Bayrou. Il l’a fait savoir ce mercredi, dans la matinée, en Conseil des ministres et il l’a redit il y a quelques minutes sur BFMTV lors de son déplacement à Lourdes. Pour le chef de l’État, François Bayrou a eu raison de donner le cap. C’est une stratégie solide et claire. On en parle avec : François Gapihan, journaliste à BFMTV. Sophie Primas, porte-parole du gouvernement. Neïla Latrous, cheffe du service politique de BFMTV. Et Laurent Neumann, éditorialiste politique à BFMTV.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Bonsoir Sophie Prima, porte-parole du gouvernement, merci d'être là.
00:03Bonsoir Néla Latrousse, Laurent Neumann, je vous propose d'écouter Emmanuel Macron.
00:08C'était il y a quelques minutes dans les rues de Lourdes.
00:11Le chef de l'État soutient le plan Bayrou et il le fait savoir.
00:15Évidemment, ça a été un gros travail qu'on a conduit avec le Premier ministre et les ministres.
00:19Et je pense que c'est une stratégie solide.
00:21En tout cas, à mes yeux, la stratégie dont le pays a besoin,
00:24elle consiste à continuer d'accroître la production.
00:27Donc tout ce qui permet d'aller vers une réforme supplémentaire de l'assurance chômage,
00:32de travailler davantage, va dans le bon sens.
00:34Parce que quand on regarde les choses, c'est ce dont notre pays a besoin.
00:36On a eu raison d'avoir une stratégie claire et de donner le cap pour l'exercice budgétaire.
00:43Et surtout, au-delà de ça, les transformations.
00:46Parce que le pays a besoin de continuer à se réformer.
00:49Voilà, Emmanuel Macron salue le courage et l'audace du Premier ministre François Bayrou.
00:55Le jugement des Français est plus sévère.
00:57Vous allez le découvrir, Sophie Prima, avec François Gapillon.
01:00Bonsoir, François.
01:01Bonsoir, Olivier.
01:01Vous nous dévoilez les résultats du sondage Elab pour BFM TV
01:05concernant le projet de budget du Premier ministre.
01:07En effet.
01:08Et cette phrase, le pronostic vital de la France est engagé, assuré hier,
01:12François Bayrou.
01:13Et aujourd'hui, deux Français sur trois partagent l'urgence exprimée par le Premier ministre
01:18à propos de la dette française.
01:19Même à gauche, un électeur sur deux adhère au constat.
01:24Concernant les mesures annoncées, c'est autre chose.
01:27Elles ne sont pas toutes approuvées.
01:28C'est un euphémisme.
01:29Deux mesures sont même carrément rejetées par une très large majorité de Français.
01:36Sans surprise, la suppression de deux jours fériés.
01:38Trois Français sur quatre n'en veulent pas.
01:41Et le doublement de la franchise sur les médicaments remboursés par la Sécurité sociale.
01:44Là encore, rejet massif.
01:4672% d'oppositions.
01:49A l'inverse, une partie des annonces est bien accueillie.
01:52Deux d'entre elles sont même quasi plébiscitées.
01:55Le renforcement de la lutte contre les fraudes fiscales et sociales.
01:58Neuf Français sur dix sont pour.
02:00Et 87% des sondés sont favorables à la suppression de certaines niches fiscales
02:04qui profitent aux plus aisées et aux grandes entreprises.
02:07Je précise qu'entre le rejet et l'adhésion, il y a des mesures qui divisent l'opinion.
02:11Comme l'année blanche.
02:12La suppression de l'abattement de 10% pour les retressés les plus aisés.
02:15Ou encore le non-remplacement d'un fonctionnaire sur trois.
02:18Pour six Français sur dix, même s'il faut réduire la dette, ils le reconnaissent,
02:22les efforts demandés sont trop importants.
02:25Il y a vraiment un sentiment d'injustice partagé par une majorité de sondés.
02:28Positions partagées chez les électeurs du NFP et du RN massivement partagées.
02:33Et enfin, sur la suite, envisagé par toutes ces personnes interrogées par Elab,
02:36le souhait de censure progresse et devient même majoritaire.
02:4058% des Français sont désormais pour, qu'en près de huit Français sur dix pensent que ce projet de budget ne trouvera pas de majorité.
