Retrouvez le replay du débat de l'Équipe de choc du 09/06/2025.
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00:00Revenons d'abord sur hier. Je ne sais pas dans quel état vous étiez, vous, hier soir, un peu avant 21h.
00:05Mais nous, on avait des étoiles plein les yeux. On n'en revenait pas trop parce que Carlos Alcaraz et Yannick Siner nous ont offert une finale monumentale.
00:13Après 5h29 de jeu, l'Espagnol a donc remporté son cinquième grand chlem. Et on voit les images avec toi.
00:18Oui, bien sûr, une finale. On a manqué un petit peu de mots pour la décrire.
00:21Elle est tout simplement incroyable, héroïque, phénoménale. Les deux meilleurs joueurs du monde actuellement se sont affrontés.
00:26C'est Carlos Alcaraz qui l'emporte, son deuxième Roland en 5-7. 5h29 de jeu, tu le disais, Anso, la finale la plus longue de l'histoire de Roland Garros.
00:33Pourtant, c'est bien Yannick Siner qui remporte les deux premiers sets. Il a même raté trois balles de match, comme vous le voyez ici, dans le troisième set.
00:39On pensait que c'était acquis, honnêtement, pour l'Italien. Mais Alcaraz a du répondant. Il est revenu de loin.
00:43Et tout va se jouer dans cette finale au Super Tyreek. Alcaraz assomme l'Italien sur ce magnifique passing en coup droit.
00:48Mais le 2-7-0 avec trois balles de match contre lui. Alcaraz écrit l'histoire et remporte donc son cinquième grand chlem sur la terre de Roland Garros.
00:55Et on va y consacrer une grosse partie de notre émission, bien sûr. Pour en parler, on accueille la spécialiste tennis de la chaîne L'Équipe, Camille Macali.
01:04Elle a parlé Roland tous les soirs dans l'EDS et je pense qu'elle va encadrer la une du jour. Bah oui, parce qu'elle est magnifique. Rejoins-nous Camille.
01:11Tu vas nous dire, toi, dans quel état tu étais. Elle est trop belle. Elle est trop belle. Magnifique. Elle est magnifique.
01:16On va la voir, bien sûr. Je rêvais d'avoir ces deux hommes qui partagent la une. Et franchement, bravo, chapeau, L'Équipe.
01:22Ah oui, t'aurais regretté qu'il y ait seulement l'Espagnol. Elle est magnifique, cette une. On va la découvrir.
01:28Mais toi, t'étais dans quel état, Camille, un peu avant 21h hier soir ? C'est quoi le sentiment qui est ressorti en premier ?
01:34J'ai abandonné mon fils.
01:36Ah oui, c'est radical.
01:38Déjà, le début, je lui ai dit, écoute, là, cet après-midi, je ne suis pas dispo pour toi. Pour une fois, il a eu le droit de manger devant la télé.
01:45Ça n'arrive jamais. Toutes les règles ont sauté, ont pété. Et puis, je n'ai pas très bien dormi. J'étais vraiment partagée, en fait, après ce qu'on a vécu.
01:54Sentiment d'avoir touché presque un truc inimaginable. Énormément de joie pour Carlos. Énormément de tristesse pour Yannick.
02:01Non, franchement, je n'arrivais pas à redescendre, en fait. Là, tout juste, je commence.
02:06Ça commence, là ?
02:06Oui, j'ai encore les frissons d'en parler, quoi. Donc, oui, c'était fou.
02:12On va profiter de ton expertise, Camille. Tu vas nous dire où tu la classes, cette finale, par rapport aux autres matchs dans le panthéon du tennis mondial.
02:19Mais Séverine, tu es la seule sur ce plateau qui était sur le Châtrier. Alors, raconte-nous, raconte-nous à quel point l'ambiance était surréaliste ?
02:25En fait, j'ai eu l'impression d'assister à un moment d'histoire.
02:28Je pense que tous ceux qui étaient là, qui étaient présents sur le Châtrier, ont eu le même sentiment.
02:33Ça a basculé dans l'irréel quand Carlos a sauvé ses trois balles de match dans le quatrième set.
02:38Là, tu bascules dans un truc complètement différent. C'est lunaire.
