Le 15 août 2004, un accident dramatique endeuille la départementale 7, dite Route Maudite. Deux jeunes perdent la vie, un seul survit et parle d’une silhouette blanche inquiétante. La Section 13, unité spéciale, enquête sur une série d’accidents étranges mêlant phénomènes paranormaux, perturbations électromagnétiques et une sombre machination criminelle. Au cœur du mystère, la légende d’une Dame Blanche, des preuves ADN impossibles, et la double vie d’une jeune femme liée à ces drames. Une affaire où horreur, science et occultisme se croisent, révélant un complot glaçant qui a marqué à jamais cette route maudite.
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00:00Ardène, 15 août 2004, Antoine Courtin, 21 ans, Eric Loget, 24 ans, et Maxime Dubois, 23 ans, rentrent de boîte de nuit et empruntent la départementale 7 dans la région de Montgirard.
00:19Ils n'arriveront jamais à destination.
00:23Cette nuit, la départementale 7 a fait deux nouvelles victimes entre 1h30 et 2h du matin.
00:30Deux des passagers ont été éjectés du véhicule suite à un choc violent contre un arbre.
00:36C'est sans doute une des plus étranges et terrifiantes affaires sur laquelle j'ai eu à travailler.
00:43C'est le dixième drame en l'espace de 8 mois sur la départementale 7.
00:48Selon nos premières informations, deux des trois passagers n'auraient pas survécu.
00:53Je ne voulais pas y croire. Je voyais bien que c'était mon fils dans la lumière.
00:58D'après nos sources, il y aurait un survivant, mais il reste actuellement entre la vie et la mort.
01:05J'apprends que mes potes sont morts. Je ne savais pas à ce moment-là. Je ne savais pas grand-chose.
01:10À 1h30 du matin, Eric Loget perd inexplicablement le contrôle de sa voiture qui sort de la route.
01:16Éjecté du véhicule, Eric Loget et son ami Maxime Dubois sont tués sur le coup.
01:21Je suis comme dans un cauchemar. Je ne comprends rien du tout.
01:25Seul Antoine Courtin, 21 ans, a survécu miraculeusement à ce terrible drame.
01:30Lorsqu'il se réveille, son témoignage sur l'accident glace le sang.
01:35C'était loin d'être un accident de la route classique.
01:37C'est quoi ? C'est quoi ce truc ?
01:38Je ne sais pas, je ne vois pas grand-chose.
01:39En 15 ans de carrière, je n'avais jamais vu ça.
01:43C'était terrible.
01:45Face aux preuves, il a fallu croire à l'incroyable.
01:49Que s'est-il passé cette nuit du 15 août 2004 sur la départementale 7 ?
01:54Comment expliquer cette série d'accidents macabres ?
01:58L'affaire était confiée aux enquêteurs de la section 13,
02:01une unité d'élite spécialisée dans les phénomènes paranormaux.
02:0915 août 2004.
02:16Le général Carnot de la section 13 reçoit un appel à 2h du matin du ministère de l'Intérieur.
02:22Un accident dont les causes sont particulièrement suspectes
02:25vient une nouvelle fois de se produire sur la départementale 7.
02:28Au téléphone, le ministre fait état d'un phénomène à caractère paranormal
02:32qui pourrait être à l'origine de ces nombreux crashs.
02:35Il nous est apparu évident que la section 13 devait se saisir de cette affaire.
02:51Mais pour des raisons internes et confidentielles,
02:54cette affaire ne nous a été confiée qu'à la suite du dernier accident en août 2004.
02:58Si la section 13 a été dépêchée sur l'affaire,
03:01c'est parce qu'il s'agit du 10e accident mortel sur la départementale 7.
03:06Les différentes enquêtes menées par les services de gendarmerie locale
03:09n'ont pas permis d'expliquer l'origine de ces drames.
03:13En étudiant de près les rapports d'enquête,
03:15les membres de la section 13 vont très rapidement se rendre compte
03:18que tous ces accidents se sont déroulés de la même façon.
03:21Écart brutal des véhicules suite à une perte de contrôle
03:25et une sortie de route fatale dans une zone sans danger apparent.
03:31Quant au fait le plus troublant,
03:33il concerne les survivants de ces terribles crashs.
03:37Certains affirment avoir vu sur le bord de la route
03:39une silhouette blanche quelques secondes avant l'accident.
03:41L'homme qui est le premier à enquêter sur cette affaire n'est pas gendarme.
03:50Il est journaliste d'investigation et il s'appelle Michel Rosemary.
03:54J'avais évidemment entendu parler de l'hécatombe routière
03:57sur cette départementale numéro 7,
04:00la route maudite comme il l'appelait.
04:02Je n'ai pas cru à ces rumeurs
04:10jusqu'à ce que je me rende sur place avec mon caméraman.
04:18Ce nouvel accident est d'une violence rare.
04:21L'état du véhicule laisse imaginer la vitesse
04:24avec laquelle il a percuté l'arme.
04:27Deux jeunes adultes sont morts sur le coup
04:29et un troisième est entre la vie et la mort.
04:32Monique Logey, la mère d'une des deux victimes décédées,
04:36est contactée par les services de gendarmerie.
04:41Les gendarmes m'ont juste dit qu'il fallait que je vienne tout de suite.
04:44Alors je me suis habillée, je me suis précipitée.
04:49J'ai fait quelques interviews
04:51et Monique Logey, la mère de la victime, est arrivée sur place.
04:56Quand je suis sortie de la voiture, j'ai vu tous ces gyrophares
04:58et tout ce monde, c'était incroyable, foule.
05:02Elle arrive, elle en pleure, elle crie,
05:06je veux voir mon enfant, je veux voir mon enfant.
05:16Le capitaine Brunel, un enquêteur de terrain spécialisé dans les affaires d'accident,
05:21est arrivé en premier sur les lieux du drame.
05:22Avec les autres membres de la section 13,
05:26ils vont devoir faire face à une situation des plus délicates.
05:29Je voyais bien que c'était mon fils dans la lumière là-bas
05:36et je voulais aller le parler, l'embrasser et tout ça,
05:41je ne voulais pas y croire.
05:42Quand le corps n'est pratiquement plus reconnaissable,
05:51on ne peut pas laisser un parent voir son enfant dans cet état.
05:55Donc c'est pour ça que nous avons dit à la mère de patienter,
05:58de rester et nous avons pris soin d'elle.
06:00Le gendarme m'a dit qu'ils avaient tout essayé pour le sauver.
06:14Le caméraman qui m'accompagnait était comme moi, sous le choc.
06:18La vision de cette mère qui vient d'apprendre la mort de son fils,
06:21ce sont des images qui vous marquent à vie.
06:23Là j'avoue, quand il faut expliquer à une mère que son fils est décédé,
06:29ce sont des choses qu'on nous apprend à faire,
06:31mais on ne s'y fait jamais.
06:41Le lieutenant Echebari,
06:43responsable de la cellule scientifique de la section 13,
06:46établit alors le premier rapport d'expertise.
06:50Spécialisé dans l'analyse et l'exploitation des indices,
06:52ces constatations vont alors être primordiales
06:55dans le déroulement de l'enquête.
06:58Eric Loger est passé à travers le pare-brise de sa voiture
07:00au moment où une partie du capot s'est brisée
07:02sous l'effet du choc de l'accident.
07:04Alors je ne sais pas si vous imaginez,
07:05mais un petit morceau d'acier fin de quoi,
07:08allez, 2 mm,
07:09ça devient une lame tranchante comme une guillotine.
07:13Malheureusement, Maxime Dubois a subi le même sort.
07:15D'après les premiers éléments de l'enquête,
07:17Eric Loger aurait perdu le contrôle de son véhicule
07:20à 1h45 du matin de manière inexplicable.
07:22Expulsé de sa voiture,
07:27il périt sur le coup avec son ami Maxime Dubois, 23 ans.
07:30Antoine Courtin, 22 ans, a survécu à ce terrible accident.
07:36Ce qui m'intrigue tout de suite en arrivant sur les lieux,
07:38c'est que le corps d'Antoine Courtin,
07:40donc le survivant du drame,
07:42est à plus de 30 mètres de la carcasse du véhicule.
