- 05/06/2025
Ils rêvaient d’ailleurs, de vacances perpétuelles en face de la mer, et peu importe si le confort était spartiate. Ils s’étaient constitués en « club », et avaient accolé le nom de cette mer qu’ils aimaient tant, comme un symbole de jours meilleurs. Et puis… Et puis l’histoire les a rattrapés. La saga du Club Med, c’est presque un cas d’école : comment gère-t-on l’héritage d’une entreprise qui s’est bâtie sur un rêve ? Réponse en vidéo.
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NewsTranscription
00:00La saga d'aujourd'hui mériterait d'être enseignée dans toutes les écoles de commerce.
00:04L'idée de base est splendide, emmener un max de monde en vacances au soleil pour pas cher.
00:09C'est presque une utopie.
00:10D'ailleurs au départ ce n'est pas du tout une entreprise, c'est une association.
00:14Le succès va être fulgurant et à partir de là rien, absolument rien, ne va se passer comme prévu.
00:20Le concept de tout nu tout bronzé sur la plage n'est pas forcément bien passé.
00:25Du village de tente militaire des origines au virage vers le très haut de gamme, le Club Med a pris des risques.
00:31Depuis la montée en gamme, le côté « alors comment ça va et je te pousse dans la piscine, c'est terminé, c'est le vouvoiement ».
00:37Celui de décevoir.
00:38Il avait cette communauté qui a été sa force, qui devenait son fring.
00:43Et aussi celui de perdre sur tous les tableaux.
00:45Le Club Med marche sur la tête. J'ai connu la famille de Trigano, j'imagine leur tristesse.
00:51Alors mon mec me trompe dans tout le Club Med.
00:53Ah oui non, ça par contre, ça a toujours existé.
00:56Le Club Med est un mythe, oui, mais c'est surtout une leçon.
00:59Comment gère-t-on l'héritage d'une entreprise qui s'est construite sur un rêve ?
01:03Le Club est indestructible.
01:07Bip bip !
01:08Avant d'être une entreprise, le Club est avant tout une tribu.
01:13Une tribu qui s'est construite avec ses codes et ses totems autour d'une mythologie.
01:17Créer des sortes de camps du bonheur, quelques années à peine après la Seconde Guerre mondiale,
01:21et ses camps de la mort.
01:22Le Club naît officiellement en 1950, mais ses racines ne sortent pas de nulle part.
01:32Le concept du all-inclusive est né dans les années 30.
01:35En 1935, Dima Filipov, un Russe blanc émigré en France, lance un camp d'été en Corse,
01:41ours blanc, avec une formule tout compris pour 500 francs de l'époque.
01:45L'embryon du futur Club.
01:46Le camp reprend après la guerre, se rebaptise Club Olympique et commence à faire parler de lui.
01:51En août 1949, Gérard Blitz, le fils d'un diamantaire belge, vient y passer 15 jours avec ses enfants.
01:58Il y a autour du Club Med énormément de légendes.
02:02Jean-Jacques Manceau est journaliste indépendant, il a consacré plusieurs livres au Club Med.
02:06Il sera notre chef de village pour cette vidéo.
02:08Et ce Club Olympique, c'est vraiment sa source d'inspiration pour imaginer ce que pourrait être un format de vacances,
02:17un format où les gens se retrouvent de la convivialité.
02:21C'est un concept qui était totalement nouveau, des clubs où finalement on vient pour être heureux.
02:26C'est décidé, Gérard Blitz veut lancer son concept de village de tente dans les baléares.
02:30Et il cherche donc un bon plan, une bonne solution.
02:34Et en fait, en feuilletant l'annuaire, il tombe sur le nom de Trigano, père et fils.
02:38Et il est un peu rassuré par ce côté un petit peu familial, il l'appelle.
02:42Et Trigano, justement, il s'était un peu mis dans le business de la revente des tentes de l'armée de la Deuxième Guerre mondiale.
02:48Très vite, Gilbert Trigano et Gérard Blitz s'entendent comme deux frères.
02:51Dans son livre « La saga du club », Trigano raconte avoir été ébloui par ce grand Belge charismatique.
02:57La voix chaleureuse est claire, j'ai le coup de foudre.
03:01Entre le commercial et l'idéaliste, l'alliance va fonctionner à merveille pendant des années.
03:07Mais encore faut-il gérer le tout premier départ.
03:13En avril 1950, le club se constitue en association.
03:17Gérard Blitz placard des premières affiches dans le métro.
03:20Vacances de rêve au Baléar, 15 jours, voyage compris, pour 15 000 francs.
03:24Soit grosso modo le salaire minimum de l'époque.
03:27Génie du marketing, Blitz repasse quelques jours plus tard ajouter un bandeau complet sur ses affiches.
03:332300 personnes se précipitent.
03:36Un terrain de camping au bord de la baie d'Alcoudia est équipé de 200 tentes.
03:40Un cousin installe l'eau, l'électricité, un minimum de sanitaires et de locaux communs.
03:46Marcel Contal, un champion d'Europe de ski nautique, s'improvise animateur.
03:50On dort sur des lits de camp et on partage 17 paires de palmes.
03:54Mais qu'importe, la guerre est finie, on est vivant, autant jouir de la vie.
03:58Il n'y a pas vraiment de salariés, il n'y a pas de business model en quelque sorte.
04:04C'est un joyau club de vacances qui se crée.
04:07Aujourd'hui, on appelle ça le all-inclusive, c'est-à-dire l'idée qu'on puisse avoir toutes les prestations qui sont packagées et comprises dans un forfait.
04:14Mais à l'époque, c'était l'idée vraiment d'améliorer tout ce qui pouvait favoriser la convivialité.
04:18Sauf que l'Espagne de 1950 est dirigée par des militaires et par le clergé, et qu'ils ne voient pas ça d'un très bon oeil.
04:25Évidemment, à l'époque, dans l'Espagne franquiste, le concept de tout nu tout bronzé sur la plage n'est pas forcément bien passé.
04:34Je dirais que le club a heurté un petit peu les mœurs de l'époque.
04:38Concrètement, à la fin de 1950, l'Espagne a gentiment prié ses gentils membres d'aller camper ailleurs.
04:44Ce sera l'Italie des 1951 et Corfou l'année suivante, qui deviendra un des villages mythiques du club.
04:50C'est dans ces premières années que vont s'écrire les tables de la loi du club.
04:54Tutoiements obligatoires, repas en commun autour de tables de huit, pas d'argent liquide.
05:00Bientôt des colliers de perles, les fameux colliers bar, deviendront la monnaie locale.
05:04La question de l'argent, pourtant, va très vite rattraper le club.
05:08Après l'Europe, voilà Tahiti.
05:14Tahiti, véritable obsession du club, parce que la seconde épouse de Gérard Blitz y a habité.
05:19Et ce rêve de paradis perdu que Blitz et Trigano pourchassent et qui a un prix.
05:24Mais au départ, personne ne veut le voir.
05:26Gérard Blitz était plutôt un doux rêveur.
05:28C'est sûr que l'arrivée de Gilbert Trigano a amené un peu de professionnalisation,
05:32puisque lui c'était un chef d'entreprise.
05:34Donc en fait, il a amené un peu de rigueur comptable et financière.
05:39Trigano fait fusionner le club avec d'autres villages concurrents.
05:42Et l'association devient une société anonyme à capitaux variables.
05:46En 1960, Gilbert fait les comptes.
05:48Pris de panique, il sonne l'alerte.
05:51C'est mathématique.
05:52Fin avril 1961, nous sommes en liquidation.
05:56Il faut que nous trouvions un financier pour nous épauler.
05:58Le duo fait le tour des banques.
06:00Un miracle arrive.
06:01Il s'appelle Edmond Rothschild.
06:03Ce banquier franco-suisse est tombé fou amoureux du concept du club lors de vacances en Israël.
06:09Edmond Rothschild a été un des premiers people actionnaires à rentrer dans le Club Med.
06:14Donc après, c'est devenu une entreprise avec ses contraintes.
06:17Mais ça a été un peu la condition sine qua non pour que le club puisse s'installer durablement
06:23avec la construction des premiers villages en dur.
06:27Et le Club Med, à ce moment-là, a bénéficié d'une image, d'une aura
06:30qui a fait que pour beaucoup de pays, le Club Med était le symbole du développement du tourisme.
06:35Cuba, la République Dominicaine, Cancun, beaucoup d'endroits ont commencé à être développés par l'arrivée du Club Med.
06:43Partout dans le monde, Trigano repère les plus beaux lieux.
06:46Il négocie, négocie, négocie les meilleures conditions pour implanter le club.
06:51La culture Club Med envahit l'imaginaire populaire avec, au centre, les géos, les gentils organisateurs.
06:58Des animateurs à tout faire, beaux comme des dieux, toujours souriants et au début bénévoles,
07:03qui distraient jour et nuit la clientèle.
07:05Le club servira de tremplin à de nombreuses personnalités.
07:09Anne Roumanoff, Bob Sinclar, Cadmerade ou encore Denis Brognard.
07:13La réputation du club se développe, les clichés aussi.
07:25En 1978 sort Les Bronzés.
07:28Le film de Patrice Lecomte met précisément le doigt, là où ça fait mal, la liberté sexuelle dans les villages.
07:34Moi j'ai fait une connerie, je suis venu avec ma femme.
07:36De Popeye à Jean-Claude Duss, les personnages deviennent des miroirs déformants.
07:40Pour la famille Trigano, la pilule est d'autant plus amère que le marché du tourisme est en train de changer brutalement.
07:47On commence à voir le marché qui s'oriente vers une segmentation très forte,
07:51entre un marché low cost qui va adresser une nouvelle clientèle,
07:56qui va pouvoir accéder à des vacances entre guillemets pas chères.
08:00Puis de l'autre côté, l'hôtellerie de luxe, qui elle va travailler sur des produits
08:04avec de plus en plus de services, avec de plus en plus de sophistication, de plus en plus chères.
08:09Et le club va se retrouver dans cette position d'être le plus cher du low cost et le moins cher du luxe.
08:17Donc le ventre mou du marché, c'est le segment le plus dangereux.
08:21D'autant que le club a peu à peu racheté des petits concurrents, comme les clubs Aquarius par exemple,
08:25et se retrouve avec un parc de villages très hétérogène,
08:29qui ne correspond pas tous à l'idée que l'on se fait désormais du club Med.
08:33Il a commencé à y avoir pas mal de drapeaux rouges, des red flags comme on dit sur l'activité.
08:39Tout ça, ça amène à un produit qui finalement va finir par être un petit peu discrédité, un petit peu caricaturé.
08:48Tout ça, ça a beaucoup affecté Gilbert Trigano et ça a été un petit peu le début de la fin pour le club, entre guillemets, première version.
08:55Le vent a tourné, pourtant le club n'a pas encore touché le fond.
08:59Le 9 février 1992, un avion affrété par le club Med s'écrase au Sénégal.
09:09Le vol transportait 56 clients entre Dakar et le club de Cap Skiring.
09:13La distance est courte, mais l'enquête mettra en cause le club Med.
09:17L'accident fait 30 morts.
09:19Gilbert Trigano, qui se rend immédiatement sur place, est très affecté.
09:22Il passera la main, peu après, à son fils Serge.
09:26La conjoncture n'aide pas.
09:28La guerre du Golfe ralentit le tourisme mondial.
09:31Les villages ont vieilli, les pertes s'accumulent.
09:34En 1993, le club affiche un déficit historique.
09:39Les actionnaires s'impatientent et réclament un changement radical de stratégie.
09:43Le temps de l'insouciance est terminé.
09:45En 1995, les Agnelli, la famille italienne à l'origine de l'Empire Fiat,
09:55devient le premier actionnaire du club.
09:57Une très bonne nouvelle pour Serge Trigano, qui affirme sa satisfaction dans nos colonnes.
10:01Serge connaissait très bien le club.
10:03Il a toujours vécu au club, donc il le connaissait.
10:05Ce n'était pas sa compétence qui était en soi mise en cause,
10:08c'était sa capacité à orienter le club vers une nouvelle stratégie, une nouvelle trajectoire.
10:12La montée en gamme du club est déjà dans l'air.
10:14Il faut agir vite.
10:15En 1997, il est contraint de passer la main à Philippe Bourguignon.
10:19Et ce Philippe Bourguignon, il ne vient pas de n'importe où.
10:22Lui aussi a lancé, 5 ans plus tôt, un endroit fait pour faire rêver les gens.
10:26Un petit paradis, comme le Club Med, mais en banlieue parisienne.
10:30Euro Disney.
10:30Welcome to Walt Disney Company.
10:33C'est un homme de marketing,
10:35et à la manière des oreilles de Mickey qu'on vend partout dans les parcs Disney,
10:38il va vouloir écrire le nom Club Med sur tous les supports.
10:42Besoin de douceur ?
10:43Regain d'énergie.
10:49Gel douche Club Med.
10:50Votre corps a besoin de vacances.
10:52Il a une conviction forte, c'est que la marque Club Med,
10:55c'est une marque qui pouvait incarner plein de choses.
10:57Mais un peu comme ce qui s'est passé avec Pierre Cardin ou avec d'autres,
11:00ou avec Daniel Echter,
11:01ce qu'on a appelé la cardinisation de la marque,
11:03c'est-à-dire le fait que l'ADN de la marque avait disparu en même temps qu'elle s'était déclinée à l'infini.
11:08En même temps, Bourguignon fait un virage vers une stratégie de volume.
11:12L'idée, c'était d'amener le plus de monde possible,
11:14remplir des avions de plus en plus gros,
11:16avec des prestations dégradées,
11:18mais en tout cas qui étaient le moins chères possibles.
11:20Donc il a voulu massifier.
11:22La greffe ne prend pas,
11:23les plans d'économie se succèdent sans convaincre.
11:26L'URSSAF s'intéresse de très près au statut semi-bénévole de certains géos.
11:30Il commençait à vraiment y avoir des signaux d'alerte.
11:33Et Bourguignon dit avoir été surpris par l'ampleur des redressements
11:37qui ont eu lieu et qui l'ont empêché lui aussi de faire sa feuille de route.
11:41Il n'est hélas pas au bout de ses surprises.
11:48En août 2001, c'est le drame.
11:50Un petit garçon de 7 ans se noie dans la pataugeoire d'un village en Grèce,
11:54aspiré par une bouche d'évacuation d'eau.
11:56Bourguignon se défend difficilement au journal de 20h.
11:59Il est fragilisé.
12:01Un mois plus tard,
12:07le 11 septembre.
12:09Choc mondial.
12:12Paralysie totale du tourisme.
12:14C'est une très mauvaise nouvelle
12:16parce que le Club Med est confronté à une situation inédite.
12:20Plus d'avions, plus de possibilités de faire rentrer ses clients.
12:25Et en même temps, il y a aussi une prise de conscience
12:27que c'est le moment idéal pour faire ce qui était compliqué de faire avant,
12:31fermer beaucoup de villages.
12:33Le Club n'a plus le choix.
12:34Il faut tourner le dos à la stratégie de volume et de démocratisation
12:37qui avait fait les belles heures du début.
12:40La seule fuite possible est vers le haut.
12:42Il a le phrasé de son père et l'allure d'un gentleman farmer.
12:50Henri Giscard d'Estaing prend la tête du club en 2002.
12:53Sa mission, son obsession, la montée en gamme.
12:57Il ne veut plus être le plus cher du low cost
12:59et le moins luxueux du monde du luxe.
13:02Il veut être, je dirais, un acteur de luxe différenciant.
13:06Donc il va se dire, il va se construire sur un certain nombre de piliers,
13:11rester très fortement ancré sur la famille,
13:14rester ancré sur la convivialité, donc le luxe convivial,
13:18c'est-à-dire l'idée que le club garde son équipe géo
13:21qui vient apporter cette couche de services, de convivialité
13:25qui fait que c'est assez unique.
13:27Si elle a heurté la philosophie initiale du club,
13:29la montée en gamme apparaît en interne comme la seule issue
13:32pour sauver l'entreprise.
13:34Concrètement, un club maître qui s'embourgeoise,
13:36ça ressemble à ça.
13:42Les Crazy Signs, ces danses collectives à la chorégraphie très simples
13:46qui fédéraient les membres et mettaient l'ambiance,
13:48sont priées de se faire plus discrets.
13:50Jugés trop bruyants, on les cantonne autour de la piscine
13:53à l'heure de l'apéro.
13:54Les tables individuelles débarquent si on veut manger seul ou à deux,
13:58les télévisions s'invitent dans les chambres.
14:00C'est la fin du collectif obligatoire.
14:01Et surtout, le tutoiement de rigueur est abandonné.
14:04Depuis la montée en gamme, le côté « alors comment ça va ? »
14:07et « je te pousse dans la piscine, c'est terminé, c'est le vouvoiement. »
14:10Ah oui, et une petite augmentation des prix d'environ 20%.