02:41Et là, tu as une ambiance très particulière sur le Châtrier.
02:44Donc, à base, tu as assez partagé, en fait, côté Siner, côté Alcaraz.
02:48Et puis, quand Carlos sauve ses trois balles de match, il prend avec lui toute la foule.
02:52Et là, c'est vrai que là, toute la foule était vraiment pro Alcaraz.
02:55J'avais trop de la peine pour Yannick Siner. C'était beaucoup trop triste.
02:58Mais il avait été chercher le public.
03:00Et moi, j'ai eu des frissons comme toi, Camille, du début à la fin.
03:03Encore aujourd'hui, je ne suis toujours pas redescendue.
03:05Tu as trop d'adrénaline parce que tu assistes clairement à un moment, je pense, très spécial dans le tennis.
03:11Avoir deux joueurs comme ça en finale qui ont un tel niveau.
03:14Je pense que le niveau de jeu qu'on a vu hier, je pense qu'on ne l'a plus vu depuis très, très longtemps dans le tennis.
03:20Pour que deux joueurs soient au même moment, au même niveau, surtout dans les deux derniers sets, surtout dans le dernier set.
03:26On a vu des choses, des coups complètement surréalistes et assez irréels à des moments clés, en fait, de la partie.
03:33Et moi, ce que j'ai vécu, c'est très particulier.
03:35Moi, j'ai fini en pleurs.
03:36Voilà, j'avoue, je le dis, j'assume, j'en ai plein de battre.
03:38Oui, j'avoue, mais parce que c'est trop particulier, en fait.
03:41Et je te rejoins, Camille.
03:43Évidemment, tu es content pour Carlos Alcaraz, mais Yannick, il a fait une quinzaine exceptionnelle.
03:48Il surdomine au début, quand même, Carlos Alcaraz.
03:50Moi, pour le deuxième set, quand il mène 3-0, je me dis, mais allez, Carlos, il est blessé.
03:54Ce n'est pas possible de prendre 3-0 comme ça d'emblée.
03:56Et en fait, tellement il est fort, mais c'est très particulier ce qu'on a vécu.
04:01On est vraiment très chanceux d'avoir, que ce soit devant la télévision ou même sur place, très chanceux d'avoir vécu ce moment et de pouvoir en parler.
04:07Et on va revenir sur cette nouvelle ère, mais c'est vrai que cette finale, c'était le final en apothéose d'un tournoi fantastique.
04:14Quand même, un Roland qui s'est ouvert avec les adieux de Nadal.
04:18Peut-être le dernier Roland-Garros de Djokovic, on s'est dit, c'est la fin d'une ère, c'est la fin peut-être d'un certain tennis, d'une élégance.
04:24Et puis, bam, hier soir, on s'est pris cette claque-là.
04:27Ça marque encore un peu plus l'histoire de ce tournoi, dans le sens où, en fait, ce n'est pas les sportifs qui font le tournoi,
04:33c'est le tournoi qui fait les sportifs et qu'il est indémodable et que, peu importe ceux qui arrêtent, ceux qui ont connu,
04:39ceux qui ont marqué l'histoire comme Nadal, il y en a d'autres qui prennent le flambeau et qui racontent d'autres histoires.
04:43Il y a eu la petite boisson, mais sur ce match-là, j'ai eu l'impression, alors je ne suis pas un expert tennis,
04:48déjà, j'ai réussi à quasiment tout regarder et ce qui est absolument…
04:51Ce qui est un exploit ?
04:52Non, mais ce qui est un exploit, parce que regarder un tennis, déjà, un match de 3h30, c'est compliqué.
04:57C'est long.
04:57Là, plus de 5h, je ne me suis jamais ennuyé.
05:00J'ai voulu faire une sieste à un moment donné, je n'ai même pas pu fermer l'œil.
05:02Parce que chaque coup était magique.
05:04Mais c'est ça qui est fou, c'est que tu te rends compte que tu n'as pas le droit d'avoir un dixième de retard si jamais tu veux gagner un point.
05:11Enfin, les deux, là, ils s'envoyaient des missiles de tous les côtés, ça partait dans tous les coins.
05:16Je me suis dit, mais en fait, si tu veux survivre dans ce match-là, tu es obligé d'être un génie, tu ne peux pas jouer sinon.