07:45Et ce que je ne comprends pas,
07:46c'est que les experts certifient
07:47que l'endroit où l'on retrouve son corps
07:49ne correspond pas du tout à la trajectoire de l'accident.
07:53Comment expliquer que le corps du seul survivant Antoine Courtin
07:56se trouve à plus de 30 mètres du véhicule accidenté ?
08:00Selon toute vraisemblance,
08:02il n'a pas pu être éjecté sur une si longue distance.
08:04Nous savions qu'une fois qu'il reprendrait connaissance,
08:08il pourrait sûrement témoigner et nous éclairer sur l'accident.
08:12En attendant, on allait passer toute la zone au peigne fin
08:14pour comprendre ce qui était vraiment arrivé.
08:17À ce moment-là, on cherche à expliquer l'accident
08:18par les causes habituelles.
08:22Endormissement, état d'ébriété,
08:25évitement d'un obstacle.
08:26Mais on se rend rapidement compte
08:27qu'il y a quelque chose qui ne colle pas.
08:28Mon équipe m'informe que, très étrangement,
08:32les traces de pneus révèlent qu'en pleine ligne droite,
08:34le conducteur a délibérément choisi
08:36de foncer sur le bas-côté.
08:39D'après mes premières expertises,
08:40la voiture devait rouler aux alentours
08:42de 130-140 km heure.
08:45Ce qui est quand même extrêmement rapide
08:47sur une route aussi étroite
08:48et limitée à 90 km heure.
08:52Quelques heures après ce nouvel accident mystérieux,
08:55l'équipe de la section 13 sécurise la zone
08:57et commence à chercher des éléments
08:59pouvant déterminer l'origine exacte de ce drame.
09:02Lors de nos investigations,
09:04nous découvrons des taches de sang
09:05à l'arrière du véhicule,
09:07mais aussi des mèches de cheveux
09:08d'environ 50 cm
09:10qui ne peuvent appartenir à aucun
09:12des trois occupants présents
09:14le soir du drame dans ce véhicule.
09:16Dans la carcasse méconnaissable
09:18qu'est devenue la voiture d'Éric Loget,
09:20le lieutenant Etchebari utilise ses connaissances
09:22dans une technique essentielle
09:23utilisée par la police scientifique,
09:25la morpho-analyse des traces de sang.
09:31Dans les différentes enquêtes
09:33menées par la section 13,
09:34cette technique utilisée
09:36depuis le début des années 2000
09:37a permis de résoudre
09:38bon nombre d'enquêtes,
09:40car elle permet une analyse très précise
09:41des traces de sang
09:42retrouvées sur les lieux d'un drame.
09:46En se basant sur des théories scientifiques,
09:48biologiques et mathématiques,
09:50le lieutenant Etchebari détermine
09:51peu à peu quelle partie du corps
09:53a été blessée, avec quoi et à quelle vitesse.
09:57On distingue trois catégories
09:58de traces de sang différentes.
10:00Des traces de sang passives
10:02qui caractérisent des gouttes de sang
10:03tombées perpendiculairement
10:04sous le sol, sous leur propre poids.
10:07Des traces de sang projetées
10:09qui se produisent
10:10lorsqu'une force extérieure
10:11s'exerce sur un corps,
10:13comme un impact de balle ou une morsure.
10:15Et enfin,
10:17les traces de sang de contact
10:18ou transférées
10:19qui permettent de déterminer
10:20si un corps a été traîné
10:22ou déplacé
10:22lors d'une agression.
10:25La morpho-analyse des traces de sang
10:27par le lieutenant Etchebari
10:28va permettre aux enquêteurs
10:29de la section 13
10:30de comprendre
10:31qu'il ne s'agit pas là
10:32d'un banal accident de la route.
10:34Selon la configuration du crash
10:38et la disposition des victimes,
10:41il n'y avait aucune raison
10:42de retrouver des gouttelettes de sang
10:44à cet endroit
10:44et sous cette forme.
10:47Elle se trouvait
10:48sur la poignée arrière droite
10:49de la voiture,
10:50alors que le passager arrière,
10:51Maxime Dubois,
10:52se trouvait lui du côté gauche.
10:54Ces découvertes
10:55sont particulièrement troublantes.
10:57Comment expliquer
10:58la présence de mèches de cheveux
10:59et de traces de sang
11:00sur la partie arrière droite
11:02de l'habitacle du véhicule ?
11:04Ces trois jeunes gens
11:05auraient-ils pu prendre en charge
11:07une quatrième personne
11:08avant l'accident ?
11:10En attendant l'analyse
11:13de ces éléments
11:13prélevés sur le lieu du drame,
11:15les enquêteurs
11:16de la section 13
11:17vont faire une incroyable découverte
11:19qui va totalement bouleverser
11:21la simple thèse de l'accident.
11:28D'après le dossier,
11:30Antoine Courtin
11:31a été retrouvé inanimé
11:32à l'extérieur de la carcasse.
11:35Encastré dans l'habitacle
11:36de la voiture,
11:38on retrouve son téléphone portable.
11:40En fouillant un peu
11:41dans l'appareil,
11:42on se rend compte
11:42que plusieurs courtes vidéos
11:44ont été prises
11:45par Antoine Courtin
11:45le soir du drame.
11:48Et le moins qu'on puisse dire,
11:50c'est que ces vidéos
11:50sont extrêmement troublantes.
11:53Lorsque l'on met bout à bout
11:54ces vidéos,
11:54on obtient un enregistrement
11:56de 7 minutes 40 secondes
11:57pendant lesquelles
11:58on se rend compte
11:59que ces 3 jeunes hommes
12:00fêtaient un enterrement
12:02de vie de garçons.
12:02Sous-titrage Société Radio-Canada
12:04Sous-titrage Société Radio-Canada
12:06Sous-titrage Société Radio-Canada
12:36Sous-titrage Société Radio-Canada
13:06Sous-titrage Société Radio-Canada
13:36Cette vidéo d'apparence banale
13:38montre en fait
13:39les derniers instants de vie
13:41d'Éric Logey, 21 ans.
13:43Dans ce restaurant,
13:44il célébrait avec ses deux amis
13:46Antoine Courtin et Maxime Dubois
13:47son enterrement de filles de garçons.
13:52Si le début de la soirée
13:53se passe normalement,
13:55elle va quelques heures plus tard
13:56basculer dans l'horreur.
13:59Neuf ans après le drame,
14:00Antoine Courtin,
14:01le rescapé,
14:02accepte de revoir ses images.
14:03Il témoigne en exclusivité
14:11et face caméra
14:12et revient avec nous sur les faits.
14:21Le début de soirée se passe normalement.
14:26Antoine Courtin et Maxime Dubois
14:27invitent Éric Logey dans un restaurant
14:29afin d'y célébrer son enterrement
14:30de vie de garçons.
14:37Maxime Dubois filme la séquence
14:39pour immortaliser ce moment.
14:41On avait prévu de faire un film
14:43pour Éric.
14:47Avec Maxime, on voulait faire un montage
14:49de ses interviews qu'on avait faites
14:50pendant cette soirée
14:51et de lui diffuser pour le mariage.
14:53J'espère que tu ne verras jamais cette vidéo.
14:56Parce que c'est...
14:57C'est pas possible.
14:59C'est le divorce.
15:00C'est tout de suite le divorce.
15:01Là, moi, j'ai eu des flashs
15:03de la soirée,
15:03deux, trois moments,
15:04on est ensemble,
15:05on se marre.
15:05Vas-y.
15:06Non, c'est le mec.
15:07Monsieur Éric Locher.
15:08Éric Locher.
15:09Éric Locher.
15:10Éric Locher.
15:11Éric Locher quand même.
15:11Bruno Locher.
15:13C'est le fait, c'est Bruno.
15:15On s'interview,
15:16on se raconte des connants,
15:16on se dit
15:17ouais,
15:17on va filmer ça
15:18pour le mariage.
15:20Interview.
15:21Mesdames, messieurs.
15:22Voilà.
15:22Un micro.
