Non-censure du RN sur les retraites : est-ce pour protéger le mandat de Marine Le Pen ?

Sud Radio

Les Vraies Voix avec Luc Rouban, politologue, directeur de recherche CNRS au Cevipof  et auteur de "Les ressorts cachés du vote RN" publié aux presses de SciencesPo.  Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David  du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio. --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru 🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————  🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴  ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ———————————————————————  ☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRB7z8JrbG9LyNtTmhxaU-a   ##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2025-06-25##

Transcript

00:00Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.

00:03On a acté l'échec hier, on a acté l'échec hier.

00:06Je ne peux pas accepter sans réagir qu'on se satisfasse d'échouer si près du but.

00:13Monsieur le Premier ministre, le respect de la parole donnée est à la base même de notre régime démocratique.

00:19Vous avez pris des engagements, pas tenus sur ce sujet comme sur bien d'autres.

00:22Cela nous contraint, Monsieur le Premier ministre, à déposer une motion de censure contre votre gouvernement.

00:26Dont acte, il a trahi sa parole et nous le censurons.

00:29Il y a très peu de chances qu'on vote une censure sur les retraites pour une raison simple.

00:32C'est que la censure ne va pas faire baisser l'âge de retraite de 64 à 62 ans.

00:36Le rendez-vous de la censure, c'est à l'automne. C'est au moment du budget.

00:39François Biro, son tour viendra.

00:42Le Rassemblement National ne votera pas la censure contre le gouvernement Bayrou.

00:46Et en cas de dissolution, pour rappel de l'Assemblée Nationale, Marine Le Pen ne pourrait pas se représenter, cause de sa peine d'inégibilité.

00:53Alors parlons vrai. Est-ce que les menaces de censure sur le budget, ce sera à l'automne d'ailleurs,

00:57vous semble crédible de la part du RN ?

00:59Et la question, la non-censure du RN est-elle pour protéger François Bayrou, la stabilité de la France ou le mandat de Marine Le Pen ?

01:06Vous dites à 65% le mandat de Marine Le Pen, à 20% la stabilité de la France et à 15% François Bayrou.

01:12Vous voulez réagir ? Le 0826 300 300.

01:15Et notre invité Luc Roubin est avec nous, politologue, directeur de recherche CNRS et CEVIPOF, le centre de recherche de Sciences Po,

01:22et auteur de ce livre « Les ressorts cachés du vote RN » aux presses de Sciences Po.

01:26Luc Roubin, merci d'avoir accepté notre invitation.

01:28Merci à vous.

01:28Et bonsoir à vous.

01:29Philippe Béger.

01:30Alors, je voudrais dire, il y a sans doute des raisons personnelles et des raisons peut-être plus nobles.

01:39D'abord, je ne suis pas persuadé que le RN tenait absolument à voter une motion de censure avec la gauche et l'extrême gauche.

01:49Deuxième élément, ils ont dit, et je crois que l'argument se reçoit, qu'en réalité, voter la motion de censure ne changerait rigoureusement rien à la loi sur les retraites.

02:04Troisième élément, et il est personnel évidemment, c'est le fait qu'en effet, le sort de Marine Le Pen importe là-dedans.

02:12J'ajoute, et je suis désolé de mélanger les notions, mais le RN a toujours eu une sympathie parce que François Bayrou l'a toujours traité correctement pour François Bayrou.

02:26Et dernier élément, peut-être le plus noble, j'ai l'impression que le RN, évidemment, n'exclut pas dans les prochains mois de voter une motion de censure,

02:37mais il veut le faire pour ce qu'il estime essentiel dans l'intérêt de la France.

02:41Le RN a déjà voté une censure présentée par la France Insoumise, donc déjà, pour surpargner, ça c'est un argument.

02:50Je ne comprends pas, c'est complètement fou de lier la censure et la dissolution.

02:57Est-ce que quelqu'un peut imaginer qu'Emmanuel Macron va remettre les doigts dans la prise le 8 juillet quand il récupère son droit de dissolution ?

