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Leica, focus sur une légende
Les Echos
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05/06/2025
Né il y a plus d’un siècle, Leica a marqué l’histoire de la photographie et fédère une communauté mondiale de passionnés. Des modèles de collection s’arrachent parfois à prix d’or. La société a pourtant failli disparaître il y a quelques années.
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Henri Cartier-Bresson, Elisabeth II ou encore Brad Pitt.
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Les photographes professionnels comme les célébrités s'arrachent les appareils photo Leica.
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En un siècle, cette marque allemande est devenue une véritable légende
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avec des admirateurs prêts à dépenser des fortunes.
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Des boîtiers sont affichés à près de 9000 euros
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et en boutique, des objectifs d'occasion tutoient les 50 000 euros.
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C'est comme un club, vous avez deux personnes avec un Leica qui se croisent dans la rue,
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ils vont s'arrêter pour parler du Leica.
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Des anciens modèles sont aujourd'hui des objets de collection.
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Un prototype de 1923 a été adjugé aux enchères 14 millions d'euros.
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Avec sa réputation d'excellence, Leica est devenue la Rolex de la photographie.
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L'entreprise a pourtant failli disparaître dans les années 2000.
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Pour Leica, c'est un moment de confusion totale.
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Elle a finalement rebondi de façon spectaculaire.
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Nous allons vous raconter comment deux visionnaires ont donné naissance à Leica
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et pourquoi autant de photographes lui vouent un véritable culte.
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Aux origines de Leica, il n'est pas du tout question de photographie.
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En 1865, Ernst Leitz n'a que 22 ans lorsqu'il rejoint un petit institut d'optique
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dans la ville de Wetzlar, dans ce qui deviendra plus tard l'Allemagne.
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La société fabrique alors des lentilles et des microscopes.
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Quatre ans plus tard, le jeune homme la rachète et lui donne son nom, Leitz.
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Seul aux commandes, il instaure la production en série, si bien qu'en 40 ans,
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l'entreprise devient le premier fabricant mondial de microscopes.
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Dans cette région allemande, l'optique est un secteur important.
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Un concurrent rôde dans les parages, l'entreprise Carl Zeiss,
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la même qui fabrique peut-être encore les verres de vos lunettes.
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A l'époque, un des ingénieurs de Zeiss quitte le navire et rejoint Leitz.
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Cet ingénieur s'appelle Oskar Barnack.
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Avec lui, le destin de l'entreprise va basculer.
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Oskar Barnack est recruté pour élaborer des microscopes.
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Mais son jardin secret, c'est la photographie.
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Problème, à l'époque, les appareils sont lourds et volumineux.
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Il existe des boîtiers compacts, comme le brownie de l'américain Kodak,
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mais la qualité photo déçoit l'ingénieur.
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Oskar Barnack, lui, rêve d'un petit appareil transportable partout
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et qui capture de belles photos.
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Il a un flash.
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Il récupère une grande pellicule cinématographique de haute qualité.
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Au lieu d'un défilement vertical, l'ingénieur fait dérouler la bobine à l'horizontale.
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Et la pellicule est coupée pour réduire sa taille à 24 mm sur 36.
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C'est la naissance du format 24-36 qui, aujourd'hui encore, est une norme mondiale.
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Grâce à ce coup de maître, un prototype d'appareil photo voit le jour.
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Il tient dans une main et ne pèse que 377 grammes.
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Une révolution !
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Avec ce prototype, Oskar Barnack prend tous ses clichés en 1914.
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Notamment celui-ci lors d'inondations à Wetzlar.
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La photo a été prise depuis une barque,
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une chose qui aurait été impossible avec les appareils sur trépied de l'époque.
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Mais la première guerre mondiale éclate.
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La conception du petit boîtier photo s'arrête.
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Au lendemain du conflit, Kodak règne alors en maître sur le marché de la photographie.
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Dans les années 20, Ernst Leiss II, le fils et le deuxième du nom,
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reprend l'entreprise et ressuscite le projet d'Oskar Barnack.
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Lors d'un voyage aux Etats-Unis, il découvre la consommation de masse.