15:23Un micro.
15:24Un micro.
15:25Un micro.
15:26Enfin, on se marre bien, quoi.
15:27C'est la boule des amoureux.
15:30Allez.
15:31Éric, on lui demande
15:32s'il peut conduire,
15:32il fait que ouais,
15:33c'est bon,
15:34il peut assurer et tout.
15:34Mets un peu de musique.
15:35Mets un peu de musique.
15:36Mets un peu de musique.
15:38Ok.
15:46Puis on trace,
15:47on roule un petit moment.
15:50On s'en fout.
15:54Il y a Maxime qui filme,
15:55on continue de conneries de vidéos.
15:57Allez, allez, allez, allez.
16:00C'est ta dernière nuit.
16:04Et puis à un moment,
16:05on passe sur la mort portion de la route
16:07avec la radio à fond
16:08puis la radio se met à brouiller comme ça.
16:12Stop, stop, arrête, toi.
16:13Éric, il s'arrête,
16:18vous allez voir ici,
16:19c'est un truc hyper drôle,
16:20ça bug tout le temps.
16:21Mon chaos, ça va.
16:23Attends, attends.
16:26Et alors, tu vois,
16:27il repart en marche arrière,
16:28la radio bug.
16:29Attends, vas-y,
16:30si je recule,
16:30ça fait quoi ?
16:31Et on s'est fait des allers-retours
16:37comme ça avec la voiture
16:39pour faire bugger la radio.
16:40On se marre un moment
16:51et puis à un moment,
16:52on se désire de repartir
16:53et on repart un peu vite,
16:55comme ça.
16:59Et à ce moment-là,
17:00il y a Maxime qui fait
17:01les gars, vous avez vu,
17:02il y a une autostopeuse,
17:03il y a comme un cri.
17:10Le soir du 15 août 2004,
17:33Éric Loget et Maxime Dubois
17:34sont tués sur le coup.
17:38Que s'est-il passé
17:39le soir du drame
17:40sur cette départementale 7 ?
17:42A quoi sont dues
17:43les perturbations radio ?
17:45Et quelle était
17:45cette silhouette blanche
17:46aperçue sur le bord de la route ?
17:48C'est quoi ?
17:48C'est quoi ce truc ?
17:49Antoine Courtin
17:52est retrouvé vivant
17:53à 30 mètres du véhicule.
17:55Il est emmené à l'hôpital
17:56en soins intensifs.
17:59Le commandant Lournec,
18:00spécialisé en parapsychologie,
18:02a étudié de près
18:03la crédibilité
18:03des différents témoignages
18:05liés à ces accidents tragiques.
18:07Le lendemain de ce nouveau crash,
18:09elle s'est penchée
18:10sur le cas de ce témoin
18:11rescapé du drame.
18:13Car ce qu'il a vu
18:14va faire basculer l'enquête
18:15aux frontières du paranormal.
18:17Quand j'interroge Antoine Courtin,
18:21son discours est très confus.
18:30J'ai vu le rapport médical,
18:31je sais qu'il a pris du cannabis,
18:33je sais qu'il a de l'alcool
18:34dans le sang,
18:36mais il me parle toujours
18:37d'une jeune fille
18:38vêtue de blanc
18:39qui était sur le bas côté
18:40de la route.
18:41C'est quoi ?
18:42C'est quoi ce truc ?
18:42Une sorte d'autostoppeuse
18:44habillée toute blanc.
18:46C'était une femme blanche,
18:47toute blanche,
18:48une espèce de mariée,
18:51mais c'est très fugace
18:52comme image.
18:54À peine le temps de voir,
18:55et puis...
18:55On se plante.
18:59Aussi fou que ça puisse paraître,
19:00Antoine Courtin
19:01est persuadé
19:02que la jeune fille
19:03qu'il a vue cette nuit-là
19:04sur le bord de la route
19:05est bel et bien
19:06le fantôme,
19:07le fantôme de la Dame Blanche,
19:09celle qui hante
19:10la départementale numéro 7
19:12depuis des années.
19:14La légende de la Dame Blanche
19:16est mondialement connue.
19:17Dans le scénario le plus courant,
19:19la scène se déroule de nuit
19:20sur une route de campagne
19:22mal éclairée.
19:23Une femme vêtue de blanc
19:24apparaît mystérieusement
19:25sur le bord de la route
19:26et fait du stop.
19:29Après être montée
19:30dans le véhicule,
19:31elle pousse un cri strident
19:32et disparaît brusquement.
19:34L'accident est alors inévitable.
19:39C'est pas une légende,
19:40tout le monde en parle
19:40dans la région.
19:43On en parle assez souvent.
19:44Sur le coup,
19:45nous on pense
19:45qu'ils se sont fait
19:46un mauvais délire.
19:47On me dit
19:48ouais, vous avez fumé,
19:49vous avez bu,
19:50vous avez forcément déliré,
19:52vous avez trippé.
19:52Alors, ok,
19:53peut-être qu'on a trippé.
19:54Vas-y, fume pas tout.
19:56En même temps,
19:56moi, les gendaires,
19:56ils m'ont dit
19:57que sur la vidéo,
19:58on voyait quelqu'un.
19:59Quand j'ai découvert la vidéo,
20:01je me suis rendue à l'évidence.
20:03On voit une silhouette
20:04blanche au bord de la route.
20:06S'il y avait vraiment
20:06une autostoppeuse
20:07sur le bord de la route,
20:09il fallait absolument
20:09qu'on découvre son identité.
20:12En étudiant de plus près
20:12la vidéo,
20:13on voit très bien
20:14qu'Antoine Courtin
20:15est attaché à l'avant.
20:17Mais ce qui ne colle pas,
20:19c'est qu'on le retrouve
20:20à plus de 30 mètres du crash,
20:22paralysé au sol.
20:25Alors la question
20:26qui se pose,
20:27c'est comment Antoine Courtin,
20:29aussi mal en point,
20:30a pu se retrouver là,
20:32à 30 mètres de son véhicule.
20:33Le rapport des médecins
20:36concernant l'état
20:37d'Antoine Courtin
20:38lors de son arrivée
20:38aux urgences
20:39est tout aussi troublant.
20:42Le jeune homme
20:42présente 16 fractures
20:43aux deux jambes
20:44et sa hanche est déboîtée.
20:46Les hématomes
20:47qu'il présente
20:48sur le visage
20:48et au crâne
20:49ne sont pas tous
20:49dus au choc de l'accident
20:51et seraient en partie
20:52le résultat
20:53d'une agression
20:53avec violence.
20:56Les deux gendarmes
20:56qui m'ont demandé
20:57si on s'était fait agresser.
20:58Alors là,
21:01franchement,
21:02je ne vois pas du tout.
21:03Surtout,
21:03il est incapable
21:04de nous expliquer
21:05ce qui s'est passé
21:05après le choc.
21:07On le retrouve donc
21:07à 30 mètres
21:08de son véhicule.
21:10Les fractures
21:10qu'il a aux jambes,
21:12sa hanche
21:12qui doit le faire
21:12terriblement souffrir
21:13sans compter
21:14son état général,
21:15tout ça ne nous permet
21:16pas d'expliquer
21:17comment il a parcouru
21:18ces fameux 30 mètres.
21:20À ce stade
21:21de l'enquête,
21:22le cas d'Antoine Courtin
21:23reste un mystère.
21:26La section 13
21:27se penche alors
21:27sur les accidents
21:28qui ont précédé
21:29ce drame
21:29et ils vont découvrir
21:31l'incroyable histoire
21:32de la départementale 7.
21:35Il faut dire
21:35que tous les rescapés
21:36ont perdu au moins
21:37un proche
21:38dans leur accident.
21:40Et comme Antoine Courtin,
21:41il semblait terrifié
21:43à l'idée
21:44de devoir reparler
21:46de ce qu'ils avaient vu.
21:48Il nous fallait
21:48du concret,
21:49des témoignages précis.
21:50Or, nous n'avions
21:51absolument rien
21:52pour débuter notre enquête.