03:04Personne n'imaginait qu'il le ferait il y a un an.

03:05Non, mais écoutez, un an sont passés, regardez le résultat désastreux, parce que la prochaine fois, si tu te foires, c'est la démission au bout.

03:11Je ne vois pas comment...

03:12En tout cas, il a vraiment compris la leçon.

03:16Donc, lier ça en disant la dissolution, je perds mon mandat, c'est aussi un mauvais argument.

03:21Je pense qu'il y a un problème au sein même du RN.

03:25Il y avait toute une ligne, la ligne de Bardella, de Jean d'Anne Bardella,

03:27qui voulait censurer en disant, on l'a, il faut le faire, il faut faire mouvement,

03:32on ne peut pas continuer dans cet immobilisme-là.

03:35Et puis, vous avez les marinistes qui, évidemment, ne veulent pas en se disant,

03:38attention, la patronne est déjà un peu fragilisée.

03:40Donc, toutes ces explications, et c'est normal, c'est de la politique,

03:44ne sont là que pour masquer les divisions profondes qui existent

03:48et qui ne vont aller qu'en s'aggravant.

03:50Vous ne pouvez pas imaginer qu'à un moment donné,

03:52Jean d'Anne Bardella ne va pas vouloir accélérer

03:55et pousser un peu Maman Le Pen dans le décor.

03:58Voilà, moi je crois que pour le moment, on garde le village Potamkin,

04:01on ne vote pas la censure parce que c'est le village Potamkin.

04:04La politique, c'est de la stratégie.

04:07Effectivement, à un moment donné, il faut partir quand il faut bien partir.

04:10Il y a un agenda, ils l'ont, eux, dans leur tête.

04:13Effectivement, je pense qu'ils appuyeront sur le bouton quand il faudra.

04:15Là, on voit bien en même temps aussi que la France est confrontée quand même

04:20à l'international avec...

04:23Voilà, on est très fragile, on voit qu'il y a des guerres qui s'annoncent,

04:27on voit que les Etats-Unis sont en train de nous lâcher, etc.

04:29Est-ce que c'est le bon moment pour appuyer sur le bouton pour remettre une crise

04:32là où il y a déjà des crises ?

04:33Je pense qu'à un moment donné, il faut aussi penser un petit peu au bien-être des citoyens.

04:37Vous pensez que le RN aurait dû censurer le gouvernement ?

04:40Vous pensez qu'il fait bien d'attendre le prochain budget ?

04:43En attendant évidemment ce qu'il y aura dans le budget ?

04:45Venez nous donner votre avis au 0826 300 300.

04:49Et Luc Rouban est donc avec nous, politologue, directeur de recherche au CNRS et au Cévi-Pof,

04:53le centre de recherche de Sciences Po et auteur du livre

04:55« Les ressorts cachés du vote RN aux éditions presse de Sciences Po ».

05:01Luc Rouban, vous avez entendu une espèce de petit melting pot de la stratégie.

05:06Pour vous, la stratégie du RN, c'est quoi ?

05:10Écoutez, je ne suis pas au cœur même du RN,

05:13donc je ne peux pas vous définir quelle est leur stratégie,

05:15mais je peux en revanche vous dire qu'ils sont confrontés

05:19à un problème de définition de stratégie.

05:21Parce qu'effectivement, déjà, parler de censure du gouvernement Bayrou,

05:25ça ne veut pas dire forcément dissolution.

05:27Si on élimine François Bayrou, il va falloir trouver un autre Premier ministre.

05:32Mais qui ? Parce que la situation, elle est quand même désaffronée.

05:34Le président l'a fout la main.

05:36Là, c'est Sébastien Lecornu qui a en plus des super liens personnels avec Marine Le Pen.

05:41C'est pour ça que c'est encore plus incompréhensible.

05:42Il y a une sorte de gens très bien, mais si vous voulez...

