Déserts médicaux : Des médecins de Cuba en renfort autour d’Alès ?

Sud Radio

hier

Avec Claude Cerpédès, maire (PCF) de Saint-Martin-de-Valgalgues

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##C_EST_A_LA_UNE-2025-07-14##

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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 8h10, Benjamin Glaze.

00:048h14 sur Sud Radio, c'est à la une pour lutter contre les déserts médicaux des maires du Gard.

00:09Demande à Emmanuel Macron l'autorisation de faire venir des médecins cubains dans leurs communes,

00:14communes rurales des Cévennes et d'Alès.

00:16Ils ont écrit une lettre ouverte au président de la République.

00:19L'un de ces maires est avec nous ce matin.

00:20Claude Serpélès, bonjour.

00:23Bonjour.

00:23Et bienvenue sur Sud Radio.

00:24Vous êtes le maire communiste de Saint-Martin-de-Valgalgue.

00:28C'est dans la banlieue nord d'Alès.

00:30Vous allez nous dire pourquoi vous avez demandé à faire venir des médecins cubains en particulier.

00:35Mais d'abord, quand on parle de désert médical, c'est quoi la réalité de ce que vous vivez, vous, monsieur le maire ?

00:41La réalité, dans nos bassins un peu reculés, c'est une désertification complète.

00:49On a, par exemple, la commune qui est un peu jumelée avec Saint-Martin-de-Valgalgue,

00:54qui est Saint-Julien-les-Rosiers, qui avait un seul médecin qui vient de partir définitivement 2500 patients.

01:03Et donc, plus de médecins pour ces 2500 patients.

01:07Une commune Saint-Julien-les-Rosiers, 3500 habitants, plus de médecins.

01:11Donc, la réalité, c'est qu'on n'a pas de possibilité de se faire soigner pour, entre guillemets, la labobologie.

01:22Alors, pourquoi des médecins cubains en particulier, monsieur le maire ?

01:25Alors, on sait que même avec la libéralisation du numérique, il va falloir 10 ans pour avoir des médecins.

01:34Encore que les facultés ne sont pas en capacité actuellement d'augmenter le nombre d'étudiants.

01:40Mais donc, il faudrait 10 ans.

01:42Et en attendant, comment on peut pallier à ce manque de médecins ?

01:47On pense que les médecins cubains qui sont venus déjà sur les territoires français, en Guadeloupe et en Martinique,

01:53en Martinique, oui, pendant le Covid, peuvent venir pallier cette absence de médecins.

01:59Pourquoi les Cubains ?

02:01Bon, tout le monde sait qu'il y a un blocus depuis 60 ans sur ce pays-là,

02:06qu'ils ne peuvent pas exporter ou faire de commerce équitable.

02:11Et donc, ils ont développé l'enseignement et la médecine.

02:15Et en premier, ils exportent déjà dans une soixantaine de pays des médecins.

02:21Donc, on se dit, pourquoi on ne pourrait pas bénéficier de cette manne dans nos villages reculés ?

02:31Est-ce que vous êtes déjà en contact avec des médecins cubains, avec le gouvernement cubain ?

02:37Alors, avec l'ambassade cubaine à Paris, qui connaît bien le problème et qui est prête à signer une convention avec le gouvernement français

02:51pour l'arrivée de médecins sur notre sol.

02:54Ça ne vous inquiète pas trop, le barrage de la langue ? Ça ne risque pas de poser problème ?

02:59Alors, non, puisque les Cubains, en plus d'être médecins ou enseignants, ils apprennent le français.

03:07Et donc, les premiers médecins qui viendraient en France parlent correctement le français.

03:16Est-ce qu'il va falloir, dans ce cas-là, si Emmanuel Macron vous donne raison,

03:19est-ce qu'il va falloir former ces médecins cubains avant qu'ils n'exercent ?

03:24Former, vous savez, quand ils sont venus à Martinique, en Baudeloup,

03:28on ne leur a pas demandé une formation particulière.

03:30Quand ils sont dans 60 pays du monde, ils sont aux Émirats Arabes Unis, en Corée du Sud, etc.

03:38Vous voyez, on ne leur demande pas un passeport particulier.

03:41Donc, je pense qu'ils font partie des meilleurs médecins du monde.

03:47C'est-à-dire qu'ils sont au niveau des médecins français, selon vous, aujourd'hui ?

03:50Selon moi, oui, oui. De tout ce que l'on sait, de tout ce qu'on a pu voir,

03:54oui, ils sont largement au niveau des médecins français.

03:58Avant d'en arriver là, M. le maire, vous avez le sentiment d'avoir déjà tout tenté,

04:02tout essayé pour lutter contre ce désert médical dans lequel vous vivez ?

04:06Alors, vous savez, on peut toujours réussir avec des pirouettes à tirer un médecin par-ci, par-là.

04:13Sauf que quand le panier est fermé, si vous prenez un médecin à droite, il va manquer à gauche.

04:21Et donc, si vous arrivez d'une façon ou d'une autre à combler le manque dans votre commune,

04:29vous allez créer un manque à côté.

04:31Donc, là, il ne s'agit pas de se faire concurrence.

04:35L'idée, justement, de cette lettre ouverte, c'est pour augmenter le panier.

04:40– Solution temporaire, votre objectif, ce n'est pas de les accueillir dans la durée ?

04:46Pour combien de temps, vous estimez, M. le maire ?

04:48– Jusqu'au moment où l'État français aura réussi à réaugmenter le nombre de médecins.

04:56On sait que le pic du manque de médecins, c'est dans les 5-6 ans.

05:02Vous savez, sur l'Agros d'Est, je crois qu'il y a plus de 60% des médecins qui ont plus de 60 ans.

05:09Donc, dans les 5-6 ans, il va y avoir un trou encore plus énorme.

05:13– Un très gros problème à ce moment-là.

05:15Oui, allez-y, M. le maire.

05:16– Non, non, sur 135 000 habitants à l'est-agglomération,

05:20il y a déjà 15 000 personnes qui n'ont pas de médecins traitants.

05:25– Est-ce que vous avez eu une réponse à votre lettre ouverte au président de la République ?

05:29Est-ce qu'il vous a répondu, Emmanuel Macron ?

05:31– Pas encore, pas encore.

05:33Donc, la lettre date d'il y a moins d'une semaine.

05:36Mais on espère bien...

05:37On a toujours eu une réponse.

05:40Quand on s'adresse à un ministère ou au président de la République,

05:44on a une réponse.

05:46Et on espère bien qu'elle soit positive,

05:48ou en tout cas qu'elle laisse des perspectives positives.

05:51– Un grand merci d'avoir été avec nous ce matin.

05:54Claude Serpédès, je rappelle, vous êtes le maire communiste de Saint-Martin-de-Valgalgue.

05:58C'est dans la banlieue nord d'Alès.

06:00Merci à vous et passez une très belle journée.

06:01– Merci.

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