05:21Là où je ne suis pas d'accord avec toi, c'est sur le début.
05:24Oui, parce qu'en fait, tu dis que ce ne sont pas les sportifs qui font le tournoi.
05:28Là, clairement, c'est ce qui s'est passé.
05:29C'est le scénario qui fait que cette finale, elle entre dans la légende de Roland-Garros.
05:34Mais elle place ce Roland-Garros 2025 dans la légende de l'histoire du tennis.
05:38Tout le monde avait peur que le Roland-Garros de cette année ne soit plus là parce que Nadal n'était plus là.
05:42Il y a eu plein de finales ratées entre les meilleurs joueurs de la planète.
05:45Oui, mais c'est sûr.
05:45On aurait pu avoir trois sets de Carlos parce qu'il était largement favori avant cette finale.
05:50On aurait pu avoir trois sets de Siner vu le début du scénario.
05:54Et en fait, c'est les deux qui font basculer cette édition 2025 au plus haut, le plus grand Roland qui n'a jamais eu depuis des décennies et des décennies.
06:03Alors, je n'ai pas regardé les années 1940 et 1950.
06:06Je n'étais pas, voilà.
06:08Et puis, on n'avait pas de vidéo à cette époque-là.
06:09Mais ce que je veux dire, c'est qu'en fait, si, c'est ce niveau-là, ces sportifs-là qui ont mis ce Roland-Garros-là au panthéon du tennis.
06:18C'est ça.
06:18Brahim, on ne t'a pas encore entendu sur cette finale.
06:21Mais ce Roland, toi aussi, en tout cas, tu l'as vu en tant que spectateur.
06:24Oui, mais c'est vrai que cette finale, je te rejoins, elle apporte une édition assez exceptionnelle.
06:31Moi, je crois que c'est le plus beau match que j'ai vu de toute ma vie.
06:34Je n'ai pas le souvenir d'avoir eu un match aussi intense sur cinq heures de jeu.
06:38Ça s'est rendu coup pour coup.
06:39J'avais l'impression de voir un combat de boxe, mais de très haut niveau, avec une finesse, avec une technique.
06:44Et surtout, deux adversaires super d'Gentleman.
06:47Tout était parfait.
06:48En fait, franchement, c'était le match parfait.
06:50Avec une situation hors norme, un mental chez moi.
06:55Quand je vois le 3-0 à 40-0, franchement, je me dis, vous savez, c'est plié.
07:00Et quand il arrive à revenir, je me dis, ce sport, déjà, est dingue.
07:04Et même le mental de Sydney, parce que quand t'encaisses que tu viens de rater tes trois balles de match,
07:08et que tu repars au cinquième comme il repart, en fait, le mental des deux, Alcaraz est presque acculé, donc il est obligé.
07:14Mais tu vois, Sydney, à chaque jeu, les athlètes étaient touchés, ébranlés.
07:22Est-ce qu'ils étaient capables de tenir la distance ?
07:24C'était ça en permanence.
07:25Et en fait, c'est comment tu tiens 5 heures physiquement, techniquement, avec autant d'intensité.
07:30Franchement, avec beaucoup de justesse, j'ai l'impression que plus le match avançait, plus les points étaient importants,
07:34et plus les coups étaient encore plus fous.
07:36Et cette domination, Alcaraz-Sinner, elle commence à se dessiner tout en haut du tennis mondial.
07:41Elle se voit de plus en plus, parce que si on regarde les six derniers grands chelems,
07:44c'est soit Carlos Alcaraz, c'est une Sinner qui l'a remportée, l'Open d'Australie, on est remonté en 2024.
07:48Du coup, 2024, l'Open d'Australie, c'est Sinner, Alcaraz pour Roland.
07:51Ils se sont un peu partagé tout ça, ça ressemble quand même fortement au début d'une ère de domination.
07:55Matt Villander en a parlé d'ailleurs aujourd'hui dans l'équipe, regardez ce qu'il a déclaré.
07:58Ces deux joueurs vont propulser le jeu à un niveau inimaginable.
08:01Et si leurs rivaux ne sont pas prêts à les suivre, ils sont immédiatement largués.
08:04On rappelle, Carlos Alcaraz, il a 22 ans, Sinner, 23.