02:47Des pronostics partagés, tenez-vous bien, par tous les électorats, y compris par les électeurs d'ensemble et de LR.
02:53Madame Prima, les Français sont d'accord avec le diagnostic, mais c'est le remède du docteur Bayrou qui ne passe pas.
03:02Il est jugé trop sévère. L'ordonnance est trop sévère.
03:05L'ordonnance, comme vous dites, elle se base d'abord sur une situation qui est une situation que le Premier ministre a parfaitement décrite hier.
03:13– Et que les Français partagent. – Et que les Français partagent.
03:15Donc ils partagent la nécessité pour notre pays d'entamer un redressement, un redressement de nos finances publiques
03:22pour ne pas tomber dans une notion de dépendance au marché financier, ce qui clairement peut être un sujet.
03:28Et d'ailleurs, je note que les marchés financiers accueillent plutôt favorablement l'architecture du budget
03:34tel que le Premier ministre les a représentés.
03:37– Donc c'est un plan qui est fait pour rassurer avant tout les marchés financiers.
03:40– Mais c'est très important de rassurer les marchés financiers,
03:42puisque les marchés financiers sont nos prêteurs.
03:44Donc c'est ceux qui décident si on est fiable ou pas fiable,
03:46si notre trajectoire est réaliste ou si elle ne l'est pas.
03:49Et c'est eux qui décident des taux.
03:50Et donc ça, c'est extrêmement important de rassurer nos prêteurs.
03:53– C'est plus important que d'obtenir l'adhésion des Français ?
03:54– Alors c'est important aussi d'obtenir l'adhésion des Français.
03:57C'est la raison pour laquelle, dans l'architecture globale de ce que propose le Premier ministre aujourd'hui,
04:01et le gouvernement, c'est de demander un effort qui soit un effort collectif,
04:05qui sera marqué, plus ou moins marqué, en fonction évidemment de sa situation,
04:10mais qui doit être un effort partagé.
04:12– Et cet effort partagé, il commence par dire…
04:14– Mais qui est jugé injuste par les Français.
04:15– Je comprends parfaitement ce qui ressort.
04:18Mais la stratégie qui est prise aujourd'hui par le Premier ministre,
04:22c'est de dire clairement, nous allons tous ensemble nous en sortir.
04:26Et nous allons tous ensemble faire un effort.
04:28L'État, dans son sens de fonctionnement, va faire un effort.
04:30Et pour la deuxième année consécutive,
04:32c'est lui qui va apporter la réduction des dépenses les plus importants.
04:36Nous allons revisiter l'efficience de notre modèle social.
04:39et nous allons mettre du carburant dans le moteur de la croissance
04:42en travaillant un peu davantage.
04:44C'est bien sûr la question des deux jours fériés qui soulèvent des répercussions.
04:49– 75% des Français sont contre la suppression des deux jours fériés.
04:53Travailler 14 heures de plus, c'est ça, deux jours fériés supprimés,
04:57c'est que les Français vont devoir travailler 14 heures de plus sans être payés plus.
05:01Vous qui avez travaillé avec Nicolas Sarkozy, vous êtes à l'aise avec ça ?
05:04– Eh bien écoutez, je suis plutôt à l'aise avec ça.
05:08– Travailler plus, en gagner plus.
05:10– Alors on demande des efforts à ceux qui sont salariés,
05:12on en demande à toutes les autres catégories également.
05:15La question, c'est la question du temps de travail
05:18et du quantum de travail dans notre pays.
05:20Nous travaillons moins que tous les autres pays européens.
05:24– Mais c'est parce que des gens ne travaillent pas ?
05:25– Alors il y a deux raisons.
05:27– Là vous faites travailler plus les gens qui travaillent déjà,
05:29mais vous ne faites pas travailler forcément ceux qui ne travaillent pas avec cette mesure.
05:32– Alors vous avez raison, il y a deux sujets.
05:33Il y a le sujet de ceux qui travaillent,
05:36et nous travaillons en moyenne 100 heures de moins que les Allemands, par exemple.
05:41Donc ceux qui travaillent…
05:43– Les gens qui sont les salariés, les indépendants en moyenne travaillent plus que les Allemands.