21:53C'est la raison
21:54pour laquelle
21:54nous avons décidé
21:55avec mon équipe
21:56de contacter
21:57toutes les personnes
21:58ayant survécu
21:59à un accident
21:59sur la D7.
22:01Sylvie Bassan,
22:02victime d'un accident
22:02sur la D7
22:03quelques mois
22:04avant celui
22:04d'Eric et Antoine,
22:05a été entendue
22:06par le commandant Lournec.
22:09Son mari n'a pas
22:10survécu au crash
22:11et avant de mourir,
22:12il a assisté
22:13tout comme elle
22:13à un phénomène
22:14des plus étranges.
22:17Bien que toujours
22:18traumatisée
22:19par cette nuit
22:19d'août 2004,
22:20elle a accepté
22:21de revenir sur les faits.
22:23En fait,
22:23c'était un vendredi soir.
22:27Il n'était pas très tard,
22:27il devait être 22h,
22:2822h30.
22:32On devait aller
22:33en week-end
22:33chez des amis
22:34et on s'était
22:34un peu perdu.
22:35Alors,
22:35mon mari a décidé
22:36de prendre la D7
22:38pour gagner du temps.
22:41En fait,
22:41je me suis endormie
22:42et à un moment donné,
22:44je ne sais pas pourquoi,
22:45j'ai entreouvert les yeux.
22:47Et là,
22:48je ne sais pas,
22:49la radio s'est brouillée.
22:51Le tableau de bord
22:52a commencé à s'allumer,
22:53à s'éteindre.
22:54J'ai vu qu'Alain,
22:56mon mari se sentait mal.
22:58Je crois qu'il disait
22:59qu'il voyait des taches.
23:01Ensuite,
23:01on était en train
23:01de traverser la forêt
23:02et tout à coup,
23:04j'ai vu une femme en blanc
23:05sur le bord de la route.
23:08Elle m'a regardée
23:08droit dans les yeux.
23:10La voiture est partie
23:11sur le bas côté
23:11de l'autre côté de la route.
23:15Je me souviens juste
23:15du bruit du métal
23:16qui crise de...
23:18des éclats de verre
23:19dans ma peau
23:20et je me suis évanouie.
23:22Mon mari est mort
23:22sur le coup.
23:26L'équipe de la section 13
23:27prend très au sérieux
23:28le témoignage de Sylvie Bassan
23:30car celui-ci est précis
23:31et détaillé.
23:33D'autant plus que,
23:34contrairement à Eric et Antoine,
23:36Sylvie Bassan et son mari
23:37étaient totalement sobres
23:38au moment des faits.
23:41Je ne sais pas
23:41ce que Mme Bassan a vu
23:42ou croit avoir vu.
23:44Tout ce que je sais,
23:45c'est qu'une fois encore,
23:45la succession des événements
23:47précédant l'accident
23:48était la même
23:49que pour les autres affaires.
23:51Perturbation des ondes radio,
23:53apparition d'une silhouette blanche
23:54sur le bord de la route,
23:55Christ Trident.
23:56Il fallait commencer
23:57à analyser un à un
23:58tous ces éléments
23:58en commençant
23:59par les ondes radio.
24:00La plupart des victimes
24:01qui ont survécu
24:02à ces terribles accidents
24:03affirment toutes
24:04avoir observé
24:05des perturbations électriques
24:06et mécaniques inexplicables
24:08juste avant de perdre
24:09le contrôle de leur véhicule.
24:10La section 13
24:16va mettre en place
24:17une opération complexe
24:18et inédite
24:19pour résoudre cette affaire.
24:21J'ai décidé
24:22d'utiliser les techniques
24:23de détection
24:24des champs électromagnétiques.
24:26Alors le but
24:26était de se rendre
24:27de nuit
24:27sur la départementale 7
24:29avec des instruments
24:30très spécifiques
24:31pour y effectuer
24:32des relevés.
24:33C'est en bordure
24:34de la départementale 7,
24:35la route dite
24:36maudite,
24:37que la section 13
24:38s'apprête à passer la nuit.
24:39Objectif de l'opération,
24:42essayer de trouver
24:43l'origine
24:44des perturbations
24:44électromagnétiques
24:45décrites par certaines victimes
24:47juste avant les accidents.
24:51Je me suis donc procuré
24:52le matériel nécessaire
24:53à ce type d'investigation
24:54à commencer
24:55par un détecteur UMF.
24:57En d'autres termes,
24:57c'est un appareil
24:58qui permet de détecter
24:59et de mesurer
25:00les champs électromagnétiques.
25:02Les détecteurs UMF,
25:03aussi appelés magnétomètres
25:04ou teslamètres,
25:06sont des appareils
25:06de mesure scientifique
25:07très efficaces
25:08qui permettent
25:08de localiser
25:09la présence
25:09de champs magnétiques
25:10et d'évaluer
25:11leur puissance.
25:13Mon équipe avait prévu
25:14de rester une nuit entière
25:15sur la route.
25:15Chacun était équipé
25:16d'une caméra frontale.
25:20Le 16 août 2004,
25:22à 21h30,
25:23l'équipe de la section 13
25:24s'apprête
25:25à effectuer des mesures
25:26sur un périmètre
25:27de 2 km²
25:28le long
25:29de la départementale 7.
25:31Ils n'ont alors
25:32aucune idée
25:33de ce qu'ils vont découvrir.
25:48Je surveillais constamment
25:50mes appareils de mesure
25:51et au bout d'une heure,
25:52mon magnétomètre
25:52n'avait toujours pas enregistré
25:54la moindre perturbation
25:55électromagnétique.
25:56Idem pour les enregistrements
25:57sonores et vidéos.
25:58Mais il était encore très tôt.
25:59Le vent soufflait beaucoup,
26:15il faisait très froid.
26:17On n'y voyait quasiment rien
26:18dans ce bois.
26:18Je ne vous cache pas
26:19que l'ambiance était très pesante.
26:21Mais je voulais vraiment
26:22aller au bout.
26:29Ça se déplace.
26:48On pouvait clairement suivre
26:49le déplacement des ondes
26:50qui nous ramenait
26:50vers la départementale 7.
26:52Les détecteurs électromagnétiques
27:13du lieutenant Echebari
27:14s'affolent
27:14et semblent indiquer
27:15qu'une forte perturbation
27:17se trouve aux abords
27:17de la route.
27:18Non loin de l'endroit exact
27:20de l'accident d'Éric Loget,
27:21Maxime Dubois
27:22et d'Antoine Courten.
27:25Cette nuit-là,
27:25mon équipe a clairement relevé
27:27des perturbations électromagnétiques
27:29qui étaient situées
27:30à l'endroit même
27:31où avaient eu lieu
27:31les accidents.
27:33L'équipe de la section 13
27:34a-t-elle été le témoin
27:35d'une manifestation similaire
27:36à celle qui a provoqué
27:37autant d'accidents ?
27:39Les perturbations radio
27:40dont il a été fait état
27:42à plusieurs reprises
27:42ont-elles un lien
27:43avec les drames ?
27:46Autant de questions
27:47auxquelles les enquêteurs
27:48de la section 13
27:49vont essayer de répondre.
27:50Oui, dans un sens,
27:51cette opération a été un succès.
27:53Les appareils de détection EMF
27:55ont effectivement relevé
27:56des anomalies étranges.
27:59Pour être honnête,
28:01j'étais loin d'imaginer
28:02qu'un fantôme
28:03se soit manifesté à nous
28:04ce soir-là.
28:04Le phénomène le plus troublant,
28:06c'est qu'en plein jour,
28:07nous avions exactement
28:08les mêmes relevés,
28:09ce qui nous laissait à penser
28:10que ce phénomène
28:11était permanent
28:11et répétitif.
28:13C'est assez rare,
28:13un poltergeist
28:14qui reste 24 heures sur 24,
28:167 jours sur 7,
28:17au même endroit exactement.
28:18Non, par contre,
28:20j'avais plusieurs hypothèses
28:21pour expliquer
28:21ces perturbations électromagnétiques
28:23et je comptais bien
28:24les valider.
28:25La section 13
28:27a effectué un grand pas
28:28dans son enquête.