05:44Ah non, je n'ai pas dit qu'il était très bien ou pas bien,

05:46mais en tout cas, il est déjà...

05:48Au niveau des partis, si vous voulez,

05:52ils sont obligés d'intégrer dans leur stratégie, justement,

05:55la personnalité ou la personne,

05:58ou si vous voulez, le Premier ministre ou la Première ministre.

06:02Donc, si vous voulez, bon, ça c'est un premier point.

06:04Deuxième point, nous sommes quand même globalement en France,

06:06nous sommes dans une situation d'impuissance de l'État.

06:10On le voit très clairement.

06:11On a un État qui est incapable de se réformer.

06:14On a un gouvernement qui, si vous voulez, fait un peu de gaudille.

06:20Bon, François Bayrou fait ce qu'il peut.

06:21Bon, c'est un homme de compromis,

06:23mais pour l'instant, c'est un peu quand même du bricolage.

06:25Et on voit bien sur les retraites, sur beaucoup d'autres sujets,

06:29il n'y a pas de consensus.

06:31Il est très, très mal perçu dans l'opinion.

06:33C'est un des premiers ministres qui a le moins de soutien de l'opinion.

06:36La situation, effectivement, internationale,

06:38s'est considérablement dégradée.

06:39Elle est très dangereuse.

06:40Et la France passe effectivement au second,

06:43voire au troisième plan de la scène internationale,

06:45ce qui n'était quand même pas le cas jusqu'à présent.

06:47Donc, on est quand même dans un pays

06:49qui est en plein déclin politique au niveau national et international.

06:53Et donc, dans ces conditions,

06:54il faut bien comprendre que...

06:56Alors, il y a effectivement le problème du mandat de Marine Le Pen

06:58qui doit certainement se poser.

07:00Mais il y a aussi la question de savoir comment tenir jusqu'en 2027.

07:03parce que, si vous voulez,

07:05il faut bien comprendre,

07:06si tout le monde veut se débarrasser de François Bayrou,

07:09il faut aussi que, dans tous les partis,

07:10y compris le RN,

07:12il faut aussi montrer que ces partis,

07:13y compris le RN,

07:14sont des gens responsables

07:16et que, dans le fond,

07:17ils vont se présenter,

07:18il va falloir se présenter en 2027

07:20en disant au français,

07:21voilà, on a agi de manière intelligente, responsable,

07:24on n'a pas créé une nouvelle crise politique.

07:27Et donc, je pense que ça, c'est un point central.

07:29Donc, je pense qu'il y a une grande incertitude.

07:31Ils ne savent pas trop ce qu'ils veulent.

07:32Le deuxième point, effectivement,

07:34si je peux me permettre, très rapidement,

07:36c'est qu'effectivement,

07:37il y a un problème de ligne au sein du RN.

07:39Parce que la ligne Bardella,

07:40ce n'est pas la ligne Marine Le Pen.

07:42Et beaucoup ont dit,

07:43oui, non, c'est toujours les mêmes.

07:44Non, non, ce ne sont pas les mêmes.

07:46Bardella, il est beaucoup plus trumpiste,

07:48il est beaucoup plus libéral.

07:49Et Marine Le Pen, elle est quand même différente.

07:52Elle est beaucoup plus, je dirais,

07:53proche de l'ancien FN,

07:54sur certains points,

07:55en matière sociale notamment.

07:57Donc, la question, elle est là.

07:58C'est-à-dire qu'il ne faut pas non plus pousser le...

08:00Il ne faudrait pas que cette situation crée une scission

08:03à l'intérieur du RN.

08:04Parce que c'est ça aussi leur problème.

08:05Il faut qu'ils restent unis.

08:06Parce que là, si on commence à aborder le sujet de la censure,

08:09il va falloir définir,

08:11et ils ne le font pas d'ailleurs,

08:13une politique budgétaire très claire

08:15et fiscale très claire.