05:45– Allez dire ça aux artisans.
05:47– Mais les artisans, vous savez, ils travaillent les jours fériés.
05:49Vous avez tous affaire à des artisans qui travaillent les jours fériés.
05:53Ceux en fait qui travaillent, ne travaillent pas assez, en moyenne, bien sûr, je parle en moyenne de tout cela.
05:58– Ce sont les fonctionnaires, les salariés du privé ?
05:59– Les salariés du privé, les salariés du public.
06:01Il y a un différentiel en moyenne de 100 heures par rapport à l'Allemagne,
06:06et nous demandons un effort de 0,5% du temps de travail.
06:10C'est un effort, je le reconnais, et nous espérons…
06:13– Et qui ne sera pas valorisé, c'est-à-dire qu'on va travailler plus rapidement.
06:15– Exactement, qui ne sera pas valorisé, mais qui permettra de participer à l'effort collectif,
06:19puisqu'en créant de la valeur, on espère créer entre 0,25 et 0,5 de valeur sur la croissance.
06:25– Ça veut dire en chiffres, ça donne quoi ? En 4 milliards ?
06:29– À peu près, et ça permettra de nourrir la croissance française,
06:32et donc d'avoir des recettes fiscales.
06:34– C'est un peu comme le lundi de Pentecôte, c'est-à-dire que ce sont les entreprises
06:38qui vont apporter une contribution à l'État ?
06:40– C'est ça, le diable est dans les détails, parce qu'en fait, la journée de solidarité,
06:44elle n'a finalement pas été obligatoire, ce n'est pas forcément le lundi de Pentecôte.
06:48– On n'y comprend plus rien.
06:48– Et donc, on n'y comprend pas grand-chose, et en réalité, le résultat n'est pas celui escompté.
06:55Et surtout, les services publics ne travaillent pas le lundi de Pentecôte,
06:58tandis que là, on demandera à tout le monde, il y aura l'école.
07:01– Les écoles seront ouvertes le 8 mai et le lundi de Pâques.
07:04– Il y aura école, les administrations seront ouvertes, etc.
07:07Et je voudrais juste finir sur la quantité de travail, parce que vous avez raison,
07:10le déficit aussi, c'est qu'il n'y a pas assez d'activité chez nos jeunes,
07:15dont le taux d'activité n'est pas suffisamment important, et chez les seniors.
07:18Et donc là, on va mettre en place, avec les partenaires sociaux,
07:21des nouvelles réformes qui nous permettront d'améliorer sur l'assurance chômage,
07:26et les discussions vont souffrir.
07:27– Néla, Laurent, je voudrais simplement vous faire découvrir une archive qu'on a retrouvée,
07:32c'est Emmanuel Macron en 2019, qui était interrogé justement déjà sur l'hypothèse
07:38de la suppression d'un jour férié.
07:40Écoutez ce que disait à l'époque le chef de l'État.
07:43– Ensuite, est-ce qu'il faut revenir sur des jours fériés ?
07:45Moi, je ne suis pas favorable à cette méthode.
07:48Je ne suis pas favorable parce qu'on a déjà essayé,
07:50parce que ça n'a pas très bien marché, parce que ce n'est pas clair,
07:52parce que c'est une complexité absolument abyssale pour tout le monde,
07:55mais parce qu'à la fin, ça renvoie à des complexités,
08:00les entreprises ne le font pas de la même manière, il faut que ce soit optionnel.
08:03Nous adorons les débats, moi aussi, mais si on pouvait s'économiser en plus le débat,
08:07de savoir quels jours fériés on choisit, ce serait formidable.
08:10Je ne crois pas que ce soit le plus efficace.
08:12– Voilà, et on reconnaît le gendarme anin.
08:14Bon, en 2019, ce n'était pas une bonne idée.
08:16– Alors, d'abord, on n'est plus en 2019.
08:19La question du surendettement de la France est plus aiguë aujourd'hui qu'en 2019.
08:23Personne ne peut contredire cela.
08:25Et dans ce que dit le président de la République,
08:26dans ce que j'entends du président de la République,
08:28c'est de la complexité, toutes les entreprises ne le font pas de la même façon,
08:31personne ne comprend plus rien, et finalement, ça ne donne pas l'effet escompté.