28:29Elle a maintenant
28:30en sa possession
28:30une quantité importante
28:31de relevés scientifiques
28:33qui vont éclaircir
28:33en partie la situation.
28:36La synthèse
28:37de tous les phénomènes
28:38ayant eu lieu avant
28:38et pendant les accidents
28:39sur la D7
28:40conduisait vers une théorie
28:42qui méritait largement
28:43d'être explorée.
28:44perturbations
28:45des appareils électriques
28:46des voitures,
28:47somnolence soudaine,
28:48troubles de la vision
28:49avec apparition
28:50de taches blanches.
28:51Tous ces phénomènes
28:51ont un seul
28:53et unique point commun.
28:54Ils peuvent tous
28:55être expliqués
28:55par des perturbations
28:56du champ électromagnétique
28:57terrestre.
28:58Et c'est exactement
28:59ce que nous avions mesuré
29:00à l'endroit même
29:01de l'accident.
29:02D'importants champs magnétiques
29:04traversent en effet
29:04la Terre
29:05de part en part.
29:06Ils sont engendrés
29:07par les mouvements
29:07du noyau métallique
29:08situés dans des couches
29:09profondes de la Terre.
29:10On pourrait comparer
29:12notre globe
29:13à un gigantesque aimant
29:14ayant pour chaque extrémité
29:16les pôles nord
29:17et sud.
29:19Les champs magnétiques
29:19terrestres
29:20ne sont absolument
29:21pas dangereux
29:21bien au contraire.
29:22Ils sont même
29:22d'une très grande utilité
29:24pour toutes les formes
29:24de vie.
29:25Les oiseaux par exemple
29:27s'en servent
29:27pour s'orienter
29:28pendant les migrations.
29:29Certains éléments
29:30naturels
29:31ou même artificiels
29:32comme des courants
29:32d'eau souterrains,
29:34des failles géologiques
29:35ou même des réseaux électriques
29:36pourraient venir perturber
29:38ces champs magnétiques
29:39et pourraient être
29:40la cause directe
29:40de certaines maladies
29:41ou syndromes
29:42chez les êtres vivants.
29:44Les explications avancées
29:45par Echbari et Sadoum
29:46me semblaient très pertinentes.
29:48Mais je voulais avoir
29:49également un avis médical
29:50sur cette hypothèse.
29:51C'est la raison
29:52pour laquelle
29:52nous avons demandé
29:53à des médecins chercheurs
29:55de se pencher
29:55sur cette affaire.
29:56Les médecins nous ont
29:57confirmé l'existence
29:58chez certaines personnes
29:59d'un syndrome
30:00d'électro-hypersensibilité
30:01aussi appelé
30:03syndrome EHS.
30:05Alors les personnes
30:05présentant cette pathologie
30:06auraient des réactions
30:07très importantes face
30:09aux perturbations
30:10du champ électromagnétique.
30:12En 1980,
30:14plusieurs chercheurs
30:14ont entamé des études
30:15sur les syndromes EHS
30:17et leurs effets
30:18sur le corps humain.
30:19En stimulant
30:20les lobes temporaux
30:21grâce à un faible
30:22champ magnétique,
30:23les sujets de l'expérience
30:24ont eu la sensation
30:25d'une présence
30:26dans la même pièce.
30:28La stimulation
30:28par le champ électromagnétique
30:30pourrait être la cause
30:31de certaines apparitions
30:32religieuses ou extraterrestres
30:34apparentées à des sensations
30:35générales de terreur
30:37et de nausée.
30:39Les manifestations
30:39seraient des maux de tête,
30:41des malaises,
30:42des pertes de connaissances,
30:44des troubles de la vision
30:45qui se traduisent
30:46par des sensations
30:48de voir des taches blanches.
30:50On appelle ça
30:50des phosphènes.
30:51C'est la rétine
30:53ou le cortex visuel
30:54qui crée
30:55ces petites taches blanches,
30:56les phosphènes
30:57et qui viennent
30:57perturber la vision.
30:59La plupart des gens
31:00peuvent donc facilement
31:01confondre ces taches blanches
31:02avec une apparition.
31:05Convaincu que nous avions
31:06trouvé la solution,
31:07j'ai demandé
31:08à tous mes enquêteurs
31:09de rechercher la cause
31:10de ces perturbations
31:11électromagnétiques
31:12à l'endroit précis
31:13de ces accidents.
31:14Données géologiques,
31:15nappes phréatiques,
31:16cours d'eau,
31:17infrastructures,
31:18nous avons tout passé
31:19au peigne fin
31:19et nous avons fini
31:21par trouver.
31:22Un plou électrique
31:23a été installé
31:24en jeu 2002,
31:25juste quelques semaines
31:26avant le premier accident recensé.
31:28Bien plus tard,
31:28j'ai eu accès
31:29à une copie
31:29des conclusions scientifiques
31:31de la section 13.
31:33Effectivement,
31:34je pense sincèrement
31:35que plus d'un
31:36aurait simplement
31:37bouclé le dossier ici.
31:39Alors que la section 13
31:40a toutes les preuves scientifiques
31:42pour expliquer
31:42les phénomènes
31:43qui ont eu lieu
31:43sur la D7
31:44ainsi que leurs origines,
31:46le général Carnot
31:47et son équipe
31:48décident toutefois
31:48de continuer leur enquête.
31:50car pour eux,
31:51ces phénomènes
31:52ne peuvent pas
31:53à eux seuls
31:53expliquer ces accidents.
31:55Il existe trop peu
31:55de personnes souffrant
31:56d'hypersensibilité
31:57électromagnétique.
31:58Et puis rappelez-vous,
32:00on avait quand même
32:0010 accidents recensés.
32:02Statistiquement parlant,
32:03c'est difficilement crédible.
32:05Quand on connaît
32:06le déroulement
32:06de la suite
32:07de l'enquête,
32:08on ne peut qu'être
32:09admiratif
32:10de cette initiative.
32:11Que s'est-il réellement
32:14passé le soir
32:14du 15 août 2004
32:15lors de l'accident
32:17ayant entraîné
32:17la mort d'Éric Loget
32:18et de Maxime Dubois ?
32:20La section 13
32:22va recevoir
32:23un nouvel indice
32:24qui va totalement
32:25bouleverser l'enquête.
32:30La nuit de l'accident,
32:32la section 13
32:32avait effectivement
32:33retrouvé
32:34et prélevé
32:34des taches de sang
32:35fraîche dans la voiture
32:36ainsi que des cheveux.
32:39Nous avons eu
32:40le résultat
32:41des analyses d'ADN
32:41prélevées dans la voiture.
32:43Et le moins qu'on puisse dire,
32:43c'est qu'elles arrivaient à temps.
32:45Après avoir analysé
32:46en laboratoire
32:46cet ADN,
32:48le lieutenant Etchebari
32:49transmet son rapport
32:49au capitaine Brunel
32:50et au commandant Lournek.
32:52Les conclusions d'analyse
32:53s'avéraient être
32:54particulièrement troublantes.
32:56Un des chromosomes
32:57correspondrait
32:58à une certaine
32:58Chloé Dictus,
33:00décédée deux ans auparavant
33:01sur cette même
33:02départementale 7.
33:04Comment l'ADN
33:05d'une personne
33:05décédée deux ans plus tôt
33:06peut-il se retrouver
33:07sur le siège arrière
33:09d'un véhicule accidenté ?
33:11On n'y comprenait rien.
33:12Impossible,
33:13c'est tout bonnement impossible.
33:15Un des chromosomes
33:15match avec une certaine
33:16Chloé Dictus,
33:17décédée le 3 mars 2002.
33:20En 15 ans de carrière,
33:21je n'avais jamais vu ça.
33:23C'est à ce moment-là
33:23que nous avons retrouvé
33:24dans les archives centrales
33:26une affaire criminelle
33:27qui datait d'il y a deux ans.
33:28L'affaire de l'auberge
33:29de la Croix de Bois.
33:31Une affaire terrible
33:32qui va jeter
33:33un tout autre éclairage
33:34sur cette enquête.
