- il y a 14 heures
En 2014, alors que la guerre ravage la Syrie, le cimentier Lafarge continue de faire tourner son usine. Pour ça, elle aurait versé cinq millions d’euros à des groupes djihadistes. L’entreprise et huit ex-cadres sont aujourd’hui jugés à Paris pour financement du terrorisme. Un procès inédit.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00En 2013, la Syrie est en pleine guerre civile.
00:05Ça fait deux ans que le conflit a commencé.
00:10Au milieu de ce chaos, presque toutes les entreprises étrangères ont déserté le pays.
00:16Mais un seul groupe français est resté, le cimentier Lafarge.
00:20Rien n'arrête sa production, ni les bombardements, ni les checkpoints,
00:24ni même les kidnappings de ses employés.
00:26Pour maintenir cette usine, elle a décidé de payer divers groupes armés,
00:29et dont des groupes terroristes.
00:31Entre 2013 et 2014, le cimentier français leur aurait versé 5 millions d'euros.
00:36Et parmi ces groupes terroristes, il y a l'État islamique.
00:39Penser qu'une entreprise française ait pu verser de l'argent à l'État islamique,
00:47où on est quoi ?
00:48Des e-mails internes révèlent l'ampleur des arrangements des anciens dirigeants de Lafarge
00:52avec le groupe djihadiste.
00:54Aujourd'hui, ils sont accusés d'avoir financé le terrorisme,
00:57et ils tentent de se défendre.
00:58Lafarge a été encouragée par l'ambassadeur de France,
01:01par les services secrets, à rester.
01:03Lafarge est la première entreprise au monde
01:06mise en examen pour complicité de crime contre l'humanité.
01:09Je vais vous raconter comment Lafarge est allée aussi loin en Syrie.
01:12Pour ça, il faut remonter un peu en arrière,
01:14et replonger dans l'histoire récente du pays.
01:16Bienvenue dans ce nouveau business drama.
01:18L'histoire commence en 2007.
01:24Lafarge est une entreprise française très ancienne.
01:27Elle a plus de 100 ans, et elle est surtout très puissante.
01:29C'est le numéro 1 mondial du ciment.
01:31Pour s'implanter dans les pays émergents,
01:34elle rachète le cimentier égyptien Horascom,
01:36et avec lui, une usine perdue dans le désert syrien.
01:39C'est à Jalabia, à 90 km de Raqqa.
01:41680 millions d'euros sont investis dans ce site
01:44capable de produire jusqu'à 8 000 tonnes de ciment par jour
01:47et générer 500 000 dollars quotidiens.
01:50Cette usine sera au cœur de ce scandale mondial.
01:54L'usine ouvre en 2010, dans une Syrie stable
01:57et ouverte aux investissements étrangers.
01:59Les printemps arabes n'ont pas encore commencé.
02:01Mais en février 2011, tout bascule.
02:03Le pays se révolte contre son dirigeant Bachar al-Assad.
02:07La guerre civile commence.
02:09Les combats s'étendent et les multinationales fuient.
02:11Total, air liquide et même le fromage est belle.
02:14Fin 2011, plus aucune entreprise française n'opère en Syrie,
02:17sauf Lafarge, qui refuse d'abandonner son investissement colossal.
02:21Elle ne peut pas s'endetter davantage,
02:23surtout que deux agences de notation célèbres
02:25viennent de dégrader sa note.
02:27À partir de 2012, la guerre se rapproche de l'usine.
02:30Les checkpoints et les incidents se multiplient
02:32sur les routes empruntées par les salariés syriens et expatriés.
02:35Lafarge décide, malgré cela, de maintenir son opération,
02:39alors même qu'il y a des actes terroristes aux abords de son usine.
02:43Kanel Lavit travaille pour l'ECCHR, une ONG de défense des droits humains.
02:47Elle a travaillé sur la plainte déposée en 2016 contre Lafarge
02:51avec l'ONG Sherpa et 11 anciens salariés syriens.