08:34C'est exactement ce que je viens de vous dire.
08:36En réalité, le fait de partager les deux mêmes jours, travailler,
08:40alors on verra si c'est lui, mais le lundi de Pâques, etc.
08:42– Ah oui, ce n'est pas sûr, ce n'est pas figé, ça peut être d'autres jours fériés.
08:44– Mais non, parce que… – Donc on va discuter pendant des mois
08:46sur les jours fériés, ce que nous…
08:48– Typiquement, si on fait le 15 août, par exemple, ça aura une valeur…
08:50– Le 15 août, en général, les Français sont en vacances, il n'y a pas d'école…
08:53– Je partage cet avis, et…
08:55– L'avantage du lundi de Pâques, c'est toujours le lundi.
08:56Le 8 mai, si ça tombe un dimanche, ça ne vous rapportera rien.
08:59– Je pense qu'on peut partager autour de cette table le fait qu'au mois de mai,
09:03le mois de mai ressemble d'un point de vue productif
09:06à quelque chose qui n'est justement pas très productif en termes de travail.
09:09– Néla Latrousse.
09:10– On entend les partenaires sociaux depuis hier, et notamment la CFTC,
09:13expliquer que vous en demandez beaucoup aux actifs et pas beaucoup aux entreprises.
09:16Le premier ministre a semblé ouvrir une porte en évoquant les 211 milliards
09:19chiffrés par le Sénat sur les aides aux entreprises.
09:22Il dit, bon, on pourrait imaginer un pacte, moins de subventions, plus de libertés.
09:25Est-ce que ça veut dire que vous dites, par exemple, aux oppositions,
09:27si vous voulez toucher à des aides aux entreprises,
09:31là, effectivement, il y a peut-être des choses à aller chercher,
09:33il y a peut-être quelques milliards supplémentaires à aller récupérer ?
09:36– Écoutez, il y a un rapport très intéressant du Sénat qui a été fait.
09:39Il a été fait par un rapporteur qui s'appelle Fabien Guay,
09:42qui est communiste de Seine-Saint-Denis.
09:43– J'étais étonnée d'ailleurs que François Bayrou cite un rapport…
09:45– Et par un président de la délégation des entreprises,
09:49qui est l'air, qui s'appelle Olivier Rittman.
09:51Donc ces deux sénateurs ont fait ce rapport,
09:53et des propositions qui sont communes, en disant,
09:55un, il y a une multitude de dispositifs de soutien aux entreprises,
10:00je crois qu'il y en a 2400 et quelques,
10:02enfin bon, c'est incroyable de difficulté.
10:05– Oui, il y en a qui ne sont pas probablement efficaces,
10:08vous savez, c'est comme les niches fiscales sur lesquelles on regarde également.
10:11Il y a des niches fiscales dont l'existence a été créée il y a quelquefois 10 ans,
10:16quelquefois 15 ans, avec un objectif, il faut qu'on regarde celles qui sont efficaces.
10:20– Le premier, c'est très flou sur les niches fiscales,
10:21on ne sait pas lesquelles sont concernées.
10:23– Oui, on ne sait pas lesquelles, on sait celles qui ne sont pas concernées.
10:27On sait que, par exemple, l'aide aux personnes pour les gardes d'enfants,
10:32l'aide aux personnes âgées, l'aide aux personnes handicapées,
10:34celles-ci ne seront pas touchées parce qu'elles sont d'utilité publique.
10:37– Alors, quelle niche fiscale pourrait être touchée, par exemple, à l'imprime ?
10:40– Eh bien, on fait le parallélisme des formes,
10:43je n'ai pas encore l'état des lieux, ça viendra dans la discussion parlementaire.
10:47Car c'est ça, maintenant, le travail qui nous attend,
10:50dans les semaines et dans les mois qui viennent,
10:51c'est de travailler avec les parlementaires et avec chacun
10:53pour trouver l'efficacité de dispositif.
10:56– Si les parlementaires trouvent quelques milliards supplémentaires
10:58sur des niches fiscales et sur des aides aux entreprises,
11:01il y a des mesures qui ont été annoncées par le Premier ministre
11:03qui peuvent être retirées pour rester dans cette enveloppe de 43 milliards ?
