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Partout en Afrique francophone, le divorce avec la France, l'ex-puissance coloniale, semble consommé. La relation entre Paris et une partie du continent africain est marquée par les séquelles de la colonisation, les accords opaques de la "Françafrique", et une présence militaire jugée paternaliste. Aujourd'hui, en Côte d'Ivoire, au Sénégal, au Bénin et au Tchad, une génération en quête de souveraineté refuse toute forme de tutelle. Face à la montée d'acteurs alternatifs comme la Russie ou la Turquie, le continent africain est devenu un terrain stratégique d'influences rivales. Dans une interview exclusive, le président Emmanuel Macron défend sa volonté de refonder les relations avec l'Afrique et rompre avec les pratiques du passé.

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Diversão
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00:00:00...
00:00:00Moi, en tant que noir,
00:00:15où que j'aille dans un pays de blanc,
00:00:20n'importe quel paysan bouzeux
00:00:22a le sentiment diffus
00:00:23et profond
00:00:25que lui, il est quand même au-dessus de moi.
00:00:27Là, en 2024.
00:00:30Ça ramène à tout le passé
00:00:33de domination,
00:00:35à tout le passé de conquête,
00:00:37à tout le passé d'imposition
00:00:39d'une culture, d'une religion.
00:00:41C'est profondément
00:00:43ancré dans les gens, en fait.
00:00:45On est pris en otage,
00:00:47mentalement, psychiatriquement.
00:00:53Comment ça va, petit ?
00:00:55On a l'impression que quand la France a un problème,
00:00:57toute l'Afrique a un problème.
00:01:00C'est pour ça que je suis là, assis là,
00:01:01à faire une interview à des blancs
00:01:03pour expliquer pourquoi
00:01:04on n'aime plus la France en Afrique.
00:01:12Ce désamour,
00:01:13la France ne l'a pas vue venir.
00:01:17Elle, qui a été tant célébrée
00:01:19pour avoir combattu
00:01:20les groupes djihadistes au Mali.
00:01:23La France est fière
00:01:25d'avoir contribué
00:01:27à cette victoire.
00:01:32Aujourd'hui,
00:01:32les drapeaux tricolores brûlent.
00:01:36Les militaires français
00:01:37quittent le Sahel.
00:01:40Les ambassades sont mises à sac.
00:01:41La France qui est chassée
00:01:45parce que nous étions
00:01:46la cible à abattre.
00:01:53Dans ces pays-là,
00:01:54on vit une crise.
00:01:56C'est pas un recul,
00:01:56c'est une crise.
00:01:57On peut l'assumer.
00:01:59Pour la première fois
00:02:00dans un documentaire,
00:02:01le président de la République
00:02:03s'explique sur sa politique africaine.
00:02:05Moi, je suis le premier président français
00:02:07qui suis né
00:02:08après les décolonisations.
00:02:10Et donc,
00:02:10on ne va pas être enfermés
00:02:11dans notre passé.
00:02:13Mais les années de France-Afrique,
00:02:15de relations parfois toxiques,
00:02:17alimentent toujours les rancœurs.
00:02:23Nous avons voyagé
00:02:24dans ces pays
00:02:24de l'ancien précaré français.
00:02:27En Côte d'Ivoire,
00:02:29au Tchad,
00:02:30au Bénin,
00:02:31au Sénégal.
00:02:32Nous y avons rencontré
00:02:35des leaders et activistes
00:02:36qui assument un discours
00:02:37visant l'ancienne puissance coloniale.
00:02:41L'objectif du panafricanisme,
00:02:43c'est d'avoir
00:02:44des partenariats équitables
00:02:46avec l'Occident.
00:02:47La France,
00:02:48elle doit avoir la dignité
00:02:49de voler de ses propres ailes,
00:02:51enfin.
00:02:54Très agressive,
00:02:56la Russie profite
00:02:57de cette crise.
00:02:59Le jeu qui se déroule ici
00:03:00est tellement sale.
00:03:02qui gratte.
00:03:04S'il y a un point sensible,
00:03:07alors il faut frapper
00:03:08là où ça fait mal.
00:03:11La Turquie étant aussi
00:03:12son influence,
00:03:13avec Sadat,
00:03:15une société militaire privée.
00:03:18Nous travaillons
00:03:18dans certains pays d'Afrique.
00:03:21Mais comme je l'ai dit,
00:03:23nous ne voulons pas
00:03:23divulguer lesquels.
00:03:24tout le monde
00:03:30s'est fait la guerre
00:03:30sur le territoire africain.
00:03:32C'est l'ADN
00:03:33des grandes puissances.
00:03:35Dans ce grand jeu
00:03:36de go international,
00:03:38nous avons cherché
00:03:39à comprendre
00:03:39quelle sera la relation
00:03:40de la France
00:03:41avec l'Afrique francophone.
00:03:44Un partenariat renouvelé
00:03:45ou un divorce
00:03:46consommé.
00:04:01Novembre 2024,
00:04:03au Sénégal.
00:04:04Nous sommes au milieu
00:04:10d'une foule survoltée.
00:04:1515 000 personnes
00:04:16réunies dans un
00:04:17des plus grands stades
00:04:18de la banlieue de Dakar,
00:04:19la capitale.
00:04:20Elles sont rassemblées
00:04:39pour le dernier meeting
00:04:40de campagne
00:04:41d'un homme
00:04:42dont tout le monde parle.
00:04:50Le premier ministre
00:05:04du Sénégal,
00:05:05Ousmane Sonko,
00:05:07un critique farouche
00:05:08de la présence française
00:05:09dans son pays.
00:05:13Tout le monde !
00:05:20Merci à tous.
00:05:42Pour que l'histoire
00:05:43de la colonisation,
00:05:44une domination sauvage
00:05:45avec des exécutions,
00:05:47un piège
00:05:48de notre continent,
00:05:48Ousmane Sonko a fondé un mouvement qui a donné des ailes à une nouvelle génération d'hommes politiques.
00:06:11Le PASTEF, le parti des patriotes du Sénégal.
00:06:14A Madouba, on est un membre actif.
00:06:20Ce fidèle lieutenant de Sonko est député à l'Assemblée Nationale Sénégalaise.
00:06:25Les consignes de sécurité habituelles, chauffeurs et tout.
00:06:32Les partis traditionnels n'offraient aucune perspective parce que tout était centré sur le chef de parti.
00:06:39C'était quasiment de la corruption généralisée.
00:06:41Et quand on a tous vu les premiers pas d'Ousmane Sonko à la télé, poser les problématiques.
00:06:47Personne ne considérait que le français PASTE pouvait éventuellement être un problème.
00:06:52Personne ne parlait de souveraineté, etc.
00:06:54Donc l'homme, par sa posture, ça nous a parlé.
00:06:58Souveraineté, indépendance.
00:07:11Ces mots, nous les avons entendus partout pendant notre tournage.
00:07:16Au pied des monuments des villes africaines que nous avons arpentées.
00:07:18Lus dans les regards des passants, dévisageant notre caméra portée par deux blanches, incarnant malgré nous cette France, perçue comme intrusive.
00:07:31C'est là qu'ils sont venus les blancs.
00:07:41C'est pas ailleurs, les blancs en Côte d'Ivoire là.
00:07:43C'est pas ailleurs, c'est là.
00:07:45L'écrivain Armand Gauze est hanté par les fantômes de l'esclavage.
00:07:50Il vit à Grand Bassam, le tout premier comptoir colonial français de Côte d'Ivoire.
00:07:55Il a tenu à nous montrer cet océan, par lequel la France a déporté 1 300 000 Africains vers les Amériques, en à peine 200 ans.
00:08:12Premier vers du premier livre de la négritude.
00:08:15Ils sont venus ce soir où les tam-tams roulaient de rythme en rythme.
00:08:21Combien de mois, mois, mois, mois, mois, mois sont morts depuis qu'ils sont venus ce soir ?
00:08:30C'est ça à Damas.
00:08:31Dans ces vers là, il dit les 500 ans de violence là, c'est l'Europe occidentale blanche qui domine la planète entière.
00:08:42Après l'esclavage, vient la période de la colonisation.
00:08:45A la fin du 19e siècle, l'armée française prend le contrôle d'immenses territoires en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale.
00:08:57La République se taille un empire qu'elle va exploiter pour le plus grand profit de la métropole.
00:09:02Regarde ça.
00:09:09Regarde ça.
00:09:10Ça.
00:09:11Ça, c'est du colonial.
00:09:14C'est un hôtel.
00:09:15Hôtel, salle de balle.
00:09:18Quand on commence à mettre des salles de balle, c'est quand on se sent chez soi.
00:09:22Tu vois.
00:09:23L'espace gastronomique s'appelle encore Franceville.
00:09:26Regarde.
00:09:26Avec de l'icodographie blanche.
00:09:31On est vraiment au territoire français.
00:09:42La colonisation est un système politique et économique de domination et d'exploitation.
00:09:46Point.
00:09:47Qu'il y ait eu des individus qui se soient comportés de manière humaine, tant mieux.
00:09:53Tant mieux.
00:09:53Des colons qui se soient comportés de manière humaine, tant mieux.
00:09:55Mais quel était le statut de ces populations indigènes ?
00:09:58Infériorisées, dominées, exploitées économiquement.
00:10:01Et quand on dit, oui, on a développé l'école, les dispensaires,
00:10:03mais pour que la main-d'œuvre soit efficace,
00:10:05il fallait qu'économiquement parlant, ça soit rentable.