14:14Marceau, Augustin, vous avez déjà dit, on joue pas avec les queues de l'angouste.
14:17Le club Med marche sur la tête.
14:20J'ai connu la famille Trigano, j'imagine leur tristesse.
14:23Giscard d'Estaing s'accroche et fait preuve de diplomatie,
14:26mais sa stratégie de monter en gamme coûte cher.
14:29Il lui faut du soutien.
14:31En 2009, le club lance une augmentation de capital
14:37pour renforcer les fonds propres et conforter l'actionnariat.
14:40Objectif, lever 100 millions d'euros.
14:42Giscard d'Estaing sent que le centre de gravité du monde
14:45est en train de basculer vers l'Asie.
14:47Il cherche un partenaire plutôt de ce côté-là.
14:49En France, Bernard Tapie s'en mêle, souffle le chaud et le froid.
14:53Une bataille d'opinion s'engage.
14:54C'est finalement le conglomérat chinois Fosun qui entre au capital.
14:58Et ça se passe plutôt bien pendant les premières années.
15:01Jusqu'au jour où effectivement, Fosun décide de monter au capital
15:05et de lancer une OPA sur la totalité du capital du club Med.
15:08Et là, c'est l'OPA qui tourne mal.
15:11Et puis ça dure presque deux ans.
15:13Deux ans de bataille où on retrouve un Italien
15:17qui était surtout connu pour avoir repris Aston Martin
15:21et le parc Aventura à Barcelone,
15:24qui arrive et puis qui s'allie avec Serge Trigano,
15:26qui revient dans la course.
15:28On a plein de gens qui se mobilisent dans cette OPA
15:30qui devient l'OPA un peu, entre guillemets,
15:33show-off de la bourse de Paris.
15:35Fosun ne lâche pas l'affaire.
15:37En 2015, il prend finalement le contrôle du club.
15:40Cap sur l'Asie.
15:41C'était évident d'ouvrir un village à la Chine.
15:45Reste un problème de taille.
15:55Tous ces villages, ils sont à la fois la force
15:57et la faiblesse du club,
15:58à la merci d'un cyclone ou d'un typhon.
16:01À l'heure où l'on découvre les conséquences
16:02du dérèglement climatique,
16:04il faut se mettre à l'abri.
16:09Pour rénover les villages,
16:10sans taper dans les poches des actionnaires
16:12et protéger l'entreprise,
16:13Giscard d'Estaing a une approche bien particulière.
16:16C'était ce qu'on appelle l'asset light.
16:19L'idée que des investisseurs, des foncières,
16:22des professionnels de l'immobilier
16:24vont s'occuper, reprendre les sites,
16:28l'immobilier, et les rénover à leurs frais
16:30et les mettre en gérance au Club Med
16:33qui exploitera son concept
16:35dans des villages qui sont enfin rénovés.
16:37Séparer l'immobilier et les vacances,
16:39c'est la stratégie qui va permettre
16:40la montée en gamme sans risque.
16:42Peut-être la deuxième révolution du club,
16:44la moins connue.
16:46Se délester de ses biens,
16:47lui qui détenait jusqu'aux tentes des origines.
16:49Et puis, il y a les jeunes.
17:00Cette génération qui venait au Club
17:01avec ses parents quand ils étaient petits
17:03et qui pourrait trouver le concept ringard une fois grand.
17:06Le Club ne veut surtout pas les perdre.
17:08Parler à cette génération biberonnée
17:09à la protection de la planète.
17:11Pour moi, le plus gros enjeu du Club,
17:14c'est de boucler la boucle.
17:15Ce serait de limiter suffisamment son impact
17:18pour revenir à ce qui s'est passé un petit peu
17:20à Alcudia en 1950.
17:22C'est-à-dire que quand le Club s'en va,
17:24la plage reste propre.
17:25On ne va pas aller jusqu'à refaire des villages de tentes,
17:28mais moi, je sais qu'il y a des gens au Club
17:29qui réfléchissent à ça.
17:31Comment on pourra avoir un format de vacances
17:33qui soit totalement neutre pour l'environnement ?
17:37Des vacances neutres sur le plan environnemental
17:39et porteuses de sens,
17:41l'idéal des années 1950 n'est pas très loin.
17:44Si le prix n'a plus rien à voir avec l'utopie de l'origine,
17:47au moins le Club pourra dire
17:48qu'il est resté fidèle à son esprit.
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