11:07– Quelquefois, il faut faire confiance au Parlement,
11:10et moi je fais confiance au Parlement.
11:11On va regarder les propositions qui seront faites par le Parlement.
11:14– C'est très intéressant parce qu'il y a les sondages,
11:18et puis il y a ce que vous recueillez quand vous parlez un peu avec les gens.
11:22Et il se trouve que tous les matins, je commence ma journée au bar, au café, avec des gens.
11:27Et ce matin, ils m'ont fait deux remarques et je vous les soumets.
11:29La première, c'est de dire, c'est drôle,
11:30ils ont été extrêmement précis sur les mesures qui concernent les retraités,
11:34les actifs, les jours fériés,
11:36mais par contre, pour les entreprises ou pour les plus riches,
11:38là c'est le flou absolu.
11:40Comment voulez-vous qu'on ait le sentiment que l'effort est partagé ?
11:43Deuxième remarque, mais elle est liée à la première,
11:45c'est qu'ils disent, tous ceux qui nous gouvernent,
11:48ils nous annoncent des décisions, des mesures, et donc des efforts à faire.
11:52Mais eux, les efforts, ils n'en font pas.
11:55Il n'y a pas la moindre mesure symbolique qui pourrait montrer que les ministres,
11:59leur train de vie, les députés font le même effort que celui qui nous est demandé.
12:04Vous leur répondez quoi sur ces deux points ?
12:06– Je vous réponds deux choses.
12:08Effectivement, dans le plan qui est annoncé par François Béroud,
12:11il y a aussi, puisque l'effort doit être partagé,
12:13il y a aussi une demande qui est faite à ceux qui le peuvent le plus.
12:17Donc on va faire perdurer la contribution sur les revenus les plus élevés
12:22qui avaient été créés l'année dernière.
12:24– Qui devaient être temporaires.
12:25– Alors qui devaient être temporaires.
12:25– Mais on n'en connaît pas les contours.
12:27– Je vais finir.
12:28Tant que le déficit est au-dessus de 4%,
12:31c'était le deal qui avait été passé,
12:32donc comme on est au-dessus de 4%,
12:34on le fait perdurer pour qu'effectivement,
12:36ceux qui peuvent le plus contribuer…
12:37– Mais ça l'a rapporté moins de prévus.
12:38– Ce qui montre d'ailleurs que le taxer les riches,
12:42dont on entend quelques fois le slogan sur les trottoirs,
12:47n'est pas toujours aussi efficace qu'on le veut.
12:49Mais symboliquement…
12:50– Si vous vouliez un meilleur rendement,
12:52il suffisait de monter le taux.
12:53– Premièrement, et deuxièmement,
12:54le Premier ministre veut absolument regarder
12:59ceux qui font tout à fait légalement,
13:01mais de l'optimisation au travers, par exemple,
13:05de SCI ou avec des holdings, etc.,
13:08et qui évitent l'impôt qu'ils devraient payer.
13:10Donc on est en train de travailler.
13:11Donc je n'ai pas de mesure extrêmement précise
13:13parce que Bercy n'est pas encore totalement…
13:15– Mais la taxe sur les hauts patrimoines, par exemple, c'est non.
13:17– La taxe sur les hauts patrimoines, c'est non.
13:19– La taxe Zuckman.
13:20– Non, la taxe Zuckman, c'est non.
13:21Pour une raison très très importante,
13:25c'est que dans la taxe Zuckman,
13:26vous intégrez le patrimoine productif.
13:29C'est-à-dire qu'un chef d'entreprise
13:31qui a une entreprise dans son patrimoine,
13:34qui est sa propriété,
13:35qu'il a créée ou qu'il a achetée
13:37ou qu'il fait développer,
13:38la valeur de son entreprise rentre dans son patrimoine.
13:40Et ça, ce qui veut dire qu'on peut être amené
13:42à devoir vendre une partie de son entreprise
13:44pour payer ses impôts.
13:46Totalement, totalement improductif.
13:48– Pourquoi dans votre plan ?
13:49– Et surtout, ça ne marche pas
13:50parce que partout où il a été promu, ça ne marche pas.
13:52– Pourquoi dans votre plan,
13:53les retraités sont les premiers ciblés ?