00:10:08Donc c'est ça, la colonisation.
00:10:12Entre 1958 et 1960,
00:10:15les colonies françaises d'Afrique subsaharienne
00:10:17obtiennent leurs indépendances.
00:10:20Mais les liens avec la métropole ne sont pas coupés.
00:10:22Commence une liaison incestueuse,
00:10:30appelée France-Afrique.
00:10:32C'est l'époque des trafics d'influence
00:10:34et des réseaux occultes de Jacques Focard,
00:10:37le monsieur Afrique du général de Gaulle.
00:10:39Quatre gaillards ont enlevé les deux présidents
00:10:44pour les transporter,
00:10:47tels les administrateurs coloniaux de jadis.
00:10:51Maintenus pendant des décennies par les présidents successifs,
00:10:55il s'agit d'un système post-colonial
00:10:57où les rapports de domination perdurent.
00:10:59Les nouveaux dirigeants africains sont protégés par la France
00:11:04tant qu'ils restent dans la ligne politique définie par Paris
00:11:07et se soumettent aux intérêts économiques français.
00:11:09Un homme a été l'un des rouages de ce système.
00:11:20Sud Radio Bercov dans tous ses états,
00:11:23le face-à-face.
00:11:25Robert Bourgie, bonjour.
00:11:27Très heureux de vous recevoir pour ce livre.
00:11:32Ils savent que je sais tout.
00:11:34Alors justement, je sais que vous n'aimez pas l'expression
00:11:36porteur de valises ou convoyeur de fonds,
00:11:39mais quand même, vous étiez chargé
00:11:40de convoyer des sommes d'argent de chefs d'État africains
00:11:44envers des chefs d'État ou de l'administration française.
00:11:48Et vous citez des gens que vous avez très bien connus et fréquentés,
00:11:51de Jacques Chirac à Nicolas Sarkozy,
00:11:53en passant par Dominique Villepin,
00:11:55Claude Guéant et tous les autres.
00:11:57Je n'ai jamais été porteur de valises,
00:12:02mais j'ai toujours accompagné
00:12:05les émissaires des chefs d'État africains
00:12:07qui étaient porteurs de ce que j'appellerais
00:12:10l'émissive bien chargée de billets de banque
00:12:14en direction des autorités politiques françaises.
00:12:19Le destinataire principal pendant ces quatre décennies,
00:12:23ça a été Jacques Chirac.
00:12:25Oui, oui, oui, je le dis.
00:12:29C'est la première page de mon livre.
00:12:31Jacques Chirac était candidat à la présidentielle de mai 88.
00:12:37Et il me fait venir à la mairie de Paris.
00:12:40Il me dit, il faudrait que vous allez voir le président Bongo.
00:12:43Dites-lui que la campagne coûte cher
00:12:47et qu'il me faut des subsides.
00:12:51Et je suis allé voir le président Bongo.
00:12:54Un des aides-de-camp de Bongo vient me chercher à l'hôtel,
00:12:58me fait asseoir dans la salle d'attente
00:13:00et je vois Roland Dumas.
00:13:03Roland Dumas, l'homme de Mitterrand,
00:13:05d'un air malicieux, il me dit,
00:13:07je crois que nous venons pour la même chose.
00:13:08Il me dit, rassurez-vous, Bourgie, je vous en ai laissé.
00:13:13Et je rentre dans le bureau de Bongo.
00:13:19Je lui dis, mais papa,
00:13:21mais pourquoi vous aidez tout le monde ?
00:13:24Il me dit, fiston,
00:13:25quand il y a une course de chevaux,
00:13:27il y a plusieurs chevaux
00:13:28et je mise sur tous les chevaux.
00:13:31Un des chevaux va rentrer
00:13:32et je serai gagnant.
00:13:34Et quels sont les présidents qui ont le plus contribué
00:13:37à financer la politique française ?
00:13:38Pour ce qui est de la droite,
00:13:42ça a été Bongo.
00:13:43En 1,
00:13:46le maréchal Mobutu.
00:13:47En 2,
00:13:50en 3,
00:13:51Denis Sassou Nguesso.
00:13:54Cela était l'assurance
00:13:56pour ces chefs d'État
00:13:58de rester au pouvoir
00:14:00avec la couverture militaire française
00:14:03en cas de trouble.
00:14:05On intervient immédiatement.
00:14:06Quand il y avait une forme d'opposition
00:14:09dans ces pays,
00:14:11les étudiants,
00:14:12les syndicats,
00:14:13la jeunesse,
00:14:16qu'est-ce qu'on faisait ?
00:14:17On faisait en sorte
00:14:18d'aider
00:14:19ces présidents
00:14:21ont renforcé
00:14:23leur potentiel
00:14:25de repression.
00:14:29Et rien ne se faisait
00:14:30dans ces républiques
00:14:31sans le feu vert de Paris.
00:14:33voilà la verticalité
00:14:37du pouvoir.
00:14:43Est-ce que
00:14:44ce n'est pas ce système
00:14:45post-colonial,
00:14:46ce système de faux cas
00:14:48que la France paye aujourd'hui
00:14:49en Afrique româtre ?
00:14:50En tout cas,
00:14:52c'est cette image
00:14:52qu'elle paye,
00:14:53c'est parfois
00:14:53ses réalités.
00:14:54Ça s'est arrêté
00:14:55depuis quand même
00:14:55plusieurs années.
00:14:57Je crois que mes prédécesseurs
00:14:58avaient progressivement
00:14:59changé ce système
00:15:00et je l'ai sans doute
00:15:00encore arrêté
00:15:01de manière plus radicale.
00:15:03Ce qui parfois
00:15:03d'ailleurs n'a pas été compris.
00:15:06Mais je l'assume.
00:15:07Non, mais par les gens
00:15:07qui sont justement
00:15:08dans ce rapport de puissance.
00:15:09Beaucoup de gens
00:15:09qui vous disent
00:15:09il y a un recul de la France
00:15:10sont des gens qui
00:15:11en fait signifiant creux
00:15:13vous devriez faire
00:15:14les coups d'État
00:15:14ou les arrêter
00:15:15quand il y en a.
00:15:16On ne fait plus ça.
00:15:16Dès 2017,
00:15:22Emmanuel Macron,
00:15:23fraîchement élu,
00:15:24affiche une forte volonté
00:15:25de changer la relation
00:15:26avec les pays
00:15:27d'Afrique francophone.
00:15:29Alors on m'a dit
00:15:30ici c'est un amphithéâtre
00:15:32marxiste et panafricain.
00:15:36Donc je me suis dit
00:15:37c'est l'endroit
00:15:38où je dois aller
00:15:39pour m'exprimer.
00:15:43Il est le premier
00:15:44président français
00:15:45à qualifier
00:15:46la colonisation
00:15:46de crimes
00:15:47contre l'humanité
00:15:48et tient à s'adresser
00:15:50directement
00:15:51aux jeunesses africaines.
00:15:54Je ne suis pas venu
00:15:56ici vous dire
00:15:56quelle est la politique
00:15:57africaine de la France
00:15:59comme d'aucuns
00:16:00le prétendent.
00:16:02Parce qu'il n'y a plus
00:16:03de politique africaine
00:16:04de la France.
00:16:10Quelle était votre ambition
00:16:11pour la relation franco-africaine ?
00:16:14D'essayer de faire
00:16:14ce qu'on est en train
00:16:15de mener
00:16:16c'est-à-dire une
00:16:17moi j'appellerais ça
00:16:19une refondation.
00:16:20Moi je suis le premier
00:16:21président français
00:16:22qui suis né
00:16:23après les décolonisations.
00:16:26Ce n'est pas ma génération.
00:16:28Et l'Afrique
00:16:28les trois quarts
00:16:30même plus de la population
00:16:31n'a jamais connu
00:16:32la décolonisation.
00:16:33Et donc on ne va pas
00:16:34être enfermé dans notre passé.
00:16:35Donc c'est toute cette politique
00:16:37de reconnaissance
00:16:37que je mène
00:16:38qui n'est pas une politique
00:16:39de la repentance
00:16:40qui n'est pas une politique
00:16:40qui nous enferme
00:16:41reconnaître les choses
00:16:43regarder la vérité
00:16:44de ce passé
00:16:44mais en même temps
00:16:46être décomplexé
00:16:46sur l'avenir.
00:16:47Un pays incarne
00:16:58la politique renouvelée
00:16:59souhaitée par Emmanuel Macron.
00:17:02Le Bénin.
00:17:04Une langue de terre
00:17:05coincée entre le Togo
00:17:06et le Nigeria
00:17:08où les relations avec Paris
00:17:10sont au beau fixe.
00:17:11C'est la seule ancienne
00:17:19colonie française
00:17:20où nous avons été autorisés
00:17:23à suivre une ambassadrice
00:17:25sur le terrain
00:17:25et pas n'importe laquelle.
00:17:29Comment ça se passe ?
00:17:30Nadej Choua
00:17:31l'ancienne conseillère
00:17:32Afrique du président français.
00:17:34Vous êtes au top bientôt.
00:17:38Ce jour-là
00:17:39elle enchaîne les rencontres
00:17:40dont une
00:17:42est hautement symbolique.
00:17:45C'est à nos honneurs
00:17:46de venir aujourd'hui
00:17:47à Abomey
00:17:48et de vous rencontrer.
00:17:49Merci beaucoup
00:17:50de nous recevoir.
00:17:55L'actuel roi d'Abomey
00:17:57est le descendant
00:17:58de Béanzin Ier.