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A son retour, il est convaincu qu'il faut lancer un appareil photo portable et de qualité.
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Un nouveau prototype est élaboré.
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Et en 1925, le premier appareil photo de l'entreprise est commercialisé à côté des microscopes.
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Son nom est une contraction de lights et de caméras.
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C'est la naissance de Leica.
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Plus exactement, le Leica 1.
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Et voici le Leica 1.
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C'était un appareil révolutionnaire parce qu'il était beaucoup plus petit que des appareils photo de ce temps-là.
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Leica, dès le début, était quelque chose de précieux, assez cher.
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Mais à l'époque, l'entreprise doit encore se faire un nom dans la photographie.
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Elle présente alors son premier modèle à la foire de Leipzig et investit en publicité.
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La marque devient une référence, mais la Seconde Guerre mondiale éclate.
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Le Leica est devenu l'outil préféré de tous les photojournalistes, les documentaires,
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pas uniquement pour les Allemands, mais aussi pour les autres pays.
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Après la guerre, une nouvelle époque s'ouvre pour Leica.
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Dès 1954, le M3 voit le jour.
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C'est un tournant.
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Outre ses performances, son design devient un emblème de la marque.
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La gamme M va rester la plus iconique aujourd'hui encore.
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L'objectif est interchangeable.
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Le viseur, lui, est à gauche du boîtier, un œil dans l'appareil, l'autre dans le monde réel.
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Avec ses boîtiers petits, légers, discrets,
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Leica devient le compagnon de route idéal pour les grands reportages.
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D'autant que le marché de la photo est tiré par les magazines.
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Pour leur couverture, ils ont abandonné les dessins d'autrefois au profit des photos marquantes.
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C'est l'âge d'or du photojournalisme.
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Au XXe siècle, quasiment tous les photographes, les grands photographes, ont utilisé Leica.
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Henri Cartier-Bresson dit que le Leica, c'est le prolongement de son œil.
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Il y a la photographe Gisèle Freund qui a fait le portrait de président de François Mitterrand.
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Il y a Robert Capa qui a eu cette phrase,
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« Si la photo n'est pas bonne, rapprochez-vous ».
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Et ça, typiquement, c'est quelque chose que Leica a rendu possible pour les photographes.
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Peu bruyant, les Leica sont parfois les seuls appareils autorisés dans les spectacles ou les tribunaux américains.
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Au fil des décennies, tout roule pour Leica.
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Les innovations s'enchaînent, une seconde usine est ouverte au Portugal
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et l'entreprise quitte le giron de la famille Leica.
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Le fleuron de la photo semble intouchable.
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Pourtant, tout va s'effondrer.
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À la fin des années 1990, une révolution surgit, le numérique.
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Le passage au numérique pour Leica, c'est un moment de confusion totale.
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La technologie existait depuis longtemps, mais elle se démocratise et les consommateurs s'équipent.
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Ça a bouleversé toute l'industrie, pas uniquement Leica.
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Il y a beaucoup de fabricants qui ont disparu pendant cette période.
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Nikon, Canon, Sony et même Logitech et Apple,
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toutes les marques se lancent dans ce nouvel Eldorado.
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De son côté, Leica fabrique son premier appareil numérique scanner.
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Très cher, il est fabriqué en très petite quantité pour les professionnels,
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notamment les scientifiques.
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En 1998, Leica sort enfin un compact numérique,
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cette fois-ci pour le grand public.
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Mais la sauce ne prend pas.
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Pour beaucoup de clients, ce n'est pas un vrai Leica,
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mais simplement le dérivé d'un autre boîtier Fujifilm
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avec qui il est fabriqué en coopération.
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C'était vraiment un changement technique énorme.
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Il fallait trouver, dans le cadre de Leica,
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vraiment des capteurs de haute qualité
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qui s'adaptent aussi au système existant.
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La technologie numérique évolue trop vite.
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Leica est dépassée et entre dans la tourmente.
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Dans les années 2000, l'entreprise frôle la faillite.
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Leica est prestigieux, mais Leica reste un petit fabricant.
