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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Roland Lescure, vice-président de l'Assemblée nationale et député EPR des Français d'Amérique du Nord.

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Transcription
00:01Bonjour à tous, bonjour M. Lescure.
00:02Bonjour.
00:03Merci d'être avec nous ce matin.
00:04Merci à vous.
00:05Et c'est vous qui présidiez hier soir cette séance à l'Assemblée nationale
00:08qui a elle aussi été victime de la météo et de ces orages dont on a parlé
00:12puisqu'il y a eu une fuite, même à l'Assemblée qui a suspendu les débats.
00:16Plus de peur que de mal, on a donc une Assemblée qui n'est pas totalement étanche.
00:19Oui, elle prend l'eau.
00:20Non mais c'est évidemment plus anecdotique qu'autre chose.
00:23C'est ce qui arrive quand vous travaillez dans un bâtiment qui a plus de trois siècles.
00:26Mais la réalité, c'est que les dégâts sont énormes, notamment en dehors de Paris.
00:31D'ailleurs, moi j'ai échangé avec les équipes d'Enedis ce matin.
00:34Il y a encore des milliers de Françaises et de Français qui sont privés d'électricité.
00:37On sait qu'il y a un bilan très grave, au moins deux morts.
00:40Pas de dégâts graves à l'Assemblée en tout cas ?
00:42Non, à l'Assemblée non.
00:43Il y a un bâtiment qui va être fermé quelques jours pour des raisons de sécurité électrique.
00:47Mais en revanche, on a évidemment des phénomènes climatiques violents
00:50qui sont de plus en plus nombreux, qui sont de plus en plus fréquents.
00:53Donc quand j'entends ce qu'on appelle le backlash environnemental,
00:55je me méfie, soyons, je dirais, extrêmement déterminés
00:59à continuer à lutter contre le phénomène de réchauffement climatique,
01:03les politiques environnementales, qui sont en plus de bonnes politiques économiques.
01:06Donc il ne faut pas opposer l'un et l'autre.
01:08Il faut les continuer parce que très très souvent, on nous rappelle à la réalité.
01:13Sur le fond de ce débat qui avait lieu hier soir à l'Assemblée,
01:17sur l'Iran, sur la guerre israélo-iranienne,
01:19chacun a défendu ses positions.
01:20Sans surprise, la gauche a condamné les interventions,
01:24les frappes israéliennes et américaines.
01:26La droite les a applaudies.
01:28Finalement, est-ce que ce débat a servi à quelque chose puisqu'il n'y avait pas de vote ?
01:32Oui, moi je pense d'abord qu'il était très utile
01:34puisque ça a permis au gouvernement d'informer l'Assemblée.
01:36Il a duré jusqu'à très tard.
01:37On était encore sur les bancs à une heure du matin
01:39avec des ministres qui répondaient à toutes les interpellations.
01:42Il y a quelques nuances.
01:43Il y a, je pense, une extrême droite et une extrême gauche
01:45qui sont extrêmement campées.
01:47C'est une canonière sur des positions très fortes.
01:49Mais au sein des partis dits républicains,
01:52moi je pense qu'il y a des nuances
01:53mais que globalement, on trouve un consensus
01:55autour du fait que la France doit porter la voie de la paix
01:59et elle ne doit pas le faire toute seule.
02:01Elle doit le faire dans une Europe
02:02qui doit s'exprimer de plus en plus forte.
02:04Mais précisément, M. Lescure,
02:05est-ce que la France et l'Europe ne sont pas des simples spectatrices
02:08de ce qui se passe actuellement au Proche-Orient
02:10avec des acteurs qui sont aux États-Unis,
02:13évidemment les belligérants
02:14et puis Donald Trump tout puissant.
02:16Et la France et l'Europe regardent ce qui se passe.
02:18Moi je ne suis pas d'accord avec vous.
02:20Je dirais, l'Europe est en train de se réveiller.
02:23Pendant des décennies...
02:24Mais est-ce qu'elle agit ?
02:24Ce n'est pas elle qui agit,
02:25ce n'est pas elle qui ni fait les frappes ni les empêche.
02:29Ça fait des milliers d'années qu'on dit ça.
02:31Si tu veux la paix, prépare la guerre.
02:33Aujourd'hui, l'Europe n'est pas prête pour la guerre.
02:35Et donc c'est difficile de faire porter la voie de la paix.
02:38L'engagement d'hier très fort des pays européens,
02:41en partie sous la pression américaine,
02:42mais en partie, il faut le reconnaître,
02:44parce que des pays dont la France plaidait pour ça depuis longtemps...
02:475% du PIB...
02:485% du PIB, ça c'est des chiffres,
02:50mais ça veut dire qu'on va augmenter de manière extrêmement forte
02:52l'effort des dépenses militaires
02:54pour que ce que le président de la République appelle
02:56le pilier européen de l'OTAN soit un vrai pilier solide
02:59à côté du pilier américain.