00:18:00Ennemi juré de la France
00:18:01figure de lutte
00:18:03contre la colonisation
00:18:04au XIXe siècle.
00:18:08Scène inimaginable
00:18:09au temps des colonies
00:18:10la diplomate
00:18:12pose au pied du trône.
00:18:19Protocole oblige
00:18:20le roi ne peut
00:18:22s'adresser directement
00:18:23à ses visiteurs.
00:18:23sa majesté
00:18:26me charge
00:18:27de vous dire merci
00:18:28que ce sont
00:18:29les biens
00:18:29de nos parents
00:18:30qui sont venus
00:18:32chez vous
00:18:32et c'est une joie
00:18:35après
00:18:37les siècles
00:18:38et nous les avoir
00:18:39retournés
00:18:40à l'État.
00:18:41les biens dont parle
00:18:47le messager du roi
00:18:48ce sont
00:18:49ses statues royales
00:18:50ses trônes
00:18:54ses portes
00:18:56en bois sculpté
00:18:57arraché des palais
00:18:59pillé par les troupes
00:19:00françaises
00:19:01en 1892
00:19:02et jusque-là
00:19:03précieusement
00:19:04gardés à Paris.
00:19:10En 2016
00:19:11le ministre des affaires
00:19:12étrangères
00:19:13béninois
00:19:13écrit à son homologue
00:19:15Jean-Marc Ayrault
00:19:16à l'époque
00:19:17en demandant
00:19:18que justice
00:19:19soit faite
00:19:20en restituant
00:19:21les biens
00:19:21béninois.
00:19:23La réponse
00:19:24des autorités françaises
00:19:25c'est une fin
00:19:25de non-recevoir
00:19:26mais il y a eu
00:19:27d'autres courriers
00:19:28avant d'autres pays.
00:19:29Justement
00:19:29pourquoi est-ce qu'avant
00:19:31on a dit
00:19:32que ce n'était
00:19:32pas faisable ?
00:19:34Je ne pourrais pas
00:19:36trop vous dire
00:19:37moi je pense
00:19:38qu'il y avait
00:19:38une forme
00:19:39de conservatisme.
00:19:41Peut-être que ce n'est
00:19:41pas si facile
00:19:42pour les hommes
00:19:42politiques français
00:19:44d'affronter
00:19:45disons
00:19:46ces conservateurs.
00:19:48Il a fallu
00:19:49également
00:19:49les rassurer
00:19:50sur le fait
00:19:51que
00:19:51c'est bien
00:19:53récupéré
00:19:54ne serait pas
00:19:55jeté
00:19:55dans quelques caves
00:19:56ou se retrouver
00:19:58sur des décharges
00:19:59disons
00:19:59dans cette
00:20:00savane africaine.
00:20:03En novembre
00:20:042021
00:20:05la France
00:20:07restitue
00:20:07au Bénin
00:20:0826 œuvres
00:20:09des trésors
00:20:09royaux d'Abaumé.
00:20:12C'est un acte
00:20:13fort
00:20:14qui signifie
00:20:15que bon
00:20:16littéralement
00:20:17la guerre
00:20:18est finie.
00:20:20C'est une
00:20:20manière
00:20:21de rendre
00:20:21la dignité
00:20:22la souveraineté
00:20:23la fierté
00:20:25au peuple
00:20:26d'où
00:20:27c'est parti.
00:20:30Quand les biens
00:20:31sont arrivés
00:20:32au Bénin
00:20:33c'était
00:20:34un enthousiasme
00:20:35une fierté
00:20:36c'était
00:20:36une
00:20:37allez
00:20:38j'ouvre les guillemets
00:20:39une folie
00:20:39pour le peuple
00:20:40béninois
00:20:41une émotion
00:20:41intense
00:20:42parce qu'on avait
00:20:43l'impression
00:20:43qu'on se retrouvait
00:20:44qu'on retrouvait
00:20:45une partie
00:20:46de notre âme.
00:20:47beaucoup de gens
00:20:50ont été surpris
00:20:51si au 19e siècle
00:20:54il y avait
00:20:55une telle qualité
00:20:55de mobilier
00:20:57ça signifie
00:20:58qu'on était
00:20:59avancés
00:20:59on n'était pas
00:21:01les sauvages
00:21:01qu'on a voulu
00:21:02nous faire croire
00:21:02on n'était pas nuls
00:21:03la France
00:21:07et le Bénin
00:21:07célèbrent en grande pompe
00:21:09le retour de ses oeuvres
00:21:10sur leur terre d'origine
00:21:11mais seules une trentaine
00:21:14ont été rendues
00:21:14sur des milliers d'autres
00:21:16restés dans les musées français
00:21:17un geste symbolique
00:21:24qui n'a pas suffi
00:21:26à apaiser les critiques
00:21:27l'une d'elles
00:21:31revient sans cesse
00:21:32tenace
00:21:33lancinante
00:21:34celle de l'arrogance française
00:21:37et quelque part
00:21:38lors du discours
00:21:40de Ouagadougou
00:21:41en 2017
00:21:41une déclaration
00:21:43d'Emmanuel Macron
00:21:44en présence
00:21:45du président
00:21:45du Burkina Faso
00:21:46va marquer les esprits
00:21:49c'est quelque part
00:21:49vous me parlez
00:21:50comme si j'étais toujours
00:21:51une puissance coloniale
00:21:52mais moi je ne veux pas
00:21:53m'occuper de l'électricité
00:21:54dans les universités
00:21:55en Burkina Faso
00:21:56c'est le travail
00:22:02c'est le travail
00:22:04du président
00:22:04du coup il s'en va
00:22:07rester là
00:22:08du coup il est parti
00:22:17réparer la climatisation
00:22:18est-ce que vous reconnaissez
00:22:26le fait que certaines
00:22:26de vos déclarations
00:22:27aient pu hériter
00:22:28ou contribuer
00:22:30à ce sentiment
00:22:30la clim
00:22:31alors la clim
00:22:33c'est n'importe quoi
00:22:34bah non mais ça
00:22:35c'était vraiment
00:22:36ça c'est un truc
00:22:37qui a été récupéré
00:22:38par certains
00:22:38mais c'était vraiment
00:22:40c'est une relation fraternelle
00:22:41que j'avais avec
00:22:42le président
00:22:42Rob Caboret
00:22:43et c'est vraiment
00:22:44une plaisanterie
00:22:44qu'on a faite ensemble
00:22:45demander lui
00:22:45si lui il a été vexé
00:22:46une seule seconde
00:22:47pas du tout
00:22:47c'est-à-dire on peut pas
00:22:48faire d'humour
00:22:48on peut pas être franc
00:22:49ces impairs du président
00:22:52sont pointés du doigt
00:22:54dans un rapport
00:22:54de la commission sénatoriale
00:22:56des affaires étrangères
00:22:57et de la défense
00:22:58écrit par des élus
00:23:01venant de tous bords politiques
00:23:02le document met en lumière
00:23:04les reproches précis
00:23:06faits à la France
00:23:07le premier d'entre eux
00:23:10une forme d'arrogance
00:23:13et de paternalisme
00:23:14qui se sont traduits
00:23:15par des maladresses
00:23:16telles que la convocation
00:23:17des chefs d'état sahéliens
00:23:19à Pau
00:23:19nous aurons l'occasion
00:23:20dans les prochains jours
00:23:21et les prochaines semaines
00:23:22de travail sur le Sahel
00:23:23et puis nous avons acté
00:23:25une clause de rendez-vous
00:23:26c'est le président
00:23:27de la république
00:23:28Emmanuel Macron
00:23:29qui convoque
00:23:30les chefs d'état
00:23:31du Sahel
00:23:32à un sommet de Pau
00:23:33pour les chapitrer
00:23:34parce qu'en fait
00:23:34en plus
00:23:35dans la séquence
00:23:36c'est je suis pas content
00:23:37vous ne faites pas
00:23:38les efforts que j'attends
00:23:39de vous
00:23:39les résultats
00:23:40vont pas arriver
00:23:41mais en fait
00:23:42c'est pas l'attitude
00:23:43qu'on peut avoir
00:23:44dans des relations partenariales
00:23:46parce que
00:23:48si on inversait
00:23:49la situation
00:23:50nous n'accepterions pas
00:23:51que nos interlocuteurs
00:23:52nous parlent
00:23:53comme nous leur parlons
00:23:54c'est aussi simple que ça
00:23:55je suis francophile
00:24:00j'aime bien
00:24:01la culture française
00:24:02j'écris en français
00:24:03j'ai des très beaux amis
00:24:05en France
00:24:05j'aime bien aller en France
00:24:06mais j'ai envie
00:24:07qu'on me respecte
00:24:08un peu aussi
00:24:08et vous avez le sentiment
00:24:10que la France
00:24:10vous respecte pas
00:24:11mais déjà
00:24:13c'est surtout
00:24:15les discours
00:24:15de vos hommes politiques
00:24:16je me souviens
00:24:18c'est colonel
00:24:19la ministre de la Fille étrangère
00:24:21elle était venue ici
00:24:23elle nous a dit
00:24:24carrément
00:24:24ne vous laissez pas
00:24:25prendre pour des idiots
00:24:25par les chinois
00:24:26pourquoi ?
00:24:28parce que nous
00:24:29coopérons avec les chinois
00:24:30on se laisse prendre
00:24:31pour des idiots
00:24:32quand vous français
00:24:33vous coopérez avec les français
00:24:34avec les chinois
00:24:35vous avez bien
00:24:36une ambassade là-bas
00:24:37non ?