33:35Elle avait eu lieu
33:36aux alentours
33:36de la commune
33:37de Montgirard
33:38dans un relais
33:39situé sur la D7
33:40et elle impliquait
33:41directement
33:41une certaine
33:42Chloé Dictus.
33:44Qui est Chloé Dictus ?
33:47Comment son ADN
33:48a-t-il pu être identifié
33:49deux ans après sa mort
33:50dans une carcasse de voiture ?
33:52Serait-elle à l'origine
33:54de tous ces accidents ?
33:56Serait-elle le fantôme
33:58de la Dame Blanche
33:58dont tout le monde
33:59affirme l'existence ?
34:01La section 13
34:02mène l'enquête.
34:04Cette affaire remonte
34:05à mars 2002.
34:07A l'époque,
34:07l'auberge de la Croix de Bois
34:09était un relais routier
34:10très fréquenté
34:11qui était situé
34:12sur la départementale
34:13numéro 7.
34:14L'auberge se situe
34:15entre Saint-Célestin
34:16et Montgirard
34:17à la borne kilométrique
34:1815 de la départementale
34:20à l'endroit précis
34:21où ont eu lieu
34:22tous les accidents.
34:24L'auberge donnait
34:25sur la départementale 7
34:26sur le territoire communal
34:27de Montgirard.
34:30A l'époque des faits,
34:31cette départementale
34:32est un axe routier
34:33France-Belgique
34:34très fréquenté.
34:35Les chauffeurs de poids lourd
34:36s'y arrêtaient presque tous.
34:39Dominique Cardieux,
34:40originaire de Montgirard,
34:42est à l'époque
34:42le propriétaire et gérant
34:44de l'auberge
34:44de la Croix de Bois.
34:46Célibataire et sans enfant,
34:48il consacre sa vie
34:49à son travail.
34:52À l'auberge,
34:52il y avait un bar,
34:54un restaurant,
34:55une douzaine de chambres
34:56et puis il y avait aussi
34:58une vingtaine de camions
34:59des gars qui dormaient
35:01le soir sur le parking.
35:05Je cherchais une serveuse
35:06qui accepte de faire la plonge
35:08et un peu au de ménage.
35:09C'est comme ça
35:10que Chloé Dictus,
35:1131 ans,
35:12a été embauchée à l'auberge.
35:13Elle avait de l'expérience
35:14et surtout du caractère
35:15parce que c'est important.
35:18Parce que dans ce boulot,
35:19si vous voulez,
35:19il y a des gars
35:19qui sont un peu bourrus.
35:20Vous voyez,
35:21ma baladeuse,
35:21choses comme ça.
35:22Je ne voulais surtout pas
35:23d'une gamine de 17 ans.
35:24Il suffit de voir
35:25les photos de Chloé Dictus
35:27pour comprendre
35:27que n'importe quel patron de bar
35:29aurait aimé
35:30l'avoir comme serveuse.
35:31Elle était grande,
35:32brune,
35:33une très jolie jeune fille.
35:35Elle plaisait beaucoup.
35:36Chloé Dictus
35:38est embauchée
35:38en janvier 2002.
35:40Elle travaille de nuit
35:40à l'auberge
35:41de 17h à 1h du matin
35:42et malgré son caractère
35:44bien affirmé,
35:45elle s'attire tout de suite
35:46la sympathie
35:46de la clientèle masculine.
35:50Pour arrondir
35:51ses fins de mois
35:52et assurer
35:52l'éducation de sa fille,
35:54Chloé Dictus
35:55a dû accepter
35:56les avances
35:56de certains clients
35:57du relais.
35:59Effectivement,
35:59poussant nos investigations,
36:01on constate
36:02que Chloé Dictus
36:03était connue
36:03par nos services
36:04pour des faits
36:05de racolage
36:05sur la voie publique.
36:07En d'autres termes,
36:07elle faisait des passes
36:09dans les véhicules
36:10de ses clients
36:10sur le parking
36:12de l'auberge.
36:13On savait
36:13qu'elle avait une double vie,
36:15qu'elle avait toute seule
36:15sa fille, Aurélie.
36:17D'ailleurs,
36:17on l'a voyait de temps en temps
36:18la gamine,
36:18le mercredi,
36:19quand il n'y avait pas cours,
36:20elle était obligée
36:21de l'amener,
36:22elle n'avait pas beaucoup
36:22de revenus.
36:24De temps en temps,
36:24j'essayais de l'aider,
36:25je lui glissais un billet.
36:27Ce n'était pas évident,
36:27c'était une situation précaire.
36:29J'aurais pu l'aider
36:31peut-être un peu plus,
36:32mais bon,
36:32j'ai essayé,
36:33même d'autres gars
36:33ont essayé de l'aider.
36:35Apparemment,
36:36ça n'a pas été suffisant.
36:37Durant la soirée
36:38du 3 mars 2002,
36:39soit deux mois
36:40après son embauche,
36:41Chloé Dictus
36:42rentre chez elle à pied
36:43car son véhicule
36:44est en panne.
36:45Elle longe alors
36:46à la départementale 7
36:47et fait du stop.
36:49Oui, oui, c'est vrai,
36:50je me souviens très bien.
36:51C'était un soir,
36:52elle était crevée,
36:53on l'avait bien bossée
36:53ce jour-là.
36:55Et j'avais obligé
36:56de lui donner un truc.
36:58Voilà,
36:58donc j'ai couru après elle
36:59sur le parking
36:59puis j'ai glissé un billet.
37:02Bon, il pleuvait à moitié,
37:02je lui dis,
37:03bon, écoute,
37:04tu veux que je te ramène ?
37:05Je ne sais pas pourquoi.
37:06Elle me dit,
37:06non, non, non,
37:06je vais rentrer à pied.
37:08Je ne vais pas assister,
37:09c'est sa vie, quoi.
37:10À 1h45 du matin,
37:13Chloé Dictus
37:13se fait percuter
37:14de plein fouet
37:15par un chauffard
37:15roulant à plus de 140 km heure.
37:18Les secours arrivent
37:197 minutes après le drame,
37:21mais il est déjà trop tard.
37:22Chloé Dictus
37:23est morte sur le coup.
37:28J'aurais dû la ramener,
37:29j'aurais dû assister.
37:34Elle marchait seule
37:34sur la D7,
37:36en pleine nuit.
37:37Et c'est à ce moment-là
37:37que le chauffard
37:38l'a percuté
37:39avec son véhicule.
37:41Il a essayé de fuir en Allemagne,
37:42mais il s'est fait serrer
37:43quelques heures plus tard
37:44près de la frontière.
37:45Chloé Dictus
37:46a été retrouvée morte
37:47dans un état
37:47indescriptible
37:49au milieu de la route.
37:50Sa robe blanche
37:51était en lambeau
37:52et complètement recouverte
37:53de son sang.
37:54Quand je suis arrivé
37:54sur les lieux
37:55et avec les gars
37:56et que je l'ai vu
37:57comme ça,
37:58allongé,
37:59j'ai bien vu
38:00qu'elle était morte.
38:01J'ai tout de suite
38:02pensé à sa petite fille.
38:04Je me suis dit
38:04qu'est-ce qu'elle va devenir
38:05la pauvre Viamine ?
38:06Et c'est injuste,
38:09c'est trop injuste.
38:10Là où ça rejoint
38:11notre affaire,
38:12c'est qu'elle est morte
38:13exactement au même endroit
38:15où ont eu lieu
38:16tous les accidents
38:17depuis deux ans
38:18sur la D7.
38:19L'accident du 15 août 2004
38:21ayant entraîné
38:22la mort d'Éric Loget,
38:2323 ans,
38:24et de Maxime Dubois,
38:2524 ans,
38:26a-t-il un lien
38:26avec la sortie d'affaires
38:28de Chloé Dictus ?
38:30Antoine Courtin,
38:33rescapé du drame,
38:34affirme qu'une femme
38:35vêtue de blanc
38:35est à l'origine
38:36du terrible accident.
38:42L'ADN de cette femme
38:43fut en partie retrouvée
38:44dans la carcasse
38:45de la voiture.
38:46Ce tronçon
38:48de la départementale 7
38:49est-il hanté
38:50par le fantôme
38:51de Chloé Dictus ?
