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  • il y a 6 mois
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, était l'invité du Face à Face sur RMC et BFMTV ce mardi 24 juin. Il est notamment revenu sur l'échec du conclave sur les retraites et l'éventualité d'une censure du gouvernement.

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Transcription
00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Olivier Faure.
00:05Bonjour.
00:06Merci d'être mon invité ce matin. Vous êtes le premier secrétaire du Parti Socialiste.
00:10C'est vous, au fond, qui aviez donné du temps à François Bayrou en acceptant, en obtenant ce conclave sur les retraites.
00:18En échange, en quelque sorte, vous n'aviez pas censuré le gouvernement.
00:22Échec hier, à minuit, 23h et des poussières.
00:25Et ce matin, François Bayrou qui dit « bah non, on peut encore y arriver ».
00:29Est-ce que vous croyez vraiment qu'on peut encore y arriver ?
00:33D'abord, ce que je veux dire, c'est que François Bayrou n'est pas tout à fait blanc dans cette affaire.
00:38Et qu'il a lui-même vicié, dès le départ, ce conclave.
00:42Puisque, au milieu, au mois de mars, il a expliqué que le retour à 62 ans était impossible.
00:47Ensuite, la semaine dernière, lorsque le président du groupe socialiste à l'Assemblée, Boris Vallaud, l'a interrogé,
00:52il a à nouveau répété que s'il n'y avait pas d'accord, eh bien, on en resterait à la réforme borne.
00:58Il a tout simplement donné un droit de veto au MEDEF qu'il a utilisé cette nuit
01:02et qui a tout simplement été armé, dont le bras a été armé par François Bayrou lui-même.
01:08Et donc, le voir aujourd'hui trépigner et chercher à revenir sur une discussion,
01:13alors qu'il a lui-même créé les conditions de l'échec, est absolument irresponsable.
01:19En tout cas, ce que je vois, c'est qu'on a là un Premier ministre qui se débat,
01:23qui cherche à avoir encore du temps, comme c'est sa grande spécialité.
01:25Avoir du temps, toujours du temps. Et donc, maintenant, que peut-il se passer ?
01:29Eh bien, c'est simple. Il s'était engagé par écrit.
01:32Par écrit à ce que le Parlement ait le dernier mot.
01:35Eh bien, si le Parlement n'est pas saisi, si nous n'avons pas la possibilité,
01:39y compris de déposer des amendements qui permettraient de dire,
01:42de définir quelles seraient les conditions d'un retour à l'équilibre
01:45en échange d'un retour à 62 ans, eh bien, effectivement, nous irons vers la censure.
01:51Vous vous êtes bien fait avoir quand même.
01:52Je ne vois pas encore où on s'est fait avoir. Nous, nous croyons au dialogue social.
01:56Nous avons fait un choix conscient.
01:57Mais vous dites qu'en réalité, dès le début, il vous a eu.
02:00C'est-à-dire que dès le début, il a changé les règles du jeu auxquelles vous aviez souscrit.
02:07Appelez nos malables. Moi, je veux croire à la parole d'un Premier ministre qui s'engage par écrit.
02:11Et par écrit, il a dit, le Parlement aura le dernier mot, qu'il y ait accord ou pas accord.
02:17En tout état de cause, le Parlement aura le dernier mot. Ce sont exactement les mots écrits.
02:21Le Parlement aura le dernier mot.
02:23Je voulais croire que le Premier ministre avait une parole fiable.
02:27S'il ne l'a pas, eh bien, nous avons tendu la main une première fois.
02:30Il n'y aura pas de deuxième fois. Et donc, ce sera clair.
02:33Ce sera aussi simple que ça. Nous avons cherché, nous, une voie de passage pour reprendre son expression à lui.
02:38faire en sorte que les Français puissent en finir avec cette réforme borne qui n'est pas du tout adaptée au marché du travail que nous connaissons aujourd'hui.
02:45Vous avez des gens qui, aujourd'hui, vont se retrouver entre 62 ans et 64 ans, ni en emploi, ni en retraite.
02:51Et donc, qui sont, en fait, ces gens qui vont hanter les régimes sociaux et qui vont, en réalité, vivre très, très mal dans la précarité.
02:59Et voilà ce que les gens vivent dès aujourd'hui.
03:00Olivier, quand vous ne croyez pas un instant à l'étape qui va se jouer, là, dans les heures qui viennent, à Matignon ?
03:05Je crois que le François Bayrou cherchera à obtenir peut-être du patronat, des concessions, en échange d'autres concessions qu'il réaliserait, par exemple, sur le budget.
03:14Je n'en sais rien. Je n'ai pas d'informations. Vous imaginez bien que François Bayrou ne me fait pas de confidence.
03:18Ce que je sais, c'est que, de toute façon, en tout état de cause, pour reprendre ces mots encore une fois, le Parlement doit avoir le dernier mot.
03:24La démocratie sociale n'a pas pu fonctionner du fait de François Bayrou.
03:29Eh bien, maintenant, il faut que ce soit le Parlement qui est le dernier mot.
03:32Et je rappelle qu'il y a à peine trois semaines, le Parlement a donné un point de vue.
03:37Il s'est exprimé, et très largement, en disant qu'il souhaitait une résolution déposée par le groupe GDR.
03:43Eh bien, le Parlement a dit qu'il souhaitait un retour à 62 ans.
03:46C'était la première fois qu'il s'est exprimé depuis trois ans.
03:48Et ça a été voté. Mais vous sautez une étape, quand même.
03:51C'est-à-dire qu'en effet, hier soir, les partenaires sociaux actent l'échec du conclave.
03:57Mais ce matin, à 7h, François Bayrou dit qu'au fond, il y a encore une voie de passage.
04:03Les différents syndicats, d'ailleurs, acceptent de s'y rendre.
04:05Alors, en considérant qu'ils y vont pour acter de l'échec.
04:09C'est ce que dit Marie-Lise Léon, ce matin, qui dit que ce n'est pas une nouvelle négociation,
04:13c'est simplement une explication. Je crois que les choses sont très claires.
04:16Donc, pour vous, l'étape de ce matin, en réalité, elle est déjà pliée ?
04:20Je n'en sais rien. Mais enfin, je crois qu'effectivement, de toute façon, je me répète une troisième fois.
04:26En tout état de cause, je souhaite que le Parlement puisse avoir le dernier mot
04:29et qu'il puisse y avoir une discussion au Parlement.
04:31Celle qui n'a pas eu lieu il y a trois ans, puisque c'est le 49-3 qui a permis l'adoption de ce texte.
04:37Et la seule fois où le Parlement s'est exprimé, c'était il y a trois semaines.
04:40Et le Parlement s'est exprimé très clairement et très majoritairement en faveur d'un retour à 62 ans.
04:44Alors, majoritairement, mais ils n'étaient pas très nombreux dans l'hémicycle, il faut être honnête.
04:47Attendez, si la droite vote avec ses pieds, c'est-à-dire en ne venant pas défendre ses positions, c'est aussi un vote.
04:54Et donc, l'abstention, la non-participation, c'est aussi une expression.
04:57Et donc, ce que je vois, c'est que ce fameux bloc libéral, ce bloc central, comme on dit parfois,
05:02est un bloc qui ne s'est pas mobilisé pour défendre la réforme Borne.
05:06Olivier Faure, je veux comprendre ce qu'il se joue.
05:09Au fond, ce matin, vous considérez que François Bayrou est dans une forme d'hypocrisie.
05:15Vous avez commencé cet entretien en disant, dès le début, il a créé les conditions de l'échec.
05:20Et aujourd'hui, il dit, mais non, je vais tout faire pour que ça marche.
05:24C'est quoi ? C'est assez paradoxal, cet hypocrite ?
05:26C'est qui croire ? Quel François Bayrou croire ?
05:29Mais je ne sais pas s'il faut le qualifier en ces termes-là.
05:32Je ne sais pas s'il est naïf, s'il est hypocrite, s'il est incompétent.
05:37Vous choisirez vous-même.
05:39Ce n'est pas à moi de le dire.
05:40Simplement, je constate un résultat.
05:41Et je vois ce qu'a été la chronologie des faits.
05:44Et la chronologie, c'est que d'abord, il prend les engagements par oral, puis par écrit.
05:50Et qu'ensuite, il ne s'y tient pas.
05:53Et que malheureusement, il arme le MEDEF en lui permettant d'avoir finalement ce droit de veto.
05:59Puisqu'il leur dit, au fond, bloquez tout.
06:02Si vous bloquez tout, vous en resterez à cette réforme que vous avez tellement voulu.
06:05La réforme me borne.
06:06Olivier Faure, vous dites, ma réponse, c'est que je demande au Premier ministre
06:11de permettre aux parlementaires de s'en saisir.
06:15Absolument.
06:16Mais ça veut dire que vous ne brandissez pas, à ce stade, la menace de la censure.
06:20Si.
06:21Si, je dis que si nous n'avons pas, et là aussi je veux être très clair.
06:25Il y a encore une option, il y a encore une possibilité.
06:27Si le Parlement est saisi et qu'il a la possibilité, je ne veux pas rentrer dans la technique parlementaire.
06:32Allez-y, franchement, tout le monde a bien compris maintenant comment ça fonctionnait.
06:35Et on est dans ce moment où c'est vous, les députés aussi, qui avez la main.
06:39Je souhaite que le Parlement soit saisi de la réforme des retraites.
06:42Je souhaite que les parlementaires puissent déposer des amendements
06:46sans être contredit par la présidente de l'Assemblée.
06:50Donc nous avons la possibilité de déposer des amendements qui soient gagés.
06:52C'est-à-dire qu'on puisse parvenir à l'équilibre du régime des retraites,
06:57mais avec les moyens que nous nous donnons.
06:59Et donc faire en sorte que ce débat puisse avoir lieu de manière complète.
07:02Est-ce que vous pourriez vous contenter des points, pour le coup,
07:05sur lesquels il y avait presque un accord, pour reprendre l'expression de François Bayrou ?
07:10Mais c'était aussi ce que disait Marie-Lise Léon encore la semaine dernière à mon micro d'RMC.
07:14Elle disait qu'il y a quand même trois points sur lesquels il y a presque un accord.
07:16Notamment sur la question des carrières des femmes,
07:19avec l'idée éventuellement de pouvoir valoriser davantage les trimestres
07:24où les femmes n'ont pas pu travailler parce qu'elles étaient en congé maternité.
07:29Il y a la question de la décote, l'âge de la décote.
07:31En gros, aujourd'hui, pour faire simple, à 67 ans,
07:34même si vous n'avez pas tous vos trimestres, vous avez le taux plein.
07:38Les différents syndicats espéraient obtenir de descendre à 66 ans cet âge de décote.
07:43Le patronat disait 66 ans et demi.
07:47Mais enfin, en gros, si c'était 66 ans.
07:49Et ensuite, la question de la pénibilité, des critères de pénibilité
07:52qui seraient réintégrés dans la loi.
07:54Ces trois points-là, s'ils pouvaient être obtenus,
07:57mais sans qu'on revienne sur l'âge de 64 ans,
07:59est-ce que vous vous en contenteriez ?
08:01Mais ce n'est pas ce que disent les syndicats.
08:03J'ai écouté ce matin à la fois la CFECGC et la CFDT.
08:06Que disent-ils ?
08:07Ils disent qu'ils n'ont jamais acté le fait de maintenir 64 ans.
08:11C'était une discussion qui était une discussion limitée du fait du Premier ministre,
08:16du fait du MEDEF.
08:17Mais si le Parlement doit reprendre le contrôle de ce texte,
08:21il doit pouvoir le reprendre dans son intégralité
08:23et donc exprimer pour la deuxième fois,
08:26puisqu'il y a eu cette résolution dont j'ai parlé,
08:28s'exprimer et dire clairement quels sont les équilibres auxquels il entend parvenir
08:32pour permettre à la fois de sauver le système de retraite,
08:35et c'est possible évidemment,
08:37mais c'est possible dans des conditions qui ne sont pas celles fixées par le MEDEF.
08:40Je ne vois pas pourquoi il faudrait faire le cadeau au MEDEF
08:43d'une négociation qu'il a lui-même sabotée
08:46et ne pas écouter ce que nous disent les Français très majoritairement.
08:51Parce que sur cette question,
08:52le gouvernement comme le patronat ont espéré que l'opinion finalement
08:57finirait pas s'habituer et se dire que c'est pas si grave, etc.
09:00Eh bien, il n'en est rien.
09:01Aujourd'hui, les mêmes rapports de force se sont exprimés dans tous les sondages d'opinion
09:05et nous avons donc l'immense majorité des actifs qui sont opposés à cette réforme
09:10et nous avons donc là un point d'appui et je le dis aussi au gouvernement,
09:15on ne peut pas, après avoir perdu les élections européennes,
09:19perdu les élections législatives,
09:21malgré tout nommer deux premiers ministres de droite successifs
09:23et encore faire comme s'ils avaient une majorité absolue.
09:27Ça n'est pas possible.
09:28Il y a un moment où la démocratie doit fonctionner
09:31et pour qu'elle fonctionne bien,
09:32pour que ce pays assure sa propre cohésion,
09:35il faut effectivement redonner le pouvoir au Parlement.
09:38Le parlementarisme, ça existe.
09:39Olivier Faure, redonner le pouvoir au Parlement,
09:41c'est un, éventuellement, et c'est ce que vous espérez,
09:43rouvrir ce débat, un vrai débat sur la réforme des retraites avec les parlementaires
09:49ou alors il y aura censure.
09:51Voilà.
09:52C'est assez simple
09:53et c'est exactement l'engagement qu'avait pris François Bayrou devant nous par écrit.
09:57Cette censure, est-ce que le Parti Socialiste pourrait en prendre l'initiative ?
10:01Bien sûr.
10:01Vous prendriez l'initiative ?
10:02Ce ne serait pas pour voter la censure d'un autre ?
10:06Mais nous sommes même les seuls à pouvoir le faire
10:07parce que nous sommes les seuls à avoir conservé un droit de tirage
10:11pour déposer une notion de censure.
10:13Ça n'est plus possible pour les insoumis
10:14et les autres groupes ne sont pas assez nombreux pour déposer.
10:18Bilan des combines du PS pour sauver Bayrou,
10:21ce sont les mots immédiats de Jean-Luc Mélenchon hier soir.
10:23En gros, à 23h05, on a appris que le conclave était en échec
10:30et à 23h07, Jean-Luc Mélenchon dégainait son tweet.
10:34Ça vous fait sourire ?
10:35Vous imaginez qu'il était dans les starting blocks ?
10:36Je ne l'imagine plus.
10:39Ça veut dire quoi vous ne l'imaginez plus ?
10:40Ça veut dire que ça m'est égal.
10:41En fait, c'est complètement indifférent.
10:43Je ne me détermine pas par rapport à Jean-Luc Mélenchon.
10:45Jean-Luc Mélenchon fait ce qu'il veut.
10:47Je fais ce que je veux
10:48et je me détermine par rapport à ce que les socialistes ont à faire et à dire.
10:53En tout cas, il vous a immédiatement pointé du doigt.
10:57Je cite donc Jean-Luc Mélenchon.
11:00Bilan des combines du PS pour sauver Bayrou
11:02avec un pacte de non-censure qui a détruit le NFP.
11:06Au passage, vous avez donc un, effectivement, sauver Bayrou,
11:09deux, détruit le nouveau Front populaire.
11:12Un budget pire que le précédent,
11:13une mascarade sans aucun résultat sur la retraite à 64 ans.
11:17LFI a tenu bon et avec raison une fois de plus.
11:19Maintenant, le PS, ajoute Jean-Luc Mélenchon,
11:22le PS doit assumer cet échec et ses dégâts.
11:25Il doit montrer l'exemple pour voter au complet la censure.
11:28Tous les groupes de gauche peuvent se rassembler
11:30sur une ligne claire de rupture, faire partir Bayrou.
11:33Est-ce que vous assumez, vous, le Parti socialiste,
11:35à la fois cet échec et ses dégâts ?
11:37J'assume parfaitement ce que nous avons entrepris depuis quatre mois.
11:42Nous avons cherché à trouver une solution
11:44pour que les Françaises et les Français
11:46puissent en finir avec les dégâts provoqués
11:49par la réforme de notre borne.
11:50Et donc, nous avons cherché à chaque moment,
11:53non pas simplement le chaos,
11:55non pas simplement à ouvrir une crise politique
11:58plus importante que celle qu'on connaît déjà,
12:00mais à chercher une solution.
12:02Et donc, de tout cela, je me flatte
12:04et je considère que nous avons été responsables.
12:07Maintenant, nous sommes arrivés à un résultat,
12:11à l'issue de cette négociation,
12:12et je prends acte de ce qui n'est pas intervenu.
12:15Et donc, je prends aussi ma responsabilité.
12:17Il ne vous lâche pas, Jean-Luc Mélenchon ?
12:18Mais ça m'est complètement indifférent.
12:20Franchement...
12:21Mais vraiment, ça vous indiffère ?
12:21Oui, ça m'indiffère.
12:22Moi, je ne vous crois pas.
12:23Eh bien, écoutez...
12:24Je ne vous crois pas une seule seconde.
12:25Ça vous indiffère.
12:27Oui, parce qu'on ne s'est jamais déterminé par rapport à lui.
12:29Quand il nous a hurlé dessus
12:31au moment où nous n'avons pas censuré,
12:33nous avons accordé un sursis probatoire
12:34à François Bayrou,
12:36il a hurlé et tout s'est bien passé.
12:39On a continué notre chemin.
12:41Nous allons continuer notre chemin.
12:42Nous n'avons pas besoin des injonctions permanentes
12:45de celui qui considère qu'il est le dirigeant naturel
12:48de toute la gauche.
12:49Il n'est pas le dirigeant naturel de toute la gauche.
12:51Il est, en fait, le leader des insoumis.
12:53Et à ce titre-là, il est normal qu'il parle.
12:56Et il n'est pas le leader des socialistes,
12:58des écologistes, des communistes, des ex-insoumis.
13:00Nous avons notre propre voie, notre propre liberté.
13:03Notre passage, vous alliez dire.
13:04Notre passage, effectivement.
13:05Et nous allons continuer à vivre
13:08sans avoir besoin de ces admonestations.
13:11Je n'ai pas hyper bien compris, finalement,
13:13si vous feriez un jour alliance avec lui,
13:15ou plus jamais, ou peut-être, ou selon vos besoins.
13:18Mais j'ai été, là aussi, très clair,
13:20et à votre micro aussi.
13:21Je vous ai dit qu'il n'y aurait pas d'accord national
13:23au municipal, qu'il n'y aurait pas d'accord avec lui
13:26sur la présidentielle,
13:27et que nous n'aurons pas de candidat commun
13:29entre LFI et le reste de la gauche.
13:32On ne peut pas faire plus clair.
13:33Il manque une élection.
13:35Il en manque plein.
13:36Il manque le sénatorial, il manque le régional,
13:38il manque les départementales, les législatives.
13:39Mais écoutez, là aussi, je suis très clair.
13:42Moi, ce que j'ai toujours posé comme principe,
13:46c'est que nous ne laisserons jamais aucun espoir
13:50à l'extrême droite,
13:51et que s'il y avait demain une menace d'extrême droite
13:54qui pourrait conquérir...
13:55Il y en aura eu.
13:56On verra bien.
13:57Là, c'est de la rhétorique.
13:59Vous savez bien qu'il y aura une menace de l'extrême droite.
14:01Mais ce n'est pas de la rhétorique.
14:02S'il y a un risque réel...
14:04Vous pensez que d'ici deux ans,
14:05il n'y aura aucun sondage qui dise
14:09que le RN peut accéder au pouvoir ?
14:11Mais il peut y avoir un accord défensif,
14:13éventuellement, si l'extrême droite
14:15était amenée à l'emporter.
14:17Je ne veux pas prendre ma responsabilité...
14:18Vous êtes en train de nous dire ce matin,
14:19Olivier Faure,
14:19qu'il y aura un accord PS-LFI pour les législatives.
14:23Non, je n'ai pas dit ça.
14:24J'ai dit que je ferais toujours...
14:26Sous-tit le RN, c'est qu'il y a.
14:26Non, non, non, je n'ai rien dit de la sorte.
14:29J'ai dit que je n'en sais rien.
14:31J'ai dit simplement que je ferais toujours tout.
14:33Je ne me pardonnerai jamais d'avoir moi-même
14:36été indirectement celui qui a permis
14:38l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir.
14:40Vous imaginez aujourd'hui ce que serait ce pays
14:42dans un monde qui est déjà un monde très instable
14:46si on avait en plus Marine Le Pen
14:48ou Jordan Bardella à Matignon.
14:50De cela, je ne veux pas.
14:51Et pour cette raison-là,
14:52je me battrai toujours de toutes mes forces,
14:53toute ma vie pour empêcher l'extrême droite
14:55de l'emporter.
14:56Après, quelles seront les conditions
14:58qui permettront de l'éviter ?
14:59Je n'en sais rien.
15:00Et donc, je ne veux pas faire de la politique fiction.
15:01Nous verrons bien.
15:02Vous l'avez vu, Raphaël Luxman,
15:03qui se lance hier,
15:05qui lance son programme.
15:07Il dit d'ailleurs qu'on n'est pas dans une course
15:08à qui est le plus à gauche.
15:10Est-ce qu'il pourrait être votre candidat ?
15:12Ni une course de qui est plus à gauche,
15:13ni qui est plus à droite.
15:14Moi, je trouve qu'il y a beaucoup de chefs à plume
15:17pour peu d'Indiens.
15:18Et donc, il va falloir à un moment
15:19qu'on se mette d'accord sur le processus
15:22qui conduit à ce que nous ayons un candidat commun
15:25à cette gauche qui va, pour moi,
15:27de Raphaël Luxman jusqu'à François Ruffin.
15:30Et que cet espace-là soit incarné
15:32le moment venu par l'un ou l'autre
15:34et que nous puissions choisir
15:36celui qui est capable de rassembler cet espace-là.
15:39Et vous avez prévenu, Raphaël Luxman,
15:40qu'il lançait son propre chemin,
15:42en quelque sorte, justement, qu'il a fait.
15:44– Oui, bien sûr, nous nous parlons, bien sûr.
15:45– Et vous n'y êtes pas opposé ?
15:48– Mais je n'ai pas à m'opposer.
15:49C'est un chef de parti.
15:51– Mais si chacun, effectivement, lance sa propre campagne.
15:53– C'est la raison pour laquelle je vous dis ce matin
15:55que je trouve qu'il y a aujourd'hui
15:58beaucoup de gens qui se lancent à gauche.
16:00– Il y a Jérôme Gage, encore cette semaine,
16:04il y a Bernard Cazeneuve, Raphaël Luxman-Dombe, François Ruffin.
16:09– Vous pouvez rajouter François Hollande,
16:11vous pouvez rajouter Karim Boimane, Carole Delga,
16:15enfin, Clémentine Autain, François Ruffin.
16:17– En fait, quasiment tous les adhérents au PS sont candidats.
16:20– Là, je n'ai pas cité que des adhérents du PS.
16:21– Non, mais il y en a quand même une bonne partie.
16:23– La réalité, c'est que vous avez, effectivement,
16:26une forme de folie qui s'est emparée de tout le monde,
16:29comme s'il y avait pour la gauche aujourd'hui
16:32une espèce de route déjà tracée
16:34qui conduisait tout naturellement à l'Elysée.
16:37Ça n'est pas le cas.
16:37Et donc, c'est la raison pour laquelle je plaide
16:40depuis très longtemps, et vous pouvez m'en accorder le bénéfice,
16:44c'est que je plaide depuis toujours
16:45pour qu'il y ait un accord qui permette d'avoir
16:48un candidat commun à cette gauche,
16:50à ce périmètre-là de cette gauche réformiste,
16:52qui permette d'accéder au second tour
16:54et de battre l'extrême droite au second.
16:55– Vous n'avez pas renoncé vous-même, d'ailleurs, complètement.
16:57– Mais je ne parle pas de ça.
16:58Ce que je dis, c'est que nous avons toutes et tous besoin
17:01d'une seule chose, c'est d'abord de se mettre d'accord
17:03sur une plateforme commune qui permette de s'accorder
17:05sur ce que nous ferions ensemble
17:07pendant les cinq années pendant lesquelles
17:09nous gouvernerions ensemble,
17:10et que nous aurons ensuite, après cette plateforme,
17:13besoin de décider quel est le processus,
17:15le mode d'emploi qui conduit à ce candidat
17:18ou cette candidate commune ou commune.
17:19– Olivier Faure, l'autre information de la nuit,
17:21c'est ce cessez-le-feu qui, semble-t-il,
17:23a été accepté par les deux partis,
17:26n'Iran et Israël ? Merci les États-Unis.
17:29– Ce serait un peu exagéré.
17:33Nous avons là connu une escalade incroyable en quelques jours,
17:37avec une conséquence que personne ne mesure encore,
17:41qui est à la fois la déstabilisation de la région,
17:44mais il y a aussi un autre dommage collatéral,
17:47si je peux m'exprimer ainsi,
17:48c'est le droit international.
17:50Comment expliquerons-nous demain aux Chinois,
17:53s'ils envahissent Taïwan,
17:54que le droit international a été violé ?
17:56À partir du moment où désormais,
17:57seule la force l'emporte,
17:59et où le droit n'est plus que l'appendice discret de la force.
18:04– Vous parlez d'Israël, mais aussi de l'Iran,
18:06qui n'a pas respecté non plus le traité…
18:08– Je parle de toutes celles et ceux
18:09qui, aujourd'hui, ne respectent pas le droit international,
18:12et avec une intervention, celle d'Israël,
18:18celle des Etats-Unis,
18:19qui ont fait fi à la fois de leur droit interne pour les Etats-Unis
18:22et du droit international pour les Etats-Unis,
18:24comme pour Israël.
18:25Et donc nous sommes dans une situation
18:26où effectivement nous avons aujourd'hui
18:28un exemple donné
18:29qui va résonner à travers le monde
18:31et qui va malheureusement avoir des conséquences
18:34dont nous ne mesurons pas encore l'ampleur.
18:35– Est-ce que vous avez compris la position française ?
18:38– Vous l'avez compris, vous ?
18:39– Pas totalement.
18:40– Eh bien, moi non plus.
18:41– Vous non plus.
18:41– Olivier Faure,
18:43merci d'avoir répondu à mes questions ce matin.
18:45Premier secrétaire du Parti Socialiste,
18:47également député de Seine-et-Marne,
18:48et vous menacez donc de censure François Bayrou
18:51s'il n'acceptait pas d'ouvrir immédiatement
18:53le débat sur la réforme des retraites
18:54au sein de l'Assemblée nationale.
18:56Il est 8h51.
18:57– Sous-titrage Société Radio-Canada
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