13:55– Non, ils ne sont pas les premiers ciblés.
13:57Ils sont parmi les personnes qui nous aident à faire…
14:00– Pardon ? Pourquoi eux ?
14:02– Parce qu'ils sont mieux lotis que les autres ?
14:05– Chacun doit contribuer et je dis aux retraités
14:08qu'il n'y a pas de cible sur les retraités.
14:11– Ce n'est pas comme ça qu'ils le vivent.
14:12– Oui, mais bien sûr.
14:13Mais comme tous les Français,
14:15ils doivent participer au redressement
14:16de nos comptes publics parce qu'aujourd'hui,
14:18nous vivons sur les revenus
14:21de nos enfants et de nos petits-enfants.
14:22Et nous, ce que nous voulons,
14:23c'est dégager des marges de manœuvre
14:25pour investir dans ce qui fera la nation de demain,
14:28la nation de leurs enfants et de leurs petits-enfants.
14:30Alors juste, je reviens sur les retraités.
14:34En fait, nous changeons le système.
14:36On a un abattement aujourd'hui de 10%
14:38qui s'applique sur les revenus des retraités,
14:41qui est une des niches fiscales les plus onéreuses
14:44de notre budget.
14:44– Qui avait été décidée dans les années 70.
14:46– Voilà, 70.
14:47Et nous la transformons,
14:48nous disons qu'en fait,
14:49nous enlevons cet abattement du 10%
14:51et nous le remplaçons par un abattement forfaitaire
14:53de 2 000 euros.
14:54Ce qui permet quoi ?
14:55Ça permet de préserver les retraités les plus modestes,
15:00qui d'ailleurs, pour certains,
15:02verront leurs impôts baisser, paradoxalement.
15:04Et ça permet de contribuer,
15:05de demander une contribution aux retraités
15:08qui sont un petit peu plus.
15:09– Vous confirmez que c'est 2 000 euros ?
15:11– Oui, c'est 2 000 euros pour l'instant,
15:13dans le cadre du plan qui est mis sur la table.
15:16– C'est qui un retraité aisé ?
15:18– Alors, je n'ai pas les chiffres là,
15:19donc je ne peux pas vous donner exactement…
15:20– À quel moment on est un retraité aisé ?
15:22– Eh bien, on est un retraité aisé
15:23quand le seuil des 2 000 euros
15:26vous permet de payer plus d'impôts.
15:29– Une question, parce que je l'oubliais,
15:32c'est le taux de livret A,
15:34parce qu'on l'a appris aujourd'hui,
15:36il va de nouveau baisser.
15:37Mais ce n'est pas une petite baisse,
15:38c'est une baisse, l'une des plus spectaculaires
15:41depuis ces 20 dernières années,
15:43puisque le taux de livret A est à 2,4,
15:44ça a passé à 1,7, l'inflation baisse,
15:46donc on fait baisser le taux de livret A.
15:48Enfin, c'est une mauvaise nouvelle,
15:49une fois de plus pour les Français.
15:50– Ce n'est pas une mauvaise nouvelle pour les Français,
15:52c'est une nouvelle qui est, j'allais dire,
15:54fluctuante d'année en année.
15:55On sait très bien que quand l'inflation augmente,
15:57on augmente le taux du livret A,
15:59et là, peut-être que c'est une bonne nouvelle,
16:01pas pour le logement social.
16:03– À moins 0,7 d'un coup ?
16:05– Oui, mais parce que l'inflation nous permet…
16:07– L'an dernier, il n'avait pas été revalorisé précisément
16:10le taux au niveau de l'inflation.
16:11– Exactement, au niveau de l'inflation.
16:13– La Banque de France, donc, quand ça augmente,
16:14ça n'augmente pas de la même façon,
16:15en revanche quand ça…
16:16– Et vous savez pourquoi, Nélai Tartroux,
16:17mais vous savez très bien pourquoi,
16:18c'est parce que derrière, en fait,
16:19il y a le financement du logement social,
16:21et que nous sommes dans une crise assez grave
16:23du logement social,
16:24et le financement du logement social
16:25se trouve sur le livret A.