38:52Le sang provenait
38:57d'une jeune femme
38:58et les longs cheveux bruns
38:59retrouvés à l'arrière
39:00du véhicule
39:00appartenaient
39:01à la même personne.
39:02Mais l'ADN
39:02ne correspondait pas
39:03à 100%
39:04à celui de Chloé Dictus.
39:05Alors,
39:06en enquêtant
39:06sur le passé
39:07de cette jeune fille,
39:07on a tout de suite compris.
39:08L'acte de décès
39:10de Chloé Dictus
39:11est formel.
39:12Il fut établi
39:12par un médecin
39:13de Montgirard
39:14le 3 mars 2002
39:15et rien ne pouvait
39:16remettre en cause
39:17quoi que ce soit.
39:18En faisant appel
39:19à mes notions
39:19de généalogie génétique,
39:22je me suis rappelé
39:23qu'une mère
39:23pouvait transmettre
39:24à son enfant
39:25le même chromosome.
39:27D'où
39:27les similitudes d'ADN.
39:29On appelle ça d'ailleurs
39:30l'ADN mitochondrial.
39:32Lors d'une expertise génétique,
39:34l'analyse du génome
39:35mitochondrial
39:36permet l'étude
39:36des filiations mère-enfant.
39:40C'était la seule
39:40piste scientifique sérieuse.
39:42On ne pouvait pas
39:42imaginer une seule seconde
39:44que l'ADN
39:44d'une personne décédée
39:45deux ans plus tôt
39:46puisse être retrouvé
39:47dans la voiture.
39:49En faisant le rapprochement
39:50entre la défunte
39:51Chloé Dictus
39:52et l'ADN retrouvé
39:53dans la voiture,
39:54le lieutenant Echebari
39:55va alors mettre à jour
39:56l'effroyable histoire
39:57de la départementale 7.
40:00Il n'a pas fallu
40:01beaucoup de temps
40:01au lieutenant Echebari
40:02pour comprendre réellement
40:03à qui appartenait l'ADN
40:04prélevé dans la carcasse.
40:06Aurélie Pérez,
40:08la fille de Chloé Dictus.
40:12Sur une scène de crime,
40:13les tiges de cheveux
40:14qui sont prélevées
40:14sont riches en mitochondries.
40:17Ces mitochondries
40:17sont transmises
40:18uniquement par la mère
40:19et l'identification
40:21est sûre à 99%.
40:22En plus,
40:23Aurélie Pérez
40:24est fille unique,
40:25on ne pouvait donc
40:25pas se tromper.
40:27À ce moment-là,
40:28tous les regards
40:28se tournent évidemment
40:29vers Aurélie Pérez,
40:31la fille de Chloé Dictus.
40:33Elle devient
40:33le témoin essentiel
40:35dans cette affaire.
40:37Aurélie Pérez
40:38a-t-elle un lien
40:39avec le terrible accident
40:40de ce 15 août 2004
40:41ayant entraîné
40:42la mort d'Éric Loger
40:43et de Maxime Dubois ?
40:47Si l'ADN retrouvé
40:48sur les lieux du drame
40:49n'était pas celui
40:50de la défunte Chloé Dictus,
40:52il y avait 99% de chance
40:53que ce soit celui
40:54de sa fille,
40:55Aurélie Pérez.
40:56Les enquêteurs
40:57de la section 13
40:58se rendent immédiatement
40:59à son domicile
41:00à la fin de l'auditionnaire.
41:02La jeune fille,
41:03âgée de 16 ans seulement,
41:05serait en couple
41:05avec un certain
41:06Johan Barzan,
41:08multirécidiviste
41:08connu pour trafic
41:09de stupéfiants
41:10et associations
41:11de malfaiteurs.
41:13En arrivant sur les lieux,
41:14les gendarmes
41:15sont accueillis
41:15par Jean-Pierre Pérez,
41:16le tuteur légal
41:17d'Aurélie Pérez.
41:21Quand les gendarmes
41:22sont arrivés à la maison,
41:23je me souviens,
41:23on était en train
41:24de regarder la télé
41:24avec Aurélie et son copain.
41:26On a entendu
41:30des bris de voiture,
41:31des gyrophares,
41:32on s'est inquiétés.
41:33Il y a le copain
41:33qui a réagi tout de suite.
41:35Il a regardé par la fenêtre.
41:36Tout de suite,
41:37il a pris Aurélie par la main
41:38et ils se sont marrés
41:39comme des lapins.
41:40Ils prennent
41:40les clés de ma voiture
41:41et ils essayent
41:43de s'enfuir.
41:43Aurélie Pérez,
41:44c'est son copain
41:44qui ont pris
41:45la route à contre-sens.
41:47Ils ont failli
41:47me renverser.
41:48Moi,
41:48je les ai pris en chasse
41:49avec mon véhicule.
41:51J'ai réussi
41:52à coincer le leur
41:53et c'est là
41:53qu'ils sont partis à pied.
41:55Ils ne sont pas
41:56les renforts étaient là.
41:57On les a interpellés
41:58très rapidement.
41:59Aurélie Pérez,
42:0016 ans,
42:00et Johan Barzan,
42:0122 ans,
42:02sont immédiatement
42:03emmenés au commissariat
42:03pour être entendus.
42:05Jean-Pierre Pérez,
42:06tuteur légal d'Aurélie,
42:07est également auditionné.
42:10Lors de la fouille
42:11effectuée au domicile
42:13de M. Pérez
42:14le 20 août 2004,
42:15les enquêteurs
42:15ont trouvé
42:16des seringues souillées
42:17cachées sous le lit
42:18d'Aurélie Pérez.
42:19C'était loin de savoir
42:20qu'elle allait tomber
42:22dans la drogue.
42:23Plus troublant,
42:24ils ont trouvé
42:25une boîte à chaussures
42:26dissimulées au-dessus
42:27de l'armoire
42:27contenant une importante
42:28somme d'argent.
42:30Dans la boîte,
42:31il y avait
42:31un bel gaz de billets,
42:32plusieurs porte-monnaies
42:33qui appartenaient apparemment
42:34à d'autres personnes.
42:37Je suis comme dans un cauchemar.
42:38Je ne comprends rien du tout.
42:40M. Pérez a très vite compris
42:41que c'était une histoire
42:43très sérieuse
42:43et il s'est montré
42:45très coopérant.
42:46On avait quand même
42:47des relations
42:48par moments
42:50quand même assez proches,
42:52surtout après la mort
42:53de sa maman,
42:54malgré que ça a été difficile.
42:55C'est un père de substitution,
42:57un tuteur
42:57qui a élevé Aurélie
42:59comme il a pu
43:00suite après la mort
43:00de sa compagne,
43:01Chloé Dictus.
43:02Moi, je l'ai élevé
43:03à dos.
43:04Aurélie était très calme,
43:05très responsable,
43:06une personne normale.
43:08Elle lui en voulait
43:09de ne pas avoir été
43:10là pour sa mère
43:11et de l'avoir laissée
43:13rentrer seule
43:13sur cette route dangereuse.
43:15Aurélie était
43:16très perturbée
43:17de la mort de sa maman.
43:19Et de là
43:19à plonger dans la drogue,
43:23je ne comprends pas.
43:26Si le père
43:26se livre facilement,
43:28pour les deux autres suspects,
43:29ce n'est pas la même histoire.
43:31Vous savez,
43:31j'en ai mené
43:32des interrogatoires
43:32avec des malfrats,
43:33des assassins.
43:34Mais là,
43:35je ne m'attendais pas
43:35à ce qu'une gamine de 16 ans
43:36me donne autant de fil à retordre.
43:38Aurélie Pérez
43:38avait effectivement
43:40un caractère bien trompé.
43:41Bon,
43:41le copain Yohen Barzan,
43:43ce n'était pas de tour
43:44pour non plus.
43:45Il ne l'achait rien du tout.
43:46Concrètement,
43:47la section 13
43:47ne sait pas encore
43:48quel est le lien exact
43:49entre Aurélie Pérez,
43:51la Dame Blanche
43:52et les accidents
43:54de la départementale 7.