00:24:38vous vendez des choses
00:24:38aux chinois
00:24:39vous voulez acheter des choses
00:24:40mais c'est ce que nous faisons
00:24:41pourquoi est-ce que nous
00:24:43on se ferait prendre
00:24:44pour des idiots ?
00:24:46ce genre de langage
00:24:48c'est l'arrogance
00:24:49c'est voilà
00:24:50c'est-à-dire
00:24:51dans l'esprit
00:24:52de beaucoup
00:24:53de vos politiciens
00:24:55la Côte d'Ivoire
00:24:56ou l'Afrique francophone
00:24:57est la propriété
00:24:58de la France
00:25:00l'ancienne puissance coloniale
00:25:08n'est pas la seule
00:25:09à être visée
00:25:09par ses critiques
00:25:10au Sénégal
00:25:15pays à majorité musulmane
00:25:18on garde un souvenir
00:25:21heurté
00:25:22d'une leçon de morale
00:25:23prodiguée en public
00:25:24par Barack Obama
00:25:25le président américain
00:25:28qui est venu ici
00:25:28au Sénégal
00:25:29nous a regardé en face
00:25:31pour nous dire
00:25:35vous allez légaliser
00:25:36l'homosexualité
00:25:37ces principes basiques
00:25:38sont appliquées
00:25:40à tout le monde
00:25:40c'est ça qui a heurté
00:25:42qui a créé
00:25:43un sentiment
00:25:43de révolte
00:25:45et de rejet
00:25:46ce ne sont pas
00:25:47vos valeurs
00:25:48et vos croyances
00:25:48qui sont supérieures
00:25:49aux nôtres
00:25:49vous interdisez
00:25:51la polygamie
00:25:52chez vous
00:25:53on ne sait pas
00:25:55on n'a pas protesté
00:25:56mais ils viennent en Afrique
00:26:01encore cette vieille idée
00:26:03de l'occident civilisateur
00:26:05nos valeurs universelles
00:26:07alors là aussi
00:26:08je dis toujours
00:26:08c'est d'une violence
00:26:09il oui
00:26:09nos valeurs universelles
00:26:10ça voudrait dire
00:26:11que nos valeurs
00:26:11sont supérieures
00:26:12à toutes les autres
00:26:13c'est hyper violent
00:26:14pour quelqu'un
00:26:14qui reçoit ce message là
00:26:15en fait
00:26:16tes valeurs
00:26:17elles ne sont pas
00:26:18au même niveau
00:26:20que les miennes
00:26:20c'est vraiment
00:26:21un héritage
00:26:22de la mission civilatrice
00:26:23de l'homme blanc
00:26:23il faut bannir ce mot
00:26:25il faut bannir
00:26:25cette pensée là
00:26:26la situation que vous vivez
00:26:52est très dramatique
00:26:53la souffrance
00:26:55est de ce monde
00:26:56mais c'est pas le gouvernement
00:26:58qui doit te donner
00:26:59ta souffrance
00:26:59Paul Cherik Balet
00:27:02est une activiste
00:27:02renommée en Côte d'Ivoire
00:27:04elle est à Yopougon
00:27:08le quartier le plus populaire
00:27:10d'Abidjan
00:27:11pour se battre
00:27:12contre les expulsions
00:27:13des habitants
00:27:14et la destruction
00:27:15de leur maison
00:27:16ordonnée par le gouvernement
00:27:17ivoirien
00:27:18on a dit bon
00:27:19c'est une citation
00:27:21à chose
00:27:21dans les papiers
00:27:23des blancs
00:27:23on appelle ça
00:27:24expropriation
00:27:25pour cause
00:27:26d'utilité publique
00:27:27mais les mêmes lois
00:27:29la disent
00:27:29quand on veut
00:27:30prendre la maison
00:27:31de quelqu'un
00:27:32ça se fait
00:27:33après une indemnisation
00:27:35juste
00:27:36et préalable
00:27:37c'est la guerre
00:27:39ou bien c'est quoi
00:27:40si c'est la guerre
00:27:41aussi
00:27:42on a qu'à vous dire
00:27:42ce que vous avez fait
00:27:43au moins vous savez
00:27:45emprisonnée
00:27:46pour avoir manifesté
00:27:47contre le gouvernement
00:27:48en place
00:27:48elle est une farouche
00:27:50opposante
00:27:51à Alassane Ouattara
00:27:52le président
00:27:57réélu en 2020
00:27:59pour un troisième mandat
00:28:00avec le soutien
00:28:01de la France
00:28:02pour nous autres
00:28:08les problèmes
00:28:09de la Côte d'Ivoire
00:28:10sont dus
00:28:11à la mauvaise
00:28:12gouvernance
00:28:13de nos dirigeants
00:28:14je ne crois pas
00:28:15que ce soit
00:28:15la France
00:28:16qui leur demande
00:28:17de détourner
00:28:17les dédiés publics
00:28:18je ne crois pas
00:28:19que ce soit
00:28:20la France
00:28:20qui leur demande
00:28:21de casser
00:28:22les maisons des gens
00:28:23je ne crois pas
00:28:24que ce soit
00:28:24la France
00:28:25qui leur demande
00:28:26de ne rien faire
00:28:26contre la cherté
00:28:27de la vie
00:28:28mais parfois
00:28:29on en veut
00:28:30aux pays occidentaux
00:28:32parce qu'on se dit
00:28:33quand les gens
00:28:33gouvernent mal
00:28:34ils ne disent rien
00:28:35et parfois même
00:28:37ils collaborent
00:28:38avec ces dictateurs
00:28:40
00:28:40contre le peuple
00:28:41Poucheric Ballet
00:28:56milite pour la promotion
00:28:57du panafricanisme
00:28:58ce mouvement
00:29:00prône l'unité
00:29:01des peuples africains
00:29:02à l'échelle mondiale
00:29:03né au début
00:29:05du 20ème siècle
00:29:06il est en pleine
00:29:07renaissance
00:29:08dans les pays
00:29:09d'Afrique francophone
00:29:10l'objectif
00:29:13du panafricanisme
00:29:14ce n'est pas
00:29:15de rompre
00:29:16les relations
00:29:17avec l'Occident
00:29:18c'est d'avoir
00:29:20des partenariats
00:29:22équitables
00:29:22avec l'Occident
00:29:24aujourd'hui
00:29:26c'est la France
00:29:27qui a
00:29:27la plupart
00:29:28des gros marchés
00:29:30en Côte d'Ivoire
00:29:31c'est Bolloré
00:29:37c'est Bouygues
00:29:38on avait dit
00:29:43que le métro
00:29:44au début
00:29:44c'était des Coréens
00:29:45et c'était même
00:29:47moins cher
00:29:47après c'est devenu
00:29:491000 milliards
00:29:49avec la France
00:29:50on ne sait pas
00:29:51comment ils sont passés
00:29:51de la Corée
00:29:52à la France
00:29:53la France
00:29:58est toujours
00:29:58en 2025
00:29:59le premier
00:30:00investisseur étranger
00:30:01en Côte d'Ivoire
00:30:02plus de 1000
00:30:05entreprises françaises
00:30:06y sont installées
00:30:07ce sentiment
00:30:15de domination
00:30:15économique
00:30:16exaspère
00:30:17les jeunesses
00:30:17africaines
00:30:18celles d'un continent
00:30:20où 62%
00:30:21de la population
00:30:21a moins de 25 ans
00:30:23Idrissa
00:30:29Ousmane
00:30:30Amadou
00:30:31sont étudiants
00:30:32en médecine
00:30:33lettres
00:30:34ou agriculture
00:30:35à l'université
00:30:36Cheikh Antadiop
00:30:37de Dakar
00:30:37l'une des plus grandes
00:30:39d'Afrique francophone
00:30:40pour nous
00:30:45il était primordial
00:30:46d'aller à la rencontre
00:30:47de ces jeunes
00:30:47plus engagés
00:30:51plus politisés
00:30:53que ne l'ont jamais
00:30:54été leurs parents
00:30:54Nous avons un renouvellement
00:31:02des générations
00:31:02qui aspirent
00:31:03à une coopération
00:31:04qui respecte
00:31:05leurs valeurs
00:31:05à une coopération
00:31:06qui respecte
00:31:07leurs identités
00:31:08Nous avons
00:31:09un certain idéal
00:31:12qui était avant
00:31:13une utopie
00:31:13mais maintenant
00:31:14qui ne l'est plus
00:31:15et nous pourrons
00:31:16afin d'arriver
00:31:18à une relation
00:31:19d'égalité
00:31:20entre nous
00:31:21et tout autre pays
00:31:22y compris la France
00:31:23Aujourd'hui
00:31:28nous avons des ambitions
00:31:29et nous voulons
00:31:30nous donner
00:31:31les moyens
00:31:31de nos ambitions
00:31:32donc on ne peut pas
00:31:33se cacher
00:31:34derrière la France
