00:006h40 sur Sud Radio. Parlons donc ce matin des déserts médicaux, de ce concept médecin solidaire
00:06qui tente de lutter contre ces déserts médicaux. Merci François Grosse d'être notre invité. Je rappelle vous êtes donc médecin généraliste en cumul
00:14emploi retraite. Expliquez-nous ce concept de médecin solidaire. C'est des généralistes, des médecins généralistes qui se relaient, c'est ça ?
00:24Tout à fait. En fait c'est une idée que nous devons à notre collègue Mariette Jardal. C'est essentiellement une convergence de bonnes volontés.
00:33Les déserts médicaux ne manquent pas, ils sont de plus en plus nombreux. Les mairies, les communes qui sont impactées sont de plus en plus nombreuses.
00:42Les autorités acceptent de coopérer. Finalement le concept est extrêmement simple. Les mairies fournissent des locaux, qu'elles équipent de façon complète.
00:55On organise des équipes d'encadrement, secrétariat, accueil technique avec l'aide, le support logistique des ARS, c'est-à-dire de l'État, avec l'aide également des départements,
01:14des collectivités territoriales et les médecins qui acceptent de donner une semaine de leur temps de temps en temps. Heureusement ça ne manque pas.
01:23Alors comment ça marche ? C'est-à-dire est-ce que ce sont les villes, les communes, les mairies qui viennent vous voir en disant on n'a plus de médecins, il y a urgence, on a besoin de vous ?
01:32Ou alors c'est vous à l'inverse qui démarchez les communes pour essayer justement de lutter contre ces déserts médicaux ?
01:38Nous démarchons les communes en fonction des informations littéraires dont nous disposons pour faire cette proposition dans des endroits qui n'ont plus de médecins depuis longtemps.
01:48A combien de communes vous estimez le nombre de ce concept de médecins solidaires aujourd'hui en France ?
01:55C'est inchiffrable parce que la situation évolue toujours très vite. On est dans un creux démographique qui va continuer encore pendant un certain temps et donc ce chiffre est impossible à donner.
02:08En tout cas ce qui est certain c'est que nous ne manquons pas de bonne volonté.
02:12Mais vous assurez donc du coup la possibilité pour des habitants parfois des communes de quelques dizaines d'habitants, quelques centaines d'habitants d'avoir un médecin généraliste.
02:20Mais donc ce n'est pas tout le temps le même, il y a un relais, c'est ça, et chaque jour on peut trouver un médecin différent mais qui permet quand même tout de même d'avoir un accès aux soins pour des milliers de Français.
02:31Nous donnons une semaine de notre temps, chacun à notre tour. C'est-à-dire que dans un centre médical de médecins solidaires, un nouveau médecin arrive pour travailler tous les lundis matins et repart le dimanche suivant, sur une semaine.
02:45Combien il y a-t-il de médecins au sein de médecins solidaires François Grosse ?
02:49Plusieurs centaines maintenant parce que le concept fonctionne très bien et ça se propage extrêmement vite.
02:58Et grâce aux médias, aux journalistes, nous arrivons à faire connaître notre initiative.
03:05On vous donne justement la parole ce matin François Grosse. Vous vous êtes d'ailleurs médecin généraliste, alors vous êtes à la retraite, c'est ça, depuis plusieurs années déjà ?
03:12Eh oui, je ne suis pas jeune homme, j'ai 75 ans et je suis à la retraite depuis maintenant 3 ans.
03:18Mais vous continuez tout de même à travailler, alors j'imagine que c'est une passion et que vous aimez votre travail, mais est-ce que vous n'auriez pas aimé plutôt vous dire que je pars à la retraite et qu'il y ait suffisamment de médecins en France pour pouvoir faire travailler les jeunes, même dans des coins un petit peu plus isolés de la France ?
03:34Il faut que les médecins solidaires, il n'y a pas uniquement des retraités, au contraire, il y a beaucoup de médecins jeunes qui profitent d'opportunités dans leur carrière pour éventuellement, même certains, stoppent leur cabinet médical pendant une semaine pour venir nous aider.
03:54Ce n'est pas uniquement une initiative de médecins retraités, heureusement d'ailleurs.
03:59Combien de temps vous restez au sein d'une commune ? Parce que j'imagine que malheureusement, parfois pendant des mois, voire des années, la commune en question ne trouve pas de médecin. Est-ce que Médecins Solidaires reste pendant ce laps de temps-là ?
04:13Vous vous dites que c'est trop long, il y a trop de temps entre trouver un médecin qui est parti et un médecin qui revient.
04:23Il se trouve qu'une fois que nous avons installé un cabinet médical, il est destiné à durer. Ce qui veut dire que nous avons des cabinets médicaux maintenant qui tournent depuis plusieurs années avec un nouveau médecin chaque semaine, mais cette initiative n'est pas vouée à s'interrompre.
04:43Évidemment, le fait de créer une activité médicale, c'est un plus qui va peut-être permettre ensuite de favoriser une transition vers un médecin permanent. En attendant, nous sommes là tous les jours, toutes les semaines, toute l'année.
04:58Est-ce que pour vous, Médecins Solidaires, c'est une vraie solution pérenne contre les déserts médicaux ?
05:04Je pense que la seule chose qui soit pérenne, c'est la volonté des médecins, des populaires et des élus de rendre service. Est-ce que ça va durer dans le temps ? Est-ce qu'on pourra continuer à faire comme ça ?
05:19Je m'en sers. En tout cas, pour l'instant, nous ne manquons pas de bonne volonté, qu'elle soit territoriale ou médicale, pour faire fonctionner les centres.
05:28On vous souhaite tout le meilleur, en tout cas, François Grosse. Merci infiniment d'avoir été notre invité. Et bonne journée à vous.
05:33Merci à vous, Maxime. Bonne journée.
05:35Merci beaucoup. Vous êtes, je rappelle, médecin généraliste en cumul. Aujourd'hui, emploi, retraite. 6h45 sur Sud Radio. Tout de suite, le rappel des titres.
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