03:01C'est que les États-Unis, à eux seuls,
03:03ils dépensent deux fois plus que l'Union Européenne
03:05sur les dépenses militaires.
03:07Et ça, ça va changer.
03:08On va rééquilibrer les choses.
03:09Mais la raison pour laquelle l'Europe va être plus forte militairement,
03:13c'est pas pour faire la guerre,
03:14c'est pour, au contraire,
03:15peser davantage dans les discussions internationales.
03:18Mais vous admettez, on en laisse cire,
03:19que tout cela se fait quand même sous la pression du président américain
03:22qu'il est aujourd'hui, je le répète,
03:24celui qui décide,
03:26on a bien vu, par exemple,
03:28le secrétaire général de l'OTAN
03:29et les autres chefs d'État
03:30être très sympathiques avec lui,
03:33c'est le moins qu'on puisse dire.
03:34Est-ce que Donald Trump ne fait pas ces deux circonstances-là
03:37plus et le beau temps aujourd'hui
03:38sur la météo mondiale ?
03:40Écoutez, les États-Unis ont toujours été
03:42le pilier majeur de l'OTAN.
03:44Ce qui est vrai, ce qui a changé,
03:45c'est le moins qu'on puisse dire,
03:46c'est la forme et la manière
03:47dont le président des États-Unis
03:49traite ses alliés,
03:51change d'avis régulièrement,
03:53a un vocabulaire pour le moins fleuri.
03:55Et personne ne lui répond vraiment,
03:56personne ne lui tient tête.
03:57En fait, ce n'est pas tout à fait vrai.
03:59Le président de la République lui a répondu dans le bureau Oval,
04:01le Premier ministre canadien lui a répondu aussi.
04:04Mais c'est vrai que quand on a quelqu'un,
04:06la personnalité de Donald Trump,
04:07on ne le traite pas tout à fait
04:08comme un leader comme les autres.
04:09Mais au fond, l'essentiel quand même,
04:13c'est qu'il nous respecte.
04:15Et il apprend.
04:17Il nous respecte.
04:18L'essentiel, ce soit qu'il nous respecte.
04:19Ah oui, l'essentiel.
04:20Ce n'est pas une réalité pour l'instant.
04:23Ça commence.
04:23Ça commence.
04:24Moi, je l'ai vu en réunion
04:26avec le président de la République.
04:28Je le répète, le Premier ministre canadien,
04:29le chancelier allemand,
04:30Pardon, excusez-moi de vous couper.
04:33Le chancelier allemand, par exemple,
04:34il n'est pas d'accord avec le président français
04:36lorsqu'il dit qu'Israël a fait le salbou en Iran.
04:39Avec l'Allemagne, on est d'accord sur l'essentiel.
04:41Il y a des nuances sur l'appréciation.
04:42Sacrée nuance quand même.
04:43Non, non, non, sur l'essentiel.
04:46L'Allemagne est en train de changer,
04:48de faire un virage à 180 degrés
04:49après des décennies d'une politique dite pacifiste
04:52où, effectivement,
04:54le bouclier de l'Allemagne,
04:55c'était l'Amérique.
04:56On va investir des centaines de milliards d'euros,
04:59et notamment en Allemagne,
05:00pour renforcer la politique de défense européenne.
05:03On va construire des chars,
05:04j'espère un avion de chasse,
05:06ensemble avec l'Allemagne.
05:07Donc oui, il y a parfois des nuances
05:08sur l'appréciation de tel ou tel événement,
05:11et ce n'est pas un petit événement
05:12comme les attaques d'Israël sur l'Iran.
05:14Mais globalement,
05:16d'abord le droit international,
05:17tout le monde appelle à son respect en Europe.
05:20Et on a une France et une Allemagne
05:22qui sont plus alignés que jamais.
05:23Roland Lescure,
05:24une dernière question sur Donald Trump.
05:25Est-ce que c'est sérieux
05:26lorsqu'on imagine,
05:27lorsque lui imagine,
05:28qu'il pourrait obtenir le prix Nobel de la paix,
05:30vu tout ce qu'il réalise en ce moment ?
05:31Moi, je suis convaincu
05:32que ça fait des mois qu'il y pense.
05:33En fait, ça fait même des années.
05:35Il est un peu jaloux, M. Trump.
05:37Et quand il a vu Barack Obama
05:38avoir le prix Nobel de la paix,
05:40c'était il y a plus de 15 ans,
05:41je pense que ça lui a donné des idées.
05:43Donc c'est vrai que...
05:44C'est crédible ?
05:45Écoutez, il a fait campagne
05:47sur « je serai le président de la paix ».
05:50On ne peut pas dire
05:50que ce soit un grand succès aujourd'hui,
05:52mais on voit bien que...
05:53Bon, d'abord,
05:54il faut reconnaître
05:54que ça a de l'impact.
05:56Quand les États-Unis agissent
05:57avec un arsenal militaire extrêmement fort,
05:59ça a de l'impact.
06:01On verra ensuite.