08:07Camille, il faut s'attendre à une surdomination du tennis de leur part,
08:10ou c'est juste un petit effet qu'on commence à avoir au début ?
08:13Alors moi, j'avais un gros doute, parce que moi, j'ai grandi avec l'ère Federer,
08:18Nadal qui est arrivé, qui l'a bousculé, Djoko, qui arrive.
08:19J'avais un gros doute sur le fait qu'ils puissent dominer tous les deux.
08:22J'étais hyper nostalgique depuis 2-3 ans en me disant,
08:24mais qu'est-ce qui va se passer après dans le tennis ?
08:26Alors oui, il y aura des émergences, des stars, etc.
08:29Mais là, ils ont déjà répondu présent, en fait.
08:31Ils ont déjà expliqué aux gens qui aiment le tennis et à la planète entière.
08:34Mais nous, on a pris le flambeau, vous inquiétez pas les gars.
08:38C'est déjà assumé, je suis d'accord.
08:39Et même le discours d'Alcaraz hier après la finale, en disant,
08:43tu me pousses déjà dans mes retranchements, j'ai une année à fond, etc.
08:45Ça crée une rivalité, mais c'était parfait.
08:46En fait, ils ont endossé le sac de tennis de 4 autres.
08:51Parce qu'il y a l'image du début de tournoi où on voit le Big Four
08:53et on se dit, c'est la page qui se tourne, on pleure tous,
08:56Raphaël dit adieu, etc.
08:58Djoko va bientôt arrêter, on ne sait pas s'il sera là à Roland ou pas.
09:01Mais en fait, eux deux, ils sont là, ils assument.
09:04Et en plus, ce qu'ils proposent, ténistiquement parlant,
09:06est encore plus fort que ce qu'on n'a jamais vu.
09:09Et on sent leur relation qui se crée.
09:11Je ne sais pas comment c'était depuis Roland,
09:12mais quand ils aident les arbitres à décider,
09:16qu'ils disent, non, non, mais ça, c'était de Red Star,
09:17il y a un respect énorme entre les deux.
09:19Il faut bien faire de le préciser, le fair play sur cette finale,
09:22mais du début à la fin, c'était incroyable.
09:24Il n'y a pas eu de pause pipi, il n'y a pas eu de problème avec l'arbitrage,
09:28quoi que ce soit, c'était le jeu uniquement.
09:30Après, dans la vraie vie, moi, je les ai beaucoup suivis,
09:33évidemment, en dehors du terrain.
09:34Ils se détestent.
09:35Non, non, je ne sais pas.
09:36Non, non, je ne sais pas, je ne sais pas.
09:39C'est franchement, le professionnalisme, ils sont très différents,
09:42les deux, ils n'ont rien à voir.
09:43Il y a Carlos Alcaraz qui sourit tout le temps,
09:45qui est très heureux d'être là, il montre toutes ses émotions.
09:47Et il y a Alex Signeur qui est beaucoup plus fermé,
09:49qui est beaucoup plus timide.
09:50Je pense que c'est un peu de la timidité.
09:51Il est timide.
09:52Oui, oui, vraiment.
09:53Après, le week-end, il tue les gens.
09:55Non, mais il est très agréable.
09:57C'est d'exter.
09:57Non, il est très agréable.
09:58Il ne tue pas d'exter.
10:00Non, on ne peut pas dire ça.
10:05En dehors, ce n'est pas du tout ça.
10:06C'est un peu comme quand Raphaël était sur le terrain.
10:08Je suis désolée, c'était un peu un Terminator.
10:10C'est une fois que tu le prenais en dehors,
10:12ce n'est pas du tout la même personne.
10:13Là, c'est la même chose.
10:14Yannick, tu as l'homme de terrain et puis tu as l'homme en dehors
10:17qui est complètement différent.
10:18Carlos Alcaraz, il a la banane sur le terrain.
10:21C'est la même chose en dehors également.
10:22Et même leur façon de travailler est très différente.
10:24Il y a beaucoup de répétitions chez Yannick Signeur.
10:27Il est un peu moins accessible.
10:28Il refuse les interviews après practice, par exemple.
10:30Moi, j'ai eu Carlos Alcaraz juste avant sa finale.
