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00:00des riverains, des dents dans l'heure.
00:02Il dénonce les nuisances sonores de la zone industrielle d'Alizé,
00:06située juste en face.
00:08Dernier épisode en date, ce violent incendie
00:11qui s'est déclenché dans l'usine BA,
00:13la chaudière Biomasse.
00:15Il a mobilisé dimanche 60 pompiers pendant plus de 8 heures.
00:20Sa porte-parole est notre invitée Marianne Naquet.
00:22Bonjour Annabelle Muette.
00:23Bonjour.
00:24Quelle a été votre réaction quand vous avez appris,
00:26vu l'incendie chez BA à Alizé dimanche ?
00:29Un incendie à côté d'habitation, c'est toujours assez anxiogène.
00:35C'est vrai qu'on sait qu'il y a une usine Céveso juste à côté,
00:38puisque c'est Ashland.
00:40Même si là, ce n'est pas cette usine qui a été impactée,
00:43pour nous, c'est quand même une source d'inquiétude importante.
00:46D'autant plus qu'on a aussi tous vécu Lubrizol.
00:49Donc c'est sûr qu'on n'est pas tout à fait sereins.
00:52J'ai eu des messages de voisins qui m'envoyaient des photos.
00:56Quand on est rentrés, nous, de week-end,
00:58on a regardé le sens du vent,
01:01on s'est demandé si on allait rester chez des voisins
01:04qui avaient déjà fait leur bagage.
01:05Qui étaient prêts à partir.
01:06Qui étaient prêts à partir, en fonction de la situation.
01:10Ce n'est pas la première fois en plus que ça arrive chez BEA ?
01:12Non, c'est déjà la deuxième fois.
01:14Donc c'est vrai que nous, ça nous interroge beaucoup
01:16sur la sécurité du site, tout simplement.
01:19On a des matières qui sont quand même très inflammables sur le secteur.
01:22En fait, il y a des copeaux de bois, des papiers, du pelé.
01:24Tout est prêt à brûler.
01:27Et en fait, ça arrive toujours à la même période.
01:29Donc on ne sait pas si quand il fait beau, ça brûle.
01:31Enfin voilà, nous c'est vrai que c'est quand même assez inquiétant.
01:34Cette zone industrielle, de façon générale,
01:36elle présente trop de nuisances, d'après votre collectif ?
01:38Lesquelles des nuisances d'abord sonores ?
01:40Oui, c'est ça.
01:41En fait, on a trois pôles sur lesquels on veut vraiment faire changer la donne.
01:47Donc c'est d'abord les nuisances sonores.
01:48Et ensuite, on a la question des nuisances visuelles
01:54avec une lumière qui est permanente
01:57dans une zone où, nous, les éclairages publics s'arrêtent à 23 heures.
02:02Et puis, on a aussi des nuisances olfactives.
02:04Donc on va dire que la priorité, c'est vraiment le bruit.
02:07Mais on aimerait que les industriels aussi
02:09prennent la mesure des autres nuisances qui existent
02:12et pour lesquelles, pour l'instant, ils sont complètement inactifs.
02:14Donc une odeur de fumée parfois
02:16et une de vos voisines qui disaient, j'ai l'impression,
02:18de vivre avec un avion qui vole au-dessus de chez moi en permanence.
02:21Oui, en fait, pour le bruit, c'est vraiment constant.
02:24En fait, c'est des usines qui fonctionnent 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.
02:28Et en fait, depuis 2021, la zone est passée de 2 industries à 5.
02:34En fait, on augmente progressivement le bruit sur la zone.
02:36Et c'est vrai que pour nous, c'est un bruit incessant.
02:39Et c'est un bruit très fort.
02:40Alors j'entendais dans le reportage juste avant que ce n'était pas un bruit forcément très fort.
02:43Mais en fait, si, on arrive quand même à des mesures chez nous,
02:46à nos fenêtres la nuit, autour de 50 décibels.
02:49Donc ce qui est quand même assez important.
02:52Je veux dire, ça a un vrai impact, en fait, sur notre quotidien.
02:56Ça veut dire que vous êtes obligés de dormir avec des boules caisses, par exemple ?
02:59Est-ce que c'est suffisant, d'ailleurs ?
03:01Alors moi, clairement, ça ne m'était jamais arrivé.
03:03J'ai habité à Rouen, en plein centre, dans plein de réglomérations.
03:08Et effectivement, là, pour la première fois, je dors avec des boules caisses.
03:11Ça n'est pas du tout suffisant.
03:13Et d'ailleurs, de la bouche des industriels eux-mêmes.
03:15Ils reconnaissent qu'ils font des bruits qui peuvent être susceptibles de nous réveiller la nuit.
03:19Tout en étant réglementaires.
03:20Donc c'est ça le paradoxe.
03:21Alors justement, ils l'assurent, ils sont réglementaires.
03:25Vous vous dites, c'est pas tout à fait ça, finalement.
03:27Oui, c'est ça.
03:28En fait, actuellement, la façon dont ils prennent les mesures...
03:32Enfin, on voit, on a d'ailleurs insisté pour qu'il y ait plus de mesures,
03:36pour que le sens du vent, qui a un impact important chez nous, soit pris en compte.
03:41Alors, dans la réalité, ce n'est pas toujours le cas.
03:44Et puis, surtout, ces mesures, pour nous, elles ne sont pas du tout parlantes,
03:47puisque officiellement, elles sont réglementaires.
03:49Sauf que la façon dont on prend les mesures aujourd'hui,
03:53c'est en comparant les industries entre elles.
03:56Sauf que si vous mettez deux enfants dans une classe,
03:59vous dites à un enfant de se taire,
04:01effectivement, peut-être que le premier va crier plus fort que le second,
04:06ou que vous allez vous dire, bon, ok, finalement, ils sont au même niveau,
04:10mais ils crient tous, en fait.
04:12Et donc, nous, c'est ça qu'on cherche à mettre en lumière.
04:14Et d'ailleurs, les dernières études de BEVA tendent à prouver cette idée-là, en fait.
04:18C'est qu'ils se sont rendus compte qu'ils émettaient des bruits bien trop importants.
04:22Et pourtant, ils sont réglementaires.
04:26Alors, vous avez eu une réunion le 30 mai dernier.
04:29Là, vous avez un nouveau rendez-vous cet après-midi à 14h30
04:32avec l'État, les industriels et les riverains, donc.
04:34Quel est le but ?
04:35Parce que maintenant que certaines usines admettent qu'elles font trop de bruit,
04:39qu'est-ce qu'elles peuvent faire ensuite ?
04:40Le but, c'est qu'elles agissent.
04:42Parce que pour l'instant, effectivement, on a des discours d'intention.
04:46Ils nous disent, oui, ça fait quatre ans, nous, qu'on est en dialogue.
04:49Ça fait trois ans qu'on a cette réunion annuelle.
04:54Mais pour l'instant, effectivement, on a l'impression que les riverains
04:57cochent la case du dialogue avec les entreprises,
04:59mais que de l'autre côté, il n'y a pas beaucoup d'actions, en fait.
05:02On est dans des toutes petites mesures.
05:04Donc, ce qu'on veut, c'est qu'il y ait des actions concrètes
05:06qui nous soient proposées, qu'on ait un protocole de mesures
05:09qui soit en faveur des riverains.
05:12Parce que pour l'instant, toutes les mesures,
05:13elles sont faites par les industriels, pour les industriels.
05:16Quelles mesures, par exemple, je ne sais pas moi,
05:17que l'usine s'arrête la nuit ?
05:19Alors ça, on sait que ce n'est pas possible.
05:21De toute façon, on a des usines qui fonctionnent en continu.
05:24Trop d'enjeux économiques.
05:26Il y a trop d'enjeux économiques,
05:27d'autant plus avec la zone qui va se préparer le projet Désir.
05:31Donc, non, ce qu'on veut, nous, c'est simplement
05:33qu'elles mettent en œuvre tous les outils
05:36à leur disposition pour limiter le bruit.
05:38Donc, il y a des possibilités de silencieux.
05:40On n'a aucun mur anti-bruit.
05:42On n'a rien, en fait.
05:44Actuellement, il n'y a rien qui nous est proposé.
05:45Donc, c'est seulement aux bonnes volontés des entreprises.
05:49Et clairement, elles ne font pas de nécessaire.
05:51Merci beaucoup, Annabelle Muette.
05:53Porte-parole du collectif des riverains
05:55des Dents dans l'heure.
05:56Et donc, il y a cette réunion à 14h30
05:58cet après-midi avec les autorités
06:00et les représentants des usines.
06:02Bonne journée à vous. Merci.
06:04Il est 7h52. Je parle doucement.
06:05Je n'ose même plus parler.
06:06Je regarde et 50 décibels,
06:07c'est une conversation entre nous, là, ici.
06:10Mais imaginez une conversation jour et nuit
06:12devant votre porte ou derrière votre fenêtre.
06:15Imaginez un petit peu.

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