08:16Justement, Luc Rouban,

08:18à propos des lignes à l'intérieur du RN,

08:21que pensez-vous de la dernière déclaration de Marine Le Pen

08:25dans Valeurs Actuelles,

08:27qui a dit, en gros,

08:29maintenant, il faut sérieusement que Jordan Bardella se prépare.

08:33Est-ce que vous y voyez une sorte de synthèse

08:36entre le risque judiciaire et le futur de 2027,

08:41ou bien est-ce qu'elle lâche l'affaire d'une certaine manière ?

08:45Je pense qu'elle prépare simplement le terrain

08:49au cas où elle ne pourrait pas se présenter

08:50et elle serait inéligible.

08:52De toute façon, ça, je pense, c'est de bonne guerre,

08:55si je peux me permettre.

08:57Donc, en fait, la réalité, c'est ça.

08:59En fait, ils ne savent même pas quel sera le candidat.

09:02Mais le problème, c'est qu'effectivement,

09:03comme je vous le disais à l'instant,

09:05derrière chaque candidat,

09:06il y a quand même des lignes très différentes.

09:08Est-ce que c'est le libéralisme

09:09avec l'allègement des impôts,

09:12notamment pour les entreprises, etc.,

09:14ou est-ce qu'au contraire,

09:15c'est plutôt une politique, disons,

09:18d'inspiration, alors avec des guillemets,

09:20d'inspiration gaullienne,

09:21de renforcement de l'État,

09:23des services publics, etc.

09:24Donc là, on est quand même sur des choix essentiels.

09:26Après, bon, effectivement,

09:28ils sont obligés aussi de montrer

09:30que dans le fond, ils s'entendent bien,

09:31même si ce n'est pas le cas derrière,

09:32et que dans le fond, vous savez,

09:34en général,

09:35les duos en politique,

09:38comme dans bien des cas de figures de pouvoir,

09:42ne tient pas,

09:43il y en a toujours un des deux

09:43qui prend le dessus sur l'autre.

09:45Et voilà, donc,

09:46si vous voulez,

09:47il y aura forcément un gagnant et un perdant,

09:50mais bon, pour l'instant,

09:51pour eux,

09:51je pense qu'ils sont face à une grande incertitude,

09:54parce qu'on est dans une situation

09:55de recomposition de l'espace politique,

09:58et une incertitude qui touche les autres aussi.

10:00On ne connaît pas, d'ailleurs,

10:01quelles vont être vraiment les relations

10:03entre le PS et l'EFI,

10:04même après le congrès du PS.

10:06Et puis, il y a surtout pour l'ERN,

10:08le problème de savoir comment récupérer

10:10l'électorat de droite qui vote l'ERN.

10:12C'est ça, alors.

10:13François, François.

10:14Oui, Luc,

10:15questions courtes et réponses courtes,

10:18parce qu'il y a plein de questions.

10:20Je crois quand même savoir

10:21et je crois comprendre

10:22que l'électorat du RN

10:23est vent debout

10:24et veut que le Rassemblement National

10:26vote l'Assemblée

10:26à des niveaux très élevés,

10:2870-75%.

10:29Et ça, c'est un vrai sujet,

10:31parce que quand François Bayrou,

10:32le 14 juillet,

10:33a présenté son plan d'austérité,

10:35parce qu'il va le faire,

10:36l'Assemblée ne sera plus

10:37en session extraordinaire,

10:38donc elle sera,

10:40comment dirais-je,

10:41fermée,

10:42on renvoie tout ça au budget,

10:43comment le RN peut s'entendre

10:45sur ce qui est censurable

10:46ou pas au budget ?

10:47C'est un vrai sujet.

10:49Leur base,

10:49leur électorat

10:50voulait la censure,

10:51comment ils s'en sortent là-dessus ?

10:54Effectivement,

10:54c'est une bonne question,

10:55je n'ai pas la réponse,

10:56mais c'est vrai que le problème,

10:58dans le fond,

10:58ils sont piégés

10:59par l'élargissement

11:00de leur électorat.