10:33Il est venu m'a parlé pendant vraiment cinq minutes.
10:35Il y avait tout le monde qui était là.
10:37Il était OK de me parler.
10:37Il avait une finale dans une heure et demie, une heure et demie après.
10:40Yannick, il est beaucoup plus dans sa bulle.
10:41Non, je reste.
10:42Je suis assez concentrée, etc.
10:43C'est deux profils très, très différents.
10:45Et franchement, là où je te rejoins par rapport au niveau,
10:49à cet âge-là, à 22 et 23 ans,
10:51avoir déjà une telle palette de coups,
10:53parce qu'ils sont tous les deux très complets,
10:55et avoir atteint ce niveau-là, je pense qu'on ne l'a jamais vu.
10:58Parce que même le Big Four,
10:59ils n'avaient pas atteint ce niveau-là à 22 et 23 ans.
11:02C'est-à-dire qu'ils ont tous adapté leur jeu, etc.,
11:04en fonction de l'adversité, etc.
11:06Mais là, ce qu'on a vu hier,
11:07ce dont on a été témoin,
11:08c'est vraiment assez exceptionnel.
11:10Alors justement, à quel point c'est exceptionnel ?
11:12On t'a demandé, Camille, juste avant l'émission,
11:14où tu l'as classée, cette finale ?
11:16C'est vrai, on entend toute cette petite musique.
11:18Aujourd'hui, est-ce que c'est la plus belle finale de tous les temps ?
11:21Alors, on a pris ton top 3.
11:23On commence par la troisième finale.
11:26Le troisième match, en tout cas,
11:27le plus beau de tous les temps pour toi, c'est celui-là ?
11:29Alors, non, c'était la finale Nadal Djokovic 2012,
11:345h53 de baston.
11:36C'était de la baston.
11:38Je ne sais pas si, Brain, tu l'as déjà vu
11:39ou tu as vu même, ne serait-ce que quelques échanges.
11:42Là, c'était une dimension physique
11:43qui n'avait jamais eu lieu avant.
11:46Et ces deux mecs-là ont exploité leur mental
11:49à tous les niveaux.
11:50Enfin, là, pour le coup, le tennis était entré
11:53dans une dimension physique
11:55que moi, je n'avais jamais connue,
11:57mais qui se ressentait après 6 heures d'effort.
12:00Et donc, on avait atteint un sommet d'un autre monde.
12:04Et donc, la finale...
12:05C'est le même pied des chaises pour s'asseoir
12:05pendant la cérémonie...
12:07Oui, tellement ils étaient épuisés.
12:08Exactement, tellement ils étaient épuisés.
12:09La finale d'hier, devant ou derrière celle-là ?
12:11Je la mets déjà à top 2.
12:12Top 2, même si je pense qu'elle va se bonifier
12:15avec l'âge.
12:16Ah, comme un bon vent.
12:17Non, mais là, je ne peux pas la mettre
12:18numéro 1.
12:20Je vous expliquerai pourquoi.
12:21Mais en fait, elle est déjà à top 2
12:23parce qu'on a déjà tous les ingrédients
12:24pour en faire quelque chose d'exceptionnel.
12:27Alors, ils sont au début.
12:29Ils sont au début de leur carrière de star.
12:30Ils sont au début de...
12:32On a pris la relève, etc.
12:33Mais au fur et à mesure qu'il y aura
12:35ce duel qui va s'installer,
12:37là, c'est leur douzième confrontation,
12:38mais il y aura d'autres finales de grand-chal.
12:39Mais c'est la première en grand-chal.
12:40C'est la première, voilà.
12:41Et je pense que plus ça va vieillir,
12:44plus on va se dire,
12:44mais vous vous rendez compte
12:45de ce qu'ils étaient capables de faire
12:46parce qu'il y aura d'autres finales
12:47où, en fait, il y aura 3-7 pour l'un
12:48ou 4-7, mais ce ne sera pas très beau.
12:51L'intensité va baisser parfois.
12:52Il y aura le stress.
12:53On ne verra pas.
12:53À chaque fois que je vais vous rencontrer,
12:54on ne verra pas ce qu'on a vu hier.
12:55Franchement, c'est improbable.