16:27– Voilà, et donc quand on augmente,
16:29en suivant l'inflation exactement,
16:31et bien ça renchérit le coût du logement social,
16:33et comme on est dans une crise du logement,
16:35c'est difficile.
16:36– Cette annonce tombe mal,
16:38au lendemain déjà,
16:39d'une cure d'austérité annoncée par le gouvernement.
16:41– Oui, mais le fait que l'inflation soit basse,
16:43pardon, le fait que l'inflation soit basse,
16:44– C'est une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat.
16:46– Ça permet aussi,
16:47c'est une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat,
16:50et ça permet d'amortir l'annonce de l'année blanche
16:53que nous avons faite.
16:54– Alors, regardez quand même la réaction de Marine Le Pen,
16:56ça n'a pas échappé à celle qui dirige
16:58les députés RN à l'Assemblée nationale,
17:00encore un mauvais coup porté aux 57 millions de Français
17:03et aux principes même de l'épargne populaire défiscalisée,
17:05qui constitue un placement refuge bien utile
17:07dans un contexte d'austérité.
17:09Cette nouvelle baisse du rendement du livret A
17:11est une mesure sociale désastreuse
17:13et confiscatoire pour les classes moyennes et populaires.
17:15Que répondez-vous à Marine Le Pen ?
17:16– Ce n'est pas confiscatoire,
17:18ça permet au contraire pour les classes moyennes
17:20et les classes modestes qui ont besoin de se loger,
17:22Dieu sait si on a du retard sur la construction
17:24et le logement social dans notre pays,
17:27ça permet d'améliorer l'accès au logement,
17:30et bien sûr, là aussi,
17:31c'est une mesure qui est une mesure face à l'inflation
17:34et que nous devons assumer.
17:35– Alors rapidement, dernière question,
17:36n'est-la à la trousse, Laurent Neman ?
17:37– Vous avez une question précédemment ?
17:38– Ça n'enlève de l'épargne à personne,
17:40on ne va pas venir puiser dans l'épargne des gens,
17:42juste l'épargne sera moins productive.
17:44– Voilà, c'est moins rentable.
17:45– Je vous pose cette question
17:46parce que vous êtes porte-parole du gouvernement,
17:47mais vous êtes aussi membre des Républicains.
17:51L'an dernier, lorsque Michel Barnier
17:52avait souhaité sous-revaloriser les retraites,
17:55votre famille politique avait dit
17:57c'est une ligne rouge, il en est hors de question.
17:59Qu'est-ce qui s'est passé en quelques mois
18:01pour qu'aujourd'hui, votre famille politique dise
18:03« oui, bon, ok, pas de problème,
18:04les retraités, ce n'est plus une ligne rouge ? »
18:06– Moi, ce que je crois d'abord,
18:08nous ne touchons pas aux retraites.
18:10Je veux dire aux Français qui nous écoutent,
18:13les retraites…
18:13– Elle n'augmentera pas, il y aura un gel.
18:15– Elle n'augmentera pas, alors que l'inflation…
18:17– La mesure va plus loin que ce que proposait Michel Barnier,
18:19alors que c'était déjà trop pour votre famille.
18:20– Non, elle ne va pas plus loin
18:20parce que les niveaux d'inflation étaient supérieurs.
18:22– On n'en sait rien pour l'instant,
18:23alors à la fin de l'année, on sera peut-être à 2%.
18:25– Et donc, si vous voulez, le fait de geler,
18:27je veux dire aux Français et aux retraités en particulier,
18:29il n'y aura pas un euro de moins dans votre retraite.
18:31On ne touche pas aux retraites,
18:33donc il n'y aura pas d'euros de moins.
18:35– Si l'inflation est plus importante,
18:37et dans le contexte actuel,
18:39notamment avec les droits de douane,
18:40rien n'est moins sûr.
18:41– Pour l'instant, on est sur une perspective
18:43entre 1 et 1,5.
18:44– Elle remonte aux États-Unis en ce moment.
18:45– Voilà, et donc pour le moment,
18:48on garde effectivement, on gèle les retraites.
18:50– C'est un effort qui est un effort collectif,
18:53et c'est un effort, encore une fois,
18:54qui s'accompagne d'efforts d'autres catégories de personnes,
19:00tout le monde, les entreprises,
19:01tout le monde va mettre la main à la pâte.