11:01Parce que dans le fond,

11:02il va falloir ménager aussi

11:04les classes supérieures,

11:06il va falloir rassurer le patronat,

11:08donc il va falloir quand même

11:09faire attention au niveau des impôts

11:10et surtout,

11:11il va falloir faire très attention

11:13aux retraités

11:13parce que tout le débat,

11:14il est sur les retraités aujourd'hui.

11:16On voit bien que pour sauver les retraites,

11:17finalement,

11:18progressivement,

11:18on commence à nous dire

11:19que les retraités sont des privilégiés,

11:22ça serait bien de les faire payer

11:23un peu plus d'impôts,

11:24etc.,

11:25tous ces gens qui profitent bien de la vie

11:27alors que les autres travaillent,

11:28etc.

11:28Donc il y a quand même

11:29une forme de mise en place

11:31d'un nouveau récit

11:32sur la nouvelle fiscalité

11:35qui va peser sur les seniors,

11:36mais ça,

11:37il faut bien comprendre

11:38que dans l'électorat

11:40de Marine Le Pen,

11:40enfin du RN,

11:42vous avez maintenant

11:42une part croissante

11:43de retraités,

11:44justement,

11:45autant pour des raisons fiscales

11:46ou des raisons de sécurité,

11:48etc.

11:49Donc si vous voulez,

11:50là, effectivement,

11:50il va falloir qu'ils prennent

11:51des décisions

11:52et ça va être très,

11:53très difficile pour eux

11:54parce qu'il va falloir

11:55faire des choix

11:56et dans l'état

11:57des finances publiques actuelles,

11:58ça va être compliqué.

11:59vous allez faire des choix

12:00parce que sinon,

12:01vous passez pour un comique

12:02si vous continuez à dire

12:03tout va très bien,

12:04on continue comme avant.

12:05Vous pensez que Marine Le Pen

12:07a eu raison

12:07d'aller contre son électorat

12:09en ne censurant pas

12:10ou vous pensez le contraire ?

12:11Venez nous donner votre avis

12:12au 0826 300 300.

12:14Justement, Fabrice

12:15était avec nous

12:15de Laurent Sainte-Marie.

12:17Bonsoir, Fabrice.

12:17Oui, rebonsoir.

12:19Oui, oui.

12:20Écoutez, moi,

12:21je m'inscris pleinement

12:22dans les propos

12:23qu'a tenus Françoise de Bois.

12:26C'est-à-dire que

12:26je n'arrive pas à comprendre

12:27que quand j'ai vu

12:29cette question,

12:30quand j'ai entendu cette question,

12:31je n'arrive pas à comprendre

12:32comment on peut associer

12:35la motion de censure

12:39avec la dissolution.

12:40Voilà.

12:40Moi, ça,

12:40je n'arrive pas à comprendre ça.

12:42Donc la question,

12:43pour moi,

12:43ne se pose pas

12:44pour être franc.

12:45après,

12:46je pense qu'il manque

12:48peut-être une quatrième proposition.

12:51Alors, je vais être grossier.

12:53Je le dis avec humour.

12:54Non, je le dis avec humour.

12:56Est-ce que peut-être,

12:57est-ce que le RN

12:58ne cherche pas

12:58une sorte de cohérence

13:00dans son action ?

13:01Tout simplement,

13:02de cohérence,

13:02puisqu'ils ont voté

13:03la motion de censure.

13:04Ils ont eu la motion de censure

13:06face à Barnier

13:07sur le budget.

13:08Ils attendent le budget

13:09pour François Bayrou.

13:11Et pour pouvoir dire après,

13:12vous voyez,

13:12on est cohérent.

13:13On est cohérent.

13:14On l'a censuré

13:15pour le même motif

13:16que le précédent.

13:17En pétant,

13:18en avant,

13:19les hausses d'impôts,

13:19etc.,

13:20les baisses

13:20de certains budgets.

13:22Voilà.

13:22Moi, je miserais

13:24plutôt là-dessus.

13:25Par contre,

13:26j'ai une question

13:27à poser à Françoise,

13:29que je me pose,

13:30en cas de non-éligibilité,

13:33ce n'est pas facile à dire,

13:34d'inéligibilité,

13:35est-ce qu'elle peut être

13:36nommée première ministre ?

13:37Ah oui, absolument.

13:38Oui, oui, bien sûr.

13:39C'est la réponse directement.

13:40Oui, c'est pas...

13:41Enfin, je vous rappelle

13:42qu'il m'a posé à moi,

13:43donc, voilà, merci.

13:45Donc, je réponds moi.

13:46Je m'appelle Françoise David,

13:47en fait.

13:47Je suis la soeur

13:48de Philippe David.

13:49Oui, oui, bien sûr.

13:50Il peut, absolument.

13:52Que j'embrasse,

13:53que ce soit anniversaire aujourd'hui.

13:54Et moi, je t'embrasse

13:54très, très, très fort.

13:56Oui, bien sûr,

13:57il peut, sans aucun problème.

13:58Il peut être nommée

13:59première ministre,

13:59ce n'est pas un sujet,

14:00bien sûr.

14:01Donc, on peut partir

14:01sur un ticket,

14:02donc, dissolution ou pas.

14:03Est-ce que Marie-Lepard,

14:04là, nous ne nous emballons pas.

14:07Oui.

14:07En fait, ta difficulté,

14:09quand vous avez,

14:10par exemple,

14:10dernières élections,

14:1111 millions d'électeurs

14:12qui ont voté pour vous,

14:12alors, sur des programmes,

14:13etc.,

14:14c'est que ce n'est pas

14:1411 millions d'adhérents.

14:15Et donc, du coup,

14:16vous devez aussi essayer

14:17toujours de garder

14:18votre cheptel,

14:19entre guillemets,

14:19le socle de vote.

14:22Et là, je suis d'accord

14:22pour dire qu'il faut,

14:23à un moment donné,

14:23avoir une stratégie lisible.

14:25Et vous ne pouvez pas

14:25faire de la guérilla

14:26tout le temps,

14:27prendre le maquis

14:27sur plein de choses.

14:28Donc, il faut,

14:29à un moment donné,

14:29avoir une taille patron.

14:31Et donc, du coup,

14:31c'est difficile

14:32parce que c'est très gazeux.

14:33Parce qu'entre-temps,

14:33il y a d'autres personnalités

14:34qui, comme Retailleau,

14:37Darmanin, etc.,

14:38qui essayent justement

14:39de ratisser votre électorat.

14:40Et donc, voilà,

14:41c'est assez compliqué pour eux.

14:43Alors, ça risque

14:44d'être une vraie faute politique.

14:46Le trouvant,

14:47est-ce qu'il n'y a pas aussi,

14:49derrière ce refus

14:50de voter la censure,

14:52quelque chose

14:52qui continue

14:54de la part

14:54du Rassemblement National,

14:56le souci constant

14:59de montrer

15:00qu'ils ont

15:01une responsabilité,

15:03une lucidité

15:04et qu'ils ne veulent pas

15:05porter atteinte

15:06à l'intérêt

15:07de la France ?

15:09Ah ben oui, absolument.

15:10Mais vous savez,

15:11il faut se rappeler

15:12les leçons de la sociologie,

15:13vous savez...

15:14La suite de la dédiabolisation,

15:16en quelque sorte.

15:16Oui, mais si vous voulez,

15:18il y a ça.

15:18Et puis, effectivement,

15:20je suis d'accord avec vous,

15:21mais si vous voulez,

15:22la sociologie historique

15:24nous apprend

15:24qu'il y a la loi

15:25des reins des oligarchies,

15:27c'est-à-dire

15:27que les partis,

15:28même les plus démocratiques,

15:29je ne pense pas

15:30que ce soit toujours

15:30le cas du RN,

15:32finissent par créer

15:32une élite de dirigeants

15:34qui se séparent

15:34de l'électorat.

15:35Et la stratégie définie

15:37par les dirigeants du RN

15:38n'est pas forcément

15:39en phase avec l'électorat.

15:41Pourquoi ?

15:41Parce que son électorat,

15:43il est excédé

15:44par la situation actuelle.

15:46Lui, il voudrait

15:46que les choses soient

15:47clarifiées une fois pour toutes

15:48et que peut-être

15:49qu'Emmanuel Macron démissionne,

15:51qu'il y ait un grand renouvellement

15:54et qu'on reparte de zéro

15:55parce qu'effectivement,

15:55la situation est devenue

15:56complètement illisible

15:57et ingérable.

15:58Mais au niveau des dirigeants,

16:01eux, ils réfléchissent autrement.

16:02Ils se disent

16:03« Oui, c'est très bien,

16:03mais à la limite,

16:04est-ce qu'ils veulent vraiment

16:05le pouvoir au niveau supérieur ? »

16:07Parce qu'il va falloir gérer

16:08une situation extrêmement complexe,

16:10très difficile.

16:11Un pouvoir à deux têtes en plus.

16:12Moi, je pense, Luc,

16:13je m'inscris en faux

16:14parce que ça a été

16:15quelque chose de réel

16:16pour Jean-Marie Le Pen.

16:17Jean-Marie Le Pen,

16:18c'était l'enfant perdu

16:19des guerres coloniales françaises.

16:20Il ne voulait pas le pouvoir

16:21quand il est au second tour.

16:23On est tous,

16:24on a tous,

16:25moi j'étais journaliste

16:26dans une autre radio,

16:27il est hébété.

16:28Il dit de toute façon,

16:29voilà, je vais faire 18-18.

16:31Donc lui,

16:31il ne voulait pas le pouvoir

16:32fondamentalement.

16:34Je ne crois pas du tout

16:34une minute

16:35que ce soit le cas

16:36de Marine Le Pen

16:37et de Jordan Bardella.

16:38Vous êtes d'accord

16:39avec ça ou pas ?

16:41Je ne sais pas.

16:41Il nous reste 30 secondes.

16:43J'aurais été d'accord

16:43avec vous il y a six mois.

16:45Maintenant,

16:46je me pose des questions.

16:47Je me pose des questions

16:48parce que la situation

16:49est tellement pourrie

16:49que vous savez,

16:51il va falloir vraiment

16:51être quand même

16:53très très bon.

16:53Masochiste pour récupérer

16:54les clés du camion.

16:55Oui.

16:56Exactement.

16:57Vous savez,

16:57les masochistes en politique,

16:59en général,

16:59ils ne durent pas longtemps.

17:01Il n'y a aucun.

17:03Merci beaucoup,

17:04Luc Rouban.

17:05Merci beaucoup,

17:06politologue,

17:07directeur de recherche

17:07au CNRS et au CEPIPOF

17:09et auteur de ce livre

17:09les ressorts cachés

17:11du vote RN

17:12aux presse de Sciences Po.

17:13Merci d'avoir accepté

17:14notre invitation.

17:14Dans un instant,

17:15on garde Fabrice,

17:16bien entendu,

17:17de Laurent Sainte-Marie

17:17et puis on court

17:19vers le qui c'est qui

17:20qui l'a dit.

17:20La ligne d'arrivée

17:21et d'abord la ligne de départ.

17:23C'est dans un instant.

17:24Sud Radio,

17:25c'est votre opinion

17:26qui compte.

17:27Je vous félicite

17:27pour vos émissions.

17:28C'est toujours un plaisir.

17:29Je déguste votre émission.

17:31Sud Radio,

17:32parlons vrai.

17:32Sous-titrage Société Radio-Canada

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