12:56Ce qui rend exceptionnel cette finale,
12:58en réalité, en tout cas de mon point de vue,
13:00c'est que je n'avais pas de préférence,
13:02moi, sur qui je préférais le voir victorieux.
13:05Et en fait, c'est ce qui me rend encore
13:06cette finale encore plus dingue
13:07parce qu'ils m'ont embarqué.
13:10Chaque coup me rendait dingue
13:11parce que c'était comme si
13:12c'était celui que j'avais préféré, en fait.
13:13Donc, c'était un match palpitant.
13:16Oui, mais plus la rivalité va se dessiner
13:19et plus, certainement, on choisira
13:20là où l'autre camp.
13:22Ce match, c'est là où on sera
13:23le plus neutre, sans doute.
13:26Toi, tu disais qu'il y avait
13:27un parti pris dans le public.
13:29Moi, de la télé, j'avais l'impression
13:30qu'à chaque coup, depuis le début du match,
13:32en fait, chaque coup, les gens se levaient.
13:33Et que ce soit pour l'un ou pour l'autre.
13:35En fait, ils étaient juste
13:35comme on a peut-être kiffé, eux.
13:37Au début, oui.
13:38Mais clairement, quand Carlos Alcaraz
13:39a sauvé les trois balles de match,
13:40en fait, le public voulait un 5e set.
13:42Donc, forcément, ils ont poussé
13:43pour Carlos Alcaraz
13:44pour avoir le 5e set.
13:45Tu vois, c'est vraiment...
13:46Et donc, c'est ce qui s'est passé.
13:47Et puis, il a été prendre le public, etc.
13:48Mais sinon, non, c'était hyper partagé.
13:50Limite, même plus pour Yannick Sineur au début.
13:52Vraiment, sur place, je me suis dit
13:53« Attends, je suis assez étonnée. »
13:54Moi, je l'aime beaucoup, Sineur.
14:03Oui, il me donne 2008.
14:05Mais oui.
14:05Non, mais alors, parce que ça,
14:06c'est lié au fait que, en fait,
14:08Roger a terminé sa dominée.
14:10Elle l'appelle Roger.
14:11Oui.
14:11C'est pour les intimes
14:13et je me sens très intime avec lui.
14:15Mais il a terminé.
14:16C'est ce jour-là où Rafa a pris le pas
14:18sur sa domination sur Roger.
14:20C'est ce jour-là où Rafa est devenu
14:21un joueur beaucoup plus complet.
14:23Là aussi, le scénario était fou,
14:24mais c'était lié à la pluie,
14:25interruption, retournement de situation.
14:29Et puis, 9-7 dans le 5e set.
14:31Moi, presque hier, je vous le dis,
14:33j'aurais aimé qu'il n'y ait pas
14:34de super tie-break.
14:34Même si Carlos Alcaraz a eu
14:36un niveau stratosphérique
14:38qui n'existera plus jamais
14:39dans un super tie-break
14:40où on va jusqu'en 10,
14:41j'aurais aimé qu'il y ait ici
14:42deux jeux d'écart
14:43pour que ça dure encore
14:44peut-être une heure de plus.
14:47En tout cas, oui, voilà.
14:49On peut se satisfaire
14:50d'avoir vécu un très, très grand moment hier.
14:52Ils ne sont pas loin déjà du Graal.
14:54Pas loin.
14:55Ils sont en deuxième position
14:56selon le classement de Cam.
14:58Alors justement, sur quoi ça s'est joué ?
15:00Le mental ou pas ?
15:01En tout cas, Alcaraz y a répondu
15:02sur cette dimension psychologique grecque.
15:04Exactement.
15:04Il est revenu un peu sur la justesse,
15:06la technique à chaque fois
15:07qu'il fallait qu'il joue
15:07chaque coup de chaque point
15:09dans cette rencontre.
15:10Ça a été une vraie preuve mentale
15:12pour faire face à Yannick Siner.
15:13J'ai dû me battre tout le temps
15:18et j'ai dû croire en moi.
15:20Honnêtement, au début du premier set,
15:22j'avais l'impression que tout était en sa faveur.
15:24Je sentais que tout ce qu'il faisait
15:26allait lui permettre de gagner
15:27et de ne pas commettre d'erreur.