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Donc l'accès pour lui aux composants électroniques,
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aux composants numériques, aux capteurs numériques,
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c'est quelque chose d'extrêmement coûteux.
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Leica est obligé de nouer des partenariats
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qui vont s'avérer malheureux
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parce que les premiers Leica numériques ne sont pas à la hauteur.
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Et là, la marque en prend un coup.
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Un partenariat technologique est noué avec Panasonic
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pour remonter la pente.
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Puis en 2006...
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Et la marque d'appareils photo la plus prestigieuse,
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celle des photographes Capa ou Cartier-Bresson,
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présente aujourd'hui son réflexe numérique.
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Seule façon pour elle de continuer à exister.
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Il s'agit du premier modèle numérique de la gamme M,
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la plus importante de Leica.
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Mais il faut attendre son successeur,
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le M9, sorti en 2009.
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Avec lui, Leica flashe à nouveau à l'œil des clients.
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Leica se refait une santé dans le numérique.
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Dans le même temps, l'argentique redevient à la mode
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et génère des ventes.
08:00
Un coût doublement gagné.
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A partir de 2010, Leica revient au sommet.
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Cet appareil marque point tournant
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pour l'entreprise aussi au niveau économique.
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Les modèles évoluent et aujourd'hui,
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le logo rouge se décline partout.
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Un appareil photo instantané Leica,
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un projecteur homme cinéma Leica
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ou encore une montre Leica.
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A chaque fois, Leica fabrique l'optique ou la mécanique.
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Des partenariats nouveaux sont aussi noués,
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comme avec Xiaomi dans la photo sur smartphone.
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Résultat, les revenus décollent.
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En 2022, ils atteignent un record
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dans l'histoire de l'entreprise.
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Malgré tout, Leica reste un petit acteur
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par rapport aux géants japonais
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que sont Canon, Nikon, Sony ou Panasonic.
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Mais Leica vise un marché de niche,
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celui du haut de gamme, voire du luxe.
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Leica, on a coutume de dire
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que c'est la rose des appareils photo.
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Chez Leica, ils ne sont pas forcément fans
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de cette expression
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parce qu'ils, pour la notion de luxe,
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eux disent qu'ils font des appareils photo
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et qu'ils s'efforcent de bien les faire.
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Mais il y a quand même cette notion
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de belle mécanique et de prestige.
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Vous avez à peu près 1 400 pièces
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dans cet appareil
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dont la majeure partie sont sous le capot
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au niveau du télémètre.
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Pourquoi le prix maintenant ?
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Parce que pour avoir de l'exceptionnel,
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parfois, il faut rajouter
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quelques petites choses,
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notamment au niveau des optiques,
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qui sont, en revanche,
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très chères en termes de production.
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Pour cultiver cette image,
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la firme a même ouvert en Allemagne
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le Leitzpark,
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un mini parc d'attractions
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à la gloire de Leica,
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où se trouve une manufacture,
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des archives, mais aussi un musée
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et même un hôtel
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jouant sur la légende du fondateur.
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Alors, est-ce qu'on paye la qualité
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ou la marque ?
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Je dirais un petit peu des deux.
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Mais ce qu'il faut savoir,
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si on paye la marque chez Leica,
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c'est que c'est le dernier fabricant
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d'appareils photo en Europe.
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Mais Leica, c'est un appareil exigeant.
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C'est un appareil qui nécessite
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une prise en main.
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Mais c'est ce qui fait que
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les photographes professionnels
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comme amateurs,
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quand ils ont en main leur Leica,
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ils vont développer presque
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quelque chose d'affectif avec.
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Aujourd'hui, la marque Leica
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est partagée par quatre entreprises
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indépendantes les unes des autres,
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mais qui partagent un point commun,
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l'optique.
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Elle fabrique des caméras,
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des technologies pour la recherche médicale,
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la topographie,
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ou encore et toujours,
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des microscopes.
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Ceux avec qui l'histoire de Leica
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est née il y a plus d'un siècle.
10:41
est-ce que l'histoire de Leica
10:47
est dans un siècle?
10:47
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