00:31:35pour pouvoir dérouler
00:31:37nos ambitions
00:31:37L'Afrique dans son entiété
00:31:39est assez mature
00:31:40pour savoir
00:31:41qu'il n'y a qu'elle
00:31:43qui puisse
00:31:43prendre en main
00:31:44son destin
00:31:45Pour y arriver
00:31:47il faut selon eux
00:31:49se débarrasser
00:31:50de certains vestiges
00:31:51de la colonisation
00:31:52et de la France-Afrique
00:31:53D'abord
00:31:55le franc CFA
00:31:57Né en 1945
00:32:08il signifie alors
00:32:10franc des colonies
00:32:12françaises d'Afrique
00:32:12Même si aujourd'hui
00:32:15la France ne l'impose plus
00:32:16qu'elle est minoritaire
00:32:18dans les instances
00:32:18de direction
00:32:19de cette monnaie
00:32:19le CFA
00:32:21est toujours perçu
00:32:22comme une violation
00:32:22de la souveraineté économique
00:32:24par les populations
00:32:25des états
00:32:26qui l'utilisent
00:32:26Le second point
00:32:33de crispation
00:32:34c'est la présence
00:32:36militaire française
00:32:37Après les décolonisations
00:32:44Paris installe
00:32:45ses bases permanentes
00:32:46avec l'accord
00:32:47ou à la demande
00:32:48des gouvernements locaux
00:32:49C'est un beau pays
00:32:53je trouvais que c'était
00:32:54un peu beau
00:32:54mais un pays
00:32:55bien accueillant
00:32:57en tout cas
00:32:57Ces Jaguars
00:32:59ont une mission
00:32:59de présence
00:33:00comme il en est
00:33:01de toutes les troupes françaises
00:33:03dans les territoires
00:33:04où nous sommes liés
00:33:05par des accords de défense
00:33:06A leur âge d'or
00:33:08dans les années 1960
00:33:09elles comptent près de 30 000 hommes
00:33:12déployés dans 8 pays
00:33:13Début 2025
00:33:18ils étaient encore 1700 soldats français
00:33:21postés au Gabon
00:33:23en Côte d'Ivoire
00:33:24ou ici au Sénégal
00:33:26De savoir qu'il y a une base
00:33:30ici pour moi
00:33:31c'est inadapté
00:33:32par rapport
00:33:32à notre monde
00:33:33Est-ce que la France
00:33:34pourrait accepter
00:33:35que des bases militaires
00:33:37sénégalaises
00:33:37se trouvent en France
00:33:38Donc si ça continue
00:33:40ça peut être perçu
00:33:41d'une autre manière
00:33:41que non pas
00:33:43sur le cadre diplomatique
00:33:44mais sur le cadre
00:33:44de la domination
00:33:45Le côté symbolique
00:33:55il faut en tenir compte
00:33:56Ils pensent que
00:33:58c'est encore la colonisation
00:33:59la no-colonisation
00:34:01On ne peut pas
00:34:01faire qu'on s'y n'entende pas
00:34:02Pour beaucoup de gens
00:34:03ça gêne
00:34:05Et puis on finit
00:34:07parce qu'on pose la question
00:34:08mais les Anglais
00:34:09ils ont eu des colonies
00:34:10en Afrique
00:34:11Mais pas de base militaires
00:34:12anglaise en Afrique
00:34:14Pourquoi est-ce que la France
00:34:15tient absolument
00:34:16à avoir des bases militaires
00:34:17en Afrique
00:34:18Et puis à quoi servent
00:34:19ces bases militaires
00:34:20On se pose la question
00:34:21France et nous
00:34:25nous sommes mariés
00:34:27Mais disons que
00:34:27les relations sont
00:34:28un peu rouleuses
00:34:29Ça traverse
00:34:30une période
00:34:31de turbulences
00:34:32Certains pays ont choisi
00:34:49de claquer la porte
00:34:50de ce mariage chancelant
00:34:51Le Mali en tête
00:34:55La France y a été déployée
00:34:57depuis 2013
00:34:58pour lutter contre
00:34:59les djihadistes
00:35:00à la demande
00:35:01des autorités locales
00:35:03Mais au fil des années
00:35:04la situation sécuritaire
00:35:06se dégrade
00:35:07Les attaques se multiplient
00:35:09Comme en 2019
00:35:11avec le massacre
00:35:12d'Indéliman
00:35:13L'organisation
00:35:17de l'État islamique
00:35:18revendique
00:35:19la mise à mort
00:35:19de 53 militaires maliens
00:35:21La population
00:35:29cherche alors
00:35:29des boucs émissaires
00:35:30Le pouvoir en place
00:35:37allié de la France
00:35:38est renversé
00:35:38par un coup d'État
00:35:39militaire en 2021
00:35:40Le premier d'une épidémie
00:35:43de putsch
00:35:44dans cette région
00:35:45épicentre du terrorisme
00:35:47en Afrique
00:35:47En 2022
00:35:50c'est le tour
00:35:51du Burkina Faso
00:35:52puis le Niger
00:35:54un an plus tard
00:35:54Dans ces pays
00:35:59l'ancienne puissance
00:36:01coloniale
00:36:02est accusée
00:36:02de tous les mots
00:36:03par les nouveaux dirigeants
00:36:04L'adversaire
00:36:08que nous avons
00:36:10en face
00:36:11ce n'est pas
00:36:12le terrorisme
00:36:13c'est surtout
00:36:15la France
00:36:15Il parle des droits
00:36:17de l'homme
00:36:17mais il dissime
00:36:18des populations ailleurs
00:36:19L'Africain doit se réveiller
00:36:21l'Afrique doit se réveiller
00:36:22et le combat
00:36:23contre l'impérialisme
00:36:24est permanent
00:36:25Dans les États
00:36:29tombés aux mains
00:36:29des putschistes
00:36:30éclatent de violentes
00:36:31manifestations
00:36:32antifrançaises
00:36:33Elles ont profondément
00:36:39marqué cet homme
00:36:40Diplomate français
00:36:42Il était à l'époque
00:36:43basé dans l'un
00:36:44des trois pays
00:36:45du Sahel
00:36:45Sa vie a été menacée
00:36:48à un moment
00:36:51la peur
00:36:51elle est légitime
00:36:52elle peut
00:36:53vous gagner
00:36:54quand
00:36:54vous commencez
00:36:56à avoir une vague
00:36:56qui se forme
00:36:58et qui va vous emporter
00:36:59Vous avez subi
00:37:04des graves manifestations
00:37:05devant l'ambassade
00:37:07avec G2 Pierre
00:37:09avec des gens
00:37:15qui peuvent réussir
00:37:17à pénétrer
00:37:17dans l'ambassade
00:37:19Oui la peur
00:37:24moi
00:37:24mais personnellement
00:37:25m'a gagné
00:37:26à un certain moment
00:37:27de ces séquences
00:37:28
00:37:28bien sûr
00:37:29Les diplomates
00:37:35sont renvoyés
00:37:36La France
00:37:37est contrainte
00:37:38de fermer
00:37:38son ambassade
00:37:39au Niger
00:37:39Les bases militaires
00:37:47sont évacuées
00:37:48au Mali
00:37:49au Niger
00:37:51et au Burkina Faso
00:37:53Dans ces pays là
00:38:03on vit une crise
00:38:05c'est un moment
00:38:06de tension
00:38:06il faut le vivre
00:38:07comme un moment
00:38:08mais il faut aussi
00:38:09assumer que
00:38:10d'abord
00:38:11on était là
00:38:12avec une mission
00:38:12elle était claire
00:38:13ils ont rompu
00:38:14ce cadre
00:38:14et qu'ensuite
00:38:15les dirigeants
00:38:18liés à ces putsch
00:38:20sont dans un moment
00:38:21où au fond
00:38:22ils instrumentalisent
00:38:23aussi beaucoup
00:38:23le sentiment
00:38:24anti-français
00:38:25enfin ils le nourrissent
00:38:26et l'instrumentalisent
00:38:27et ils ne veulent pas
00:38:29de ces relations
00:38:29dont acte
00:38:30Le coup de grâce
00:38:35viendra de l'allié
00:38:37historique de la France
00:38:38le Tchad
00:38:40ici
00:38:43l'armée française
00:38:44a entraîné
00:38:45ses hommes
00:38:45depuis plus d'un siècle
00:38:46et avait établi
00:38:49le quartier général
00:38:50de son opération
00:38:50de lutte
00:38:51contre les djihadistes
00:38:52au Sahel
00:38:52vous êtes l'homme
00:38:57qui a remis
00:38:58les clés
00:38:59de la base française
00:39:00après près de 125 ans
00:39:02de présence française
00:39:03au Tchad
00:39:03comment on en est arrivé là ?