43:56Mais ils ont toutefois
43:56une piste.
43:58Chloé Dictus,
43:59la mère d'Aurélie.
44:00Ce que la section 13
44:01avait découvert
44:02quelques jours plus tôt,
44:03c'est que Chloé Dictus,
44:04décédée dans un accident dramatique
44:06proche du relais routier
44:08sur la départementale numéro 7,
44:10était la mère
44:11d'une petite fille
44:12qui s'appelait Aurélie Pérez.
44:13Il fallait qu'Aurélie avoue
44:15ce qu'elle avait fait
44:15et comment.
44:17Aurélie Pérez
44:18et Yohan Barzan
44:19sont longuement entendus
44:20par les enquêteurs
44:21de la section 13.
44:23Qu'ont-ils réellement fait
44:24le soir du 15 août 2004
44:25lors de l'accident
44:27ayant entraîné la mort
44:28d'Éric Logey
44:28et de Maxime Dubois ?
44:31Sont-ils responsables
44:33de la série d'accidents macabres
44:35ayant causé la mort
44:35de 11 personnes
44:36depuis mars 2002 ?
44:38Les membres de la section 13
44:40ne sont pas au bout
44:41de leur surprise.
44:43Qu'on a évoqué
44:45la mort de sa mère
44:46c'est là qu'elle s'est mise
44:47à parler
44:47et qu'elle a craqué.
44:48Elle avoue
44:48qu'elle ne s'est jamais
44:49vraiment remise
44:50de la mort de sa mère
44:50et elle en voulait
44:52terriblement au chauffard
44:53qui lui a retiré
44:53ce qu'elle avait
44:54de plus précieux.
44:55On m'apprenne
44:56qu'elle est responsable
44:57responsable
44:58de plusieurs accidents
45:00de voiture.
45:01C'est pas Aurélie
45:02c'est pas possible
45:02moi Aurélie
45:03c'est comme ma fille
45:04elle avait ses petits secrets
45:07d'accord
45:07mais bon
45:08de là
45:10à tuer des personnes
45:12une vengeance
45:14une vengeance
45:15contre tous les automobilistes
45:16qu'elle estimait
45:17responsable
45:17de la mort
45:18de sa mère
45:18elle voulait
45:19leur faire payer.
45:21Aurélie Pérez
45:22assistée
45:23de son compagnon
45:24et complice
45:24Johan Barzan
45:25avait mis en place
45:26un dispositif diabolique
45:28afin de créer
45:28des accidents
45:29cachés dans le fossé
45:32ils ciblaient
45:33des véhicules
45:33qui selon eux
45:34arrivaient à grande vitesse
45:35toutes de blanc vêtus
45:39Aurélie Pérez
45:40apparaissait subitement
45:41à l'approche des véhicules
45:42en faisant semblant
45:43de se précipiter
45:44sur la route
45:44l'accident
45:47est alors inévitable
45:49ce qui est fou
45:50et monstrueux
45:50c'est que malgré
45:51le nombre de morts
45:52qu'a causé
45:53leur horrible petit jeu
45:54ni elle
45:55ni son copain
45:56n'ont jamais voulu arrêter
45:57se rendant responsable
45:59de plus d'une dizaine
46:00de membres
46:01et quand on y pense
46:02ça glace le sang
46:03les deux autres éléments
46:05troublants
46:05que nous n'avions toujours
46:06pas expliqué
46:07c'est le corps
46:08d'Antoine Courtin
46:09retrouvé à plus
46:10de 30 mètres
46:11du véhicule
46:12et les traces
46:13d'ADL d'Aurélie Pérez
46:14sur la poignée arrière
46:15de la voiture
46:15Robert Brunel
46:18demande alors
46:18précisément
46:19à Aurélie Pérez
46:20le déroulé exact
46:21de ce 15 août
46:222015
46:22le moins que l'on puisse dire
46:26c'est que les aveux
46:27de la jeune fille
46:28sont absolument effroyables
46:30à la fin de l'interrogatoire
46:33j'étais seul avec elle
46:34dans la pièce
46:34je l'ai mise en confiance
46:36et là
46:37c'est une mise à parler
46:38après les accidents
46:39elle avait pour habitude
46:40de faire les poches
46:41des victimes
46:41lorsqu'elle s'est introduite
46:44dans la voiture
46:44après l'accident
46:44elle s'est fait une entaille
46:46à la main gauche
46:46avec un bruit de verre
46:47c'est d'ailleurs
46:48à ce moment là
46:48qu'elle a laissé du sang
46:49sur la banquette arrière
46:50de la voiture
46:50et quelques mèches de cheveux
46:52ensuite
46:52elle et son amie
46:53sont repartis sur la route
46:54pour rejoindre leur véhicule
46:55qui était garé
46:56sur un chemin forestier
46:57de l'autre côté
46:58on m'a dit après ce qui
46:59nous était arrivé
46:59mes deux potes
47:02ils sont morts sur le coup
47:03moi en fait
47:05je me suis senti
47:07a priori indemne
47:08et je me suis relevé
47:10je suis retourné
47:10sur la route
47:11et en fait
47:12quand je suis retourné
47:13sur la route
47:13la fille et le mec
47:14ils m'attendaient
47:16là
47:17ils sont tombés
47:18sur Antoine Courtin
47:19qui avait rejoint la route
47:20comme il a pu
47:20pour appeler du secours
47:21alors ils l'ont roué
47:23de coup pour le tuer
47:24ils avaient dû s'imaginer
47:26qu'il les avait vus
47:26qu'il fallait s'en débarrasser
47:28il s'est extrait la voiture
47:29il a rampé jusqu'à la route
47:30pour pouvoir
47:31demander de l'aide
47:33Aurélie Pérez
47:34et son copain
47:35l'ont vu
47:35ils l'ont pratiquement massacré
47:38de ses secours
47:39de ses secours
47:40ils ne l'ont pas tué
47:41mais ils l'ont laissé pour mort
47:42imaginez qu'Aurélie Pérez
47:44et son copain
47:45qui provoquait les accidents
47:46s'approchait du corps
47:48de leur victime
47:49pour faire leur poche
47:51qui des fois
47:52n'était pas mort
47:52il les achevait
47:54elle m'a demandé pardon
47:56elle m'a dit que
47:58qu'elle ne pouvait pas
48:00se remettre
48:01de la mort de sa mort
48:02mais je lui ai dit
48:04il ne fallait pas aller jusque là
48:06c'était trop loin
48:07il fallait m'en parler
48:08j'avais un rôle aussi
48:10de te prendre par la main
48:13il te ramenait un peu
48:14dans le droit chemin
48:14mais bon
48:15alors ça l'a fait pleurer
48:18alors quand elle a pleuré
48:22je me suis dit
48:23ça lui a fait du bien
48:26de se relâcher un peu
48:28de pleurer
48:29et qu'elle réalisait
48:31ce qu'elle avait fait
48:32de rendre des familles malheureuses
48:35parce qu'elle a rendu
48:35des familles malheureuses
48:36alors je ne sais pas maintenant
48:39comment elle va s'en sortir
48:40moi je suis désespéré
48:47parce que mon avenir
48:49il est fini
48:50il est fait
48:51elle a son avenir à elle
48:54mais comment elle va
48:54le reconstruire
48:55quand elle sortira de prison
48:59je lui ai dit
49:00tu pourras toujours
49:01compter sur moi
49:02on essaiera de recoller
49:04les morceaux
49:04malgré que
49:05ces morceaux
49:07il y en aura toujours
49:08qui manqueront
49:09ça ne sera jamais facile
49:13pour elle
49:13comme pour moi
49:14mais pire pour elle
49:16mais
49:16il faudra
49:18qu'elle soit forte
49:19après un long procès
49:27Aurélie Pérez
49:28et son compagnon
49:29Johan Barzan
49:29ont été condamnés
49:30respectivement
49:31à 20 ans
49:32et 15 ans de prison
49:33à ce jour
49:34plus aucun accident mortel
49:36n'a été recensé
49:37sur ce tronçon
49:38de la départementale 7
50:081
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