06:02Écoutez, moi, en tout cas,
06:03j'espère qu'on aura la paix,
06:05évidemment, entre Israël et Iran,
06:07à Gaza.
06:08Il y a des horreurs
06:09qui se passent tous les jours.
06:11J'espère que les otages seront libérés.
06:12Et franchement,
06:13si les États-Unis font une partie
06:15du travail pour arriver à tout ça,
06:17je dirais merci, M. Trump.
06:19Je suis prêt à le dire.
06:20Roland L'Espurant, en France,
06:21François Bayrou,
06:21va s'exprimer tout à l'heure
06:23à 17h.
06:24Qu'en attendez-vous ?
06:25Est-ce qu'il peut sortir
06:25de son chapeau
06:26le texte miracle
06:27qui fera oublier
06:28l'échec du conclave
06:30sur les retraites,
06:30qui est aussi d'abord son échec,
06:32de sa méthode, en tout cas ?
06:33En tout cas, déjà,
06:34on a essayé
06:35et c'est déjà bien.
06:36Il n'y a pas de baguette magique
06:37sur les retraites.
06:37Et on voit bien
06:38que malgré des partenaires sociaux
06:40qui étaient prêts à négocier,
06:45il y aura un débat
06:45sur les retraites en 2027,
06:47qu'il faut essayer
06:48de faire atterrir les choses
06:49dans les jours qui viennent,
06:50mais qu'il va être temps
06:51de passer à autre chose.
06:52Et pas parce que
06:53ce n'est pas un sujet important,
06:54mais parce qu'on a un monde
06:56qui est en plein bouleversement,
06:58on a un budget à voter.
06:59Moi, j'espère que les partis
07:01dits républicains
07:02vont être responsables
07:02à l'occasion de ce budget.
07:04Il y aura un débat
07:04sur le financement des retraites,
07:06on l'aura en 2027.
07:08On va essayer de conclure
07:08et j'espère qu'on le fera,
07:09mais si on n'y arrive pas,
07:10il faudra passer à autre chose.
07:11François Bayrou se retrouve
07:12dans la position de Michel Barnier.
07:13Il dépend du bon vouloir du RN
07:15qui dit que cette fois-ci
07:16il ne votera pas la censure,
07:17mais qu'il se réserve
07:18pour le prochain budget.
07:20Finalement, tout ça pour ça.
07:21Est-ce qu'il n'y a pas aujourd'hui
07:22une crainte ?
07:23Est-ce que François Bayrou
07:23est sur la sellette menacé
07:25en tant que Premier ministre ?
07:27Évidemment, la stabilité du gouvernement
07:29reflet d'une Assemblée nationale
07:32complètement fracturée
07:33qui, en passant,
07:34reflète aussi une France
07:36qui est divisée.
07:37Et donc, c'est difficile
07:38de gouverner aujourd'hui.
07:39Quand on voit qu'il y en a beaucoup
07:40qui surtout se focalisent
07:41sur la présidentielle,
07:42on a un nouveau candidat
07:43à la présidentielle tous les jours.
07:46Moi, je trouve qu'on est
07:46un Premier ministre
07:47qui se focalise sur le budget,
07:48sur la capacité à gouverner,
07:50sur une volonté
07:50de faire avancer sur la retraite.
07:51C'est déjà pas mal.
07:53Alors, évidemment,
07:54vous l'avez dit,
07:55à partir du moment
07:55que le Parti socialiste dit
07:56« Maintenant, moi,
07:56je ne soutiens plus le gouvernement,
07:58jamais, je vais censurer
07:58tous les jours »,
07:59on a un problème.
08:00Moi, j'en appelle
08:01à la responsabilité de tout le monde,
08:02on a besoin d'avancer.
08:03Qu'est-ce qui reste du socle commun
08:04entre votre parti,
08:05Ensemble pour la République,
08:06et la droite républicaine
08:08qui a voté, par exemple,
08:09sur les questions énergétiques
08:10avec le Rassemblement national ?
08:12Aujourd'hui, le parti d'Éric Ciotti,
08:14l'UDR va proposer des textes
08:16qui seront peut-être
08:17en partie votés par la droite.
08:19Aujourd'hui, il y a une vraie crise
08:20dans ce socle commun.
08:21Est-ce qu'il y a encore
08:22un socle commun ?
08:22Écoutez, Éric Ciotti,
08:23en tout cas, sa stratégie est claire,
08:25c'est d'être le trait d'union
08:25entre la droite républicaine
08:26et l'extrême droite.
08:27Moi, je suis convaincu
08:28qu'il y a une alternative à ça.
08:33Ce n'est pas facile tous les jours,
08:35mais je vais continuer à travailler.
08:36Y compris avec la gauche, d'ailleurs.
08:37Y compris avec la gauche.
08:38Bien sûr.
08:39On note cela.
08:40Merci beaucoup.
08:41Roland Lescure, député EPR,
08:42vice-président de l'Assemblée.
08:44C'est la suite de Télématin.
08:45Merci beaucoup.

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