02:54C'est cette plainte qui a permis d'ouvrir une enquête judiciaire.
02:56Et pour maintenir son usine, il faut qu'elle paye des groupes armés
03:00et des groupes terroristes afin de permettre la circulation de ses camions,
03:03de son ciment, mais aussi de ses employés.
03:06La première facture est payée par Lafarge à l'été 2012
03:09via un intermédiaire, Firastlas, actionnaire syrien de la filiale.
03:14Ce paiement est censé être exceptionnel.
03:16C'est ce qu'on apprend dans des mails entre Bruno Pêcheux,
03:18directeur de la filiale syrienne,
03:20et Christian Héraud, directeur général des opérations.
03:22Christian, j'ai accepté de régler cette facture exceptionnelle de FT
03:26suite à des donations destinées à assurer la sécurité de l'usine,
03:30de ses employés, fournisseurs et clients.
03:32Il sera toujours temps d'en reparler.
03:34Cela représente moins de 50 000 euros.
03:37Ok, il ne faudra pas que cela devienne une habitude
03:40et cela doit être considéré, comme tu le dis, comme tout à fait exceptionnel.
03:44Malheureusement, ça va devenir une habitude
03:46au fur et à mesure que la guerre se poursuit et s'intensifie.
03:49Lafarge prend la décision d'évacuer ses salariés expatriés.
03:52au vu des risques qui sont tout autour de l'usine
03:55et elle prend la décision en même temps
03:57de demander à ses employés locaux de continuer de venir travailler
04:01et plus que de leur demander,
04:03elle va en réalité faire pression sur ses salariés locaux
04:06pour venir travailler,
04:07alors même qu'il y a de nombreux checkpoints sur la route
04:10qui mènent à l'usine,
04:11qu'il y a des kidnappings et qu'il y a des disparitions forcées.
04:13Neuf employés sont kidnappés par un groupe armé.
04:16Le cimentier paye 220 000 euros de rançon pour les libérer.
04:19Le 23 septembre 2012,
04:23quatre responsables qui travaillent pour Lafarge
04:26rencontrent plusieurs factions armées.
04:28Parmi elles, il y a le front Al-Nosra,
04:30un groupe djihadiste affilié à Al-Qaïda,
04:32une autre organisation terroriste notoire.
04:34On peut dire que c'est là que l'engrenage démarre vraiment.
04:37Des paiements de sécurité sont versés régulièrement
04:39à tous ces groupes.
04:41Pour la défense,
04:42les cadres de Lafarge ne savent pas vraiment
04:44à qui ils ont affaire.
04:45Lafarge se faisait racketter par 20 factions.
04:47Savoir qui était qui,
04:49savoir si l'un était terroriste ou pas,
04:52c'était absolument impossible.
04:54Solange Doumic est l'avocate de Christian Hérault
04:55sur le banc des accusés dans cette affaire.
04:58Ils n'ont pas pu se rendre compte
04:59de la dangerosité, de la radicalité
05:01et de ceux qui les rackettaient
05:03dès lors que ceux-là, les mêmes,
05:05étaient soutenus par leur pays,
05:07par l'Occident en général
05:09et qu'on disait que le danger,
05:11c'était Bachar el-Assad
05:12et ce n'était pas eux.
05:13En novembre 2013,
05:15un nouveau bénéficiaire apparaît.
05:17L'État islamique,
05:18alors appelé État islamique en Irak et au Levant.
05:21Lafarge passe un accord
05:22avec le groupe terroriste.
05:24D'abord 150 dollars par camion de ciment,
05:27puis un pourcentage sur les ventes.
05:29En échange de l'argent versé,
05:30Lafarge obtient des laissés-passés.
05:47Mais l'argent versé aux multiples groupes armés
05:49ne suffit pas à protéger les salariés
05:51qui font face tous les jours
05:53à plein de belligérants différents.
06:00L'EUI gagne du terrain.
06:23Raqqa tombe en 2013,
06:25Mambige en 2014.
06:27Et c'est dans cette ville
06:28que la plupart des employés de Lafarge habitent
06:29et les atrocités s'accumulent.
06:31Il y a des crucifixions,
06:33il y a des décapitations,
06:34il y a des exécutions publiques
06:35à proximité de l'usine.
06:37Il y a des dizaines d'attentats
06:38à la voiture piégée.
06:40Il y a aussi l'assassinat
06:41du journaliste James Foley
06:42qui est décapité sur une vidéo
06:44et ça fait le tour du monde dans les médias.
06:46Il y a le génocide des Yazidis
06:49en août 2014.
06:51Quand bien même on puisse douter,
06:53et je ne suis pas très convaincue
06:54par cet argument du fait
06:55que le grand public
06:56ne savait pas à l'époque
06:58ce que faisait l'État islamique
06:59en Syrie à ce moment-là,
07:00quand on parle d'une multinationale comme ça,
07:02on ne peut raisonnablement pas
07:04penser autrement qu'elle savait
07:06qu'il y avait des actes terroristes
07:09qui étaient en train d'être commis
07:10aux abords de son usine.
07:11Au lieu de cesser les activités,
07:12Lafarge imagine trouver
07:13un bouc émissaire.
07:14Daesh ou ISIS ou E-I-I-L
07:18est le mouvement qui veut
07:19réinstaurer le califat en Syrie, Irak.
07:21Tu n'as pas besoin de beaucoup de recherches
07:23pour voir qu'au niveau international,
07:25ils sont des terroristes purs et durs,
07:27ils tiennent les routes d'accès à l'usine
07:28et une vision jésuite démontre
07:30que ce sont essentiellement
07:32les camionneurs et panous
07:33qui paient le droit de passage
07:34pour chaque tonne de ciment qui circule.
07:37Lafarge continue sa production.
07:39Elle doit donc se fournir
07:39en matière première
07:40et finance au passage
07:42une seconde fois l'État islamique.
07:44Car le gypse et la pouzolane
07:45qui servent à fabriquer le ciment
07:47sont extraits près de Raqqa
07:48et donc taxés par le groupe.
07:50Lafarge en arrive jusque-là
07:51parce qu'elle connaît bien
07:52le système justement d'impunité
07:54qui est installé jusqu'à aujourd'hui
07:58malheureusement
07:59pour les multinationales à l'étranger.
08:02Marie-Laure Guislain
08:03était responsable des actions en justice
08:05contre les multinationales
08:06à l'ONG Sherpa jusqu'en 2020.
08:08Elle a aussi travaillé
08:09sur la plainte contre Lafarge.
08:10Elle sait que c'est extrêmement difficile
08:13aujourd'hui, aussi fou que ça puisse paraître,
08:16de rendre responsable
08:18une entreprise en France
08:21qui commet à l'étranger
08:23à travers sa chaîne de production,
08:25ses filiales et sous-traitants,
08:27de très graves violations
08:29de droits humains à l'étranger.
08:30Lafarge est aussi soupçonnée
08:31d'avoir vendu du ciment
08:33au groupe terroriste.
08:34En 2014, le cimentier
08:35prépare sa méga fusion
08:36avec un autre géant du ciment,
08:38le Suisse Holcine.
08:40Pour ne pas apparaître
08:40en difficulté financière,
08:42elle maintient son activité en Syrie
08:44qui est alors sa filiale
08:45la plus endettée.
08:47Actuellement,
08:48notre chiffre d'affaires mensuel
08:49se situe entre 8 et 10 millions de dollars
08:51avec un bénéfice de 2 millions
08:53et nous ne payons que moins du quart
08:55pour notre protection.
08:57Mais à l'usine,
08:57ça devient l'enfer pour les salariés.
09:00Les employés à l'usine
09:02ont presque terminé
09:0310 jours de service
09:04et sont très perturbés et inquiets,
09:06se sentant comme prisonniers
09:07à l'intérieur de l'usine.
09:08Ils sont préoccupés
09:09par la situation de leur famille
09:10et nous ne pouvons pas les remplacer
09:12car le PYD contrôle
09:14l'entrée de l'usine
09:15et empêche toute entrée
09:16ou sortie.
09:19À la fin de l'été 2014,
09:21Louis se rapproche
09:22dangereusement de Jalabia.
09:24Est-ce que Lafarge décide
09:25de fermer l'usine ?
09:26Non.
09:27Au lieu de ça,
09:27Frédéric Jolibois décide
09:28de transformer l'endroit
09:29en bunker.
09:30Voilà ce qu'il écrit
09:31aux salariés.
09:32Préparer des matelas,
09:33de la nourriture,
09:34de l'eau et du sucre
09:35dans les tunnels techniques
09:36de l'usine.
09:37En cas d'affrontement
09:38à l'approche de l'usine,
09:39déplacez les équipes
09:40vers les tunnels
09:41et attendez.
09:43Le 18 septembre,
09:44Daesh arrive
09:44aux portes de l'usine.
09:45La trentaine de salariés
09:46encore sur place
09:47fuient par ses propres moyens.
09:50C'est ce que raconte
09:50l'un d'entre eux
09:51quelques jours après leur fuite.
09:54Qui est responsable
09:55d'avoir donné l'ordre
09:55aux agents de sécurité
09:56de verrouiller
09:57les portes de l'usine
09:58et d'empêcher
09:59ses 30 employés
10:00de s'échapper
10:01le jour de l'attaque
10:01de Daesh ?
10:02Qui est responsable
10:03d'avoir annulé
10:04le seul bus d'évacuation
10:05de l'usine
10:05environ deux semaines
10:06à l'avance
10:07pour des raisons
10:07de sécurité
10:08sans prévoir
10:09d'alternative ?
10:11Trois employés,
10:11dont deux chrétiens,
10:12sont enlevés
10:13par les djihadistes.
10:14Ils ne seront libérés
10:15qu'en contrepartie
10:16de leur conversion
10:17à l'islam.
10:17Le financement
10:18de l'État islamique
10:19par Lafarge
10:19est révélé deux ans
10:20plus tard par Le Monde.
10:21Les ONG Sherpa,
10:23le CCHR
10:23et 11 ex-salariés syriens
10:25portent plainte
10:26quelques mois plus tard
10:27et une enquête s'ouvre.
10:28C'est là que l'on découvre
10:29une nouvelle pièce du puzzle,
10:30le rôle de l'État français.
10:33Une grande inconnue
10:35dans ce dossier,
10:36c'est le rôle
10:37des services secrets français.
10:39Valérie Tsenville
10:40est grand reporter
10:40et suit le procès
10:41de Lafarge
10:42pour Les Echos
10:42qui s'est ouvert
10:43le 4 novembre 2025.
10:45C'est la zone grise.
10:46Est-ce que
10:47les services secrets
10:48ont utilisé Lafarge
10:50parce qu'ils restaient
10:51ou est-ce qu'ils sont restés
10:53parce que les services secrets
10:54avaient besoin d'eux ?
10:55Ce que l'on sait,
10:56c'est que Lafarge,
10:57seul acteur français
10:58encore sur place,
10:59transmet de nombreuses informations
11:01au service de renseignement
11:02de la coalition contre l'EI
11:03à laquelle appartient la France.
11:06Car l'ambassade de France à Damas
11:07a fermé en 2012.
11:09Le chef de la sécurité de l'usine
11:11qui s'appelle
11:11Jean-Claude Veillard
11:12envoie des mails
11:15à un monsieur
11:17ou une dame,
11:18je ne sais pas,
11:19qui s'appelle
11:20gros marmotte
11:21à une...
11:22Voilà.
11:22Évidemment,
11:23c'est un argument béton
11:24pour Lafarge.
11:25Lafarge a été encouragée
11:26par l'ambassadeur de France,
11:29a été encouragée
11:30par les services secrets
11:31à rester.
11:32Les autorités disaient tout le temps
11:34ne vous inquiétez pas,
11:36le régime de Bachar el-Assad
11:37va tomber,
11:38il n'y en a que pour quelques semaines,
11:40tenez bon.
11:41Et c'est ça qu'ils ont entendu.
11:42En parallèle,
11:43les Occidentaux
11:44finançaient massivement
11:45toute l'opposition
11:46à Bachar el-Assad
11:47et finançaient toutes les factions
11:48sans considération
11:49de leur radicalité,
11:51sans considération
11:51de qui était qui.
11:53Mais les juges d'instruction
11:53ont évacué
11:54de l'implication
11:55de l'État français.
11:56Ce qui est très important
11:57de rappeler
11:58de manière générale
11:59et que le public
12:00comprenne,
12:02c'est que
12:02la responsabilité
12:03de l'État
12:04n'empêche absolument pas
12:06la responsabilité
12:07de l'acteur privé.
12:08Le 4 novembre 2025,
12:12le procès
12:13pour financement
12:13du terrorisme
12:14s'est ouvert
12:15avec plus de 240 parties civiles,
12:17principalement
12:17des ex-salariés syriens
12:19du groupe,
12:19qui n'est d'ailleurs
12:20plus implanté en Syrie.
12:21Aujourd'hui,
12:21les montants
12:22qui ont été retenus
12:23par les magistrats instructeurs
12:24pour renvoyer Lafarge
12:25devant le tribunal,
12:26c'est 5 millions d'euros,
12:272,9 millions
12:28de paiements de sécurité
12:30et 1,9 millions
12:31d'achats de ressources naturelles.
12:338 ex-responsables
12:34chez Lafarge
12:35sont accusés.
12:36Personne ne conteste les faits,
12:37mais tout le monde
12:38se dédouane.
12:39Chacun renvoie la balle
12:40à l'autre.
12:41Ceux qui n'étaient
12:41au courant de rien
12:42de disent
12:42mais il ne m'a rien dit,
12:44lui dit
12:44mais bien sûr que si,
12:46il a reçu des mails,
12:47il y a les rapports
12:48du comité de sécurité,
12:49c'est quand même
12:50assez difficile
12:50de croire que personne
12:51n'ait rien su.
12:52Et Lafarge est aussi
12:53poursuivie en tant
12:54qu'entreprise.
12:55Aux Etats-Unis,
12:56Lafarge a plaidé coupable
12:57pour les mêmes faits
12:58et a versé
12:58778 millions de dollars.
13:00Bon, les montants en France
13:10n'ont rien à voir,
13:12mais l'enjeu est ailleurs.
13:13C'est la première fois
13:14qu'une personne morale,
13:16la personne morale
13:17c'est l'entreprise Lafarge,
13:19est poursuivie
13:19pour financement
13:21du terrorisme.
13:22Et donc ça pose
13:23un vrai problème
13:24au-delà même
13:25de Lafarge.
13:26Est-ce qu'on reste,
13:27est-ce qu'on s'en va
13:28de Russie ?
13:29Est-ce qu'on reste,
13:30est-ce qu'on s'en va
13:31d'Israël ?
13:32Est-ce qu'on reste,
13:33est-ce qu'on s'en va
13:33d'Ukraine ?
13:34Je pense que
13:35toutes ces entreprises
13:36regardent ce procès
13:37avec beaucoup,
13:38beaucoup d'attention.
13:39Merci beaucoup
13:40d'avoir suivi
13:40ce business drama.
13:41Dites-nous en commentaire
13:42si ça vous a intéressé.
13:43On vous lit tous.
13:44Abonnez-vous
13:45et à bientôt.
Écris le tout premier commentaire