15:29Il frappait très fort,
15:30il allait jusqu'au bout.
15:32C'était mon sentiment à la fin du premier set.
15:34J'ai donc essayé de chasser ces pensées
15:35de mon esprit
15:36et de continuer à avancer
15:38et à me battre.
15:38Évidemment, le public et les gens
15:41ont été très importants pour moi aujourd'hui.
15:43Tout le public a été formidable
15:45mais il y avait quelques personnes
15:46qui m'ont vraiment aidé
15:47et j'apprécie cela.
15:48Peut-être que sans eux,
15:49je n'aurais pas pu revenir.
15:54Cyril, il revenait de très très loin.
15:55Honnêtement, Carlos Alcaraz,
15:56est-ce que le mental, finalement,
15:58c'est la seule chose
15:58qui a peut-être fait la différence
16:00dans cette rencontre ?
16:00Parce que ténistiquement,
16:01c'était parfait des deux côtés.
16:02Petite insight,
16:04Rafa était quand même là sur cette finale.
16:05Il y a la fameuse plaque sur le cours
16:06et j'avais eu Alcaraz
16:08deux jours avant.
16:09Il disait,
16:09moi, les moments où je suis un peu down,
16:10je pense à cette plaque
16:11et à Raphaël Nadal sur ce cours
16:13et je sais que ça me donne de la force.
16:15Donc, on parle de mental
16:16et il dit,
16:16cette plaque-là,
16:17l'aide vraiment même
16:18à évoluer à un très haut niveau
16:19et mentalement.
16:20Donc, évidemment,
16:20ça a été une bataille psychologique.
16:23Énorme.
16:23Évidemment.
16:24Parce qu'on se dit,
16:24quand on voit le niveau des deux,
16:26ça s'est joué dans le cerveau, non ?
16:27Ça s'est joué dans la tête
16:28et en fait,
16:30Carlos a montré des ressources
16:31qu'on prêtait à un Djokovic,
16:34à un Nadal
16:34mais qu'il n'avait jamais eu encore.
16:36Alors, sans revenir sur la stat,
16:37il n'avait jamais remonté
16:38de 7 à 0
16:38mais même à tenir
16:39sur ces trois sets
16:40qu'il empoche,
16:41il a mangé la tête
16:42de Yannick Sinner
16:43au fur et à mesure
16:44et c'est cette domination-là
16:45qui va commencer
16:47à faire mal à Yannick Sinner.
16:48Un peu comme ça,
16:49il fait mal
16:49entre Nadal et Federer.
16:50C'est-à-dire que,
16:51mentalement,
16:52Carlos,
16:52il a prouvé aujourd'hui
16:53qu'au-delà
16:54du joueur tennis,
16:55champagne,
16:56du joueur imprévisible,
16:58capable de coups exceptionnels,
16:59il est capable
17:00d'avoir une force mentale.
17:01En plus,
17:02il l'a dégagé,
17:03physiquement.
17:04Il regardait son clan,
17:05il était là,
17:06ne vous inquiétez pas
17:07avec sa petite mou,
17:07je suis arrivée.
17:08Et dès la fin du match,
17:11il dit à Sinner
17:11« Tu gagneras, Roland ! »
17:13Oui, mais bon,
17:13ça c'est des politesses.
17:15Oui, mais quand même,
17:16moi ça m'a plu.
17:16Écoutez,
17:17c'est la vision romantique
17:18que j'ai du tennis,
17:19ça m'a beaucoup attendrie.
17:20Bon, vous entendez
17:20la petite musique,
17:21on est obligés
17:21de partir en pub
17:22même si on pourrait
17:22encore parler sans doute
17:24pendant 5h29
17:24de cette finale exceptionnelle.
17:27Après la pub,
17:27on parle de deux autres
17:28sportifs qui eux aussi
17:30sont entrés dans la légende
17:31de leur discipline hier.
17:32C'est Delphine Delru
17:33et Tom Jiquel,
17:34les deux baddistes
17:35sont devenus
17:35les premiers français
17:36à décrocher un titre
17:37dans un tournoi Super 1000.
17:39On en parle après
17:39une courte pause.
17:40Sous-titrage Société Radio-Canada
17:45Sous-titrage Société Radio-Canada