00:39:09c'est une décision souveraine
00:39:10qui a été appliquée
00:39:11et nous militaires
00:39:11nous avons été chargés
00:39:12de mettre en oeuvre
00:39:13ce retrait
00:39:13on l'a fait en bon ordre
00:39:14en sécurité
00:39:15en coordination
00:39:16avec les autorités tchadiennes
00:39:17on a rempli la mission
00:39:17pas d'état d'âme
00:39:19pourtant
00:39:21être renvoyé du Tchad
00:39:23personne en France
00:39:25ne l'avait vu venir
00:39:26ce pays du Sahel
00:39:32où l'armée est omnipotente
00:39:33a été dirigé
00:39:34pendant des décennies
00:39:35par le dictateur
00:39:36Idriss Déby
00:39:37à sa mort en 2021
00:39:46son fils
00:39:47Mahamat Idriss Déby
00:39:48lui succède
00:39:49une transmission
00:39:52quasi monarchique
00:39:53du pouvoir
00:39:54qu'Emmanuel Macron
00:39:55soutient officiellement
00:39:56la France
00:39:58ne laissera jamais
00:39:59personne
00:40:00le remettre en cause
00:40:01et ne laissera
00:40:02jamais personne
00:40:03menacé
00:40:05ni aujourd'hui
00:40:07ni demain
00:40:09la stabilité
00:40:11et l'intégrité
00:40:13du Tchad
00:40:13quelques mois plus tard
00:40:16le jeune dirigeant tchadien
00:40:18se rend en France
00:40:19mais malgré
00:40:21ses accolades
00:40:22et ce qui ressemble
00:40:23à une lune de miel
00:40:23il cède lui aussi
00:40:25à la vague souverainiste
00:40:26qui inonde le Sahel
00:40:27et finit par tourner
00:40:30le dos à Paris
00:40:31en novembre 2024
00:40:35son ministre des affaires étrangères
00:40:37publie ce communiqué
00:40:39exigeant le départ immédiat
00:40:41des troupes françaises
00:40:42le gouvernement
00:40:44de la république
00:40:45du Tchad
00:40:45informe de sa décision
00:40:47de mettre fin
00:40:48à l'accord de coopération
00:40:50en matière de défense
00:40:51signé avec la république française
00:40:53notre pays
00:40:58n'a vraiment pas besoin
00:40:59d'une armée étrangère
00:41:01pour protéger
00:41:02nos institutions
00:41:02ça vous pouvez en être sûr
00:41:04mais
00:41:05je vous le répète
00:41:06parce que
00:41:07c'est toujours bien
00:41:08de répéter les choses
00:41:09parce que
00:41:10les gens comprennent mieux
00:41:11les choses
00:41:12répétées sans cesse
00:41:13nous le répétons
00:41:15et tout le monde sait
00:41:16que le Tchad
00:41:16est un pays
00:41:17qui attache
00:41:18une importance
00:41:19particulière
00:41:20à sa souveraineté
00:41:21nous avons pris
00:41:22le destin
00:41:23de nos peuples
00:41:24en mer
00:41:24le départ forcé
00:41:29du Sahel
00:41:29oblige la France
00:41:30à repenser
00:41:31complètement
00:41:32sa présence militaire
00:41:33sur tout le continent africain
00:41:35y compris
00:41:36ses bases permanentes
00:41:38en Afrique francophone
00:41:39autrefois considérées
00:41:42comme un avantage stratégique
00:41:44elles sont devenues
00:41:45un handicap
00:41:46d'ici à la fin
00:41:50de l'année 2025
00:41:51il n'y aura plus
00:41:52de bases militaires
00:41:53françaises permanentes
00:41:54en Afrique centrale
00:41:55et en Afrique de l'Ouest
00:41:56malgré la légitimité
00:41:58de l'action
00:41:58malgré la crédibilité
00:41:59de ce qui est fait
00:42:00malgré la qualité
00:42:01du partenariat
00:42:01si c'est pas bien expliqué
00:42:03c'est pas bien documenté
00:42:05si il y a du doute
00:42:07c'est mal compris
00:42:08et nos adversaires
00:42:09l'ont bien
00:42:10ça l'ont parfaitement
00:42:11intégré
00:42:12dans leur stratégie
00:42:13qui visait
00:42:14à décrédibiliser
00:42:14à délégitimer
00:42:15la présence
00:42:16de la France
00:42:16en Afrique
00:42:17la Russie
00:42:22est sans doute
00:42:23le compétiteur
00:42:24le plus offensif
00:42:24on le sait
00:42:25la Russie
00:42:32récolte les fruits
00:42:33d'une politique
00:42:33savamment orchestrée
00:42:34par Vladimir Poutine
00:42:35depuis le sommet
00:42:45de Sochi
00:42:46en 2019
00:42:46le président russe
00:42:48courtise ardemment
00:42:49les chefs d'état
00:42:50africains
00:42:50il enchaîne
00:42:53les rencontres
00:42:54en tête à tête
00:42:54les prises de parole
00:43:00avec un mot clé
00:43:02récurrent
00:43:02depuis l'invasion
00:43:23de l'Ukraine
00:43:24Poutine a utilisé
00:43:25trois fois plus
00:43:26ce champ lexical
00:43:27du colonialisme
00:43:28qu'il ne l'a fait
00:43:29durant tout le reste
00:43:30de sa présidence
00:43:30entre 2000
00:43:31et 2021
00:43:33il y a une volonté
00:43:34finalement
00:43:35de créer
00:43:35des convergences
00:43:36idéologiques
00:43:37entre les acteurs russes
00:43:39qui défendent
00:43:39cet agenda
00:43:40souverainiste
00:43:41cette désoccidentalisation
00:43:42du monde
00:43:43cette émergence
00:43:44d'un monde
00:43:44multipolaire
00:43:45et un agenda
00:43:47africain local
00:43:48panafricaniste
00:43:49anticolonial
00:43:50pour diffuser
00:43:52ce discours
00:43:52le chef du Kremlin
00:43:54a une arme redoutable
00:43:55des faux médias
00:43:57qui recrachent
00:43:58sa propagande
00:43:59dernier né
00:44:01au royaume
00:44:02de la désinformation
00:44:03africaine initiative
00:44:05c'est un système
00:44:07une grosse machine
00:44:33qui vise à attaquer
00:44:35les pays occidentaux
00:44:36dont la France
00:44:37et qui vise à imposer
00:44:39les narratifs russes
00:44:40au sein
00:44:40des opinions publiques
00:44:42africaines
00:44:42son rédacteur en chef
00:44:46est Artjom Kouliyev
00:44:47il se présente
00:44:49comme un expert
00:44:50en géopolitique
00:44:51mais en réalité
00:44:52il est un agent
00:44:54des services secrets
00:44:54russes
00:44:55le FSB
00:44:56le rédacteur en chef
00:45:15est Artjom Kouliyev
00:45:16les gens comme lui
00:45:18ne sont pas de simples journalistes
00:45:19on ne peut pas parler de médias
00:45:21mais plutôt d'une structure
00:45:23qui fait partie
00:45:23de la stratégie
00:45:24d'influence russe
00:45:25bien sûr
00:45:26parce que vous
00:45:28vous croyez encore
00:45:29à l'existence
00:45:30de médias indépendants
00:45:31naïvement
00:45:32oui
00:45:33cette organisation
00:45:36est d'une manière
00:45:37ou d'une autre
00:45:38affiliée au pouvoir russe
00:45:40au Kremlin
00:45:40il serait idiot
00:45:42de penser le contraire
00:45:43Sergei Eledinov
00:45:49est le correspondant
00:45:50d'African Initiative
00:45:51à Dakar
00:45:52ancien membre
00:45:55des forces spéciales russes
00:45:56il s'installe au Sénégal
00:45:58il y a une quinzaine d'années
00:45:59travaille d'abord
00:46:00dans le secteur
00:46:01de la sécurité privée
00:46:02avant de se reconvertir
00:46:04en spécialiste
00:46:05des questions africaines
00:46:06Sergei bonjour
00:46:13je suis très heureux
00:46:14de vous retrouver
00:46:14bonjour
00:46:15très heureux également
00:46:17à travers les articles
00:46:20qu'il signe
00:46:21les documentaires
00:46:24qu'il réalise
00:46:25Sergei est devenu
00:46:28une des chevilles ouvrières
00:46:29de la propagande
00:46:29anti-française
00:46:30la Côte d'Ivoire
00:46:32s'est retrouvée
00:46:33plongée dans une crise
00:46:34durable et profonde
00:46:35dont la France
00:46:36est derrière tout ça
00:46:37en partie responsable
00:46:38la trajectoire
00:46:40du Burkina Faso
00:46:41est un exemple
00:46:42frappant
00:46:42de la politique
00:46:43menée depuis Paris
00:46:44pour continuer
00:46:44à faire de l'Afrique
00:46:45même après les indépendances
00:46:47un territoire
00:46:48sous son contrôle
00:46:49la France
00:46:53est de fait
00:46:54un membre actif
00:46:55de ce qu'on appelle
00:46:56l'Occident collectif
00:46:57contre lequel
00:47:00nous sommes en guerre
00:47:01nous ne sommes pas
00:47:05dans le respect
00:47:06des règles sportives
00:47:07ou le fair play
00:47:08à la pierre de Coubertin
00:47:10la partie qui se joue ici
00:47:13est tellement sale
00:47:16que si vous connaissez
00:47:18un point faible
00:47:19c'est là que vous devez frapper
00:47:23pourquoi le continent africain
00:47:27est-il devenu
00:47:28une priorité politique
00:47:29pour la Russie
00:47:30c'est une partie
00:47:34très importante
00:47:35du sud global
00:47:36on parle de 54 pays
00:47:39l'Afrique
00:47:44joue un rôle important
00:47:46pour contrer
00:47:47la menace
00:47:48d'isolement
00:47:49de la Russie
00:47:49sur la scène internationale
00:47:52on est en train
00:48:01de passer peu à peu
00:48:02dans un monde
00:48:02post-occidental
00:48:03on a des acteurs
00:48:04justement
00:48:05de ce qu'on appelle
00:48:05le sud global
00:48:06qui deviennent
00:48:06de plus en plus important
00:48:08et dont le poids
00:48:08démographique
00:48:09politique
00:48:10économique
00:48:10est de plus en plus fort
00:48:11tout l'enjeu
00:48:12c'était de montrer
00:48:13que la Russie
00:48:14appartenait
00:48:15en fait
00:48:15à une même
00:48:16entité
00:48:16géopolitique
00:48:18que ces pays-là
00:48:19le régime de Poutine
00:48:22a même créé une notion
00:48:24pour s'unir
00:48:24avec ces pays
00:48:25au sein d'un même bloc
00:48:26la majorité mondiale
00:48:29ça permet en fait
00:48:34d'englober
00:48:35le sud global
00:48:36et la Russie
00:48:37par opposition
00:48:38à une minorité occidentale
00:48:40et à cet Occident collectif
00:48:41un Occident
00:48:50que la Russie combat
00:48:51avec l'aide
00:48:52de nombreux soldats
00:48:53recrutés directement
00:48:54en Afrique francophone
00:48:55nous nous sommes procurés
00:48:59ce document
00:49:00il est issu
00:49:01d'un organe
00:49:02chargé de la propagande russe
00:49:03on y découvre
00:49:05que des blogueurs africains
00:49:06basés au Mali
00:49:07en Centrafrique
00:49:08en Côte d'Ivoire
00:49:09sont payés par Moscou
00:49:11pour poster
00:49:11du contenu favorable
00:49:12au Kremlin
00:49:13ou critiquer la France
00:49:15chasser la France
00:49:17chasser les forces
00:49:18du mal
00:49:19la France
00:49:20elle dégage
00:49:21l'Afrique
00:49:22n'est pas menacée
00:49:23par la famine
00:49:24ni par une supposée
00:49:26influence russe
00:49:28mais par vous
00:49:29Emmanuel Macron
00:49:31dans le document
00:49:33on trouve le nombre
00:49:34d'abonnés des auteurs
00:49:35et entre parenthèses
00:49:37la somme
00:49:37qu'ils ont touchée
00:49:38pour poster leurs vidéos
00:49:39ici
00:49:41500 dollars
00:49:42enfin
00:49:45il y a les preuves
00:49:47de paiement
00:49:47des reçus
00:49:50de sommes en cash
00:49:51et de virements
00:49:52effectués
00:49:52pour financer
00:49:53ce qui est appelé
00:49:54ici
00:49:54des campagnes
00:49:55digitales
00:49:56de blogueurs
00:49:57l'idée
00:50:05c'est de s'appuyer
00:50:06à chaque fois
00:50:06sur des relais
00:50:07locaux
00:50:08ce qui va à la fois
00:50:09permettre
00:50:09de viraliser
00:50:10des contenus
00:50:11puisque ces influenceurs
00:50:12ont des gros réservoirs
00:50:13d'audience
00:50:14mais aussi
00:50:15de crédibiliser
00:50:17ces contenus
00:50:17puisque
00:50:17en s'appuyant
00:50:18sur un acteur local
00:50:19le contenu
00:50:21est perçu
00:50:21comme beaucoup plus crédible
00:50:22vis-à-vis des audiences
00:50:23les relais locaux
00:50:31de la Russie
00:50:32ne sont pas
00:50:32que sur les réseaux sociaux
00:50:33des dignitaires africains
00:50:36participent aussi
00:50:37à cette guerre d'influence
00:50:38je suis docteur
00:50:43Aouad Domelo
00:50:43j'ai été ministre
00:50:46sous le président
00:50:47Laurent Babo
00:50:48et aujourd'hui
00:50:52je suis vice-président
00:50:55du parti
00:50:55des peuples africains
00:50:56Côte d'Ivoire
00:50:57en charge du panafricanisme
00:50:59ok
00:51:00this is good
00:51:02quand on a préparé
00:51:06cette interview
00:51:07avec vous
00:51:07il y a beaucoup
00:51:07de journalistes
00:51:09qui disaient
00:51:09M. Domelo
00:51:10c'est l'homme de Moscou
00:51:11à Dijon
00:51:11vous le prenez comment ça ?
00:51:14comme un compliment
00:51:15repéré par le Kremlin
00:51:19en 2021
00:51:20l'ivoirien
00:51:21Don Melo
00:51:22se voit offrir
00:51:22le poste
00:51:23de conseiller spécial
00:51:24chargé des investissements
00:51:26russes en Afrique
00:51:27il est important
00:51:28aujourd'hui
00:51:28d'ouvrir
00:51:29un axe direct
00:51:30entre l'Afrique
00:51:32et la Russie
00:51:33vous connaissez
00:51:34la force
00:51:35de la technologie russe
00:51:38et bien
00:51:38cette technologie
00:51:39on en a besoin
00:51:39l'homme
00:51:44assume un discours
00:51:44de rupture
00:51:45avec la France
00:51:46radical
00:51:47et sans réserve
00:51:49le divorce
00:51:53entre la France
00:51:55et l'Afrique
00:51:56est inévitable
00:51:58pourquoi ?
00:51:59parce que votre agresseur
00:52:01d'hier
00:52:01ne peut pas être
00:52:02votre gardien
00:52:03aujourd'hui
00:52:04la Russie
00:52:05n'a mené
00:52:06qu'une guerre
00:52:07en Afrique
00:52:08pour coloniser
00:52:09un seul pays
00:52:10africain
00:52:10donc leur CV
00:52:12en Afrique
00:52:12est très
00:52:14clean
00:52:14je dirais même
00:52:15c'est le CV
00:52:17qu'il nous faut
00:52:18en Afrique
00:52:19pour nous battre
00:52:20pour notre souveraineté
00:52:21l'influence de Moscou
00:52:25en Afrique francophone
00:52:26grandit à mesure
00:52:27que s'étoffe
00:52:28sa présence militaire
00:52:29les soldats
00:52:32et les mercenaires russes
00:52:33officiellement déployés
00:52:34pour former
00:52:35les armées locales
00:52:36y sont de plus en plus
00:52:37visibles
00:52:38de plus en plus
00:52:39nombreux
00:52:39aujourd'hui
00:52:42il serait près
00:52:43de 6000
00:52:43sur le continent
00:52:44dont la majeure partie
00:52:46dans les anciennes
00:52:47colonies françaises
00:52:48près de 2000 ans
00:52:50Centrafrique
00:52:51une centaine
00:52:52au Niger
00:52:52et au Burkina Faso
00:52:53et 2500
00:52:57au Mali
00:52:57si on prend
00:53:00l'exemple
00:53:01du Mali
00:53:02les poutchistes
00:53:02se retrouvent
00:53:03face à un vide
00:53:03sécuritaire
00:53:04ils doivent aller
00:53:04chercher les russes
00:53:06pour pouvoir
00:53:06se garantir
00:53:08eux-mêmes
00:53:08mais à chaque fois
00:53:09c'est le symptôme
00:53:10de quoi ?
00:53:11de systèmes politiques
00:53:12défaillants
00:53:12qui n'arrivent pas
00:53:13à apporter
00:53:13eux-mêmes
00:53:14des réponses
00:53:15de sécurité
00:53:15et quelles sont
00:53:16les victimes
00:53:17de cela
00:53:17les peuples africains
00:53:18la solution
00:53:19que propose la Russie
00:53:20ou directement
00:53:21ou par le biais
00:53:22de Wagner
00:53:22c'est une solution
00:53:24c'est du néocolonialisme
00:53:25elle vous sécurise
00:53:26comme dirigeant
00:53:27elle vous apporte
00:53:28tout le kit
00:53:28de sécurité
00:53:29qui va bien
00:53:29et puis elle prend
00:53:31vos mines
00:53:31elle prend
00:53:33votre système
00:53:34d'information
00:53:34et elle met
00:53:35le pays sous cloche
00:53:36et elle pompe
00:53:37ce qu'elle peut pomper
00:53:38elle se paye
00:53:39c'est pas de l'aide
00:53:40publique au développement
00:53:40Wagner
00:53:41ou les russes
00:53:43quand ils viennent
00:53:44sur le terrain
00:53:49ils importent
00:53:50leurs méthodes
00:53:52ces images
00:53:59nous ont été envoyées
00:54:00par une source
00:54:00vivant au nord du Mali
00:54:02des scènes de chaos
00:54:05des cadavres
00:54:07par dizaines
00:54:08accompagnés
00:54:11des troupes maliennes
00:54:12les mercenaires russes
00:54:14s'attaquent
00:54:14aux populations peules
00:54:15sans distinction
00:54:16entre rebelles
00:54:17djihadistes
00:54:18ou civils
00:54:19leur marque de fabrique
00:54:22la décapitation
00:54:24cette violence extrême
00:54:40s'est retournée
00:54:41contre les hommes
00:54:41de Wagner
00:54:42depuis quelques mois
00:54:44ils connaissent
00:54:45d'importantes défaites
00:54:46comme à Tinza Ouaten
00:54:47au Mali
00:54:47en juillet 2024
00:54:48où ils tombent
00:54:50dans une embuscade
00:54:51des djihadistes
00:54:5147 soldats maliens
00:54:58et 84 mercenaires russes
00:55:00sont tués
00:55:01ils perdent aussi du terrain
00:55:08à Bamako
00:55:11la capitale
00:55:12les terroristes
00:55:13ont réussi
00:55:13à prendre
00:55:14momentanément
00:55:14l'aéroport
00:55:15et mettre feu
00:55:16à l'avion présidentiel
00:55:17d'après nos informations
00:55:29la junte malienne
00:55:31envisage alors
00:55:31de faire appel
00:55:32à la concurrence
00:55:33pour garantir