19:03– Donc je découvre ce soir
19:04que vous êtes en désaccord absolu avec Bruno Retailleau ?
19:06– Non, je ne suis pas…
19:07– Ah si, si, parce que je viens de lire
19:08le communiqué que les LR ont diffusé,
19:11il en est le patron des Républicains,
19:13et lui, il veut carrément qu'on revoie
19:14la question justement de cette niche fiscale
19:16de 10% sur les retraités
19:18que vous venez très bien de défendre
19:19il y a quelques instants,
19:21et puis il y a d'autres mesures, dit-il,
19:22donc il faut améliorer ce budget,
19:24il veut qu'on revoie les conditions de l'AME,
19:26l'allocation sociale unique, il dit d'accord,
19:29mais 70% du SMIC, je pourrais faire la liste,
19:31mais sur les retraités, lui, il dit non.
19:33– Mais ce n'est pas du tout mon désaccord
19:34avec ce que je viens de vous dire.
19:36– Vous venez de dire que c'était bien.
19:37– Nous sommes sur l'architecture globale de ce budget,
19:40et maintenant, le débat va aller à la sommeilée.
19:42– Tout est négociable ?
19:43– Et donc, tout est négociable,
19:45sauf le 43,8 milliards d'économies.
19:47– Voilà, voilà ce qui n'est pas négociable.
19:50– Pardon, ça fait un peu désordre,
19:52la porte-parole du gouvernement dit
19:54cette règle sur les retraités, elle est très bien,
19:56je la défends, mais elle a sa raison d'être,
19:58et le patron de votre parti, qui par ailleurs
20:00est quand même ministre de l'Intérieur,
20:01dit non, non, non, non, cette mesure,
20:03il faut qu'on la revoie absolument.
20:04Ça fait un peu désordre dans le même gouvernement.
20:05– C'est ce que dit aussi Laurent Wauquiez.
20:06– Moi, je suis pour que tous les Français
20:10soient dans cette aventure,
20:12parce que de quoi parlons-nous ?
20:13Nous parlons de l'avenir de notre nation.
20:15Et donc, je pense que chacun doit,
20:18dans la mesure de ses possibilités,
20:20aider à ce redressement collectif.
20:22C'est très important,
20:23on a trois ou quatre années pour redresser notre pays.
20:25Pour nous permettre quoi ?
20:26De faire les investissements d'avenir ?
20:28On a besoin de ces investissements.
20:29Donc, tout le monde doit contribuer,
20:30y compris, me semble-t-il,
20:32ceux qui le peuvent et qui seraient retraités.
20:34Donc ça, c'est ma position,
20:35c'est la position du gouvernement.
20:37Et moi, j'entends dans les propos
20:38que vous me rapportez de Bruno Retailleau,
20:41qu'il y a maintenant des dispositions
20:42à l'intérieur des ministères,
20:44qui peuvent être discutées.
20:45Il a parlé de l'AME,
20:46il a parlé d'un certain nombre de sujets.
20:48Regardons, et puis le projet,
20:49il peut être amélioré.
20:50On est dans la discussion,
20:52aujourd'hui, avec le Parlement.
20:53– Les Français ne pensent pas
20:54que ce budget passera,
20:55ils l'ont dit très clairement dans notre sondage,
20:57et les oppositions sont déjà prêtes à vous censurer.
21:01Donc là, on discute de quelque chose
21:03qui, peut-être, ne passera jamais.
21:04Vous risquez de tomber sur ce budget ?
21:06– Eh bien, nous, nous faisons le pari inverse.
21:08Nous faisons le pari de présenter
21:10cette architecture de projet au mois de juillet,
21:12ce qui n'est jamais fait.
21:14Ce qui n'est jamais fait, je le redis.
21:16On présente cette architecture,
21:17on se donne tout le mois de juillet,
21:19de août, de septembre, d'octobre, novembre, décembre,
21:23pour discuter avec le Parlement,
21:25trouver les voies.
21:26C'est une question existentielle pour notre nation,
21:28et nous devons absolument obtenir la confiance
21:31des marchés financiers et des entrepreneurs
21:33pour que la croissance reprenne.
21:34– Merci Sophie Primat.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations