L’incontestable réussite du meeting de Maurice KAMTO en ce 31 mai 2025 à Paris, rassemblant avec un succès de kermesse des dizaines de milliers de Camerounais, vient une fois encore s’établir dans l’imaginaire, comme le signe d’une aggravation de la distance qui sépare les Cameroun de l’intérieur et celui de la diaspora. On dirait désormais, deux mondes, deux visions d’un même pays, deux radicalités qui viennent se faire face, et dont chacune croit détenir les clés de la refonte du pays, par-delà l’échéance d’octobre 2025. Car, les enjeux sont bien là, à savoir qui, en fin de compte, dans ces deux possesseurs d’une forme de rationalité, sera de dire le chemin que le pays devra prendre sur le temps d’après. Se trouve donc une acception du Cameron prioritairement fondée sur l’expérience vécue au plan sensoriel. Le Cameroun de ces pieds fermement ancrés sur le terre ferme, d’un territoire dont l’ordinaire de vie renvoie la plupart du temps à la dureté, aux épreuves, aux lamentations, à la pauvreté, à la souffrance et à la mort. Ce Cameroun-là, sans norme et sans régulation, où règne la forme de darwinisme social la plus achevée. Ce Cameroun en guenilles, moqué de de beaucoup, dont le président quarantenaire au pouvoir tire tout de même une fierté renouvelée, sans jamais la moindre remise en cause, lors de ses discours d’autosatisfactions, mille fois répétés, en chaque fin d’année.