00:55:34la pérennité
00:55:34du régime
00:55:35le marché
00:55:42de la sécurité
00:55:42s'élargit
00:55:43à de nouveaux pays
00:55:44parmi eux
00:55:45la Turquie
00:55:47elle opère sous les radars
00:55:51en Afrique
00:55:52mon fils est décédé
00:56:07qu'Allah bénisse son âme
00:56:08avant je ne parlais pas
00:56:12j'avais peur d'eux
00:56:14ils nous ont dit
00:56:23de ne jamais dire
00:56:23qu'il était au Niger
00:56:24vous l'enterrez
00:56:26et si quelqu'un
00:56:27vous demande quelque chose
00:56:28sur lui
00:56:28ne dites rien
00:56:29si vous parlez
00:56:32aux journalistes
00:56:32vous en assumerez
00:56:33les conséquences
00:56:34Ali vit dans le nord
00:56:39de la Syrie
00:56:39il vient de récupérer
00:56:42le corps de son fils
00:56:43de 29 ans
00:56:44mort en Afrique
00:56:45il y aurait été envoyé
00:56:48pour le compte
00:56:49d'une société
00:56:49militaire privée
00:56:50turque
00:56:51Sadat
00:56:52un jour
00:56:57mon fils
00:56:57m'a raconté
00:56:58que la société
00:56:59Sadat
00:57:00était une société
00:57:01de sécurité
00:57:01et que leur entraînement
00:57:03était fait par les services
00:57:04de renseignement turc
00:57:05vers le deuxième mois
00:57:09de cette année 2024
00:57:10non le premier
00:57:12je me rappelle
00:57:13ils ont informé
00:57:14Ahmed et ses cousins
00:57:15de leur départ
00:57:17pour le Niger
00:57:17parce qu'il y avait
00:57:19des bases militaires
00:57:20turques sur place
00:57:21ou des mines
00:57:22ou je ne sais quoi
00:57:23on m'a dit
00:57:28que son contrat
00:57:28était d'un an
00:57:29Sadat profiterait
00:57:36des ravages
00:57:37de la guerre civile
00:57:38qui sévit en Syrie
00:57:39elle irait chercher
00:57:41ses recrues
00:57:41parmi les plus pauvres
00:57:42promettant
00:57:43un salaire élevé
00:57:44pour la région
00:57:451500 dollars par mois
00:57:47ils choisissent
00:57:53des gens
00:57:53peu instruits
00:57:54et qui sont
00:57:54dans le besoin
00:57:55pour leur bourrer le crâne
00:57:57ils leur disent
00:58:03que la Turquie
00:58:04avait des terres
00:58:04qu'elles appartenaient
00:58:06aux ottomans
00:58:06et qu'ils veulent
00:58:07les reconquérir
00:58:08ils souhaitent
00:58:12instaurer
00:58:13un nouvel ordre
00:58:13où Allah
00:58:14est le seul Dieu
00:58:15et où le calife
00:58:16est Erdogan
00:58:17pour en savoir plus
00:58:29sur cette mystérieuse
00:58:30entreprise
00:58:30au relance sectaire
00:58:32nous partons
00:58:33pour la Turquie
00:58:33c'est à Istanbul
00:58:40qu'après des mois
00:58:41de relance
00:58:42le patron de sa date
00:58:43accepte de nous
00:58:44accorder une interview
00:58:45Mélitann Riverdi
00:58:51est affable
00:58:51accueillant
00:58:53et réfute
00:58:55toute accusation
00:58:56d'envoyer des Syriens
00:58:57en Afrique francophone
00:58:58et d'y former
00:58:59son armée de l'ombre
00:59:00qu'est-ce que vous répondez
00:59:04à cela ?
00:59:04Est-ce que c'est vrai ?
00:59:05Ce n'est absolument pas vrai
00:59:07ce sont des informations
00:59:08montées de toutes pièces
00:59:10pour ternir
00:59:10notre réputation
00:59:11ce sont des informations
00:59:13qui visent
00:59:13à calomnier la Turquie
00:59:15Et est-ce que l'entreprise
00:59:18Sadat
00:59:19est présente en Afrique ?
00:59:21Nous travaillons
00:59:22dans certains pays d'Afrique
00:59:23mais comme je l'ai dit
00:59:27nous ne voulons pas
00:59:27divulguer lesquelles
00:59:28Mais pouvez-vous me dire
00:59:31dans combien de pays africains ?
00:59:33Quelques-uns
00:59:33Dans un quartier
00:59:40que l'on doit tenir secret
00:59:42Viterci Nergolu
00:59:44Il est journaliste
00:59:46d'investigation
00:59:47spécialisée
00:59:48dans les questions
00:59:49de défense
00:59:49Il a été menacé
00:59:52après avoir publié
00:59:53son livre d'enquête
00:59:54sur cette société
00:59:55militaire privée
00:59:56et notamment
00:59:58sur son fondateur
00:59:59Adnan Tanriverdi
01:00:01le père
01:00:02de l'actuel PDG
01:00:03Cet ancien général
01:00:06a été limogé
01:00:07de l'armée
01:00:08en 1996
01:00:09pour extrémisme religieux
01:00:11Proche du président
01:00:14Recep Tayyip Erdogan
01:00:15il a été son conseiller spécial
01:00:17pour les questions
01:00:18de sécurité
01:00:18de 2016
01:00:20à 2020
01:00:21Les dirigeants de Sadat
01:00:26militent pour la création
01:00:27d'une alliance
01:00:28regroupant 60 pays islamiques
01:00:30dont 28 en Asie
01:00:3128 en Afrique
01:00:33et 4 en Europe
01:00:34Cette entité
01:00:39aurait pour capitale
01:00:40Istanbul
01:00:41Elle adopterait
01:00:43la charia
01:00:43comme système juridique
01:00:44l'arabe
01:00:46comme langue officielle
01:00:47et le dinar
01:00:48comme monnaie
01:00:50Ils prontent également
01:00:53la suppression
01:00:54du principe
01:00:55de laïcité
01:00:55dans la constitution
01:00:56ainsi que le rétablissement
01:00:59de la peine de mort
01:00:59Parmi leurs propositions
01:01:04figure aussi
01:01:05la création
01:01:06d'une armée parallèle
01:01:07capable d'intervenir
01:01:08dans ces 60 pays islamiques
01:01:10Sadat est une entreprise
01:01:19fondée dans le but
01:01:21de faire émerger
01:01:22sur la scène politique mondiale
01:01:23les pays islamiques
01:01:25d'en faire des superpuissances
01:01:28Vous avez beau penser
01:01:30que le Tchad
01:01:31l'Irak
01:01:31ou le Sénégal
01:01:32appartiennent
01:01:33à des régions différentes
01:01:34Nous les Turcs
01:01:36nous partageons
01:01:37avec ces pays
01:01:37la même culture
01:01:39le même appel
01:01:40à la prière
01:01:40Ces pays
01:01:42peuvent se procurer
01:01:43toutes sortes d'armes
01:01:44et d'équipements
01:01:44près de la Turquie
01:01:45La guerre des empires
01:01:52est bel et bien
01:01:52de retour
01:01:53au 21ème siècle
01:01:54sur le territoire africain
01:01:56Le défi est de taille
01:02:04pour cette nouvelle génération
01:02:06de dirigeants
01:02:06qui prend le pouvoir
01:02:07réussir à imposer
01:02:10sa souveraineté
01:02:11brandie en étendard
01:02:12face à l'impérialisme
01:02:13des grandes puissances
01:02:14On a énormément de réformes
01:02:17à mener
01:02:17bien sûr
01:02:18le temps presse
01:02:18On a terminé
01:02:20ce qui semblait
01:02:21être le plus facile
01:02:22et maintenant
01:02:23s'ouvre la période
01:02:24la plus compliquée
01:02:25c'est le développement
01:02:26du pays
01:02:26La France
01:02:31cherche encore
01:02:32sa place
01:02:32dans cette page
01:02:33d'histoire
01:02:33qui s'écrit
01:02:34Elle ne sera pas rose
01:02:38comme la couleur
01:02:38de l'Empire
01:02:39sur les vieilles cartes
01:02:40coloniales
01:02:40Mais nous l'avons compris
01:02:42lors de nos tournages
01:02:43un nouveau départ
01:02:45reste possible
01:02:46Il ne faut pas parler
01:02:48ni de divorce
01:02:49ni de rupture
01:02:50À un moment donné
01:02:51on peut faire
01:02:52chambre à part
01:02:53Ce sera peut-être
01:02:54beaucoup plus simple
01:02:55pour apaiser
01:02:56apaiser la relation
01:02:59en attendant
01:02:59d'initier une thérapie
01:03:01de couple
01:03:01qui nous permettra
01:03:02de partir
01:03:03sur de nouvelles bases
01:03:03Qu'est-ce qui vous semble
01:03:07le plus judicieux
01:03:07le divorce
01:03:08pour l'interrogation
01:03:09ou un divorce impossible
01:03:10Un mariage autrement
01:03:11Mais parler d'un mariage
01:03:13autrement
01:03:14au moins ça serait
01:03:14un mariage polygare
01:03:16parce qu'aujourd'hui
01:03:17le Sénégal
01:03:20est un nom
01:03:20qui voudrait bien
01:03:21épouser la France
01:03:22mais aussi épouser
01:03:23d'autres pays
01:03:24faudrait que la France
01:03:26accepte la concurrence
01:03:27Calmez-vous les blancs
01:03:31tout va bien
01:03:32La France n'est
01:03:33en perdition nulle part
01:03:34On parle votre langue
01:03:37et on la parle
01:03:38plutôt bien
01:03:39On dit vos poèmes
01:03:40à vous
01:03:40Tu vois
01:03:41Donc calmez-vous
01:03:43Collez-nous la paix
01:03:44un peu
01:03:44On va faire
01:03:45deux trois trucs
01:03:46contre nous là
01:03:46Ça va bien se passer
01:03:48Très bonne note finale

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